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01/04 - "Liberation Day" : et si le libre-échange n’était pas mort ?
Un bouquet de fleurs pour faire passer la pilule. La mise en scène a soigneusement été étudiée. C’est dans la roseraie jouxtant la Maison-Blanche que Donald Trump va dévoiler aujourd’hui les détails de son "jour de la libération" : une salve sans précédent de droits de douane frappant des dizaines de pays et des milliers de produits industriels qui entrent quotidiennement sur le sol américain. Dans l’histoire du pays, cette poussée de fièvre protectionniste n’a qu’un seul équivalent : la loi Hawley-Smoot, promulguée le 17 juin 1930, qui a instauré des surtaxes douanières sur plus de 20 000 marchandises fabriquées dans le monde entier, précipitant l’Amérique dans la Grande Dépression.
Partout, en Asie ou en Europe, les ripostes à la déclaration de guerre trumpiste sont en gestation. L’Union européenne, par la voix de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, ne cache pas son intention de dégainer des mesures de rétorsion ciblées qu’elle avait imaginé utiliser un jour contre la Chine, mais qu’elle va manier aujourd’hui contre son ancien allié.
Ironie de l’histoire, cette flambée protectionnisme américaine ne signe pourtant pas la fin du libre-échange, ni celle du commerce international. Elle pourrait même inciter les pays ciblés à sceller de nouvelles alliances pour trouver et sécuriser de nouveaux débouchés pour leurs propres productions.Rattraper le temps perdu
Qui, en Europe, pour critiquer encore ce traité commercial signé par Ursula von der Leyen en décembre dernier avec les pays latino-américains du...
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01/04 - Guerre en Ukraine : les chiffres qui montrent le nouveau ralentissement de la progression russe
La percée de la Russie sur le sol ukrainien serait-elle en train de s’atténuer à l’aube d’un hypothétique cessez-le-feu ? Avec 240 km2 pris en mars 2025, la progression des forces russes en Ukraine a en tout cas ralenti pour le 4e mois consécutif, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Sur le territoire russe en revanche, les forces de Moscou ont presque intégralement chassé les Ukrainiens de la région de Koursk. Ils ne sont plus présents que dans une poche de 80 km2, soit 6 % de l’étendue maximale de l’offensive ukrainienne en Russie. Commencée en août 2024, elle avait atteint environ 1 300 km2 en deux semaines.
Cette zone d’opération a rétréci au fil des mois suivants. Fin 2024, elle couvrait moins de 500 km2. Et mars a été marqué par une accélération de la contre-offensive russe, qui a fait passer la zone de plus de 400 km2 à environ 80 km2, soit une réduction de 80 % en un mois.150 km2 conquis de moins en mars qu’en février
En Ukraine, les forces russes ont pris près de 150 km2 de moins en mars qu’en février. Leurs avancées ralentissent chaque mois depuis le pic à 725 km2 de novembre 2024, dans la foulée d’importants mouvements russes sur la ligne de front depuis l’été précédent.
Malgré ces ralentissements, les 12 derniers mois ont été marqués par une progression de l’armée russe en Ukraine, alors que les Ukrainiens ne parviennent pas à regagner de terrain. D’avril 2024 à mars 2025, les Ukrainiens n’ont repris que 77 km2, quand les Russes ont...
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01/04 - "A la fin, c’est Donald Trump qui décide" : le monde retient son souffle avant le "Liberation Day"
Le "Liberation Day" que Donald Trump promet depuis plusieurs semaines arrive enfin. Ce mercredi 2 avril, le président américain doit présenter devant la presse son grand projet de hausse des tarifs douaniers, l’une de ses principales promesses de campagne. "Ce mercredi, ce sera le jour de la libération de l’Amérique, comme l’a si fièrement baptisé le président Trump. Le président annoncera un plan tarifaire qui fera reculer les pratiques commerciales déloyales qui dépouillent notre pays depuis des décennies. Il le fait dans le meilleur intérêt du travailleur américain", a ainsi vanté ce lundi à la presse Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche.
Mais de ce projet, il est encore difficile de savoir qu’elles en seront les lignes directrices. Tout simplement car le président américain ne semblait lui-même pas encore avoir arrêté son choix quant à la mise en œuvre de cette hausse des droits de douane, alors que ses conseillers et ministres plaidaient pour des projets différents. "Ce plan est toutefois resté largement mystérieux, car Donald Trump et son administration ont lancé un certain nombre de propositions constamment changeantes et contradictoires", raconte ainsi CNN.La piste des droits de douane réciproques…
Pourtant, à la veille de ces annonces qui pourraient bien avoir un impact colossal sur le commerce international, la presse américaine croit en savoir un peu plus sur les annonces que doit faire le président américain ce mercredi. Le Wall Street Journal affirme même que "le président...
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01/04 - Affaire Robert Boulin : "Les connexions gaullisme-banditisme remontent à l’anti-communisme"
Une pièce de plus à ajouter au puzzle. Dans un ouvrage-confession coécrit avec le journaliste Frédéric Ploquin et publié le 26 mars, Jean-Louis Rizza, ex-figure du grand banditisme, affirme connaître le nom de celui qui aurait tué Robert Boulin, l’ancien ministre du Travail de Giscard d'Estaing retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979. Si la thèse du suicide de l’homme politique a longtemps prévalu, plusieurs enquêtes indépendantes ont poussé à la réouverture du dossier. En 2015, une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement et séquestration suivie de mort ou assassinat" a été ouverte, et depuis de nouveaux témoins se font connaître, par exemple Elio D., mettant récemment en cause, sans preuves, Charles Pasqua.
Dans son livre Braqueur, mercenaire, aventurier, Rizza affirme lui aussi que l’ordre aurait pu avoir été donné par Charles Pasqua. Il évoque l’un des auteurs des faits, selon lui : Gilbert Molina, ancien de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), groupe terroriste opposé à l’indépendance de l’Algérie, qui aurait aussi fréquenté les réseaux du Service d’action civique (SAC). Son nom n’avait jusque-là jamais circulé. Le père de Jean-Louis, Joseph, dit "Jo" Rizza, personnage clé des nostalgiques de l’Algérie française sur la Côte d'Azur, lui aurait fait cette confidence. L’historien François Audigier, auteur d’Histoire du SAC : les Gaullistes de choc, 1958-1969, a accepté de détailler pour l’Express les liens entre le SAC, l’OAS et certaines figures du gaullisme.
L’Express...
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01/04 - Marine Le Pen, le jour d’après : au RN, la sidération avant la riposte
L’Assemblée nationale a pris des airs de hall de gare, ce mardi 1 avril. On y a vu les députés du Rassemblement national errer, désemparés. Sonnés par le jugement du tribunal correctionnel, qui pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Les déjeuners avec les journalistes ont été annulés. Les événements au siège du parti, reportés. Il faut bien faire bonne figure. La traditionnelle réunion de groupe RN, à laquelle Jordan Bardella a assisté, a été ouverte à la presse. L’occasion, pour Marine Le Pen, de crier haut et fort sa stratégie de défense, et, surtout, ses attaques répétées contre le "système" et la "justice politique" devant ses députés communiant dans un même soutien.
"Le système a sorti la bombe nucléaire, et s’il utilise une arme aussi puissante contre nous c’est évidemment parce que nous sommes sur le point de remporter l’élection, a asséné la députée du Pas-de-Calais. De manière pacifique et démocratique nous allons défendre nos droits, les droits de nos électeurs, et le premier de ces droits c’est le droit de voter librement […] car si l’on ne vote pas librement on n’est plus véritablement dans une démocratie. Si ce sont les dirigeants politiques ou des magistrats qui décident qui peut se présenter et pour qui les Français peuvent voter, alors nous ne sommes plus dans une démocratie." Les députés applaudissent comme un seul homme."Je n'ai pas plus d'infos... On verra"
Et retournent emplir les couloirs de l’Assemblée, tentant de zigzaguer entre les journalistes...
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01/04 - Pierre-Henri Tavoillot sur Marine Le Pen : "La stratégie de moralisation des élus s’est révélée suicidaire"
"Ce n’est pas le gouvernement des juges qui a rendu possible cette décision de justice, mais les politiques eux-mêmes", selon le philosophe Pierre-Henri Tavoillot en réaction à la condamnation de Marine Le Pen. L’auteur de Comment gouverner un peuple-roi ? et Voulons-nous encore vivre ensemble ? (Odile Jacob) s’interroge sur les conséquences des lois adoptées depuis 2016 pour "moraliser" la vie publique. Selon lui, la sanction visant la dirigeante du RN, qu’il juge "logique en l’état du droit", risque d’avoir un effet "catastrophique" politiquement. "On pensait que les présidentielles de 2027 allait permettre une forme de clarification avec la perspective, quel que soit le résultat, de refonder une forme de légitimité dont la France a un besoin crucial en ces temps troublés : c’est cet horizon qui s’est effondré", affirme-t-il.
L’Express : Que vous inspire la condamnation de Marine Le Pen ?
Pierre-Henri Tavoillot. En l’état du droit, la condamnation de Marine Le Pen paraît logique. En revanche, l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité prête à débat. D’éminents juristes, peu suspects de sympathies lepénistes, critiquent la décision des magistrats. Ces derniers n’ont pas rendu une décision politique à proprement dit, mais dès lors qu’elle interfère dans la prochaine élection présidentielle, elle le devient. Il n’eût pas été contraire à la justice de tenir compte du contexte électoral et de ne pas prononcer l’inéligibilité immédiate.
J’ajoute que les règles légales de financement des partis qui sont...
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01/04 - Volkswagen, Renault… L’UE inflige une amende de 458 millions d’euros à 15 constructeurs
La Commission européenne a annoncé, ce mardi 1er avril, avoir infligé un total de 458 millions d’euros d’amende à 15 constructeurs européens pour participation à une entente sur le recyclage des véhicules hors d’usage entre 2002 et 2017.
Les groupes Volkswagen (127,7 millions d’euros), Renault/Nissan (81,5 millions) et Stellantis (74,9 millions) ont été les plus lourdement sanctionnés, tandis que Mercedes-Benz a échappé à une amende pour avoir révélé l’existence du cartel. Le principal lobby du secteur, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), a joué un rôle clé dans cette infraction à la concurrence, "en facilitant" les échanges entre les constructeurs impliqués, a souligné la Commission. L’ACEA a ainsi été punie d’une amende de 500 000 euros. Ford (amende de 41,5 millions d’euros), BMW (24,6 millions) et Toyota (23,5 millions) figurent aussi parmi les constructeurs sanctionnés.
"Aujourd’hui, nous avons pris des mesures fermes contre des entreprises qui se sont entendues pour empêcher la concurrence en matière de recyclage", a déclaré la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera, citée dans un communiqué. Ces groupes se sont notamment coordonnés durant 15 ans "pour éviter de payer des services de recyclage" pour les véhicules en fin de vie, a-t-elle expliqué.Un système d'entente
Les véhicules qui ne sont plus en état de circuler doivent être récupérés en vue de leur recyclage, valorisation et élimination, afin de réduire les déchets et de récupérer des matériaux comme les métaux, le...
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01/04 - "Si elle reste empêchée…" : Marine Le Pen, ses envies de vendetta
Cette fois, elle en était certaine. Certaine de toucher du doigt l’élection. Le parti était sur des rails. On écrivait depuis des mois la nouvelle légende de Marine Le Pen. Les cadres le juraient, la main sur le cœur : "Toute son attention est aujourd’hui tournée vers 2027." On décrivait sa nouvelle vie d’ascète. Elle qui aimait toujours esquisser quelques pas de danse après des événements du parti rentrait désormais se coucher. D’ailleurs, elle ne buvait plus d’alcool. Et s’était remise au sport, avec son amie l’eurodéputée Catherine Griset. Les commentaires empreints d’une gravité plus ou moins feinte fusaient. "Elle travaille beaucoup", "lit énormément" et "s’enferme chez elle, le soir, entourée d’une montagne de notes".
Marine Le Pen avait même réussi, à force, à apprivoiser un monde qui l’avait toujours reléguée aux marges. Elle s’en était approprié les règles. Etait sollicitée par des représentants de la droite, du gouvernement. Etait reçue par les ministres, et s’était prise au jeu d’appeler les uns, de sonder les autres. Lorsque Mayotte a été secouée par un puissant cyclone, elle a saisi son téléphone pour composer le numéro de Thierry Solère, son interlocuteur privilégié dans le cercle du président, et lui faire part de son mécontentement sur la façon dont le gouvernement gérait l’aide apportée.
Elle n’était plus de ceux que l’on voit en cachette. Chez Laurent, restaurant parisien cossu du VIIIe arrondissement, on l’apercevait souvent, depuis des mois, accompagnée de politiques, d’hommes d’affaires. Il y a quelques...
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01/04 - Giuliano da Empoli : "Compter sur les magistrats pour éliminer un adversaire ne peut pas représenter une stratégie"
Giuliano da Empoli s'imaginait-il que son nouveau livre, L'Heure des prédateurs (à paraître le 3 avril aux éditions Gallimard) rencontrerait si vite, en France, un écho dans l'actualité politique ? Si notre pays n’a pas encore basculé dans le chaos, la condamnation de Marine Le Pen à l'inéligibilité assortie d'une exécution provisoire peut être un tournant. Il est l’heure pour ses adversaires de se réveiller.
L'Express : Dans votre livre L’Heure des prédateurs, vous distinguez les borgiens, qui se concentrent sur le fond, sur les problèmes du peuple, et les progressistes, les libéraux, qui revendiquent le respect des règles de droit. Marine Le Pen, mise (provisoirement ?) hors jeu par les juges, n’est-elle pas l’incarnation chimiquement pure de cette opposition ?
Giuliano da Empoli : Certains éléments rappellent sans doute cela, mais je ne dirais pas qu’il s’agit là d’un exemple chimiquement pur, car la France n’a pas encore basculé dans l’hégémonie du chaos. Ici, la situation demeure un peu hybride, c’est la différence avec les Etats-Unis.
Mais comment un candidat incarnant l’Etat de droit peut-il espérer l’emporter quand le corps social est en feu ?
Nous allons assister à une remise en question de la décision des juges et de la séparation des pouvoirs. Même si nous ne sommes pas encore dans l’ère du chaos en France, je pense qu’espérer l’emporter simplement en défendant un système de procédures – qui sont certes le cœur et le nerf de la démocratie – devient de plus en plus difficile. Il suffit d’observer les...
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01/04 - "Le peuple ne se sent plus représenté" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Présidents par défaut
Gilles Blanc, Saint-Jeoire-Prieuré (Savoie)
Comment sommes-nous passés de l’idée d’un régime dans lequel le pouvoir appartiendrait au peuple – soit directement, soit par représentation – à un système où le peuple ne se sent plus représenté, avec des élections de présidents par défaut depuis près de vingt-cinq ans, présidents aux mains liées de surcroît en raison d’oppositions systématiques et d’une administration toute-puissante ? La situation des représentants du Parlement n’est pas plus rassurante avec l’élection d’une Assemblée nationale divisée en trois tiers, dans laquelle chaque tiers se revendique majoritaire… Je profite de ce message pour remercier tous les journalistes de L’Express pour la qualité de leurs analyses et de leurs réflexions à partir desquelles on peut encore espérer ne pas trop sortir de l’humanité ! ("Baptiste Roger-Lacan : 'Il n’y a pas un président de la Ve République qui n’ait pas été comparé à la figure du roi'", publié le 18 mars sur Lexpress.fr)
Retraites : un conclave historique
René Lenormand, Pau (Pyrénées-Atlantiques)
Je ne partage pas l’idée selon laquelle le conclave des retraites n’aurait servi à rien. Certes, cette nouvelle culture de concertation des organisations de salariés et d’employeurs a mal débuté. Certes, le non-respect de la parole donnée par le Premier ministre laissera des traces. Mais, qu’on le veuille ou non, l’objectif du contrat social est acté et sera poursuivi car il est le seul recours à la société d’affrontements du siècle passé. ("Conclave sur les...
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01/04 - Droits de douane : les gagnants cachés de la guerre commerciale de Donald Trump
"Je suspends ma campagne". Le 1er avril 2024, les électeurs républicains frissonnaient en découvrant l’e-mail de Donald Trump, avant de réaliser, en un clic, qu’il s’agissait d’une traditionnelle supercherie du poisson d’avril. Cette année, la sidération pourrait bien être réelle. Ce mercredi 2 avril, ce ne sont plus quelques secondes d’incertitude, rapidement dissipées par un lien moqueur, mais une onde de choc qui menace de secouer l’économie mondiale. Après avoir ciblé l’acier et l’aluminium puis le secteur automobile avec 25 % de droits de douane, le président américain s’apprête à franchir une nouvelle étape. Ce mercredi, qu’il qualifie de "jour de la libération", le chantre du MAGA (Make America Great Again) compte ériger de nouvelles barrières douanières "réciproques".
Depuis son retour au Bureau ovale le 20 janvier dernier, Donald Trump a cultivé son imprévisibilité en s’engageant dans une escalade sur le montant des taxes appliquées aux produits importés aux Etats-Unis. Une stratégie non sans conséquences. Les actions des compagnies aériennes ont été frappées par des avertissements de baisse de la demande, Delta Air Lines, American Airlines et United Airlines ayant chuté d’environ 30 % depuis le pic de février du S & P. Les banques, un autre secteur sensible aux craintes croissantes de récession, ont également souffert de ces annonces : entre autres, Citigroup, Morgan Stanley et Goldman Sachs sont en baisse de 20 %. Et ce, sans parler de la chute spectaculaire de 30 % de l’entreprise d’Elon Musk, Tesla....
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01/04 - Benyamin Netanyahou et le chef du Shin Bet : un revirement sous pression américaine
Un revirement qui ne passe pas. Benyamin Netanyahou a annoncé ce mardi 1er avril être revenu sur son choix, annoncé la veille, d’un nouveau directeur du Shin Bet, l’Agence de la sécurité intérieure israélienne, après des critiques visant son candidat, notamment de la part d’un influent sénateur américain. Ce revirement intervient alors que le Premier ministre israélien est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet, et au lendemain de l’arrestation de deux conseillers de Benyamin Netanyahou sur fond de soupçons de pots-de-vin reçus en provenance du Qatar.
Après avoir annoncé sa nomination ce lundi, Benyamin Netanyahou a ainsi finalement "remercié" le vice-amiral Eli Sharvit "d’avoir répondu à l’appel du devoir mais l’a informé qu’après plus ample considération, il avait l’intention d’examiner d’autres candidatures" pour le poste, selon un communiqué officiel.
La nomination de l’amiral Sharvit, ancien commandant en chef de la Marine israélienne, a été critiquée aux Etats-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump, qui l’a qualifiée de "plus que problématique". "Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap", a écrit Lindsey Graham sur X, notant que des "déclarations" de l’amiral Sharvit "sur le président Trump et sa politique [ne manqueraient pas de créer] des tensions inutiles".
Le 23 janvier, deux jours après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’amiral Sharvit avait...
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01/04 - Marine Le Pen et la moralisation : l’ambiguïté chronique des politiques
En politique, toujours se méfier des paroles et des enthousiasmes dictés par l’événement… Ils finissent par ressurgir un jour. La condamnation en première instance de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité applicable immédiatement en est un exemple parfait. Quelques minutes à peine après l’énoncé du jugement, des voix de responsables politiques de plusieurs bords s’élevaient pour dénoncer l’iniquité ou le non-sens démocratique du principe de l’exécution provisoire. Une petite musique très différente de celles entendues ces dernières années lors de l’examen de projets de loi sur la moralisation de la vie politique.Un projet de loi dans la foulée de l'affaire Fillon
A l’été 2017, lorsque les parlementaires examinent le projet de loi visant à "restaurer la confiance dans l’action publique" dans la foulée de l’affaire Fillon, ils applaudissent des deux mains les limitations aux conditions d’embauche de leurs collaborateurs pour éviter les suspectes proximités familiales. Et s’ils s’interrogent, pour certains, sur la disparition de la réserve parlementaire, tous demandent une très grande transparence des élus. Il faut dire que le projet porté par Emmanuel Macron six mois auparavant allait beaucoup plus loin. L’encore candidat à la magistrature suprême avait avancé l’idée qu'"aucun de nos candidats ne devra donc avoir de casier judiciaire ni avoir subi de peines d’inéligibilité". Face au risque d’inconstitutionnalité, le gouvernement renonce à l’idée du "casier judiciaire vierge", mais beaucoup déplorent la reculade et...
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01/04 - Quand enregistrer son manager à son insu devient possible (et légal)
"Souriez, vous êtes filmés !" Cette formule, souvent utilisée avec humour, peut faire sourire ceux qui savent qu’une caméra est installée sur leur lieu de travail. Mais le sourire devient grimaçant lorsque ce ne sont pas une, mais plusieurs caméras qui scrutent les moindres faits et gestes du personnel. Une telle surveillance est-elle légale ? L’employeur, en vertu de son pouvoir de direction, peut-il réellement tout contrôler pendant le temps de travail ?
"En principe, quand on évoque la surveillance en tant que telle, et lorsqu’il y a un CSE (comité social et économique), il doit être consulté sur le dispositif qui va être mis en place, par exemple une caméra à l’entrée d’un entrepôt pour vérifier qu’il n’y a pas de vol de matériel, répond Deborah Fallik, avocate associée chez Redlink Avocats, spécialisée en droit du travail. Lorsqu’il n’y a pas de CSE, les salariés doivent être informés de tout dispositif de surveillance mis en place, comme une badgeuse ou une caméra et tenus au courant de ce qu’il adviendra de leurs données personnelles ainsi que de leur durée de conservation. Cette information doit être formalisée, par exemple par le biais d’une note de service".
Un simple panneau indiquant "Souriez, vous êtes filmés" ne suffit donc pas. Par ailleurs, le délégué à la protection des données (DPO) doit également être associé à la mise en place de ces dispositifs.
Concrètement, l'employeur est tenu de respecter deux obligations : "la première est de préciser dans quel cadre les données collectées peuvent être...
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01/04 - Harvard, Columbia... Donald Trump en guerre contre les universités américaines
L'administration Trump continue sa croisade contre les universités. Lundi 31 mars, le 47e président des Etats-Unis a annoncé qu'il envisageait de priver la prestigieuse université Harvard d'environ 9 milliards de dollars de subventions fédérales à l'issue d'un "examen complet". Comme pour Columbia avant lui, l'établissement est accusé par l'exécutif de laisser prospérer l'"antisémitisme" sur son campus. Depuis le retour du milliardaire à la Maison-Blanche, le gouvernement américain ne cesse de cibler les grandes universités du pays, théâtres à divers degrés depuis plus d'un an d'un mouvement étudiant contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Datée du 10 mars, une lettre envoyée à 60 établissements, signée par Craig Trainor, responsable par intérim des droits civiques au ministère de l'Éducation, portait sur les activités antisémites survenues à la suite des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. La missive avertissait que l'administration de Donald Trump ne tolérerait pas les "actes antisémites", et que les établissements concernés risquaient de perdre leur financement fédéral. Selon l'agence de presse Reuters, un tiers - 19 au total - des institutions universitaires faisant l'objet d'une enquête pour antisémitisme par l'administration Trump avaient pourtant déjà résolu des plaintes antérieures ou n'avaient jamais fait l'objet de telles plaintes.
"Bien que les récentes mesures prises par Harvard pour juguler l'antisémitisme institutionnalisé (...) soient les bienvenues, l'université doit faire bien...
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01/04 - La condamnation de Marine Le Pen, une bombe à fragmentation pour notre démocratie
Seraient-ils devenus fous, ces juges, qui au nom du droit, mettent le feu à la pampa ? On avait testé, il y a moins d’un an, la dissolution : merci Emmanuel Macron. Dans l’esprit du chef de l’Etat, il fallait apporter une clarification après la déroute de son parti aux européennes. Les électeurs l’ont pris à la lettre, octroyant 29,6 % de leurs voix aux représentants du Rassemblement national et rendant le pays ingouvernable. Drôle de clarification.
Lundi 31 mars a commencé l’épisode 2 de la dissolution, encore plus obscur et délétère : la mutilation. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : la mutilation de notre démocratie fondée sur l’état de droit, avec des juges qui appliquent la loi "au nom du peuple français". Logiquement, Marine Le Pen, qui dans le passé n’avait pas de mots assez durs contre les politiques contrevenant à la loi, a été reconnue coupable de détournement de fonds et sévèrement condamnée.
Le droit s’est imposé, tant mieux. Mais le peuple a été oublié et la crise politique est devant nous. Car la condamnation de Marine Le Pen à une peine de cinq ans d’inéligibilité immédiate ressemble à un déni de démocratie : la mesure d’exécution provisoire réduit ses chances de porter les couleurs de son mouvement à la présidentielle de 2027, alors qu’elle est la favorite des sondages. Cette avance lui donne-t-elle le droit d’être au-dessus des lois ? Assurément non. Mais l’exécution provisoire, qui anéantit le principe de présomption d’innocence, agit comme une bombe à fragmentation pour notre démocratie, dans la...
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01/04 - "C’est l’Etat de droit contre lui-même" : la condamnation de Marine Le Pen décryptée par un juriste
Par temps fort, le droit est une ressource précieuse. Pour peu qu’on en prenne soin. Et qu’on ne le quitte jamais. Le tribunal correctionnel a reconnu coupable Marine Le Pen et huit eurodéputés de détournement de fonds publics. Tous ont été condamnés à une peine complémentaire d’inéligibilité. Sans que la loi qui impose obligatoirement son prononcé ne soit applicable. Dont acte. La démocratie gagne lorsque les atteintes à la probité sont sanctionnées. Un appel est en cours. Il sera seul à apporter une décision définitive.
L’enjeu, le seul à portée immédiate, distinct du débat principal, était l’exécution provisoire de la peine. Elle a été prononcée. C’était à l’avance sans incidence sur le mandat de député de Mme Le Pen. Elle n’a qu’un seul effet, parfaitement compris de tous : l’impossibilité de se présenter à l’élection présidentielle.
Une telle extrémité ne saurait reposer que sur une justification rigoureuse. Et de stricte nature juridique s’entend. Que dit le droit ? La loi dont il s’agit a été interprétée par la Cour de cassation. Elle s’est prononcée à deux reprises, en 2018 et 2022, et a jugé que l’exécution provisoire doit répondre à "un objectif d’intérêt général visant à favoriser l’exécution de la peine et à prévenir la récidive". A cela s’ajoute, en surplomb, une contrainte de rang constitutionnel, prescrite par la réserve énoncée par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 28 mars. Elle pose un cadre général d’interprétation, condition de sa conformité à la Constitution : ne pas appliquer de façon...
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01/04 - Raphaël Enthoven : "Marine Le Pen est à la morale publique ce que Tariq Ramadan est à la pureté des mœurs"
C’est une décision de justice controversée devenue une déflagration politique. En condamnant Marine Le Pen à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics, le tribunal correctionnel de Paris bouleverse la présidentielle de 2027. Plus largement, dans un contexte international de forte tension entre Etat de droit et démocratie, il place les juges sous le feu des critiques. Pour le RN comme une partie la droite, la justice met à mal la démocratie. A gauche, la France insoumise a elle aussi fustigé cette décision, Jean-Luc Mélenchon estimant que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple".
Mais pour Raphaël Enthoven, "il appartient aux juges d’appliquer la loi, ce qu’ils ont fait". Rappelant que Marine Le Pen s’était fait une spécialité de dénoncer les "affairistes" et "tricheurs" en prônant la "tolérance zéro", le philosophe et éditorialiste à Franc-Tireur souligne le danger des discours accusant la justice d’instrumentalisation politique ou suggérant qu’une candidate représentant des millions d’électeurs devrait échapper à la loi. Il ne s’étonne pas non plus de la position de l’extrême gauche française. Pour Raphaël Enthoven, "Jean-Luc Mélenchon est le parangon de la tradition démagogique qui consiste à faire à l’Etat le procès d’intention d’être le bras armé des puissants". Entretien.
L’Express : Pourquoi avez-vous tenu à rappeler, en amont de sa condamnation à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité, que Marine Le Pen...
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01/04 - "Un tremblement de terre politique en France" : la condamnation de Marine Le Pen vue de l’étranger
"Marine Le Pen tombe sous le coup de l’État de droit et une grande bataille s’annonce", prévient le quotidien américain New York Times. Après la condamnation de la dirigeante d’extrême droite, lundi 31 mars, à une inéligibilité immédiate pour cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires européens, la presse du monde entier regarde stupéfaite cette "nouvelle crise" politique française.
The Guardian, média britannique de gauche, évoque, lui, un "tremblement de terre politique en France", alors que Marine Le Pen s’apprêtait à se lancer dans sa quatrième campagne présidentielle. Même terme engagé chez nos confrères suisses du Temps qui inscrivent ce procès dans une actualité judiciaire déjà chargée la semaine dernière, avec les procès de Gérard Depardieu et de Nicolas Sarkozy.
"Marine Le Pen a fait capoter sa candidature tant convoitée à la présidentielle de 2027 après avoir été reconnue coupable d’avoir escroqué les contribuables de plus de 4 millions d’euros", résume The Irish Times. Commentant son interview au journal de 20H de TF1, le Corriere della Sera italien décrit Marine Le Pen comme "furieuse, enragée contre une décision judiciaire qu’elle vit comme un énième coup du sort".La décision "bouleverse le jeu politique français"
Au-delà du Rassemblement national, la condamnation "bouleverse le jeu politique français", pour le journal belge Le Soir. Dans un éditorial de Joëlle Meskens, il est rappelé fermement que "l’inéligibilité de Marine Le Pen n’est pas une violation de la démocratie". Aux États-Unis, la...
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01/04 - Ukraine : Kiev veut un accord avec Washington sur les minerais "mutuellement acceptable"
Après l’agacement, l’heure est à l’apaisement. "Je pense qu’il va se montrer à la hauteur de ce qu’il m’a dit. Et je pense qu’il va maintenant remplir sa part du contrat", a déclaré devant la presse à la Maison-Blanche Donald Trump à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, lundi 31 mars, après avoir exprimé la veille sa frustration face aux blocages empêchant un accord de cessez-le-feu entre Moscou et Kiev. Sur le pétrole russe, le 47e président américain a ajouté ne pas vouloir "imposer de droits de douane" supplémentaires, changeant de ton là aussi après ses dernières menaces.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine veut un accord avec Washington sur les minerais "mutuellement acceptable"
⇒ L'avancée russe ralentit pour le 4e mois consécutif
⇒ Le nouvel ambassadeur de France en Russie est arrivé à Moscou
17h15Le nouvel ambassadeur de France en Russie est arrivé à Moscou
Le nouvel ambassadeur de France en Russie, Nicolas de Rivière, est arrivé à Moscou, a annoncé mardi officiellement l'ambassade, plusieurs mois après le départ de son prédécesseur, parti à la retraite en pleines tensions entre Paris et le Kremlin sur fond de conflit ukrainien.
"Le nouvel ambassadeur de France en Russie, Nicolas de Rivière, est arrivé en Russie", a affirmé l'ambassade sur Facebook. La diplomatie russe a confirmé la nouvelle, annonçant aux agences locales que "le 1er avril, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko a accepté les lettres de créance du nouvel ambassadeur" français.
15h45L'avancée russe ralentit...
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01/04 - Israël frappe à nouveau Beyrouth, le Liban dénonce une "violation flagrante" du cessez-le-feu
Après plusieurs mois de cessez-le-feu, Israël a frappé Beyrouth pour la deuxième fois en moins d’une semaine, mardi 1er avril. L’armée israélienne a dit avoir tué un dirigeant du Hezbollah pro-iranien dans une nouvelle frappe nocturne sur la banlieue sud de Beyrouth qui a fait trois morts, selon le ministère libanais de la Santé.
"L'armée israélienne [...] a frappé et éliminé le terroriste Hassan Ali Mahmoud Bdair", a précisé dans la matinée un communiqué conjoint de l'armée israélienne, du Shin Bet, la sécurité intérieure, et du Mossad, le service du renseignement extérieur israélien. "Bdair avait récemment coopéré avec [le mouvement islamiste palestinien] Hamas, dirigé des terroristes du Hamas et les avait aidés à planifier et à préparer une attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens", et il a été "frappé immédiatement afin d'éliminer [cette] menace", ajoute le texte sans plus de détails sur ce projet supposé d'attaque.
Selon une source proche du Hezbollah auprès de l'AFP, "Hassan Bdair, l’adjoint du chef du dossier palestinien au sein du Hezbollah", se trouvait "chez lui avec sa famille", lorsqu'il a été éliminé.
La frappe s'est produite sans avertissement vers 03h30 (02h30 heure française), durant la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan."Violation flagrante du cessez-le-feu"
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a réagi en dénonçant une "violation flagrante" du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, qui a mis fin au conflit entre Israël et le Hezbollah. Cette...
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01/04 - Condamnation de Marine Le Pen : Jean-Luc Mélenchon, les juges et le système, une relation contrariée
"Jean-Luc Mélenchon s’isole un peu plus du reste de la gauche. Lundi 31 mars, le tribunal de Paris a condamné la candidate Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire. Quand Fabien Roussel (PCF), à l’instar de Boris Vallaud (PS), appelle à "respecter la justice" et que Marine Tondelier (EELV) fustige un "parti [qui] souhaite une justice sévère, mais seulement pour les autres", la parole insoumise détonne.
Après tout, et c’est bien son droit, LFI s’oppose "par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu’il soit". Le mouvement reconnaît certes des "faits déclarés avérés particulièrement graves", mais était-ce nécessaire de préciser ne jamais avoir "eu comme moyen d’action d’utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement national" ? À bâbord, les voix s’élèvent. "C’est une façon d’embarquer les citoyens de bonne foi contre les juges qui protègent la démocratie", souffle l’ancienne députée insoumise Raquel Garrido, qui fustige des propos reprenant "le narratif de la droite affairiste". Jean-Luc Mélenchon, partisan d’une VIe République, n’en a cure : "La décision de révoquer un élu devrait revenir au peuple."
Jean-Luc Mélenchon a toujours eu une vision maximaliste de la justice des élus, c’est sa constance. Depuis 2017 et la rédaction de son programme, "L’Avenir en commun", le leader insoumis plaide pour "rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption". Une fois n’est pas coutume, son meilleur ennemi, François Hollande, s’était lui-même...
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01/04 - Un thriller d’espionnage, une amie imaginaire... Les dix livres à ne pas manquer en avril
La Fin du Sahara
Par Saïd Khatibi, trad. de l’arabe (Algérie) par Lotfi Nia.
Gallimard série noire, 404 P., 20 €.
Une bourgade anonyme du centre de l’Algérie, en septembre 1988. Le corps de Zakia Zaghouani, l’une des deux chanteuses de l’hôtel de la ville, Le Sahara, est retrouvé dans un terrain vague par un berger, et si la cité tout entière est ébranlée par le crime, trois hommes le sont plus particulièrement. Bachir, son compagnon, bientôt dans le rôle du principal accusé et derrière les barreaux ; Hamid, l’inspecteur de police, qui ne désespérait pas de parvenir à ses fins auprès de la troublante Zakia, son informatrice ; et Hadj Mimoun, le directeur de l’hôtel, qui avait lui aussi fait des avances à la chanteuse et lui avait promis de l’épouser.
Pur polar social, La Fin du Sahara déroule une enquête qui permet avant tout de saisir un lieu, une époque et une communauté. Vingt-cinq ans après l’indépendance du pays, l’eau courante ne s’écoule que sporadiquement dans les robinets, les pénuries se multiplient, denrées alimentaires, médicaments, électricité. Les combines des uns, la corruption des autres. Et une noria de personnages qui vivotent et se croisent, détenant chacun une clé de l’intrigue, tels Ibrahim, le gérant d’une boutique de cassettes vidéo, Nora, l’avocate célibataire, ou Kamel, le réceptionniste du Sahara. Un aspect est au cœur du récit : la série d’assignations faites aux femmes, jeunes filles que les parents retirent de l’école lorsqu’approche la puberté ou épouses délaissées se gardant bien d’un...
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01/04 - Taïwan : la Chine lance de nouveaux exercices de blocus de l’île
L’armée chinoise a annoncé mardi 1er avril avoir mobilisé des forces terrestres, navales et aériennes autour de Taïwan, pour des manœuvres militaires de grande ampleur simulant un blocus de l’île, dont les initiatives en faveur de l’indépendance conduiraient à "la guerre", a averti Pékin.
Les forces armées chinoises "se rapprochent de l’île de Taïwan à partir de multiples directions", a déclaré Shi Yi, porte-parole du commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise, décrivant les manœuvres comme "légitimes et nécessaires pour sauvegarder la souveraineté et l’unité nationale de la Chine".
"Ces exercices sont principalement axés sur les patrouilles de préparation au combat mer-air, l’acquisition conjointe d’une supériorité globale, l’assaut de cibles maritimes et terrestres et le blocus de zones clés et de voies maritimes", a détaillé le porte-parole. En réponse, Taipei a dit avoir dépêché ses propres avions et navires, et déployé des systèmes de missiles.Un "avertissement ferme"
Le Parti communiste chinois n’a jamais gouverné Taïwan mais revendique l’archipel comme partie intégrante de son territoire et n’exclut pas l’usage de la force pour en prendre le contrôle. Pékin a intensifié ces dernières années le déploiement d’avions de chasse et de navires de guerre autour de Taïwan afin d’appuyer sa revendication, que Taipei rejette. D’après la Défense taïwanaise, la Chine a mobilisé 19 navires de guerre autour de Taïwan dans les 24 heures ayant précédé mardi 06h00 (minuit heure française), dont un porte-avions, le Shandong....
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01/04 - Marine Le Pen condamnée : la cour d’appel de Paris dit envisager un procès avec "une décision à l’été 2026"
Au lendemain du jugement choc contre Marine Le Pen qui l'empêche, à ce stade, de concourir en 2027, le Rassemblement national a violemment riposté, ce mardi 1er avril, dénonçant la "tyrannie des juges" et un "système qui a sorti la bombe nucléaire", des déclarations qui ont poussé l'un des plus hauts magistrats de France à sortir de sa réserve.
François Bayrou, qui s'était dit "troublé" par la décision, selon son entourage, a assuré devant les députés que le gouvernement n'avait "pas le droit" de "critiquer" une décision de justice.
Les infos à retenir
⇒ François Bayrou ouvre la porte à une "réflexion" au Parlement pour faire évoluer la loi sur l’exécution provisoire
⇒ La cour d'appel de Paris dit envisager un procès avec "une décision à l'été 2026"
⇒ "Le système a sorti la bombe nucléaire", estime Marine Le Pen après sa condamnation
19h45Pierre-Henri Tavoillot sur Marine Le Pen : "La stratégie de moralisation des élus s’est révélée suicidaire"
Selon le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, la condamnation de la dirigeante montre pourquoi nous sommes passés "de la démocratie par les voix, à la démocratie par le droit."
>> LIRE SON ENTRETIEN
19h10Procès RN : le parti a fait appel de sa condamnation
Le Rassemblement national, condamné lundi à deux millions d'euros d'amende, dont 1 million ferme, dans le dossier des assistants parlementaires européens, a fait appel mardi, a indiqué à l'AFP son avocat. "J'ai fait appel cet après-midi", a déclaré Me David Dassa-Le Deist, qui a précisé avoir aussi interjeté appel pour...
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01/04 - Droits de douane de Donald Trump : et si le loup était ailleurs ?
Alors que la planète se focalise sur les barrières tarifaires érigées par le président américain, on en oublierait presque que la guerre commerciale se joue aussi en Asie. En 2024, Pékin, dont l’excédent commercial frôle les 1 000 milliards de dollars, a été visée par près de 200 plaintes contre ses produits au titre de distorsions de concurrence, pointe François Chimits, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) et au Mercator Institute for China Studies, citant les autorités du pays. Un niveau sans précédent.
Dire que la Chine domine le commerce mondial est un euphémisme. Elle l’écrase. En 2023, le pays assurait plus de la moitié des exportations mondiales pour 730 biens, d’après le Cepii. Dopés par une surcapacité de production et faute de demande intérieure suffisante, ces flux progressent à un rythme effréné. En plus d’inonder le monde de ses produits bon marché, le gouvernement chinois manie l’arme protectionniste avec autant d’habileté que ceux qu’il critique. Que ce soit en taxant le vin australien ou certains produits agricoles du Canada, "la Chine n’a aucune retenue à outrepasser grossièrement les règles de l’Organisation mondiale du commerce si elle l’estime nécessaire pour ses intérêts", explique François Chimits.
Une fois n’est pas coutume, le Vieux Continent se retrouve en première ligne. "Avec les marchés américain et japonais qui se ferment, l’Europe apparaît comme le seul débouché pour les produits chinois", confirme l’expert. Dans le vacarme ambiant, gare à...
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01/04 - EXCLUSIF. Les Français et le sentiment antiaméricain : "Donald Trump fait office de coupable idéal"
L’Express s’associe à l’institut de sondages Viavoice, à HEC Paris et à BFM Business pour questionner un panel représentatif de Français et de cadres sur un sujet d’actualité. Jeremy Ghez, professeur d’économie et d’affaires internationales à HEC, décrypte les résultats de ce Baromètre des décideurs.
L'Express : Les trois quarts des cadres et les deux tiers des Français ne considèrent plus les Etats-Unis comme un allié. Est-ce le signe d’un antitrumpisme conjoncturel ou d’un antiaméricanisme plus profond ?
Jeremy Ghez : A vrai dire, ni l’un ni l’autre. Je me demande, en fait, si les Français - et plus largement les Européens - ne sont pas en train de prendre conscience d’une douloureuse réalité : l’Amérique n’est tout simplement pas le même pays que par le passé, celui que notre génération a cru connaître et aimer. Cette réaction traduit surtout nos propres vulnérabilités à nous, Européens, dans cette mondialisation. Notre pire cauchemar est en train de se matérialiser, à savoir que les Etats-Unis ne sont plus aussi bienveillants et ouverts envers le système international et l’Europe. Trump est le catalyseur de ce sentiment. Il est un symptôme plutôt qu’une cause.
Pour comprendre, il faut remonter à 2006, année d’élections de mi-mandat qui se soldent par un sérieux revers pour les républicains et George W. Bush. Donald Rumsfeld est renvoyé du Pentagone, il est remplacé par Robert Gates, qui va rester secrétaire à la Défense sous Barack Obama. Voilà ce que Gates dit à l’époque : "Quiconque à ma place encouragerait un...
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01/04 - Après avoir lu cet article, vous ne vous moquerez plus jamais du picard
On peut le regretter, mais c’est ainsi : même dans le petit monde des langues régionales, il existe une hiérarchie. Généralement, un respect spontané s’impose devant le locuteur du basque, du breton, de l’occitan et du corse, a fortiori quand ce dernier arbore une cagoule et un fusil-mitrailleur (je blague !). Rien de tel, en revanche, pour l’infortuné picardisant. Neuf fois sur dix, le malheureux aura droit (au mieux) à un très condescendant "Il est rigolo, ton patois", accompagné d’un exaspérant sourire de commisération. Et pourtant… Cette langue a connu un passé extraordinairement prestigieux, qu’il n’est sans doute pas inutile de rappeler :
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- Le premier texte littéraire écrit dans l’une des langues d’oïl (1) l’a été en picard, et non en "parisien". Il s’agit de la Séquence de sainte Eulalie, œuvre en vers composée probablement en 880 ou en 881. Destinée à être lue au peuple afin de l’inciter à vénérer cette martyre chrétienne, cette cantilène était chantée dans l’abbaye de Saint-Amand-les-Eaux, située dans l’actuel département du Nord.
- Au XIIe et au XIIIe siècles, la Picardie linguistique (2) compte de nombreux écrivains, comme Adam de la Halle, Conon de Béthune ou Jean Bodel. Une situation qui contraste avec celle de Paris et de l’Ile-de-France, où "il n’y a pas encore d’activité littéraire comparable", comme le souligne le linguiste Gilles Siouffi dans son ouvrage Paris-Babel, qui retrace l’histoire linguistique de notre actuelle...
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01/04 - L’Europe infiltrée par la Russie : en Moldavie, la pression économique de Moscou
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'ombre de la Russie plane sur plusieurs pays d'Europe centrale et orientale. Campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux, corruption, pression économique… La Loupe vous propose un tour d'horizon de ces différentes menaces à travers l'exemple de quatre pays : la Roumanie, la Moldavie, la Géorgie et la Slovaquie.Episode 2 : la Moldavie sous pression économique
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a pris le leadership en Europe face à Vladimir Poutine. Il appelle et reçoit régulièrement le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, organise des sommets, rencontre ses partenaires allemand et anglais.
Mais Emmanuel Macron sait aussi qu'il faut dialoguer avec les pays en première ligne face au conflit. Début mars, il recevait donc à l'Elysée Maia Sandu. La présidente moldave et Emmanuel Macron ont longuement échangé. Au coeur de leur discussion : les ingérences russes. Car depuis le début du conflit, l’ombre du Kremlin plane sur la Moldavie.
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"L’Europe infiltrée par la Russie" est une série originale de La Loupe, le podcast quotidien de L’Express, présentée par Charlotte Baris, écrite par Aude Villiers-Moriamé et réalisée par Jules Krot.
Crédits : Elysée, Euronews, France 24
Musique et habillage :...
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01/04 - "Il y a beaucoup de culpabilité" : face à l’essor de la cocaïne chez les jeunes, la solitude des parents
À l’origine, Enzo* voulait "juste maigrir". Le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, se renseigne alors sur Internet sur les produits qui pourraient l’aider à perdre du poids. Il commence à se faire livrer des amphétamines au domicile familial, en région parisienne. Sa mère, Lisa*, ne s’inquiète pas plus que ça. Mais mois après mois, le comportement de son fils change : Enzo s’isole, s’enferme dans sa chambre, se sent de plus en plus "persécuté" par ses proches. Début 2024, il fait une première crise psychotique, nourrie par un fort sentiment de paranoïa. "Il avait des attaques de panique, devenait complètement délirant, insomniaque, violent et imprévisible", décrit Lisa. Son cadet est hospitalisé une première fois en psychiatrie ; il y restera six mois. Les médecins évoquent alors une "pharmaco-psychose" et une prise de psychostimulants, sans donner plus de détails à sa mère. Elle admet "rentrer dans un certain déni", sans imaginer que son fils puisse se droguer.
Ce n’est qu’au bout de son troisième séjour en hôpital que sa famille découvre son addiction à la cocaïne. "Nous avons su plus tard qu’il consommait quasi quotidiennement, et pouvait prendre jusqu’à 5 grammes en une soirée. À la sortie de sa dernière hospitalisation, en février dernier, il a commandé dix grammes d’un coup. Sorti à 12h30, il était complètement défoncé à 14h30", souffle sa sœur. Depuis, le combat de la famille pour trouver des soins adaptés n’en finit plus. "En psychiatrie, ils tentent d’éteindre le feu de ses crises, mais ne se concentrent...
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01/04 - Emmanuel Macron, Bruno Retailleau et les diplomates face à l’Algérie : la bataille secrète
Une visite secrète, avant la conversation officielle du 31 mars entre les deux présidents : le conseiller diplomatique de l’Elysée Emmanuel Bonne est à Alger le 26 mars. Pendant la crise, les échanges continuent. Et c’est un homme au cœur de ces conciliabules qui le confie : "Le président Tebboune suit la politique française de très près, il la maîtrise mieux que certains à Paris. Il n’est pas dupe." Si le dossier algérien est explosif, c’est aussi pour cela, parce qu’il mêle comme aucune autre diplomatie, économie, immigration, sécurité, enjeux de mémoire et considérations politiciennes.
Abdelmadjid Tebboune cite peu son nom. Le chef d’Etat algérien est trop heureux de réduire Bruno Retailleau au rang d’acteur médiocre du "capharnaüm politique" français. Le ministre de l’Intérieur s’accommode sans mal de cette indifférence. Il exhibe avec fierté les Unes que la presse locale lui consacre depuis le début de son bras de fer avec le régime algérien, coupable de refuser sur son sol tant de ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le Vendéen mène ce combat à ciel ouvert, avec l’opinion publique pour témoin. Il serait regrettable que les militants LR, appelés à désigner leur nouveau leader en mai, n’observent pas cette exhibition de muscles. "Retailleau prend possession d’un espace capital grâce à un dossier qui parle à la droite la plus forte sans être un sujet extrémiste", note l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.Les rôles assignés de Beauvau et du Quai d'Orsay
François...
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31/03 - Marine Le Pen inéligible : la tempête ne fait que se lever, par Anne Rosencher
Depuis quelques heures, je vois des gens que j’estime et que j’apprécie se réjouir, au nom de la défense de la démocratie, de ce que Marine Le Pen soit peut-être disqualifiée, par décision de justice, pour la présidentielle de 2027. J’avoue les envier : les raisons de fêter l’actualité sont si rares par les temps qui courent… Je ne peux toutefois m’empêcher de penser qu’ils trinquent sans le voir à une catastrophe : ils croient la démocratie libérale mise à l’abri d’une victoire qui la menaçait ; je crains – j’espère me tromper – que la démocratie libérale n’en ressorte affaiblie, et que cette décision de justice ne nous promette un ciel plus sombre encore.
Que faut-il pour qu’une démocratie libérale fonctionne ? Une chose très simple et extrêmement compliquée : que l’Etat de droit d’une part et que la souveraineté populaire d’autre part – c’est-à-dire l’autodétermination du peuple par l’élection – s’articulent et s’équilibrent. Mais depuis quelques années, ce point de charnière est devenu douloureux – "problématique", pour employer un mot à la mode – dans toutes les sociétés occidentales. "On sait depuis Churchill que la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ; il est surtout le plus difficile à faire fonctionner", notait Marcel Gauchet dans nos colonnes en octobre dernier. Et la décision de justice de ce matin éclaire d’une lumière crue cette difficulté.
Marine Le Pen a été reconnue coupable en première instance de détournement de fonds publics, ce qui lui vaut, c’était tout à fait prévisible, une...
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31/03 - France - Algérie : Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune relancent la relation bilatérale
Les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune ont acté, ce lundi 31 mars, lors d’un échange téléphonique une relance de la relation entre leurs deux pays, après des mois de crise, avec une reprise de la coopération sécuritaire et migratoire, selon un communiqué commun.
Le chef de l’Etat français a aussi "réitéré sa confiance dans la clairvoyance du président Tebboune et appelé à un geste de clémence et d’humanité" envers l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien.
"Les deux chefs d’Etat ont réitéré leur volonté de renouer le dialogue fructueux qu’ils avaient consacré avec la Déclaration d’Alger d’août 2022 (lors de la visite du président Macron, NDLR) et qui s’était traduit par des gestes forts en matière mémorielle", dit le communiqué."Reprise sans délai de la coopération sécuritaire"
"Il sont convenus que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d’égal à égal", insistant sur "l’ambition commune d’une relation ambitieuse, sereine et respectueuse des intérêts de chacun". Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont ainsi décidé de "la reprise sans délai de la coopération sécuritaire", essentielle dans la lutte contre le terrorisme et contre les trafics humains.
La...
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31/03 - Elon Musk : son offensive XXL pour faire élire un juge conservateur dans le Wisconsin
Après la présidentielle, le Wisconsin : Elon Musk jette son influence et son poids financier dans la balance pour faire élire ce mardi 1er avril le candidat conservateur Brad Schimel à la Cour suprême de cet Etat de la région des Grands lacs. "Les gens ne se rendent pas compte à quel point cette élection est importante", a déclaré ce dimanche soir l’homme le plus riche de la planète lors d’un meeting à Green Bay, au bord du lac Michigan.
Arrivé sur scène avec un chapeau en forme de fromage, symbole de l’équipe locale de football américain, Elon Musk a assuré devant une audience acquise à sa cause que de ce scrutin découlera in fine le contrôle du Congrès, "qui ensuite guide le futur de la civilisation occidentale".
Brad Schimel fait face mardi à Susan Crawford, soutenue par les démocrates, pour un siège à la plus haute instance judiciaire du Wisconsin, un Etat-pivot lors de la dernière présidentielle et dont la Cour suprême peut être amenée à arbitrer un futur redécoupage électoral local en vue des élections au Congrès.
Le patron de Tesla et SpaceX sort le grand jeu depuis plusieurs semaines pour faire élire ce juge et ainsi faire basculer la cour du côté conservateur. Brad Schimel va "rétablir le bon sens, pas des idioties, dans nos élections et dans notre domaine judiciaire", déclare Logan Joachim, un technicien en dessin industriel de 23 ans venu voir Elon Musk à Green Bay."Il essaie d’acheter notre Cour suprême"
En temps normal, un tel scrutin n’aurait pas de résonance au-delà des frontières du Wisconsin....
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31/03 - Deux ans après le rapport sur l’indépendance énergétique, quel bilan pour la France ?
C’était il y a deux ans. Après plusieurs mois d’enquête et des dizaines d’auditions souvent hautes en couleur, les députés Raphaël Schellenberger et Antoine Armand livraient leur rapport sur la perte d’indépendance énergétique de la France. Pas moins de 490 pages comprenant une trentaine de recommandations pour le pays. Un travail salué, qui mettait en lumière les erreurs passées en matière de choix énergétiques.
Vingt-quatre mois plus tard, Raphaël Schellenberger, qui a présidé l’ensemble des auditions, tire le bilan de ce travail titanesque. "Je suis partagé, avoue le député alsacien. Certes, il y a bien eu une prise de conscience collective liée à la sortie du rapport. Les préoccupations énergétiques sont remontées sur le dessus de la pile. Cependant, il ne faudrait pas que les décisions stratégiques continuent de trop tarder. L’avenir du pays en dépend".
La conversation ayant lieu quelques jours à peine après un Conseil de politique nucléaire (CPN) prolifique en annonces, on pouvait s’attendre à plus d’enthousiasme. Le 21 mars dernier, l’Elysée a dévoilé les grands principes du schéma de financement du programme EPR2, qui devra être soumis à Bruxelles : un prêt bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction et un contrat pour différence censé protéger les consommateurs, sans trop plomber les finances d’EDF. Pour assurer la souveraineté du pays, le CPN a également validé la stratégie de développement des activités minières d’Orano et demandé aux industriels (EDF, Framatome…), au Commissariat à l'énergie...
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31/03 - Elon Musk, Viktor Orban, Matteo Salvini… Les soutiens de Marine Le Pen se mobilisent dans le monde
Hongrie en tête, de nombreuses voix se sont élevées ce lundi 31 mars dans l’extrême droite européenne et au-delà pour dénoncer le sort de Marine Le Pen, condamnée par la justice française à cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics.
Le milliardaire Elon Musk, proche conseiller du président américain Donald Trump, a dénoncé un "abus du système judiciaire", mettant en garde contre "un retour de bâton". Donald Trump Jr, le fils du patron de la Maison-Blanche, a quant à lui réagi sur son compte X : "La France envoie Le Pen en prison et lui interdit de se présenter ? ! Est-ce qu’ils essaient juste de prouver que J.D. Vance avait raison sur toute la ligne ?", une référence aux critiques virulentes du vice-président américain à l’encontre des démocraties européennes.
Le Kremlin, de son côté, avait plus tôt déploré une "violation des normes démocratiques". "Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu’on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique", a réagi son porte-parole, Dmitri Peskov.
La dirigeante du Rassemblement National (RN), qui va faire appel, voit désormais son avenir sérieusement compromis alors qu’elle faisait figure de favorite pour l’élection présidentielle de 2027 après trois tentatives infructueuses. "Je suis Marine !", a lancé dans un cri de ralliement sur X son allié hongrois Viktor Orban. Pour le Premier ministre nationaliste, elle rejoint les rangs des "patriotes" victimes selon lui d’une cabale, à...
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31/03 - Marine Le Pen condamnée : quand tous les piliers de la démocratie vacillent à l’approche de 2027
Que vaut encore le suffrage universel ? Aux Etats-Unis, non seulement une élection présidentielle peut être contestée mais celui qui pousse à la révolte finit par gagner quatre ans plus tard. L’effet Capitole ne se retourne pas contre son auteur, au contraire il alimente la colère de ses partisans et les rend ainsi plus forts. En Roumanie, une élection présidentielle est annulée alors que les résultats du premier tour n’ont donné lieu à aucune fraude. En France, Marine Le Pen, accusée d’avoir "porté atteinte aux règles du jeu démocratique", est mise (provisoirement ?) hors-jeu.
Que pèse encore la justice ? L’autorité de la chose jugée s’est à ce point affaiblie que chacun se fait une opinion non en fonction du droit mais en fonction de ce qu’il pense de la personne en cause, hier Nicolas Sarkozy, aujourd’hui Marine Le Pen. Pourtant la question de savoir s’il est légitime de rendre un élu inéligible mérite d’être posée : celle-ci n’a cessé de tarauder les esprits, partagés à juste titre entre le désir de laisser l’électeur entièrement libre et la volonté de sanctionner celui qui a fauté. Mais pour que le débat soit sain, il faudrait qu’il soit apaisé, et il ne l’est plus depuis que la politique et la justice se mènent la guerre. Il y a trente ans, François Mitterrand avait lancé ce terrible avertissement : "Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République."Caresser l’opinion dans le sens du poil
Que signifie encore la parole des responsables politiques ? La plupart d’entre eux, pour caresser...
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31/03 - Inéligibilité, appel, Jordan Bardella… Les questions qui se posent après la condamnation de Marine Le Pen
Marine Le Pen mise hors-jeu par la justice. Le tribunal correctionnel de Paris a décidé ce lundi 31 mars de condamner la cheffe de file du Rassemblement national à quatre ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, mais surtout à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Une décision très lourde, qui entérine pour l’instant ses espoirs d’une quatrième candidature à l’élection présidentielle en 2027. Mais plusieurs recours judiciaires s’offrent encore à elle. L’Express fait le point sur les différentes questions qui se posent à la suite de cette condamnation historique.Quelles sont les motivations de la condamnation ?
Le tribunal a fait le choix de suivre une grande partie des réquisitions formulées par le parquet fin novembre dernier. La présidente Bénédicte de Perthuis a ainsi confirmé l’existence d’un "système" et d’une pratique "organisée et centralisée" pour "optimiser" de façon "intégrale" l’utilisation des enveloppes versées aux eurodéputés du Front national entre 2004 et 2016 afin de financer les activités du parti en France. Ainsi, les douze assistants de neuf eurodéputés (dont Marine Le Pen) étaient bien "rémunérés" par le Parlement européen, alors qu’ils travaillaient "en réalité" pour le Front national pour des tâches n’ayant aucun lien avec Bruxelles.
A propos de Marine Le Pen tout particulièrement, le tribunal a estimé que celle-ci se trouvait "au cœur" de ce système "dès 2009", et que cette dernière s’est "inscrite avec...
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31/03 - Le foot français, un modèle à bout de souffle : la preuve en cinq chiffres
Les milliards d'euros brassés par la planète foot ne doivent pas masquer une cruelle réalité : les clubs tricolores sont structurellement déficitaires. Pour la saison 2024-2025, le déficit cumulé de l'ensemble des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 pourrai atteindre 1,2 milliard d'euros, d'après les dernières estimations de la DNCG, le gendarme financier des clubs. Un niveau pas très éloigné des pertes enregistrées au moment du Covid lorsque le championnat avait été stoppé. En fait, c'est le modèle du foot tricolore qui est en question. Une trop grande dépendance aux droits TV, les transferts de joueurs permettant de combler une partie du trou financier.
Le PSG et le désert français : voilà à quoi ressemble la photographie de la Ligue 1 de football tricolore. En 2023, les revenus de l'ensemble des clubs ont certes dépassé les 2 milliards d'euros, mais la somme reste très inférieure à ce que les ligues concurrentes espagnoles, italiennes, allemandes ont engrangé. Ainsi, les revenus des clubs de la Premiere League anglaise ont, eux, approché les 7 milliards d'euros.
Faut-il y voir un court-termisme suicidaire ? Les présidents de clubs et leurs représentants successifs à la tête de la LFP ont longtemps cru au jackpot des droits TV et au fameux milliard d'euros. A l'image de ce que les ligues allemandes et britanniques ont engrangé. Mais le scandale Mediapro en 2021 a douché leurs espoirs. Cette année, c'est le diffuseur Dazn qui menace de ne pas payer à la LFP les milliards promis. Piratage massif et abonnés...
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31/03 - Giuliano da Empoli : son récit sidérant de la "fête" de MBS, le dîner fou des Obama…
Jalousie. C’est le sentiment qui vous flétrit le cœur quand vous avez le malheur d’être journaliste politique et que vous tenez dans vos mains un livre de Giuliano da Empoli. Immédiatement prolongé par la honte d’éprouver une telle passion triste à l’égard d’un auteur si humble, si courtois. Mais c’est ainsi. L’écrivain qui publie L’Heure des Prédateurs (Gallimard) a l’élégance - et le luxe - de la distance, que n’a pas ou ne peut plus avoir le journalisme politique tel qu’on le pratique à l’heure de l’urgence.
Voilà longtemps, voilà toujours que l’ancien stratège du président du Conseil italien Matteo Renzi est devenu écrivain. Le Mage du Kremlin (Gallimard, Grand prix du roman de l’Académie française 2022), son roman-vrai paru en 2022, l’a sans doute conforté dans sa certitude qu’en politique, le discernement augmente avec la profondeur de champ. Il n’a jamais rencontré son personnage principal Vladislav Sourkov, ancienne éminence grise de Vladimir Poutine, devenu sous sa plume Vadim Baranov. Pourtant, il l’atteint. Le décortique. Dépeint son observation minutieuse de la Révolution orange de 2004 et l’exploitation de cette contestation par la Russie. C’est ce qu’on appelle sentir l’époque. Cataclysme, voici da Empoli brutalement transformé par la guerre, la vraie, et par la presse paresseuse en sorte de Paco Rabanne aux justes prédictions. Lui qui n’aspire qu’à la rigueur du "scribe aztèque" n’entend pas virer devin et encore moins s’il s’agit d’annoncer des apocalypses.Son regard en biais
Est-ce pour cette raison...
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31/03 - La condamnation de Marine Le Pen provoque une vague de réactions politiques
Le séisme de la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, dans le procès des assistants parlementaires européens du FN, a provoqué de très nombreuses réactions politiques, ce lundi 31 mars, en France comme à l’étranger.
Marine Le Pen, qui sera l’invitée du journal télévisé de 20H de TF1, a reçu plusieurs soutiens à l’étranger après l’énoncé du jugement. Le Kremlin a déploré une "violation des normes démocratiques". "Je suis Marine !", a écrit de son côté le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X. Le chef du parti d’extrême droite à la tête de la coalition néerlandaise Geert Wilders s’est dit lui "choqué" par la condamnation qu’il juge "incroyablement sévère"."Une décision très lourde et exceptionnelle"
"C’est la démocratie française qui est exécutée", a réagi le président du RN Jordan Bardella, qui a rejoint Marine Le Pen au siège du parti à la mi-journée. La "seule culpabilité" de Marine Le Pen est qu’elle "menait notre camp sur le chemin de la victoire", a lancé sur X la nièce de Marine Le Pen, l’eurodéputée Marion Maréchal.
"Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage", a écrit sur X le leader du parti Reconquête, Eric Zemmour.
A droite, le chef de file des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a regretté "une décision très lourde et exceptionnelle"."La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple", affirme Jean-Luc Mélenchon
"La décision de destituer un...
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31/03 - Ventes de livres : quand les médecins trustent le palmarès
Il y a des semaines comme cela, où la vérité saute aux yeux : le corps médical truste notre palmarès, celui des essais bien sûr, tout en étant également présent dans celui des fictions. Auscultons, donc, les essais et documents (selon Edistat, du 17 au 23 mars) : huit des titres du Top 20 sont signés par des médecins ! Quelle hégémonie ! A croire que l’analyse des corps et des cerveaux pousse à l’écriture… Commençons par le célèbre médecin neuropsychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik, grand habitué des palmarès, qui place son Quand on tombe amoureux, on se relève attaché (Odile Jacob) en 2e position. Il est suivi par la neuroscientifique belge Emilie Steinbach, auteure de Votre santé optimisée. Le protocole quotidien qui va changer votre vie (Marabout, 3e rang).
Plus de palmarès depuis soixante et une semaines sans qu’il ne soit présent ! On parle ici, bien sûr, de la star des réseaux sociaux et médecin légiste belge Philippe Boxho, indéboulonnable avec ses trois livres dans le Top 20 : Les morts ont la parole (Kennes) à la 8e place, La Mort en face. Le médecin légiste qui fait parler les morts à la 10e et Entretien avec un cadavre. Un médecin légiste fait parler les morts à la 16e. Notre liste n’est pas terminée !
Au 9e rang, le psychiatre expert en psycho nutrition Guillaume Fond prodigue ses bons conseils avec Bien nourrir son cerveau. Contre le stress, l’anxiété, la dépression, le déclin cognitif (Odile Jacob). Non loin de lui, à la 12e place, un autre grand conseiller urbi et orbi, la star, médecin...
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31/03 - Inéligibilité : Marine Le Pen ne se retire "en aucune manière" de la vie politique
Un coup de tonnerre politique. Marine Le Pen est inéligible, à effet immédiat et pour cinq ans, compromettant très sérieusement sa candidature à l’Elysée en 2027. Le tribunal de Paris l’a condamnée ce lundi 31 mars au procès du RN à une peine de quatre ans de prison dont deux ferme, peine annoncée en l’absence de la cheffe de file de l’extrême droite qui a quitté la salle avant la fin de l’audience.
"Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance", a déclaré la présidente Bénédicte de Perthuis pour justifier la peine d’inéligibilité immédiate. De quoi déjà susciter de très nombreuses réactions politiques, le président du RN Jordan Bardella affirmant que "c’est la démocratie française qui est exécutée".
Les infos à retenir :
⇒ Marine Le Pen dénonce "une décision politique"
⇒ François Bayrou a été "troublé par l’énoncé du jugement"
⇒ Elon Musk dénonce un "abus du système judiciaire"
21h00Washington juge l’exclusion de candidats "préoccupante"
L’administration Trump a estimé ce lundi qu’il était "préoccupant" d’exclure des candidats de la vie politique, en réaction à la condamnation à une inéligibilité immédiate de cinq ans de la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen.
"L’exclusion de personnes du processus politique est particulièrement préoccupante compte tenu de la guerre judiciaire agressive et corrompue menée contre le président Donald Trump ici aux...
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31/03 - Offensive anti-diversité : ces pays européens qui ont aussi reçu une lettre de l’ambassade américaine
Si les entreprises françaises qui collaborent avec les États-Unis ont reçu un coup de pression de l’administration Trump pour savoir si elles pratiquent des politiques de lutte contre les discriminations, elles ne sont pas les seules en Europe. Samedi, le journal Corriere della Sera se faisait l’écho de missives similaires en Italie. Selon le quotidien, "l’ambassade des États-Unis à Rome est également tenue d’envoyer des avis" de renonciation aux critères d’inclusion et de diversité aux fournisseurs italiens de biens et de services auprès de Washington. Contacté par le journal, le siège diplomatique des États-Unis à Rome a simplement répondu : "Notre engagement avec les partenaires locaux est conforme aux politiques et procédures du gouvernement américain".
En France, la lettre, envoyée par l’ambassade des États-Unis à Paris la semaine dernière, suggère fortement à plusieurs entreprises tricolores de supprimer leurs programmes de diversité s’ils souhaitent continuer à travailler avec l’État américain. "Nous vous informons que le décret 14.173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le président Trump, s’applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quels que soient leur nationalité ou le pays dans lequel ils opèrent", peut-on ainsi lire dans ce document, consulté par le quotidien économique Les Echos.
Les groupes d’aviation et de défense, les prestataires de conseil et...
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31/03 - Anonymat sur les réseaux sociaux : se cacher, c’est se révéler, par Julia de Funès
Autrefois, le pseudonyme était l’abri des écrivains clandestins, des pamphlétaires en exil, des âmes trop libres par temps trop durs. Il portait en lui une part de mystère, une ombre de dissidence et de secret. Le pseudonyme était un art, une signature énigmatique choisie avec soin, un voile élégant jeté sur l’identité. Gary devenait Ajar, Poquelin devenait Molière, Beyle devenait Stendhal. Le pseudonyme a toujours été un moyen d’échapper à son identité civile, parfois pour se protéger, parfois pour se réinventer, mais aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, il est devenu une cagoule informe, une étiquette criarde. L’élégance a cédé la place à la vulgarité, le style à la brutalité : de Yourcenar nous sommes passés à DarkDestroyer94, GrosGamerXXL ou Gugus25. Le pseudo n’est plus une discrétion mais un exutoire, ouvrant la foire aux ego débridés. Le monde réel a ses limites ? Qu’importe ! L’espace virtuel est un espace où l’on peut tout dire, tout être. Sous un pseudo, les limites s’évanouissent. Le plus timoré d’entre nous, celui qui n’oserait pas lever la voix dans une assemblée, se découvre une verve assassine et une agressivité sans frein. Lui qui, sous son vrai nom, pèserait chaque mot de peur d’être mal vu, se laisse aller à la jubilation de la haine, de l’invective qui blesse, du ressentiment qui rassérène.
Le pseudonyme abolit les conséquences, dissout les responsabilités et transforme toute retenue en outrance. La meute applaudit, elle qui raffole de ces gladiateurs anonymes qui s’écharpent dans l’arène des...
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31/03 - Donald Trump ne "blague pas" : pourrait-il vraiment se représenter en 2028 ?
Donald Trump a refusé dimanche 30 mars d’exclure l’idée de briguer un troisième mandat, pourtant interdit par la Constitution, déclarant à la chaîne NBC News lors d’un appel téléphonique : "Je ne blague pas. […] Il y a des méthodes pour faire ça". "Il faut commencer par dire que j’ai le score le plus élevé dans les sondages de tous les républicains depuis un siècle", a affirmé le président américain. "Nous sommes autour de 70 % dans de nombreux sondages, dans les vrais sondages, et vous le voyez. Et vous savez, nous sommes très populaires. Et beaucoup aimeraient que je fasse ça. Mais je leur dis en gros que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, vous savez, nous n’en sommes qu’au tout début de notre mandat".
Quelques heures plus tard, le président américain a expliqué aux journalistes à bord d’Air Force One : "De plus en plus de gens me demandent de faire un troisième mandat, ce qui, d’une certaine manière, est un quatrième mandat, car l’autre élection, celle de 2020, a été totalement truquée". Une élection qu’il a toutefois perdue démocratiquement face à Joe Biden. Le directeur de communication de la Maison-Blanche, Steven Cheung, a néanmoins déclaré qu’il était "beaucoup trop tôt" pour envisager cette possibilité, tout en soulignant l’appui que Donald Trump avait obtenu lors de l’élection présidentielle.A l’encontre du 22e amendement de la Constitution
Donald Trump pourrait-il vraiment être candidat pour quatre ans de plus au pouvoir ? Depuis cette nouvelle déclaration du président, la presse américaine...
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31/03 - Procès du RN : Marine Le Pen condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate
Fin du suspense. Le tribunal de Paris a condamné lundi 31 mars Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux ferme aménagés sous bracelet, et à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Un peu plus tôt, les neuf eurodéputés du RN poursuivis avaient tous été reconnus coupables de détournement de fonds publics.
La cheffe des députés RN à l'Assemblée nationale, qui voit ses chances de se présenter à l'élection présidentielle de 2027 être sérieusement menacées, a quitté la salle d'audience avant le prononcé de sa peine. Le tribunal a expliqué celle-ci en mettant en avant son "rôle central" dans le système mis en place pour détourner l'argent du Parlement européen, et invoqué "le trouble à l'ordre public et au fonctionnement démocratique".
"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c'est la démocratie française qui est exécutée", a aussitôt dénoncé le président du RN, Jordan Bardella, avant de rejoindre la députée du Pas-de-Calais au siège parisien du Rassemblement national.
La présidente Bénédicte de Perthuis a débuté la lecture de son jugement vers 10h20 - la lecture a duré plus de deux heures. "Ça va être un petit peu long", avait prévenu la présidente pour commencer. "Il n’y a pas de volonté du tribunal de maintenir un suspense mais il va faire comme d’habitude, en donnant un certain nombre d’explications sur la décision prise", a-t-elle poursuivi. "On a bien compris que l’enjeu dépassait cette seule salle d’audience mais...
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31/03 - Karine Tuil, Jean-Noël Pancrazi... Nos recommandations littéraires du moment
C’est une belle alchimie, qui allie presse écrite mais aussi audiovisuelle, bouche-à-oreille, libraires voire jurys littéraires. Et qui peut faire des étincelles. Ce cercle vertueux, Karine Tuil le vit ces jours-ci avec son roman La Guerre par d’autres moyens, publié chez Gallimard, qui, à peine paru, a reçu un concert de louanges (auquel nous adhérons) de Libération à Paris Match en passant par Le Figaro ou encore La Grande Librairie (France 5) et France Inter. Résultat, la romancière de 52 ans trône sur notre podium des meilleures ventes - à une époque, on appelait cela "avoir la carte". Il est vrai que l’auteure de La Décision (2022) et des Choses humaines, prix Interallié et prix Goncourt des lycéens 2019, a tout pour plaire, entre sa télégénie, son style, fluide, et l’opportunité de ses thématiques.
Ici, elle aborde le pouvoir, le cinéma, l’âge, les addictions et l’amour, à l’aune du temps qui passe et qui étiole, irrémédiablement. Ainsi de Dan Lehman, président de la République sortant tout juste battu par une femme d'extrême droite, et qui s’enfonce dans l’alcool ; de sa femme, Hilda, une actrice allemande de 43 ans et de vingt ans sa cadette, qui a mis sa carrière entre parenthèses et qui peine à retrouver des rôles, ou encore de Marianne, l’ex-épouse de Dan, une romancière de 58 ans, que celui-ci, lassé de sa comédienne, voudrait bien aujourd’hui "récupérer". Du prix à payer de la notoriété…
D’autres, en cette rentrée si riche en auteurs confirmés, notamment chez Gallimard, ne bénéficient pas (plus) de...
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31/03 - Placements : Napoléon, star des ventes aux enchères
Les vacations consacrées au mythe napoléonien se succèdent à un rythme soutenu et pourtant, l’abondance d’objets n’étanche pas la soif des collectionneurs. Le 7 mars dernier à Drouot, sous le marteau de maître Giquello, un sabre en or au chiffre de l’empereur commandé par la cour d’Autriche, en 1810, à l’occasion du mariage de Napoléon avec l’archiduchesse Marie-Louise était disputé jusqu’à 850 070 euros. Ce même jour, une paire de pistolets à silex commandée pour l’empereur obtenait 461 560 euros. Le 1er mars, à Saint-Ouen, la maison de ventes Oxio présentait un seau à glace en porcelaine de Sèvres du service "des quartiers généraux". Il quadruplait son estimation pour grimper à 211 232 euros.
Quelques mois plus tôt, le 7 juillet 2024, Osenat-Rossini avait battu tous les records en proposant aux enchères un coffret de deux pistolets de Napoléon Ier que ce dernier avait donné à son grand écuyer après sa tentative de suicide dans la nuit du 12 au 13 avril 1814. Classé trésor national, ce morceau d’histoire a réalisé 1 690 000 euros. Ces résultats hors normes ne sont pas réservés aux seules pièces exceptionnelles. Le moindre objet, même ordinaire, trouve tout aussi aisément preneur.
Le 1er décembre dernier, Osenat a ainsi vendu une cuillère à café de l’Empereur pour… 7 150 euros. Ces prix ne cessent d’augmenter. Les souvenirs de l’épopée impériale demeurent donc une excellente affaire car la plus-value à la revente est quasiment...
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31/03 - Droits de douane américains : aucun pays ne sera épargné, prévient Donald Trump
Les droits de douane réciproques que Washington compte annoncer mercredi concerneront "tous les pays", et pas seulement ceux présentant les plus importants déséquilibres commerciaux avec les États-Unis, a déclaré dimanche 30 mars Donald Trump.
"On commencerait par tous les pays, on verra bien", a déclaré le président américain aux journalistes à bord d’Air Force One, écartant l’hypothèse que ces droits de douane ne touchent qu’un petit nombre de partenaires commerciaux de Washington.
"Je n’ai pas entendu parler de 15, 10 ou 15 pays", a-t-il répondu à la question d’une journaliste l’interrogeant sur le nombre de pays concernés, alors qu’avait été évoquée par le secrétaire au Trésor Scott Bessent la possibilité de cibler les 15 % des partenaires commerciaux qui enregistrent des déséquilibres commerciaux récurrents au détriment de Washington.Des droits de douane "généreux"
Après l’acier et l’aluminium et avant l’automobile, le président américain compte annoncer mercredi ses droits de douane dits "réciproques", qui vont changer les règles du jeu du commerce mondial. Le 2 avril, qu’il surnomme "jour de la libération", Donald Trump compte ériger de nouvelles barrières douanières qui devraient dépendre des taxes que les pays concernés imposent sur les produits américains, mais aussi d’autres facteurs. "Fondamentalement, il s’agit de tous les pays dont nous avons parlé", a encore dit le président américain, sans fournir plus de...
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31/03 - Marine Le Pen menacée d’inéligibilité : ce qu’il faut savoir avant la décision du tribunal
La candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027 est en sursis. La présidente du parti d’extrême droite, le Rassemblement national, doit être fixée sur son sort ce lundi matin dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN (devenu RN). Vingt-quatre autres personnes ainsi que son parti sont également visés. Le tribunal correctionnel de Paris doit commencer à rendre son jugement à 10 heures ce lundi matin. Marine Le Pen sera présente, selon son avocat Maître Rodolphe Bosselut. Quels sont les enjeux de ce verdict ? L’Express fait le point.De quoi est accusée Marine Le Pen ?
La cheffe des députés RN est poursuivie pour des faits de "détournement de fonds publics" et de "complicité de détournement de fonds publics". L’accusation reproche à la triple candidate malheureuse à l’élection présidentielle d’avoir embauché, lorsqu’elle était eurodéputée (2004-2017), quatre assistants fictifs, qui auraient en réalité travaillé pour son parti, le FN. Les assistants rémunérés par le Parlement européen auraient effectué des tâches liées à la gestion du parti plutôt qu’un travail en lien avec l’activité parlementaire européenne.
Parmi les assistants concernés, et co-accusés de Marine Le Pen, figurent notamment son garde du corps et sa cheffe de cabinet, Thierry Légier et Catherine Griset. L’enquête menée à partir de 2014 par l’Office européen de lutte antifraude avait révélé que Catherine Griset "n’aurait passé que 740 minutes, soit environ douze heures" au Parlement européen, lorsqu’elle était censée y être...
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31/03 - Ukraine : trois ans après Boutcha, Volodymyr Zelensky appelle à l’"unité" pour éviter un nouveau massacre
Donald Trump s’agace. Alors que la guerre en Ukraine n’en finit plus, le président américain a haussé le ton dimanche 30 mars, exprimant sa frustration face aux blocages empêchant un accord de cessez-le-feu entre Moscou et Kiev. Se disant "très énervé" et "furieux" contre Vladimir Poutine, réticent à accepter une trêve, le locataire de la Maison-Blanche a menacé d’imposer de nouvelles taxes sur le pétrole russe, avant de diriger un peu plus tard ses critiques vers le président ukrainien : "Je vois qu’il essaie de se retirer de l’accord sur les terres rares. Et s’il le fait, il aura des problèmes. De gros, gros problèmes", a-t-il déclaré.
Sur le front, la Russie a revendiqué dimanche la capture d’un village situé à sept kilomètres de la frontière administrative de la région de Dnipropetrovsk, dans le centre de l’Ukraine, une région dans laquelle les forces de Moscou n’ont encore jamais pénétré.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump se dit "furieux" contre Vladimir Poutine
⇒ Le président américain menace aussi Volodymyr Zelensky
⇒ La Russie accuse l’Ukraine d’avoir visé des infrastructures énergétiques
18h20Trois ans après Boutcha, Volodymyr Zelensky appelle à l'"unité" pour éviter un nouveau massacre
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ce lundi à préserver l'"unité" face à la Russie, environ trois ans après un massacre de civils à Boutcha et à un moment où les appels à un cessez-le-feu se font de plus en plus pressants.
Volodymyr Zelensky, au cours d’un sommet commémoratif dans cette ville de la banlieue de...
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31/03 - Qui a inventé le bitcoin ? L’impossible enquête sur le mystère Satoshi Nakamoto
Imaginez un peu la "hauteur d’âme", comme dirait l’acteur Fabrice Luchini… Le dénommé Satoshi Nakamoto, un pseudo derrière l’invention du bitcoin en 2008, est détenteur, sur le papier, d’une fortune de plusieurs dizaines de milliards de dollars grâce à un trésor constitué de près d’un million de jetons. Le cryptoactif est le joyau de la vitrine de puissants gestionnaires de fonds comme BlackRock ou Fidelity. Des millions d’adeptes le vénèrent, lui et sa création. Même un Donald Trump en a fait un atout de sa campagne victorieuse pour la présidence des Etats-Unis. Mais rien. Pas une apparition, un message, un bitcoin dépensé ou transféré. Satoshi reste un anonyme - glorieusement silencieux - et ce, depuis quatorze ans désormais. Est-il tout simplement mort ?
Benjamin Wallace a un avis. L’auteur américain a publié à la mi-mars The Mysterious Mr. Nakamoto (Crown), une enquête sur cette énigme, la plus célèbre d’Internet. Disons-le de suite : il ne l’a pas résolue. Le véritable nom de Nakamoto serait le titre du livre, "et une nouvelle d’ordre internationale reprise jusqu’en Antarctique", s’amuse-t-il auprès de L’Express. Cela étant dit, "il est probable que Satoshi soit décédé, affirme Wallace. Sinon, s’il n’est pas intéressé par l’argent, pourquoi ne brûlerait-il pas tous ses bitcoins ? L’actif serait encore plus déflationniste, ce qui arrangerait sa cause…" Et de poursuivre : "Qu’il ne voit aucune raison de se montrer, que personne ne le dénonce pour une foule de raisons, de l’inimitié au recueil de confidences saoules,...
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31/03 - Quand la désinformation russe déstabilise la démocratie roumaine
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’ombre de la Russie plane sur plusieurs pays d’Europe centrale et orientale. Campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux, corruption, pression économique… La Loupe vous propose un tour d’horizon de ces différentes menaces à travers l’exemple de quatre pays : la Roumanie, la Moldavie, la Géorgie et la Slovaquie.Episode 1 : la Roumanie face à la désinformation
Il y a quelques semaines, comme plus de 15 millions de Français, j’étais devant ma télévision pour écouter l’allocution d’Emmanuel Macron. Le président de la République s’adressait aux Français dans un contexte international complexe : le retour de Donald Trump, le rapprochement avec la Russie, les tensions entre Washington et Kiev.
Et un passage m’a interpellée : "La Russie tente de manipuler nos opinions, avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux. Et au fond, elle teste nos limites et elle le fait dans les airs, en mer, dans l’espace et derrière nos écrans. Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières"
En Europe particulièrement, la Russie est accusée d’ingérences. Et toutes les méthodes sont bonnes pour étendre son influence.
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"L’Europe infiltrée par la Russie" est une série originale de La Loupe, le podcast quotidien de L’Express, présentée par Charlotte Baris, écrite par...
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31/03 - Timothy Garton Ash : "Outre l’Ukraine, Donald Trump est un désastre pour les Etats-Unis"
S’il ne doit rester qu’un seul Britannique européen après le Brexit, ce sera lui. Historien et professeur d’études européennes à l’université d’Oxford, Timothy Garton Ash publie en français le formidable Europes. Une histoire personnelle. L’ancien journaliste fait défiler cinquante ans d’histoire du Vieux Continent à travers ses pérégrinations et ses rencontres avec de grandes figures comme Vaclav Havel, Lech Walesa ou… Vladimir Poutine.
Pour L’Express, l’universitaire analyse le défi historique posé à l’Europe par Donald Trump, évoque le rapprochement entre le Royaume-Uni et l’UE autour de la défense et explique pourquoi Emmanuel Macron a eu raison de plaider pour une autonomie stratégique par rapport aux Etats-Unis.
L’Express : Emmanuel Macron a connu de nombreuses déconvenues sur le plan politique intérieur. Mais sur l’Europe, vous venez de saluer sa clairvoyance. Pourquoi ?
Timothy Garton Ash : Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron nous a avertis, nous autres Européens, que notre continent devait pouvoir se défendre seul. Il a prôné une souveraineté européenne et une autonomie stratégique. Je fais partie de ceux qui ont été sceptiques à ce sujet, y voyant une résurgence de gaullisme, avec le risque de nous détacher des Etats-Unis. Mais force est de constater qu’il a eu absolument raison. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus compter sur l’Amérique.
A la fin de votre livre, paru en anglais il y a deux ans, vous avertissiez déjà que l’Europe ne pouvait plus autant se reposer sur les Etats-Unis....
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30/03 - Claus Vistesen, économiste danois : "La retraite à 62 ans ? Les Français vivent dans un monde parallèle"
"Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix. Il ne tient qu’à nous que nos enfants récoltent demain les dividendes de nos engagements", déclarait sur un ton grave Emmanuel Macron le 5 mars dernier. Avec le désengagement américain et la menace russe toujours là, l’Europe est poussée à se remilitariser rapidement. Elle doit surtout rattraper l’énorme retard accumulé. Car pendant longtemps, l’Europe a profité de la protection des Etats-Unis et fait l’impasse sur ses dépenses militaires, ce qui lui a permis notamment de réallouer des centaines de milliards d’euros vers d’autres priorités. C’est ainsi que le continent a pu bâtir certains des systèmes de protection sociale les plus généreux au monde.
Aujourd’hui, un consensus émerge : l’Europe doit se réarmer, et vite. Le plan annoncé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 4 mars entend mobiliser 800 milliards d’euros – en partie via des emprunts sur les marchés financiers – pour renforcer les capacités de défense de l’Union européenne. Et chaque Etat – nouvelle souplesse européenne oblige – va pouvoir dépenser plus pour ses armées. Mais à quel prix ? Combien la fin des dividendes de la paix va-t-elle coûter ? Qui paiera la facture à la fin ? Les choix à venir, inévitables, s’annoncent politiquement sensibles : couper dans les dépenses sociales ? Activer le levier fiscal ? Claus Vistesen, économiste en chef pour la zone euro chez Pantheon Macroeconomics, un cabinet réputé pour son expertise en recherche macroéconomique, prévient...
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30/03 - Présidentielle : Thierry Breton "très ennuyé" si Marine Le Pen ne pouvait pas se présenter
Marine Le Pen va-t-elle pouvoir se présenter à l’élection présidentielle ? La présidente du groupe des députés du Rassemblement national sera fixée sur son sort lundi dans le dossier des assistants parlementaires européens du RN. L’ancien commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s’est dit "très ennuyé" si Marine Le Pen était condamnée à une peine d’inéligibilité immédiate et ne pouvait donc pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
"Il y a un nombre très important de nos concitoyens français qui se retrouvent dans les propos et le combat de Marine le Pen et personnellement, je serai très ennuyé, et le mot est faible, si elle ne pouvait pas se présenter pour les représenter", a relevé ce dimanche 30 mars Thierry Breton, invité du Grand jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6.
L’ancien commissaire européen a aussi tenu à rappeler la loi. "La loi Sapin 2 a été votée en 2016 et Marine Le Pen ne s’y est pas opposée. Et c’est cette loi qui donne aux juges le pouvoir, éventuellement, de faire en sorte que, s’il y a eu infraction, qu’il y ait inéligibilité, y compris tout de suite", rappelle l’ancien ministre de Jacques Chirac. "Ce ne sont pas les juges qui l’inventent, ce sont les parlementaires qui l’ont votée."
De son côté, Gabriel Attal a estimé ce dimanche sur Radio J que "si l’inéligibilité provisoire est décidée, c’est que la justice a considéré que c’était la juste sanction face à des faits qu’elle a qualifiés". "Dans un moment comme celui qu’on traverse où on le voit partout dans le monde, la...
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30/03 - Guerre en Ukraine : Donald Trump se dit "furieux" contre Vladimir Poutine
Le président américain Donald Trump s’est dit "très énervé" et "furieux" contre son homologue russe Vladimir Poutine sur le dossier ukrainien et a menacé d’imposer de nouvelles taxes sur le pétrole russe, selon une interview accordée dimanche 30 mars à la chaîne NBC.
"Si la Russie et moi ne sommes pas capables de parvenir à un accord pour mettre un terme au bain de sang en Ukraine, et je pense que c’était la faute de la Russie, je vais imposer des droits de douane secondaires sur tout le pétrole qui sort de Russie", a averti Donald Trump, dans un changement de registre majeur vis-à-vis de Moscou alors qu’il veut mettre un terme à trois ans de conflit en Ukraine. Ces droits de douane supplémentaires de 25 % pourraient intervenir à "n’importe quel moment", selon le président américain qui prévoit de parler dans les prochains jours à Vladimir Poutine.
Selon la journaliste de NBC, Kristen Welker, le président américain l’a appelée pour lui faire part de sa colère concernant les commentaires de Vladimir Poutine sur le futur de Volodymyr Zelensky à la tête de l’Ukraine. "J’étais très énervé, furieux" contre Poutine, lui a dit Donald Trump, selon elle.
Le président russe a en effet évoqué l’idée d’une "administration transitoire" pour l’Ukraine, sous l’égide de l'ONU, afin d’organiser une élection présidentielle "démocratique" dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités.
Washington, qui veut obtenir à tout prix un cessez-le-feu en Ukraine, a effectué un rapprochement spectaculaire avec Moscou...
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30/03 - Francis Fukuyama : "A court terme, le monde devient de plus en plus civilisationnel"
Quand l’actualité internationale s’affole, il est toujours passionnant de consulter Francis Fukuyama pour prendre un peu de recul. Le chercheur à l’université Stanford, père de la célèbre thèse sur "la fin de l’histoire" et auteur de Libéralisme, vents contraires (Editions Saint-Simon) a accordé à L’Express un grand entretien. Il analyse le basculement des Etats-Unis dans le camp des pays autoritaires, le retour à des impérialismes du type XIXe siècle, mais aussi l’hubris économique de Donald Trump qui devrait rapidement en payer le prix sur le plan électoral.
L’Express : Peut-on déjà mesurer l’impact historique du retour au pouvoir de Donald Trump ? Pour certains, 2025 pourrait déjà être un tournant plus important que 1989…
Francis Fukuyama : Les Etats-Unis basculent dans l’autoritarisme. L’instinct de Donald Trump le pousse à s’arrêter aux extrémités de la Constitution américaine, ce qui a des implications à la fois nationales et internationales.
En réalité, les Etats-Unis ne font que s’affaiblir avec Trump. Ils étaient déjà fragilisés par la polarisation politique. Là, l’administration Trump est en train de démanteler l’Etat américain, avec un Elon Musk qui détruit une institution bureaucratique après l’autre. Difficile de voir en quoi cela va aider le pays. Il n’y a même pas de vraies économies d’argent. Et cela signifie que nous n’avons plus les instruments d’aide internationale qui ont contribué au soft power américain.
Non seulement nous aidons activement les Russes en remettant en cause les alliances occidentales....
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30/03 - En Turquie, le virage autoritaire de Recep Tayyip Erdogan
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30/03 - Bande de Gaza : le Croissant-Rouge dit avoir retrouvé 15 secouristes tués
Le Croissant-Rouge palestinien a dit dimanche avoir retrouvé 15 secouristes tués par des tirs de l'armée israélienne il y a une semaine sur des ambulances dans le sud de la bande de Gaza. Par ailleurs, des frappes survenues au premier jour de l’Aïd al-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan, ont tué au moins 17 personnes, "pour la plupart des enfants et des femmes" dans le sud de la bande de Gaza, selon l’hôpital Nasser. Les appels internationaux, venant de la France notamment, à ce qu'Israël cesse ses frappes sur le territoire palestinien, se multiplient.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron appelle Benyamin Netanyahou à "mettre fin aux frappes" sur Gaza
⇒ Le Croissant-Rouge dit avoir retrouvé 14 secouristes tués
⇒ Benyamin Netanyahou demande que le mouvement islamiste palestinien du Hamas rende les armesEmmanuel Macron appelle Benyamin Netanyahou à "mettre fin aux frappes" sur Gaza
Emmanuel Macron a appelé, dimanche lors d'un entretien téléphonique, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à "mettre fin aux frappes sur Gaza et à revenir au cessez-le-feu", au moment où Israël poursuit ses bombardements sur le territoire palestinien.
Je viens de m’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin @Netanyahu.
La libération de tous les otages et la sécurité d’Israël sont une priorité pour la France. J’ai appelé le Premier ministre israélien à mettre fin aux frappes sur Gaza…— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 30, 2025...
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30/03 - La première fusée orbitale lancée depuis l’Europe continentale s’écrase juste après son lancement
La première fusée orbitale lancée depuis l’Europe continentale s’est écrasée après un vol de quelques dizaines de secondes dimanche 30 mars sur la base spatiale norvégienne d’Andøya dans l’Arctique. Rapidement après son décollage, la fusée Spectrum, un engin à deux étages développé par la start-up allemande Isar Aerospace, a commencé à osciller, s’est retournée puis est retombée dans un puissant bruit d’explosion, selon des images diffusées en direct sur Youtube. Une fusée orbitale est un lanceur capable de placer une charge utile, comme un satellite, sur ou au-delà de l’orbite terrestre.
Selon Isar Aerospace, la fusée est retombée dans l’eau et "le pas de tir semble intact". Evoquant "un incident", Andøya Space, l’entreprise publique norvégienne qui gère le port spatial d’Andøya près de l’archipel idyllique des Lofoten, a annoncé la mise en place d’un "dispositif de crise". Il n’a été fait état d’aucun dégât humain ou matériel après la chute de la fusée, a indiqué la police régionale.
En amont du tir, reporté à plusieurs reprises à cause des conditions météorologiques, Isar Aerospace avait indiqué qu’il avait peu d’espoir d’atteindre l’orbite terrestre dès son coup d’essai. "Notre premier vol d’essai a répondu à toutes nos attentes, constituant un grand succès. Nous avons eu un décollage parfait, 30 secondes de vol et nous avons même pu valider notre système d’interruption de vol", a commenté Daniel Metzler, le cofondateur et patron de la jeune pousse allemande.
Mesurant 28 mètres de haut pour deux mètres de diamètre, Spectrum a une...
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30/03 - Séisme en Birmanie : comment l’aide internationale s’organise après la catastrophe
Le bilan provisoire est dramatique. En Birmanie, le violent séisme qui a frappé la Birmanie vendredi 28 mars a fait au moins 1 700 morts, 3 400 blessés et 300 disparus. Il a également endeuillé la Thaïlande. Deux jours après ce tremblement de terre de magnitude 7,7, suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7, les secours tentent ce dimanche de rechercher des survivants et de venir en aide aux sinistrés malgré une pénurie de matériel médical. Les autorités birmanes ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées.
Les Forces de défense populaire (FDP), des rebelles birmans, ont décrété un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de ce dimanche, afin de faciliter les opérations de secours. Le groupe n’attaquera pas l’armée - mais se défendra si besoin -, et a assuré qu’il allait "collaborer avec l'ONU et les ONG pour assurer la sécurité, le transport et l’établissement de camps de secours et médicaux temporaires" dans les zones qu’il contrôle.
L’aide internationale s’organise en parallèle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir déclenché son système de gestion des urgences et la mobilisation de son centre logistique à Dubaï pour préparer les fournitures pour les blessés. Elle a envoyé en urgence près de trois tonnes de fournitures médicales, notamment des kits de traumatologie et des tentes, depuis la capitale économique Rangoon vers les hôpitaux de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, proche de l’épicentre, et de Naypyidaw où sont pris en charge des...
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30/03 - Turquie : un printemps durable face au sultan Erdogan, par Omar Youssef Souleimane
En 1997, Recep Tayyip Erdogan, alors maire d’Istanbul, a récité, lors d’une conférence, un extrait d’un poème : "Les mosquées sont nos casernes, les dômes nos casques, les minarets nos baïonnettes et les fidèles nos soldats." A l’époque, l’islamisme en Turquie connaissait une montée en puissance significative, notamment à travers la formation d’Erdogan : le Refah, ou Parti de la prospérité, ancré dans un islam politique qui remettait en question la laïcité instaurée par Mustafa Kemal Atatürk. Il a séduit une large partie de la population en proposant un programme fondé sur les valeurs islamiques. Le pays a été témoin d’un véritable combat entre les laïques et des islamistes fantasmant sur le retour du califat. Deux ans plus tard, la justice turque a décidé d’arrêter Erdogan, considérant cette récitation comme une incitation à la haine religieuse. Son emprisonnement a duré quatre mois et a nourri un discours victimaire chez les islamistes et leur public. Cela a aidé Erdogan, trois ans plus tard, à créer le Parti de la justice et du développement (AKP), qui a accédé au pouvoir en 2002.
Aujourd’hui, le scénario se répète, mais dans le sens inverse : l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul et opposant d’Erdogan, quelques jours avant l’annonce de sa candidature pour les élections présidentielles de 2028, a déclenché des manifestations massives contre le pouvoir. Elles reflètent un courant turc qui désespère d’Erdogan et rêve d’une vraie démocratie comme d’un retour à la laïcité, après avoir passé plus de deux...
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30/03 - Fuite de plans militaires américains : Donald Trump a-t-il voulu limoger Mike Waltz ?
Mike Waltz est probablement impatient que cette semaine se termine. Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump est au centre de l’affaire qui secoue Washington depuis lundi 24 mars, révélée par un journaliste de The Atlantic. Comme il l’a relaté dans un article, Jeffrey Goldberg, rédacteur-en-chef de ce magazine, a été intégré par erreur à un groupe de discussion sur l’application chiffrée Signal où les plus hauts responsables de l’administration américaine ont évoqué des opérations militaires contre les rebelles houthis du Yémen. Il a ainsi eu accès au plan de frappes contre les Houthis.
Jeudi 27 mars, un juge a ordonné au gouvernement de Donald Trump de conserver les messages de la conversation dans laquelle les lieutenants du président américain parlent de frappes militaires à venir. Mike Waltz, à l’origine de cette spectaculaire faille de sécurité, a déclaré "assumer son entière responsabilité". "J’ai créé ce groupe", a affirmé le conseiller sur Fox News.
Michael Waltz est depuis sur la sellette. Son sort a été abordé cette semaine par Donald Trump et ses proches, rapporte le New York Times. En public, Donald Trump a défendu son conseiller à la sécurité nationale, minimisé la portée de l’affaire et a attaqué les médias. Mardi, au lendemain de la révélation par Jeffrey Goldberg de son inclusion dans la discussion, le président américain a déclaré que Mike Waltz était un "homme bien" qui n’avait rien à se reprocher. Mais, en coulisses, Donald Trump a demandé à des personnes, internes et externes à...
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30/03 - Terrorisme, complotisme… Dans les quartiers populaires, les jeunes entre défiance et crédulité
Depuis six ans, l’association Square mène des actions visant à développer l’esprit critique chez les jeunes des quartiers populaires urbains. Il est d’autant plus salutaire qu’il est accompagné par des chercheurs qui recueillent des données sur leur représentation du monde et mesurent l’impact des initiatives prises. Ces données sont précieuses parce qu’elles sont rares.
Lorsqu’il arrive qu’un travail académique soit mené sur les croyances ou les engagements de cette catégorie de la population, les résultats suscitent souvent une polémique. Citons notamment La Tentation radicale, remarquable étude dirigée par Olivier Galland et Anne Muxel et publiée aux PUF, qui a donné lieu à un tir de barrage aussi risible que politiquement motivé. Elle était méthodologiquement solide mais ses résultats inquiétants ont déplu à une certaine extrême gauche qui, semblable aux gesticulations antisciences d’un Donald Trump, fait tout pour casser les thermomètres qui indiquent une fièvre qui ne leur convient pas.Des résultats préoccupants
Le portrait que l’enquête Square dresse d’une partie de la jeunesse est donc essentiel. Menée en Ile-de-France auprès de 1 400 jeunes de 11 à 25 ans, elle apporte des données objectives sur leur rapport à l’information et aux théories du complot. Et les résultats sont préoccupants. Par exemple, un tiers des jeunes interrogés pensent que le gouvernement laisse volontairement se produire des attaques terroristes et 41 % des jeunes adultes croient que certaines maladies ont été créées comme des armes....
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30/03 - Turquie : comment Recep Tayyip Erdogan entend rester au pouvoir
Face à Recep Tayyip Erdogan se présente un paradoxe délicat. Comment rester au pouvoir, quand bien même la Constitution lui interdit de se présenter à la prochaine présidentielle de 2028 ? "Le président turc n’a pas réussi à organiser sa succession, et se voit encore seul aux commandes", observe Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie à l’Ifri.
Seulement, le 19 mars, la donne a changé. L’arrestation puis l’emprisonnement d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant à Erdogan, a réveillé la rue turque. Depuis le 19 mars, ils sont des milliers à se rassembler chaque jour pour s’opposer à ce tour de force. "Si nous acceptons ce qu’il se passe, la démocratie meurt", tonnait il y a quelques jours son épouse, Dilek Imamoglu, devant une foule en colère.
Arrestations d’opposants, instrumentalisation de la justice, purges dans l’armée ou la fonction publique, sans oublier les réformes constitutionnelles pour s’arroger les pleins pouvoirs… l’éventail répressif à la disposition de Recep Tayyip Erdogan fait souffler sur la Turquie un vent mauvais. Celui du basculement autocratique. C’est l’objet de notre nouveau long format vidéo.
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30/03 - "C’est un bouleversement majeur" : l’essor de la formation continue en entreprise
Investir dans la formation pour éviter le "décrochage" de l’économie française. Tel est le mot d’ordre passé par Astrid Panosyan-Bouvier, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, en ouverture de l’Université d’hiver de la formation professionnelle le 22 janvier 2025. "Nous nous sommes un peu endormis sur la qualité de notre formation initiale et continue", a-t-elle ainsi déploré. Avant de poursuivre : "Pour la compétence, la France a reculé jusqu’à la 24e place sur 37 au sein de l’OCDE et jusqu’à la 27e place pour la productivité. Les avantages comparatifs que nous tenions pour acquis au début de ce siècle se sont progressivement effacés et nous devons aujourd’hui mettre les bouchées doubles pour éviter ce décrochage."
D’autres chiffres viennent alimenter cette inquiétude. On déplore chaque année une pénurie de 20 000 ingénieurs. Et dans cinq ans, si rien n’est fait, ils seront 54 000 à manquer à l’appel. Au niveau européen, nous aurons besoin de 800 000 travailleurs qualifiés pour faire face à la transition écologique et de plus d’1 million de salariés spécialisés dans les énergies alternatives. Enfin, il faudra "reconfigurer" les compétences de 9 millions d’individus d’ici à 2035.
Guerre des talents ; baisse démographique ; allongement de la durée des carrières, qui nécessite une plus grande adaptation ; évolution extrêmement rapide des technologies… Pour toutes ces raisons, les entreprises n’ont d’autre choix que d’encourager leurs salariés à reprendre régulièrement le chemin de l’école pour se perfectionner.
"A cela...
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30/03 - Faut-il se précipiter voir l’exposition d’Hervé Di Rosa au Mucem ?
C’est la grande tendance de ces dernières années : faire dialoguer les œuvres d’un artiste avec celles d’un fonds muséal. La formule, désormais presque banale, a souvent le mérite d’exhumer des pièces rarement montrées et d’opérer un rapprochement inédit entre les univers, les époques. Après Macha Makeïeff cet automne, c’est au tour d’Hervé Di Rosa de mettre en lumière des pièces originales puisées dans les collections du Mucem. Face à cette profusion de mobiliers et d’objets issus des arts et traditions populaires, le chantre de la figuration libre des années 1980 y a vu "comme un air de famille" avec le Miam, le Musée international des arts modestes qu’il a créé avec Bernard Belluc à Sète, sa ville natale, il y a près de vingt-cinq ans. Un "air de famille" qui donne d’ailleurs aujourd’hui son intitulé à la réunion marseillaise. Celle-ci est à l’image du volubile Sétois, lui-même collectionneur compulsif : un joyeux bric-à-brac réparti sur une quinzaine d’îlots, entre lesquels le visiteur navigue à son gré, Vincent Giovannoni et Jean Seisser, commissaire et scénographe de l’exposition, ayant résolument banni les barrières physiques entre les pièces et ceux qui les regardent.Hervé Di Rosa et Jean Seisser (direction artistique) déroulent un parcours d'îlots au Mucem.
L’approche rejoint pleinement celle du créateur multidisciplinaire et globe-trotteur invétéré qu’est Hervé Di Rosa : interroger les limites entre l’art, l’artiste et les gens, qu’ils viennent ou non au musée dans notre ère numérique saturée d’images. Il sait de...
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30/03 - En Syrie, Ahmed el-Charaa nomme un nouveau gouvernement qui se veut inclusif
Le président syrien par intérim Ahmed el-Charaa a annoncé samedi 29 mars la formation d’un nouveau gouvernement sans Premier ministre, dans lequel ses fidèles occupent les principaux postes mais qui se veut inclusif et compte une femme. Dans un discours au cours de la cérémonie annonçant le gouvernement, Ahmed el-Charaa, qui a pris le pouvoir à la tête d’une coalition islamiste le 8 décembre, a affirmé sa volonté d'"édifier un Etat fort et stable".
Les 23 ministres ont prêté serment devant Ahmed el-Charaa lors d’une cérémonie au palais présidentiel, retransmise par la télévision. Les ministres des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, et de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, des fidèles du président intérimaire, conservent leurs postes dans le gouvernement. Le chef des Renseignements généraux, Anas Khattab, également proche d’Ahmed el-Charaa, est nommé ministre de l’Intérieur.
Le gouvernement est plus inclusif que l’équipe ministérielle qui était chargée de la gestion des affaires courantes depuis la chute de Bachar al-Assad et qui était dirigé par Mohammad al-Bachir, qui devient ministre de l’Energie. Hind Kabawat, une femme chrétienne, est nommée ministre des Affaires sociales et du Travail. Il compte également au moins un ministre druze, un autre kurde et un alaouite. Le chef des Casques Blancs, les secouristes syriens qui œuvraient dans les zones rebelles, Raed al-Saleh, est nommé ministre des Situations d’urgence et des Catastrophes.Période transitoire de cinq ans
L’annonce, initialement prévue le 1er mars,...
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30/03 - Bourse : le virevoltant retour en grâce des valeurs bancaires
C’est un véritable rallye boursier que vivent les banques françaises ces derniers mois. Depuis le 1er janvier, les titres des établissements qui ont pignon sur rue comme Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale ont bondi de 20 % à 50 %. Cette tendance touche même toute l’Europe. Des fleurons nationaux comme l’italien Unicredit, l’espagnol Santander et l’allemand Commerzbank ont vu leurs cours s’envoler de l’ordre de 40 à 50 % cette année. Pourquoi ce regain d’attrait pour ce secteur, négligé pendant une quinzaine d’années ? Il s’explique d’abord par un changement d’environnement monétaire. De la crise financière de 2008 à celle du Covid en 2020, les banques de détail ont subi de plein fouet la politique accommodante des Banques centrales, qui ont fixé des taux d’intérêt proches de zéro, voire négatifs.Rendement élevé
Avec la brutale hausse de l’inflation entamée dès 2021, ces institutions ont dû remonter leurs taux directeurs, permettant ainsi aux banques d’améliorer leurs performances commerciales. "Alors que leur niveau de rentabilité avoisine, voire dépasse, celui de leurs homologues anglo-saxonnes, les banques européennes demeuraient fortement décotées, observe Olivier Cornuot, directeur de la gestion collective à Matignon Finances. Le retour des taux positifs justifie l’intérêt des investisseurs et leur revalorisation en Bourse. Soumises à une réglementation européenne renforcée afin de limiter les risques de solvabilité et de liquidité, elles apparaissent aujourd’hui avec des bilans solides et des excès de...
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30/03 - Quand les polars racontent une Amérique sous influence trumpiste
Le mouvement s’est esquissé dans l’ombre et la sidération du premier mandat de Donald Trump entre 2016 et 2020, il s’est cristallisé avec l’invasion du Capitole en janvier 2021 et n’a pas cessé depuis. Longtemps, sous la présidence de Barack Obama, le roman noir américain s’est très majoritairement spécialisé dans le genre "serial killer" classique. Bien sûr, il y avait des exceptions, des auteurs soucieux de raconter "leur" Amérique, mais le roman social restait minoritaire.
Désormais, les propositions de textes empreints de l’atmosphère politique du pays se multiplient. "Depuis la première élection de Donald Trump, on voit arriver du sud des Etats-Unis des livres non pas militants, ils ne dénoncent pas directement l’administration américaine, mais engagés, ils racontent les conséquences de cette nouvelle donne", confirme Arnaud Hofmarcher, directeur éditorial de Sonatine. Une tendance déjà très sensible en librairie, que l’on retrouvera à Quais du polar, le festival du roman noir, à Lyon du 4 au 6 avril.Des enquêtes policières classiques dans le réel
Tous les auteurs n’embrassent pas de la même manière le changement de climat outre-Atlantique. Certains s’en servent pour ancrer leurs enquêtes policières classiques dans le réel, à la manière d’un Michael Connelly. Depuis trente ans, le romancier promène son héros Harry Bosch (et quelques autres) dans les grands épisodes de l’histoire récente, depuis les émeutes de Los Angeles en 1992, les attentats du 11 Septembre jusqu’à, dans son dernier roman A qui sait attendre...
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30/03 - Hermès et le "casse du siècle" : Nicolas Puech, les derniers secrets d’un héritier ruiné
L’histoire rassemble des figures élégantes et fortunées, échangeant de féroces courriers affables, s’entretuant avec des manières exquises et complotant dans des palaces bordant les rives du Léman. Une bataille folle, qui depuis quinze ans agite des myriades d’avocats, d’experts en paradis fiscaux et une poignée de communicants malins. Une guerre avec ses roueries, ses intimidations et de magistrales manœuvres. L’épopée pourrait se résumer en une question : où sont passés les quelque six millions d’actions de la société Hermès, représentant 5,7 % du capital, détenus par Nicolas Puech, descendant d’une des trois dynasties fondatrices de l’empire ? Au cours de Bourse actuel, le paquet de titres atteindrait 15 milliards d’euros. Le casse du siècle, d’autant plus monumental qu’il fut opéré dans un secret total, rebondit cette semaine en France.
L’avocate de Nicolas Puech, Laure Hüe de la Colombe, vient de déposer plainte pour "abus de confiance" au tribunal de Paris. L’épais dossier, désormais sur le bureau de la juge Anne de Pingon, vice-présidente du tribunal, se greffe à une autre plainte, déposée, celle-là, en 2015 par l’entreprise Hermès. Une plainte contre X pour "faux et usages de faux", dans laquelle l’ancien gestionnaire de fortune de Nicolas Puech, Eric Freymond, a été mis en examen. Depuis dix ans, celui-ci a multiplié les actes de procédures, jusqu’à ce que la chambre criminelle de la Cour de cassation décide que l’instruction pouvait reprendre. Dans quelques jours, la juge aura donc à examiner deux plaintes...
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30/03 - Maria Leptin : "Mettre en balance science et défense serait contre-productif"
Février 2025, à la tribune du Parlement européen. En plein débat sur l’Europe de la défense, Maria Leptin, collier à perles et blaser noir de jais, appelle à doubler les investissements scientifiques dans la recherche fondamentale. Les élus de l’Union européenne cherchent partout l’argent pour se sevrer de l’assistance américaine, et voilà que la présidente du Conseil européen de la recherche (ERC) hurle contre le vent, demandant au contraire d’injecter des dizaines de milliards dans la science la plus théorique.
Coup de sang ? Provocation ? Ce serait mal connaître la dirigeante, à la tête de l’institution qui finance les projets scientifiques du Vieux Continent. L’idée peut paraître folle, mais c’est ne pas l’appliquer qui serait irrationnel, assure cette biologiste de formation à L’Express, dans un entretien exclusif – le premier en France depuis sa nomination en 2021. Pour l’ancienne chercheuse, à l’illustre carrière scientifique, choisir entre l’armée et la science est un piège dans lequel il ne faudrait pas tomber. "Notre puissance dépend de notre place dans la course aux savoirs", répète-t-elle entre deux rendez-vous. Face au démantèlement en cours aux Etats-Unis, et contre cette tentation qui monte ici ou là de bâillonner, d’ignorer ou de délaisser la quête du savoir, Maria Leptin rêve qu’enfin l’Europe se dote d’un appareil scientifique digne de ce nom. Entretien.
L’Express : Depuis l’investiture de Donald Trump, les budgets et la liberté académique se sont effondrés aux Etats-Unis. De quoi parle-t-on...
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29/03 - Commerce : le gouvernement français dénonce des "ingérences inacceptables" de la part des Etats-Unis
Le ministère français du Commerce extérieur dénonce samedi 29 mars des "ingérences américaines" après l’envoi d’une lettre de l’ambassade des Etats-Unis à Paris à plusieurs entreprises françaises leur demandant si elles mettent en place des programmes internes de lutte contre les discriminations.
"Les ingérences américaines dans les politiques d’inclusion des entreprises françaises, comme les menaces de droits de douane injustifiés, sont inacceptables", indique le ministère dans un communiqué transmis à l’AFP. "La France et l’Europe défendront leurs entreprises, leurs consommateurs, mais aussi leurs valeurs", affirme le ministère, dans un contexte de fortes tensions commerciales entre les Etats-Unis et l’Europe.
Les destinataires du courrier ont été informés du fait que "le décret 14173", pris par Donald Trump dès le premier jour de son retour à la Maison-Blanche pour mettre fin aux programmes promouvant l’égalité des chances au sein de l’Etat fédéral, s’appliquait également "obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain", comme le montre un document révélé vendredi par Le Figaro.
Les entreprises liées par un contrat commercial à l’Etat américain seraient dans l’obligation de rompre avec les politiques de discrimination positive éventuellement mises en place. "Cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain" avait réagi vendredi l’entourage du ministre de l’Economie Eric Lombard. "Ce ne sont pas les nôtres", ajoutait le cabinet de Bercy dans sa réaction transmise...
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29/03 - Bande de Gaza : l’armée israélienne reconnaît avoir tiré sur des ambulances
Malgré la reprise des pourparlers pour un nouveau cessez-le-feu, les frappes israéliennes tuent toujours dans la bande de Gaza. Samedi 29 mars, le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien a indiqué que 921 personnes avaient été tuées depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars, dont 25 au cours des dernières vingt-quatre heures.
Le ministère ajoute dans un communiqué que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, monte désormais à 50 277 morts dans la bande de Gaza.Tirs sur des ambulances
En outre, l’armée israélienne a reconnu samedi avoir tiré sur des ambulances dans la bande de Gaza, dimanche 23 mars, après avoir jugé ces véhicules "suspects", le Hamas dénonçant "un crime de guerre" ayant coûté la vie à un secouriste, tandis que 14 autres sont portés disparus. Une "enquête préliminaire a établi que certains des véhicules suspects étaient des ambulances et des camions de pompiers", a indiqué l’armée, sans plus de détails, dénonçant "l’utilisation répétée par les organisations terroristes de la bande de Gaza d’ambulances à des fins terroristes".
Dans la bande de Gaza, depuis le 18 mars, "des ambulances se sont fait tirer dessus" et "des secouristes ont été tués", indique un communiqué publié vendredi par le chef des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher. Le Croissant-Rouge a indiqué être sans nouvelles d’une équipe de neuf secouristes depuis dimanche.Négociations en cours
Jeudi 27 mars, des...
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29/03 - L’ADN synthétique, une révolution pour le stockage des données ? "En 2035, les data centers ne suffiront plus"
Garantie de souveraineté, avantage stratégique, carburant qui alimente les algorithmes et permet l’innovation… Les métaphores utilisées pour souligner l’importance critique des données sont légion. En 2017 déjà, l’hebdomadaire britannique The Economist titrait : "La ressource la plus précieuse au monde n’est plus le pétrole, mais les données". Problème, leur nombre augmente à un rythme exponentiel. En 2019, la multinationale américaine IBM estimait à 90 % la part des données mondiales créées au cours des deux dernières années, et anticipait un doublement de ce volume tous les trois ans.
Mais alors, que faire de cet océan de data ? Construire toujours plus de centres de données ? Pas si simple, car ces infrastructures sont coûteuses et gourmandes en énergie. Surtout, le rythme de construction des data centers risque de ne pas suivre l’explosion vertigineuse du volume de données produites.
C’est ce qu’on appelle un "data deluge" (en français, déluge de données). Soit une situation où plus de données sont générées qu’il n’est possible d’en gérer ou d’en exploiter efficacement. "En 2035, les data centers ne suffiront plus à stocker toutes les données produites", confirme Dominique Lavenier*. Pour le directeur de recherches au CNRS, il est urgent d’investir dans le développement d’alternatives qui n’auraient pas vocation à se substituer aux data centers, mais à les seconder. Parmi elles, une piste prometteuse, bien qu’encore méconnue du grand public, et qui pourrait devenir à terme une technologie stratégique : l’ADN...
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29/03 - En Turquie, la répression contre les opposants et journalistes s’intensifie
Une foule immense, teintée du rouge du drapeau turc, s’est rassemblée samedi 29 mars à Istanbul. Des dizaines de milliers de personnes, selon nos confrères de RFI, ont répondu à l’appel du CHP, le parti d’opposition du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu, arrêté et incarcéré le week-end dernier. Özgur Özel, chef du parti CHP et organisateur de la manifestation, a déclaré que la foule comptait 2,2 millions de personnes, mais l’Agence France Presse n’a pas été en mesure de faire confirmer ces chiffres de manière indépendante.
Face à la colère populaire qui gronde, les autorités turques tentent de réprimer les voix dissidentes. Vendredi, Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé l’arrestation de son principal avocat, remis en liberté plus tard dans la journée sous contrôle judiciaire. "Cette fois c’est mon avocat Mehmet Pehlivan qui a été arrêté pour des motifs inventés de toutes pièces", avait annoncé sur X le maire d’Istanbul, figure de l’opposition démis dimanche de ses fonctions et incarcéré pour "corruption".Journalistes arrêtés
Le syndicat des journalistes TGS a annoncé de son côté l’arrestation à l’aube de deux reporters de médias de gauche critiques du pouvoir, confronté à une contestation inédite depuis le grand mouvement de Gezi en 2013, parti de la place Taksim d’Istanbul. "Laissez les journalistes faire leur travail. Arrêtez ces détentions illégales", s’est insurgé le syndicat. Un journaliste suédois, Joakim Medin, arrêté jeudi à son arrivée en Turquie où il devait couvrir les...
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29/03 - Quand une entreprise d’Elon Musk en acquiert une autre : xAI achète X
Elon Musk a annoncé vendredi 28 mars que sa start-up d'intelligence artificielle (IA) générative, xAI, avait acquis X, son réseau social, "dans le cadre d'une transaction entièrement en actions", qui valorise la plateforme à 33 milliards de dollars hors dette. "Les avenirs de xAI et de X sont intimement liés", a-t-il assuré dans un message sur X. Le patron de Tesla et SpaceX avait racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars et s'est servi du réseau social notamment pour faire campagne pour Donald Trump.
Selon le milliardaire, combiner les données, les modèles d'IA, les capacités informatiques et les ressources humaines des deux entreprises va permettre à la nouvelle entité de proposer des "services plus intelligents et plus rentables". Il estime qu'associer "les capacités et l'expertise de xAI en matière d'IA avancée à la portée massive de X" va "libérer l'immense potentiel" de la société. Plus de 600 millions d'utilisateurs se servent de X, a-t-il affirmé, sans donner de fréquence.
@xAI has acquired @X in an all-stock transaction. The combination values xAI at $80 billion and X at $33 billion ($45B less $12B debt).
Since its founding two years ago, xAI has rapidly become one of the leading AI labs in the world, building models and data centers at…— Elon Musk (@elonmusk) March 28, 2025
L'opération "valorise xAI à 80 milliards de dollars et X à 33 milliards de dollars (45 milliards moins 12 milliards de dollars de dettes)", a-t-il encore indiqué. L'entrepreneur a fondé xAI en 2023, en...
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29/03 - Qui est James Boasberg, le juge qui défie Donald Trump sur plusieurs dossiers ?
C’est un caillou dans la chaussure de Donald Trump. De ceux qui travaillent au respect et à l’application stricte des lois. Ces dernières années, James Boasberg, juge à la Cour fédérale du district de Washington nommé par Barack Obama et confirmé à l’unanimité, a eu à travailler sur plusieurs affaires, parmi les plus médiatisées, impliquant Donald Trump, sous son statut actuel de président comme d’ancien président.
La dernière date de cette semaine. Ce mercredi matin, le 26 mars, James Boasberg a été sélectionné, selon la procédure habituelle de sélection aléatoire parmi 24 juges du district de Columbia, pour présider le dossier du Signal Gate. L’affaire, qui secoue Washington depuis lundi, a été révélée par un journaliste du magazine The Atlantic, intégré par erreur à un groupe de discussion sur l’application chiffrée Signal, où les plus hauts responsables de l’administration (CIA, vice-présidence, Pentagone) ont évoqué des opérations militaires imminentes des Etats-Unis contre les rebelles houthis du Yemen. Le jeudi 27 mars, le juge James Boasberg, surnommé "Jeb", a ordonné au gouvernement de Donald Trump de conserver les messages de la conversation dans laquelle les lieutenants du président américain parlaient de frappes militaires à venir dans ce qui semble être une spectaculaire faille de sécurité. Le juge a en outre demandé à l’exécutif américain de montrer d’ici lundi qu’il avait "pris des mesures pour une telle conservation".Menace de destitution
Une injonction qui ne plaît guère à l’administration Trump et au...
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29/03 - Guerre commerciale de Donald Trump : cette "arme fatale" dont disposent les Européens
L’Union européenne va-t-elle dégainer son "bazooka" pour contrer les attaques commerciales venues des Etats-Unis ? Depuis 2023, les 27 disposent d’une législation qui leur permet de répliquer avec force lorsqu’un pays tiers instrumentalise l’outil commercial pour arracher des concessions. Si les Etats-Unis mettent à exécution leur menace d’imposer des droits de douanes généralisés, ce "règlement anti-coercition" pourrait être utilisé pour la première fois.
Donald Trump a en effet promis un "jour de libération" pour le mercredi 2 avril, date à laquelle le président américain devrait lancer une nouvelle grande offensive contre les exportations européennes. Déjà frappés par des taxes de 25 % sur l’acier et l’aluminium, les Européens savent désormais avec certitude que leurs voitures seront touchées à partir du 3 avril. Mais le président américain ira peut-être encore plus loin. En réalité, toutes leurs exportations de biens vers les Etats-Unis – l’équivalent de 503 milliards d’euros en 2023 - pourraient être concernées !"Rien n'est écarté"
"Ça va tanguer", s’inquiète un diplomate. Face à cette menace d’envergure, Bruxelles veut calibrer la riposte. Carotte ou bâton ? Pour amadouer l’administration américaine, la Commission européenne prépare une liste de sujets sur lesquels des négociations sont envisageables. Le chef de cabinet d’Ursula von der Leyen et le commissaire européen au Commerce étaient à Washington en début de semaine. Mais en parallèle, hauts fonctionnaires et diplomates débattent aussi d’une réponse plus...
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29/03 - Taïwan-Chine, les dessous d’une "guerre sans fumée" : comment l’île organise sa cyberdéfense
"Il n’existe qu’une seule Chine, et une seule Chine suffit. Le gouvernement taïwanais ne peut pas le nier." C’est avec ce message, publié sur un site officiel taïwanais par un pirate informatique, que "la guerre sans fumée", ou encore "la guerre des hackers" entre Taïwan et la Chine, a commencé. Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce piratage n’a pas eu lieu en 2025 mais en… 1999. Bien avant la démocratisation d’Internet, alors que le terme cyberattaque existait à peine, les deux pays s’adonnaient déjà à une guerre numérique.
Cette année-là, le président taïwanais de l’époque, Lee Teng-hui, décrit les rapports entre Taipei et Pékin comme des relations "d’Etat à Etat". Le commentaire met en rage le Parti communiste chinois, qui y voit une déclaration d’indépendance. Une première salve de cyberattaques est lancée. Les hackers chinois piratent 165 ordinateurs officiels – un nombre "impressionnant" pour l’époque, selon le rapport d’un think tank anglais –, en ciblant principalement les ministères de l’Economie et de la Justice, ainsi que l’Assemblée nationale taïwanaise. Le site de l’Institut américain à Taipei, l’ambassade officieuse des Etats-Unis sur l’île, fait également l’objet d’une attaque par déni de service (DDOS) : son serveur est submergé par 45 000 e-mails, un chiffre colossal en 1999.
En réponse, plusieurs organismes chinois sont à leur tour visés. Le site de l’administration fiscale affiche un message disant que "la Chine devrait arrêter de jouer avec le feu". Sur le site du ministère des Chemins de...
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29/03 - Le Danemark "n’apprécie pas le ton" employé par l’administration Trump sur le Groenland
Le Danemark "n’apprécie pas le ton employé" par le vice-président américain, a déclaré samedi 29 mars le ministre danois des Affaires étrangères danois. La veille, en visite sur la seule base militaire américaine au Groenland, J.D. Vance avait vivement critiqué la supposée inaction danoise au Groenland.
"Nous sommes ouverts aux critiques, mais, pour être tout à fait honnête, nous n’apprécions pas le ton sur lequel elles ont été formulées", a dit Lars Løkke Rasmussen dans une vidéo en anglais sur X. "Ce n’est pas ainsi que l’on s’adresse à ses proches alliés, et je considère toujours le Danemark et les États-Unis comme des proches alliés", a-t-il ajouté.
Dear American friends.
We agree that status quo in the Artcic is not an option.
So let’s talk about how we can fix it - together.
Lars Løkke Rasmussen Danish Foreign Minister pic.twitter.com/vQrcUP7cwi— Lars Løkke Rasmussen (@larsloekke) March 28, 2025
J.D. Vance a estimé vendredi 28 mars que le Danemark n’avait "pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland", lui reprochant en particulier de ne pas avoir suffisamment investi dans l’immense île arctique que convoite Donald Trump.
"L’accord de défense de 1951 offre aux Etats-Unis de nombreuses possibilités d’avoir une présence militaire beaucoup plus forte au Groenland. Si c’est ce que vous souhaitez, discutons-en", a répliqué le ministre danois en référence au texte régissant la présence américaine au Groenland.
En 1945, les États-Unis avaient 17 bases et installations militaires au Groenland, avec des...
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29/03 - Eric Lechelard : "La maîtrise de l’IA deviendra un critère de recrutement différenciant"
Il y a aujourd’hui sur le marché du travail trop d'ostéopathes, trop d’artistes, trop de graphistes. En revanche, on manque de bras dans les métiers du sport, de l’hôtellerie, de l’alimentation… Si le chômage des moins de 25 ans a augmenté de plus de 7% en 2024, le ralentissement de l’économie n’en est pas la seule cause. Il faut y voir aussi le signe d’une réelle inadéquation entre les besoins des entreprises et les choix d’orientation des jeunes. Attention : comme toujours, la nuance s’impose. Sans doute, les formateurs ont-ils parfois du mal à s’adapter aux évolutions rapides du marché du travail. Mais les entreprises doivent aussi prendre leur part à l’effort en prévoyant un accompagnement digne de ce nom des jeunes qu’elles accueillent. Tant il est vrai que certaines compétences ne s’apprennent que sur le terrain.
Est-il possible de mieux faire coïncider les postes demandés et les formations proposées par l’Education nationale et les grandes écoles ? Et, si oui, comment ? Quelle place accorder à la formation continue tout au long de la carrière ? Dans ce dossier, L’Express a interrogé Eric Lechelard, directeur des ressources humaines d’Alcatel-Lucent Enterprise International pour évoquer ces sujets et notamment celui crucial de l'IA.Eric Lechelard, DRH d'Alcatel-Lucent
L'Express : La connaissance de l’intelligence artificielle (IA) représente-t-elle un prérequis pour intégrer une entreprise comme Alcatel ?
Eric Lechelard La maîtrise de l’intelligence artificielle ne relève pas – encore – d’une obligation...
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29/03 - Livres : quand la mer rapproche Sylvain Tesson et Christophe Ono-dit-Biot
Ces deux auteurs que tout oppose en apparence ont en commun au moins un lieu de prédilection : l’aiguille d’Etretat. C’est dans cet endroit cher à Maurice Leblanc que s’ouvre le nouveau récit de Sylvain Tesson, Les Piliers de la mer (Albin Michel). Un jour d’ennui, à l’automne 2020, Tesson entraîne avec lui son copain Daniel du Lac (ancien champion du monde d’escalade) pour grimper au sommet de la fameuse aiguille, haute d’une cinquantaine de mètres. Là-haut, le bourlingueur-poète moitié Cendrars moitié Rimbaud connaît une épiphanie, pour ne pas dire une illumination : "Le stack est l’ultime refuge, l’écueil de la dernière chance pour les oiseaux paranos et les âmes errantes, c’est-à-dire pour tout être normalement constitué."
Au cours des 200 pages qui suivent, il va chercher à revivre l’ivresse de cette première fois en s’attaquant à une centaine de ces pitons rocheux dispersés à travers le monde, de l’île de Pâques aux Faraglioni de Capri et des Marquises aux Highlands. Mieux vaut ne pas avoir le vertige. Quoi qu’il en soit, les nombreux admirateurs de La Panthère des neiges, Blanc ou Avec les fées ne seront pas dépaysés : outre les péripéties et le décorum de Tesson (les cigares, etc.), on retrouve son espièglerie habituelle et son art des citations qui font mouche, souvent piochées chez des auteurs improbables. Malgré sa singularité, il n’est pas étranger à sa génération. Quand il évoque Jules Barbey d’Aurevilly, le mont Athos ou la Grèce, on dirait qu’il s’adresse directement à Christophe Ono-dit-Biot – ce sont...
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29/03 - Rénovation énergétique : ces petites astuces pour financer vos travaux
Vous souhaitez faire baisser vos charges énergétiques et changer de décor sans déménager ? Faites des travaux ! Vous gagnerez de l’espace en réagençant des pièces et rendrez votre logement plus adapté à votre mode de vie, actuel ou futur. Pour éviter de vous ruiner avec une lourde facture de rénovation, autant profiter des subventions et crédits aidés. Si vous comptez réaliser des travaux de rénovation énergétique dans votre résidence principale - ou celle de votre locataire si vous êtes bailleur - vous avez droit à la subvention MaPrimeRenov’. Elle se décline en deux formules : la première, appelée MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur, est destinée aux chantiers importants réalisés par des professionnels RGE (label "Reconnu garant de l’environnement").
Cette prime est accordée sans condition de ressources, mais son montant est d’autant plus faible que vos revenus sont élevés. Selon les cas, elle permet de financer de 10 à 80 % des travaux, dans la limite d’un plafond de dépenses éligibles qui varie entre 40 000 et 70 000 euros hors taxe, dans la limite de 50 à 100 % du montant total de la rénovation (toutes taxes comprises). Une bonification de 10 % est accordée à ceux qui atteignent au moins l’étiquette énergétique D après les travaux. Pour en bénéficier, il faut réaliser deux gestes d’isolation a minima (toiture, murs, sols ou fenêtres), éventuellement complétés par d’autres travaux (changement de mode de chauffage, installation d’une ventilation performante…). Ces actions devront avoir permis à votre logement de...
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29/03 - Comment les entreprises d’Elon Musk sont devenues des armes d’influence
L’homme le plus riche du monde est désormais à la tête du Département de l’Efficacité gouvernementale aux Etats-Unis. Mais Elon Musk n’a pas attendu d’intégrer le gouvernement Trump pour exercer une influence partout dans le monde. L’empire qu’il a bâti n’est pas seulement un business. De Tesla à SpaceX, ses entreprises sont devenues de véritables acteurs géopolitiques, comme nous l’expliquent Anne Cagan et Aurore Gayte, du service Tech de L’Express.Episode 1 : Starlink, la pièce maîtresse
Objectif : se rendre indispensable partout dans le monde. Dans ce premier épisode, on s’intéresse à Starlink, cette filiale de SpaceX qui fournit Internet par des satellites et permet à Elon Musk de placer ses pions.Episode 2 : Tesla, la sortie de route
Actes de vandalisme, chute des ventes… Dans ce deuxième épisode, on vous raconte comment Tesla devient la victime de son propre patron.Episode 3 : xAI, une IA à son image
En croisade contre ChatGPT qu’il surnomme "WokeGPT", Musk veut imposer une IA qui lui ressemble. Dans ce troisième épisode, on décortique Grok, l’intelligence artificielle du milliardaire qui peine encore à convaincre.Episode 4 : X, l’arme idéologique fatale
Depuis son rachat en 2022, Elon Musk a transformé le réseau social X pour imposer ses valeurs partout dans le monde.
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29/03 - Séisme en Birmanie : le bilan monte à plus de 1 600 morts
Au moins 1 644 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7.7 qui a frappé la région vendredi 28 mars et aussi endeuillé la Thaïlande, selon un nouveau bilan des autorités communiqué samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.
Le tremblement de terre, peu profond, s’est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing (centre) vers 12H50 en Birmanie et 13H20 en Thaïlande, suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée ensuite à 6,7) quelques minutes après.
Les secousses ont provoqué des scènes de chaos et de désolation en Birmanie, où l’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laisse craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021. Un séisme d’une telle intensité n’avait pas frappé la Birmanie depuis des décennies, selon les géologues américains, les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1 000 kilomètres de l’épicentre, parmi des millions d’habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis.
Au moins 1 644 personnes ont été tuées, et 3 408 blessées en Birmanie, a indiqué samedi 29 mars la junte au pouvoir, en majorité dans la région de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, considérée comme la zone la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore...
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29/03 - A Paris, les dérives d’une école privée de psychologie : enquête sur la Sigmund Freud University
Son idéal était de devenir psychologue. Mais au moment de postuler dans des universités publiques, Damien* a rapidement déchanté : toutes l’ont refusé. Alors, le jeune homme a intégré la Sigmund Freud University (SFU), une école privée parisienne qui propose un bachelor et un master en psychologie clinique. De 2015 à 2020, l’étudiant a déboursé 56 000 euros, convaincu que ce cursus serait valide pour exercer en France. "Sur le site Internet, il était indiqué que tous les pays de l’Union européenne le reconnaissaient, et lors de mon inscription, la directrice, optimiste, m’a affirmé qu’il y avait des négociations avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche français." Pourtant, à l’issue de ces cinq années, nouveau coup dur : l’Etat refuse en réalité de reconnaître le diplôme, et Damien a dû chercher un autre travail pour payer son loyer - manager dans la grande distribution. "J’ai beaucoup de regrets. Si je pouvais revenir en arrière, je n’aurais jamais été dans cette école", conclut-il, amer.
Depuis plusieurs années, la SFU, antenne française de l’université du même nom à Vienne, en Autriche, et le ministère de l’Enseignement supérieur en France, s’affrontent dans une lutte pour la reconnaissance de la formation, multipliant les rencontres et les procès. Côté Etat, on rappelle que le master obtenu par les étudiants français de la SFU est un diplôme autrichien, et qu’il ne permet pas non plus, à lui seul, d’exercer la profession de psychologue clinicien en Autriche. En outre, le ministère renvoie à un...
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29/03 - Guerre en Ukraine : l’âge d’or des start-up de la défense
La guerre en Ukraine a profondément modifié la manière dont sont pensées et produites les armes modernes, faisant émerger un écosystème inédit de start-up spécialisées dans la défense. Avec l’omniprésence des drones, ce conflit a accéléré le développement d’armes agiles, économiques et basées sur des retours immédiats du terrain, que ce soient des drones, des missiles antichars et antiaériens, des obusiers de 155 mm ou des mines terrestres.
Les besoins sont tels que Kiev prévoit d’acquérir 4,5 millions de drones FPV (First Person View) en 2025, soit trois fois plus qu’en 2024. L’an dernier, 96 % de ces engins avaient été achetés auprès de fabricants ukrainiens. La plupart sont de petits drones agricoles bon marché équipés d’explosifs et pilotés par des opérateurs de terrain comme le Vampire, surnommé "Baba Yaga", une sorcière du folklore slave.
Ces armes sont constamment améliorées, avec des brouilleurs et des caméras thermiques. DroneUA fédère plusieurs fabricants capables de produire jusqu’à 2 500 drones lourds par mois et 4 000 petits drones par jour. La start-up Swarmer, quant à elle, développe une intelligence artificielle nommée Styx pour piloter automatiquement des essaims de drones. Elle a récemment attiré 2,7 millions de dollars d’investissements américains.
L’armée ukrainienne et les start-up de défense locales entretiennent une interconnexion particulièrement avancée. L’Ukraine dispose même de lignes mobiles de production de circuits imprimés directement sur le champ de bataille. Cette capacité permet aux...
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29/03 - "Les Etats-Unis risquent de devenir la Hongrie" : comment l’Amérique de Trump vire à l’autocratie
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump exerce une vengeance méthodique contre ses ennemis. Ces dernières semaines, il a signé des décrets en représailles contre cinq grands cabinets d’avocats qui ont représenté des rivaux politiques ou intenté des actions en justice contre lui et son gouvernement. Paul Weiss, l’un des plus prestigieux, très lié au parti démocrate, s’est opposé à sa politique d’immigration lors de son premier mandat. Covington & Burling, une autre firme sur la sellette, a représenté Jack Smith, le procureur chargé de deux procédures au pénal contre le président. Perkins Coie, lui, a défendu Hillary Clinton en 2016… D'autres cabinets encore sont dans le viseur de Trump.Trump a un faible pour les autocrates
Les décrets interdisent à ces quatre cabinets l’accès aux bâtiments fédéraux et demandent l’annulation de leurs contrats publics et de ceux de leurs clients, bref, ils font tout pour couler leur activité. Donald Trump n’a cessé d’accuser les avocats de l’avoir harcelé "sans pitié" et "illégalement" à coups de procès et d’enquêtes. Ces décrets, très contestables d’un point de vue légal, ont deux buts : conduire les firmes à la faillite en faisant fuir leurs clients. Perkins Coie en a déjà perdu plusieurs et s’attend à une baisse de revenus de 25 %. C’est aussi un moyen de pression pour les dissuader de défendre des critiques de la Maison-Blanche. Ces mesures ont déjà un impact dramatique. D’anciens membres de l’administration Biden disent avoir du mal à trouver un avocat qui accepte de s’occuper...
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28/03 - Etats-Unis : quand Elon Musk promet deux millions de dollars à des électeurs du Wisconsin
Le multimilliardaire Elon Musk, proche conseiller de Donald Trump, a promis sur son réseau social X de donner deux millions de dollars à deux électeurs ayant participé à une élection particulièrement scrutée dans l’Etat du Wisconsin, avant de supprimer et "clarifier" son message jugé illégal par les démocrates.
"Dimanche soir je parlerai dans le Wisconsin. L’entrée sera réservée à ceux qui ont participé à l’élection pour la Cour suprême. Je remettrai également personnellement deux chèques d’une valeur d’un million de dollars chacun pour vous remercier d’avoir pris le temps de voter", a écrit Elon Musk dans un message publié dans la nuit de jeudi à vendredi sur la plateforme X.
Vendredi matin, ce message avait été supprimé, avant que le patron de Tesla et SpaceX ne vienne le "clarifier". "L’entrée sera réservée à ceux qui ont signé la pétition d’opposition aux juges militants", écrit dans un nouveau post le multimilliardaire, qui soutient le candidat républicain. Via son organisation politique, Elon Musk avait déjà promis la semaine dernière d’offrir 100 dollars aux signataires d’une pétition dans le Wisconsin contre les "juges militants".
Dans cet Etat de la région des Grands lacs, une loi interdit de donner de l’argent à une personne pour qu’elle aille voter. Le Parti démocrate du Wisconsin a ainsi estimé dans un communiqué que la première annonce d’Elon Musk était "de manière flagrante un programme illégal d’achat de voix"."Corrompus"
Mardi, une élection pour un siège à la Cour suprême du Wisconsin opposera Susan...
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28/03 - Edward Fishman : "Avec Trump, la guerre économique devient un outil de démondialisation"
Il fut l’un des architectes des sanctions américaines contre l’Iran, qui ont forcé Téhéran à signer l’accord sur le nucléaire en 2015 ; mais aussi des premières sanctions contre la Russie en 2014 après l’annexion de la Crimée. Ancien diplomate aux départements d’Etat, de la Défense et du Trésor, Edward Fishman a assisté, aux premières loges, aux prémices d’un nouvel âge : l’ère de la guerre économique mondiale. De son expérience et d’une centaine d’entretiens, il a fait un livre fascinant : Chokepoints : American Power in the Age of Economic Warfare (Portfolio, février 2025), ou comment les Etats-Unis ont fourbi leurs armes économiques pour construire leur puissance. "Désormais, d’un simple trait de plume, le président américain peut imposer des sanctions économiques bien plus sévères que les blocus et embargos d’autrefois", écrit-il. Les adversaires et alliés de Washington en ont tiré des leçons.
"La mondialisation est morte, affirme Edward Fishman à L’Express. Plus personne ne pense que les relations commerciales entre les pays sont toujours gagnantes." Surtout pas Donald Trump, qui mène tambour battant sa guerre commerciale tous azimuts, à coups de droits de douane exorbitants. Une escalade dangereuse, selon le diplomate. "L’histoire montre que lorsque les Etats ne peuvent pas acquérir des marchés et des ressources à l’étranger par le biais du commerce, ils sont tentés de les conquérir par l’impérialisme." Entretien.
L’Express : En quoi la guerre économique du XXIe siècle est-elle nouvelle ?
Edward Fishman : La...
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28/03 - Ecole : ce qui va changer pour la formation des enseignants à la rentrée 2025
La réforme de la formation initiale des enseignants, plusieurs fois annoncée puis laissée de côté, a été présentée ce vendredi 28 mars par François Bayrou et Elisabeth Borne. Elle prévoit plusieurs changements pour les aspirants professeurs dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et le second degré (collèges et lycées). "Notre idée, notre orientation, c’est de retrouver l’esprit" des anciennes "écoles normales, de redonner aux futurs enseignants une formation pluridisciplinaire axée sur les fondamentaux. Et pour cela, va être engagée pour la rentrée 2025 une réforme profonde de la formation" des enseignants, a expliqué le Premier ministre.Un concours à bac + 3…
La réforme prévoit de ramener les concours enseignants à bac + 3 au lieu de bac + 5 aujourd’hui. Un concours de recrutement sera organisé en fin de licence, pour les enseignants du premier degré comme du second degré.
Cette réforme sera mise en œuvre dès l’année prochaine avec un premier concours rénové au printemps 2026. Les deux concours (en fin de M2 et fin de L3) coexisteront dans un premier temps aux printemps 2026 et 2027, avant la disparition du concours en fin de M2 en 2028.
Actuellement, pour enseigner dans le premier degré, il faut passer le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), accessible après un master (bac + 5), avant d’être stagiaire pendant un an puis titulaire. Dans le second degré, il faut obtenir le concours du Capes (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), également...
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28/03 - Le remake de "Blanche-Neige", trop woke ou juste trop mauvais ? La triple erreur fatale de Disney
Si vous cherchez une file d’attente devant Blanche-Neige, vous aurez sans doute plus de chance de la trouver devant l’attraction du même nom à Disneyland Paris que devant les portes d’un cinéma. Comme de nombreux observateurs l’avaient anticipé, le dernier remake en prises de vues réelles de Disney a signé un démarrage très timide aux États-Unis.
Sorti le 21 mars, sans réelle concurrence en face de lui, le film n’a engrangé que 42,2 millions de dollars lors de son premier week-end d’exploitation, bien en dessous des prévisions les plus pessimistes (qui tablaient sur 45 millions), pour un budget considérable estimé à 270 millions, sans compter les quelque 100 millions de dépenses marketing. Ce lancement poussif classe le film à la dixième place sur les quatorze remakes live action de Disney sortis au cinéma depuis 2010, derrière Dumbo (2019), mais légèrement au-dessus de Mufasa : Le Roi Lion, sorti en décembre dernier – un cas à part, puisqu’il a terminé sa course avec plus de 719 millions de dollars de recettes mondiales. Pas sûr que Blanche-Neige suive le même chemin. Selon les prévisions, le long-métrage devrait connaître une chute de 53 % ou plus de ses recettes au box-office américain par rapport à son week-end d’ouverture. À l’international aussi, les performances sont décevantes.
Le film, qualifié de "trop woke" par certains commentateurs conservateurs américains, cumulait déjà les controverses bien avant sa sortie. A commencer par Rachel Zegler, l’actrice principale d’origine colombienne, jugée par...
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28/03 - Management "à la française" : le constat sévère de l’Inspection générale des affaires sociales
Les pratiques managériales apparaissent "plus verticales" en France que chez ses voisins européens. Selon un rapport publié ce vendredi 28 mars par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), notre pays se retrouve dans une position "peu flatteuse".
Le rapport visait à analyser les effets des pratiques managériales des entreprises sur les politiques sociales, pouvant se mesurer via le taux d’emploi, l’absentéisme ou encore le sentiment de perte de sens au travail. Pour ce faire, les auteurs ont comparé la situation de la France avec l’Allemagne, l’Italie, la Suède et l’Irlande.
Ils font d’abord le constat "contre-intuitif" que les critères d’un management de qualité sont très "convergents" quel que soit le pays, le secteur d’activité ou la taille des entreprises. "Le bon management […] est partout, et d’abord, décrit comme celui qui se caractérise par un fort degré de participation des travailleurs, d’une part, et qui assure la reconnaissance du travail accompli, d’autre part", indique le rapport. D’autres "traits fondamentaux" s’y ajoutent comme l’autonomie ou la "décentralisation de la décision".Des résultats "médiocres"
L’examen comparatif des pratiques managériales "place la France dans une position peu flatteuse par rapport à ses voisins", indique l’Igas. "Les pratiques managériales françaises apparaissent très verticales et hiérarchiques", la reconnaissance du travail est "beaucoup plus faible" que dans les autres pays étudiés et la formation des managers est "très académique", poursuit le...
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28/03 - Liban : Israël frappe Beyrouth pour la première fois depuis le cessez-le-feu
Une frappe israélienne a visé ce vendredi 28 mars un quartier résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 27 novembre entre le Hezbollah et Israël. La frappe sur un quartier densément peuplé et abritant des écoles est intervenue peu après un appel de l’armée israélienne à évacuer un secteur, qui a suivi le tir non revendiqué de roquettes sur Israël plus tôt dans la matinée.
Dans les ruines fumantes des immeubles soufflés, où les pompiers tentaient d'éteindre les flammes, les secouristes fouillaient les décombres et évacuaient des blessés, selon des images de l'AFP.
L’avertissement de l’armée israélienne a provoqué une panique dans la région, bastion du Hezbollah. Des parents apeurés se sont précipités pour ramener leurs enfants des écoles qui ont fermé leurs portes, ont constaté des correspondants de l’AFP. Un énorme embouteillage s’est formé aux portes de la banlieue sud, beaucoup d’habitants de ce quartier durement bombardé durant la guerre entre Israël et le Hezbollah cherchant à fuir, selon les correspondants de l’AFP.
Dans les ruines fumantes des immeubles soufflés, où les pompiers tentaient d'éteindre les flammes, les secouristes fouillaient les décombres et évacuaient des blessés, selon des images de l'AFP. Un énorme embouteillage s'est formé aux portes de la banlieue sud, dont beaucoup d'habitants cherchaient à fuir.
Plus tôt ce vendredi, Israël a bombardé le sud du Liban et menacé "d’agir avec force" jusqu’à Beyrouth, en riposte à des tirs de...
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28/03 - A Paris, la secte de l’Hôtel de ville franchit le Rubicon, par Abnousse Shalmani
Il y a comme un réflexe suicidaire dans la défense des démocraties libérales. La mairie de Paris est depuis longtemps déconnectée de la réalité – je ne parle même pas de la dette abyssale niée avec un aplomb spectaculaire –, mais avec l’organisation en catimini d’une consultation citoyenne sur la végétalisation, elle franchit le Rubicon de la réalité alternative. Avec 4 % de participation, la mairie de Paris aurait dû capituler, ou au minimum éviter de se vanter des 82,95 % de oui. Et pourtant dès l’annonce des résultats, nous avons assisté au défilé des membres de la secte de l’Hôtel de ville, réjouis et victorieux, qui en profitaient pour renvoyer tous les grincheux vers l’extrême droite – pauvreté de l’argumentaire, prémisses du fascisme pour de vrai.
Quelques jours plus tôt, Anne Hidalgo expliquait que sa lamentable défaite à l'élection présidentielle (1,75 % des voix) était principalement due aux… sondages. La déconnexion avec le réel est telle qu’alors que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, nous apprend que les actes antisémites ont augmenté de 340 % dans l’agglomération parisienne entre 2023 et 2024 et qu’à Paris et dans l’agglomération parisienne, 88 % des actes antireligieux sont des actes antisémites, contre 62 % à l’échelle nationale, rien n’est annoncé pour lutter contre l’antisémitisme ou au moins faire semblant de s’y intéresser ou au minimum lancer une énième et inutile consultation citoyenne.
La maire de Paris a autre chose à faire : des élections 2026 à préparer et le panier de crabes se referme...
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28/03 - Qui est Emmanuel Moulin, successeur d’Alexis Kohler à l’Elysée et futur bras droit du président ?
C’est un poste dont personne, peut-être pas même lui, ne semblait pouvoir le dissocier. Après huit ans auprès d’Emmanuel Macron, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler quittera pourtant bien ses fonctions d’ici quelques semaines. Celui souvent considéré comme le "vice-président" du pays depuis 2017, au poids considérable sur toutes les décisions prises par le chef de l’Etat, s’en va ainsi pour la Société Générale, dont il prendra la direction générale adjointe à partir de juin prochain. Et si ce départ semblait déjà acté depuis plusieurs mois, le doute planait quant à l’identité de son successeur. Mais le nom d’Emmanuel Moulin, au cœur des rouages de la macronie depuis 2017, semble finalement s’être imposé comme une évidence, avant d’être confirmé par l’Elysée ce jeudi 27 mars.
Pour ce poste, impossible d’imaginer autre chose qu’une personne parfaitement aguerrie aux plus hautes fonctions de l’Etat. Emmanuel Moulin est de cette trempe, du moins à en juger son CV. Par les études, déjà, avec un triptyque ESSEC - Sciences po - ENA qui n’est pas sans rappeler celui de son prédécesseur au secrétariat général de l’Elysée. C’est d’ailleurs à Sciences po que, engagé au sein de mouvements rocardiens, Emmanuel Moulin fait deux rencontres qui le suivront encore plus de 30 ans plus tard : Edouard Philippe et Alexis Kohler.Proche de Nicolas Sarkozy puis de Bruno Le Maire
Malgré ses premiers pas du côté de la gauche libérale, qui le conduiront également à devenir la plume d’un jeune Pierre Moscovici au sein du PS, c’est à droite...
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28/03 - Inéligibilité : pourquoi la décision du Conseil constitutionnel ne va pas aider Marine Le Pen
La décision rendue vendredi 28 mars par le Conseil constitutionnel sur l’inéligibilité immédiate sera sans impact sur le cas de Marine Le Pen, menacée de ne pas pouvoir se présenter en 2027, et qui sera fixée sur son sort au tribunal lundi. Dans cette décision, consultée par l’AFP, les Sages se sont contentés de répondre strictement à la question posée, qui concernait le cas des élus locaux, et ont considéré que la loi était conforme à la Constitution.
Les Sages s’étaient penchés sur le sujet de l’inéligibilité immédiate la semaine dernière, à l’occasion d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sans aucun lien avec le dossier du Rassemblement national. Mais ce hasard du calendrier a entraîné une cascade de supputations sur les éventuels effets de leur décision sur le jugement que rendra le tribunal correctionnel de Paris lundi. Marine Le Pen saura à ce moment-là si les juges suivent les réquisitions du parquet qui a requis une peine d’inéligibilité immédiate (s’appliquant même en cas d’appel).
Dans son camp, on espérait que le Conseil constitutionnel profite de l’occasion de cette QPC pour envoyer un message aux magistrats chargés de son dossier, à trois jours du jugement, en se prononçant plus largement sur le principe de l’inéligibilité immédiate - par exemple pour dire que la liberté de l’électeur à choisir sa candidate à la présidentielle devait primer sur une décision de justice non définitive. Il n’en fut rien."Un rappel assez classique"
Le Conseil constitutionnel s’est contenté de faire "un rappel...
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28/03 - Séisme en Asie : le bilan s’alourdit à 144 morts en Birmanie
La Birmanie fait état d'au moins 144 morts et de nombreux blessés après un puissant tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a frappé vendredi 28 mars le centre du pays, un séisme dont les secousses ont été ressenties jusqu’en Chine et en Thaïlande où l’effondrement d’un immeuble en construction a fait au moins trois morts. La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a déclaré la capitale en état d’urgence, tandis que la junte birmane a lancé un rare appel à l’aide internationale.
Le séisme, peu profond, s’est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14h20, heure locale (07h20 heure française), a annoncé l’Institut géologique américain (USGS). Une réplique de magnitude 6,4 a secoué cette zone quelques minutes plus tard, selon la même source.
Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l’effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l’AFP. Environ 20 personnes sont mortes dans un grand hôpital de la ville. "Jusqu’à présent, une vingtaine de personnes sont décédées après leur arrivée dans notre hôpital. Beaucoup de gens ont été blessés", a déclaré à l’AFP un médecin de l’établissement, qui compte un millier de lits et où le chef de la junte Min Aung Hlaing s’est rendu en personne.
Devant l’étendue des dégâts, la junte revenue au pouvoir en 2021 a déclaré l’état d’urgence dans six régions, et en a appelé à l’aide internationale. De quoi faire craindre une catastrophe de grande ampleur. Un porte-parole...
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28/03 - De la coiffure à l’entrepreneuriat, la formation innovante du Real Campus de L’Oréal
Dans la longue pièce aux hautes fenêtres et parquet de bois blond, c’est à peine si l’on entend le bruit des ciseaux glissant sur les cheveux. En ce jeudi matin, une vingtaine d’élèves s’affaire autour de têtes à coiffer. L’objet de tant d’application ? "La réalisation d’un dégradé triangle", souffle leur formateur. Les futurs professionnels qu’il supervise, très majoritairement des filles, sont toutes des élèves de première année du Real Campus, une école professionnelle lancée il y a cinq ans par L’Oréal, n°1 mondial de la cosmétique.
La genèse de cet établissement, aujourd’hui installé dans de très beaux locaux du XIVe arrondissement de Paris, naît d’un constat : il manquerait aujourd’hui 10 000 à 15 000 coiffeurs en France. Le métier, il est vrai, souffre de plusieurs handicaps, entre conditions de travail difficiles et difficultés économiques. Or, moins de coiffeurs, c’est aussi moins de débouchés pour une partie des produits commercialisés par L’Oréal, notamment sa gamme destinée aux professionnels. D’où la création du Real Campus, qui se positionne sur un "créneau" différent des lycées pros, en proposant un bachelor Entrepreneur de la coiffure, une formation en trois ans qui se veut complémentaire des CAP et BP coiffure. Ce bachelor (1) se déroule en alternance, donc sans frais pour les étudiants, mais ceux qui n’ont pas déjà un diplôme de coiffeur (60 % des élèves), doivent suivre une formation accélérée aux bases du métier, finançable par le CPF, et facturée 1 600 euros les quatre semaines. "Nous sommes à moitié...
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28/03 - Mayotte : l’offensive de la Russie contre la souveraineté française sur l’archipel
Ce sont des critiques que d’aucuns pourraient juger quelque peu effrontées. La diplomatie russe a dénoncé ce jeudi 27 mars la "militarisation" de Mayotte et accusé Paris de contrôler "illégalement" cet archipel, après la récente annonce d’un renforcement de la présence militaire française dans ce département d’outre-mer.
"La Russie s’oppose systématiquement à la militarisation injustifiée de tout territoire, avec des conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de certaines régions", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova au cours d’un point presse. "Cela s’applique pleinement à la zone hautement sensible de l’océan Indien", a-t-elle ajouté, jugeant que "les aspirations militaristes de l’administration Macron vont bien au-delà de l’Union européenne".
Maria Zakharova a en outre affirmé qu'"en vertu du droit international, cette île appartient à l’Union des Comores". Elle a estimé que la présence militaire française à Mayotte servait à assurer le "contrôle d’un territoire d’outre-mer détenu illégalement", y voyant un "des derniers vestiges de l’époque coloniale".Pas de projet de nouvelle base militaire à Mayotte
Ces déclarations ont très vite fait réagir en France. Et notamment du côté du ministre des Outre-mer Manuel Valls, qui a affirmé que "la Russie cherche et cherchera à nuire aux intérêts de la France partout". "L’installation d’une ambassade de la Fédération russe à Moroni aux Comores et les déclarations scandaleuses de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères...
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28/03 - Alexis Kohler quitte l’Elysée : son nouveau poste dans le privé déjà officialisé
C’était un transfert attendu, mais désormais officiel. Le bras droit historique d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée depuis huit ans, est nommé directeur général adjoint de la Société Générale, a annoncé la banque française ce vendredi 28 mars.
Il sera notamment président de la banque d’investissement de la Société Générale. A ce titre, il "coordonnera […] les activités de fusions et acquisitions" et "de marché des capitaux actions", selon le communiqué du groupe bancaire. Il le rejoindra "en juin" et sera membre de son comité exécutif.
Alexis Kohler aura également pour fonction d’assister le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa, "dans la mise en oeuvre des programmes de transformation de l’entreprise", engagée dans un vaste chantier de restructurations et d’économies. Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe. Alexis Kohler "apportera au groupe son talent, sa grande expérience et son engagement exceptionnel", a commenté Slawomir Krupa, cité dans le communiqué.Son remplaçant à l’Elysée déjà connu
Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée, où il était arrivé en même temps qu’Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat en 2017, avait été officialisé ce jeudi. "Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français", lui a rendu hommage Emmanuel Macron dans une déclaration au Figaro.
Le départ de celui qui portait également...
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28/03 - Boualem Sansal : les vrais motifs de sa condamnation à cinq ans de prison
"Je suis heureux, nous possédons du pétrole et Chengriha". Ce message anodin échangé par Boualem Sansal sur la messagerie WhatsApp avec Xavier Driencourt, l’ex-ambassadeur de France en Algérie, a été lu à son audience d’accusation, le 20 mars, selon un compte-rendu du quotidien arabophone Echorouk. Ce jeudi 27 mars, l’outrage à corps constitué, c’est-à-dire l’insulte à l’armée, a été retenu parmi les motifs de la condamnation de l’écrivain franco-algérien à cinq ans de prison ferme et l’équivalent de 3 500 euros d’amende. Le tribunal considère qu’il a ironisé sur le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major des armées, Saïd Chengriha.
"Premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?", s’interrogeait l’humoriste Pierre Desproges sur France Inter, en septembre 1982. A ces questions, le tribunal de Dar El Beida, à l’est d’Alger, répond deux fois non. Durant sa comparution, il a été reproché à plusieurs reprises à Boualem Sansal d’avoir plaisanté avec Xavier Driencourt, devenu ces derniers mois la bête noire du pouvoir algérien. Outre la phrase sur Saïd Chengriha, Boualem Sansal a été condamné au motif d’avoir blagué - deux fois - sur l’adhésion ratée de l’Algérie aux BRICS, ce groupe de nouveaux pays émergents, à l’été 2023. Une meurtrissure nationale, semble-t-il, sur laquelle l’écrivain aurait eu le tort d’échanger deux plaisanteries sur WhatsApp avec le diplomate français. Le tribunal y a vu une atteinte à l’économie nationale.
Le Franco-Algérien de 80 ans aurait aussi écrit un article...
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28/03 - Ukraine, instabilité gouvernementale : de Bompard à Piketty, l’éternel retour de l’infantilisme
C’est allé vite. Nous étions sur le pied de guerre cinq minutes après la grande scène entre Trump et Zelensky à la Maison-Blanche. La trouille nous avait rendus sages, résignés à admettre que, oui, il allait falloir consacrer beaucoup d’argent à notre défense. Et puis tout a passé. Armons-nous, mais payez, vous autres ! Pas question d’en rabattre sur nos "acquis" et encore moins sur nos demandes automatiques. Vous savez, celles qui nous tiennent lieu de totems : les fonctionnaires demandent des postes ; les syndicats veulent que rien, jamais, n’impacte leurs exigences, surtout en ce qui concerne l’âge de la retraite… Il faut que tout change, bien sûr, mais à condition que rien ne change…
D’autant qu’on a tout de suite trouvé les voix qu’il fallait pour proposer des alternatives somptueuses à "l’austérité" promise. Ah, Manuel Bompard et son désarmement non aligné… On en a trouvé aussi pour relativiser à la fois la gravité de la menace et l’effort à consentir. Thomas Piketty – rebelote – n’a pas failli à la tâche dans Le Monde du 15 mars : "Si cela s’avère indispensable, l’Europe pourrait aussi augmenter ses dépenses militaires. Encore faut-il apporter la preuve de cette nécessité" ; comme si la seule preuve absolue pouvait résider ailleurs que dans la catastrophe militaire elle-même, faute pour nous d’avoir dissuadé l’ennemi d’agir avant que d’avoir pu valablement le combattre… Le même, plus loin : "Le vrai enjeu est […] surtout de mettre en place des structures permettant de prendre des décisions collectives pour...
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28/03 - Le Canada acte la fin de sa "coopération étroite" avec les États-Unis
Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a déclaré jeudi 27 mars que le temps de la coopération étroite avec les Etats-Unis était "fini" car le pays n’était plus un "partenaire fiable". "L’ancienne relation que nous avions avec les États-Unis, basée sur l’intégration approfondie de nos économies et une coopération étroite en matière de sécurité et de défense, est terminée", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. Il a toutefois précisé qu’il devait s’entretenir avec le président américain Donald Trump dans "un jour ou deux" à la demande de Washington.
Mercredi, le président américain a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de voitures. Une mesure qui viendrait s’ajouter aux tarifs douaniers déjà imposés par Washington sur l’acier et l’aluminium. "Je m’oppose à toute tentative cherchant à affaiblir le Canada, à nous diviser pour que l’Amérique puisse nous posséder, cela n’arrivera jamais", a réagi Mark Carney, promettant de riposter.
"Nous combattrons les tarifs douaniers américains par des actions commerciales de représailles qui auront un impact maximal aux États-Unis et un impact minimal ici au Canada", a ajouté le nouveau Premier ministre qui a pris ses fonctions il y a moins de deux semaines.Vers une "nouvelle économie canadienne"
Ce dernier, qui a...
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28/03 - Forum Séries Mania : la petite fabrique nordiste des grandes séries internationales
Chaque année au mois de mars, la capitale des Flandres se couvre de violet. Impossible de passer à côté du festival Séries Mania : ses affiches sont placardées dans toute la ville, les salles de cinéma sont réquisitionnées pour des dizaines de projections et de masterclass, les vedettes du petit écran défilent sur le tapis mauve déroulé près de la salle du Nouveau Siècle… Tous les évènements - ou presque - sont accessibles gratuitement au grand public, le festival restant fidèle à la promesse initiale de créer un évènement populaire, au pied du beffroi.
Il y a cependant un lieu où les fans de séries télé n’entrent jamais : le forum Séries Mania, organisé à Lille Grand Palais, où se réunissent tous les professionnels du secteur. Ils étaient plus de 4 800 en 2025, originaires de 74 pays différents. Un record de fréquentation : on en comptait trois fois moins lors de la première édition lilloise en 2018. C’est là que se nouent les partenariats entre de jeunes scénaristes à la recherche de financement, des producteurs, des distributeurs et des acheteurs venus du monde entier. Pour Francesco Capurro, qui dirige le forum depuis sa création à Paris au début des années 2010, "on constate un réajustement du secteur après dix ans de très, très forte demande pour la production audiovisuelle." Nouer des partenariats de coproduction devient alors essentiel pour partager les risques financiers et continuer à produire des séries ambitieuses.
Au cœur de ce grand raout (tenu du 25 au 27 mars cette année), un évènement attire tous les...
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28/03 - L’aide à l’Ukraine n’est pas financée "par des impôts cachés", assure Emmanuel Macron
Le président russe Vladimir Poutine a évoqué, ce vendredi 28 mars, l’idée d’une "administration transitoire" pour l’Ukraine, sous l’égide de l'ONU, une option qui implique le départ de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, avant toute négociation sur un accord de paix.
La Russie et l’Ukraine se sont également de nouveau accusés d’avoir frappé des sites énergétiques du camp adverse, en violation d’un fragile accord annoncé cette semaine par Washington et censé interdire les frappes sur les sites énergétiques.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky accuse Vladimir Poutine de faire traîner la guerre
⇒ L'aide à l'Ukraine n'est pas financée "par des impôts cachés ou supplémentaires", assure Emmanuel Macron
⇒ Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de frappes sur les infrastructures énergétiques
18h20L'aide à l'Ukraine n'est pas financée "par des impôts cachés ou supplémentaires", assure Emmanuel Macron
L'aide apportée par la France à l'Ukraine, qui a été accrue de deux milliards d'euros cette semaine, ne sera pas "financée par des impôts cachés ou supplémentaires", a assuré ce vendredi après-midi Emmanuel Macron dans une vidéo mise en ligne sur Instagram.
Cette aide "est dûment financée grâce à la loi de programmation militaire, aux efforts qu'on avait anticipés et grâce au financement européen et dans le cadre du G7 que nous avons décidé", a argué le chef de l'Etat. "Et donc non, cette aide, ce n'est pas une aide qui sera financée par des impôts cachés ou supplémentaires, c'est totalement faux", a-t-il insisté....
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28/03 - "Le Hamas, dehors !" : à Gaza, les origines floues d’une mobilisation inédite
Une foule qui s’avance dans les rues délabrées de la bande de Gaza. Plusieurs centaines de manifestants, majoritairement des hommes, ont défilé à Gaza-ville mercredi 26 mars afin de dénoncer la position du Hamas dans la guerre meurtrière qui l’oppose à Israël. La reprise des bombardements israéliens mi-mars met la population gazaouie face au mur, tandis que le mouvement islamiste palestinien, responsable des massacres du 7 octobre 2023 sur le sol hébreu, reste inflexible sur les conditions pour faire libérer les derniers otages.
Mardi, une première mobilisation avait eu lieu à Beit Lahia, réunissant là aussi des centaines de participants. "J’y ai participé pour envoyer un message de la part du peuple : 'Assez de guerre'", a témoigné Mohammed, interrogé par l’AFP pour sa présence dans le cortège. Des slogans explicites contre le Hamas ont marqué cette manifestation. "Dehors, dehors, dehors, le Hamas dehors !", a-t-il notamment été scandé. "Nous exigeons la fin de la guerre acharnée contre les enfants, les femmes et les personnes âgées de Gaza", revendique de son côté un autre homme, interrogé par les équipes de NBC News.Appels au rassemblement sur Telegram
Certaines protestations très limitées avaient déjà pu être constatées dans la bande de Gaza. Mais l’ampleur de la contestation des derniers jours est sans précédent depuis le début de la guerre. Parmi les manifestants, beaucoup remettent en question la volonté du Hamas de négocier avec l’Etat hébreu, qui a tué plusieurs centaines de personnes dans ses frappes...
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28/03 - L’actu à La Loupe : après la fuite de plans américains, la cybersécurité de nos dirigeants interroge
Quand on imagine les échanges d’un gouvernement sur ses opérations militaires à l’étranger, on visualise souvent un bureau impressionnant, des cartes de la région, des interlocuteurs au bout du fil depuis l’autre côté du monde, du personnel gradé dans la salle et un ton solennel.
Mais l’on ne pense surtout pas à une simple conversation par message sur une application mobile. C’est pourtant ce à quoi a assisté un journaliste américain début mars, et qu’il a dévoilé il y a quelques jours.
Ajouté par erreur dans un groupe sur l’application Signal, le rédacteur en chef du magazine The Atlantic s’est retrouvé au cœur d’une discussion entre hauts responsables américains. Sous ses yeux, le plan d’attaque contre des Houthis au Yémen se met en place. Quelques heures plus tard, la manœuvre est en effet exécutée.
L’administration Trump tente désormais de minimiser la fuite, mais le mal est fait… et tout cela illustre le manque de connaissance des dirigeants du monde entier face aux enjeux de cybersécurité.
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Cet épisode a été présenté et écrit par Charlotte Baris et réalisé par Jules Krot.
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Jérémy Cambourlal
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28/03 - Visite de J.D. Vance au Groenland : "La confiance est cassée avec les Etats-Unis"
La tension ne redescend pas entre les Etats-Unis et le Danemark, pourtant l’un de ses plus fidèles alliés européens depuis des décennies. Alors que Donald Trump a réitéré sa volonté d’incorporer aux Etats-Unis le Groenland, un territoire faisant partie du royaume nordique, son vice-président, J.D. Vance, est en visite ce vendredi 28 mars, avec son épouse, sur la base américaine de Pittufik, au nord-ouest de cette île convoitée. "La confiance est cassée avec les Etats-Unis", estime Flemming Splidsboel Hansen, de l’Institut danois des études internationales (DIIS).
L’Express : Que pensez-vous du déplacement de J.D. Vance au Groenland ?
Flemming Splidsboel Hansen : La femme du vice-président, Usha Vance, devait d’abord se rendre au Groenland pour ce qui était présenté comme un voyage privé. A cause de la pression, notamment locale, cette visite a été annulée au profit d’un déplacement de J.D. Vance à Pittufik, où se trouve une base américaine. Certaines personnes voient cela comme un geste d’apaisement, mais ce n’est pas mon cas. Car c’est la première fois qu’un vice-président ou qu’un président américain voyage au Groenland. Je pense que les Américains se disent : comme vous ne voulez pas que cela se passe de la manière douce, on va faire autrement. Et donc le vice-président va se déplacer et faire des déclarations sérieuses. Tout ceci nous met au défi.
Pourquoi, selon vous, l’administration Trump se montre-t-elle obsédée par le Groenland ?
Leur obsession s’explique par leur néo-impérialisme et leur volonté d’avoir...
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27/03 - Administration Trump : cette vague de licenciements massifs qui touche le ministère de la Santé
Selon les médias américains, la vidéo a tourné en boucle toute la journée dans les différentes agences du ministère de la Santé américain. Tôt ce jeudi 27 mars, les quelque 82 000 fonctionnaires de ce département de l’administration fédérale américaine ont pris connaissance d’une courte allocution de leur responsable, Robert Kennedy Jr., publiée sur le réseau social X. Six minutes durant lesquelles cette figure antivax, nommée par Donald Trump, multiplie les critiques contre "la bureaucratie tentaculaire" des services de son ministère et "la moitié" de ses agents "qui ne viennent même pas travailler". Avec, surtout, une annonce : la réduction d’un quart de ses effectifs pour faire des économies.
Dans la lignée des coupes budgétaires impulsées par Elon Musk via son département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), Robert Kennedy Jr. entérine donc une diminution drastique du nombre de salariés de plusieurs agences sanitaires américaines. 20 000 personnes vont devoir quitter leur poste, dont la moitié seront directement licenciés. "Une période douloureuse" va s’ouvrir au sein du ministère, a reconnu "RFK Jr.". "Nous allons devoir faire plus avec moins. Aucun Américain ne sera laissé pour compte."De MAGA à MAHA
Dans le détail, le nombre d’agences nationales sera abaissé de 28 à 15 après cette réforme. Même coup de rabot concernant les bureaux en région, qui verront la moitié d’entre eux fermer, passant de 10 à 5. "Le ministère de la Santé détient plus d’une centaine de services de communication, plus de quarante...
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27/03 - Alexis Kohler, le double d’Emmanuel Macron : "Ma nature, mon devoir, c’est d’être pessimiste"
La France est un pays curieux. La politique est un drôle de métier. Emmanuel Macron n’est pas un président comme les autres. Mais combien font 1 + 1 + 1 ? Alexis Kohler, dont Le Figaro annonce le départ, vient de vivre une expérience unique en étant, huit ans durant, secrétaire général de l’Elysée, fonction la moins éclairée de la place publique et pourtant la plus puissante.
Nous sommes à l’été 2023. Au terme d’une année épuisante, qui a vu le chef de l’Etat être réélu, la guerre se réinstaller sur le territoire européen et le pays à sang et à feu à cause d’une réforme des retraites qui repousse à 64 ans l’âge légal de départ, Alexis Kohler prend deux semaines de vacances. Et que fait un homme comme lui pendant ses congés estivaux ? Il se pose une question que tous les touristes n’ont pas forcément en tête : au fond, si l’exécutif avait opté pour un effort encore plus grand, les 65 ans, cela aurait-il changé grand-chose ? Tant qu’à y aller… La suite des événements ne fera que conforter ses intuitions. Bientôt la plupart des pays européens repousseront encore l’âge du départ, certains réfléchiront même à le mettre à 70 ans. Et le secrétaire général de l’Elysée observera le mouvement avec ironie : décidément, la France est un îlot, les Français sont différents. Un pays curieux, vous disait-on.
Et la politique un drôle de métier. En octobre 2022, Emmanuel Macron est à la télévision, pour deux longues interviews sur la politique internationale et ses répercussions sur la situation intérieure. Alexis Kohler est passé à l’offensive, il...
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27/03 - La famille Arnault va-t-elle sauver le foot français ? Les dessous d’une arrivée tonitruante
Derrière les exploits insolents du PSG, le football français meurt à petit feu. Il n’y a pas que la violence dans les stades, les débordements des entraîneurs, les batailles de chiffonniers des présidents de clubs. L’incendie est aussi financier. Et il ronge le système depuis des années. Dazn, le diffuseur des matchs, menace de ne plus verser à la Ligue de football professionnel (LFP) les millions promis. Et de moins en moins d’amateurs paient pour le championnat. Les pertes cumulées des clubs de Ligue 1 et de ligue 2 atteindraient 1,2 milliard d’euros en fin de saison, d'après les estimations de Jean-Marc Mickeler, le président de la DNCG, le gendarme de la gestion des clubs. Astronomique. Plusieurs clubs cherchent d’urgence un repreneur, sous peine de banqueroute. Pour survivre, le football français va devoir faire le deuil d’un certain train de vie. "Les clubs doivent prendre leurs responsabilités et accepter quelques années plus austères, tout en revoyant de fond en comble leur modèle et leur gouvernance", cadre Marie Barsacq, la ministre des Sports, auprès de L’Express. Qui a tué le football français ? Les suspects sont nombreux et l'avenir incertain.
EPISODE 1 - Les guerres secrètes du foot français : la "croisade" de Vincent Bolloré, l'erreur d'Emmanuel Macron
EPISODE 2 - Le crash du foot français, entre complot et milliard envolé : "Sans le PSG, on est la Roumanie"Chapitre 7 - La famille Arnault, chevalier blanc du foot tricolore
Les jours de match, le samedi après-midi, un parfum de glamour...
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27/03 - Marc Ladreit de Lacharrière s’engage pour un lieu iconique du Louvre
Plus qu’un réaménagement, c’est une petite révolution muséale, sur le fond comme sur la forme. Le 25 mars, une convention de mécénat a été signée entre le Louvre, présidé par Laurence des Cars, et la Fondation Marc Ladreit de Lacharrière, pour le financement de la refonte du pavillon des Sessions en galerie des Cinq Continents. L’ouverture est prévue en novembre prochain, à l’occasion du 25e anniversaire du pavillon, qui abrite 400 chefs-d’œuvre d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
Dès l’automne, dans une présentation repensée, la galerie verra dialoguer ces œuvres extra-européennes avec celles du musée du Quai Branly-Jacques Chirac. "Il s’agira de faire apparaître les échanges, les influences et parfois même les hybridations qui ont pu exister d’une civilisation à l’autre, de manière à rendre visible ce que les collections du Louvre, seules, ne peuvent pas montrer aujourd’hui", souligne Marc Ladreit de Lacharrière, mécène historique de l’institution parisienne qu’il soutient depuis plus de trente ans.Une nouvelle porte d'accès
Sur le plan formel, le hall d’accueil va être entièrement rénové, dans le respect de l’architecture d’origine et des matériaux existants, tandis que le parcours d’entrée des visiteurs sera reconfiguré. Mais la plus grande mutation à venir réside bien sûr en l’ouverture d’une nouvelle porte d’accès aux collections, la Porte des Lions, quai des Tuileries, qui va permettre de désengorger les entrées actuelles, Pyramide et Carrousel.
"Une phase essentielle pour ce lieu qui parle à tout le monde...
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27/03 - Inéligibilité de Marine Le Pen : "Confier cette responsabilité au juge est un mélange des genres dangereux"
Marine Le Pen en saura plus sur son sort personnel d'ici lundi 31 mars, avec deux décisions attendues : celle du Conseil constitutionnel sur l'inéligibilité, celle du tribunal correctionnel dans le procès des assistants du Rassemblement national. La présidente du groupe RN à l'Assemblée sera-t-elle en mesure d'être candidate à l'Elysée en 2027 ? En Roumanie, l'élection présidentielle a été annulée après que le candidat d'extrême droite est arrivé en tête au premier tour. Le professeur des Universités Mathieu Disant, qui a notamment publié L’autorité de la chose interprétée par le Conseil constitutionnel, a la particularité d'être un spécialiste de la QPC (question prioritaire de constitutionnalité) et de s'être rendu à Bucarest pour étudier les événements sur place.
L'Express : Election présidentielle annulée en Roumanie, incertitude sur la candidature de Marine Le Pen en France : y a-t-il quelque chose de nouveau dans les rapports entre politique et justice ?
Mathieu Disant : On voit se développer en ce moment de fortes tensions entre démocratie et Etat de droit. Ce n’est pas nouveau. Mais cela prend des formes plus acerbes et problématiques. A force de lutter contre le populisme, ou ses variantes, on en vient à espérer l’interdire. Le cordon juridique au secours du cordon sanitaire. Je laisse à d’autres le soin d’évaluer si cela peut tenir lieu de véritable politique. J’observe en tant que juriste, avec une certaine inquiétude, que nous sommes désormais au point où cela entrave la liberté du suffrage et le...
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27/03 - Procès libyen : sept ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy
Le parquet national financier (PNF) a requis, ce jeudi 27 mars, à l’encontre de Nicolas Sarkozy une peine de sept ans de prison et de 300 000 euros d’amende, au procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de l’ancien chef de l’Etat. Cinq ans d’inéligibilité ont également été requis contre Nicolas Sarkozy, qui a accueilli ces réquisitions la mine pétrifiée.
Au cours des 12 semaines d’audience, "c’est un tableau très sombre d’une partie de notre République qui s’est dessiné", a lancé le procureur Sébastien de la Touanne en abordant la dernière ligne droite du réquisitoire. S’en prenant à Nicolas Sarkozy, il a dénoncé une "quête effrénée de financement" pour satisfaire une "ambition politique dévorante", et prévenu que "seule une peine d’emprisonnement et d’amende ferme" sera "en mesure de protéger la société", et en outre de "le priver de certains droits civiques".
Nicolas Sarkozy a "contesté les faits" et "ne semble pas prendre la mesure de la gravité des atteintes à la probité" qui lui sont reprochées, a ajouté le magistrat, rappelant qu’il a déjà été condamné. Nicolas Sarkozy dénonce "l’outrance de la peine réclamée"
Soutenant que les "principes fondamentaux du droit pénal" sont "bafoués depuis 13 années", Nicolas Sarkozy, dont c'est le cinquième procès en cinq ans, a estimé que "la fausseté et la violence des accusations et l’outrance de la peine réclamée" ne visaient qu’à "masquer la faiblesse des charges alléguées". "Je continuerai donc à me battre pied à pied pour la vérité, et à croire...
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27/03 - Le message de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, le rendez-vous Retailleau-Ciotti
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Emmanuel Macron chez les Francs-maçons
Le 5 mai prochain, Emmanuel Macron se rendra à la Grande loge de France, obédience spiritualiste et laïque. Une façon présidentielle de célébrer le 120e anniversaire de la loi de 1905. Plus ancienne obédience française, la GLDF revêt un caractère particulier aux yeux du chef de l’Etat puisqu’elle était la loge du colonel Arnaud Beltrame, tué en 2018 lors d’une attaque terroriste, mais aussi celle du résistant Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération mort en 2021.Le dialogue Lucie Castets - Raphaël Glucksmann
Lucie Castets et Raphaël Glucksmann s’entendent bien, malgré la politique. Ils savent rire de leurs divergences comme le prouve leur dialogue favori. "Ça te ne dérange pas d’attirer tous les droitards du PS ?" lance l’éphémère candidate du NFP à Matignon au député européen. Qui lui répond : "Et toi, ça ne te dérange pas de passer pour une mélenchoniste ?"Nicolas Sarkozy a un message pour Emmanuel Macron
Neuf candidats pour succéder à Didier Guillaume, décédé en janvier, au poste de ministre d’Etat à Monaco, soit le chef de gouvernement de la principauté. Sept sont Français (dont trois préfets) et...
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27/03 - Education : quand les choix d’orientation et les besoins des entreprises ne coïncident pas
Début février, sur son compte LinkedIn, Quentin, animateur de communauté, de 26 ans, a partagé un post dépité où il racontait sa difficile recherche d’emploi. Après cinq années d’études supérieures dont deux en alternance, et une capacité évidente à "se vendre" sur les réseaux sociaux, le jeune homme n’avait pas imaginé devoir "galérer" pendant plus de six mois. En réponse, certains de ses abonnés lui ont conseillé de changer de secteur, celui de la communication étant "bouché".
De fait, si un diplôme post bac continue de mieux protéger du chômage, le marché de l’emploi peut être cruel pour les nouveaux entrants. Certes, 82 % des étudiants sortant d’une grande école de management ou d’ingénieur obtiennent un CDI six mois après leur sortie. Mais beaucoup d’autres "rament", y compris des bacs + 5. Le chômage des moins de 25 ans a augmenté de plus de 7 % en 2024 en France, contre 3,9 % toutes tranches d’âges confondues, selon le ministère du Travail. Il faut y voir la conséquence d’un ralentissement de l’économie et de la multiplication des plans sociaux, bien sûr. Mais aussi le révélateur d’une inadéquation entre les besoins des entreprises et les choix d’orientation.
Il y a sur le marché trop d’ostéopathes, de professionnels du spectacle et de graphistes, mais on manque en revanche de personnes compétentes dans les métiers du sport, de l’hôtellerie, ou de l’alimentation, relève le Centre d’information et de documentation jeunesse. Contrairement aux idées reçues, le secteur agricole recrute également, souligne Jean-François...
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27/03 - Ukraine : ce qu’il faut retenir des conclusions du sommet de la "coalition des volontaires" à Paris
Trois heures de discussions sur l’avenir de l’Ukraine. Le sommet de la "coalition des volontaires" ne s’est pas éternisé ce jeudi 27 mars, alors qu’une trentaine de pays alliés de Kiev et appartenant à l’Union européenne ou à l’Otan participaient à ce rendez-vous à Paris. L’objectif ? "Finaliser" des "garanties de sécurité" pour le pays envahi par la Russie depuis février 2022. "La Russie ne veut aucun type de paix", a soutenu le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, présent à cette réunion. Selon lui, le travail sur les possibles garanties de sécurité apportées par les Européens pourrait se traduire "dans les jours et semaines à venir".
L’une des principaux points évoqués durant ce sommet concernait l’attitude des alliés vis-à-vis des sanctions occidentales émises à l’encontre de la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a posé comme conditions la levée de nombreuses d’entre elles afin d’accepter la mise en place d’un cessez-le-feu en mer Noire, comme négocié avec les Etats-Unis ces derniers jours. Finalement, les pays de la coalition de soutien à l’Ukraine ont "acté de manière unanime" qu’il ne fallait pas lever les sanctions contre Moscou, a fait valoir le président Emmanuel Macron, au terme de la rencontre avec les dirigeants internationaux."Aucun sens de mettre fin aux sanctions"
Une position partagée par l’ensemble des acteurs invités à Paris ce jeudi. "Cela n’a aucun sens de mettre fin aux sanctions tant que la paix n’est pas réellement rétablie et nous en sommes malheureusement encore loin", a pour sa...
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27/03 - Pourquoi les taxes de Donald Trump sur l’automobile pourraient faire mal à l’Europe
L’acier, l’alcool, l’aluminium… et maintenant l’automobile. La liste des produits sur lesquels Donald Trump souhaite imposer des droits de douane supplémentaires s’allonge. Le président américain a annoncé mercredi 26 mars 25 % de taxes en plus sur "toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis", soit une taxe totale de 27,5 % de la valeur, contre 2,5 % auparavant. Ces nouvelles taxes entreront en vigueur le 2 avril.
"Je regrette profondément la décision des États-Unis", a réagi dans la foulée Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne, dans un communiqué. C’est aussi "une très mauvaise nouvelle" pour le ministre français de l’Economie Eric Lombard, qui a appelé à une riposte européenne, que Berlin souhaite "ferme" contre cette nouvelle offensive commerciale. Car si tous les constructeurs mondiaux vont être touchés par ces nouvelles taxes, l’Europe est particulièrement concernée : les Etats-Unis sont le premier importateur de voitures européennes.
Au total, plus de 10 % des voitures construites en Europe sont exportées vers les Etats-Unis.Les constructeurs européens vent debout
Il n’y aura "que des perdants" dans "la guerre commerciale qui s’ouvre" avec les Etats-Unis, a réagi jeudi à l’AFP la Plateforme automobile (PFA), qui rassemble les grands constructeurs et équipementiers présents en France. "Pour l’Europe, ce conflit intervient au pire des moments, sur fond de transformation historique, de crise du marché et d’intensification de...
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27/03 - Florentin Letissier, candidat pour diriger EELV : "Il faut prendre nos distances avec LFI"
La patronne des écologistes Marine Tondelier demeure une fidèle partisane du Nouveau Front populaire ? Son concurrent Florentin Letissier pense l’inverse. "Tout le monde voit que le NFP ne fonctionne plus", clame celui qui fait figure d’ovni chez les Verts. Candidat du courant "Faire Gagner l’Écologie" - l’aile "réalo" inspirée des "Grünen" allemands - l’adjoint à la mairie de Paris prône l’union à bâbord sans les Insoumis. "Jean-Luc Mélenchon est devenu un boulet au pied de la gauche, qui la condamne à rester minoritaire", dit-il à L’Express.
L’Express : Quel bilan dressez-vous du mandat de Marine Tondelier à la tête des Écologistes ?
Florentin Letissier : La première partie du mandat a été marquée par l’affaiblissement de notre formation politique, conclut par le score catastrophique aux élections européennes. Le second temps est plus réussi : Marine Tondelier a joué un rôle fondamental dans la création du Nouveau Front populaire. Mais force est de constater que le mouvement n’a pas progressé depuis 2010, quand j’y ai adhéré, et compte toujours moins de 20 000 adhérents - bien loin des 120 000 revendiqués par les Verts allemands par exemple.
Cette stagnation est liée à notre incapacité à nous positionner en tant que parti de gouvernement. Face à la crise géopolitique et climatique, nous devons porter des solutions ambitieuses. Sur le régalien, nous devons être solides. En ce moment est débattue à l’Assemblée une loi contre le narcotrafic, qui gangrène nos villes. Il faut donc parvenir à parler de sécurité, avoir...
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27/03 - Ce mail préfectoral qui en dit long sur le cauchemar administratif, par Nicolas Bouzou
Un de mes amis agriculteurs m’a transféré la semaine dernière un e-mail de sa préfecture ainsi libellé : "IMPORTANT, ce message est un message d’information n° 2, envoyé à tous les exploitants ayant un n° PACAGE non clos sur notre logiciel." Un tel intitulé, si effrontément technocratique, a de quoi faire fuir. Il se trouve qu’apparemment un nombre conséquent de nos paysans est concerné. Voilà donc mon ami obligé de lire ce message… et d’en comprendre la teneur. Cette chronique étant limitée, je ne peux en reproduire l’intégralité, bien que j’en brûle d’envie. En voici quelques extraits. Ils permettent de saisir, mieux que n’importe quelle thèse d’économie ou discours politique, de quoi souffre notre pays."Pour que vos Jachères (code JAC) puissent rentrer dans le calcul"…
L’e-mail commence ainsi – respirez un grand coup : "Pour faire suite au premier message d’information du 18/03/2025 ; Ce deuxième message vous présente les principales modifications réglementaires PAC 2025 par rapport à la PAC 2024. Attention : pour que vos Jachères (code JAC) puissent rentrer dans le calcul du nombre de points (pour mémoire, il faut obtenir 4 points pour le niveau de base de l’aide et au moins 5 points pour l’aide de niveau supérieur), il vous faudra cocher dans la page consacrée qu’elles sont 'IAE'(Infrastructures Agro Ecologiques). Dans l’écran de déclaration des éléments favorables à la biodiversité, telepac vous propose un inventaire des parcelles qui sont susceptibles d’être comptabilisées en tant qu’éléments favorables à la...
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27/03 - Mail, mots de passe… Les données privées de hauts responsables américains disponibles en ligne
Après la divulgation par erreur à un journaliste de The Atlantic d’opérations militaires américaines au Yémen dans un groupe Signal, l’administration américaine voit de nouveau rouge. Le magazine allemand Der Spiegel a révélé mercredi 26 mars avoir effectué des recherches lui ayant permis d’accéder à des numéros de téléphone portable, des adresses électroniques et, dans certains cas, des mots de passe de hauts responsables américains. Les coordonnées privées sont accessibles simplement sur internet, affirme Der Spiegel, qui explique avoir "utilisé des moteurs de recherche de personnes à but commercial ainsi que des données de clients piratées et publiées sur le web".
Sont notamment concernés le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, la cheffe du renseignement américain Tulsi Gabbard et le chef du Pentagone Pete Hegseth - soit les plus hauts responsables en matière de sécurité.Des comptes encore utilisés
"Les mots de passe et comptes mentionnés dans cette fuite rapportée (par Der Spiegel, ndlr) ont été changés avant que le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz n’arrive au Congrès en 2019", a réagi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale auprès de l’AFP.
Pourtant, toujours selon le magazine allemand, la plupart de ces numéros et adresses e-mail sont apparemment encore utilisés par les personnes concernées et sont par exemple liés à des profils sur Instagram et Linkedin. Ils ont été utilisés pour créer des comptes Dropbox, un service de stockage Cloud, et des...
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27/03 - Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison ferme
Un tribunal en Algérie a condamné jeudi 27 mars à cinq ans de prison ferme l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en détention depuis novembre, soit la moitié de la peine requise par le parquet, selon un correspondant de l’AFP présent dans la salle. Boualem Sansal est accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire pour avoir repris à son compte, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.
Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d'Alger, a décidé "en présence de l'accusé, une peine de cinq ans de réclusion ferme" et l'a aussi condamné à une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 500 euros, selon le correspondant de l'AFP. Lors de son procès le 20 mars, le procureur avait requis dix ans de prison ferme contre le romancier, âgé de 80 ans selon son éditeur Gallimard.
Après l'annonce de sa condamnation, son avocat français en a appelé le président algérien Abdelmadjid Tebboune à "l'humanité". "Son âge et son état de santé rendent chaque jour d'incarcération plus inhumain encore. J'en appelle au président algérien : la justice a failli, qu'au moins l'humanité prévale", a écrit Me Zimeray sur X, dans une allusion à une possible grâce par le chef de l'Etat.
Réaction de @francoiszimeray « Une détention cruelle, vingt minutes d’audience , une défense interdite, et au final, CINQ ANS DE PRISON POUR ÉCRIVAIN INNOCENT : UNE SENTENCE QUI TRAHIT LE SENS MÊME DU MOT JUSTICE . Son âge et...
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27/03 - Affaire des eurodéputés du FN : la décision du Conseil constitutionnel qui pourrait intéresser Marine Le Pen
L’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité en question. Le Conseil constitutionnel rendra ce vendredi 28 mars sa réponse à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce point. L’interrogation concerne le cas très spécifique d’un conseiller municipal d’une commune de Mayotte, condamné en juin 2024 à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire. Cet homme, qui a fait appel, a tout de même été considéré démissionnaire par le préfet de l’archipel au lendemain du délibéré de sa peine. L’élu conteste le "caractère irrémédiable" de cette démarche, alors que sa peine n’est pas encore définitive. Un argument dont pourrait se saisir en cas de besoin… Marine Le Pen.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale attend de savoir le 31 mars si elle sera condamnée ou non dans l’affaire des eurodéputés du Front national. Durant le procès, le parquet avait requis contre elle cinq ans de prison (dont deux avec sursis), mais aussi cinq ans d’inéligibilité, assortis d’une exécution provisoire. Concrètement, si les juges suivent la recommandation du parquet, Marine Le Pen ne pourrait donc pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027, pour laquelle elle ne cache aujourd’hui pas ses ambitions. "C’est ma mort politique qui est réclamée", avait-elle fustigé sur TF1, après l’annonce des réquisitions.Pas les mêmes textes de loi
Trois jours avant la décision du tribunal correctionnel de Paris, la réponse du Conseil constitutionnel sur l’exécution provisoire de l’inéligibilité pourrait donc naturellement intéresser...
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27/03 - Déficit public : la France s’en sort un peu mieux que prévu en 2024
Le déficit public de la France a atteint 5,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, un peu mieux que les 6 % anticipés par le gouvernement, alors que la dette publique a dépassé les 3 300 milliards à la fin de l’année, selon l’Insee.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait récemment indiqué que le déficit, attendu autour de 6 % du PIB, pourrait ressortir "un tout petit peu meilleur que prévu" en 2024. Son niveau reste toutefois très éloigné des 4,4 % encore espérés à l’automne 2023 du fait de recettes moins dynamiques qu’anticipé.
Interrogé sur France Inter, le ministre de l'Economie Eric Lombard a de fait considéré que les 5,8% n'étaient "pas une bonne nouvelle, c'est un déficit qui est trop élevé". "Nous parlons de souveraineté nationale, de souveraineté européenne à un moment où les risques sont importants : la souveraineté nationale va aussi avec une souveraineté financière. Or, tant que nous n'avons pas traité le problème du déficit et de la dette, nous sommes en risque", a-t-il souligné.
"Ce n’est pas une bonne nouvelle, c’est un déficit trop élevé", dit le ministre de l'Économie Eric Lombard. Le déficit public a atteint 5,8% du PIB en 2024. Il annonce une conférence des finances publiques présidée par le 1er ministre le 15 avril.#Le710Inter pic.twitter.com/6ViaMX2wFP— France Inter (@franceinter) March 27, 2025
Après 5,4 % en 2023, un niveau revu en légère baisse, le déficit public de 2024 s’explique par une accélération de 3,9 % des dépenses publiques l’an dernier....
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27/03 - Frank Bellivier : "Il faudra être passé en psychiatrie pour valider une formation de psychologue clinicien"
Sondage après sondage, les résultats ne varient guère : depuis la crise sanitaire, les besoins en santé mentale de la population augmentent, particulièrement chez les jeunes. Le dispositif "Mon soutien psy", lancé en 2022, a permis d’apporter une première réponse aux Français atteints de troubles modérés, comme une anxiété transitoire ou des symptômes dépressifs. Un dispositif certes perfectible, mais qui permet déjà le remboursement de 12 séances par an. La question de l’accompagnement des patients atteints de maladies psychiatriques reste entière, surtout quand ils n’obtiennent pas de réponse à l’hôpital.
Pour ces personnes souffrant de troubles bipolaires, de dépression sévère ou encore de psychotraumatisme, le suivi par un psychologue n’est pas remboursé en libéral. Le délégué ministériel à la santé mentale espère bien remédier à cette lacune. Il explique à L’Express les grandes lignes de son projet – qui pourrait bouleverser en profondeur les conditions d’exercice des psychologues. Entretien.Frank Bellivier
L’Express : Le dispositif "Mon soutien psy" a été lancé voilà tout juste trois ans. Il reste très critiqué par une large part des représentants des psychologues. Quel bilan en faites-vous ?
Frank Bellivier : Le point de départ de notre réflexion, en 2019, c’était l’accès aux psychothérapies spécialisées pour les patients souffrant de pathologies psychiatriques. Ces soins sont indispensables pour ces malades, mais seule une toute petite partie d’entre eux peuvent en bénéficier en dehors de l’hôpital et des centres...
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27/03 - Ukraine : Emmanuel Macron évoque l’envoi de "forces de réassurance" européennes en cas de paix
Les pays alliés de l'Ukraine, réunis ce jeudi 27 mars à Paris en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ont exclu toute levée des sanctions visant la Russie, envisageant au contraire de les renforcer afin d'accentuer la pression sur Moscou pour la contraindre aux négociations de paix.
Les alliés de l'Ukraine ont "acté de manière unanime" qu'il ne fallait pas lever les sanctions contre Moscou, a fait valoir Emmanuel Macron, à l'initiative de ce sommet. Par ailleurs, le président français a annoncé l'envoi d'une mission franco-britannique "dans les prochains jours en Ukraine" pour travailler au renforcement de l'armée ukrainienne.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron affirme qu'"il y aura une force de réassurance" de "plusieurs pays européens" en cas de paix
⇒ Une mission franco-britannique va aller en Ukraine pour travailler au renforcement de l'armée ukrainienne
⇒ "La Russie ne veut aucun type de paix", affirme Volodymyr Zelensky à l'issue du sommet sur l'Ukraine
17h20Les Etats-Unis appelés à "réagir" par Volodymyr Zelensky après de nouvelles frappes russes
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Etats-Unis à "réagir" après de nouvelles frappes russes en Ukraine ces dernières heures. Selon les autorités ukrainiennes, un nouveau bombardement russe sur la ville de Kherson aurait fait deux morts ce jeudi. Les habitants de cette localité auraient également été privés d'électricité. Ce bombardement "ne semblait pas viser le secteur de l'énergie mais celui-ci a été touché", a...
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27/03 - Bourse : pourquoi l’Europe retrouve grâce aux yeux des investisseurs
Dans l’univers effréné de la Bourse, les certitudes d’hier prennent vite la poussière. A l’automne dernier encore, les gérants d'actifs ne misaient pas lourd sur les valeurs européennes – à quelques exceptions près –, leur préférant les champions de Wall Street. Les experts de la place parisienne n’avaient alors qu’un mot à la bouche : "décrochage". Entre la récession allemande, la guerre sur son continent, et un déficit patent de compétitivité, l’Europe avait décidément peu d’atouts à mettre en avant.
Il n'aura pas fallu attendre l'arrivée du printemps pour les voir changer leur fusil d’épaule. Les chiffres sont indiscutables. Tandis que le S&P 500 a fléchi de 3 % depuis le 1er janvier, et l'indice technologique Nasdaq de 7 %, le MSCI Europe a bondi de 14 %. "Depuis le début de l’année, les flux qui se redirigent des Etats-Unis vers l’Europe sur les marchés actions progressent avec la vitesse la plus rapide jamais observée", s’enthousiasme Alexandre Baradez, analyste marchés à IG France. Sentiment confirmé par le patron d’Euronext, Stéphane Boujnah, qui témoigne d'une hausse de 30 % des volumes depuis le début de l'année par rapport à la moyenne de 2024 sur sa plateforme, une avec pour principal moteur les opérateurs américains. Alors pourquoi personne n'a rien vu venir ?Le facteur Trump
Certes, les écarts de valorisation demeurent importants entre les deux côtés de l’Atlantique, attirant les investisseurs en quête de "bonnes affaires" sur le Vieux Continent. Mais cette différence ne suffit pas à expliquer ce...
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27/03 - Droits de douane : Donald Trump taxe l’automobile et menace l’Union européenne et le Canada
Après l’acier et l’aluminium, et en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain Donald Trump a annoncé mercredi 26 mars 25 % de droits de douane supplémentaires sur les automobiles, s’attirant des menaces de représailles.
Ces taxes s’appliqueront à "toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis", a assuré le président américain depuis la Maison-Blanche, ajoutant qu’elles entreront en vigueur le 2 avril. "Nous commencerons à les collecter le 3", a-t-il précisé, justifiant : "Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse".
"Ceci vient s’ajouter aux droits de douane déjà existants sur ces biens", a précisé l’un de ses conseillers. Le taux jusqu’ici appliqué était de 2,5 %. Cela signifie que les voitures importées seront désormais taxées à 27,5 % de leur valeur.L'UE et le Canada mis en garde
Si les droits de douane annoncés sur les produits canadiens ou mexicains, actuellement suspendus, sont appliqués, les voitures provenant de ces pays pourraient être taxées à 50 %. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a dénoncé une "attaque directe contre les travailleurs" canadiens. "Nous (les) défendrons, nous défendrons nos industries, nous défendrons notre pays", a-t-il assuré.
"Je regrette profondément la décision américaine", a déclaré de son côté Ursula von der Leyen dans un communiqué, ajoutant que l'UE "continuera à...
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27/03 - Face aux baisses de l’aide internationale, les défis du sommet Nutrition for Growth
Le Nutrition for Growth Summit (N4G) traîne une malédiction. Pensé à l’aube des années 2010 comme un événement joué tous les quatre ans par le pays organisateur des Jeux olympiques (JO) et paralympiques, ce grand raout consacré à la malnutrition ne l’a, en réalité, été qu’une seule fois : lors de sa première édition à Londres en 2013. Quatre ans plus tard, alors que le Brésil est secoué par des turbulences internes après la destitution de Dilma Rousseff, le sommet N4G est délocalisé à Venise dans la botte de l’Europe. En 2021, le globe qui traverse sa première crise sanitaire du siècle est sous cloche, et le sommet lui, en ligne. Autant d’incidents qui ont "conduit à réduire l’impact de l’initiative", déplore une source proche de l’organisation.
En accueillant la quatrième édition du Nutrition for Growth Summit, la capitale française apparaît dès lors comme une opportunité de braquer les projecteurs sur une cause longtemps invisibilisée. "Voilà maintenant plusieurs décennies que nous avons à portée de main des solutions pour résoudre ce problème, et pourtant, encore trop peu d’effort sont dirigés vers la lutte contre la malnutrition", déplore Benjamin des Gachons, directeur plaidoyer européen à la Fondation Eleanor Crook, une association qui finance les "MMS" (un sigle anglais pour "suppléments en micronutriments multiples"), des vitamines prénatales administrées aux femmes enceintes qui présentent des risques de dénutrition. Membre d’une coalition internationale, la Fondation Eleanor Crook s’est engagée, ce jeudi, aux...
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27/03 - Comment Elon Musk compte imposer son idéologie avec son réseau social X
L’homme le plus riche du monde est désormais à la tête du Département de l’Efficacité gouvernementale aux Etats-Unis. Mais Elon Musk n’a pas attendu d’intégrer le gouvernement Trump pour exercer une influence partout dans le monde. L’empire qu’il a bâti n’est pas seulement un business. De Tesla à Starlink, ses entreprises sont devenues de véritables acteurs géopolitiques.Episode 4 : X, l’arme idéologique fatale
19 décembre 2020. Joe Biden a été élu président des Etats-Unis il y a quelques semaines et Donald Trump, qui est officiellement encore en poste, publie un tweet : “Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou"
Le 6 janvier 2021, c’est la date à laquelle le Congrès américain doit valider les résultats de l’élection présidentielle. Ce jour-là, Donald Trump tient un discours dans la matinée.
Une foule de militants trumpistes se dirige alors vers le congrès américain. Des drapeaux Maga (Make America Great Again) à la main, des casquettes Trump sur la tête, ils scandent des slogans de soutien à l’ancien président. La violence monte et les militants parviennent à entrer dans le Capitole. Très vite, la situation devient incontrôlable.
Après cette scène historique, le lien est rapidement fait entre cette attaque et le tweet de décembre de Donald Trump, considéré comme un appel à la violence. Deux jours plus tard, la décision de Twitter tombe.
Un chef d’Etat banni des réseaux sociaux : c’est inédit. Mais moins de deux ans plus tard, le rachat de Twitter par Elon Musk change le cours de...
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27/03 - Face à la menace d’inéligibilité, la stratégie de Marine Le Pen pour faire diversion
Méfiez-vous de l’eau qui dort. C’est le conseil qu’a récemment donné un proche à Emmanuel Macron. La rivière s’appelle Marine Le Pen. Depuis quelques temps, ce fidèle du président de la République s’inquiète du comportement de la patronne du groupe RN à l’Assemblée. "Attention, a-t-il prévenu. Elle est trop calme depuis plusieurs mois, elle va mettre un gros coup bientôt." C’est vrai que depuis la rentrée, Marine Le Pen a tendance à se faire oublier. Pas de vote de la censure contre le gouvernement Bayrou pendant l’épisode budget, Richard Ferrand validé au Conseil constitutionnel grâce à l’abstention du RN, pas de réaction particulière sur l’affaire Bétharram qui a secoué François Bayrou… Voilà qui commence à faire beaucoup pour celle qui se revendique première opposante d’Emmanuel Macron. Question de timing, aussi.
Le 31 mars, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement dans l’affaire des assistants parlementaires du parti. Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité, assortie d’une exécution provisoire qui l’empêcherait de se porter candidate à la prochaine présidentielle. Et semblait jusqu’alors vouloir se faire discrète. Changement de pied, ces derniers jours. A la discrétion succède la diversion. A quelques jours de la décision, la députée du Pas-de-Calais brandit de nouveau la menace de la censure face au gouvernement. "Il y a un agacement, je ne vous le cache pas, assure-t-elle, mardi 25 mars, depuis le Palais Bourbon au micro de LCP. Un agacement parce qu’il y a une programmation pluriannuelle de...
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26/03 - "Etre alliés, ce n’est pas être aliénés" : les vérités d’Emmanuel Chiva sur notre défense
La guerre en Ukraine et la menace russe obligent la France à remonter en puissance militairement. Depuis bientôt trois années, Emmanuel Chiva y œuvre, comme délégué général pour l’armement, et bouscule, dans le bon sens, un secteur de la défense aux habitudes bien établies. Avec un credo : maintenir les grandes compétences de la maison DGA (direction générale de l’armement), créée en 1961 pour bâtir la dissuasion française, tout en accélérant sa capacité à fournir les équipements de tous types dont les militaires ont besoin, des sous-marins nucléaires jusqu'aux petits drones consommables à bas coût. Verbatim."Produire plus rapidement et en masse"
Pendant des années, nos grands industriels de défense, parce qu’on ne leur a pas demandé autre chose, ont surtout développé des armes extrêmement perfectionnées, avec des rythmes lents de livraison. Jusqu’à récemment, nous choisissions nos guerres. Aujourd’hui elles s’imposent à nous. Il nous faut donc produire rapidement, à coût maîtrisé et en masse, alors que jusqu’ici le critère central était la performance. Les systèmes d’armes dont on a besoin ne doivent plus systématiquement être les meilleurs au monde. Ils ne répondront pas aux attentes si on met trois ans à les produire et quatre ans à les livrer, en comptant le travail de certification de validation de la DGA. Ces avancées sont rendues possibles aujourd’hui grâce à la décision du président de la République en 2022 d’annoncer un passage en économie de guerre, et par la mobilisation de tous les acteurs, tant industriels...
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26/03 - Loi "simplification" : la suppression des ZFE votée par les députés en commission
La commission spéciale chargée d’étudier le projet de loi de "simplification" a voté, ce mercredi 26 mars, la suppression des "Zones à faibles émissions" (ZFE), censées pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants, mais décriées par certains politiques qui leur reprochent de pénaliser les ménages les plus modestes.
Les députés ont adopté, contre l'avis du gouvernement, des amendements identiques de LR et du Rassemblement national, avec certaines voix des groupes macronistes, Horizons et des indépendants de Liot, et l'abstention de plusieurs députés de gauche.
Initiées en 2019 et étendues en 2021, ces ZFE affichent l'objectif d'améliorer la qualité de l'air et de limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40 000 décès par an selon Santé Publique France. Un objectif "louable (mais) les ZFE exacerbent les inégalités sociales en pénalisant les ménages à revenus modestes (...) contraints de choisir entre des coûts supplémentaires importants pour acheter un nouveau véhicule propre ou renoncer à se déplacer", a critiqué Ian Boucard (Droite républicaine) au nom de son groupe."Un séparatisme territorial"
"Elles sont inutiles pour améliorer la qualité de l'air et créent une forte blessure sociale, un séparatisme territorial", a avancé Pierre Meurin (RN) également auteur d'un amendement. "Un certain nombre d'expériences, en particulier à l'étranger, ont montré que les ZFE avaient un effet (...) sur la réduction des émissions", a pour sa part estimé le...
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26/03 - Comment le foot français a été pillé : complot entre amis, milliard envolé et rôle trouble du PSG
Derrière les exploits insolents du PSG, le football français meurt à petit feu. Il n’y a pas que la violence dans les stades, les débordements des entraîneurs, les batailles de chiffonniers des présidents de clubs. L’incendie est aussi financier. Et il ronge le système depuis des années. Dazn, le diffuseur des matchs, menace de ne plus verser à la Ligue de football professionnel (LFP) les millions promis. Et de moins en moins d’amateurs paient pour le championnat. Les pertes cumulées des clubs de Ligue 1 et de ligue 2 atteindraient 1,2 milliard d’euros en fin de saison, d'après les estimations de Jean-Marc Mickeler, le président de la DNCG, le gendarme de la gestion des clubs. Astronomique. Plusieurs clubs cherchent d’urgence un repreneur, sous peine de banqueroute. Pour survivre, le football français va devoir faire le deuil d’un certain train de vie. "Les clubs doivent prendre leurs responsabilités et accepter quelques années plus austères, tout en revoyant de fond en comble leur modèle et leur gouvernance", cadre Marie Barsacq, la ministre des Sports, auprès de L’Express. Qui a tué le football français ? Les suspects sont nombreux et l'avenir incertain.
EPISODE 1 - Les guerres secrètes du foot français : la "croisade" de Vincent Bolloré, l'erreur d'Emmanuel MacronChapitre 3 - Vincent Labrune, le bagout du "chevelu"
"T’es prêt pour la présidentielle", en rigole en connaisseur son grand ami Nicolas Sarkozy. Depuis qu’il a pris la tête de la Ligue de football professionnel en septembre 2020, Vincent...
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26/03 - Dérapage du déficit public : pourquoi la commission d’enquête se déchire avant la remise de ses conclusions
C’est une sortie qui n’a pas plu à certains de ses collègues parlementaires. Le député Ensemble pour la République (EPR) Mathieu Lefèvre, co-rapporteur de la commission d’enquête sur le dérapage du déficit public, a suscité l’ire de plusieurs de ses collègues pour avoir donné son avis sur les causes de la situation budgétaire dégradée de la France. Lors d’une conférence de presse mardi 25 mars, l’élu a donc déclaré que ce contexte était le résultat d’une "erreur technique lourde" liée au calcul de la prévision des recettes par l’administration, et non pas d’une faute "politique".
"Il n'y a aucun cadavre dans le placard budgétaire de la France", a assuré Mathieu Lefèvre. "Il y a eu une erreur d'évaluation des recettes qui est majeure, de l'ordre de 60 milliards d'euros - 20 milliards d'euros en 2023, 40 milliards d'euros en 2024." Un mauvais calcul imputable selon lui uniquement aux services de Bercy. "Ce n'est pas une erreur politique dans la mesure où la recette fiscale ne fait pas l'objet d'un arbitrage politique." Cette vision est aussi celle défendue par l’ex-ministre de l’Economie Bruno Le Maire. En novembre, l’ancien responsable avait promis devant les sénateurs qu’aucune "dissimulation" n’avait eu lieu pour cacher l’état des finances françaises."Des méthodes de petit télégraphiste de la macronie", dit Eric Ciotti
Le déficit public devrait atteindre 6 % du PIB en 2024, après un premier dérapage à 5,5 % l’année passée, selon les chiffres de l’Insee. Mathieu Lefèvre, qui a dit s’exprimer à titre personnel lors...
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26/03 - EXCLUSIF. L’article de "The Atlantic" à l’origine du "Signal Gate", le scandale qui fait trembler Trump
Le monde a appris peu avant 14 heures [NDLR : heure de la côte Est aux Etats-Unis], le 15 mars, que les États-Unis bombardaient des cibles houthies à travers le Yémen. Cependant, deux heures avant que les premières bombes n’explosent, je savais que l’attaque était imminente. La raison pour laquelle je le savais, c’est que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, m’avait envoyé par texto le plan de guerre à 11h44. Le plan comprenait des informations précises sur les armes, les cibles et le calendrier.
Cela nécessite quelques explications.
L’histoire commence techniquement peu après l’invasion du sud d’Israël par le Hamas, en octobre 2023. Les Houthis, une organisation terroriste soutenue par l’Iran, dont la devise est "Dieu est grand, mort à l’Amérique, mort à Israël, malédiction sur les juifs, victoire à l’islam", ont rapidement lancé des attaques contre Israël et contre le transport maritime international, provoquant des ravages dans le commerce mondial. Tout au long de 2024, l’administration Biden s’est montrée inefficace dans la lutte contre ces attaques houthistes ; l’administration Trump, qui venait d’entrer en fonction, a promis une réponse plus ferme.
C’est là que Pete Hegseth et moi entrons en scène.
Le mardi 11 mars, j’ai reçu une demande de connexion sur Signal d’un utilisateur identifié comme étant Michael Waltz. Signal est un service de messagerie cryptée open source populaire auprès des journalistes et d’autres personnes qui recherchent une plus grande confidentialité que ce que les autres services...
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26/03 - Ukraine, armement… Ce que révèlent les notes des services secrets américains sur les intentions de la Russie
En pleine période de pourparlers russo-américains sur la guerre en Ukraine, ce sont des conclusions à prendre en compte. Le renseignement américain a publié mardi 25 mars son rapport annuel de synthèse sur les principales menaces étatiques et non étatiques concernant les Etats-Unis. Ces informations déclassifiées sont présentées sous la forme de différents chapitres. Les risques liés à l’Iran, à la Corée du Nord ou à la Chine sont ainsi détaillés au cours des 31 pages de cette "Evaluation annuelle des menaces", disponible publiquement en ligne. Pékin est d’ailleurs considéré comme la principale menace militaire par les services secrets.
Une partie entière de ce texte est donc également consacrée à la Russie. Le renseignement américain décrit point par point les forces de Moscou, qu’il considère toujours comme un adversaire majeur sur le plan international. "Indépendamment de la manière dont la guerre en Ukraine se termine et du moment où elle se termine, les tendances géopolitiques, économiques, militaires et politiques intérieures actuelles de la Russie montrent sa résilience et la menace potentielle durable qu’elle représente pour la puissance, la présence et le rôle mondial des Etats-Unis", note le rapport.Une alternative à Poutine ? "Moins probable aujourd’hui"
Sur le plan politique, le renseignement américain, qui se base sur l’ensemble du travail mené par les agences nationales de sécurité (CIA, NSA, FBI…), souligne le poids de la personnalité de Vladimir Poutine dans la société russe. Le président russe...
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26/03 - Le magazine The Atlantic répond à Donald Trump en publiant le plan d’attaque américain au Yémen
The Atlantic répond, documents à l’appui, aux pressions de la Maison-Blanche. Le magazine américain a publié, ce mercredi 26 mars, le plan d’attaque militaire de l’armée américaine contre les Houthis au Yémen, dont son rédacteur en chef a été le destinataire accidentel, après que le gouvernement de Donald Trump a affirmé, mardi, que ces échanges n’étaient pas protégés par le secret-défense.
Ce second article, après celui lundi qui a révélé l’affaire, inclut des copies d’écran de messages du ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avec les horaires précis des frappes prévues contre le groupe rebelle du Yémen, deux heures avant que celles-ci n’aient eu lieu le 15 mars.
Peu de temps après cette seconde publication, le chef de cabinet adjoint de la Maison-Blanche, Taylor Budowich, a vivement critiqué ces nouvelles révélations du magazine, estimant que les journalistes "mentent pour maintenir une NOUVELLE supercherie". "The Atlantic a concédé : ce n’était PAS des plans de guerre", a aussi réagi Karoline Leavitt, la porte-parole de Donald Trump.
Le vice-président américain J.D. Vance, qui participait au groupe de messagerie Signal à l’origine de cette retentissante faille de sécurité militaire, a également accusé The Atlantic, d’avoir "survendu" ses révélations.
Le titre du premier article de la prestigieuse publication lundi, qui avait révélé l’affaire, était intitulé "Le gouvernement Trump m’a envoyé par erreur ses plans de guerre". Le rédacteur en chef de The Atlantic, Jeffrey Goldberg, y racontait avoir été par...
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26/03 - Fuite de plans militaires : "le mépris viscéral" du camp Trump pour l’Europe apparaît au grand jour
Si doutes encore il y avait, doutes il n’y a plus. "L’Europe sait désormais comment l’équipe de Trump parle d’elle dans son dos", titre le New York Times. Un défilé de messages - qui "n’étaient pas destinés à devenir publics", souligne le magazine allemand Focus - envoyés par mégarde à un journaliste de The Atlantic "rend les choses limpides", résume le média américain CNN. C’est désormais écrit "noir sur blanc : le cercle rapproché du président américain nourrit un mépris viscéral" à l’endroit des Européens, que Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, qualifie de "profiteurs", en réponse à un message de J.D. Vance.
Dans cette boucle Signal désormais connue de tous, le vice-président américain s’est dit lasse d’avoir "à sauver une fois encore" l’Europe. Ce, alors même que les échanges portaient initialement sur une frappe à venir au Yemen contre les rebelles Houthis, dans une conversation qui concernait donc "bien plus la politique américaine en matière de protection du commerce maritime et de dissuasion vis-à-vis de l’Iran, que des inquiétudes au sujet d’un soi-disant parasitisme européen vis-à-vis des dépenses militaires américaines", estime le quotidien britannique The Guardian. Avis que J.D. Vance ne semble pas partager.L’animosité de J.D. Vance
Selon ce dernier, les frappes au Yémen profiteraient davantage à l’Europe qu’aux Etats-Unis, pointe...
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26/03 - Christine Angot interroge ChatGPT : une réponse rassurante pour les écrivains
A un moment, presque à la fin de sa Nuit sur commande, comme si elle se rendait compte qu’il était temps de donner le change, ne serait-ce que par politesse envers son éditrice qui a eu cette idée de la collection Ma nuit au musée, et parler un peu, ne serait-ce que pour dire qu’elle n’avait pas passé la nuit au musée, cette idée ne valant pas tripette, prendre la peine de le montrer, avoir le courage de le dire, l’insolence potache de raconter comment elle n’a pas fait le livre qu’elle devait faire, etc., Christine Angot a l’idée de demander à ChatGPT : "Peux-tu m’écrire un livre sur le thème 'Une nuit au musée à la Bourse de commerce' ?"
La réponse du chatbot est instantanée, aussi rassurante pour notre avenir d’écrivain que consternante pour ce que le métier de journaliste va devenir. Cette soupe de lieux communs sous son gratiné culturel, cette efficacité dans le bien-pensum, le convenu, l’universellement correct, et avec cet aplomb dans la certitude d’avoir répondu à la demande et de mériter un 18 sur 20, ça m’a littéralement plié de rire.
J’avais fait une expérience similaire au moment de la sortie de ce gros cafard cybernétique, il y a deux ans : "Quelle relation entre Paul Ricœur et Christophe Donner ?" lui avais-je demandé."L’intérêt de Donner pour la pensée de Ricœur"
La réponse, stupéfiante d’immédiateté, m’avait réjoui. D’abord, un détail, j’étais mort. Je cite : "Christophe Donner (1937-2021) était un écrivain, journaliste et essayiste français, et il était également le gendre de Paul Ricœur. En effet,...
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26/03 - Israël : pourquoi la visite de Jordan Bardella suscite l’embarras
Jordan Bardella, le président du parti français d’extrême droite Rassemblement national, a entamé ce mercredi 26 mars une visite en Israël sans précédent pour sa formation, afin d’assister à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme à l’invitation du gouvernement israélien.
Accompagné par le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, ainsi que par l’ancien député français LR Meyer Habib, Jordan Bardella s’est rendu sur les lieux du massacre du festival Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas dans le sud israélien. Il doit prendre la parole lors d’une grande conférence sur l’antisémitisme qui se tient jeudi à Jérusalem, invitation qui a suscité des remous aussi bien en Israël qu’à l’étranger.Plusieurs désistements
Parmi les réactions, l’intellectuel français Bernard-Henri Lévy, orateur principal de l’événement, a annulé sa venue. Tout comme, d’après le quotidien israélien anglophone Jerusalem Post, le grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis. Selon le Times of Israël, Lord John Mann, conseiller du gouvernement britannique en matière d’antisémitisme, et David Hirsh, militant contre les boycotts antisémites, se sont aussi désistés, ainsi que deux hommes politiques allemands.
En Israël, le député de la Knesset Gilad Kariv a demandé lundi au ministre de la Diaspora d’annuler - sans succès - les invitations adressées aux dirigeants d’extrême droite, "en contradiction directe avec les positions et les politiques des organisations représentatives des communautés...
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26/03 - Attaques contre la science : ce qui se passe aux Etats-Unis nous menace directement
"Les universités, voilà l’ennemi !" Ces propos sont extraits d’un discours de J.D. Vance, vice-président des Etats-Unis, prononcé en 2021 lors d’une convention "nationale conservatrice". Ils entrent en résonance et en parfaite cohérence avec les mesures prises par l’administration Trump depuis son arrivée au pouvoir. Il ne se passe pas un jour depuis lors sans annonce de mesures restrictives contre la science. Ces attaques sont sans précédent aux Etats-Unis, elles affectent gravement les chercheurs et leurs institutions. Elles sont lourdes de conséquences et impactent directement la recherche scientifique mondiale compte tenu de la place prédominante des Etats-Unis. Recherche fondamentale et appliquée sont affectées. Bien sûr, compte tenu des a priori idéologiques de Donald Trump, les recherches environnementales, en santé et en sciences humaines et sociales sont visées. Elles compromettent des projets internationaux, par exemple pour la surveillance météorologique ou microbiologique, et concernent aussi des actions de santé publique.
Les disciples politiques de Trump présents dans notre pays comme ailleurs sont à l’écoute et rêvent d’appliquer des mesures semblables. C’est ce qui se passe déjà en Argentine avec le président Milei et aussi en partie aux Pays-Bas, autre pays de tradition scientifique, du fait de la politique menée par la coalition au pouvoir qui associe droite et extrême droite. Nous pourrions, nous aussi, en être victimes dans les années en venir. Surtout, ces mesures remettent en cause...
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26/03 - À Gaza-ville, des slogans anti-Hamas lors d’une nouvelle manifestation
Alors que l’armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements sur la bande de Gaza, après près de deux mois de trêve, le Hamas a affirmé ce mercredi 26 mars que les otages israéliens qu’il détient toujours pourraient être tués dans ces frappes. Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes, 830 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas publié mercredi.
Mercredi, une nouvelle manifestation pour la paix a rassemblé plusieurs centaines de Palestiniens à Gaza-ville. "Dehors, dehors, dehors, le Hamas dehors !", ont scandé des manifestants
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas avertit que les bombardements israéliens pourraient tuer les otages
⇒ Israël menace d’agir avec "une force maximale" sur de nouvelles zones de Gaza
⇒ Gaza : 142 000 personnes déplacées en une semaine, selon l'ONU
18h10Gaza : 142 000 personnes déplacées en une semaine, selon l'ONU
La reprise des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza a provoqué le déplacement de 142 000 personnes en une semaine, a indiqué mercredi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, s’inquiétant également de stocks d’aide humanitaire qui s’épuisent.
"En seulement une semaine, 142 000 personnes ont été déplacées et ce nombre devrait augmenter", a déclaré Stéphane Dujarric, rappelant que 90 % de la population du petit territoire palestinien avait déjà été déplacée au moins une fois entre le 7 octobre 2023 et l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas en janvier...
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26/03 - Fuite de plans militaires confidentiels : Donald Trump et son équipe tentent de minimiser la bourde
Un simple "pépin", un "journaliste sournois" colportant "des canulars"… L’équipe de Donald Trump, à l’unisson avec les médias acquis à sa cause, a sorti les rames mardi pour tenter de minimiser la fuite de plans militaires divulgués par erreur à Jeffrey Goldberg, le rédacteur en chef de The Atlantic, qui a révélé l’affaire dans un article lundi 24 mars.
Le président américain lui-même a contre-attaqué de manière agressive lors d’un appel téléphonique avec la chaîne NBC, assurant qu’il s’agissait du "seul pépin en deux mois, et au final sans gravité". Il a ensuite déclaré que Jeffrey Goldberg était un "tordu", et a assuré que "tout le monde se fiche" de ce que publie The Atlantic.
Jeffrey Goldberg a révélé avoir été ajouté par erreur à un groupe de discussions des plus hauts responsables américains, où il a eu accès à un projet détaillé concernant des attaques au Yémen, avec des informations sur les cibles et le déroulé de l’opération. Il a aussi reproduit certains échanges hostiles envers les Européens, qualifiés de "profiteurs" au comportement "pathétique" par le ministre de la Défense américain, et accusés par J.D. Vance de profiter de ces opérations militaires américaines."Personne n’a envoyé de plans de guerre"
"Je ne suis pas sûr que cela nécessite une attention particulière", a commenté le chef des Républicains à la Chambre des représentants, Mike Johnson, d’après le New York Times.
"Vous parlez d’un soi-disant journaliste sournois et très discrédité qui a fait profession de colporter des canulars à maintes reprises", a...
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26/03 - Un "cauchemar" en vue : le gouvernement pessimiste sur le budget 2026
Le budget 2026 va être "un cauchemar" à préparer, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas qui prévient que "chacun sera mis à contribution" pour réduire le déficit de "5,4 à 4,6 % du PIB".
"Il va y avoir une grande conférence sur les finances publiques en avril qui va associer tout le monde, car le Premier ministre veut absolument aujourd’hui que ce budget 2026, qui va être un cauchemar tant les difficultés financières sont importantes, soit partagé", a déclaré ce mercredi 26 mars Sophie Primas sur Public Sénat."Situation difficile"
"C’est un budget très difficile. Faire passer le déficit de l’État de 5,4 à 4,6 % du PIB, plus faire face aujourd’hui aux nouveaux challenges qui sont des challenges de réarmement et d’investissement dans notre industrie de la défense, ce sont des difficultés qui s’additionnent", a-t-elle jugé.
Début février, Bercy avait de son côté estimé que le déficit 2026 serait révisé en hausse, par rapport au 4,6 % transmis à Bruxelles, tout en restant sous les 5 %. Pour atteindre cet objectif, "chacun sera mis à contribution", a-t-elle prévenu, sans rentrer dans les détails des économies ou efforts envisagés. "Ce qui est important, c’est que chacun se rende bien compte de la situation difficile dans laquelle nous sommes aujourd’hui", a-t-elle...
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26/03 - Il y a 30 ans, les accords de Schengen entraient en vigueur... et suscitaient quelques réserves
Quelques jours avant la mise en application des accords signés à Schengen en 1985, Jean-Michel Demetz analysait la portée de ce tournant pour la France : "Pour un vieux pays élevé dans la religion des ’frontières naturelles’ et vétilleux sur leur défense, l’événement est historique". Il décrivait la nervosité du ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, quant à la mise en oeuvre de cette nouvelle liberté de circulation et prenait pour exemple l’aéroport de Schipol, "plaque tournante de tous les trafics". Face à ces réticences, il s’interrogeait sur le rôle à venir des frontières pour un continent en pleine mutation : "Avec l’essor continu des échanges en Europe, la frontière peut-elle encore avoir d’autre signification que symbolique ?" En 2025, l’espace Schengen compte 29 membres : 25 des 27 pays de l’Union européenne et 4 états associés.
Dans L’Express du 23 mars 1995L’adieu aux frontières
Sous le portrait de Beatrix, sa reine, le major J. C. Oussoren, de la maréchaussée royale des Pays-Bas, attend avec une placidité toute néerlandaise les renforts. 80 nouveaux agents vont arriver d’ici au 26 mars, jour d’entrée en vigueur de l’accord de Schengen. A cette date, l’officier responsable de l’immigration à Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam, ne sera plus comptable de la seule sécurité des frontières du royaume, mais aussi de celle des 6 autres pays européens qui ont ratifié la convention.
Signée en juin 1985, celle-ci prévoit, en effet, la libre circulation des personnes (toutes nationalités confondues) au sein de l’espace...
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26/03 - Ukraine : Emmanuel Macron affirme que la Russie montre "sa volonté de guerre"
La Russie et l’Ukraine se sont mutuellement accusées, ce mercredi 26 mars, de vouloir faire échouer un accord annoncé la veille par l’intermédiaire des Etats-Unis qui doit déboucher, sous conditions, à une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques. Mercredi matin, les belligérants ont ainsi dénoncé les attaques menées dans la nuit par chaque camp.
Emmanuel Macron a reçu ce mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, avant un nouveau sommet jeudi à Paris consacré à la question ukrainienne.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron affirme que la Russie montre "sa volonté de guerre"
⇒ La France va accorder deux milliards d’euros supplémentaires de soutien militaire à l’Ukraine
⇒ L’Otan prévient que sa réponse à "une attaque contre la Pologne ou tout autre allié" serait "dévastatrice"
20h15Emmanuel Macron affirme qu’il est "beaucoup trop tôt" pour évoquer une levée des sanctions contre Moscou
Emmanuel Macron a affirmé ce mercredi soir qu’il était "beaucoup trop tôt" pour évoquer une levée des sanctions imposées à Moscou après l’invasion de l’Ukraine, expliquant que cela dépendrait "du choix de la Russie à se conformer au droit international".
Evoquant aux côtés de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris les forces que plusieurs pays européens envisagent de déployer en Ukraine en cas d’accord de paix, le président français a assuré avoir une "approche pacifiste". Ces contingents n’iraient "pas sur le front" pour "aller se battre", a-t-il insisté.
19h50Emmanuel Macron...
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26/03 - Psychologues : pourquoi la France reste un cas à part en Europe
Avec Mon soutien psy, qui fête ces jours-ci ses trois ans, la France a mis fin à une anomalie : l’absence totale de remboursement des consultations de psychologues. Mais pour l’instant, seuls les troubles "légers à modérés" (anxiété passagère, symptômes dépressifs, problèmes de sommeil) sont pris en charge. Les psychothérapies recommandées en cas de pathologie psychiatrique avérée, elles, ne bénéficient toujours pas d’un financement de la collectivité quand elles ont lieu avec un professionnel libéral. Un choix étonnant, y compris au regard de ceux faits par beaucoup d’autres pays européens, qui pour la plupart remboursent ces soins.
Ce n’est pas, loin de là, la seule différence entre la France et ses voisins. Statut, durée des études, autonomie par rapport aux médecins, accès direct ou sur prescription : sur bien d’autres points, notre pays se distingue. Chez la plupart de nos voisins, le recours à un accompagnement psychologique ou psychothérapeutique paraît bien plus encadré que dans l’Hexagone, corollaire d’un remboursement souvent élargi par rapport à Mon soutien psy.
De la Belgique aux Pays-Bas en passant par l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, tous les pays couvrent les soins psychologiques pour les troubles légers à modérés. Les autorités belges remboursent par exemple jusqu’à 20 consultations individuelles (12 en France) et un nombre illimité de séances de groupe, avec un reste à charge minimal pour les patients (de 2,50 euros à 11 euros). En Angleterre, 20 séances sont également remboursées...
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26/03 - La Chine est la menace militaire numéro un pour les États-Unis, selon le renseignement américain
Ni la Russie, ni la Corée du Nord : la Chine représente la principale menace pour les intérêts des Etats-Unis au niveau mondial, affirme un rapport des renseignements américains publié mardi 25 mars, selon qui Pékin renforce ses moyens militaires.
D'après ce document intitulé "Evaluation annuelle des menaces" (Annual Threat Assessment), la "pression" de la Chine sur Taïwan - dont elle revendique le territoire - et "les vastes opérations cyber contre des cibles américaines" sont autant d'indicateurs des menaces pesant sur la sécurité des Etats-Unis.
Le rapport, non classifié, fournit un aperçu des "perspectives collectives" des principales agences américaines du renseignement quant aux dangers posés par des pays étrangers et des organisations criminelles.
"La Chine présente la menace militaire la plus complète et la plus forte pour la sécurité nationale" américaine, indique le document publié par les services de la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard. Et d'ajouter : Pékin est "l'acteur le plus à même de menacer les intérêts des Etats-Unis au niveau mondial". Même si, prévient la même source, la Chine est plus "prudente" que d'autres pays examinés dans le rapport, comme la Russie, l'Iran et...
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26/03 - Le vin californien pris en otage dans la guerre commerciale de Donald Trump
A peine le soleil avait-il pointé son nez, que le ciel s’est brusquement assombri au-dessus des vignes bordelaises. Le 13 mars, le tempétueux locataire de la Maison-Blanche a menacé d’instaurer des droits de douane de 200 % sur les vins et autres alcools européens, ripostant à la taxation envisagée par Bruxelles des produits américains comme le whisky. Les vignerons tricolores, pris en étau dans une querelle qui concernait initialement les métaux, sont sur le qui-vive. L’Amérique est leur premier débouché à l’international, soit environ 15 % des volumes exportés.
Mais de l’autre côté de l’Atlantique, l’heure n’est pas à la fête non plus. Donald Trump a affirmé que ces mesures "favoriseraient le secteur du vin et du champagne aux Etats-Unis"… La réalité est en fait plus complexe. Ted Lemon, fondateur avec sa femme, Heidi, du domaine californien Littorai, n’est pas dupe. "On entre dans un monde d’énormes inconnues, et l’inconnue est l’ennemie de l’investissement", argumente-t-il dans un français soigné, hérité de quelques années passées en Bourgogne. Lui qui prévoyait d’acheter une nouvelle propriété et de construire une cave souterraine a mis ses projets sur pause. D’autant que ce manque de visibilité s’ajoute à une santé économique précaire de la filière.Aux Etats-Unis, le marché du vin traverse une période difficile.Pas d’effet de substitution
Les bouteilles de ce producteur de pinot noir et de chardonnay s’affichent, en moyenne, à 90 dollars au détail. D’une manière générale, les vins californiens se situent à des...
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26/03 - Coca-Cola, Tesla, McDo... Ces marques américaines confrontées à la vague anti-Trump en France
"Boycott USA !" : le mot d’ordre prend de l’ampleur ces dernières semaines, du Canada à l’Europe, en réaction à la politique étrangère du président américain Donald Trump. La France n’est pas en reste : deux mois à peine après l’investiture du milliardaire, une enquête Ifop commandée par le site d’information touristique NYC. fr révèle, ce mercredi 26 mars, que la cote de popularité des Etats-Unis auprès des Français est au plus bas depuis 40 ans et que deux sur trois soutiennent le boycott des marques américaines. Fait inédit : ce phénomène "ne serait pas qu’une réaction émotionnelle passagère", et pourrait perdurer dans le temps - transcendant pour la première fois les clivages politiques et sociologiques.Le sentiment d’un "gap" culturel qui s’approfondit
Patriotisme économique, désengagement auprès de l’Ukraine, fin des programmes de promotion de l’égalité, attaques contre la communauté scientifique : en quelques semaines, la nouvelle administration semble être parvenue à saper l’image de l’Amérique et de ses entreprises.
En France, la cote de sympathie envers les Etats-Unis tombe à 25 % - contre 65 % en 2010, sous le mandat de Barack Obama. Un niveau historiquement bas et qui est parvenu à dépasser le score sous l’administration George W. Bush (dont l’invasion de l’Irak en 2003 avait provoqué des dissensions au sein des relations franco-américaines).
Cette dégradation de l’image de l’Amérique va de pair avec le sentiment croissant d’un fossé entre les valeurs françaises et américaines, indique l’étude : seul un...
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26/03 - L’empire Musk : xAI, une intelligence artificielle à son image
L’homme le plus riche du monde est désormais à la tête du Département de l’Efficacité gouvernementale aux Etats-Unis. Mais Elon Musk n’a pas attendu d’intégrer le gouvernement Trump pour exercer une influence partout dans le monde. L’empire qu’il a bâti n’est pas seulement un business. De Tesla à Starlink, ses entreprises sont devenues de véritables acteurs géopolitiques.Episode 3 : xAI, une IA à son image
Chers auditeurs, pour commencer ce troisième épisode, on a retrouvé une lettre ouverte publiée il y a deux ans, presque jour pour jour, le 28 mars 2023. A ce moment-là, le monde entier assiste aux progrès considérables de l’intelligence artificielle générative, et notamment celle de l’entreprise Open AI, baptisée ChatGPT. Dans cette lettre, plus de 1 000 experts et figures de la tech appellent à "une pause d’au moins six mois" dans les recherches sur les systèmes d’IA plus puissants que ChatGPT 4.
La tribune réclame de meilleurs garde-fous pour ne pas que ces logiciels deviennent "dangereux pour l’humanité". Et elle nous questionne : "Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? […] Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, et nous remplacer ?"
Parmi les signataires, il y avait l’homme qui nous intéresse dans cette série. Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, Elon Musk a signé cette tribune. Au même moment, le milliardaire se lance pourtant dans la course à...
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26/03 - Négociations Russie - Etats-Unis : l’art mafieux du deal à la sauce Witkoff
A la veille de l’invasion de l’Irak en 2003, le président George W. Bush ignorait tout du monde musulman et de la Mésopotamie. Le Texan avait ainsi découvert, lors d’une réunion à la Maison-Blanche, la différence entre sunnites et chiites. "Ah bon, je croyais que les Irakiens étaient tous musulmans !", avait-il déclaré. Désigné par Donald Trump pour négocier la paix entre l’Ukraine et la Russie, le magnat de l’immobilier Steve Witkoff a, pour sa part, raconté ses deux récentes visites chez Vladimir Poutine avec une candeur désarmante. Sur le plateau du journaliste – trumpiste et poutiniste – Tucker Carlson, il a détaillé les propos échangés avec ce "type super intelligent" que "l’on peut croire sur parole".
Ainsi, après la tentative d’assassinat contre Trump, "Poutine est allé prier pour son ami [Trump] dans sa chapelle privée", s’est émerveillé Witkoff. "Poutine a aussi commandé à un grand peintre russe un portrait de Trump" pour l’offrir à la Maison-Blanche. Une attention "tellement formidable", selon l’Américain pour qui le maître du Kremlin "n’est pas un mauvais gars". Enfin, il a adopté tous les éléments de langage de Moscou pour légitimer l’invasion de l’Ukraine. Selon lui, les revendications de la Russie sur les quatre provinces occupées – dont il ignore toutefois les noms – sont "légitimes".Steve Witkoff, émissaire spécial des Etats-Unis au Moyen-Orient, s'adresse à la presse devant la Maison Blanche, le 6 mars 2025, à Washington
Multimilliardaire ayant fait fortune dans l’immobilier – comme Trump –, Steve...
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25/03 - Pourquoi Donald Trump n’a rien d’une parenthèse dans l’histoire américaine
Depuis le 20 janvier et le début du second mandat de Trump, la liste des polémiques ne cesse de s’allonger. En l’espace de quelques semaines, les Etats-Unis ont abandonné l’Ukraine au bon vouloir de Vladimir Poutine, menacé de transformer le Canada en un Etat américain comme d’acheter le Groenland, ou encore rebaptisé le golfe du Mexique "golfe d’Amérique"…
Vu d’Europe, l’évolution de la vie politique américaine inquiète autant qu’elle interroge. Longtemps, on a tenté de se rassurer en se disant qu’après huit années de présidence Obama, l’Amérique avait succombé, en 2016, à une pulsion populiste, dangereuse mais passagère. Et la victoire de Joe Biden avait été perçue comme la preuve que nos alliés historiques revenaient à la raison. Mais ce n’était qu’une parenthèse.
Le début de second mandat de Donald Trump dévoile un visage de l’Amérique que les Européens semblent méconnaître. "Vu d’ici, il est difficile d’appréhender l’océan de conservatisme que l’on retrouve entre les côtes Est et Ouest des Etats-Unis, où prévalent les ’bulles progressistes’", remarque l’historienne Agnès Trouillet, maître de conférences à l’université Paris-Nanterre.
Pourtant, un rapide coup d’œil à l’histoire politique américaine permet de mieux appréhender la vague de populisme et de conservatisme qui semble déferler sur l’Amérique depuis 2016. Remise dans une perspective historique plus large, l’élection de Donald Trump n’apparaît que comme l’étape la plus aboutie de nombreuses tentatives, de la part de la frange la plus radicale du Parti républicain de...
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25/03 - Ukraine : les détails de l’accord entre Kiev et Moscou pour faire cesser les hostilités en mer Noire
Les Etats-Unis ont annoncé ce mardi 25 mars que la Russie et l’Ukraine ont accepté de cesser les hostilités en mer Noire, Washington se disant par ailleurs prêt à aider Moscou pour exporter ses produits agricoles et engrais sur les marchés mondiaux.
Chacun des deux pays a accepté d'"assurer la sécurité de la navigation, de supprimer l’usage de la force et d’empêcher l’utilisation de navires commerciaux pour des objectifs militaires en mer Noire", a indiqué la Maison-Blanche dans deux communiqués distincts rendant compte des discussions ces derniers jours avec les Ukrainiens et les Russes en Arabie saoudite.Derrière les accords, la crainte de l’affaiblissement des sanctions
Kiev s’est engagé dans la foulée à "mettre en œuvre" les annonces de Washington des "bonnes mesures" selon le président Volodymyr Zelensky. Les deux pays alliés se sont aussi mis d’accord pour impliquer des pays "tiers" dans la supervision d’une trêve. Les Etats-Unis s’engagent par ailleurs, en ce qui concerne l’Ukraine, à "soutenir les efforts en vue d’échanges de prisonniers, de la libération de civils et du retour d’enfants ukrainiens déplacés de force".
La Russie peut elle compter sur l’appui de la Maison-Blanche pour "rétablir l’accès de la Russie au marché mondial pour les exportations de produits agricoles et d’engrais, réduire les coûts d’assurance maritime et améliorer l’accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ces transactions", un grief majeur de Moscou après les sanctions radicales imposées à la suite de l’invasion de...
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25/03 - Les guerres secrètes du foot français : la "croisade" de Vincent Bolloré, l’erreur d’Emmanuel Macron
Derrière les exploits insolents du PSG, le football français meurt à petit feu. Il n’y a pas que la violence dans les stades, les débordements des entraîneurs, les batailles de chiffonniers des présidents de clubs. L’incendie est aussi financier. Et il ronge le système depuis des années. Dazn, le diffuseur des matchs, menace de ne plus verser à la Ligue de football professionnel (LFP) les millions promis. Et de moins en moins d’amateurs paient pour le championnat. Les pertes cumulées des clubs de Ligue 1 et de ligue 2 atteindraient 1,2 milliard d’euros en fin de saison, d’après les estimations de Jean-Marc Mickeler, le président de la DNCG, le gendarme de la gestion des clubs. Astronomique. Plusieurs clubs cherchent d’urgence un repreneur, sous peine de banqueroute. Pour survivre, le football français va devoir faire le deuil d’un certain train de vie. "Les clubs doivent prendre leurs responsabilités et accepter quelques années plus austères, tout en revoyant de fond en comble leur modèle et leur gouvernance", cadre Marie Barsacq, la ministre des Sports, auprès de L’Express. Qui a tué le football français ? Les suspects sont nombreux et l’avenir incertain.
EPISODE 2 - Le crash du foot français, entre complot et milliard envolé : "Sans le PSG, on est la Roumanie"
Une épaisse fumée noire s’échappe du stade de la Mosson, à Montpellier, le 16 mars. Des supporters furieux ont lancé des fumigènes, dans l’urgence, la préfecture préfère suspendre le match contre Saint-Etienne à la 63e minute. Comme un feu de...
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25/03 - Face à la menace russe, comment l’armée française prépare la guerre de demain
Un ennemi baptisé Mercure, possédant toutes les caractéristiques de l’armée russe, a pris position dans le quart nord-est de la France. Résolu à renforcer les brigades qui se battent contre les soldats français et leurs alliés de l’Otan, il s’apprête à envoyer de nouvelles troupes blindées. Dans un grand bâtiment aux murs défraîchis, des dizaines de militaires français en treillis, les yeux rivés sur leurs écrans, cherchent à les empêcher d’atteindre le front. Pour cela, ils doivent neutraliser la défense antiaérienne adverse, en particulier ses batteries de missiles sol-air Buk de conception soviétique, avant d’utiliser tous les moyens disponibles pour détruire ces renforts.
Cette mission est l’un des scénarios joués sur simulateur, dans le cadre de l'exercice Diodore 25, par une nouvelle entité de l’armée de terre, le Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement (CAPR). Le "PC" de l’exercice est installé dans le camp de Suippes (Marne), que L’Express a visité le 17 mars. Spectaculaire, il voit s’affronter 60 000 militaires dans chaque camp. Le premier est dirigé par le "Corps de réaction rapide-France" (CRR-Fr), l’entité capable de commander une force terrestre pouvant atteindre 120 000 soldats (et qui donne ses missions au CAPR).
Le camp adverse est dirigé par un état-major "rouge", ennemi, joué par un général français et son équipe. "L’exercice se déroule essentiellement sur simulateur les deux premières semaines, explique le général Vincent Tassel, à la tête de la brigade de renseignement....
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25/03 - Turquie : pourquoi le retour de Trump est une bénédiction pour Erdogan
Difficile de faire plus cynique. Au moment même où Recep Tayyip Erdogan donnait l’ordre à ses sbires d’arrêter le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, pour "corruption", le président américain appelait son homologue turc pour lui annoncer qu’il était prêt à lui vendre des chasseurs F-35 de dernière génération, selon Fox News. Et pas un mot, évidemment, sur cette décision inique qui a jeté des millions de citoyens ulcérés dans les rues et pourrait être le dernier clou dans le cercueil de la démocratie turque. Mieux, Donald Trump pourrait inviter son homologue turc à Washington le mois prochain…
Pour Erdogan, le retour de Trump au pouvoir est une bénédiction. Ses coups de boutoir incessants contre les institutions, sa guerre contre les contre-pouvoirs (justice, médias) ont sans doute convaincu le raïs que le moment de frapper était venu. Donald, l’homme qui a refusé de condamner la Russie lors du vote de l'ONU, le 24 février dernier, ne lui donnera pas de leçon de démocratie.Les comptes X d'opposants turcs supprimés
Mieux, il est prêt à l’aider. Le 22 février, Elon Musk, l’homme qui prétend "protéger la liberté d’expression", a supprimé les comptes X de nombreux opposants turcs.
Et l’Europe ? Sa réaction reste en demi-teinte. Les Vingt-Sept espèrent en effet qu’Ankara contribue à maintenir la paix en Ukraine, lorsque les armes se tairont, et s’implique dans la future sécurité européenne.
Il y a de quoi être inquiet pour Ekrem Imamoglu, l’homme qui pouvait battre Erdogan lors de la prochaine élection présidentielle. Les...
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25/03 - Scandale dans l’administration Trump : la nouvelle épine dans le pied de Signal
C’est une publicité dont Signal se serait bien passée. La messagerie chiffrée est au cœur d’un vaste scandale de sécurité aux États-Unis. Non seulement Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, ainsi qu’une vingtaine de personnalités de premier plan de l’administration Trump y ont échangé des informations sensibles, voire pour certaines classifiées, au sujet de frappes militaires au Yémen. Mais ils ont inclus par erreur dans leur groupe un journaliste. Pas n’importe lequel, Jeffrey Goldberg, le rédacteur en chef du prestigieux mensuel américain The Atlantic. Une publication par ailleurs très critique envers la politique MAGA (Make America Great Again). L’article de Goldberg relatant cette bourde, publié lundi 24 mars, restera dans l’histoire. Signal avec, hélas pour elle.
La messagerie préférerait à coup sûr demeurer sous les radars. Ce scandale donne l’impression que son bouclier est poreux alors que son protocole de sécurité n’a pas été compromis. Si Signal protège efficacement les conversations du grand public, elle n’a du reste jamais prétendu avoir la capacité de protéger des secrets d’Etat. Chaque pays dispose de ses propres systèmes spécialisés pour cela.Les risques cyber pour l’organisation
Son succès auprès des politiques et des personnalités éminentes accroît les risques cyber pour l’organisation. Il y a un mois, Google alertait à ce sujet : "La popularité de Signal parmi les cibles communes de surveillance et d’activités d’espionnage - telles que le personnel militaire, les politiciens, les journalistes, les...
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25/03 - Aux Etats-Unis, la mort mystérieuse d’une ancienne procureure qui pose questions
C’est dans la matinée du samedi 22 mars que des policiers ont retrouvé le corps de Jessica Aber, 43 ans, dans une résidence d’Alexandria (en Virginie, aux Etats-Unis), après un signalement. La défunte, qui serait décédée sur place, était une ancienne procureure fédérale de Virginie, bureau connu pour traiter des affaires sensibles. Si ses proches ont évoqué "un problème médical de longue date", rapporte la chaîne CBS, le CV de Jessica Aber - qui a enquêté sur un ex-agent de la CIA, et plusieurs ressortissants russes accusés d’espionnage - laisse place à diverses théories du complot outre-Atlantique.
Jessica Aber avait été nommée procureure fédérale du district Est de Virginie en août 2021, par l’ex-président Joe Biden. Il s’agit d’un bureau important, puisqu’il supervise 300 procureurs et avocats, travaillant sur des affaires liées à la sécurité nationale. Elle avait ensuite démissionné début 2025, lors de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump - une pratique courante aux Etats-Unis, les procureurs étant nommés par les présidents.Des centaines d’affaires criminelles
Selon le Washington Post, au cours de sa carrière, Jessica Aber a supervisé "des centaines d’affaires criminelles allant du terrorisme international, aux meurtres commis par des gangs, en passant par les fuites d’informations classifiées - ainsi qu’un assortiment de questions juridiques concernant les principales agences de renseignement du pays, localisées dans la même région de Virginie."
Elle a notamment supervisé une affaire mettant en cause Asif Rahman, un...
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25/03 - RMC, la ministre et le voile : un débat révélateur, par Anne Rosencher
Le lundi 3 mars, quelque part après 22 heures, je me suis trouvée à écouter l’After foot, le talk-show quotidien consacré au football sur la chaîne de radio RMC. La conversation passait en revue les sujets qui traversent le foot français en ce moment : les déboires financiers de la Ligue 1, le climat d’agressivité à l’encontre des arbitres ou encore la question du sport et du fait religieux. Concernant ce dernier thème, les échanges portaient sur les interruptions de matchs pour permettre la rupture du jeûne aux joueurs musulmans pratiquants, puis sur la question, plus polémique, du voile dans le football féminin.
Depuis 2016, le règlement de la Fédération française de football (FFF) prohibe "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale" lors des matchs. Cette interdiction a été contestée devant la loi, notamment par le collectif des Hijabeuses. Toutefois, en mai 2023, le Conseil d’Etat a validé la décision de la FFF en ces termes : "Les fédérations sportives, chargées d’assurer le bon fonctionnement du service public dont la gestion leur est confiée, peuvent imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues lors des compétitions et manifestations sportives afin de garantir le bon déroulement des matchs et prévenir tout affrontement ou confrontation."Un sujet qui tourmente le débat public
D’un point de vue légal, donc, le sujet n’a guère évolué depuis des mois. Mais il continue de tourmenter fréquemment le débat...
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25/03 - Cocaïne, fraude financière… Les chiffres spectaculaires des douanes françaises en 2024
"Une fois de plus, la douane a répondu présente", a salué Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics, lors de la présentation du bilan annuel des douanes françaises à la Seyne-sur-Mer (Var) ce lundi 24 mars. Alors que la consommation de drogues augmente rapidement en France - l’usage de cocaïne et d’ecstasy a été multiplié par deux en six ans - la police aux frontières a réalisé un nombre de saisies record en 2024.
En tout, plus de 110 tonnes de produits stupéfiants ont ainsi été confisquées par la police des frontières (un chiffre en hausse de 18 % par rapport à 2023), dont environ 21 tonnes de cocaïne (9 tonnes de plus qu’en 2023) et 66 tonnes de cannabis (-5 %). 1,7 tonne d’ecstasy a également été interceptée, un chiffre historique d’après le rapport annuel qui vient d’être publié.
Ces saisies ne concernent que les produits récupérés sur le territoire national. La coopération avec nos principaux partenaires étrangers a en effet permis la confiscation de 33 tonnes de stupéfiants supplémentaires (dont environ 30 tonnes de cocaïne).
Par ailleurs, chaque année, une partie des produits illicites ne sont pas récupérés par la douane mais par les agents de police et de gendarmerie. Nos confrères de l’AFP soulignent qu’en ajoutant les saisies de tous ces services, environ 53,5 tonnes de cocaïne ont été récupérées en 2024. Cela représente une hausse de 130 % par rapport à l’année 2023 lors de laquelle "seulement" 23 tonnes de poudre blanche avaient été saisies.
L’inflexion observée dans ces chiffres...
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25/03 - Pétrole vénézuélien : la stratégie de Donald Trump pour faire pression sur la Chine et l’Inde
Une fois de plus, Donald Trump ressort son arme fétiche. Le président américain, qui a fait de l’imposition de droits de douane l’alpha et l’oméga de sa politique économique, vient de nouveau d’utiliser cet outil. Sa cible ? Le Venezuela, "très hostile" aux Etats-Unis selon le dirigeant. Caracas est accusé par le milliardaire de faciliter la venue "sciemment et sournoisement" de "dizaines de milliers de criminels et autres" en Amérique. Lundi 24 mars, il a donc annoncé depuis le bureau Ovale avoir signé un décret permettant de taxer de manière supplémentaire les produits de l’ensemble des pays qui se fourniraient en pétrole vénézuélien.
Fidèle à sa volonté de laisser planer le doute, Donald Trump a aussi évoqué une mesure similaire concernant les achats de gaz. Mais aucune mention de ce point précis n’a été inscrite dans le texte officiel, publié en ligne par la Maison-Blanche. Dans le détail, les clients se fournissant en pétrole vénézuélien s’exposent donc à 25 % de droits de douane supplémentaires pour toutes les marchandises exportées aux Etats-Unis. Ces taxes pourront "s’ajouter à celles déjà existantes", a promis le dirigeant américain. Art du bluff ou non, le décret ne prévoit pas d’automaticité de ces sanctions : la sanction infligée à chaque acheteur de Caracas sera décidée au cas par cas, à l’appréciation du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio.La Chine, principale cliente de Caracas
Dans tous les cas, le Venezuela va pâtir de ces nouvelles menaces. Le président du pays, Nicolás Maduro, a dénoncé lundi soir...
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25/03 - Compléments alimentaires : trois questions pour comprendre les effets indésirables graves
Cure détox, solution minceur, booster d’immunité ou anti-stress : un Français sur quatre consomme régulièrement des compléments alimentaires. Souvent perçus comme naturels et sans dangers, ils peuvent toutefois être à l’origine d’effets indésirables graves, rappelle l’Anses.
Alors que 37 % des Français pensent à tort que les compléments alimentaires "compensent une mauvaise alimentation" selon le baromètre 2025 de l’esprit critique, l’agence nationale de sécurité sanitaire anime ce mardi 25 mars une table ronde à la Cité des sciences, à Paris, pour "déconstruire les idées reçues sur ces produits".De quoi parle-t-on ?
Présents en force dans les pharmacies, les publicités ou sur internet, les compléments alimentaires sont à la frontière entre alimentation et médicament. Vitamines B, C, D ou oligo-éléments, les Français en raffolent. Depuis 2019, les ventes de compléments alimentaires en officine ont bondi de 56 %, selon un baromètre du lobby des produits de santé sans ordonnance, NèreS.
Toutefois, en général et en l’absence de pathologie, "la couverture des besoins nutritionnels est possible par une alimentation variée et équilibrée dans le cadre d’une vie quotidienne physiquement active", rappelle l’Anses. "La consommation de compléments alimentaires n’est alors pas nécessaire", précise l’agence.
Quelques exceptions cependant pour les populations à risque de carences : femmes enceintes, personnes âgées, ou végétaliens, "qui en excluant toutes les denrées d’origine animale n’ont pas d’apport en vitamine B12", illustre...
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25/03 - "Comment mobiliser un peuple quand on a perdu sa confiance ?" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
L’appel manqué d’Emmanuel Macron
Antoine Laurent, Paris
Le 18 juin 1940, une voix, celle du général de Gaulle, perce l’obscurité et rallume l’espoir d’une France meurtrie. Le 5 mars 2025, Emmanuel Macron prend la parole, mais son appel, aussi justifié soit-il, s’évapore dans l’indifférence. Tel un comédien jouant un peu faux devant une salle vide, il déclame avec emphase, multiplie les effets de manche, mais ne recueille que l’écho creux de son propre verbe. Il alerte sur la menace russe, bien réelle, mais comment mobiliser un peuple quand on a perdu sa confiance ? Sept longues années de renoncements ont effacé son autorité.
La Cour des comptes et les politiques
Bertrand Volpette, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Depuis plus de quarante ans, la présidence de la Cour des comptes a été le plus souvent dévolue à des hommes politiques d’envergure au moins nationale : messieurs Chandernagor, Arpaillange, Joxe, Seguin, Migaud et Moscovici. L’action de l’actuel premier président s’inscrit dans le droit fil de celles de messieurs Seguin et Migaud mais amplifie encore le laminage des délais d’instruction, le formatage des thèmes de contrôle et la faible accessibilité par le citoyen lambda aux rapports publiés – à tel point que des synthèses accompagnatrices sont devenues la règle. D’impératifs indicateurs de performance brident l’action de la juridiction financière et il en résulte que des aspects de la gestion publique dont le contrôle serait particulièrement complexe et chronophage ne sont plus couverts que très...
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25/03 - Terres rares : Bruxelles dévoile 47 projets prioritaires en Europe, dont huit en France
Bruxelles a dévoilé mardi 25 mars 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie.
Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstène dans l’Union européenne, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen. Ils sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet). Le lithium est notamment indispensable pour fabriquer les batteries des véhicules électriques.
"L’Europe dépend actuellement de pays tiers pour de nombreuses matières premières dont elle a particulièrement besoin. Nous devons augmenter notre propre production, diversifier nos approvisionnements externes et constituer des stocks", a déclaré le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, en présentant la liste de 47 projets prioritaires.17 matières premières stratégiques
L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions. Il s’agit en particulier de rouvrir des mines en Europe, tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des...
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25/03 - Le plan secret de Donald Trump pour dynamiter le système monétaire mondial
Pour les Européens, Donald Trump serait imprévisible et versatile : un cow-boy qui, au gré de ses humeurs, menacerait le Vieux Continent de droits de douane prohibitifs : 25 % de taxes supplémentaires sur l’acier et l’aluminium européens exportés aux Etats-Unis depuis le 12 mars, et peut-être 200 %, demain, sur tous les vins et spiritueux. Et si cette guerre commerciale n’était en réalité que le prélude à un plan mûrement réfléchi, qui vise tout simplement à redessiner l’architecture monétaire et financière mondiale ? L’idée paraît folle. Pourtant, elle commence à prendre corps dans les états-majors des grandes banques commerciales et des institutions financières mondiales.
Ces derniers jours, la planète finance n’a qu’une échéance en tête : les accords de Mar-a-Lago, en référence à la résidence de vacances du président américain. Là-bas, sous le soleil de Floride, Donald Trump rêve de tordre le bras à l’Occident pour accoucher d’un nouvel ordre monétaire. L’objectif : affaiblir durablement le dollar pour relancer les exportations américaines, réindustrialiser le pays, réduire le déficit commercial abyssal et en bout de course, restructurer l’énorme endettement public des Etats-Unis. En clair, faire émerger une Amérique compétitive et allégée du gras de sa dette.Un précédent sous Ronald Reagan
Après tout, le pays a déjà, dans le passé, fait plier ses partenaires. Le 22 septembre 1985, dans les salons du Plaza Hotel de New York, Ronald Reagan réussit à convaincre le Japon, l’Allemagne de l’Ouest, la France et la...
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25/03 - Envie de quitter votre emploi ? Cette erreur à ne surtout pas commettre
Tout commence souvent par un témoignage, celui d’un proche, qui évoque un ailleurs : un nouveau métier, une autre entreprise. Bref, une autre vie. Oubliées l’instant d’après ou bien taquines comme une ronce qui s’accroche, ces paroles se muent en idée : dans l’imaginaire, on finit par se projeter. Une hypothèse prudente qui peut cheminer tranquillement vers une conviction quand on se renseigne sur ce métier qui revient en mantra obsessionnel ou sur cette entreprise qui fait sens. Mais bien souvent, on se dit que "ce n’est pas le moment", en invoquant mille raisons de rester. Et pourtant, ces bousculements intérieurs ou extérieurs sont peut-être le signe qu’il est temps de se mettre en marche. Ce mal-être au travail porte un nom : le "maljob", décrit par Valérie Duez-Ruff, auteure de Quitter son job et négocier son départ (Eyrolles, 2025), dont l’un des symptômes est le "désalignement" - perte de sens, des valeurs, désharmonie ou dissonance.
Se poser la question, c’est déjà y répondre. L’accepter comme une réalité qui n’est pas chimérique, c’est avancer. Puis analyser la situation et ne pas faire taire ses propres interrogations, légitimes, afin de pouvoir passer à l’étape suivante. "Parfois, il suffit d’un simple ajustement de poste ou de responsabilités au sein de la même entreprise ou du même groupe", explique l’avocate en droit du travail. Mais dans certaines situations, c’est juste impossible. "Ne vous épuisez pas à vous entêter, vous le paierez cher. Dans ce cas, partez !", conseille-t-elle. Juste avant le...
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25/03 - Agression d’un rabbin à Orléans : sur l’antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon en connaît un rayon
Et si on écoutait enfin Jean-Luc Mélenchon ? "Contentez-vous de ce que je dis, parce qu’à mon avis, je sais parler tout seul", intimait-il le 13 mars sur France Inter. On l’a fait. On l’a lu et on a essayé de comprendre. Sans a priori.
Ce qu’on constate au préalable, c’est que La France insoumise ne peut pas être antisémite. C’est un postulat de départ. Car La France insoumise est de gauche. "Par pitié, lâchez-nous. Nous n’avons rien à voir avec le racisme, et le 22 mars d’ailleurs, nous manifestons contre le racisme", affirmait-il encore sur France Inter. L’antisémitisme y a été largement passé sous silence, le jour même de l’agression du rabbin Arié Engelberg à Orléans ? Qu’importe. La gauche de Mélenchon lutte contre toutes les haines, c’est un point de départ irréfutable.Un "rayon paralysant"
Jean-Luc Mélenchon a défini lui-même, sur son blog, le 16 août 2015, ce procédé rhétorique. Il appelait ça un "rayon paralysant". C’est-à-dire un argument d’autorité "utilisé pour interdire tout débat". Retirons un instant le rayon paralysant et imaginons que Jean-Luc Mélenchon ne soit pas immunisé par principe contre tout stéréotype antisémite, par exemple, celui d’une force tirant les ficelles dans l’ombre. "Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France", écrit Mélenchon sur son blog le 2 juin 2024. Qui faudrait-il voir derrière cette "propagande de l’officialité" ? En 2024, les agressions antisémites représentaient 57 % de l’ensemble des agressions racistes et antireligieuses...
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25/03 - Fuite de plans top-secret : ce que l’on sait de la grosse bourde de l’administration Trump
C’est une erreur digne d’une série politique à suspense. L’administration Trump concentre les critiques ces dernières heures pour avoir divulgué par erreur à un journaliste de The Atlantic des informations sensibles sur les frappes menées par les États-Unis au Yémen contre les rebelles houthis. Détaillée dans la presse lundi 24 mars, la bévue fait les gros titres aux États-Unis, l’opposition démocrate dénonçant une "faille de sécurité opérationnelle" majeure.
"Il semble pour l’instant que la chaîne de messages dont fait état l’article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur", a réagi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes, à propos de ce couac. Si la Maison-Blanche assure encore avoir "la plus grande confiance" vis-à-vis des responsables présents sur le groupe, Donald Trump, lui, a affirmé "ne rien savoir" sur ce dossier.Que s’est-il passé exactement ?
L’affaire est rocambolesque. Comme beaucoup de reporters, Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine américain The Atlantic, détient un compte Signal. Cette messagerie cryptée est un outil de travail pour de nombreux journalistes, qui communiquent souvent avec des sources politiques via ce canal, censé garantir à leurs échanges une certaine confidentialité. Le 11 mars, Jeffrey Goldberg est donc contacté par Mike Waltz, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Rien d’anormal jusque-là. Mais, dans les jours suivants, une étrange invitation se glisse dans sa boîte de réception. Un...
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25/03 - "Made in France" : ces échanges houleux entre patrons… dont il faut se réjouir
Les polytechniciens sont une grande famille… Le 20 mars, sur BFM Business, le patron de Saint-Gobain, Benoit Bazin (X89), fustige "le bras d’honneur à l’industrie française" dont EDF se rendrait coupable en mettant aux enchères les tarifs de l’électricité destinée aux usines. Pour Luc Rémont (X88), c’est le coup de grâce.
Congédié dès le lendemain par Emmanuel Macron, le PDG de l’énergéticien règle ses comptes dans Le Figaro : "EDF n’a pas de leçon de patriotisme industriel à recevoir, en particulier de la part d’une entreprise qui vit depuis des décennies de politiques publiques à la rénovation et à l’efficacité énergétiques." Un clash à haute altitude. Qui n’est pas sans rappeler celui auquel Bernard Arnault et Michel-Edouard Leclerc se livrent depuis quelques semaines, le second ayant reproché au premier, qui critiquait la pression fiscale sur les grands groupes, de faire du "chantage" à la délocalisation.
On ne saurait trop se réjouir de ces joutes entre dirigeants : la recomposition trumpiste du commerce mondial oblige à repenser la question du "made in France", et des leviers pour le conforter. La parole patronale, aussi diverse soit-elle, est pleinement légitime ici. Mieux, elle comble un vide : celui d’un discours politique démonétisé dans l’opinion depuis la dissolution. La cote des partis s’effondre, celle des entreprises, perçues comme des îlots de rationalité, monte en flèche. Jusqu’à envoyer un PDG à l’Elysée ? Il y a pire comme scénario pour...
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25/03 - Déserts médicaux : l’appel de médecins et de maires contre une proposition de loi "simpliste et démagogique"
Depuis plusieurs années, les difficultés d’accès aux soins sont au cœur des préoccupations de la population française. Tandis que la problématique s’exacerbe, la tentation se fait de plus en plus grande de céder aux mesures démagogiques mises en avant par certains politiques. C’est pourquoi nous, étudiants en médecine, internes et médecins, tenons à rappeler qu’il n’existe pas de solution simpliste à un problème complexe.
Les difficultés actuelles ont une origine multifactorielle. La démographie médicale reste fortement impactée par le numerus clausus instauré dans les années 1970, et ayant atteint son paroxysme dans les années 1990, limitant drastiquement le nombre de médecins formés et donc l’offre de soins. La croissance démographique de la population, associée à son vieillissement et à une augmentation des pathologies chroniques, a décuplé les besoins de santé. La conclusion de cette équation est simple : l’offre de soin médicale est aujourd’hui insuffisante pour faire face à la demande de soins, en particulier en médecine ambulatoire, du fait de la diminution marquée de l’exercice libéral.
L’effondrement de l’exercice libéral aura comme conséquence le débordement de l’hôpital
Malgré ces données, les attaques contre la médecine libérale se multiplient. Le système de santé repose pourtant sur deux jambes : la médecine de ville, majoritairement libérale, axée sur le premier et second recours, et l’hôpital, dont l’expertise est tournée vers le second voire troisième recours. L’effondrement de l’exercice libéral aura comme...
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25/03 - Livres : ces deux polars qui vont animer les prochaines semaines
James Ellroy, Arnaldur Indridason, Deon Meyer, Paula Hawkins, Leyle Adenle, Valerio Varesi, Attica Locke, Eva Björg Ægisdóttir, Alask Nore, Cédric Sire, Harold Cobert, Nicolas Lebel, Caryl Férey, Niko Tackian, Bernard Minier, Marc Levy, Olivier Norek, Franck Thilliez, Céline Denjean… font partie des 125 invités au festival Quais du polar, à Lyon, du 4 au 6 avril, et vont, assurément, avoir droit aux honneurs de la presse. Pour notre part, nous avons choisi deux auteurs moins connus, mais tout aussi méritants.
Ainsi du Belge Jérémie Claes qui, après, L’Horloger en 2024, enchante ses lecteurs avec Commandant Solane (EHO), un polar sociétal et humaniste, en prise avec la tragédie des réfugiés et la progression de l’extrême droite dans les Alpes-Maritimes. Claes n’y va pas de main morte : 42 cadavres calcinés viennent s’échouer sur la plage de Cannes-La Bocca, tandis qu’un groupuscule identitaire, créé par la députée du coin, nièce d’une certaine Marie-Louise Prigent, présidente du Rassemblement patriotique, multiplie les commandos contre les homos, les migrants, les plannings familiaux, etc. Mais sa gouaille, ses personnages - Bernard Solane, flic anar à la retraite et à l’appétit féroce, Victor Daumergue, son ami et ancien chef, Jasmine, l’activiste de Breil-sur-Roya, le jeune Moussa, seul migrant rescapé - et ses rebondissements sont des plus délectables, il est vrai que Claes est aussi caviste. On navigue ainsi de Cannes à Nice, de la vallée de la Roya à Vintimille et à Gourdon (le village de la grand-mère...
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25/03 - L’Ukraine et la Russie vont cesser les hostilités en mer Noire
La Russie et l’Ukraine s’engagent à cesser les hostilités en mer Noire, a annoncé ce mardi 25 mars la Maison-Blanche dans deux communiqués distincts rendant compte des discussions de groupes de travail en Arabie saoudite.
Chacun des deux pays a accepté d'"assurer la sécurité de la navigation, de supprimer l’usage de la force et d’empêcher l’utilisation de navires commerciaux pour des objectifs militaires en mer Noire", a indiqué la Maison-Blanche dans deux communiqués distincts.
Les infos à retenir
⇒ L’Ukraine et la Russie vont cesser les hostilités en mer Noire
⇒ L’Ukraine "mettra en oeuvre" les accords annoncés par Washington, affirme Volodymyr Zelensky
⇒ Emmanuel Macron recevra Volodymyr Zelensky mercredi soir pour préparer le sommet sur la sécurité de jeudi
20h05La trêve sur les frappes contre l'énergie discutée avec Washington concerne les raffineries, gazoducs et centrales
Le Kremlin a indiqué ce mardi que la trêve dans les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine et en Russie, discutée lors de pourparlers avec les Etats-Unis, concernait notamment les raffineries, les gazoducs et les centrales électriques.
La présidence russe a précisé dans un communiqué qu'"en cas de violation du moratoire par l'une des parties, l'autre partie peut se considérer comme libérée de l'obligation de le respecter". Cette trêve avait été annoncée la semaine dernière par les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump mais jamais réellement appliquée, Kiev et Moscou s'accusant mutuellement de poursuivre les...
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25/03 - A Dubaï, bientôt la fin de l’impunité pour les narcotrafiquants français ?
Voilà déjà deux ans qu’il filait entre les doigts des enquêteurs français. Mehdi Charafa, un délinquant impliqué dans des affaires de narcotrafic et de blanchiment d’argent, était réfugié à Dubaï. Il a finalement été "remis à la France, le 18 février dernier", selon une source proche du dossier au ministère de la Justice. L’extradition de cette "cible prioritaire", selon les mots du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, est loin d’être anodine. Alors que de tels transferts sont permis par l’accord signé sur le sujet entre la France et les Emirats arabes unis (EAU) depuis 2007, "il s’agit de la première extradition contrainte, sans consentement de l’accusé, entre Dubaï et la France depuis 2021", rappelle cette même source.
Les sollicitations, pourtant, affluent. Depuis le début des années 2010, Dubaï, ce petit émirat bordé par le golfe Persique, où le thermomètre descend rarement au-dessous de 25 °C et où de nombreux avantages fiscaux permettent aux investisseurs de placer discrètement leur argent, séduit les criminels du monde entier. A commencer par les têtes de réseaux du narcotrafic hexagonal : dans son rapport rendu en mai 2024, la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France rappelait que 17 des 34 procédures extraditionnelles en cours avec les EAU avaient trait à des personnes recherchées pour infraction à la législation contre les stupéfiants.
De quoi solliciter la visite de Gérald Darmanin, qui a soumis fin janvier à ses homologues émiriens une liste de 27 noms de ressortissants...
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25/03 - Gaza : le président israélien "choqué" par le fait que les otages ne soient plus une priorité
Israël multiplie les initiatives militaires au Proche-Orient. Une semaine après avoir repris ses frappes sur la bande de Gaza, l’État hébreu a aussi mené ces dernières heures des raids aériens au Liban et en Syrie, en dépit de l’appel de l’Union européenne à éviter de tels bombardements. L’armée israélienne a poursuivi lundi 24 mars ses opérations terrestres dans l’enclave palestinienne, notamment au sein de la ville de Rafah, au sud. L’objectif est selon elle de "démanteler les infrastructures terroristes et d’éliminer les terroristes dans la région".
Alors que de nombreux Gazaouis ont été tués dans les frappes sur le petit territoire palestinien ces derniers jours, le ministère israélien de la Défense a annoncé la création d’une administration dédiée au "départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers". La semaine passée, Israël avait menacé de s’emparer de la région si le Hamas, responsable du massacre de plus de 1 200 personnes sur le sol hébreu le 7 octobre 2023, n’acceptait pas de libérer les derniers otages qu’il retient.
Les infos à retenir
⇒ Le président israélien "choqué" par le fait que les otages ne soient plus une priorité
⇒ Nouvelles frappes d’Israël sur Gaza, le Liban et la Syrie
⇒ Israël : Netanyahou annonce lancer des entretiens pour remplacer le chef du Shin Bet
18h00Israël : Netanyahou annonce lancer des entretiens pour remplacer le chef du Shin Bet
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé ce mardi lancer à partir de mercredi des entretiens pour remplacer le chef du Shin...
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25/03 - Divisées par deux en un an, les ventes de Tesla en chute libre en Europe
Les ventes de Tesla ont dégringolé en Europe depuis le début de l’année, du fait possiblement du comportement de son patron Elon Musk, mais aussi de la modernisation de sa gamme.
Les immatriculations de Tesla ont baissé de 49 % sur un an aux mois de janvier et février dans l’Union européenne (UE), retombant à 19 046 véhicules et 1,1 % de part de marché, selon les chiffres publiés mardi 25 mars par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Les immatriculations de véhicules à moteur électriques, la spécialité de la marque américaine, ont pourtant progressé dans l’ensemble de 28,4 % sur la même période dans l’UE, à 255 489 véhicules et 15,2 % du marché.
Sur le seul mois de février, les ventes ont reculé de 47,1 % pour Tesla mais avec une part de marché en légère amélioration à 1,4 %, soit plus ou moins le niveau de Jeep, et moins que le Chinois SAIC, avec ses hybrides et électriques vendues sous marque MG.Un effet Musk
Les ventes de la marque d’Elon Musk sont freinées par ses prises de position aux côtés du président américain Donald Trump. "Beaucoup de gens ne sont pas alignés avec ses positions", a commenté à l’AFP Matthieu Noël, analyste chez Roland Berger. Mais il est encore difficile de dire à ce stade si "ça a un vrai impact sur la marque ou si c’est temporaire".
De manière plus classique, la marque affronte avec sa gamme vieillissante une rafale de nouveaux modèles électriques de ses concurrents, européens comme asiatiques. Tesla, qui a participé à créer le marché de la voiture électrique, "ne...
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25/03 - "Tes eureilles", "la gore Montpernesse"… La folle histoire de la "bonne prononciation"
Nous sommes au XVIe siècle. Dans les plus hautes sphères de la société, rien n’est plus chic, concernant le chiffre trois, que de dire "troué" et non [troa], comme aujourd’hui. Eh oui ! C’est que, de tout temps, la "bonne" prononciation a été affaire de conventions. J’en veux pour preuve le formidable ouvrage Paris-Babel (1), que le linguiste Gilles Siouffi, professeur à la Sorbonne, a consacré à l’histoire des langues parlées dans la capitale. J’y ai puisé la plupart des illustrations qui suivent :
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– Du XIIe au XVIIe siècle, une querelle passionnée oppose deux camps à propos de la bonne manière d’articuler certains mots. Faut-il dire doleur ou douleur, doumage ou domage, Thoumas ou Thomas, torner ou tourner ? La dispute enflamme "ouistes" et "non-ouistes", avant que l’on ne finisse par trancher, le plus souvent au petit bounheur la chance…
– Au XVIe siècle, chez les aristocrates de la capitale, les "a" ont tendance à se transformer en "e". On peut ainsi entendre "Mon meri est à Péris" au lieu de "mon mari est à Paris" tandis que certains "r" sont escamotés. "Ma mère" cède la place à "ma mèse".
– Alors que, à la fin du Moyen Age, "qu" se prononçait toujours [k] (comme dans "quatre"), certains grammairiens du XVIe décident de modifier la règle en imposant [kw], comme dans "quatuor". Mais attention, seulement devant les voyelles "a" et "o" (sinon, ce serait trop simple). D’où la distinction actuelle entre "quenouille" et "aquatique",...
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25/03 - Manifestations en Turquie : pourquoi l’avenir du pays se joue maintenant
Un cercueil, symbolisant la démocratie turque, porté par des manifestants. C’est l’image, récurrente, des protestations qui rassemblent des centaines de milliers de Turcs depuis l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal rival du président islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan, le 19 mars, sur des accusations de "fraudes" et de "corruption". A Istanbul, mais aussi dans d’autres villes du pays, y compris les plus conservatrices, des Turcs révoltés et inquiets se mobilisent pour empêcher que le pays ne bascule définitivement dans l’autoritarisme.
Dimanche 23 mars, le jour même de son incarcération, Ekrem Imamoglu devait être désigné candidat du principal parti d’opposition, le CHP, laïque et nationaliste, à l’élection présidentielle. Le scrutin n’est prévu qu’en 2028, mais cette nomination visait à le protéger des procédures judiciaires qui se multipliaient à son encontre, alors qu’il est considéré dans les enquêtes d’opinion comme le seul capable de battre Erdogan dans les urnes. "Si l’on ne fait rien maintenant, nous ne pourrons plus revenir en arrière, les élections n’auront plus aucun sens et nous deviendrons une dictature", s’inquiète Ahmet, un ingénieur de 42 ans, venu protester devant la mairie d’Istanbul à l’appel de l’opposition qui y convoque ses troupes chaque soir. "Le pouvoir est dans une dérive autoritaire complète, mais si Erdogan se rêve en Poutine turc, il doit se rappeler que la Turquie n’est pas la Russie, qu’il s’agisse de l’économie ou de la société", souligne Berk Esen,...
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25/03 - Laurent Wauquiez - Bruno Retailleau : tout cela risque de mal finir
François Bayrou réprime un haussement d’épaules. Ce 12 février 2025, Bruno Retailleau se lance à l’assaut de la forteresse Les Républicains (LR), longtemps promise à Laurent Wauquiez. Le Premier ministre laisse faire. Lui, président du Modem, serait mal inspiré de faire la leçon au locataire de Beauvau. Ne voulait-il pas nommer en décembre les chefs de partis au gouvernement ? Il préfère diriger un exécutif fort, quitte à perdre en autorité. Le voilà servi. Peut-être arrive-t-il au chef du gouvernement de regretter son choix. Car la campagne interne des Républicains (LR) apparaît chaque jour un peu plus pour ce qu’elle est : une bombe à fragmentation, qui menace aussi bien la fragile coalition qu’un parti convalescent.
"Responsabilité." LR a répété ad nauseam ce mot en septembre pour justifier son retour aux affaires. Cet autoproclamé "parti de gouvernement" - il s’accroche à son passé glorieux comme à un doudou - devait prendre les manettes pour ne pas laisser le pays aux mains du Nouveau Front populaire (NFP). LR voulait se tenir à distance d’un macronisme à l’agonie ? Le parti a adopté une habile rhétorique sacrificielle pour justifier son changement de pied, qui lui a permis de retrouver le regard des Français.Vie politique en otage
Las, la guerre intestine dilue ces déclarations d’intention. Le patron des députés LR Laurent Wauquiez pilonne François Bayrou et Emmanuel Macron pour mieux affaiblir Bruno Retailleau. En fustigeant "l’immobilisme" du Premier ministre, il interroge la légitimité de la présence...
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25/03 - Tara Varma : "Pour Donald Trump, le recours à la force militaire est une forme de faiblesse"
Purges dans les administrations fédérales, détricotage des contre-pouvoirs et brutalisation des alliés : Washington connaît des bouleversements majeurs depuis que Donald Trump s’est réinstallé à la Maison-Blanche, fin janvier. Le républicain, résolu à prendre sa revanche et ne plus être freiné dans ses élans, met considérablement à mal le lien transatlantique. Pour ce sixième épisode de L’Etat-Major, Clément Daniez reçoit Tara Varma, chercheuse française détachée au groupe de réflexion Brookings, au cœur de la tornade géopolitique en cours, à Washington. Cette spécialiste des relations internationales dresse un tableau sombre, qui contraint les Européens à revoir leurs priorités.
Cet épisode sonne différemment des précédents. Il a été enregistré en public, mi-mars, à l’occasion d’un grand rendez-vous géopolitique, le Paris Defense and Strategy Forum, dont L’Express était partenaire.
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Cet épisode a été écrit et présenté par Clément Daniez et réalisé par Jules Krot.
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Pour aller plus loin :
L’abandon de l’Europe par l’Amérique aura des conséquences historiques, par Thibault Muzergues
Guerre en Ukraine : la folle semaine des états-majors pour réarmer l’Europe
"Donald Trump signe la fin de l’idée de l’Occident" : les sombres prévisions d’Ivan...
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25/03 - L’empire Musk : comment Tesla est devenue la victime de son propre patron
L’homme le plus riche du monde est désormais à la tête du Département de l’Efficacité gouvernementale aux Etats-Unis. Mais Elon Musk n’a pas attendu d’intégrer le gouvernement Trump pour exercer une influence partout dans le monde. L’empire qu’il a bâti n’est pas seulement un business. De Tesla à Starlink, ses entreprises sont devenues de véritables acteurs géopolitiques.Episode 2 : Tesla, la sortie de route
Nous ne sommes pas à un meeting de Donald Trump en 2025 mais à la présentation du nouveau modèle de Tesla… en 2012.
Dans la tech américaine, on adore présenter ses produits lors de ce qu’on appelle des keynote. Devant une foule déjà conquise, les nouveautés sont exposées et toutes les qualités de l’entreprise sont vantées. Une méthode popularisée par Steve Jobs, le créateur d’Apple, dans les années 2000, et adoptée par Elon Musk. A l’époque, il veut prouver que miser sur la voiture électrique est un pari gagnant.
Depuis qu’il s’est lancé dans l’aventure Tesla en 2004, Elon Musk multiplie les présentations de ce type. Démonstrations techniques, show sur scène, promesses de nouvelles innovations… Longtemps, ces images étaient celles que le grand public associait à Elon Musk… jusqu’à son rapprochement avec Donald Trump. Désormais sur le devant de la scène politique mondiale, le pionnier des voitures électriques pourrait bien voir son empire vaciller.
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"L’empire Musk" est...
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25/03 - "Mon père m’a demandé de raconter…" : le livre qui relance la thèse de l’assassinat de Robert Boulin
Attention, affaire radioactive. Dans le livre Braqueur, mercenaire, aventurier (Nouveau Monde), publié ce 26 mars, Jean-Louis Rizza raconte ses aventures mêlant petits larcins, gros braquages et… secrets d’Etat. L’ancien de la French Connection entend faire des révélations sur l’une des affaires les plus mystérieuses de la Ve République. Officiellement, Robert Boulin, ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing, s’est suicidé dans une mare de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979, affaibli par une affaire d’escroquerie immobilière. Rizza affirme qu’il a été assassiné, comme le supputent plusieurs enquêtes depuis vingt ans. S’il n’a pas assisté aux faits, il assure connaître l’un des auteurs : Gilbert Molina, ancien de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), groupe terroriste opposé à l’indépendance de l’Algérie. Son nom n’avait jusque-là jamais circulé.
Le père de Jean-Louis, Joseph, dit "Jo" Rizza, personnage clé des nostalgiques de l’Algérie française sur la Côte d'Azur, lui aurait fait cette confidence. "Avant sa mort, il m’a demandé de raconter, explique Jean-Louis Rizza. J’ai besoin de me libérer de tout ce que j’ai fait pour lui." "Ce travail est le fruit d’un an de discussions et de vérifications", décrit le journaliste d’investigation Frédéric Ploquin, ex-grand reporter à Marianne et plume du livre."Il lui a donné un coup de marteau"
Jo Rizza, décédé en 2014, était une figure du grand banditisme, l’un des chefs des commandos Delta, le bras armé de l’OAS. L’organisation a revendiqué plusieurs attentats à...
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24/03 - Le blocus, cette option que la Chine envisage pour prendre le contrôle de Taïwan
Selon les informations du Wall Street Journal (WSJ), les forces armées chinoises mettent en place depuis des années une stratégie qui permettrait de prendre le contrôle de l’île de Taïwan. Le tout, sans affrontement direct entre les troupes. Cette stratégie, selon le journal, consisterait à encercler l’île et la couper du monde, afin de "l’étrangler jusqu’à la soumission".
Si l’armée chinoise a été agrandie et modernisée sous la présidence de Xi Jinping, elle n’a encore jamais été soumise à un véritable conflit armé. La plupart des experts estiment que les forces armées chinoises ne sont pas prêtes pour une invasion amphibie à travers le détroit de Taïwan, large de 177 kilomètres, rendu difficilement navigable par des conditions maritimes difficiles, des falaises et des marécages qui compliqueraient un débarquement. "De plus, les systèmes de missiles antinavires taïwanais, certains fournis par les Etats-Unis, constituent un important facteur de dissuasion", pointe le WSJ.
Un blocus ne présenterait pas ces difficultés. L’armée a d’ailleurs déjà montré à plusieurs reprises qu’elle en était capable, en encerclant l’île de ses navires. "Plus la Chine se prépare, plus le risque augmente que Pékin décide de passer sans préavis des manœuvres militaires à la guerre", juge-t-il désormais.Des simulations inquiétantes déjà en cours
Différentes stratégies auraient ainsi été imaginées par le Pentagone américain, les experts internationaux ainsi que l'exécutif taïwanais, dont la présidente aurait récemment présidé des simulations grâce...
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24/03 - Que sait-on du projet de deal économique entre Donald Trump et Keir Starmer ?
Le Royaume-Uni est sur le point de signer un accord économique avec les Etats-Unis de Donald Trump, alors que ce dernier multiplie les annonces hostiles de hausse des taxes visant les produits du Canada, de la Chine ou encore de l’Union Européenne. Lors d’un appel dimanche 23 mars, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président américain ont discuté des "progrès" en vue d’un deal économique entre les deux pays, a annoncé le 10 Downing Street.
Depuis sa sortie de l’Union européenne, effective au 1er janvier 2021, Londres rêve d’un accord commercial avec son grand allié, ce qui lui permettrait d’échapper aux droits de douane américains qui visent de nombreux pays européens. Il le touche désormais du doigt. "Le Royaume-Uni travaille avec les Etats-Unis sur un accord de prospérité économique, en s’appuyant sur nos forces communes et notre engagement en faveur de la sécurité économique", a précisé un porte-parole du Premier ministre, évoquant une "brève discussion" sans donner davantage de détail.Un accord centré sur le secteur de la technologie
Donald Trump avait attisé les espoirs britanniques dès le mois dernier, lors d’une visite de Keir Starmer, assurant que les Etats-Unis et le Royaume-Uni allaient conclure "un véritable accord commercial dans lequel les droits de douane ne seraient pas nécessaires". En vérité, les négociations avec les Etats-Unis concerneraient "moins un accord de libre-échange à part entière qu’un accord couvrant uniquement certains secteurs", détaille aujourd’hui le...
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24/03 - Un journaliste a reçu par erreur des informations ultra-confidentielles de la Maison-Blanche
La Maison-Blanche a confirmé lundi que le rédacteur en chef du magazine The Atlantic avait été inclus par erreur dans un groupe de discussion ultra-confidentiel de hauts responsables américains, consacré à des frappes contre les Houthis. Cette révélation constitue sans doute l’une des failles de sécurité les plus retentissantes de l'histoire militaire américaine récente. "Il semble pour l'instant que la chaîne de messages dont fait état l'article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur", a indiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Brian Hugues.
Plus tôt lundi, le journaliste Jeffrey Goldberg a révélé dans un long article avoir reçu à l'avance, via la messagerie Signal, le plan d'attaque détaillé des raids menés le 15 mars par les Américains contre ce groupe de rebelles du Yémen. "Le ministre de la Défense Peter Hegseth m'avait envoyé le plan d'attaque" deux heures avant que les frappes ne commencent, y compris "des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires", écrit Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du prestigieux magazine The Atlantic.
Le journaliste explique que tout a commencé avec une prise de contact le 11 mars émanant du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Mike Waltz, via l'application de messagerie Signal, très prisée des reporters et des responsables politiques à cause de la confidentialité qu'elle promet. Suit, deux jours plus tard, un message évoquant une "coordination" de l'action contre les Houthis,...
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24/03 - "L’épiscopat fricote avec l’extrême droite" : au RN, le chemin de l’évangélisation
Il y a plusieurs demeures dans la maison du Père. L’extrême y est désormais accueillie. En ce début 2023, Pierre Meurin, député Rassemblement national du Gard, pousse la porte de l’évêché de Nîmes. Il est accueilli par Mgr Nicolas Brouwet, désireux d’échanger avec lui sur les questions bioéthiques. Les autres parlementaires du Gard, pour la plupart frontistes, ont reçu la même invitation.
L’initiative n’est pas isolée. 24 mars 2023, à quelques centaines de kilomètres. Un autre évêque, un autre élu. Christophe Bentz, député de la Marne, est reçu par Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres. L’ecclésiastique, qui souhaitait s’entretenir sur le projet de loi fin de vie, est à l’origine de la rencontre.
Les deux élus sont catholiques pratiquants, les rencontres font sens. Mais les démarchés ne sont pas tous dévots. Dès son élection, en 2022, Alexandra Masson, élue dans les Alpes-Maritimes, est sollicitée par un évêque francilien pour un déjeuner au diocèse. Surprise, celle qui ne fait pas tout à fait partie des adeptes de la génuflexion accepte. L’homme d’église l’interroge : "Quelle est votre position sur la fin de vie ? Que pensez-vous de l’évolution de la société ? De la montée de l’islam dans les quartiers ?" Les agapes se passent bien. Fin mars 2023, elle décorera de la médaille de l’Assemblée nationale Mgr David, archevêque de Monaco, et Mgr Geley, vicaire général de la ville de Nice.Un lobbying de l’Eglise
Il arrive à Sébastien Chenu, député du Nord, d’échanger avec l’évêque de Cambrai. Ensemble, ils se penchent sur des...
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24/03 - Votation citoyenne à Paris : de la com déguisée en charabia participatif, par Eric Chol
Ce devait être l’alpha et l’oméga du renouveau démocratique. La botte secrète d’Anne Hidalgo pour montrer l’exemple à suivre. "Donner son avis, réagir, proposer font partie de la culture parisienne. Ville-monde, Paris est une ville où le débat et la participation citoyenne sont omniprésents", peut-on lire dans la bible rédigée par les évangélistes de l’Hôtel de ville.
Patatras, la démocratie participative, puisque c’est d’elle qu'il s’agit, a oublié les citoyens au bord de la route. C’est la seule conclusion à tirer du taux de participation famélique (4,06 %) de la dernière "votation" proposée le 23 mars aux habitants de la capitale, auxquels on demandait de se prononcer sur la végétalisation et la piétonnisation de 500 rues de la Ville Lumière. Ses responsables, eux, préfèrent s’attarder sur le beau résultat obtenu à l’occasion de ce scrutin, avec 66 % de bulletins favorables au projet.L'échec de cette stratégie participative
Mais avec une abstention record de 96 %, ils devraient surtout s’interroger sur l’échec de cette stratégie participative… Les deux précédentes consultations de 2023 et 2024 (portant sur les trottinettes en libre-service et sur la tarification spécifique pour le stationnement des SUV) n’avaient guère fait mieux, attirant moins de 10 % des électeurs, qui, échaudés sans doute par le manque d’efficacité de leur vote, ont décidé cette fois-ci de bouder l’initiative de la ville. Une réaction qui n’étonne guère Paul Cébille, analyste politique et spécialiste du référendum : selon lui, ce scrutin "a plus...
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24/03 - Droit du sol : la France est-elle plus souple ou plus stricte que ses voisins ?
"Trop souple", "aberration", "stricte"… Tant de mots dans le débat public pour désigner le droit du sol en France. Mais qu’en est-il réellement, en comparaison avec nos voisins italien, espagnol ou allemand ? Pour attribuer sa nationalité, la France utilisait historiquement le droit du sang. Mais le contexte du XIXe siècle où le pays voulait absolument que toutes les personnes sur son territoire participent aux guerres et intègrent son armée a fait entrer dans la loi française un nouveau concept : le droit du sol.
Aujourd’hui, la France utilise donc "un mélange droit du sol et droit du sang", note Virginie Guiraudon, spécialiste des migrations européennes. Ce système a justement inspiré nombre de pays européens dans les années 1980, mais certains, comme la Suisse, s’en sont considérablement éloignés.
La question des naturalisations est tout aussi importante. La France en a enregistré 39 721 en 2023, soit le niveau le plus bas du XXIe siècle. La politique de la France est "de plus en plus restrictive", poursuit Virginie Guiraudon, qui voit ici une tendance européenne. Son analyse est à retrouver dans notre long format, à regarder sur notre site, et tous nos réseaux...
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24/03 - Assassinat de Krim Belkacem : révélations sur un "crime d’Etat" qui hante l’Algérie
C’est un document exceptionnel que publie le journaliste algérien Farid Alilat, expulsé de son propre pays il y a un an. Dans Un crime d’Etat (Plon), cet enquêteur chevronné, déjà auteur d’une biographie très informée de Bouteflika, fait des révélations fracassantes sur l’assassinat de Krim Belkacem, en octobre 1970, dans la chambre 1414 de l’hôtel Intercontinental de Francfort. Opposant au régime, celui-ci incarnait une Algérie démocratique et libérale. Farid Alilat s’appuie sur les archives inédites de la police et de la justice allemandes pour briser l’omerta autour de cette affaire que les hiérarques algériens sont parvenus à étouffer jusqu’à aujourd’hui. Un livre édifiant.
L’Express : Vous êtes né dans l’Algérie indépendante. Que représentait pour vous Krim Belkacem ?
Farid Alilat : Comme beaucoup d’Algériens, Krim Belkacem symbolise la lutte contre le colonialisme, le sacrifice pour une Algérie indépendante, une république démocratique, plurielle et multiculturelle. Krim Belkacem comme Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’Hidi ou encore Hocine Aït Ahmed sont des icônes de cette révolution qui mit un terme à cent trente-deux ans de présence française en Algérie. Dans les manuels scolaires, dans le récit national officiel, on enseigne peu de choses sur ces hommes élevés au rang de mythes intouchables.
Quelle était la thèse la plus répandue en Algérie sur sa mort ?
Selon la thèse officielle, Krim Belkacem est mort assassiné en Allemagne. Elle s’arrête ici, cette thèse. On ne dit pas comment il a été tué, par qui, pour quelles...
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24/03 - Ces jeunes de province qui arrêtent leurs études faute de logement : "J’ai failli repartir dans mon village d’Ariège"
En 2021, Amandine Simard se connecte à la plateforme Parcoursup le cœur battant. La lycéenne de terminale découvre qu’elle est admise au très sélectif "cycle pluridisciplinaire d’études supérieures" d’Henri IV. "Passé la joie de voir mon premier vœu exaucé, s’est vite posée la question de savoir où j’allais habiter. Je ne m’attendais pas au parcours du combattant qui allait suivre !" raconte la jeune fille qui a grandi dans une commune rurale de l’Ariège. La première année, son statut de boursière ne lui permet pas pour autant de décrocher un logement du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous). Elle finit par trouver un studio de 16 mètres carrés et finance son loyer mensuel de 700 euros grâce à un prêt étudiant. "Par la suite, j’ai réussi à obtenir gain de cause auprès du Crous mais mon parcours a été chaotique ! Il m’a fallu revenir à la charge de nombreuses fois. J’ai bien failli tout abandonner à plusieurs reprises", poursuit Amandine Simard, aujourd’hui inscrite en master.
Son cas est loin d’être isolé. Selon un sondage de l’institut OpinionWay, dévoilé en 2023, 17 % des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà renoncé à leurs études faute de toit sous lequel s’abriter. "C’est devenu le premier obstacle à l’égalité des chances. Le fait que les lieux de formation se concentrent dans les métropoles, là où la crise immobilière est la plus aiguë, pénalise les jeunes qui en sont le plus éloignés", alerte Bixente Etcheçaharreta, fondateur de l’association Des territoires aux grandes écoles. Déjà en 2007, ce dernier...
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24/03 - Comment les entreprises d’Elon Musk pourraient bénéficier de milliards d’argent public
Grace à sa position de force et à ses alliés au sein de l’administration, dont le président Donald Trump lui-même, l’entreprise SpaceX d’Elon Musk devrait obtenir des milliards de dollars issus de nouveaux contrats fédéraux. Dans une enquête publiée le 23 mars, le New York Times révèle que l’entreprise bénéficie de politiques qui favorisent les fournisseurs privés pour le transport spécial, la fabrication de satellites ou encore les communications.
Toutes les branches de l’entreprise du multimilliardaire, désormais à la tête du département de l’"Efficacité gouvernementale" responsable de réduire drastiquement les dépenses de l’administration, seraient ainsi placées en haut de la pile des organismes privés susceptibles de recueillir des subventions et des contrats des milliards d’euros. Jusqu’au cœur du département de la Défense, "la société de fusées SpaceX d’Elon Musk est présentée comme le moyen révolutionnaire permettant au Pentagone de transporter rapidement du fret militaire à travers le monde", rapporte le grand quotidien américain dans son enquête.La Nasa pourrait se reposer davantage sur Space X
Non seulement le service Internet Starlink de SpaceX a aussi été déclaré éligible aux 42 milliards de dollars destinés à l’expansion du haut débit rural "après avoir été largement exclu sous Biden", mais des antennes ont été installées à la Maison-Blanche et à la Federal Aviation Administration (FAA). Selon le journal, certains employés de SpaceX détachés à la FAA ont même été autorisés à prendre des décisions favorisant...
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24/03 - Vladislav Sourkov : en 2011, L’Express levait le voile sur le "Raspoutine de Poutine"
A l’automne 2011, Vladislav Sourkov (ou, selon la graphie choisie, Surkov) était un inconnu en France – et même, dans une large mesure, dans son propre pays. Une décennie avant que ne paraisse chez Gallimard le magistral Mage du Kremlin, best-seller de Giuliano da Empoli consacré à ce conseiller de l’ombre, L’Express fut le premier journal français à faire le portrait à ce "Raspoutine de Poutine" qui, déjà, tirait les ficelles au Kremlin.
Quelques jours après notre interview exclusive du "vrai" mage du Kremlin, nous publions à nouveau cet article qui levait une partie du voile sur le petit théâtre de la vie politique russe d’alors. C’était un autre monde : Barack Obama et Nicolas Sarkozy étaient au pouvoir à Washington et Paris. L’oligarque Mikhaïl Khodorkovski croupissait en prison depuis neuf ans. La Crimée n’avait pas encore été annexée par Moscou. Et la guerre en Europe semblait inimaginable à tous sauf, peut-être, à "Slava" Sourkov lui-même, le premier Machiavel du XXIe siècle qui préparait alors le grand retour de Vladimir Poutine, temporairement devenu Premier ministre trois ans auparavant.Surkov, le Raspoutine de Poutine
Certains le surnomment le "Machiavel russe", le "marionnettiste du Kremlin" ou encore le "Raspoutine de Poutine". Mais tous s'accordent à dire que Vladislav Surkov est le conseiller le plus influent de la vie politique russe. A 47 ans, cet amateur de jazz, de rap et de peinture surréaliste serait même l'idéologue en chef du pouvoir : "Brillant, cynique et manipulateur, il s'est, au...
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24/03 - Turquie : l’arrestation du maire d’Istanbul, une "éviscération de la démocratie"
"La Turquie est maintenant une autocratie à part entière", titre Foreign Affairs. "Une autocratie pure et simple" pour Politico. Après l’incarcération dimanche 23 mars pour "corruption" d’Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc Recep Tayyip Erdogan, les médias étrangers sont unanimes. "Son emprisonnement est largement considéré comme un geste politique pour éliminer un grand concurrent de la prochaine course présidentielle", rapporte de fait l’agence Associated Press.
Le principal intéressé dénonce, lui, "une exécution sans procès". "Je suis là. Je porte une chemise blanche et vous ne pourrez pas la salir. Mon poignet est solide et vous ne pourrez pas le tordre. Je ne reculerai pas d’un pouce. Je gagnerai cette guerre", a-t-il déclaré dans un message transmis par ses avocats. Outre Ekrem Imamoglu, près de cinquante co-accusés ont également été placés en détention pour "corruption" et "terrorisme" selon la presse turque.15 millions de personnes aux urnes
Dimanche, comme chaque soir depuis mercredi, jour de l’arrestation de l’opposant, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées aux abords de l’hôtel de ville d’Istanbul en guise de soutien à Ekrem Imamoglu. Une vague de protestation inédite dans le pays depuis le grand mouvement de contestation de Gezi, parti de la place Taksim en 2013. Ces rassemblements sont "les plus grandes manifestations que la Turquie ait vues depuis plus d’une décennie", souligne ainsi le magazine britannique The Economist. Au cours d’affrontements, "la police...
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24/03 - Visées de Donald Trump sur le Groenland : cette visite officielle qui met de l’huile sur le feu
Le ton monte dans l’hémisphère nord. Le Premier ministre sortant groenlandais, Mute Egede, a dénoncé lundi 24 mars une "ingérence étrangère" à l’occasion de la visite jeudi prochain d’une délégation américaine au Groenland, territoire autonome danois convoité par Donald Trump. "Il convient de souligner que notre intégrité et notre démocratie doivent être respectées sans aucune ingérence extérieure", a dit le trentenaire sur Facebook. Il a précisé qu’il n’y aurait "aucune rencontre" avec cette délégation qui inclut, selon Mute Egede, le conseiller à la sécurité nationale américain Mike Waltz et l’épouse du vice-président américain J.D. Vance, Usha Vance. Cette dernière s’était déjà rendue en Allemagne et en France en février, accompagnée de son mari.
La Maison-Blanche a annoncé dimanche que la "Second lady" serait en visite officielle de jeudi à samedi au Groenland pour assister notamment à une course nationale de chiens de traîneaux. Pour sa part, Mike Waltz, accompagné du secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, devrait se rendre à une base militaire américaine, ont indiqué deux responsables américains. "Les États-Unis disposent d’une petite base de défense antimissile dans la partie nord de l’île et maintiennent des troupes au Groenland depuis la Seconde Guerre mondiale", rappelle le New York Times.
Mais Mute Egede n’est absolument pas sensible à ce soudain intérêt pour son pays, ouvertement convoité par l’administration Trump. Mi-mars, le 47e président américain avait estimé que l’annexion par les Etats-Unis allait finir par...
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24/03 - Vladislav Sourkov, Donald Trump, Algérie… Arrêtons de nier la réalité, par Pierre Bentata
Comme le notait Charles Péguy dans Notre jeunesse, il est bien difficile de voir ce que l’on voit. Car ce qui s’offre au regard s’impose. Le réel a cela de décevant qu’il dissipe les illusions et se dérobe aux interprétations. D’où l’aversion de l’adepte de grands concepts à la simplicité des faits. Pourtant, voir les choses dans leur évidente simplicité relève d’une hygiène mentale élémentaire, sans quoi, l’on prête inévitablement le flanc à un retour du refoulé.
Le récent entretien accordé à L’Express par Vladislav Sourkov fait figure d’exemple. Contrairement au magicien d’Oz, celui du Kremlin ne cache rien. Tout y est. Inutile d’aller chercher entre les lignes, il suffit de lire ce qu’on lit.
Le projet est limpide, "la Russie s’étendra dans toutes les directions". La guerre et l’extension comme horizon. Quant aux moyens, on ne saurait faire plus clair. Mentir d’abord : "contre la volonté du peuple ukrainien […] l’Occident essaie de soumettre l’Ukraine", afin de légitimer les velléités de l’envahisseur contre "le régime fantoche de Kiev". Qu’importe que la ficelle soit grosse, puisqu’il ne s’agit pas tant de convaincre que de stupéfier. Inutile donc de lui rappeler qu’aucun Ukrainien ne s’est empressé de rejoindre les colonnes de chars russes ; que nulle part, pas même dans les prétendus territoires russes du sud et de l’est, les soldats n’ont été accueillis en libérateurs ; que deux tiers des Ukrainiens considèrent la Russie comme une menace existentielle ou qu’une forte majorité soutient encore le président Zelensky...
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24/03 - Terres rares ukrainiennes : l’Europe doit exiger sa part, par Jean-François Copé
Depuis l’invasion de l’Ukraine, et encore plus depuis le retour de Trump, de nouvelles dynamiques redéfinissent la géopolitique mondiale. Des acteurs imprévisibles, des méthodes brutales, des rapports de force constants entre impérialismes russe, américain et chinois. Le règlement du conflit en Ukraine en est l’illustration parfaite : une négociation au mépris de la souveraineté ukrainienne, où l’agresseur ne paie pas de réparations mais où la victime elle, doit céder ses ressources minières, et en particulier ses terres rares, aux entreprises américaines.
Derrière cette manœuvre, l’objectif est limpide : les Etats-Unis ne cherchent pas seulement à clore une guerre qui ne les menace pas directement, ils veulent surtout obtenir un atout stratégique supplémentaire dans le conflit larvé qui les oppose à la Chine. Car ces ressources sont cruciales, les 17 éléments que regroupe le terme "terres rares" façonnent déjà les rapports de force du XXIe siècle sur des sujets aussi essentiels que la transition énergétique, la révolution technologique, la souveraineté militaire. Sans elles, pas de batteries pour les voitures électriques, pas de semi-conducteurs pour nos smartphones, pas d’aimants pour les éoliennes, pas de radars pour les armées modernes. Un nouvel équilibre en construction dont les Européens sont de facto exclus.Proposer à l'Ukraine un canal prioritaire
D’où cette question : qu’attend l’Europe pour renverser à son tour la table et proposer à l'Ukraine un canal prioritaire d’accès aux terres rares et à son...
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24/03 - Israël : quand le gouvernement de Benyamin Netanyahou écarte ses opposants
"Netanyahou mène une guerre mensongère contre la démocratie israélienne", tance sans ambages le quotidien Haaretz. Après avoir voulu révoquer le chef du Shin Bet, Ronen Bar, dont le limogeage vendredi a été bloqué par la Cour suprême, Benyamin Netanyahou ne s’arrête pas là. Le Premier ministre israélien s’en est pris aussi à la procureure de l’Etat, Gali Baharav-Miara, contre laquelle son gouvernement a voté une motion de défiance, dimanche 23 mars.
Ces deux attaques successives inédites ont donné lieu à de vives manifestations et réactions dans tout le pays. "Israël a besoin d’une réforme pour équilibrer le contrôle juridique et la responsabilité démocratique, et non de purges motivées par des considérations politiques. L’heure est à la responsabilité, et non à un nouvel affrontement entre les pouvoirs", s’est positionné dans un éditorial le Jerusalem Post.
Lundi 24 mars, celui qu’on surnomme "Bibi" a accusé le chef du Shin Bet d’avoir enquêté sans son accord sur le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, chargé du portefeuille de la Sécurité nationale. "L’affirmation selon laquelle le Premier ministre aurait autorisé Ronen Bar à recueillir des preuves contre le ministre Ben Gvir est un nouveau mensonge mis au jour", indique un communiqué du bureau du Premier ministre. La chaîne de télévision 12, qui offre un soutien inconditionnel aux forces armées israéliennes, a indiqué que l’Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) menait depuis quelques mois une "procédure secrète" d’enquête sur l’infiltration d’éléments...
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24/03 - L’armée israélienne dit avoir tiré sur un bâtiment de la Croix-Rouge sans le savoir
Une semaine après la reprise des opérations militaires israéliennes à Gaza, les condamnations des frappes israéliennes se multiplient dans le monde. Ce lundi 24 mars, le ministère allemand des Affaires étrangères s’est notamment dit "extrêmement préoccupé" par les décès de civils dans le territoire palestinien. Le CICR a par ailleurs dénoncé une frappe contre ses bureaux à Rafah, et la chaîne qatarie Al Jazeera a annoncé la mort de l’un de ses journalistes. Ce lundi soir, l’armée israélienne a reconnu avoir frappé un bâtiment de la Croix-Rouge sans le savoir.
Les infos à retenir
⇒ Le CICR dénonce une attaque contre ses bureaux à Rafah
⇒ La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas en visite au Proche-Orient
⇒ Benyamin Netanyahou accuse le chef du Shin Bet d’avoir enquêté sur un ministre sans son accord
20h00L’armée israélienne dit avoir tiré sur un bâtiment de la Croix-Rouge
L’armée israélienne a dit lundi soir avoir tiré sur un bâtiment de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, sans le savoir, pensant avoir "identifié des suspects", selon un communiqué. "Plus tôt aujourd’hui des forces de l’armée opérant à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont tiré en direction d’un bâtiment après avoir identifié des suspects. Après vérification, il s’est avéré que le bâtiment appartenait à la Croix-Rouge, ce que nos forces ne savaient pas au moment de l’incident", a affirmé l’armée, précisant qu’une enquête allait être ouverte.
19h00L’armée israélienne dit avoir "intercepté" un missile tiré du Yémen
L’armée israélienne a dit lundi...
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24/03 - Simplification : ce que contient le projet de loi examiné à l’Assemblée
Les députés débutent, lundi 24 mars, en commission spéciale l’examen du projet de loi de simplification, un texte éclectique et technique, censé faciliter la vie des entreprises, mais dont certains pans promettent de cliver les débats, notamment sur le volet environnemental. Déposé il y a près d’un an, le projet de loi adopté au Sénat a été percuté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier. Présenté comme un moyen de limiter la paperasse pour les entreprises, il donne des idées aux députés, qui ont déposé plus de 1 300 amendements (400 avaient été déclarés irrecevables dimanche soir). Les débats pourraient s’étaler sur plus d’une semaine.
"Notre pays est obèse de sa bureaucratie. Pendant des années, nous avons essayé les régimes minceur et la médecine douce. Il nous faut désormais passer à une étape supérieure", a défendu en audition Laurent Marcangeli, ministre de la Simplification. Le texte aborde de nombreux sujets, à commencer par la suppression d’un certain nombre de commissions administratives consultatives. L’article concerné fait l’objet de près de 150 amendements.
Le projet de loi contient aussi des mesures sur l’installation d’industries, inscrit la volonté de l’exécutif de revoir les 1 800 formulaires Cerfa existant et d’en supprimer "150 pour la fin de l’année", selon la ministre du Commerce Véronique Louwagie. Par ailleurs, il prévoit un "test PME" pour évaluer en amont l’impact de nouvelles normes sur les entreprises. Mais l’introduction au Sénat d’un "Haut conseil à la simplification" pour...
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24/03 - Face à la déferlante Trump, si les entreprises européennes veulent peser..., par Pascal Demurger
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a entraîné un succès littéraire inattendu. Depuis plusieurs semaines, l’un des textes les plus téléchargés en ligne est le Simple Sabotage Field Manual ("Manuel de sabotage simple sur le terrain"), écrit par les services de renseignement américains en 1944. Face au rouleau compresseur trumpiste, ses opposants semblent ainsi privilégier une discrète mutinerie à un héroïsme sacrificiel. Une direction à suivre pour l’entreprise ? En tout état de cause, le monde économique sera l’un des arbitres du trumpisme et doit donc s’interroger sur ses choix. L’enjeu étant de se protéger à court terme, sans renoncer au long terme.
A ce stade, plusieurs attitudes coexistent face à cette nouvelle donne. Il y a d’abord les entreprises les plus allantes : celles qui n’hésitent pas à renforcer leurs partenariats avec la nouvelle administration en place à Washington. Leur objectif : continuer d’accéder à la croissance américaine, à ses contrats publics et tenter d’échapper à des droits de douane vengeurs. Ensuite, viennent les plus courageuses, qui refusent explicitement de revenir sur leurs politiques de diversité et d’inclusion malgré la pression du mouvement Maga (Make America Great Again). C’est le cas, par exemple, de grands groupes comme Apple, McKinsey, Delta Airlines ou encore Costco. Il y a enfin l’attentisme discret, qui concerne l’immense majorité des entreprises, y compris en Europe.
Comment ces trois groupes - soutiens, résistants ou attentistes - vont-ils évoluer ? On ne peut...
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24/03 - Guerre en Ukraine : les pourparlers russo-américains en Arabie saoudite se sont terminés
Après douze heures d'échange, les nouveaux pourparlers russo-américains, qualifiés dès le départ de "difficiles" par le Kremlin, se sont terminés dans la soirée du lundi 24 mars en Arabie saoudite. La veille, ce sont les Ukrainiens et les Américains qui avaient eu de nouvelles discussions, en vue d’une trêve partielle dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Résultat : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé, dans un message sur les réseaux sociaux, à "pousser" son homologue russe Vladimir Poutine "à donner un véritable ordre pour arrêter les frappes".
Les infos à retenir
⇒ Russes et Américains ont fini de discuter à Riyad d’une possible trêve
⇒ Volodymyr Zelensky appelle à "pousser Poutine" à mettre fin à l’invasion de l’Ukraine
⇒ L’Ukraine touchée par de nouvelles frappes russes dans la nuit
20h40Fin des pourparlers russo-américains en Arabie saoudite
Les négociations entre des responsables américains et russes autour du conflit en Ukraine se sont terminées lundi soir et ont duré plus de douze heures, ont indiqué les agences d'Etat russes en citant des sources anonymes.
Ces pourparlers à huis clos visaient notamment à instaurer une trêve partielle en Ukraine après plus de trois ans d'offensive russe. Ils se sont conclus "après plus de douze heures de consultations", a écrit l'agence Tass.
16h00Le bilan de la frappe russe à Soumy grimpe à 65 blessés, dont 14 enfants
Une frappe de missile russe a fait lundi 65 blessés, dont 14 enfants, dans la ville ukrainienne de Soumy (nord-est), selon un nouveau...
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24/03 - Corée du Sud : la destitution du Premier ministre rejetée par la Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejeté lundi 24 mars la motion de destitution contre le Premier ministre Han Duck-soo, nouvel épisode de l’instabilité provoquée par la tentative ratée du président Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale.
Alors que le verdict sur une éventuelle destitution de Yoon Suk-yeol est attendu dans les jours qui viennent, Han Duck-soo reprend ainsi son poste et récupère la charge de président par intérim. Il avait été suspendu par les députés il y a trois mois, après un premier intérim de moins de deux semaines.
"La Cour constitutionnelle a décidé de rejeter la procédure en destitution contre le Premier ministre Han Duck-soo" à cinq votes contre un, a énoncé la juridiction dans un communiqué, dont le jugement est sans appel. Ses agissements, a-t-elle expliqué, "ne peuvent être considérés comme constitutifs d’une trahison de la confiance du peuple". "Je salue la décision sage des juges, a réagi devant la presse Han Duck-soo. Je pense que tous les citoyens s’élèvent clairement contre une sphère politique hautement polarisée […] La priorité de notre pays est d’aller de l’avant".
La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis le coup de force de son président en titre, Yoon Suk-yeol, dans la nuit du 3 au 4 décembre. L’ancien procureur vedette avait déclaré la loi martiale par surprise et envoyé l’armée au Parlement pour tenter de le réduire au silence. Mais un nombre suffisant de députés était parvenu à se réunir pour rapidement contrecarrer ses plans en votant à l’unanimité...
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24/03 - Comment Elon Musk se sert de Starlink pour dominer le monde
L’homme le plus riche du monde est désormais à la tête du Département de l’Efficacité gouvernementale aux Etats-Unis. Mais Elon Musk n’a pas attendu d’intégrer le gouvernement Trump pour exercer une influence partout dans le monde. L’empire qu’il a bâti n’est pas seulement un business. De Tesla à Starlink, ses entreprises sont devenues de véritables acteurs géopolitiques.Episode 1 : Starlink, la pièce maîtresse
"Paix entre l’Ukraine et la Russie :
- Refaire les élections dans les régions annexées sous la supervision de l'ONU. La Russie quitte le pays si c’est la volonté de la population.
- La Crimée fait officiellement partie de la Russie, comme c’est le cas depuis 1783 (jusqu’à l’erreur de Khrouchtchev).
- L’approvisionnement en eau de la Crimée est assuré.
- L’Ukraine reste neutre."
Ce "plan pour la paix" en Ukraine ne vient pas de l’ONU, ni d’un diplomate ou d’un chef d’Etat. Et il n’a pas été écrit sur un papier officiel, mais il tient en un tweet. Vous vous en souvenez peut-être, ce plan a été proposé en octobre 2022 par un certain Elon Musk.
En dessous du tweet du milliardaire, un sondage permet de voter "pour" ou "contre" cette proposition. Partout dans le monde, les réactions alternent entre consternation et incompréhension. Volodymyr Zelensky s’insurge et réplique par un sondage lui aussi : il demande à ses abonnés s’ils préfèrent le Musk pro-ukrainien ou le Musk pro-russe. Sur les plateaux télé, on croit presque à une mauvaise blague.
A ce moment-là, tout le monde s’interroge : pourquoi Elon Musk se...
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24/03 - L’Ukraine pourrait-elle tenir sans le soutien militaire des Etats-Unis ?
Dans la nuit du 3 au 4 mars, à l’heure où dorment les chancelleries européennes, la décision tant redoutée tombe. Seulement trois jours après l’altercation inédite entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump dans le bureau Ovale, Washington annonce le gel de son soutien militaire à l’Ukraine. "Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution", indiquent laconiquement les équipes du nouvel hôte de la Maison-Blanche. En Ukraine comme en Europe, le réveil est brutal. Suivront huit jours d’angoisse avant que le flux ne reprenne, à l’issue d’une rencontre en Arabie saoudite entre diplomates américains et ukrainiens.
En dépit de la reprise des livraisons, l’épisode a, pour Kiev, brusquement donné corps à la perspective de moins en moins incertaine de devoir faire sans l’appui de Washington dans un futur proche. Avec en toile de fond, la question de sa capacité à continuer de faire face à l’invasion lancée il y a plus de trois ans par son voisin russe. "Ce serait très très difficile, avait lui-même mis en garde Volodymyr Zelensky dès la mi-février dans une interview à la télévision américaine. Nous aurions peu de chances de survivre sans le soutien des Etats-Unis." De fait, à ce jour, l’Amérique reste le premier pays contributeur à la défense ukrainienne selon les données du Kiel Institute, avec plus de 64 milliards d’aide militaire depuis le début du conflit.Le rôle clé du renseignement
La fermeture du robinet aurait de lourdes implications. "La dépendance...
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23/03 - Pierre Moscovici : "Tout ce qui contribue à augmenter la dette publique est une fuite en avant"
Alors que Bercy multiplie les annonces sur de nouveaux investissements en matière de défense, Pierre Moscovici tempère les ardeurs de l’exécutif : en l’état actuel de nos finances publiques, le retour au "quoi qu’il en coûte" serait irresponsable. Il conduirait "à la paralysie, puis à l’accident", alerte le premier président de la Cour des comptes.
L’Express : Les Allemands viennent de revenir sur leur orthodoxie budgétaire, en s’affranchissant du "frein à l’endettement". De son côté, l’Union européenne permet aux Etats membres de déroger à la règle du 3 % de PIB de déficit pour financer leur réarmement. Ne craignez-vous pas que ce contexte d’urgence, qui rappelle la période Covid, incite l’exécutif français à relâcher l’effort sur le rétablissement de nos comptes publics ?
Pierre Moscovici : Cette tentation peut exister. Mais je fais confiance à la prise de conscience de nos gouvernants. Nous n’avons pas les marges de manœuvre de l’Allemagne. L’effort budgétaire qu’il nous faut consacrer à notre défense est indispensable. Pour autant, le passage à une économie de guerre ne peut pas, et ne doit pas, se faire au détriment de nos finances publiques.
Je ne suis pas emballé par la perspective d’un emprunt national. Tout ce qui contribue à augmenter la dette publique française est une fuite en avant, qui finira par se payer. L’Europe, en revanche, a l’avantage d’avoir encore une capacité d’endettement. Il ne me paraît pas du tout exclu de financer la défense par une part d’emprunt européen. Mais nous en convaincrons d’autant...
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23/03 - Municipales à Paris : David Belliard désigné chef de file des Écologistes
David Belliard, adjoint aux transports à la mairie de Paris et ancienne tête de liste des Écologistes aux municipales de 2020, a de nouveau été investi ce dimanche 23 mars par son parti pour briguer l’Hôtel de ville en 2026. Il a remporté 52,6 % des suffrages, battant de peu sa concurrente Anne-Claire Boux (47,4 %) lors du deuxième tour de cette primaire qui a mobilisé 66 % des quelque 1 340 militants parisiens, ont annoncé les responsables départementaux des Écologistes.
L’ex-chef de file aux municipales de 2020 était arrivé largement en tête du premier tour dimanche dernier, rassemblant 48 % des voix face à Anne-Claire Boux, adjointe à la mairie en charge de la Santé (27 %). Le soutien que cette dernière a obtenu des deux candidates éliminées après le 1er tour, Fatoumata Koné et Aminata Koné, lui a fait gagner de nombreuses voix au deuxième tour de ce scrutin, marqué par une participation en hausse de cinq points par rapport à dimanche dernier.
Au sein du paysage politique parisien, David Belliard est le premier à être investi par son parti pour les municipales de 2026. En 2020, lors d’une campagne tendue en interne, David Belliard avait été élu tête de liste dès le premier tour après désistement du tandem formé par Julien Bayou et Antoinette Guhl. Il avait ensuite rassemblé 10,8 % des voix au premier tour des élections municipales, avant de rallier Anne Hidalgo au...
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23/03 - Pourquoi J.D. Vance n’a vraiment rien compris à la liberté d’expression, par Fara Dabhoiwala
Il y a quelques semaines, alors que son administration lançait une purge dans la bureaucratie fédérale rappelant les licenciements massifs et les inquisitions des années 1950, le vice-président américain, J.D. Vance, a pris le temps d’expliquer aux Européens que c’étaient eux, en réalité, qui avaient un problème avec la diversité idéologique. "En Grande-Bretagne et à travers l’Europe, leur a-t-il reproché, la liberté d’expression, je le crains, est en recul."
Le message était clair : aucun gouvernement ne devrait se livrer à la "censure numérique", interdire les messages "haineux" ou "la soi-disant désinformation". Son ami, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, qui se décrit lui-même comme un "absolutiste de la liberté d’expression", détient désormais le plus grand mégaphone personnel au monde, dont l’algorithme semble amplifier ses propres prises de parole au détriment de celles des autres. Jeff Bezos, un autre magnat milliardaire des médias, a interdit au Washington Post de publier des tribunes contredisant sa propre apologie des "libertés individuelles et du libre marché".
Derrière eux se profile l’actuel président, qui a récemment déclaré avoir "mis fin à toute censure gouvernementale et rétabli la liberté d’expression en Amérique". Pendant ce temps, son administration s’en prend aux universités et au monde académique, intimide les organisations de presse et démantèle la fonction publique fédérale afin de faire taire les voix et les idées qui lui déplaisent : les critiques d’Israël, les références à la crise...
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23/03 - Frédéric Encel : "Une troisième guerre mondiale est très improbable"
Expansionnisme russe, tensions grandissantes entre Etats-Unis et Chine, poudrière du Moyen-Orient, à quoi il faut désormais ajouter l’abandon de l’Europe par Donald Trump… Le climat international n’a jamais semblé aussi inquiétant depuis la guerre froide. Pourtant, dans le percutant La guerre mondiale n’aura pas lieu (à paraitre le 26 mars), Frédéric Encel prend à rebours les prophètes de malheur et assure que le scénario d’un conflit généralisé reste très improbable. L’enseignant à Sciences Po Paris et chroniqueur de L’Express nous expose les raisons géopolitiques qui le poussent à un certain optimisme.
L'Express : Alors que le climat international est particulièrement anxiogène, vous assurez dans ce livre que la IIIe guerre mondiale n’aura sans doute pas lieu. Pourquoi ?
Frédéric Encel : D’abord, en géopolitique, le pire n’est jamais sûr. Dans l’Histoire, on a déjà vu des crises plus graves que celles que nous vivons se résorber. Surtout, il faut questionner l’intérêt de la posture apocalyptique. Le pessimisme ne résout rien. Si les prophètes de malheur permettaient de mieux comprendre telle ou telle crise, ils pourraient avoir leur utilité. Mais pour comprendre la situation actuelle, il vaut mieux remettre en perspective les faits. Des affrontements militaires dans une zone particulière – comme on le voit depuis des années au Proche-Orient, au Soudan ou au Congo – n’impliquent pas le déclenchement de l’Armageddon fantasmé ou un chaos généralisé.
La Russie de Vladimir Poutine, par ses ambitions expansionnistes,...
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23/03 - Royaume-Uni : ces nouvelles coupes drastiques pour assainir les finances publiques
Le gouvernement travailliste britannique se lance (aussi) dans la chasse aux économies. Ce dimanche 23 mars, la ministre des Finances, Rachel Reeves, a annoncé que l’exécutif allait réduire de 15 % les coûts de fonctionnement de la fonction publique d’ici quatre ans, et espère supprimer 10 000 postes de fonctionnaires.
Rachel Reeves doit présenter mercredi sa "déclaration de printemps", qui sert de mise à jour économique et budgétaire. Alors qu’elle cherche à assainir les finances publiques dans un contexte économique morose, la ministre devrait annoncer de nouvelles coupes - après des économies déjà impopulaires sur les retraités, les malades et les personnes handicapés.
"Nous nous engageons, d’ici à la fin de cette législature NDLR : 2029), à réduire de 15 % les coûts de fonctionnement du gouvernement", a déclaré la ministre sur la BBC. Selon la chaîne d’informations, ces coupes permettraient d’économiser 2,2 milliards de livres sterling par an (2,6 milliards d’euros).Mesures impopulaires
Le Royaume-Uni compte environ 500 000 fonctionnaires et s’est dit "confiant" du fait que "10 000 de ses postes pourraient être réduits". "Nous allons réduire les fonctions administratives et la bureaucratie. Je préfère que les gens travaillent en première ligne dans nos écoles et nos hôpitaux, dans notre police, plutôt que dans des emplois administratifs", a détaillé Rachel Reeves sur Sky News.
Mi-mars, le gouvernement avait déjà annoncé la suppression de l’organisme NHS England, qui gère les services du système de santé en...
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23/03 - "Il veut que les avocats capitulent" : comment Donald Trump cherche à museler ses opposants
Le bras de fer entre l’administration de Donald Trump et la justice se poursuit. Cette fois, ce sont les cabinets d’avocats et les avocats eux-mêmes que le président des États-Unis tente de museler. Vendredi 21 mars, dans la soirée, le milliardaire a publié un décret permettant de sanctionner les professionnels "poursuivant des affaires judiciaires sans fondement, en particulier dans les cas impliquant la sécurité nationale, intérieure, publique ou l’intégrité des élections". Selon le New York Times, "le mémorandum ordonne aux responsables des départements de la justice et de la sécurité intérieure de demander des sanctions contre ceux qui s’engagent dans des litiges frivoles, déraisonnables et vexatoires à l’encontre des États-Unis", ou dans des affaires soumises aux agences fédérales.
Cette directive intervient alors que l’administration Trump fait face à plus de 130 poursuites judiciaires contestant des mesures visant à démanteler des agences et des programmes de promotion de la diversité, à geler les dépenses, licencier des employés fédéraux et à expulser des immigrés sans procédure régulière. Les experts juridiques craignent ainsi que cette ordonnance ne permette à l’administration d’intenter des actions contre ceux qui mettent en cause la légalité des mesures prises par Donald Trump. "Ce mémorandum présidentiel s’attaque aux fondements mêmes de notre système juridique en menaçant et en intimidant les plaideurs qui cherchent à obliger notre gouvernement à respecter la loi et la Constitution", s’inquiète le...
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23/03 - Inoxtag au bout de ses rêves avec son nouveau projet manga, "Instinct"
Bon, on ne va pas se mentir. Avant l’irruption de son manga dans le peloton de tête des ventes dès sa sortie, le 18 novembre dernier, on (les plus anciens d’entre nous, s’entend) ne savait pas vraiment qui se cachait derrière la drôle d’appellation Inoxtag. De bonnes âmes nous évoquaient la récente ascension de l’Everest par un jeune streamer, ce qui nous rappelait vaguement une info dispersée dans le flot. Mais on ne savait pas encore que le natif de Levallois-Perret (élevé à Orgeval, Yvelines), Inès Benazzouz (son vrai nom), était classé 12e dans le baromètre 2024 des personnalités qui font l’opinion, juste derrière Victor Castanet mais devant Michel Houellebecq ou encore Thomas Jolly ; et on n’avait pas plus pris la mesure des 8,8 millions d’abonnés à la chaîne YouTube de ce streamer de 23 ans ; bref on n’avait pas calculé (comme disent les jeunes) ce météore dont la première publication, Instinct (Michel Lafon), frise les 500 000 exemplaires. Un exploit pour un manga français !
Pour rencontrer la vedette des générations Y et Z, il faut se rendre à Levallois-Perret dans l’antre de Webedia, cette méga société média-tech propriétaire, entre autres des sites AlloCiné, Jeuxvideo.com, MGG, Puremédias, Purepeople, Terrafemina, easyVoyage, et associé à Michel Cymes ou encore à Jamy Gourmaud. A la suite des premiers youtubeurs stars (Squeezie, Cyprien, Natoo, McFly et Carlito…), Inoxtag a rejoint le paquebot blanc de la rue Vaillant-Couturier où il dispose de son studio privatif. Avec son équipe (quatre à cinq...
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23/03 - Après la guerre froide, le conflit en Ukraine : Kirkenes, la ville où le rideau de fer est retombé
Imaginez la scène. A l’extrême nord de l’Europe, au bord d’un fjord, 50 personnes, hommes et femmes, suent dans un immense sauna (huit mètres sur quatre) en assistant à la performance artistique du Chœur des chanteurs hurlants – Mieskuoro Huutajat, en finnois. Composée d’artistes aux physiques de brutes malgré leur élégant smoking noir, cette chorale masculine ne chante pas ; elle crie, elle hurle, elle s’égosille. Et grimace de manière épouvantable. Par 90 °C, on assiste à une sorte de haka – l’impressionnante danse rituelle pratiquée par les Maoris –, mais version viking. Les spectateurs, épaule contre épaule et serviette nouée à la taille, écoutent, sidérés, ce concert inouï qui dure quarante minutes.
Au bout d’un certain temps, les hurlements des dix chanteurs – pardon : des dix hurleurs – s’estompent. L’un après l’autre, chacun dans son coin, ils se mettent à pleurer doucement, en ravalant des sanglots. "Le message sous-jacent tient évidemment dans la déconstruction du mythe du Viking viril, téméraire et insensible aux sentiments", explique Astrid Fadnes, directrice artistique de Barents Spektakel, un festival "arty" organisé chaque hiver à Kirkenes qui, cette année, a programmé les chanteurs hurlants. A la fin du spectacle, les artistes et le public se jettent ensemble dans la mer de Barents. Par Thor et par Odin, elle est glaciale !La rue principale de Kirkenes, commune norvégienne à 5 kilomètres de la frontière russe.
Etre "déconstruit" et sangloter. Depuis que la guerre a commencé en Ukraine, c’est aussi...
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23/03 - Guerre en Ukraine : début des discussions entre Kiev et Washington à Ryad
Alors que la Russie a lancé une série d’attaques sur Kiev, qui a fait au moins trois morts et dix blessés, des délégations ukrainienne et américaine doivent se retrouver dès ce dimanche 23 mars en Arabie saoudite, a annoncé samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.
Puis, lundi, sont prévues des discussions concomitantes entre Ukrainiens et Américains d’un côté, et Russes et Américains de l’autre. Il s’agira pour ces acteurs de tenter de s’accorder sur une trêve des attaques visant les infrastructures énergétiques des deux camps.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à faire "pression" sur Moscou pour "mettre fin" à la guerre
⇒ Des délégations ukrainienne et américaine doivent se retrouver dès ce dimanche en Arabie saoudite
⇒ Au moins trois morts et 10 blessés dans des attaques russes sur KievA Ryad, début des discussions entre Ukrainiens et Américains
Les discussions entre Ukrainiens et Américains ont débuté ce dimanche à Ryad, a annoncé le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, à la veille d’une réunion américano-russe séparée, également en Arabie saoudite. "L’ordre du jour comprend des propositions visant à protéger les installations énergétiques et critiques", a précisé sur Facebook celui qui est à la tête de la délégation venue de Kiev pour ces pourparlers très attendus.L’émissaire de Donald Trump s’attend à de "vrais progrès" dans les discussions
Steve Witkoff a affirmé ce dimanche que de "vrais progrès" étaient attendus lundi dans les discussions en Arabie...
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23/03 - Israël : le gouvernement vote une motion de défiance contre la procureure de l’Etat
Après avoir rompu le cessez-le-feu avec le mouvement palestinien Hamas mardi, l’armée israélienne, qui a repris ses opérations dans la bande de Gaza, ordonne ce dimanche 23 mars aux habitants d’un quartier de Rafah d’évacuer la zone, où Tsahal va mener "une offensive", contre "des organisations terroristes".
Après plusieurs semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve entrée en vigueur le 19 janvier, Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars en reprenant ses bombardements sur la bande de Gaza avant de renvoyer des soldats au sol dans des zones évacuées pendant la trêve.
En parallèle, le ministère de la Santé libanais annonce la mort de huit personnes, dont un enfant, dans des frappes menées par Israël dans le sud Liban. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s’inquiète d’une reprise des opérations militaires à la frontière sud.
Les infos à retenir
⇒ Le gouvernement israélien vote une motion de défiance contre la procureure de l’Etat
⇒ Tsahal ordonne l’évacuation de Rafah pour mener des opérations antiterroristes
⇒ Le Hamas annonce la mort d’une de ses chefs
18h20Israël : le gouvernement vote une motion de défiance contre la procureure de l’Etat
Le gouvernement israélien a voté ce dimanche une motion de défiance contre la procureure générale de l’Etat, Gali Baharav-Miara, première étape d’une procédure de destitution inédite voulue par l’exécutif, a annoncé le ministre de la Justice. Cette décision intervient quelques jours après le limogeage par le gouvernement du chef du service de...
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23/03 - Placements : faut-il remplir en priorité son PEE ou son PER ?
En France, 12,8 millions de salariés bénéficient d’un dispositif d’épargne collectif mis en place par leur entreprise via l’épargne salariale. Les mécanismes inhérents à ce système demeurent toutefois mal connus. Aussi, au printemps, lorsque les avis de participation et d’intéressement arrivent dans les boîtes mails, certains sont bien dépourvus pour adopter la bonne stratégie.
Ces sommes issues des résultats de l’entreprise peuvent être perçues immédiatement ou bien placées au sein d’un plan d’épargne entreprise (PEE) ou d’un plan d’épargne retraite collectif (PER collectif), où elles seront bloquées un certain temps. "Les montants versés sur un support d’épargne salariale bénéficient d’une fiscalité avantageuse, sinon ils sont considérés comme du salaire et donc soumis à l’impôt sur le revenu", rappelle Damien Cléris, directeur général de Natixis Interépargne. Selon votre tranche d’imposition, la facture peut être salée. En outre, certaines entreprises incitent leurs salariés à épargner en leur offrant un abondement, calculé en pourcentage de la somme déposée sur le plan.L’abondement, un coup de pouce variable
La décision prise, encore faut-il faire les bons choix lorsque les deux enveloppes cohabitent. D’abord, tout dépend de votre objectif. Le PEE est plus souple car l’épargne peut y être retirée au bout de cinq ans et de très nombreux cas de déblocages anticipés existent, quand le PER est un produit tunnel, jusqu’à la retraite, avec moins de cas de déblocages anticipés. Il convient néanmoins de ne pas s’arrêter à ce seul...
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23/03 - Turquie : incarcéré, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu dénonce "une exécution sans procès"
Un juge a ordonné, ce dimanche 23 mars, l’incarcération pour "corruption" du maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu, a annoncé à l’AFP un de ses avocats, qui vont faire appel de cette décision. La justice turque a en revanche rejeté un ordre de détention pour "terrorisme". L’édile, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, avait été amené samedi soir avec 90 de ses co-accusés au tribunal stambouliote de Caglayan, protégé par un très important dispositif policier, avant d’y être entendu à deux reprises dans la nuit. "Le processus judiciaire en cours est loin d’être équitable. C’est une exécution sans procès", a accusé, dans une déclaration transmise par ses avocats, le maire d’Istanbul, démis de ses fonctions par le ministère turc de l’Intérieur peu après cette décision.
Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition auquel appartient l’édile, a lui aussi dénoncé "un coup d’Etat politique". La justice a ordonné ce dimanche matin l’incarcération d’autres co-accusés du maire, dont l’un de ses proches conseillers, selon des médias turcs. Jusque tard, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville d’Istanbul pour le quatrième soir consécutif à l’appel de l’opposition afin d’y soutenir Ekrem Imamoglu, qui a dénoncé des accusations "immorales et sans fondement" à son encontre.
Des manifestants ont passé la nuit à l’intérieur de la mairie, certains tentant de trouver le sommeil sur des chaises disposées dans le hall du vaste bâtiment en attendant...
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23/03 - Pratiques inadaptées, usurpation de titre, risque d’emprise… Psychologue, un métier en mal de régulation
François* est psychologue dans l’est de la France. Diplômé, enregistré auprès de l’agence régionale de santé, et même référencé par une plateforme mutualiste. Un site Internet détaille sa formation initiale, ses formations complémentaires et les troubles qu’il prend en charge (anxiété, dépression, boulimie…). C’est donc en toute confiance que Nathalie* a pris rendez-vous pour sa fille de 7 ans. Les premières consultations se passent bien, mais lors d’une séance, le praticien, qui reçoit à son domicile, propose une étonnante "séance piscine". La maman donne tout de même son accord, mais quand elle vient récupérer la fillette, celle-ci était… nue dans le bassin avec François. "Nathalie a immédiatement arrêté le suivi. J’essaye maintenant de la persuader de porter plainte, mais cette démarche lui fait un peu peur", raconte Lucie, une autre psychologue qui a, depuis, repris le suivi de la petite fille.
A Paris, David, très déprimé après une rupture avec son compagnon, se tourne vers un psychologue proche de son domicile, trouvé sur un annuaire en ligne "et plutôt bien noté sur Google". Le rendez-vous se passe mal d’emblée : le professionnel cherche à tout prix à lui faire dire qu’il avait une mauvaise relation avec ses parents (ce qui n’était pas le cas), et lui demande même s’il est "sûr de son orientation sexuelle". Choqué, David mettra plusieurs mois avant de s’adresser à un autre psy, qui le suit depuis.
Des situations caricaturales, qui ne disent rien des compétences et de la probité des milliers de psychologues qui...
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23/03 - Brevets : de cancre à élève modèle, la métamorphose de la Chine
Longtemps, la Chine a été perçue comme le Far West de la propriété intellectuelle et sa réputation associée au non-respect des brevets. Il est vrai qu’elle n’avait pas de loi en la matière jusqu’en 1984, privilégiant alors l’imitation des technologies étrangères à leur protection. Cette image est aujourd’hui obsolète. Depuis quelques années, Pékin a profondément réformé son cadre juridique et stratégique en matière de brevets et de marques.
L’année 2024 a marqué un tournant. Avec plus de 46 % des dépôts de brevets, le pays s’est hissé à la première place mondiale. Cette évolution repose sur des mesures concrètes. La Chine a modernisé ses lois pour les aligner sur les normes internationales dès son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001. Elle a créé ses premiers tribunaux spécialisés en propriété intellectuelle en 2014. Ils forment désormais un réseau de 21 instances dédiées aux litiges et reposent sur un outil informatique moderne qui lie les dépôts et les contestations judiciaires.
La nouvelle loi sur les brevets, entrée en vigueur en 2021, a introduit des mesures en faveur de l’innovation, par exemple une extension jusqu’à cinq ans de la durée des brevets sur les médicaments - un concept inspiré du Hatch-Waxman Act américain. En outre, le principe de bonne foi a été inscrit dans le droit chinois de la propriété intellectuelle en 2024, afin de bloquer les dépôts frauduleux ou abusifs de brevets et de marques.Des tribunaux chinois plus actifs
Désormais, les tribunaux du pays appliquent la loi de façon plus...
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23/03 - Câbles sous-marins en mer Baltique : face aux risques de sabotage, la course à la sécurité
Depuis novembre 2022, dans la mer Baltique, plusieurs câbles de télécommunications ont subi d’étranges incidents. Le 18 novembre dernier, la ligne BCS East West Interlink, reliant la Lituanie à l’île suédoise de Gotland a été rompue. Le même jour, à quelques centaines de kilomètres de là, le câble C-Lion1 reliant l’Allemagne et la Finlande a subi des dégâts. En décembre, c’est au tour du câble EastLink 2, entre l’Estonie et la Finlande, d’être abîmé. En janvier encore, la liaison LVRTC, entre Ventspil, en Lettonie, et l’île de Gotland, a été coupée.
Difficile d’établir avec certitude les causes de ces dommages. "Il y a près de 200 câbles coupés par an, et dans 80 % des cas, il s’agit d’accidents de pêche, d’ancres ou de glissements de terrain", rappelle Vincent Lemaire, vice-président chez Alcatel Submarine Network (ASN). Les autorités allemandes, finlandaises, estoniennes et lettones suspectent cependant des tentatives de sabotage. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la tension monte en mer Baltique, bordée d’un côté par des membres de l’Otan, de l’autre, par la Russie accusée d’y mener une "guerre hybride". Entreprises et gouvernements mettent donc en place de nouveaux moyens de protection et de surveillance des câbles.Des câbles "armés" et enfouis
Ces filins sont une pièce maîtresse de l’architecture mondiale numérique. "Aujourd’hui, 99 % du trafic Internet intercontinental transite par ces câbles", explique Stéphane Lelux, président du cabinet de conseil Tactis et expert de ces liaisons sous-marines. Véritable...
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22/03 - Guerre commerciale : confrontés à une pénurie d’œufs, les Etats-Unis cherchent l’aide… de l’Europe
À quelques semaines de Pâques, dans les rayons des supermarchés américains, il sera peut-être bientôt plus facile de trouver des œufs en chocolat plutôt que de véritables produits du poulailler. Les États-Unis connaissent ces derniers mois une importante épidémie de grippe aviaire. Depuis le début de l’année 2025, plus de 30 millions de poules pondeuses ont été euthanasiées dans le pays. Résultat : les prix de cette denrée pourtant commune montent en flèche. En un an, ils ont grimpé de 65 %. Une nouvelle hausse de 41 % est attendue en 2025, au moment où l’inflation étouffe déjà de nombreux foyers américains.
Cette crise tombe mal pour Donald Trump. Le président américain, lancé dans sa guerre commerciale contre de nombreux pays, est contraint de demander de l’aide à l’étranger pour fournir son pays en œufs. L’objectif ? Tenter de répondre à la demande et stabiliser l’augmentation du coût de ce produit très consommé par les Américains. "Nous parlons de centaines de millions d’œufs à court terme, a indiqué, ce vendredi 21 mars, la ministre de l’Agriculture, Brooke Rollins. C’est assez pour que cela aide à faire baisser davantage les prix en attendant que notre population de poules soit reconstituée."Des contacts avec de nombreux pays européens
Car remettre sur pied une cohorte de poules pondeuses prend du temps. Il faut attendre 18 mois après l’éclosion avant d’espérer qu’un de ces volatiles puisse fournir son premier œuf. Le département américain en charge de l’Agriculture s’est donc également réjoui dans un communiqué,...
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22/03 - Face à la Russie, ce nouveau missile ukrainien qui pourrait rééquilibrer la donne
Une épaisse colonne de fumée surmonte un immense incendie. La raffinerie de pétrole de Touapsé, sur les côtes russes de la mer Noire, a été frappée le 14 mars dernier par un tir de missile ukrainien. Selon les autorités locales, trois jours ont été nécessaires aux pompiers pour venir à bout des flammes, qui ont ravagé une partie de ce site énergétique de la région de Krasnodar. Sur les réseaux sociaux, des images satellites de la zone montrent qu’une partie de la raffinerie a été carbonisée.
La frappe sur cette infrastructure pétrolière a été menée par Kiev grâce à une arme d’un nouveau genre, intégralement fabriquée au sein de ses frontières : le Long Neptune. Ce missile de croisière, évolution d’un précédent modèle moins puissant, a été développé ces dernières années pour pouvoir frapper plus fort la Russie sur ses terres. L’opération de Touapsé a d’ailleurs été saluée sur la messagerie cryptée Telegram par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : "Nous sommes heureux des résultats de Neptune."
Les caractéristiques de ce nouvel engin permettent à l’Ukraine d’envisager des frappes plus lointaines qu’avec la plupart de leurs munitions. "[C’est] un nouveau missile ukrainien, très précis. Il a une portée de 1 000 kilomètres", a précisé le chef d’Etat lors de sa communication. Le Long Neptune est la nouvelle version d’un missile déjà utilisé par l’Ukraine depuis le début de la guerre, le R-360 Neptune. Mis en service en 2021, avant l’invasion du pays, il permettait de viser des positions russes en mer, mais ne disposait que d’une...
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22/03 - Un livre et une exposition mettent à l’honneur la photographe Letizia Battaglia
"L’appareil est arrivé dans mes mains un peu par hasard, un peu par besoin, et il a ouvert les portes de ma prison intérieure", confie Letizia Battaglia à son amie Sabrina Pisu, quelques années avant sa mort. De cet entretien fleuve entre la photographe et la journaliste est né un livre en 2020, dont la version française est parue en janvier chez Actes Sud. Je m’empare du monde où qu’il soit retrace le parcours intime et artistique de Letizia Battaglia, passée à la postérité pour ses clichés sur les meurtres perpétrés par Cosa Nostra de 1960 à 1990. Dans la deuxième partie de cet ouvrage aussi dense que passionnant, Sabrina Pisu décrypte les mutations du journalisme italien, la mafia et le contexte des années de plomb dans la Botte.
Parallèlement, le Jeu de Paume déroule, au château de Tours, une rétrospective à la photographe sicilienne disparue en avril 2022, avec la collaboration des archives Letizia Battaglia, conservées à Palerme, et du centre de la photographie Camera Torino. Près de 200 tirages en noir et blanc éclairent la trajectoire d’une femme courageuse qui, outre sa contribution coup de poing à l’iconographie mafieuse, a également capté la vie de ses compatriotes, avec une prédilection pour les figures féminines. On ne saurait trop conseiller d’associer la visite de cette exposition avec la lecture du livre – mieux contextualisé – évoqué plus haut.L'ouvrage, co-écrit par Letizia Battaglia et Sabrina Pisu, est paru, dans sa version française, chez Actes Sud.
Née en 1935 dans un milieu bourgeois,...
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22/03 - Christophe Guilluy : "La ZFE, c’est la bourgeoisie progressiste qui se citadellise"
Dans Métropolia et Périphéria qui paraît chez Flammarion, le célèbre géographe troque l’essai pour la fable, pour sortir du langage de ce qu'il nomme la "fausse complexité". Dans un grand entretien à L’Express, il revient sur les leçons qu’il a tirées de ces dernières décennies, témoigne de ce qu’il a lui même pu voir ou endurer dans les milieux académiques et médiatiques – le "rayon paralysant" c’est-à-dire "l’utilisation de cinq lettres magiques, 'F-A-C-H-O', qui stoppe net les arguments du débatteur" –, décoche ses flèches envers la "bourgeoisie progressiste des métropoles", mais aussi, livre un surprenant message d’espoir.
L’Express : Dans votre fable, vous décrivez un meeting du "parti métropoliste" où, pour exalter les valeurs et le mode de vie urbains, la salle scande en chœur "On est chez nous !" Selon vous, les métropoles ne sont donc pas peuplées d’anywhere (les gens de partout) que décrit le Britannique David Goodhart par opposition aux somewhere (les gens de quelque part) ?
Christophe Guilluy : La grille de lecture de Goodhart est intéressante, mais il y a quelque chose qui me dérange avec cette catégorisation, c’est qu’elle donne une idée presque poétique, éthérée, de la bourgeoisie "progressiste" des métropoles. Comme si l’on avait affaire à des gens détachés. Or ils ne sont pas détachés de leur patrimoine ni de leur mode de vie. Comme les Rougon-Macquart hier, ils ne rigolent pas du tout avec le cours du mètre carré, ni avec les mobilités douces. Il y a bien un "On est chez nous" qui émane des grandes...
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22/03 - Qui d’autre a rencontré Proust, Hitler et Kadhafi ? L’incroyable vie de l’écrivain Jacques Benoist-Méchin
Devrions-nous tous passer une décennie au bagne ? C’est ce que pensait Jacques Benoist-Méchin, incarcéré de 1944 à 1954 à Fresnes, puis sur l’île de Ré et enfin à Clairvaux : "Je trouve que c’est un très grand privilège à notre époque d’avoir dix ans devant soi sans souci de logement, sans impôts, sans problème de sécurité sociale, sans téléphone, sans visites intempestives, sauf qu’on a le parloir tel jour, on sait à quelle heure les gens viendront. Si jamais je devenais chef d’Etat un jour, mes amis qui auraient besoin de travailler et d’avoir du temps pour travailler, je les mettrais en prison par faveur spéciale." On retrouve là le stoïcisme dandy qui caractérisera Benoist-Méchin jusqu’à sa mort en 1983.
Né en 1901, descendant du baron d’Empire Alexandre Méchin, le jeune Jacques grandit dans une famille bourgeoise dont la fortune s’étiole. Sa première vocation est la musique : il s’imagine compositeur. Dans le même temps, à l’aube des années 1920, il fréquente rue de l’Odéon la célèbre librairie d’Adrienne Monnier. Bien qu’ils soient tous les deux homosexuels, Adrienne et Jacques deviennent amants, elle tombe même enceinte de lui (c’est une des révélations du livre). L’enfant ne verra pas le jour, et Adrienne dira de Jacques qu’il est "l’être le moins doué pour l’amour qui puisse exister". Si les sentiments ne sont pas son fort, il a du goût en littérature et du talent pour les langues étrangères. Valery Larbaud lui propose de l’aider à traduire Ulysse de Joyce, associé à Léon-Paul Fargue. Mais Fargue est un fainéant, et...
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22/03 - Israël dit mener des frappes sur des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban
Le cessez-le-feu dans le nord d’Israël est-il lui aussi en danger ? L’État hébreu "va répondre sévèrement" à plusieurs tirs de roquette lancés depuis le Liban, tandis qu’un accord de trêve est en vigueur dans cette zone depuis fin novembre. Ces tirs, interceptés ce samedi 22 mars par l’armée israélienne, interviennent au moment même où le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné la reprise des opérations militaires dans la bande de Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi dernier, Tsahal a intensément bombardé l’enclave palestinienne, tuant de nombreux civils. Une première salve de frappes qui a été suivie d’autres raids aériens, éloignant un peu plus la perspective d’une reprise de la trêve, signée mi-janvier avec le Hamas.
Jeudi, les autorités israéliennes ont aussi annoncé avoir étendu leurs "opérations terrestres" jusqu’au sud de la bande de Gaza et la ville de Rafah. Des manœuvres militaires ont aussi été rapportées dans le "centre" et le "nord" du territoire. L’objectif du gouvernement israélien ? Mettre un maximum de pression sur le mouvement islamiste palestinien afin de faire libérer les derniers otages enlevés durant l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 et toujours retenus dans cette région. En attendant, sur le plan diplomatique, les négociations entre les deux camps semblent au point mort, chacun s’accusant mutuellement de bloquer toute avancée. Dans un communiqué publié vendredi, Paris, Berlin et Londres ont demandé un "retour immédiat" de l’arrêt des opérations militaires.
Les infos à...
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22/03 - Quand Donald Trump coupe l’accès de ses rivaux aux informations classifiées
Le président américain Donald Trump a mis à exécution, ce vendredi 21 mars, sa menace de retirer l’accès aux renseignements classés confidentiels à son prédécesseur Joe Biden et plusieurs personnalités démocrates. Outre l’ex-président et les membres de sa famille, qui n’ont plus l’autorisation d’être informés des secrets d’Etat, figurent aussi sur cette liste Kamala Harris, l’ancienne vice-présidente et adversaire du républicain dans la course à la Maison-Blanche ; Hillary Clinton, ex-secrétaire d’Etat et candidate malheureuse face à Donald Trump en 2016 ; l’ancien chef de la diplomatie Antony Blinken ; l’ex-conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Le nom de l’ancienne représentante républicaine Liz Cheney, féroce critique du président, y est également inscrit.
Dans cette note à l’attention de hauts responsables américains et diffusée par la Maison-Blanche, Donald Trump indique que les informations confidentielles ne doivent plus être transmises aux personnalités listées. "Je charge par la présente chaque dirigeant de département exécutif ou d’agence […] de révoquer toutes les habilitations de sécurité en vigueur détenues par les individus susmentionnés", y écrit-il.
Les anciens présidents américains et responsables en matière de sécurité nationale conservent habituellement un accès aux informations sensibles. Début février, Donald Trump avait annoncé cette mesure, affirmant l’avoir prise car Joe Biden en avait fait de même pour lui en 2021.
Donald Trump a été lui-même inculpé d’avoir compromis la sécurité nationale...
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22/03 - Art contemporain : le renouveau de la figuration attire les collectionneurs
Depuis une vingtaine d’années, l’abstraction, mouvement artistique né au XXe siècle, n’est plus le must absolu de l’art contemporain. La figuration, au sens de représentation du visible, rencontre de nouveau le succès. Il suffit de fréquenter les Salons comme Art Paris ou Art Basel pour s’en convaincre. Les galeries y présentent un nombre croissant d’artistes que l’on peut – plus ou moins directement – rattacher à la figuration. Et les acheteurs sont bien présents, dont certains très connus, comme François Pinault, qui expose à la Bourse de commerce, à Paris, au palazzo Grassi ou à la Punta della Dogana, à Venise, les artistes figuratifs de son importante collection. Malgré cette ferveur des riches collectionneurs, les prix, dans l’ensemble, ne flambent pas. Il est donc encore possible de s’intéresser à ce mouvement sans se ruiner.Imaginer plutôt que reproduire
La figuration ne signifie pas reproduction exacte du réel, car on parle alors, dans le domaine de l’art, d’hyperréalisme. En fait, l’artiste simplifie, schématise, complexifie et imagine le réel. Il peut en créer une nouvelle image, la déformer, la styliser, superposer plusieurs réalités, recomposer des couleurs et des perspectives. Mais, dans tous les cas, il en résulte une image identifiable. Dans le cadre du Salon Art Paris, qui se tiendra au Grand Palais du 3 au 6 avril prochain, les commissaires invités, Amélie Adamo et Numa Hambursin, s’essaient à définir la peinture figurative et, pour illustrer leurs propos, ont sélectionné 30 artistes qui seront...
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22/03 - "Quasiment invisible" : Donald Trump annonce un contrat avec Boeing pour de futurs avions de combat
Donald Trump a annoncé, ce vendredi 21 mars, la signature d’un contrat avec Boeing pour une nouvelle génération d’avions de combat furtifs, baptisée F-47. "L’armée de l’air va attribuer le contrat […] à Boeing", a indiqué le président républicain devant des journalistes dans le bureau Ovale, précisant que le montant ne pouvait pas être dévoilé pour des raisons de sécurité. "Les généraux ont choisi ce nom, et c’est un joli nombre, F-47", a souligné Donald Trump. Il a ajouté que "rien au monde ne pouvait rivaliser" avec cette nouvelle génération d’avions, qui doit remplacer la précédente génération de F-22, en service depuis une vingtaine d’années.
Présent aux côtés du milliardaire, le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a déclaré que le nouvel appareil envoyait "un message très direct et très clair à nos alliés pour dire que nous n’allons nulle part, et à nos ennemis, disant que nous serons en mesure de projeter notre puissance dans le monde entier, sans entraves, pour les générations à venir".
Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d’une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024. "Nous sommes prêts à fournir l’appareil le plus perfectionné et innovant", a réagi l’avionneur américain dans un communiqué.
Trois heures après l’annonce, son titre progressait de 4,28 % à la Bourse de New York, à 180,22 dollars. Boeing, qui était en concurrence avec Lockheed Martin...
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22/03 - Les fausses promesses de Naali, grande gagnante de "Qui veut être mon associé"
En ce mois de mars, un sujet préoccupe tout particulièrement Etienne Pot, délégué interministériel à la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement : le… safran. Cheveux en bataille et franc-parler, le médecin ne manque jamais une occasion de pester au sujet de cette épice rouge vif devenue très tendance ces derniers temps au rayon compléments alimentaires. A en croire ceux qui la commercialisent, il s’agirait d’une nouvelle fontaine de jouvence, presque une panacée, qui agirait aussi bien contre le stress, le manque de sommeil, les perturbations menstruelles et même contre le trouble du déficit de l’attention (TDAH) – précisément une des affections dont Etienne Pot a la charge au sein de l’exécutif.
Le délégué a notamment dans son viseur les activités d’une entreprise, Naali, née en 2020 et en plein développement ces dernières semaines. Cette start-up lyonnaise est en effet sortie grande gagnante en février de l’émission phare de M6, Qui veut être mon associé : ses fondateurs ont su convaincre un jury d’entrepreneurs d’investir plus de 600 000 euros dans leur aventure commerciale. Depuis, les ventes de la société ont explosé, tout comme l’intérêt autour de "safranothérapie", l’art de se soigner par le safran (sic) qu’elle entend bien "démocratiser".1 million d’euros en un soir
Rien que le soir de son passage sur M6, Naali a engrangé pour 1 million d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire, soit autant que l’ensemble de son activité en 2023. Les chaînes de production de l’entreprise n’ont pas pu...
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22/03 - Maison des mondes africains : enquête sur le rêve inachevé d’Emmanuel Macron
Longtemps, ce fut une "maison" qui n’a pas eu de toit, que certains auraient volontiers condamné à l’errance avant de l’enterrer discrètement à la faveur d’une alternance politique. In extremis, la Maison des mondes africains vient de poser ses bagages à proximité de la place de la République à Paris, mais elle n’a toujours aucune certitude quant à sa pérennité. Le lieu est pourtant un projet voulu par Emmanuel Macron dans le cadre du renouveau de sa relation aux pays africains. Mais il suscite, depuis 2021, moult oppositions où se croisent, à des degrés divers, des parlementaires soucieux des finances publiques, des ministres estimant qu’ils ont d’autres priorités que la diplomatie culturelle, des militants d’extrême droite, des syndicalistes et quelques autres. Jusqu’à avoir frôlé, à plusieurs reprises, la sortie de route.
Premier mandat, Emmanuel Macron rêve de sortir de la "Françafrique" et de revoir les liens avec le continent africain, en s’appuyant sur la société civile. En 2017, il prononce un discours à Ouagadougou, au Burkina Faso, qui se veut une ode à la jeunesse locale. A Paris, il crée un conseil présidentiel pour l’Afrique, un organe indépendant, hors des circuits diplomatiques, chargé de lui donner une autre vision du continent. En 2021, il confie au politologue et historien camerounais Achille Mbembe un rapport sur "les nouvelles relations Afrique-France". A peine émise, la proposition n° 2 "Bâtir la Maison des mondes africains et des diasporas" est reprise par Emmanuel Macron à Montpellier en...
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22/03 - Jean-Louis Thiériot : "Notre relation avec l’Algérie est une chimère qui affaiblit la France"
Entre la France et l’Algérie, le temps de la désescalade n’est pas encore venu. A chaque semaine ses tourments. Le 18 mars, Bruno Retailleau a choisi, au nom de la laïcité, de ne pas se rendre à la rupture du jeûne du ramadan à la Grande Mosquée de Paris. Drame. Deux jours plus tard, le recteur de la Grande Mosquée de Paris choisit un média algérien, TSA, pour répondre au ministre de l’Intérieur. Un signe supplémentaire de "la phase de glaciation" décortiquée par l’ancien ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants, Jean-Louis Thiériot, dans l’entretien qu’il nous accorde.
Le député, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, et soutien de Bruno Retailleau dans la course à la présidence des Républicains, ne mâche pas ses mots. "Il est peu probable que l’Algérie revienne sur la position qui est la sienne, affirme Jean-Louis Thiériot. Pour la simple raison que sans l’adversaire français et l’utilisation à satiété de la mémoire coloniale, le gouvernement algérien se trouverait bien embarrassé pour justifier la situation économique très difficile du pays qui, 60 ans après l’indépendance, ne peut être que la conséquence de la gestion de l’économie algérienne par les autorités algériennes."
L’Express : L’Algérie a rejeté lundi une liste de ressortissants algériens à expulser soumise par la France. Qu’en déduire à part la preuve de notre impuissance ?
Jean-Louis Thiériot : Il faut replacer les choses dans un contexte un peu plus large. Le gouvernement algérien issu du FLN, qui...
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21/03 - Luc Remont quitte EDF : la fin d’un PDG victime de son jusqu’au boutisme
"Un choc politique majeur", confie un spécialiste de l’énergie. "Une mauvaise nouvelle pour EDF et pour le pays", ajoute un autre. Le non-renouvellement de Luc Rémont à la tête d’EDF, annoncé par le média Contexte, n’a pas fini de faire des vagues dans le milieu. Depuis plusieurs semaines, on sentait le coup venir. En décidant de vendre une partie de son électricité aux enchères sans avoir calé au préalable une offre privilégiée pour les grands industriels français, Luc Rémont avait, en quelque sorte, franchi la ligne rouge. Jusqu’au bout, cet ingénieur de formation, nommé en décembre 2022, aura défendu sa vision de l’entreprise. Celle dans laquelle le géant français de l’énergie sécurise suffisamment de ressources financières pour l’avenir, après une décennie difficile et une situation proche du K.-O. en 2022.
Comme d’autres patrons avant lui, Luc Rémont quitte EDF en dépit d’un bon bilan. Entre la situation du groupe à son arrivée et celle d’aujourd’hui, le contraste est saisissant. La production d’électricité a retrouvé des couleurs, en dépit de la fermeture de la centrale de Fessenheim. Avec 89 térawattheures (TWh) d’exportations nettes en 2024, la France a battu son record historique (77 TWh) datant de 2002. Certes, EDF a raté un virage dans le développement des SMR, les petits réacteurs nucléaires. Mais la course n’est pas encore perdue. Et pour les nombreux défenseurs de Luc Rémont, cet accroc entache à peine son bilan.
"Beaucoup ont pensé, au départ, que le costume était un peu trop grand pour lui ; ils ont été...
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21/03 - Turquie : Recep Tayyip Erdogan assure ne pas céder à la "terreur de la rue"
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré vendredi 21 mars que la Turquie ne céderait pas à la "terreur de la rue", au troisième jour de manifestations déclenchées par l’arrestation du maire d’opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu, détenu pour "terrorisme" et "corruption". "La Turquie ne sera pas livrée à la terreur de la rue", a déclaré le chef de l’Etat, affirmant que les manifestations à l’appel de l’opposition mèneraient à une "impasse". Özgür Özel, le leader du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force d’opposition à laquelle appartient M. Imamoglu, a exhorté les Turcs à descendre dans les rues à 20H30, après le repas de rupture du jeûne du ramadan, malgré les avertissements des autorités.
"Désormais, personne ne doit s’attendre à ce que le CHP fasse de la politique dans des salles ou des bâtiments. Désormais, nous sommes dans la rue et sur les places", a prévenu jeudi soir M. Özel devant la municipalité d’Istanbul, où des milliers de manifestants étaient réunis pour le deuxième soir d’affilée en soutien au maire de la ville, principal opposant au président Erdogan.
Deux ponts et plusieurs grandes routes menant au siège de la municipalité d’Istanbul ont été fermés à la circulation vendredi pendant vingt-quatre heures. Selon un décompte de l’AFP, des manifestations ont eu lieu depuis mercredi dans au moins 32 des 81 provinces turques. Le ministre de la Justice, Yilmaz Tunç, a qualifié d'"illégaux et inacceptables" les appels répétés de l’opposition à manifester. Cette vague de...
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21/03 - Pouvoir d’achat : la hausse des salaires de base a été nettement supérieure à l’inflation en 2024
La fin d’année 2024 aurait-elle été clémente avec le pouvoir d'achat des Français ? C’est en tout cas ce que laissent penser les données de la Dares, qui a publié ce vendredi 21 mars l’évolution des salaires de base dans le secteur privé au quatrième trimestre 2024. Selon le service de statistique du ministère du Travail, entre décembre 2023 et décembre 2024, le salaire mensuel de base de ces salariés a augmenté de 2,8 %. En comparaison, la hausse des prix à la consommation a, elle, été estimée à 1,2 % (hors tabac).3,1 % pour les ouvriers, 2,6 % pour les cadres
Cette évolution n’est toutefois pas homogène et varie selon les catégories socioprofessionnelles et les secteurs d’activité. Des disparités que met en lumière la Dares. D’après le service de statistique, les ouvriers bénéficient de la plus forte progression, avec une hausse de 3,1 %, suivis des employés et des professions intermédiaires avec une augmentation de 2,7 %, tandis que les cadres enregistrent une hausse plus modérée de 2,6 %.
Sur le plan sectoriel, l’industrie affiche la plus forte hausse du salaire mensuel de base avec une augmentation de 3,3 %, illustrant les efforts des employeurs pour attirer et fidéliser une main-d’œuvre qui manque souvent. Le tertiaire enregistre une progression de 2,7 %, tandis que la construction connaît une hausse plus limitée de 2,5 %. Malgré ces augmentations, les gains salariaux restent insuffisants pour compenser complètement les pertes de pouvoir d’achat accumulées en 2022 et 2023, notent nos confrères des Echos.Une...
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21/03 - Bientôt des hivers beaucoup plus rudes en Europe ? Ce scénario climatique redouté
En octobre dernier, une lettre arrive dans la boîte aux lettres du Conseil nordique des ministres. Signée par par 44 scientifiques, la missive alerte sur une perturbation de la circulation des océans, qui pourrait bien avoir des effets "dévastateurs et irréversibles". Un cas de figure dont la survenue est considérée comme possible avant la fin de ce siècle. Un scénario également déjà entrevu, dans une version ô combien hollywoodienne, par le réalisateur Roland Emmerich dans son film "Le Jour d'après" (2004).
Le climat tempéré en Europe est notamment permis par l'AMOC, un acronyme anglais que l'on pourrait traduire par "circulation méridienne de retournement de l'Atlantique". Une sorte de tapis roulant marin, permettant aux eaux chaudes qui se dirigent vers le Groenland de se refroidir, et dont la bonne marche est en danger. Dans cette vidéo, disponible sur notre site et tous nos réseaux sociaux, L'Express raconte le scénario méconnu d'une rupture de l'AMOC.
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21/03 - Une journaliste, un psychiatre... Ces livres qui intègrent le classement des meilleures ventes
Les palmarès se suivent et se… ressemblent. Cela fait maintenant trois semaines que nos deux palmarès, fictions et essais, voient apparaître, chacun, cinq nouvelles entrées. Etonnant… Reste que cela ne vient pas perturber la tranquille assurance des champions de nos deux listes, soit, côté romans, Joël Dicker (La Très Catastrophique Visite du Zoo, Rosie & Wolfe), Freida McFadden (La Femme de ménage voit tout, City Eiditions), Karine Tuil (La Guerre par d’autres moyens, Gallimard) et, côté essais, Salomé Saqué (Résiter, Payot), Boris Cyrulnik (Quand on tombe amoureux, on se relève attaché, Odile Jacob), Johann Chapoutot (Les Irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ?, Gallimard). Gageons que ceux-ci ne se verront pas détrôner avant un certain temps. Mais revenons à nos entrants en cette semaine du 10 au 16 mars.
A la 5e place, surgit Ambre Chalumeau avec Les Vivants (Stock). Un résultat remarquable pour un premier roman, mais il est vrai qu’Ambre Chalumeau est la fameuse journaliste et chroniqueuse de l’émission Quotidien. Née en 1997, elle publie donc un premier texte qui traite du passage à l’âge adulte de trois jeunes amis, dont l’un, Simon, tombe dans le coma. Drame et comédie se mêlent alors.Notre classement des meilleures ventes de livres
Elle, en est à son 11e roman et connaît bien la liste des best-sellers pour y avoir séjourné de nombreuses fois. Aurélie Valognes, 41 ans, l’auteure de Mémé dans les orties (2014), publie La Fugue (JC Lattès, 9e rang), l’histoire d’une femme mariée et mère...
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21/03 - Nucléaire : "L’affaire Dominique Voynet est le symptôme d’un mal plus profond"
Tempête dans un verre d'eau ou signal d'alarme ? La nomination de Dominique Voynet au Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), organisme chargé de produire des rapports d'informations sur la filière nucléaire, divise. Dans une lettre adressée à la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, Raphaël Schellenberger et Antoine Armand, respectivement président et rapporteur de la Commission d'enquête parlementaire sur la perte d’indépendance énergétique de la France, dénoncent une décision incompréhensible et préoccupante, rappelant l’opposition farouche au nucléaire de l’ancienne ministre de l'Environnement. Une réaction disproportionnée, rétorquent certains membres de l'HCTISN qui insistent sur le fait que Dominique Voynet fera peu de dégâts au sein d’une structure plurielle, comprenant aussi bien des membres de la filière nucléaire que des associations hostiles à l'atome, et qui n'a aucun pouvoir décisionnel.
Pour Fabien Bouglé, auteur de Guerre de l’énergie (éditions du Rocher), la réaction épidermique provoquée par cette affaire reflète surtout un ras-le-bol et l’amorce d’un vrai changement : la politique énergétique française, marquée par de nombreux “stop and go” et des choix idéologiques malheureux, ne peut plus continuer comme avant.
L’Express : Comment expliquez-vous les remous créés par la nomination de Dominique Voynet ? L’HCTISN n'est pas une institution habituée à faire des vagues...
Fabien Bouglé : C'est vrai. On peut penser que Madame Voynet n'aura pas...
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21/03 - L’Elysée envisage de remplacer Luc Rémont par Bernard Fontana à la tête d’EDF
Le patron d’EDF Luc Rémont, dont le mandat d’administrateur arrivait à l’échéance à l’été, ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, a annoncé vendredi 21 mars l’Elysée dans un communiqué. François Bayrou a parlé d'"un choix pour projeter EDF vers l’avenir", permettant d'"accélérer" dans le nucléaire. Bernard Fontana, "c'est le patron de Framatome, c'est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C'est un industriel, c'est-à-dire qu'il a l'habitude de diriger des équipes, d'accélérer des chantiers, et donc le choix qui a été fait, c'est un choix pour projeter EDF vers l'avenir", a déclaré le Premier ministre, en marge de la visite d'une usine du groupe d'armement franco-allemand KNDS à Bourges.
"Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer M. Bernard Fontana en qualité de président-directeur général d’Electricité de France", a indiqué la présidence. Cette nomination doit encore être approuvée par les commissions intéressées à l’Assemblée et au Sénat. Elle pourrait intervenir sans attendre le terme du mandat d’administrateur de Luc Rémont.
Luc Rémont avait été nommé en novembre 2022 pour redresser la production nucléaire du groupe, très lourdement endetté, tout en conduisant la relance du programme de construction de réacteurs nucléaires, annoncé par l’Elysée en février 2022, synonyme de très gros investissements.
Le non-renouvellement du mandat de Luc Rémont...
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21/03 - Vladislav Sourkov et le "Nord Global" : "Poutine pense que l’Europe aurait intérêt à être proche de la Russie"
Dans un entretien exclusif accordé à L’Express, sa première interview depuis le début de la guerre en Ukraine, le "vrai mage du Kremlin", Vladislav Sourkov, l’homme qui a fabriqué Poutine, expose sa vision du monde et précise son concept de "Nord Global". "Ce ne sera peut-être pas pour demain, ce sera fait au prix de conflits et de tragédies, mais il est certain que les Etats-Unis, l’Europe et la Russie atteindront un haut degré de compréhension mutuelle et de coopération" prophétise-t-il.
"Sourkov sait surprendre, décrypte Tatiana Kastouéva-Jean, à la tête du Centre Russie/Eurasie de l’Ifri. Ses écrits ont souvent jeté un pavé dans la mare et obligé les différents courants russes à se positionner. Les libéraux s’indignaient. Les élites cherchaient à interpréter ces textes surchargés d’allusions et de références historiques, religieuses et littéraires".
Le "Nord Global" ? Un concept formulé dans un essai dès 2023. Vladislav Sourkov avait quitté le pouvoir depuis trois ans. En pleine guerre en Ukraine, cette idée paraissait "incongrue", rappelle la politologue. Aujourd’hui encore, elle "laisse plus de questions en suspens qu’elle n’apporte de réponses", estime Tatiana Kastouéva-Jean. Entretien.
L’Express : Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Vladislav Sourkov évoque la "survie de la grande civilisation nordique, à laquelle appartiennent les cultures russe, européenne et américaine". Comment interprétez-vous son concept de "Nord Global" ?
Tatiana Jean : Fin septembre 2023, Vladislav Sourkov a heurté les esprits en...
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21/03 - Libération d’un Américain : ce geste qui relance le dialogue entre les Etats-Unis et les talibans
Deux ans et demi après être parti en voyage, le voilà sur le chemin du retour. Ce jeudi, George Glezmann, un Américain détenu depuis décembre 2022 en Afghanistan, a été libéré par les talibans. "(Il) est sur le chemin du retour auprès de son épouse Aleksandra", a annoncé dans un communiqué le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, saluant le rôle du Qatar dans ces négociations.
Mécanicien aéronautique originaire d’Atlanta et ancien employé de Delta Air Lines, George Glezmann avait été arrêté alors qu’il visitait l’Afghanistan en tant que touriste en décembre 2022.Première visite à Kaboul depuis janvier
"Aujourd’hui est un grand jour", s’est félicité Zalmay Khalilzad, ex-émissaire pour l’Afghanistan sur X. Le gouvernement taliban a accepté de (le) libérer dans un geste de bonne volonté envers le président et le peuple américains", a-t-il souligné. Plus tôt dans la journée, celui-ci avait rencontré le ministre taliban des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, à Kaboul, aux côtés d’Adam Boehler, qui avait été le choix du président américain pour l’envoyé spécial pour les affaires d’otages. Une première visite pour les représentants de l’administration Trump dans la capitale afghane depuis l’investiture du républicain en janvier.
Il s’agit "d’un geste de bonne volonté, reflétant la volonté de l’Afghanistan de véritablement engager (le dialogue) avec toutes les parties, en particulier les Etats-Unis d’Amérique, sur la base du respect et des intérêts mutuels", a affirmé le ministère des Affaires étrangères sur X.
Ce n’est pas la...
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21/03 - La France manifeste sa "préoccupation" après l’exclusion des Etats-Unis d’un chercheur du CNRS
C’est un nouvel assaut mené par les Etats-Unis contre la science. Selon le gouvernement français, le 9 mars, un chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), aurait été refoulé au motif de la présence dans son téléphone de messages privés considérés comme hostiles à la politique du président Donald Trump. Son matériel professionnel et personnel lui aurait également été confisqué et le chercheur aurait été renvoyé en Europe le 10 mars.
Après son refoulement, l’Académie des sciences française a appelé dans un communiqué les institutions scientifiques internationales à "dénoncer une dérive autoritaire néfaste pour la science".
Pour l’académie, qui s’élève "avec vigueur contre cette pratique", cette décision de refoulement met "gravement en cause les libertés fondamentales du monde académique : liberté de pensée, d’expression et de voyage". Le chercheur dans le domaine spatial a été empêché d’entrer sur le territoire américain où il devait participer à un congrès scientifique.La France "déplore cette situation"
Ce vendredi 21 mars, le ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a qualifié l’incident d'"objet de préoccupation", sur Sud Radio, en évoquant un événement "extraordinairement atypique".
Un chercheur du CNRS refoulé par les États-Unis pour avoir critiqué la politique de Trump lors de conversations privées : "On est préoccupés. Cela touche à la liberté académique et à la liberté d'expression" pour @PhBaptiste pic.twitter.com/TqWTvA41Qb— Sud Radio (@SudRadio)...
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21/03 - Le Pentagone va-t-il partager avec Elon Musk ses plans en cas de guerre contre la Chine ?
Le Pentagone est-il sur le point d’informer Elon Musk, ce vendredi 21 mars, du plan militaire américain en cas de guerre avec la Chine, comme l’ont affirmé la veille deux responsables américains ? Quelques heures après la publication de l’information par le New York Times, des responsables du Pentagone ainsi que Donald Trump ont nié que la réunion porterait sur des projets militaires impliquant la Chine. "La Chine ne sera même pas mentionnée ni abordée", a démenti le 47e président des Etats-Unis dans un message publié tard dans la soirée sur les réseaux sociaux. De son côté, le milliardaire de la tech a juré qu’il s’agissait de "pure propagande", tout en menaçant les responsables des fuites du Pentagone. "Ils seront retrouvés", prévient-il sur X.
S’il est difficile de savoir le contenu de la réunion à venir, un tel partage d’informations représenterait un nouveau virage au sein de l’administration Trump. Car, donner à Elon Musk l’accès aux secrets militaires les mieux gardés du pays constituerait une "extension considérable" de son rôle déjà majeur de conseiller de Donald Trump, s’inquiète le New York Times. En plus d’étendre les pouvoirs du milliardaire, un éventuel partage d’informations ultra-confidentielles soulèverait de nombreuses questions de conflits d’intérêts, compte tenu des multiples casquettes du fondateur de Tesla.
En effet, Elon Musk occupe de nombreux postes au sein de l’administration fédérale, tout en continuant à diriger des entreprises qui sont d’importants sous-traitants du gouvernement. Par...
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21/03 - Michel Houellebecq à Philippe Labro : "Dupont de Ligonnès, ça pourrait m’inspirer…"
Après le sénateur Claude Malhuret, dont le discours sur le trumpisme a été relayé jusqu’aux Etats-Unis, c’est à Michel Houellebecq que l’écrivain et journaliste Philippe Labro consacre la deuxième livraison de sa nouvelle newsletter sur le média en ligne Kessel. Il y relate une conversation téléphonique avec l’auteur des Particules élémentaires, qui vit actuellement à Lisieux, en Normandie. Nous la reproduisons avec l’accord de Philippe Labro.
Philippe Labro : Vous écrivez ?
Michel Houellebecq : Oui, mais uniquement des poèmes. Je n’écris pas de roman en ce moment. Je sais pourquoi. Je ne fume plus. On m’a évité, de façon plutôt grave, qu’il fallait arrêter de fumer. Or, fumer m’aidait à penser.
Vous lisez ?
Pour la première fois de ma vie, Jane Austen, et je me suis plongé dans des romans d’Alphonse Daudet. Il a écrit Le Petit Chose. Quelle formule…
Cinéma ?
J’avais fait partie du jury des César et ce qui était sympathique, c’était de recevoir le coffret et voir tous les DVD. Sauf que maintenant, tout se passe par Internet et je n’arrive pas à me faire à Internet.
Vous suivez l’actualité ?
Je ne m’informe plus. Trop de pubs sur les chaînes d’infos. Des tunnels de pubs. Je n’arrive pas à les terminer.
Trump, tout de même ?
Je ne comprends pas pourquoi les gens sont choqués et surpris. Ils ont toujours été comme ça, les Américains. Toujours la force. Leur isolationnisme ne me bouleverse pas.
Qu’est-ce qui peut vous bouleverser ?
Si on envoie des gens se faire tuer.
Avec votre Soumission, et le recul du temps, peut-on dire...
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21/03 - Censure aux PUF : Patrick Boucheron et ses camarades abîment la démocratie libérale, par Abnousse Shalmani
Le royaume du Wokistan, ce monde invisible mais présent dans toutes les couches de la société, dans toutes les décisions d’édition, de production, de réalisation, de casting, de liste électorale, de programmation de plateaux de télévision, de titreurs, de celles et de ceux, d’elles et d’eux, d’il ou d’elle, ce monde étouffant d’inclusion qui sonne faux, de totalitarisme mou, d’interdits absurdes, de volonté irrationnelle de changer l’Homme en le reprogrammant pour des lendemains où toute émotion est prohibée, toute spontanéité, dangereuse, est attaqué par le trumpisme conquérant. Certainement que cela en réjouit quelques-uns : ceux qui n’ont pas de problème avec les méthodes des combattants borgnes du Wokistan, mais seulement avec ce à quoi ils s’attaquent.
Mais pour les autres ? Les citoyens, les chercheurs, les universitaires, les intellectuels, les essayistes, les journalistes, les romanciers qui n’ont eu de cesse de mettre en garde, de décortiquer, de prévenir, de sonner l’alarme quant aux dérives du wokisme, quant à ses dangers directs ou en boomerang, ceux-là sont dans le pétrin. Et parce qu’ils sont dans le pétrin, c’est justement le moment de prendre part à nouveau à la bataille idéologique et culturelle, de ne pas laisser le terrain aux wokes et aux antiwokes, à tous ces décérébrés qui ne croient ni en la culture, ni en la liberté, ni en la responsabilité, sans crainte d’être renvoyés dans le camp des trumpistes-fascistes.
Les premières victimes de la réaction antiwoke sont des intellectuels qui ont...
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21/03 - Les jeunes et le VIH : en France, une augmentation inquiétante des fausses informations
Ce mercredi matin, un couple de jeunes hommes entre dans le cabinet du professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris). Ils viennent de découvrir leur séropositivité au VIH et consultent le spécialiste pour la première fois. Leur année de naissance ? 2003. Ils n’ont pas encore 22 ans. "Ce qui me révolte, ce sont les occasions manquées, s’insurge le médecin, ils ne sont pas dans une relation exclusive et passent du temps sur les applications de rencontre, alors je leur ai demandé s’ils avaient déjà entendu parler de la PrEP [NDLR : la prophylaxie pré-exposition, un traitement préventif contre l’infection au VIH, actuellement remboursé à 100 % par l’Assurance maladie]. Ils m’ont répondu que oui, mais qu’on ne leur a jamais proposé et qu’ils ne savaient pas où se la procurer. Se contaminer comme ça en 2025, c’est insensé."
Leur situation n’est, hélas, pas un cas exceptionnel. En 2023, 719 personnes âgées de moins de 25 ans ont découvert leur séropositivité au VIH en France. Ils représentent ainsi plus d’un diagnostic sur sept (14,4 %). Et cette proportion augmente : elle n’était que de 12,7 % l’année dernière et de 13,1 % en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, qui a fortement perturbé le dépistage.
Parallèlement à cette hausse relative des infections chez les plus jeunes, on constate un recul important des connaissances sur l’infection au VIH. Alos que le Sidaction lance sa campagne annuelle, l’association a publié une étude, réalisée par OpinionWay, sur les...
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21/03 - Cybertruck : ce rappel massif qui ne va pas arranger les affaires de Tesla
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour le constructeur américain. Tesla, spécialiste des véhicules électriques, procède au rappel de plus de 46 000 pickup Cybertruck dont des panneaux de carrosserie risquent de tomber à cause d’une défaillance de la colle utilisée, a annoncé, jeudi 20 mars, l’Agence américaine de sécurité routière (NHTSA). Il s’agit de la totalité des Cybertruck produits depuis le lancement de la production commerciale en novembre 2023, a indiqué à l’AFP Dan Ives, analyste chez Wedbush. "Le renfort, un habillage extérieur composé de panneaux d’acier inoxydable, peut se décoller et se détacher du véhicule", explique l’organisme, précisant que le groupe du milliardaire Elon Musk allait remplacer gratuitement les équipements défectueux.
Les 46 096 exemplaires concernés par ce rappel ont été fabriqués entre le 13 novembre 2023 — lorsque la production commerciale du Cybertruck à la silhouette futuriste a commencé — et le 27 février 2025. Le constructeur a été alerté d’un problème potentiel le 7 janvier. Après enquête, il a conclu que l’adhésif utilisé pour fixer cette carapace d’acier inoxydable était susceptible d’être fragilisé par des éléments environnementaux extérieurs. Il va être remplacé par un adhésif moins sensible, renforcé par un colombage soudé sur la partie interne des panneaux d’acier et riveté à la structure du véhicule.
Si des panneaux se détachent pendant que le véhicule circule, "cela peut représenter un danger sur la route pour les automobilistes se trouvant derrière et accroître le risque de...
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21/03 - Gaza : deux Français employés de l’ONU "sérieusement blessés" dans des frappes israéliennes
L’armée israélienne poursuit vendredi 21 mars son opération au sol dans la bande de Gaza, après avoir annoncé jeudi l’étendre dans le sud tout en continuant ses opérations "dans le nord et le centre" du territoire palestinien. Le Hamas de son côté a appelé la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique à faire pression pour "mettre fin au génocide" dans la bande de Gaza en menant "une action urgente" au sein des instances internationales. Selon la Défense civile de Gaza, au moins 504 personnes, parmi lesquelles plus de 190 mineurs, ont été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes, mardi.
Les infos à retenir
⇒ Le ministre israélien de la Défense ordonne de "saisir" plus de territoire à Gaza en vue d’une annexion
⇒ Le président israélien se dit "troublé" par la reprise des frappes à Gaza
⇒ Le chef du Shin Bet limogé par le gouvernement israélien
17h50L'armée israélienne appelle les habitants du sud de la bande de Gaza à évacuer avant une frappe
L'armée israélienne a appelé vendredi les habitants des quartiers sud de Gaza d'al-Salatin, al-Karama et al-Awda à évacuer immédiatement leurs maisons avant une frappe dans le secteur.
"A toutes les personnes présentes dans la zone délimitée par les localités d'al-Salatin, d'al-Karama et d'al-Awda, ceci est un avertissement préalable à une frappe. Les organisations terroristes reviennent et tirent des roquettes depuis des zones peuplées (...) Pour votre sécurité, dirigez-vous immédiatement vers le sud, en direction des abris répertoriés", a déclaré le...
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21/03 - Donald Trump veut enterrer le ministère de l’Education "une bonne fois pour toutes"
La scène est étrange : Donald Trump assis dans un salon de la Maison-Blanche, entouré d’enfants assis derrière des pupitres d’écoliers, de militants conservateurs, d’influenceurs et de six gouverneurs républicains. Comme si le chef de l’Etat avait, pour la première fois, besoin de se rassurer. "Il n’arrêtait pas de souligner que sa démarche n’était pas aussi radicale qu’elle le paraissait", remarque le New York Times. S’il n’a pas montré un grand enthousiasme, Donald Trump est tout de même le premier président à avoir signé, jeudi 20 mars, un décret visant à "éliminer" le ministère de l’Education, un projet attendu et applaudi par la droite américaine, mais qui ne peut être mené à son terme qu’avec l’aval du Congrès.
Si l’institution, fondée en 1979, ne peut pas être complètement démantelée sans l’adoption d’une loi nécessitant 60 votes au Sénat - où les républicains disposent actuellement de 53 sièges - ce décret donne à la Ministre de l’Education Linda McMahon la mission de "commencer à éliminer le ministère une bonne fois pour toutes", a dit Donald Trump. Lors de la cérémonie de signature, le président a d’ailleurs dit espérer qu’elle soit la "dernière ministre de l’Education". Linda McMahon a d’ores et déjà supprimé quelque 2 000 postes du ministère. "On va vous trouver une autre occupation, d’accord ?" lui a-t-il lancé.
Loin de sortir de nulle part, la décision de Donald Trump concrétise un rêve dans le camp républicain. La BBC, reprise par Courrier International, souligne qu’en 1982, "alors qu’il se rendait au Congrès pour...
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21/03 - Comment Donald Trump casse le thermomètre mondial du climat
Peut-on avoir été employée de l’année en 2023, promue en 2024 et virée en 2025 ? Tout est possible dans l’Amérique de Donald Trump. Hanna Miller, spécialiste de la gestion des mammifères marins, en a fait l’amère expérience. En février dernier, au cours de vacances à Hawaï, la scientifique consulte ses mails et apprend que "ses compétences ne correspondent plus aux besoins actuels". Elle ne le sait pas encore, mais plusieurs centaines d’employés de la NOAA, la réputée Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, ont reçu le même message lapidaire. Une variante du célèbre "You’re fired" télévisuel du président des Etats-Unis, traduit en réalité par Elon Musk et son département de l’efficacité gouvernementale (Doge).
Aucune branche de l’État n’est épargnée par les coupes budgétaires et les dégraissages massifs. Surtout pas celles liées de près ou de loin au climat puisque, selon Donald Trump, le réchauffement planétaire est un "canular". Depuis le retour du républicain à la Maison-Blanche, plus de 1 200 fonctionnaires de la NOAA ont été sommés de vider leur bureau. Un millier d’autres devraient suivre dans les prochaines semaines. "Ces licenciements erratiques et aveugles, venant de personnes totalement ignorantes et insouciantes, sont préjudiciables à la nation", enrage Craig McLean, ancien scientifique en chef par intérim de la NOAA jusqu’à sa retraite en 2022. Lui-même a subi le rouleau compresseur Trump, qui l’avait viré lors de son premier mandat, avant que Joe Biden ne le réintègre. "Ces décisions ne...
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21/03 - Boualem Sansal : Emmanuel Macron en appelle au président algérien
Emmanuel Macron a dit jeudi 20 mars souhaiter "une issue rapide" pour que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal puisse "retrouver sa liberté", après les réquisitions de dix ans de prison ferme prononcées lors de son procès pour atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie. "Ce qui s’est passé est très grave", "mais j’ai confiance dans le président (algérien Abdelmajid) Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça n’est pas sérieux et qu’on a affaire à un grand écrivain, qui plus est malade", a dit le chef de l’Etat français devant la presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
Prié de dire s’il en avait parlé avec son homologue, il a répondu que "plusieurs messages" avaient "été échangés". "Notre souhait, c’est que Boualem Sansal puisse être soigné, libéré et aller là où il veut aller. Et donc, s’il souhaite quitter l’Algérie, la quitter", a encore insisté Emmanuel Macron "Je souhaite qu’on puisse trouver une issue rapide à cette situation qui est une situation humaine, humanitaire et de dignité", "c’est très important aussi pour l’Algérie", a-t-il plaidé.
Le parquet d’un tribunal près d’Alger a requis jeudi dix ans de prison ferme à l’encontre de Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie, dont le cas a envenimé des tensions déjà fortes entre Alger et Paris.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les déclarations virulentes contre l’Algérie également sur le front migratoire, menaçant d’abroger des accords bilatéraux dans le cadre d’une "riposte...
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21/03 - Ukraine : L’Allemagne approuve une enveloppe d’aide militaire de 3 milliards d’euros
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé vendredi 21 mars ses alliés, y compris les Etats-Unis, à faire "pression" sur Moscou, après une attaque aérienne russe "massive" ayant impliqué "plus de 200 drones" et des bombes guidées dans la nuit. Sur le volet diplomatique, les semaines se ressemblent. Un nouveau sommet des pays prêts à garantir un éventuel accord de paix en Ukraine aura lieu jeudi 27 mars à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky, a annoncé Emmanuel Macron à l’issue d’une rencontre à Bruxelles entre les dirigeants des 27 pays de l’UE. "L’objectif pour moi c’est d’abord qu’il y ait un engagement réitéré et explicite […] sur les soutiens de court terme à l’Ukraine", a expliqué le chef d’Etat français, quelques heures après une réunion, à Londres, entre les chefs d’état-major de plus de 25 pays, faisant partie de cette "coalition des volontaires".
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky appelle à faire "pression" sur la Russie après une attaque aérienne "massive"
⇒ Les alliés de Kiev seront réunis à Paris le 27 mars lors d'un sommet
⇒ Donald Trump prévoit de signer "très rapidement" un accord avec l’Ukraine sur les minerais
15h00L'Allemagne débloque une aide militaire de trois milliards d'euros
L'Allemagne a approuvé vendredi une nouvelle enveloppe d'aide militaire à l'Ukraine d'un montant de trois milliards d'euros, à quelques jours de pourparlers sous l'égide des Etats-Unis avec Moscou et Kiev portant sur une trêve limitée.
La commission budgétaire du Bundestag a donné officiellement son feu vert...
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21/03 - Sur TikTok, ces médecins qui utilisent l’IA et le deepfake contre les désinformateurs
"Dernièrement j’étais vraiment congestionnée, alors j’ai testé de mettre des gousses d’ail dans mes narines", lance tout sourire et gousses dans le nez une Tiktokeuse à l’accent québécois. "La térébenthine va vous débarrasser de toutes les maladies et donc de tous les parasites et va en plus rétablir un équilibre au niveau du système immunitaire et réparer vos cellules", promet de son côté un jeune homme avachi dans son canapé avant d’assurer, l’air blasé d’un professeur sûr de lui : "Ce n’est pas du bullshit !"
Sur les réseaux sociaux, la santé est devenue un terrain de jeu où n’importe qui s’improvise pseudo-médecin. Un problème, alors que les utilisateurs sont souvent jeunes, en particulier sur TikTok, où 41 % des utilisateurs ont entre 13 et 24 ans selon une analyse de Statista. Les "astuces santé" hasardeuses proférées par ces influenceurs touchent ce public parfois encore très naïf et font encourir des risques qui peuvent se révéler graves, voire mortels. La modération de ces plateformes étant déficiente, les désinformateurs sont très rarement inquiétés.Les forcer à révéler les conséquences de leurs conseils
La situation préoccupe et indigne de nombreux médecins. Certains tentent d’agir en créant des comptes d’information. Mais d’autres privilégient des méthodes plus… offensives. C’est le cas de ReAGJIR, un syndicat de jeunes médecins qui a lancé une opération visant à "obliger" des TikTokeurs à révéler les conséquences parfois dramatiques de leurs recommandations. Pour cela, pas d’usage de la force, mais du deepfake,...
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21/03 - Joel Kaplan, l’homme derrière le virage trumpiste de Mark Zuckerberg
Comment parvient-on en quelques mois seulement à passer de paria aux yeux de Donald Trump à interlocuteur respecté ? En ayant un Joel Kaplan dans son entourage, tout simplement ! Mark Zuckerberg en a fait lui-même l'expérience. Quelques semaines avant l’investiture du nouveau président américain, le patron de Meta convoque un cénacle d'une douzaine de cadres dirigeants en charge des politiques publiques et de la communication du groupe autour de lui. Un évènement très inhabituel, signe que l'heure est grave. Parmi les chefs, Kevin Martin, en charge de la politique américaine, David Ginsberg, responsable de la communication, et le fameux Joel Kaplan, proche de l’administration… Trump.
Arrivé dans le groupe Meta à l’aube des années 2010, cet ancien conseiller de George W. Bush, aux larges épaules, a l’oreille attentive de Mark Zuckerberg "comme personne d’autre", assure un proche de Joel Kaplan à nos confrères du Financial Times. C’est bien lui qui l’aurait encouragé, alors qu’il était encore vice-président des Affaires internationales de Meta, à enclencher un virage "Trump toute". En filigrane : exit la modération et le fact-checking, place à la liberté d’expression totale sur le modèle de X.
Cette volonté ne date pas du rachat de Twitter par Elon Musk. Par le passé, Joel Kaplan s’était dressé contre les velléités modératrices au sein groupe Meta. Comme en 2016 par exemple, lorsqu’il avait défendu le maintien des groupes Facebook accusés de propager de fausses informations. Quatre ans plus tard, c’est encore...
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21/03 - Naissance des épidémies, épisode 5 : la peste de Constantinople
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la toute première pandémie, partie du cœur de Constantinople.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Getty Images / iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Si vous n’avez raté aucun des épisodes de cette série, vous savez qu’on a parlé de la peste d’Athènes, de la peste Antonine et de la peste de Cyprien. Et pourtant, aucune d’elles n’était véritable la peste, celle qui nous fait penser au...
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21/03 - L’euro, grand vainqueur des contradictions de Donald Trump
Science, économie, géopolitique, climat… Il n’y a presque aucun domaine où Donald Trump n’a pas décidé d’intervenir, bouleversant, au passage, des équilibres parfois anciens. Pour parvenir à ses fins, la méthode est souvent brutale, parfois peu orthodoxe, toujours déconcertante. Et même si les décisions annoncées s’inscrivent en contradiction avec l’objectif visé. C’est le cas pour le dollar. Le billet vert, symbole de la domination américaine, obnubilait déjà le milliardaire lors de son premier mandat. Sa thèse : cette monnaie forte nuit à la compétitivité des Etats-Unis.
Depuis son retour au pouvoir, son discours n’a pas varié. Donald Trump semble même vouloir passer à la vitesse supérieure. Mais avec une certaine incohérence. "La dynamique qu’il suit peut sembler contradictoire. Il veut un dollar puissant et conquérant, tout en cherchant à le rendre plus compétitif. Pour autant, il ne remet pas en cause son privilège en tant que monnaie de réserve mondiale. Il veut avoir le beurre et l’argent du beurre", s’étonne Christian de Boissieu, professeur émérite à l’Université Paris 1 et auteur de La Nouvelle Guerre des monnaies (Odile Jacob).
En coulisses, c’est Stephen Miran, le patron du comité des conseillers économiques de la Maison-Blanche qui murmure ses idées à l’oreille du président. En novembre 2024, l’économiste publiait un essai remarqué intitulé "Guide d’utilisation pour la restructuration du système commercial mondial". Dans ce document d’une quarantaine de pages, il affirmait notamment que le dollar avait...
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20/03 - Tony Barber (Financial Times) sur le réveil européen : "Attention, les problèmes d’hier n’ont pas disparu…"
Près d’un mois après le désengagement américain et face à la menace russe, l’Europe, dos au mur, multiplie les initiatives pour tenter de reprendre en main son destin. Un plan de 800 milliards d’euros pour réarmer le continent est sur la table, tandis que l’Allemagne rompt avec sa sacro-sainte rigueur budgétaire pour accroître ses dépenses militaires. En France, Emmanuel Macron souhaite accélérer la production d’armement. "Les 450 millions de citoyens de l’Union européenne ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour se défendre contre 140 millions de Russes, qui n’arrivent pas à vaincre 38 millions d’Ukrainiens", a déclaré, le 19 mars, le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, lors de la présentation du livre blanc pour la préparation de la défense européenne à l’horizon 2030.
L’Europe est-elle en train d’écrire une nouvelle page de son histoire ? Le journaliste chevronné Tony Barber, spécialiste des questions européennes au Financial Times, salue une véritable "prise de conscience" - en attribuant, au passage, quelques bons points à Emmanuel Macron - mais émet plusieurs réserves. À commencer par le récent "tournant" allemand : "cela doit s’accompagner de réformes économiques structurelles réellement sérieuses". Par ailleurs, au-delà des questions de défense, les problèmes - la dette, la question migratoire, la souveraineté technologique, la montée de l’extrême droite - qui pesaient sur l’Europe il y a à peine un mois, "ne se sont pas évaporés". Entretien.
L’Express : Vous suivez les...
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20/03 - Après les minerais ukrainiens, Donald Trump jette son dévolu sur les centrales nucléaires
L’Ukraine ne "discutera pas" d’un transfert aux Etats-Unis de la propriété de ses centrales nucléaires, y compris celle occupée de Zaporijjia, a martelé jeudi 20 mars le président Volodymyr Zelensky. "Nous n’en discuterons pas. Nous avons 15 réacteurs nucléaires en service aujourd’hui. Tout cela appartient à notre Etat", a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse devant ses alliés européens à Oslo.
La veille, Donald Trump avait, lors d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants, suggéré que son pays pourrait s'emparer des centrales nucléaires ukrainiennes. "La possession par les Américains de ces centrales constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possible pour les infrastructures énergétiques ukrainiennes", avait justifié après l’appel la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. Cette déclaration fait écho à un arguments régulièrement avancé par les Etats-Unis : un engagement économique américain fort en Ukraine constituerait sa meilleure garantie de sécurité, car la Russie n'osera pas prendre pour cible un pays où l'Amérique a des intérêts.Après les terres rares, les centrales nucléaires
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump cherche à obtenir une fin rapide de l’invasion russe de l’Ukraine, tout en opérant un net virage diplomatique en se rapprochant de la Russie et en critiquant durement Kiev. Tout en annonçant la fin du soutien militaire américain début mars, la Maison-Blanche avait déjà tenté de négocier un accord qui donnerait aux Etats-Unis l’accès...
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20/03 - Rachida Dati insiste sur Notre-Dame, comment l’ambiance a changé à Beauvau avec Bruno Retailleau
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Un intrus sur la photo de famille
François Hollande, Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann, Carole Delga… Tout le gratin social-démocrate - et anti-fauriste - se retrouvera à Liffré ce samedi au "Printemps du souffle breton", à l’initiative de Loïg Chesnais-Girard. "T’es sûr que je ne vais pas gâcher la photo de famille ?" C’est peu dire que le fidèle lieutenant d’Olivier Faure, Pierre Jouvet, a accueilli l’invitation du président de la région Bretagne avec un brin d’ironie.Notre-Dame : Rachida Dati retente sa chance
Rachida Dati a voulu revoir Monseigneur Laurent Ulrich, l’archevêque de Paris. La ministre de la Culture n’a pas renoncé à le convaincre de faire payer aux touristes la visite de Notre-Dame, une idée qu’elle avait émise à l’automne mais qui avait heurté le diocèse de Paris, attaché au principe de "gratuité du droit d’entrée dans les églises et les cathédrales". La cathédrale accueille, depuis sa réouverture, environ un million de visiteurs par mois.François Bayrou et son conclave maudit
Et dire que François Bayrou veillait à ne pas braquer les organisations syndicales qui participaient au conclave sur les retraites… Le Premier ministre...
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20/03 - Agathe Demarais, économiste : "Si l’Europe ne veut pas être rayée de la carte…"
Si l’Europe "avance dans les crises", elle devrait en ce moment faire des pas de géant. Aux menaces russe et chinoise s’ajoute aujourd’hui celle d’une Amérique hostile. Ces trois acteurs ont un point commun : ils utilisent sans réserve l’arme économique contre leurs adversaires. L’Union européenne (UE), qui "considérait autrefois l’intégration économique mondiale comme une source de paix et de prospérité", fait face à un "dur réveil", écrivent Agathe Demarais et Abraham Newman dans une note passionnante pour l’ECFR (European Council on Foreign Relations) publiée jeudi 19 mars. Mais l’UE, troisième économie du monde, forte d’un marché de 450 millions de consommateurs, héberge des fleurons industriels qui lui offrent des leviers dans la compétition internationale. Encore faut-il exploiter à plein ces forces.
"Le succès de la réponse de l’UE aux défis posés par la Russie, la Chine et Trump 2.0 dépendra de la capacité du bloc à s’établir comme une puissance géoéconomique mondiale, en tirant parti de sa force économique pour poursuivre des objectifs de politique étrangère", écrivent les auteurs. Dans un grand entretien à L’Express, Agathe Demarais appelle l’Europe à accélérer sa mue pour être "crédible aux yeux du monde".
L’Express : L’Europe est-elle une puissance qui s’ignore, comme vous le suggérez dans cette note ?
Agathe Demarais : L’Union européenne est la troisième économie du monde, avec un marché de 450 millions de consommateurs, et la deuxième source de flux d’investissements directs étrangers. Elle dispose en outre de...
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20/03 - Etats-Unis : quand l’effet Trump plombe le tourisme international
Les propos belliqueux et la guerre commerciale ouverte de Donald Trump contre ses proches partenaires internationaux semblent avoir un effet sur le tourisme. Selon plusieurs médias et une société d’analyse économique américaine, nombreux sont les voyageurs venus d’Europe, du Canada ou d’Asie à annuler leur billet d’avion pour les Etats-Unis.
Les données gouvernementales rapportées par le Washington Post sont sans équivoque : deux mois à peine après que le 47e Président des Etats-Unis a pris ses fonctions, l’industrie touristique américaine perd déjà des milliards de dollars. En février, le nombre de visiteurs étrangers a chuté de 2,4 % par rapport à l’année précédente. Les baisses les plus spectaculaires concernent les touristes chinois (-11 %), les voyageurs d’Afrique (-9 %), d’Asie (-7 %) et d’Amérique centrale (-6 %). "Les Canadiens évitent Disney World et les festivals de musique. Les Européens délaissent les parcs nationaux américains, et les touristes chinois choisissent plutôt l’Australie pour leurs vacances", assure le grand quotidien américain.
L’entreprise de prévision économique filiale d’Oxford Economics, Tourism Economics, qui prévoyait une hausse de 9 % du tourisme en 2025, a revu son estimation drastiquement à la baisse. Le tourisme international aux Etats-Unis devrait finalement baisser de 5 % cette année, entraînant un manque à gagner de 64 milliards de dollars pour l’industrie du voyage. Le tout, précise l’entreprise, en raison de "politiques polarisantes et de la rhétorique de l’administration...
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20/03 - Le Canada s’achemine vers des élections anticipées le 28 avril
Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney annoncera dimanche 23 mars le déclenchement d’élections législatives anticipées avec un scrutin prévu le 28 avril, a appris jeudi 20 mars l’AFP de source gouvernementale.
Entré en fonction la semaine passée à la tête d’un gouvernement minoritaire, le remplaçant de Justin Trudeau cherche à obtenir, avec son Parti libéral, une majorité au Parlement canadien au moment où le pays est bouleversé par les tensions avec son puissant voisin américain. "Le Premier ministre annoncera dimanche la tenue d’élections le 28 avril", a déclaré cette source sous le couvert de l’anonymat.Mark Carney contre Donald Trump
Le Parti libéral au pouvoir mise sur l’expérience de banquier central de Mark Carney pour rassurer les Canadiens confrontés à une guerre douanière avec les Etats-Unis qui pourrait faire vaciller l’économie. Mark Carney, 60 ans, qui est un novice en politique et n’a jamais été député ou ministre, devra mener une campagne tout en faisant face aux menaces de Donald Trump.
Le président américain, qui a lancé une guerre commerciale avec son voisin à coups de droits de douane, ne cesse de répéter que la "seule chose sensée" à faire pour le Canada serait de rejoindre les Etats-Unis d’Amérique. Les menaces posées par le milliardaire républicain dominent la vie politique canadienne depuis des semaines et devraient rester le principal sujet de la campagne électorale à venir.Rassurer les Canadiens
En prenant ses fonctions vendredi 14 mars, Mark Carney a promis que le pays ne serait...
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20/03 - 44 milliards de dollars : pourquoi la valorisation de X est remontée en flèche
C’est un redressement soudain, mais bienvenu pour X, propriété d’Elon Musk. Selon des informations du journal Financial Times, la valorisation boursière de X, ancien Twitter, est remontée en flèche depuis quelques semaines. Le réseau social est même maintenant évalué à 44 milliards de dollars par les investisseurs, soit le montant déboursé par Elon Musk pour l’acquérir en 2022.
Fin septembre, des informations publiées par le fonds de gestion d’actifs Fidelity Investments laissaient pourtant entendre que la valorisation de l’entreprise était inférieure à 10 milliards de dollars, soit une baisse de près de 71 %. Et pour cause : depuis sa prise de contrôle du groupe, Elon Musk a assoupli les politiques de modération de la plateforme, ce qui a poussé de nombreux annonceurs à partir, dont Coca-Cola ou encore Apple en 2023. Alors, comment expliquer ce retour en force ?Réduction des coûts et Donald Trump
Selon plusieurs observateurs, la nomination d’Elon Musk au DOGE, département de l’efficacité budgétaire, par Donald Trump n’est pas pour rien dans ce rebond. Certains investisseurs ont ainsi souligné que les liens étroits d’Elon Musk avec le président Trump étaient une raison supplémentaire d’être optimistes pour X. De grands annonceurs comme Disney et Apple sont en effet revenus sur la plateforme ces derniers mois. Tandis que d’autres marques, comme Amazon, ont augmenté leurs dépenses marketing chez X.
Tesla, le constructeur de voitures électriques d’Elon Musk, ne bénéficie toutefois pas des mêmes retombées jusqu’à...
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20/03 - Droits de douane : l’UE reporte de deux semaines ses contre-mesures visant les produits américains
La Commission européenne a annoncé jeudi reporter de deux semaines, à mi-avril, l’entrée en vigueur de ses contre-mesures visant des produits américains en réponse aux taxes de 25 % décidées par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium. "Les contre-mesures de l’UE annoncées le 12 mars prendront toutes effet à la mi-avril", a annoncé le porte-parole de l’exécutif européen pour le commerce, Olof Gill, expliquant que cela donnerait "plus de temps" pour les négociations avec l’administration américaine.
Le jour même de l’entrée en vigueur des taxes américaines, l’UE avait annoncé des droits de douane "forts, mais proportionnés" sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon à partir du 1er avril. Mais, selon deux sources européennes interrogées par l’AFP, l’Espagne, la France et l’Italie, ont poussé pour gagner un peu de temps, redoutant la menace de Trump d’imposer des taxes sur les vins et autres alcools européens, en réponse aux droits de douane annoncés par Bruxelles contre le bourbon. Selon une de ces sources, ce produit serait même finalement retiré de la liste des produits visés à partir de mi-avril. Interrogée par l’AFP, la Commission a affirmé que rien n’était encore décidé.
Estimant "injustifiées" et "nuisibles" les taxes introduites par Donald Trump, la Commission entend montrer les muscles pour contraindre le président américain au dialogue. La réplique européenne devait s’effectuer en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020...
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20/03 - Rapport sur le bonheur : quels sont les pays où il fait bon vivre en 2025 ?
La Finlande reste en tête. Selon le rapport annuel sur le bonheur, réalisé sous l’égide de l'ONU et publié jeudi 20 mars, le pays nordique est toujours le pays le plus heureux du monde pour la huitième année consécutive. Tombés à la 24e place, les Etats-Unis enregistrent leur classement le plus bas et leur pire score depuis la première publication du rapport en 2012. Cette année, ils avaient figuré au 11e rang, leur meilleur classement.
"Le nombre croissant de personnes qui mangent seules est l’une des raisons de la baisse du bien-être aux Etats-Unis", soulignent les auteurs du rapport. En effet, le partage des repas "est fortement lié au bien-être", écrivent-ils. Or, ces derniers notent que "le nombre de personnes dînant seules aux Etats-Unis a augmenté de 53 % au cours des deux dernières décennies". En 2023, environ un Américain sur quatre a déclaré avoir pris tous ses repas seul la veille, selon le rapport.
Les Etats-Unis sont également l’un des rares pays à connaître une augmentation des "décès par désespoir" (suicide ou consécutif à l’absorption excessive d’alcool, de drogues…) à un moment où ces décès sont en baisse dans la majorité des pays. A noter cependant que le rapport analyse le comportement de populations dans le monde entier en 2022-2024, et n’est donc pas lié aux bouleversements dus au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.Les pays nordiques en tête du classement
Les pays nordiques restent, quant à eux, tous classés parmi les 10 plus heureux. Le Danemark, l’Islande et la Suède talonnent la...
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20/03 - L’Amérique de Trump, un monstre interventionniste fondé sur des idées fausses
La guerre commerciale dans laquelle l’administration Trump jette le monde fragilise la mondialisation telle qu’on l’a connue depuis la chute du mur de Berlin. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait bien augmenté les droits de douane sur l’Union européenne ou la Chine, mais ces hausses avaient un caractère moins systématique qu’aujourd’hui. Désormais, Trump s’appuie sur une doctrine qui a été couchée sur le papier dès son élection en novembre 2024 par Stephen Miran, économiste qui a depuis pris la présidence du conseil d’analyse économique rattaché au président.
Ce document de quelques dizaines de pages intitulé A User’s Guide to Restructuring the Global Trading System (Hudson Bay Capital) est rempli d’approximations et de contradictions, mais nous allons quand même essayer de le résumer. Pour Miran, et comme ne cesse de le répéter Trump, l’économie américaine est pénalisée par les déficits commerciaux. Il estime que ces déficits sont liés à la surévaluation persistante du dollar qui affecte la compétitivité américaine.Les droits de douane vont faire monter le dollar
Pour corriger cet écart de compétitivité, Miran propose la mise en place de droits de douane importants. Problème, si cette politique fonctionne, elle va faire monter le dollar alors que les Etats-Unis souhaitent une baisse. Il faudra alors convoquer une grande conférence internationale pour convaincre (en les menaçant ?) les pays tiers de laisser le dollar se déprécier (on ne sait pas trop comment). L’auteur mentionne également, pour mieux...
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20/03 - Boualem Sansal : 10 ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien
Le parquet du tribunal de Dar El Beida près d’Alger a requis 10 ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie, ont indiqué plusieurs médias algériens ce jeudi 20 mars. Le verdict sera prononcé le 27 mars dans ce procès intenté contre l’écrivain, emprisonné depuis la mi-novembre à son arrivée à l’aéroport Alger, selon les mêmes sources incluant les médias Echorouk et TSA.
L’affaire Sansal, qui a bénéficié d’un vaste élan de soutien en France, est devenue un sujet de tension entre Paris et Alger, dont les relations se sont fortement dégradées depuis la reconnaissance en juillet 2024 par le président français, Emmanuel Macron, d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, au statut non défini selon les Nations Unies."Atteinte à l’unité nationale"
Boualem Sansal est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment "atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays". Selon l’accusation, l’écrivain a tenu des propos portant atteinte à l’intégrité du territoire national.
Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien a mal pris ses déclarations en octobre au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de...
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20/03 - En Syrie, Ahmed el-Charaa face au risque de chaos : "Des têtes devraient bientôt tomber..."
6 décembre 2024. Chemise kaki, barbe bien taillée, Abou Mohammed el-Jolani accorde une interview à la chaîne américaine CNN. Le chef du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC) a laissé son turban blanc, sa veste camouflage et sa kalachnikov au placard. Alors qu’au même moment, des milliers de combattants fondent sur Damas dans des pick-up couverts de boue, le monde entier découvre le visage de celui qui deviendra bientôt le président par intérim de la Syrie. S’exprimant d’un ton posé, il se veut rassurant. Les exactions contre des communautés commises entre 2013 et 2016 à travers la Syrie par le Front al-Nosra, le groupe djihadiste affilié à Al-Qaeda dont il a été à la tête ? Du passé. Désormais, c’est l’unité du pays qui lui importe : "Les communautés coexistent dans cette région depuis des centaines d’années. Personne n’a le droit de les éliminer." Les Syriens y croient. A l’entrée des villes – Hama, Alep, Homs – qui tombent comme des dominos au passage des convois de groupes armés emmenés par HTC, les habitants acclament les combattants et leur lancent des fleurs.
Trois mois plus tard, l’espoir a laissé place à la peur. Pour la première fois depuis sa prise de pouvoir, celui qui a abandonné son nom de guerre pour redevenir Ahmed al-Charaa, semble perdre le contrôle de la situation. Il en appelle à la "paix civile" dans une mosquée de Damas, mais ses paroles peinent désormais à convaincre dans un pays redoutant de voir redémarrer une guerre civile de treize ans qui a laissé le pays exsangue. Une...
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20/03 - Raphaël Glucksmann : "Si les Européens avaient lu Sourkov, ils n’auraient pas cru Poutine"
Saisir la substantifique moelle du régime de Vladimir Poutine est également une affaire de littérature. Il ne l’a jamais rencontré, mais Raphaël Glucksmann est l’un des rares responsables politiques français à connaître réellement Vladislav Sourkov. Depuis près d’une décennie, il lit systématiquement les écrits du "mage du Kremlin", publiés en son nom ou sous alias, comme ceux d’Alexandre Douguine, l’autre théoricien du "poutinisme". Si les dirigeants européens avaient fait de même, "ils n’auraient pas mené de politique d’apaisement vis-à-vis de Poutine", assure-t-il. Pour L’Express, l’eurodéputé Place publique a accepté de commenter l’entretien que l’ancien vice-président du gouvernement russe nous a accordé. Il en tire une conclusion sur la pensée du sulfureux conseiller : "La dynamique intérieure du poutinisme, ça a toujours été la confrontation avec l’Occident".
L'Express : Quand avez-vous découvert Sourkov et pris connaissance de son importance ?
Raphaël Glucksmann : J’en entends parler dès le début de la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999-2000, qui cause 100 000 morts et constitue le moment fondateur du régime poutinien. Sourkov est au cœur de cette émergence sanglante et il attire le regard car il ne ressemble pas aux autres proches de Poutine. Ce n’est pas un ancien du KGB. C’est un érudit, qui se flatte d’avoir lu des philosophes français comme Derrida ou Deleuze ou d’aimer le rappeur américain Tupac. Il a été garde du corps puis responsable de la communication de l’oligarque Khodorkovski, avant de mener la...
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20/03 - Retraites : comment le conclave "sans tabou" a rapidement tourné court
Le conclave sur les retraites voulu par François Bayrou va-t-il aller au bout des concertations censées s’achever en mai ? Ces derniers jours, les discussions ont en tout cas été ébranlées par les départs de certains membres et les déclarations du Premier ministre, qui a enterré l’hypothèse d’un retour à 62 ans. Ce "conclave" sur les retraites censé confier aux partenaires sociaux l’amélioration de la réforme votée l’an passé se réunit à nouveau ce jeudi 20 mars, dans le flou. Récit.L’annonce d’un conclave "sans tabou"
Tout a débuté mi-janvier par une concession de François Bayrou, alors Premier ministre depuis quelques semaines, au PS d’Olivier Faure pour éviter une motion de censure de son gouvernement. Dans sa déclaration de politique générale, le chef du gouvernement avait balisé le chemin : d’abord une "mission flash" de la Cour des comptes pour travailler sur "des chiffres indiscutables", puis un trimestre de négociation "sans aucun totem (ni) tabou" même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas "dégrader l’équilibre financier" du système de retraites.
Après un retard à l’allumage, des premières discussions informelles ont finalement débuté le 17 janvier dernier, après des signaux contradictoires envoyés par le Premier ministre lui-même. Après deux heures d’échanges à Matignon, la CGT constatait déjà "l’ampleur des désaccords". Néanmoins, le Premier ministre avait prévenu que le dialogue officiel ne pourrait vraiment débuter dans le fond que lorsque le rapport de la Cour des comptes aurait apporté des précisions...
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20/03 - Gaza : le chef de la sécurité intérieure du Hamas tué dans une frappe, selon l’armée israélienne
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou l’avait annoncé mardi soir : les bombardements du 18 mars n’étaient "que le début". De nouvelles frappes israéliennes ont visé ce jeudi la bande de Gaza, la Défense civile du territoire palestinien faisant état d'au moins 504 personnes tuées depuis la reprise des hostilités. "En riposte aux massacres de civils commis par les sionistes", la branche armée du Hamas a dit à la mi-journée avoir visé Tel-Aviv avec des roquettes.
Les infos à retenir
⇒ La branche armée du Hamas dit avoir visé Tel-Aviv avec des roquettes
⇒ Un nouveau bilan fait état de 504 morts depuis la reprise des frappes israéliennes
⇒ L'armée israélienne annonce avoir tué le chef de la sécurité intérieure du Hamas
19h45L'armée israélienne dit étendre son opération terrestre à Rafah
L'armée israélienne a annoncé jeudi qu'elle étendait son opération terrestre à la zone de Rafah, dans l'extrême sud de la bande de Gaza.
"Ces dernières heures, les troupes ont mené des opérations terrestres dans la zone de Chaboura à Rafah", a indiqué l'armée dans un communiqué, ajoutant que ses opérations se poursuivaient aussi "dans le nord et le centre du territoire palestinien".
18h20L'Europe déplore une "rupture du cessez-le-feu à Gaza" qui fait des victimes
Dans un communiqué diffusé ce jeudi soir, le Conseil européen "déplore la rupture du cessez-le-feu à Gaza, qui a fait un grand nombre de victimes civiles lors des récentes frappes aériennes", ainsi que "le refus du Hamas de rendre les derniers otages". Il appelle par...
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20/03 - Défense : Eric Lombard annonce un nouveau produit de placement pour financer le réarmement
Alors que des investisseurs et des entreprises de défense se réunissent jeudi 20 mars à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds, le ministre de l’Economie a fait savoir que quelque 5 milliards d’euros étaient nécessaires au secteur pour monter en cadence dans le cadre de l’effort national de défense.
"Les entreprises auront besoin à peu près de 5 milliards de fonds propres, de capitaux nouveaux, d’argent des investisseurs publics et privés afin d’augmenter les chaînes de production et de se développer", a annoncé jeudi matin sur TF1 Eric Lombard. "Ce sera de l’argent public de (la banque publique d’investissement, NDLR) Bpifrance, de la Caisse des dépôts, de l’Etat, mais nous avons besoin d’argent privé" également, a détaillé le ministre.
Effort de guerre : @Eric_R_Lombard annonce le lancement par BPI France d'un produit d'épargne, un placement de 500 euros minimum pour investir dans la défense, "c'est très important d'associer l'ensemble des Françaises et des Français"
#BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/WUQiK1iccg— TF1Info (@TF1Info) March 20, 2025
Il a annoncé que Bpifrance allait lancer un nouveau fonds de 450 millions d’euros : les Français pourront ainsi "pour 500 euros devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense" et par ces "tickets de 500 euros" minimum "placer leur argent sur du long terme", via un capital "bloqué pendant au moins 5 ans".
"C’est très important d’associer l’ensemble des...
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20/03 - Les conditions d’une vraie réponse européenne à Donald Trump, par Louis Gallois et Pierre-André de Chalendar
En moins de six mois, l’Europe a subi deux chocs de nature totalement différente mais qui ne peuvent la laisser sans réaction sous peine d’être effacée de l’Histoire : d’un côté, la publication du rapport Draghi qui décrit le décrochage de l’Europe et la menace d’une "lente agonie", de l’autre, la rupture qu’opère Donald Trump entre les deux rives de l’Atlantique.
Ces deux chocs appellent l’Europe et la France à un sursaut d’une ampleur sans précédent depuis l’après-guerre. Le rapport Draghi évoque au moins quatre priorités dont la traduction budgétaire est certainement lourde mais qui apparaissent incontournables.
La première, c’est la recherche et l’innovation. L’effort financier européen est significativement inférieur à celui des Etats-Unis (la France quant à elle plafonne à 2,2 % du PIB depuis plus de vingt ans, loin de l’objectif de 3 % fixé à Lisbonne). L’écart est encore plus massif sur la commercialisation des innovations : les Etats-Unis représentent 52 % du capital-risque mondial, la Chine 40 %, l’Europe 5 % !
La deuxième priorité, c’est l’énergie. La dépendance coûteuse de l’Europe mine sa compétitivité. L’électricité est la clé d’une énergie décarbonée. Seul le nucléaire est en mesure de constituer la base de la production, de desserrer l’étreinte en produisant une énergie décarbonée, pilotable, indépendante dont il faudra assurer la compétitivité à long terme. Les énergies renouvelables, intermittentes et imprévisibles ont leur place comme complément minoritaire mais pas comme substitut du nucléaire.
La troisième...
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20/03 - L’assistant IA de Meta arrive enfin en Europe, plus d’un an après sa sortie aux Etats-Unis
Meta AI, l’assistant d’intelligence artificielle (IA) générative du géant américain Meta, est proposé progressivement dans l’Union européenne, plus d’un an après sa sortie aux Etats-Unis, à partir du jeudi 20 mars sur toutes ses applications : Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. "Il nous a fallu plus de temps que prévu pour déployer notre technologie d’IA en Europe, car nous continuons à naviguer dans un système réglementaire européen complexe mais nous sommes heureux d’y être enfin parvenus", a expliqué l’entreprise dans un communiqué.
Dévoilé aux Etats-Unis en septembre 2023 puis généralisé en avril 2024 sur l’ensemble des applications du groupe, Meta AI est un outil d’IA générative qui répond aux questions des utilisateurs en générant des textes et des images, comme ChatGPT de son concurrent OpenAI. Il a par ailleurs accès à des moteurs de recherche sur internet. Il permet ainsi "d’approfondir des sujets d’actualité ou obtenir de l’aide pour un tutoriel" mais peut aussi aider à planifier un voyage.Un cadre réglementaire européen "fragmenté"
Meta avait jusqu’ici suspendu son déploiement dans l’UE, affirmant manquer de visibilité quant à l’interprétation par les autorités européennes des différentes lois qui encadrent les nouvelles technologies, comme le règlement général sur la protection des données (RGPD) et ceux sur les marchés numériques et sur l’IA. Son PDG, Mark Zuckerberg, avait ainsi fustigé dans une tribune l’été dernier, co-signée avec le PDG de Spotify Daniel Ek, un cadre réglementaire européen...
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20/03 - Dérapages, arbitrages financiers, influence des municipales... L’avenir incertain de Sciences Po Menton
Leur campus, installé dans un majestueux bâtiment classé du XIXe siècle, surplombe le vieux port et la mer. Les 350 étudiants de Sciences Po Menton bénéficient d’un cadre de scolarité exceptionnel… Mais pour combien de temps encore ? Le contrat qui permettait à l’école d’être hébergée gratuitement par la municipalité depuis onze ans s’achèvera en juin 2025. "Pour l’heure, le maire et Sciences Po sont en train d’échanger sur les modalités à venir", confie François Leonelli, le chef de cabinet du maire Yves Juhel. Avant de poursuivre : "Rien n’est acté pour le moment, mais il est certain qu’il est dans notre intérêt de garder Sciences Po chez nous". Sans doute pas dans les mêmes conditions qu’avant puisque la ville pourrait, à l’avenir, demander le versement d’un loyer. Elle pourrait aussi réduire la durée du prochain contrat à cinq ans au lieu de onze. De quoi perturber le fragile équilibre financier de ce campus spécialisé dans l’étude du Moyen-Orient et des pays arabes.
Décidément, l’antenne azuréenne de la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, qui compte 65 % d’étudiants internationaux, cumule les déboires depuis plusieurs mois. Après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et la riposte israélienne à Gaza, la tension était montée d’un cran. A l’automne dernier, les blocages et manifestations violentes de militants propalestiniens, mais aussi des actes d’intimidation à l’égard d’étudiants juifs, avaient entraîné une suspension des subventions accordées par le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Coup dur...
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20/03 - Le Français Olivier Grondeau, détenu en Iran depuis deux ans et demi, a été libéré
Le Français Olivier Grondeau, qui était détenu en Iran depuis octobre 2022, "est libre, en France, parmi les siens", a annoncé jeudi 20 mars Emmanuel Macron, assurant que "la mobilisation ne faiblira pas" pour la libération des deux derniers ressortissants français encore en prison à Téhéran.
"Nous partageons l’immense bonheur et soulagement de sa famille", a dit sur X le président français, au sujet d’Olivier Grondeau, 34 ans, condamné en Iran à cinq ans de prison pour espionnage, une peine jugée arbitraire par les autorités françaises qui avaient dénoncé une diplomatie d’otage d’Etat de la part de Téhéran.
Olivier Grondeau est libre, en France, parmi les siens ! Nous partageons l'immense bonheur et soulagement de sa famille. Je remercie tous les services de l'État, notre ambassadeur en Iran et le Centre de Crise et de Soutien du Quai d'Orsay, de leur action décisive.…— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 20, 2025
"Je remercie tous les services de l’État, notre ambassadeur en Iran et le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay, de leur action décisive", a ajouté le président. Olivier Grondeau est arrivé lundi soir en France, ont précisé à l'AFP l'Elysée et une source diplomatique, sans toutefois dévoiler les conditions de sa libération.Des négociations longues et difficiles
Cette remise en liberté intervient après de longues et difficiles négociations entre les deux pays et dans un contexte de bras de fer entre les Occidentaux et l’Iran sur son programme nucléaire. Téhéran nie...
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20/03 - IVG, la tragique histoire de Catherine Bakouche : "Elle a tenté d’avorter seule, et en est morte"
En 1973, Jacqueline Remy racontait dans L’Express l’histoire de Catherine Bakouche, morte à l’âge de 23 ans, après avoir essayé d’avorter. La maman d’un enfant en bas âge n’avait osé parler à personne de sa seconde grossesse et, comme pour une femme sur mille à l’époque, sa tentative d’avortement lui avait coûté la vie. En 2025, cinquante ans après la promulgation de la loi Veil, l’ancienne ministre Laurence Rossignol, à l’origine du projet de loi déposé au Sénat, souhaite réhabiliter les femmes ayant avorté illégalement.
Dans L’Express du 24 décembre 1973Rouen : "Laissez-nous vivre !"
Les députés ont sauvé la loi de 1920 interdisant l’avortement. Des femmes, en France, continuent, de mourir.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre, une jeune femme de 23 ans, Catherine Bakouche, a tenté d’avorter. Seule. Elle en est morte. Scandaleux ? Banal. Le garde des Sceaux, M. Jean Taittinger, l’a dit l’autre jeudi devant l’Assemblée : "Mille avortements clandestins se produisent chaque jour en France. Un avortement clandestin sur mille est mortel."
Catherine Bakouche — née Catel — était "une femme sans histoires". Une enfance heureuse passée dans un village normand, une famille catholique pratiquante — cinq frères et sœurs — qu’elle a quittée, munie du certificat d’études, pour se marier, jeune. Depuis un an, elle était employée à la Sécurité sociale de Rouen. Elle y était entrée — brillamment — sur concours. Elle venait d’être titularisée. Son mari travaille dans une entreprise de construction. De chantier en chantier, il était...
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20/03 - L’Ukraine refuse de transférer aux Etats-Unis la propriété de ses centrales nucléaires
Après avoir discuté mercredi soir avec Donald Trump le transfert de propriété de la centrale de Zaporijia (actuellement sous contrôle russe) aux Etats-Unis, Volodymyr Zelensky a finalement martelé ce jeudi 20 mars qu’aucun des 15 réacteurs ukrainiens ne serait offert à l’Amérique, lors d’une conférence de presse avec ses alliés à Oslo. La veille, le président américain Donald Trump avait suggéré, dans un appel avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, que les Etats-Unis prennent "possession" des centrales électriques ukrainiennes.
A Londres toujours ce jeudi, les chefs d’état-major d’une trentaine de pays prêts à contribuer à des garanties de sécurité pour l’Ukraine se réunissent pour discuter d’un plan de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu avec la Russie. Le dossier ukrainien et celui de la défense européenne face à la menace russe figurent également au menu d’un sommet de l’UE à Bruxelles jeudi.
Les infos à retenir
⇒ Le Kremlin dénonce les "plans de militarisation" de l’Europe
⇒ Les chefs militaires d’une trentaine de pays réunis au Royaume-Uni ce jeudi
⇒ Volodymyr Zelensky affirme qu’il ne discutera pas le transfert de propriété des centrales ukrainiennes avec les Etats-Unis
20h00La question de la Crimée n'a pas été abordée, dément Zelensky
Lundi dernier, le média américain Semafor affirmait que Donald Trump envisage de reconnaître la Crimée, annexée en 2014, comme faisant partie de la Fédération de Russie. Cela répondrait à une revendication majeure de Vladimir Poutine dans les négociations vers la...
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20/03 - Ratages, mensonges et trahisons : pourquoi la parole de l’Amérique ne vaut plus grand-chose
C’est toujours triste, la fin d’une amitié. Surtout quand il s’agit d’une trahison – par exemple, lorsque les Etats-Unis tournent le dos à l’Europe au moment où celle-ci en a le plus besoin. Dans ce cas, on en guérit difficilement… En menaçant le Canada d’annexion, le Groenland, d’occupation, et l’Otan, d’abandon, Donald Trump a non seulement trompé ses plus proches amis, mais également "démonétisé" la voix de l’Amérique pour de longues années. "Il n’a jamais été possible de faire confiance à 100 % aux Etats-Unis qui, comme toute nation, privilégient toujours leurs propres intérêts, admet le géopolitologue américain Jacob Heilbrunn. Mais la trahison actuelle équivaut à une métamorphose 'à la Frankenstein' : l’Amérique n’est plus fiable ; elle est prorusse ; elle est hostile ; elle est dangereuse."
Ce nouveau visage, effrayant, est aussi le résultat de vingt-cinq années de dérive des continents des deux côtés de l’Atlantique, d’incompréhensions réciproques et – disons-le – d’une accumulation d’erreurs de jugement par la Maison-Blanche.
Entre 2001 et 2008, George W. Bush, président unilatéraliste et messianique, prétend, contre l’avis de la France et de l’Allemagne, réorganiser le Moyen-Orient pour y imposer la démocratie. Et cela, après avoir menti aux alliés de l’Otan sur la dangerosité du régime de Saddam Hussein, en l’exagérant. Le résultat de cette politique de regime change (changement de régime) fut le contraire de l’objectif visé : destruction de la société irakienne, chaos dans la région, montée en puissance de...
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20/03 - Naissance des épidémies, épisode 4 : l’Empire romain et la première pandémie
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la toute première pandémie, la peste antonine dans l’Empire Romain.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : L'Express
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Normalement, si je vous parle de l’Empire Romain, vous devez assez vite avoir une idée de ce à quoi cela ressemblait. Et si vous vous rappelez vos cours d'histoire, vous savez qu’on change là complètement d’échelle par rapport à l’épisode précédent....
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20/03 - Les secrets technologiques de l’Ukraine face à la Russie : cette méthode qui pourrait inspirer l’Europe
Jamais Vladimir Poutine n’aurait imaginé que l’Ukraine résiste si longtemps à l’ours russe. Mais, trois ans plus tard, Kiev tient toujours la dragée haute à Moscou. A l’heure où Donald Trump lâche le Vieux Continent pour se rapprocher du Kremlin, l’Union européenne doit apprendre et appliquer dès maintenant la méthode qui a permis aux Ukrainiens d’accomplir ce véritable miracle militaire. Ses préceptes ressemblent à un mantra nébuleux de start-up - innovation décentralisée, rapidité, scalabilité. Mais les résultats sont très concrets.
Face à l’urgence de la guerre, Kiev a favorisé la coopération du public et du privé dans le domaine de la défense. Simplifié la réglementation qui l’encadre. Incité fiscalement l’émergence de start-up développant des technologies militaires innovantes. Depuis le début de l’invasion, plus de 200 entreprises de munitions ont ainsi émergé. Et la solide industrie du drone qui est sortie de terre a produit près de deux millions d’unités l’an dernier.Une coopération harmonieuse
L’agilité de l’armée ukrainienne repose aussi sur la plateforme Brave1 qui aide les start-up et les militaires à coopérer harmonieusement. C’est elle qui permet aux soldats au front de transmettre rapidement leurs avis sur les mises à jour reçues par leurs équipements, permettant aux ingénieurs de corriger tout défaut avec célérité et d’améliorer leurs systèmes en permanence.
Comme ces armes se distinguent par leur couche logicielle plus que par leurs caractéristiques physiques, elles sont peu chères à fabriquer et peuvent...
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19/03 - Retraites : la CGT claque à son tour la porte d’un "conclave" en sursis
Après Force ouvrière et l'U2P, c'est au tour de la CGT de claquer la porte : Sophie Binet a annoncé mercredi soir le départ de son organisation des concertations sur les retraites lancées par le Premier ministre en janvier, après le refus répété de celui-ci de revenir aux 62 ans. "Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. Et c'est très grave parce que le Premier ministre s'était engagé à ce que ces discussions soient 'sans totem, ni tabou'", a justifié la patronne de la CGT, après le vote de ses instances. Par conséquent, "la CGT a décidé ce soir de quitter ces concertations et d'appeler les salariés à se mobiliser" en rejoignant notamment les cortèges de retraités prévus jeudi.
Après avoir suscité beaucoup d'espoir auprès des syndicats, en leur donnant l'occasion, pour la première fois en plus de deux ans, de renégocier la décriée réforme des retraites qui a porté l'âge de départ de 62 à 64 ans en 2023, François Bayrou a déçu l'opposition de gauche comme les syndicats. Ses déclarations dimanche fermant la porte au retour des 62 ans, réitérées mardi et mercredi devant le Parlement ont fini de provoquer l'ire des centrales syndicales qui lui opposent une fin de non recevoir.
Devant le Sénat, François Bayrou a assuré ne s'être "jamais (...) immiscé" dans le débat des partenaires sociaux. "J'ai simplement rappelé qu'il fallait se fixer comme objectif le retour à l'équilibre (du système de retraites) en 2030" et jugé "qu'à mes yeux, on ne pouvait pas revenir à 62,...
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19/03 - Etats-Unis : la nouvelle charge de l’administration Trump contre la justice
C’est une nouvelle attaque frontale contre la justice de la part de la Maison Blanche. Cette dernière a accusé ce mercredi 19 mars les juges qui ont émis des décisions de suspension ou d’annulation de certaines mesures de l’administration Trump d'"usurper" l’autorité présidentielle de Donald Trump.
"Non seulement ils usurpent la volonté du président et chef de l’exécutif de notre pays, mais ils sapent aussi la volonté du peuple américain", a déclaré lors d’un point presse Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, au lendemain de l’appel de Donald Trump à destituer un juge qui avait suspendu une opération d’expulsion de migrants. "Il est très clair que c’est un juge militant qui essaie d’usurper l’autorité du président", a aussi déclaré Karoline Leavitt lors du point presse, à propos de ce même juge.Une mise au point rarissime par la Cour Suprême
L’administration du milliardaire républicain est en conflit ouvert avec la justice depuis plusieurs semaines. Mais un nouveau seuil a été franchi ce mardi avec ces appels à la destitution d’un juge. Cette demande a même provoqué un rappel à l’ordre rarissime de la part de la Cour suprême elle-même, déclarant que le président américain n’était pas fondé à exiger une telle décision. "Depuis plus de deux siècles, il est établi que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord à propos d’une décision de justice", a rappelé dans un communiqué John Roberts, le président de la plus haute juridiction du pays, sans citer directement Donald Trump. "La procédure...
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19/03 - Face à une incertitude "inhabituelle", la Fed dégrade ses prévisions pour l’économie américaine
Le niveau d’incertitude est "aujourd’hui inhabituellement élevé", a déclaré mercredi 19 mars le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell. La Réserve fédérale a sans surprise laissé ses taux inchangés mercredi 19 mars, mais a dégradé ses prévisions pour la première économie mondiale deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Les marchés s’attendaient massivement à un maintien des taux à leur niveau actuel (dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 % depuis décembre), le temps que le brouillard se dissipe sur les effets des politiques du nouvel exécutif américain. Mais à l’issue de deux jours de réunion, la communication de la Fed montre que ses responsables sont moins confiants dans la santé de l’économie américaine. Selon la première actualisation de leurs prévisions depuis décembre, ils anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue, à + 1,7 % à la fin de l’année (contre 2,1 % prévus auparavant). Ils prévoient aussi une accélération de l’inflation à 2,7 % (contre 2,5 % en décembre). Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,4 % (contre 4,3 % précédemment).
Seul invariant dans les prévisions : les responsables s’attendent toujours globalement à ce que l’institution monétaire décide deux baisses de taux (d’un quart de point chacune) cette année.Rebond de l’inflation
Depuis la précédente réunion de la Fed fin janvier, qui s’était aussi traduite par un statu quo sur les taux, le panorama a singulièrement évolué. Les entreprises...
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19/03 - Les coulisses de notre entretien exclusif avec Vladislav Sourkov, le vrai mage du Kremlin
Jamais depuis le début de la guerre en Ukraine, il n’avait accordé la moindre interview. Jamais il n’avait livré le moindre commentaire public sur ce conflit qui ravage le cœur de l’Europe depuis maintenant plus de trois ans. Pourtant Vladislav Sourkov, l’homme qui a "fabriqué" Vladimir Poutine, celui qui a inspiré à Giuliano da Empoli son magnifique ouvrage Le Mage du Kremlin (Gallimard), a beaucoup de choses à nous dire sur la Russie et sur l’homme qui la dirige.
"En quelque sorte, interviewer ce stratège de l’ombre, c’est entrer dans la tête de Poutine", raconte Charles Haquet, rédacteur en chef du service Monde de L'Express, qui a réalisé cet entretien. En effet, Vladislav Sourkov a conseillé le président russe pendant 20 ans et a façonné un système politique qu’il a lui-même appelé le "poutinisme".
Certains se demanderont sans doute pourquoi L’Express offre cette tribune à l’homme qui a joué, selon plusieurs sources, un rôle clé dans l’annexion de la Crimée et des régions séparatistes. La réponse nous est donnée par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui connaît bien le personnage : si les dirigeants occidentaux avaient lu Sourkov, ils auraient compris plus vite que leur politique d’apaisement ne les mènerait nulle part.
Alors, que nous apprend-il sur Vladimir Poutine, la Russie d’aujourd’hui et le futur de l’Europe ? Découvrez les coulisses de cette interview exclusive dans ce nouveau format vidéo, à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux...
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19/03 - "Il est l’homme qui a fabriqué Vladimir Poutine" : pourquoi nous avons interviewé Vladislav Sourkov
C’est l’un des personnages les plus énigmatiques de Russie. Un homme de l’ombre qui a fait du secret une arme. Durant deux décennies, Vladislav Sourkov a murmuré à l’oreille de Vladimir Poutine. Pour lui, il a créé un système politique sur mesure, le "poutinisme", des préceptes visant à placer le "tsar" au cœur de l’appareil d’Etat – la "verticale du pouvoir". En 2020, ce conseiller mystérieux, qui a inspiré à Giuliano da Empoli son magistral Mage du Kremlin (Gallimard), a disparu de la scène. Depuis le début de la guerre en Ukraine, il n’a pas donné d’interview.
Pourtant, celui que l’on appelait aussi le "nouveau Raspoutine" a encore des choses à nous apprendre. Ecouter Sourkov, c’est entrer dans la tête de Vladimir Poutine. Comprendre son agenda géopolitique, ses desseins et ses obsessions – comme la destruction de l’Etat ukrainien.
Cet article est disponible dans sept autres langues européennes : anglais, allemand, italien, hongrois, lituanien, polonais, suédois.
Voilà pourquoi L’Express est parti sur ses traces, ce qui n’a pas été chose aisée. Vladislav Sourkov a d’abord refusé de nous parler, avant de se raviser. Pourquoi ? "Tout d’abord, parce qu’il savait que vous lui poseriez des questions différentes de celles qu’il reçoit en Russie", répond Alexeï Tchesnakov, directeur scientifique du Centre de conjoncture politique, à Moscou, l’un de ceux qui ont rendu cet entretien possible. Durant les deux premiers mandats de Vladimir Poutine (2001 à 2008), Tchesnakov travaillait à l’administration...
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19/03 - EXCLUSIF. Vladislav Sourkov, le vrai mage du Kremlin : "La guerre en Ukraine permettra de séparer les brebis et les boucs"
Jamais, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, il n’a accordé d’interview politique. Ni fait le moindre commentaire public sur cette guerre qui ravage le cœur de l’Europe. Vladislav Sourkov, sans doute le personnage le plus mystérieux de Russie, s’est muré dans le silence. Pourtant, l’homme qui a "fabriqué" Vladimir Poutine, le conseiller de l’ombre qui a inspiré son formidable Mage du Kremlin au romancier Giuliano da Empoli, a beaucoup de choses à dire sur la Russie et l’homme qui la dirige. Il nous aura fallu du temps pour l’approcher – et le convaincre. Car ce redoutable politicien, que l’on peut considérer comme "l’architecte" du système politique russe, a pris ses distances avec celui qu’il a servi durant deux décennies, Vladimir Poutine. Nul ne sait ce que fait Sourkov aujourd’hui. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il a éludé cette question.
Pourquoi interviewer Vladislav Sourkov, qui représente l’exacte antithèse de notre idéal démocratique ? Fallait-il consacrer une couverture de L’Express à celui qui considère l’Ukraine comme une "entité politique artificielle", ne pouvant être reprise que "par la force", comme il l’a déclaré dans une interview à la chaîne Telegram russe WarGonzo, quelques mois avant le début de la guerre ? Justement oui. Donner la parole au vrai mage du Kremlin, c’est, en quelque sorte, entrer dans la tête de Vladimir Poutine. S’il n’est plus aux affaires, Sourkov n’en maîtrise pas moins tous les rouages du poutinisme. Il en connaît les lignes de force et la finalité, puisque...
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19/03 - Grippe aviaire : l’idée inquiétante de Robert Kennedy Jr. contre l’épidémie
C’est un problème de santé publique qui ne fait que se renforcer. L’épidémie de grippe aviaire continue sa propagation à travers le monde, avec toutes les conséquences qu’on lui connaît sur l’agriculture. "Le monde fait face à une panzootie (l’équivalent d’une pandémie pour les animaux) inédite d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) […] et cela nécessite une réponse mondiale coordonnée", a ainsi mis en garde ce lundi 17 mars Godfrey Magwenzi, directeur général adjoint de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
Et parmi tous les pays concernés, les Etats-Unis subissent une résurgence particulièrement importante parmi leurs élevages de volailles mais aussi de bovins. Depuis janvier 2022, plus de 1 600 foyers d’infection ont été signalés sur tout le territoire américain, avec plus de 166 millions d’oiseaux qui ont déjà dû être abattus depuis le début de l’épidémie. Et ce lundi, ce sont des cas de grippe H7N9 qui ont été détectés dans l’Etat du Mississippi pour la première fois depuis 2017. Or cette souche est bien plus inquiétante que la plus traditionnelle H5N1, car transmissible à l’homme.
Cette propagation accélérée cause donc de nombreuses inquiétudes chez les éleveurs aux Etats-Unis. Et pour remédier à ce fléau, le ministre de la Santé de Donald Trump, Robert Kennedy Jr., a fait une proposition pour le moins déconcertante : laisser le virus circuler afin de détecter si des espèces pouvaient développer une forme de résistance à l’épidémie. Ainsi, au lieu d’abattre les oiseaux lorsque...
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19/03 - Monika Schnitzer : "La rigueur allemande est le produit d’un discours politique dominant"
Une situation critique peut être un remarquable accélérateur de prise de décision. Au Bundestag, mardi 18 mars, plus des deux tiers des députés allemands ont approuvé la réforme du frein à l’endettement qui limitait, depuis la fin de la crise financière de 2008, les capacités d’emprunt de l’Allemagne. Le pays va pouvoir désormais dépenser presque sans compter pour se protéger et moderniser une armée plus que vieillissante.
Un tournant majeur pour la première puissance économique européenne, qui, face au péril russe et au désengagement des Etats-Unis vis-à-vis du Vieux Continent, a décidé de prendre son destin en main. Pour L’Express, Monika Schnitzer, présidente du Conseil allemand des experts économiques, analyse les ressorts culturels et les raisons de ce virage politique.
L’Express : Qualifieriez-vous cette réforme d’historique ?
Monika Schnitzer : Je suis généralement prudente avec ce genre d’expressions. Mais je pense qu’elle est historique à plusieurs égards. D’abord, l’ampleur même de la dette potentielle que le gouvernement peut désormais contracter est sans précédent. Même si, rapporté sur une période de 10 ou 12 ans, le montant peut sembler moins impressionnant.
Par ailleurs, depuis plusieurs années, l’opposition politique à la modification du frein à l’endettement était forte - pas de la part des sociaux-démocrates ou des écologistes, mais bien des conservateurs et des libéraux. C’est d’ailleurs pour cette raison que le précédent gouvernement est tombé : il n’a pas réussi à trouver un accord, et l’opposition...
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19/03 - "Friedrich Merz a-t-il trompé les électeurs ?" : la fin du frein à la dette vue par les médias allemands
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Mardi 18 mars, "Berlin a franchi un obstacle décisif, il devrait y avoir un grand soulagement en Europe", écrit Der Spiegel. En effet, l’assemblée allemande, le Bundestag, a adopté la modification de la loi fondamentale portée par le SPD, la CDU/CSU et les Verts. Cette réforme, dont l’adoption était incertaine avant le scrutin, a été approuvée par une large majorité, rapporte l’Hebdomadaire Die Zeit.
Pour cette session extraordinaire, qui réunissait la législature sortante (la nouvelle doit prendre ses fonctions le 25 mars), quelque 513 députés sur les 720 que constituait le Bundestag ont voté pour, le reste s’étant opposé à la réforme. Les changements qui ont été adoptés prévoient la création d’un fonds d’investissement de 500 milliards d’euros et la réforme du frein à l’endettement. Ce dernier, qui restreint le recours au déficit pour financer le budget fédéral à 0,35 % du PIB, ne s’appliquerait plus pour les dépenses de la défense qui dépassent 1% du PIB. Pour le quotidien Handelsblatt, cette réforme va permettre "d’ouvrir la voie au chef de file de la CDU, Friedrich Merz, pour devenir chancelier, et d’augmenter considérablement les options disponibles pour le futur gouvernement fédéral".Un accueil mitigé
Mais bien que ces modifications apportées à la loi fondamentale soient qualifiées "d’historiques" par le chancelier sortant, Olaf Scholz, les réactions ne sont pas unanimes. En effet, si pour le Frankfurter Allgemeine, le vote envoie un "message positif, tant à...
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19/03 - E-salon de l’Education : suivez en direct le premier TV show de l’Enseignement supérieur
Pendant toute une soirée, les grandes écoles et les écoles spécialisées investissent un plateau TV pour informer, conseiller et échanger en direct avec leurs futurs étudiants.
>>> Consulter le live du E-Salon Éducation
Un événement inédit où les établissements d’enseignement supérieur se mobilisent pour présenter leurs formations, répondre aux questions des internautes et décrypter les enjeux des parcours académiques et des débouchés professionnels.
>>> Rejoindre le direct et interagir avec les participants Au programme :
16h-17h | Panel d’experts
Avec des invités exceptionnels :Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationaleLaurent Champaney, Président de la Conférence des Grandes ÉcolesAlain Weill, PDG de L’Express
17h-22h | Place aux formations post-bac
Une soirée consacrée à l’enseignement supérieur, avec des interventions et des échanges interactifs pour découvrir les enjeux et opportunités des études supérieures.
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19/03 - Comment les Français s’informent pour bien manger : les résultats surprenants d’une enquête exclusive
Comment bien manger ? Quels aliments et régimes faut-il privilégier ? Dans un pays où la cuisine est élevée au rang de patrimoine national, ces questions occupent naturellement une place centrale. Pourtant, nombre de nos concitoyens peinent à trouver des réponses fiables, et tombent parfois dans de fausses croyances. C’est ce que révèle la quatrième édition du Baromètre de l’esprit critique de l’établissement public Universcience (regroupement de la Cité des sciences et du Palais de la découverte), en partenariat avec L’Express.
L’enquête, réalisée par OpinionWay sur un double échantillon, l’un de 2000 personnes de 18 à 65 ans et l’autre de 610 personnes de 15 à 24 ans, témoigne d’une préoccupation grandissante pour l’alimentation. Elle résonne aussi avec la récente adoption du nouveau Nutri-Score, ce logo nutritionnel qui vise à lutter contre le surpoids, l’obésité et leurs maladies associées, validé malgré les critiques de la ministre de l’Agriculture.Les régimes : fractures entre générations, zones rurales et grandes villes
"Les résultats du baromètre montrent qu’il existe une aspiration collective à faire attention aux pratiques alimentaires, ce qui participe à l’expression de notre culture française, mais cette volonté va de pair avec un manque de repères dû notamment à la multiplication des sources d’information", constate Michel Dubois, directeur du Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne et membre du comité scientifique du baromètre. Le sondage indique que 72 % des Français aiment...
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19/03 - "Bruno Retailleau, le maître chanteur" : les tensions Paris-Alger vues de l’Algérie
En Algérie, cela ne fait plus l’ombre d’un doute. "Retailleau joue avec le feu", s’offusque le quotidien L’Expression. Invité de Sud Radio ce mercredi 19 mars, le ministre de l’Intérieur s’est risqué à de nouvelles déclarations polémiques. "Nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. C’est l’Algérie qui nous agresse. […] Il faut (qu’elle) ne barguigne pas quand on est convaincu, avec une pièce d’identité, un passeport, que le ressortissant est algérien. Elle doit le réadmettre", a-t-il pointé après le refus par Alger de reprendre des ressortissants expulsables.
Des propos qui ne manquent pas "de choquer par leur caractère menaçant et dénué de toute considération pour les principes d’équité et de respect mutuel", souligne Le Jour d’Algérie, ajoutant que ceux-ci "relèvent d’une tentative d’envenimer les relations déjà tendues entre les deux nations".Un ministre "sans foi, ni loi"
Lundi, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, avait reçu le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie, concernant la liste reçue de noms d’une soixantaine de ressortissants Algériens "faisant l’objet de décisions d’éloignement du territoire français", afin de lui remettre une réponse officielle. Sans grande surprise, "les autorités algériennes" ont annoncé "rejeter la démarche de la partie française" aussi bien sur "la forme que sur le fond", peut-on lire dans un communiqué officiel du ministère. Notamment en cause : "la volonté de la France de modifier unilatéralement le...
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19/03 - Francophonie : pourquoi le Mali, le Niger et le Burkina Faso quittent l’OIF
La nouvelle vient rétrécir encore un peu plus l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), frappée par une vague de départs. Dans un nouvel acte de rupture avec l’ancien colonisateur français, le Mali, pays aux 3,7 millions de francophones dirigé par une junte, a annoncé mardi 18 mars son retrait de l’OIF. La veille, ses voisins nigérien et burkinabé avaient déjà annoncé leur départ de cette organisation comptant désormais 90 membres, qui se donne pour mission de promouvoir la "langue française et la diversité culturelle et linguistique", "la paix, la démocratie et les droits de l’homme", ou encore "d’appuyer l’éducation".Suspendus de l’OIF après des putschs
Pourquoi la Francophonie est-elle soudainement désertée ? "Le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels fondés sur la souveraineté de l’Etat" a expliqué dans une lettre le ministère des Affaires étrangères malien. Comme le Niger et le Burkina Faso, alliés de Bamako au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le pays fait partie des premiers membres de l’OIF, créée à Niamey en 1970.
Les trois pays, dirigés par des régimes militaires ayant rompu avec l’ancien allié français au nom du souverainisme, avaient été suspendus de l’OIF à la suite de putschs. Le Mali avait été suspendu en août 2020, après un coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête depuis 2013 de ce pays sahélien plongé depuis des années dans une crise sécuritaire, politique et...
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19/03 - Ghislaine Dehaene-Lambertz : "TDAH, autistes, dys… plus on stimule ces enfants, plus ils apprennent"
Les fœtus ont-ils une conscience d’eux-mêmes ? Les nouveau-nés distinguent-ils déjà des mots ? Pourquoi tous les bébés du monde jettent-ils toujours à un moment ou à un autre des objets par terre ? C’est à ces questions fascinantes, et à bien d’autres encore, que Ghislaine Dehaene-Lambertz, directrice du laboratoire de neuroimagerie du développement (CNRS/CEA), essaye de répondre. Quand elle a découvert les neurosciences, cette pédiatre de formation s’est dit que si elle arrivait à mieux comprendre le développement "normal" des petits humains, elle pourrait mieux aider les enfants atteints de troubles de l’attention, d’autisme ou de dyslexie. Trente ans plus tard, la chercheuse n’a évidemment pas percé tous les mystères de notre organe le plus complexe. Mais grâce aux avancées de l’imagerie, les neuroscientifiques ont fait d’immenses progrès dans la compréhension des processus d’apprentissage de l’enfant, qu’il soit normal ou pathologique.
Parce qu’il faut maintenant que les connaissances acquises par les chercheurs se traduisent par des améliorations concrètes dans la prise en charge des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement, Ghislaine Dehaene-Lambertz a accepté de prendre la direction du tout nouvel Institut Robert-Debré du cerveau de l’enfant. Cet Institut hospitalo-universitaire, lancé officiellement ce mercredi, aura pour objectif de faciliter les diagnostics précoces, de mettre en place des mesures de prévention adaptées, et aussi de poursuivre les recherches pour mieux comprendre ces...
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19/03 - Dmytro Kouleba, ex-ministre ukrainien : "Si les choses continuent ainsi, la guerre en Europe arrivera"
Il fut pendant 4 ans, jusqu’en septembre 2024, ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine - le plus jeune à avoir été nommé à ce poste. Respecté dans son pays comme à l’étranger, Dmytro Kouleba a été au cœur des discussions qui ont permis à son pays de ne pas être isolé sur la scène internationale depuis le début de l’invasion russe. Alors que le long entretien téléphonique de ce mardi 18 mars entre Donald Trump et Vladimir Poutine n’a pas abouti à un véritable cessez-le-feu, l’ancien diplomate ne peut que constater que le président américain ne traite pas équitablement la Russie et l’Ukraine. "Il tord le bras de Zelensky, tout en serrant la main de Poutine", regrette Dmytro Kouleba, aujourd’hui professeur invité à l’École des affaires internationales de Sciences Po. Selon l'ancien politicien, que l’Express a rencontré à Paris, "le Kremlin se pense en position de force et ne ressent donc pas le besoin de négocier". Il analyse les principaux enjeux du moment liés à la guerre en Ukraine. Entretien.
L'Express : Comment jugez-vous les conditions posées par Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu (fin du réarmement de l’Ukraine, arrêt de l’aide occidentale), après sa conversation téléphonique avec Donald Trump ? Et les rares concessions qu’il a faites (ne pas frapper les infrastructures énergétiques pendant 30 jours) ? L’application d’un véritable cessez-le-feu vous semble-t-elle possible ?
Dmytro Kouleba : L’Ukraine a accepté le cessez-le-feu complet proposé par Trump, tandis que la Russie n’a consenti qu'à un...
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19/03 - Recrutement : la période d’essai, c’est dépassé, par Aurélie Debauge
Individuellement et collectivement, le rapport au travail évolue, les attentes des collaborateurs également. C’est dans ce contexte à la fois complexe et fluctuant que le groupe Sanef a fait le choix, depuis l’automne 2023, de ne plus recourir à la période d’essai dans le cadre de ses recrutements. L’objectif est de signer un contrat de confiance avec les candidats reposant sur l’authenticité et le partage de la responsabilité.
C’est un choix audacieux qui montre que nous croyons en la puissance de la confiance mutuelle. C’est également un choix qui sert la performance et les intérêts de notre entreprise et peut-être plus largement du secteur des transports qui, souvent perçu comme traditionnel voire peu attractif, mérite d’être redécouvert. Loin des clichés, il est en réalité en perpétuelle transformation, porteur d’innovations dans ses métiers et ses approches, comme notre vision des ressources humaines.
Alors, pourquoi avoir choisi de mettre fin à la période d’essai ? Car si elle se construit dans le temps, la confiance doit s’installer dès les premiers instants. Ce choix repose sur une conviction forte : pour réaliser le meilleur recrutement, il faut interroger nos pratiques. Or, la période d’essai, appliquée depuis des décennies, n’est pas une obligation. Elle peut au contraire ternir la phase de découverte et d’intégration en laissant de la place au doute. Ce n’est pas ma vision d’une relation de travail franche, sincère et durable, qui prévaut au sein des équipes de Sanef. Dès le début du recrutement,...
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19/03 - Algérie, voile, démission... La stratégie sur un fil de Bruno Retailleau
Bruno Retailleau est un lecteur attentif de la presse. Le ministre de l’Intérieur a parcouru tous les articles relatant sa relation cordiale avec Emmanuel Macron. Deux hommes aux antipodes idéologiques, réunis par l’intérêt supérieur de la nation. C’est beau comme du Disney. Et plutôt juste. Le chef de l’Etat apprécie la rigueur du Vendéen, qui loue sa maîtrise des dossiers, et chacun, hier encore, le répétait plutôt deux fois qu'une. Désormais, Bruno Retailleau aimerait que cette concorde ne s’ébruite pas trop. Comprenez-le. Il est en campagne pour la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez. Qu’il travaille sous les ordres d’un président honni, passe encore. Qu’il l’apprécie, la potion est amère pour les adhérents LR.
Alors, ce dimanche 16 mars, le locataire de Beauvau feuillette Le Parisien l’esprit léger. "Retailleau menace de démissionner", titre le quotidien, interview à l’appui. La formulation exagère le contenu de l’entretien. Le ministre se contente d’affirmer qu’il refuserait de céder dans son bras de fer avec l’Algérie si "on lui demandait", après plusieurs relances. Qu’importe. Bruno Retailleau a son brevet d’opposition au macronisme. La nomination du Béarnais avait émoussé ce parfum de cohabitation qui flottait sous Michel Barnier. L’odeur remonte. Menacer de partir, n’est-ce pas signifier la prééminence des convictions ?Le casse-tête algérien
Si tout était si simple. Laurent Wauquiez sait lire, surtout entre les lignes. Le candidat à la tête de LR prend au mot son concurrent. Avec une...
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19/03 - Guerre en Ukraine : face à Donald Trump, "Vladimir Poutine joue la montre"
La nouvelle relation bilatérale entre les Etats-Unis et la Russie offre "d’immenses possibilités à l’avenir", s’est félicitée mardi 18 mars la Maison-Blanche dans le communiqué de compte rendu qui détaillait le déroulé de l’échange téléphonique ayant eu lieu dans la journée entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Les dirigeants ont conclu durant cet appel de deux heures un accord verbal pour mettre en place une trêve "limitée", qui protégera pendant 30 jours les infrastructures énergétiques en Ukraine. Un résultat cependant "en deçà des espoirs de Trump", juge le New York Times dans ses colonnes, "après des jours de déclarations optimistes de la Maison-Blanche, selon lesquelles la paix était à portée de main". Une proposition de trêve totale durant 30 jours avait déjà été acceptée par l’Ukraine sous la pression américaine."Donald Trump est bien plus désireux de parvenir à la paix"
Après avoir comparé les comptes rendus respectifs publiés par les Etats-Unis et la Russie, le Washington Post en vient lui à une "conclusion évidente" : "Le président Donald Trump semble bien plus désireux de parvenir à un accord de paix en Ukraine que son homologue russe, Vladimir Poutine". Tandis que le premier décrit des discussions "très bonnes et productives", le second omet les louanges et se contente d’exposer les termes de ce cessez-le-feu de 30 jours "contre les infrastructures énergétiques".
Autre conclusion du média américain : l’accord pour une trêve partielle seulement, alors même que Kiev avait accepté les termes d’une trêve sur...
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19/03 - Etats-Unis : la justice suspend l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée
Nouveau revers judiciaire pour le président américain. La justice a suspendu mardi 18 mars l’interdiction par l’administration Trump des personnes transgenres dans l’armée, invoquant le principe d’égalité. Citant la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis selon laquelle "tous les êtres humains sont créés égaux", une juge fédérale de Washington a suspendu à compter du 21 mars un décret du président Donald Trump excluant les personnes transgenres des forces armées.
"Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre", avait déclaré le républicain le 27 janvier en Floride, avant de préciser, dans l’avion du retour vers Washington, avoir signé un décret en ce sens. "Exprimer une fausse 'identité de genre', divergente du sexe d’un individu ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire", peut-on notamment lire dans le décret. Un groupe de personnes transgenres, militaires ou souhaitant le devenir avaient alors contesté ce décret en justice.
L’administration Trump pourrait avoir "défini une politique établissant un équilibre entre la nécessité pour le pays d’une armée préparée et le droit des Américains à l’égalité de protection devant la loi", écrit la juge. Mais le décret contesté "n’est pas cette politique", estime-t-elle, lui reprochant d’être "empreint d’hostilité" envers les personnes transgenres, sans justification légale ou rationnelle à leur exclusion des forces armées.Environ 15 000...
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19/03 - Immobilier : le cauchemar des Français
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19/03 - "Tardes de soledad" : la corrida n’avait jamais été filmée comme cela
On n’a jamais filmé la corrida comme vient de le faire Albert Serra avec Tardes de soledad. Et on ne la filmera plus jamais comme ça. D’abord parce que la corrida va disparaître, très probablement, et parce que Andrès Roca Rey, le torero dont il est question dans ce film, va disparaître lui aussi, de manière certaine, demain après-midi ou dans cinquante ans, quoi qu’il lui arrive, à force de laisser la mort lui caresser les hanches, il va y passer, et il restera le plus grand torero du cinéma.
Dans Pacifiction, son précédent film, Albert Serra avait fait de Benoît Magimel le plus grand colon du cinéma. Et avec La Mort de Louis XIV, de Jean-Pierre Léaud le plus grand Roi-Soleil du cinéma.
Tardes de soledad n’est pas un film sur la corrida, encore un moins un documentaire tauromachique. Craignant de devoir me répéter, je vais essayer de le dire différemment : le cinéma, dans son essence, n’est pas plus documentaire que de fiction. Mais quand il se situe au-dessus de cet abîme qui sépare la fiction du réel, quand c’est la guerre entre les deux et que le spectateur ne sait plus s’il est perdu ou si on lui demande simplement d’être intelligent le temps d’une séance, alors il peut sortir de là, étourdi, passé à la moulinette, et dans un long soupir il retrouve son latin : "Hic est opus" (Voilà un film).
Pas de commentaire, pas de musique, ou alors très lointaine : celle de la banda. Comme toujours, la technique impose la méthode qui établit le style qui qualifie la personne qui fait le film. Est-il bon, est-il...
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19/03 - Gaza : l’armée israélienne annonce avoir lancé des "opérations terrestres ciblées"
Décidé à forcer le Hamas à accepter de libérer de nouveaux otages, Israël a lancé mardi 18 mars des frappes d’une ampleur et d’une violence sans précédent depuis l’entrée en vigueur, le 19 janvier, de la trêve arrachée par la médiation du Qatar avec l’aide des Etats-Unis et de l’Egypte plus de 15 mois après le début de la guerre déclenchée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023. Alors que ces bombardements ont fait plus de 400 morts, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti mardi soir que ces frappes n’étaient "que le début".
Les infos à retenir
⇒ L'armée israélienne révèle avoir lancé des "opérations terrestres ciblées" à Gaza
⇒ Le bilan des frappes israéliennes depuis lundi monte à plus de 436 morts, selon le Hamas
⇒ Le chef de l'ONU réclame une "enquête" après la mort d'un employé à Gaza
17h35Le bilan des frappes israéliennes depuis lundi monte à plus de 436 morts, selon le Hamas
La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état ce mercredi d'au moins 436 morts dans les frappes israéliennes sur le territoire palestinien depuis leur reprise à une échelle massive dans la nuit de lundi à mardi.
"La Défense civile a transporté au moins 436 morts [vers des hôpitaux] depuis la reprise par l'occupation [Israël, NDLR] de son agression et de la guerre", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours. Zaher al-Wahidi, directeur du département de l'information au ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a confirmé ce chiffre à...
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19/03 - EN DIRECT. Zelensky dit avoir eu une conversation "positive" et "franche" avec Trump
Donald Trump a assuré mercredi avoir eu une "très bonne" conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky, estimant que les discussions sur l'Ukraine étaient "sur la bonne voie" au lendemain de son appel avec Vladimir Poutine, mais sans s'avancer sur le fond des pourparlers concernant un cessez-le-feu.
Contrairement à ce que voulaient les Etats-Unis, celui-ci ne sera néanmoins que partiel, puisqu’il ne concernerait a priori que les infrastructures énergétiques et durerait 30 jours. Les exigences de la Russie, avant le début de véritables négociations dimanche prochain à Jeddah en Arabie saoudite, sont jugées inacceptables par Kiev, mais aussi par l’Europe, alors que Moscou a notamment demandé un arrêt du soutien militaire occidental à l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump dit avoir eu un "très bon appel" avec Volodymyr Zelensky
⇒ Le président américain et Vladimir Poutine sont parvenus mardi à un accord de cessez-le-feu limité
⇒ Des équipes ukrainienne et américaine "prêtes" à se rencontrer en Arabie saoudite dans les "prochains jours"
19h15Des équipes ukrainienne et américaine "prêtes" à se rencontrer en Arabie saoudite dans les "prochains jours"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré ce mercredi que des équipes de responsables ukrainiens et américains étaient "prêtes" à se rencontrer en Arabie saoudite "dans les prochains jours" pour trouver une issue à l'invasion russe.
"Des équipes ukrainienne et américaine sont prêtes à se rencontrer en Arabie saoudite dans les prochains jours pour...
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19/03 - "Les juifs font-ils ce que faisaient les nazis ?" : quand Gaza s’invite dans les salles de classe
"Mais monsieur, comment est-ce que les juifs peuvent faire ce qu’ils font en Palestine alors qu’ils ont vécu ça ?", demande cette élève d’un collège d’Ille-et-Vilaine lors d’un cours sur l’histoire de la Shoah. La scène date de novembre dernier. "Cette jeune fille n’était pas du tout dans une forme de contestation ou de provocation visant à me déstabiliser. Il s’agissait d’une interrogation sincère et chargée d’émotion, sans doute due aux images de bombardements de civils par l’armée israélienne à Gaza", relate François De Sauza, le professeur d’histoire de cette classe de troisième. Comme lui, plusieurs enseignants se disent aujourd’hui confrontés à ce type de questionnements vertigineux au moment d’aborder le chapitre consacré à la Seconde Guerre mondiale. "Les élèves qui formulent ces remarques baignent pour une partie d’entre eux dans une saturation informationnelle. Y répondre fait pleinement partie de notre mission d’enseignant", poursuit François De Sauza.
Une mission d’autant plus cruciale que l’antisémitisme ne cesse de prendre de l’ampleur en France depuis le 7 octobre 2023. Une étude de la Fondation Jean-Jaurès, du Conseil représentatif des institutions juives de France et de l’Ifop, publiée le 5 mars, évoque les conséquences de l’importation du conflit israélo-palestinien dans les écoles françaises : de nombreux élèves juifs feraient l’objet d’attaques et de discriminations en raison de leur lien supposé avec Israël, renforçant une "judéophobie d’atmosphère" qui alimente leur exclusion et leur isolement. 44...
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19/03 - Turquie : le maire d’Istanbul, principal opposant à Recep Tayyip Erdogan, arrêté
Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc Recep Tayyip Erdogan, a été interpellé mercredi 19 mars au matin, a annoncé son bureau à l’AFP, alors que les médias locaux citent deux enquêtes sur le terrorisme et la corruption comme motifs de son arrestation.
"Des centaines de policiers sont arrivés à ma porte. Je m’en remets à ma nation. La police fait irruption chez moi et frappe à ma porte", a annoncé Ekrem Imamoglu sur X. Un de ses collaborateurs a indiqué à l’AFP que le maire avait ensuite été arrêté et conduit dans les locaux de la police.
Selon les médias locaux qui citent un communiqué du bureau du procureur d’Istanbul, Ekrem Imamoglu est accusé d’être "à la tête d’une organisation criminelle à but lucratif" dans le cadre de l’enquête sur la corruption, ainsi que "d’aide au PKK", Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme terroriste par Ankara dans le cadre d’une deuxième enquête.Diplôme annulé
L’Université d’Istanbul avait annulé mardi, pour cause de "nullité" et d'"erreur manifeste", le diplôme d’Ekrem Imamoglu, ajoutant un obstacle supplémentaire à son éventuelle candidature à la présidence turque. En vertu de la Constitution, un diplôme de l’enseignement supérieur est en effet exigé pour toute candidature aux fonctions de chef de l’Etat.
Ekrem Imamoglu est actuellement seul en lice pour représenter le CHP, le principal parti d’opposition parlementaire, à la prochaine présidentielle, prévue pour 2028. Il doit être officiellement désigné dimanche au cours d’une primaire. Le maire...
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19/03 - IA, analyse de données… Ces compétences incontournables à mettre en avant sur LinkedIn
Soft skills, hard skills ou les deux ? Un classement de LinkedIn publié en France et dans sept autres pays du monde entier ce mercredi 19 mars offre un aperçu des compétences que les professionnels adoptent de plus en plus et pour lesquelles les entreprises recrutent activement. Selon la première édition de ce classement établi par la rédaction de LinkedIn actualités, la gestion du service client arrive en tête des 15 compétences les plus en croissance en France en 2025. Celle-ci devance l’analyse des données, la communication orale et l’intelligence artificielle. Parmi les autres compétences recherchées figurent notamment l’adaptabilité, l’ouverture d’esprit et la gestion du stress.
Ce classement dévoilé par L’Express repose sur les données exclusives de LinkedIn, qui s’appuie sur ses 41 000 compétences normées avec l’OCDE ainsi que sur l’activité de ses plus de 30 millions de membres en France. La méthodologie employée repose sur trois critères : la fréquence d’ajout de compétences par les membres, leur présence chez les profils récemment recrutés ainsi que l’augmentation de la demande pour ces compétences dans les offres d’emploi des entreprises.
La place élevée de la maîtrise de l’intelligence artificielle dans ce classement ne surprend pas Sandrine Chauvin. "D’ici 2030, plus des deux-tiers des compétences requises auront évolué avec l’arrivée de l’intelligence artificielle. Se former en continu aux bonnes compétences est donc devenu essentiel", indique la directrice exécutive de la rédaction internationale de...
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19/03 - Parapluie nucléaire français : ces trois questions brûlantes à se poser, par Frédéric Encel
On peut critiquer de nombreux choix au président de la République, mais pas sa constance en matière européenne. Bien avant le retour de Donald Trump et avant même l’attaque russe de l’Ukraine, Emmanuel Macron avait alerté l’Europe sur "l’état de mort cérébrale" de l’Otan et sur la nécessité de bâtir une "autonomie stratégique" avec pour perspective une Europe-puissance. Dans cette démarche – appréciée d’un peuple français ayant élu deux fois un candidat assumant haut et fort cette conviction –, le chef des armées propose d’ouvrir le débat sur un "parapluie stratégique" français à des Etats européens. L’affaire est sérieuse, car évoquer la dissuasion nucléaire, c’est parler de potentialités destructrices apocalyptiques et non de partenariats classiques entre Etats se vendant des drones ou s’échangeant des expériences d’entraînements de soldats d’infanterie.
Débattre d’une protection nucléaire militaire d’Etats européens signifie concrètement poser deux questions au protecteur, et une autre au protégé. Les deux premières sont les suivantes : 1/ la puissance qui étend son parapluie a-t-elle réellement la capacité de dissuader un agresseur potentiel, non seulement par l’ampleur de frappes mais par leur infaillibilité ? 2/ cette puissance protectrice a-t-elle la volonté de tenir son engagement coûte que coûte, y compris face à un risque de contre-riposte nucléaire sur son propre sol ?
A la première question, tous les experts répondent par l’affirmative, nul ne doutant sérieusement de la qualité technique des ogives françaises ni des...
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19/03 - Naissance des épidémies, épisode 3 : Athènes et le premier récit
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la première épidémie décrite : la peste de Thucydide, à Athènes.
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L'équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage), et Jules Krot (réalisation).
Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrie
Musique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio Torrent
Crédits image : Getty Images / iStockphoto
Logo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin Chazal
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
On fait aujourd’hui un grand bon dans l’Histoire. On reste dans l’Antiquité, mais on quitte l’Egypte et les rives du Nil, pour arriver au cœur de la Méditerranée, en Grèce, autour de 400 avant notre ère.
Vous vous souvenez certainement que,...
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19/03 - "Notre système électrique commence à être menacé" : l’alerte de Bernard Accoyer
Il ne suffit pas d’un conseil de politique nucléaire pour effacer des années d’errements et de choix idéologiques. Alors que l’Elysée organisait ce lundi 17 mars un point stratégique permettant d’avancer sur les grands dossiers de la relance de l’atome - financement des futurs EPR, approvisionnement en uranium et recherche sur les réacteurs innovants y compris les modèles à neutrons rapides -, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, tirait, le même jour, la sonnette d’alarme lors d’un colloque organisé au Sénat par la revue Passages ADAPes.
"Notre système électrique commence à être menacé", a prévenu le président de Patrimoine Nucléaire et Climat (PNC), association dont l’objectif est de défendre la filière de l’atome. Cette fois-ci, le problème ne vient pas, comme en 2022, de la corrosion sous contrainte, mais de la montée en puissance trop rapide des énergies renouvelables.
Telle qu’elle est annoncée, la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe, énergie par énergie, les grandes orientations de la politique française, rehausse les objectifs de développement pour les énergies renouvelables : d’un facteur 5 pour le solaire, 2 pour l’éolien terrestre et 37 pour l’éolien en mer[[ ! "Si l’on met en œuvre ce scénario, à l’échéance 2035, l’énergie nucléaire ne servira qu’à boucher les trous et à faire du suivi de charge [NDLR : baisser volontairement et temporairement la puissance fournie par un réacteur]", alerte l’ancien député UMP.
L’Europe applique en effet le mécanisme du...
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18/03 - Immobilier tertiaire : les bureaux face au défi climatique
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18/03 - Placements : cap sur l’innovation
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18/03 - Présidentielle 2027 : qui pour succéder à Emmanuel Macron ?
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18/03 - François Bayrou à Matignon : les nombreux défis du Premier ministre
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18/03 - Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir de l’entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine
C’est un entretien particulièrement attendu. Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé par téléphone ce mardi 18 mars pendant environ 2h30. Le Kremlin a qualifié dans la foulée de "détaillée et franche" la conversation entre le président américain et le président russe sur l’Ukraine, quand la Maison-Blanche a vanté l'"immense avantage" d’une "meilleure" relation avec la Russie. Les deux dirigeants ont aussi convenu de "normaliser" les relations entre leurs deux pays, notamment dans les secteurs de l’économie et de l’énergie, selon le Kremlin. Voici les principaux points à retenir de cet entretien.Vladimir Poutine veut la fin du "réarmement" de l’Ukraine…
Vladimir Poutine a fixé les conditions pour un cessez-le-feu en Ukraine, dont la fin du "réarmement" du pays, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "La partie russe a souligné un certain nombre de points essentiels concernant le contrôle effectif d’un éventuel cessez-le-feu sur l’ensemble de la ligne de contact, la nécessité de mettre fin à la mobilisation forcée en Ukraine et au réarmement des forces armées ukrainiennes", a rapporté le Kremlin.
Le président russe a aussi dit lors de cette conversation téléphonique à son homologue américain être prêt à travailler avec les Etats-Unis sur les "voies possibles d’un règlement" du conflit en Ukraine, a indiqué le Kremlin. "Le président russe a déclaré qu’il était prêt à travailler avec ses partenaires américains sur un examen approfondi des voies possibles d’un règlement, qui devrait être global, stable et durable",...
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18/03 - Qu’est-ce que la start-up Wiz, rachetée par Google pour 32 milliards de dollars ?
C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet. Il va permettre à Google d’accélérer dans l’informatique à distance, le "cloud computing". Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up israélienne Wiz, spécialisée dans la cybersécurité. Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié ce mardi 17 mars, et devrait être finalisée en 2026.
Wiz, basée à New York mais qui a gardé son siège à Tel Aviv, propose un service d’analyse de données pour détecter les risques de sécurité. Wiz s’est démarquée en concevant ce modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation de l’informatique à distance, le cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 100 plus grandes entreprises américaines, selon le site Internet de la licorne de la cybersécurité. Concrètement, précise Numerama, le programme développé par Wiz cartographie l’ensemble des infrastructures cloud et repère les alertes ou vulnérabilités qui pourraient mener à des brèches.L’appui des investisseurs de la Silicon Valley
"Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud", a déclaré le directeur général de Wiz, Assaf Rappaport, durant une conférence téléphonique. "La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus", a ajouté le co-fondateur de Wiz. La start-up, qui s’est autoproclamée "entreprise de logiciel à la croissance la plus rapide de tous les temps", a atteint...
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18/03 - Baptiste Roger-Lacan : "Il n’y a pas un président de la Ve République qui n’ait pas été comparé à la figure du roi"
Il y a tout juste cinq ans, les Français étaient confinés, les commerces non-essentiels fermés, et Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture, se fendait d’une critique à l’encontre du président de la République. "Il se prend pour le roi de France !" Lequel ? Philippe Auguste ? François Ier ? Henri IV ? Louis XVI ? Qu’importe. D’après nos confrères helvètes du Temps, Emmanuel Macron serait devenu, avec la réforme des retraites deux ans plus tard, "l’aboutissement de la 'monarchie républicaine'".
Un mot valise qui n’aurait, d’après l’historien et enseignant à Sciences Po Paris Baptiste Roger-Lacan, rien d’un oxymore, mais tout du poncif réducteur. "Il n’y a pas un président de la Ve République qui n’ait pas été comparé à la figure du roi", sourit l’auteur de l’ouvrage Le roi : une autre histoire de la droite (Passés composés, 2025). Mais cette rémanence monarchique ne s’exprime pas seulement sous la forme de critiques. De Bruno Retailleau à Eric Zemmour en passant par Stéphane Bern, elle prendrait corps dans une nostalgie pour le temps des princes et des princesses. Entretien.
L’Express : Bien que le royalisme ait disparu du paysage politique, vous affirmez que l’héritage monarchique imprègne encore nos institutions. En quoi cette influence persiste-t-elle ?
Baptiste Roger-Lacan : Depuis 1958, on assiste à un renforcement constant des pouvoirs de l’exécutif, souvent justifié par l’idée que la culture politique française serait fondamentalement incompatible avec un parlementarisme plus libéral, tel qu’on le...
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18/03 - Des armes nord-coréennes en mer Baltique ? L’inquiétant voyage d’un navire russe
Il s’est appelé Beluga Evaluation, puis BBC Hawaï, Ocean Rising, Neptune Crow et Neptun. Sorti d’un chantier chinois en 2006, ce cargo de 138 mètres porte désormais le nom de MAIA-1. Les 16 et 17 mars, il a passé la Manche, après un long périple depuis l’Asie pour rejoindre, officiellement, un port russe en mer Baltique. Il ne s’agit pas d’un navire ordinaire : sous pavillon russe, il est sous le coup de sanctions pour avoir, il y a un an, exporté des armes de la Corée du Nord vers la Russie.
"C’est la première fois qu’un navire sanctionné pour des activités en Corée du Nord s’aventure dans les eaux européennes", pointe Joe Byrne, analyste à l’ONG britannique Open Source Centre (OSC), qui suit le bateau depuis son départ de Russie et expose ce dossier sur un site dédié. Sa seule présence près des côtes françaises et britanniques constitue un défi au régime de sanctions établies contre la Corée du Nord, après trois ans d’offensive russe contre l’Ukraine.Ce bateau russe a fait un arrêt en Corée du Nord et ainsi contourné les sanctions internationales. Il continue son chemin vers l'ouest de la Russie.2 000 conteneurs de munitions à la Russie
Le Maia-1 a livré environ 2 000 conteneurs de munitions à la Russie entre automne 2023 et début 2024, estime OSC, à partir d’images satellites et de sources ouvertes. Continue-t-il à le faire ? Seul indice, parti de Vladivostok le 5 janvier, le cargo a fait escale dans le port de Zhangjiagang, près de Shanghai, spécialisé dans l’export d’équipements pour les projets de gaz naturel...
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18/03 - Renseignement : en Europe, la DGSE peut-elle remplacer la CIA ?
11 février 2022. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, déclare qu’une "invasion" russe en Ukraine pourrait "commencer à tout moment". La DGSE et les services secrets européens sont perplexes. Ils disposent des mêmes informations sur le stationnement des régiments russes à la frontière, mais jugent la manœuvre irrationnelle. "Les Etats-Unis ont été plus affirmatifs parce que la CIA devait avoir une source humaine au sein du Kremlin, qui connaissait les intentions de Poutine", pense Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE de 2006 à 2013. Une taupe dont l’existence probable dit beaucoup de l’excellence américaine lorsqu’il est question d’espionnage. Poutine ordonnera l’invasion onze jours plus tard.
"Le renseignement humain en Europe de l’Est et en Russie a toujours été un point délicat", se souvient Bernard Bajolet, directeur de la DGSE de 2013 à 2017. Excellent quand il est question d’activer ses sources en Afrique ou au Moyen-Orient, le service de renseignement français a longtemps désinvesti ses réseaux à l’Est. En 2013, la DGSE avait par exemple renoncé à son poste à Kiev. "La France doit surveiller ses intérêts aux quatre coins du monde. Et comme nos moyens ne sont pas extensibles, nous devons faire des choix", observe un ancien cadre de la DGSE. Des décisions forcément recalibrées quand la menace change de visage : la "Boîte" a réinvesti l’Ukraine en 2021, et a depuis recentré une partie de ses capteurs sur l’est du continent. "Mais la réorientation de l’information humaine prend...
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18/03 - Audi, Mercedes-Benz… Pourquoi l’industrie automobile européenne est en grande difficulté
L’industrie automobile européenne est "en danger de mort". L’avertissement a été lancé le 5 mars dernier par Stéphane Séjourné, le vice-président de la Commission européenne, avant la présentation de son plan pour aider la filière à surmonter le choc de la transition verte. Les annonces de fermetures de sites et de suppressions d’emplois se multiplient depuis plusieurs mois dans le secteur automobile, qui emploie 13 millions de personnes au sein de l’Union Européenne et représente environ 7 % de son PIB.
Dernier en date : le constructeur Audi (groupe Volkswagen), qui a annoncé lundi 17 mars un plan de suppression de 7 500 emplois d’ici 2029 en Allemagne. Ce plan prévoyant de supprimer 13,5 % de ses effectifs vise à "renforcer à la fois la compétitivité et les perspectives d’avenir d’Audi", a indiqué Gernot Döllner dans un communiqué. Le PDG de la marque allemande a évoqué "des conditions économiques se durcissant de plus en plus, la pression de la concurrence et les incertitudes politiques (qui) posent d’énormes défis à l’entreprise". Le fabricant de véhicules haut de gamme emploie 87 000 personnes, dont 55 000 sur ses sites allemands.
Comme un symbole, Audi a de son côté fermé fin février dernier son usine de Bruxelles, en Belgique, qui employait quelque 3 000 personnes et fabriquait le SUV électrique haut de gamme Q8 e-tron. En 2024, Audi a livré plus de 164 000 modèles "tout électrique", soit un recul de 8 % sur un an. Le marché chinois, représentant près de 40 % de ses livraisons globales, a décliné de 11 %....
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18/03 - Covid-19 : cinq ans après, ces fake news qui résistent aux faits
L’événement aura marqué toute une génération : traumatisant pour la plupart, un bon souvenir pour quelques-uns qui ont su en profiter pour se reposer, repenser leur vie, et une communion dans un effort commun, teinté de soutien aux soignants. Le premier confinement, déclaré il y a tout juste cinq ans afin de limiter les dégâts du Covid-19 en France, alors que les hôpitaux étaient submergés dans l’Est et en Ile-de-France, restera quoi qu’il arrive dans les mémoires.
C’est aussi avec lui qu’a commencé la propagation de nombreuses fausses informations et théories du complot, alimentées par des réseaux cherchant à nuire aux institutions ou souhaitant profiter de la peur ambiante et du manque d’informations, et même par certains chercheurs, médecins ainsi que des politiques.Des vaccins anti-Covid dangereux…
Les fake news les plus persistantes restent celles relatives aux vaccins anti-Covid, accusés d’inefficacité, d’être responsables d’une liste d’effets indésirables illimités, voire de perturber l’ADN humain. Après plus de 13 milliards de doses administrées dans le monde selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) - plus de 150 millions en France - et quatre années de recul, les systèmes de pharmacovigilance internationaux ont établi un profil de sécurité clair des différents vaccins anti-Covid. Ce sont même les médicaments les plus étudiés de l’histoire.
Comme l’indique la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), les effets indésirables graves sont très rares. Les plus préoccupants sont...
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18/03 - En Allemagne, le pari ambitieux (et risqué) de Friedrich Merz face à la menace russe
On le surnomme déjà "Frédéric le Grand". Pour sa taille (1,98 mètre) mais aussi pour son "trésor de guerre". En obtenant, ce mardi 18 mars, le feu vert du Bundestag pour un endettement sans limite dans le domaine de la défense, Friedrich Merz peut désormais dépenser sans compter pour réarmer et moderniser le pays, et rompre avec des décennies de rigueur budgétaire.
Il n’est pas encore chef d’un gouvernement, il n’a pas encore de coalition, mais Friedrich Merz promet déjà de devenir le chancelier "le plus cher de l’histoire". Un coup d’accélérateur historique réalisé grâce à un accord à l’arraché obtenu auprès de ses futurs alliés sociaux-démocrates (SPD), qu’il avait traité de "dépensiers" pendant la campagne, mais surtout auprès des écologistes, qualifiés, eux, de "crétins". Merz a amadoué les Verts en leur promettant 100 milliards d'euros pour le climat et l’inscription dans la constitution la neutralité climatique de l’Allemagne en 2045. Il a eu par ailleurs l'habileté de convoquer l’assemblée fédérale sortante pour obtenir la majorité nécessaire des deux tiers des voix. Avec le prochain Bundestag, qui se constitue le 25 mars, Merz aurait été un "roi nu" avec des extrêmes qui détiendront une minorité de blocage pour cette réforme constitutionnelle. Ce tour de passe-passe parlementaire permet à Merz de lancer un fonds spécial de 500 milliards d’euros pour moderniser les infrastructures du pays délaissées sous l’ère Merkel.
L’ex-garant de la discipline réussit surtout l’exploit de supprimer le sacro-saint "frein à la...
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18/03 - Catastrophe climatique, accident industriel... Le gouvernement veut préparer les Français aux crises
Le gouvernement prépare un livret à destination de la population sur les pratiques à adopter pour se préparer et réagir en cas de crise, qu’il s’agisse d’accident industriel ou d’événement climatique grave, a appris mardi 18 mars l’AFP, de sources concordantes.
Ce livret est réalisé par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Il doit être finalisé au printemps et s’inscrit "dans le cadre de la stratégie nationale de résilience" (SNR) d’avril 2022, selon une source gouvernementale. Depuis 2008, la SNR est définie comme étant "la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs publics à résister aux conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeure". Celle-ci vise à "mieux préparer la France, ses entreprises et ses citoyens à ces chocs, à tenir dans la durée, collectivement et en profondeur face aux crises".
Le spectre des catastrophes évoqué concerne tout aussi bien la réaction face à un accident industriel ou une fuite radioactive, une crue ou une épidémie.Un livret pour s’engager au profit de la collectivité
Le livret évoque également, parmi d’autres crises, le cas du conflit armé mais il ne vise "absolument pas" à préparer la population à la perspective d’une guerre, contrairement à la Suède qui a édité l’an passé une brochure en ce sens pour ses citoyens, a insisté une source proche du dossier.
De fait, la SNR a été développée après la pandémie de Covid-19 et poursuit des visées bien plus larges. Elle définit 63 actions autour de trois objectifs, à savoir : préparer...
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18/03 - "The Studio" : la série d’Apple TV+ qui ausculte les travers d’Hollywood
"Ce studio a été construit pour être un temple du cinéma, mais j’ai l’impression qu’il est plutôt devenu une tombe", se désespère Matt Remick, producteur au bord de la crise d’apoplexie. Fraîchement nommé à la tête de Continental Studios, une maison de production à la dérive, le personnage incarné par Seth Rogen – aussi créateur de la série aux côtés d’Evan Goldberg et de Peter Huyck – doit naviguer dans les eaux tumultueuses de Los Angeles. L’intrigue est cousue de fil blanc : le job dont il a toujours rêvé va devenir son pire cauchemar. Patron exécrable, stars mégalos, industrie en perte de vitesse… Les éléments se liguent contre ce cinéphile qui ose avoir fait de sa passion sa profession.
Comédie efficace, The Studio dévoile une satire intelligente du monde du cinéma. Accompagnée par un casting savoureux – mention spéciale à Kathryn Hahn, hilarante en communicante surexcitée, hélas trop peu utilisée –, elle dégaine les invités cinq étoiles, qui jouent souvent leur propre rôle. Martin Scorsese sanglote dans un épisode, victime de la cruauté des studios. Ron Howard, réputé pour sa gentillesse, explose de rage. Olivia Wilde s’y caricature aussi, plus tyrannique que jamais. Seth Rogen s’y présente dans un rôle à contre-emploi, loin des comédies adolescentes de ses débuts (SuperGrave, En cloque, mode d’emploi). Oubliez le trublion obsédé par les blagues potaches et l’humour gras. Engoncé dans ses costumes 70s et ses références au Nouvel Hollywood, Remick/Rogen est perdu dans une industrie dont la légende se ternit. Très...
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18/03 - "Donald Trump force les parties prenantes à réagir" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Trump insupportable, mais…
Aude Hamon, Paris
Deux fronts de guerre, deux aberrations. Gaza ou la nouvelle "Riviera" du Moyen-Orient ; Zelensky traité de "dictateur". On croit être dans un mauvais rêve et, pourtant, les déclarations de Trump ces dernières semaines semblent avoir eu des vertus insoupçonnées, mais bien réelles. D’abord, la vitesse et le volume d’actes et de déclarations trumpiennes (72 décrets signés en un mois, soit 5 fois plus qu’Obama pendant son premier mandat) nous interpellent. La vitalité de son gouvernement nous renvoie brutalement le reflet de notre démocratie apathique, habituée à ronronner président après président. On avait presque oublié à quel point la politique pouvait changer le cours des choses pour le meilleur ou, en l’occurrence, pour le pire. Par ailleurs, en propulsant Gaza et Zelensky très loin de la fenêtre d’Overton (l’ensemble des idées considérées comme acceptables par l’opinion publique), Trump force les parties prenantes à réagir. L’Europe débloque 800 milliards d’euros pour sa défense contre l’impérialisme russe. La Ligue arabe présente un programme de reconstruction de Gaza mettant le Hamas à l’écart… Des sujets stratégiques qui stagnaient depuis des années font soudain des pas de géant sous les coups de pied répétitifs du fulminant Oncle Sam. Finalement, pas toujours pour le pire… (Pour comprendre Trump, il faut comprendre le catch, L’Express du 13 mars.)Autodafés aux Etats-Unis…
Claude Gisselbrecht, Metz (Moselle)
Après les saluts nazis d’Elon Musk et de Steve Bannon,...
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18/03 - Les démocraties prises pour cibles : ce rapport de l’UE qui accuse Moscou et Pékin
La Chine et la Russie ont recours à un "arsenal numérique massif" pour s’ingérer et manipuler les démocraties occidentales, a averti, mardi 18 mars, l’Union européenne. "La manipulation et l’interférence des informations constituent une menace majeure pour la sécurité de l’UE", a indiqué la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, dans un rapport. "Nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir que tout cela a sur nous, ni les intentions de leurs auteurs", a-t-elle ajouté.
Dans son dernier rapport annuel sur le sujet, l’UE indique que l’année dernière, elle a identifié des attaques de désinformation contre plus de quatre-vingts pays et plus de deux cents organisations. La guerre en Ukraine reste une cible majeure pour la Russie, mais des événements tels que les Jeux olympiques de Paris, les élections en Moldavie et les manifestations d’agriculteurs en Allemagne étaient également dans le collimateur. "L’objectif est de déstabiliser nos sociétés, de nuire à nos démocraties, de creuser des fossés entre nous et nos partenaires et de saper la position de l’UE dans le monde", a affirmé Kaja Kallas.
Le rapport indique que l’UE est devenue plus capable de mettre en évidence les campagnes menées par Moscou et Pékin pour façonner l’opinion publique européenne. Il assure par exemple que la Russie utilise un réseau complexe "d’acteurs étatiques et non étatiques", allant des influenceurs des médias sociaux aux médias d’État et aux porte-parole officiels, pour créer et amplifier ses messages."Un alignement significatif des...
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18/03 - "Ni wokisme gauchiste ni antiwokisme trumpiste" : l’appel au sursaut de Pierre-André Taguieff
Dernière version en date du "politiquement correct" de la gauche culturelle et synthèse de ses mythes identitaires et/ou diversitaires, le wokisme a été bien identifié et soumis à des analyses critiques rigoureuses ces dernières années. L’offensive de ce wokisme politico-culturel incarnant un nouveau conformisme idéologique et un esprit de censure s’est en effet heurtée à une forte résistance intellectuelle lancée par des francs-tireurs, universitaires ou journalistes, dans le monde anglo-saxon comme en France. Le wokisme n’en reste pas moins une menace pesant sur la liberté d’expression dans les sociétés occidentales, où il continue d’exercer ses ravages. La langue de bois qu’il a forgée et réussi à diffuser dans divers milieux politiques et culturels conserve une force d’intimidation avec laquelle il faut compter.
Mais une nouvelle menace est apparue avec un antiwokisme devenu un instrument de propagande dans l’Amérique de Donald Trump comme dans la Russie de Vladimir Poutine. C’est cet antiwokisme d’État, facteur de confusion idéologique, qui fait désormais problème. Pour les antiwokistes étatsuniens ou russes, il s’agit de faire retour à un passé magnifié, de faire renaître ou de restaurer dans sa pureté et sa grandeur une tradition perdue ou dénaturée. L’antiwokisme des intellectuels non conformistes défenseurs des libertés se trouve aujourd’hui face à un antiwokisme officiel, étatique, aussi intolérant que son ennemi idéologique désigné, le wokisme, dont il imite les modes de pensée en les retournant contre...
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18/03 - Tensions France-Algérie : tout comprendre au nouvel épisode de la crise entre les deux pays
Le fossé diplomatique se creuse un peu plus entre Paris et Alger. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a promis une "réponse graduée", alors que son homologue algérien a opposé, lundi 17 mars, une fin de non-recevoir à la liste d’Algériens expulsables fournie par Paris ces derniers jours, réitérant son "rejet catégorique des menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums" venant de France. "Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises" et les ont "invitées à suivre le canal d’usage (pour une telle procédure, ndlr) en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats", résume un communiqué du ministère des Affaires étrangères.Qu’est-ce que cette liste ?
La France avait établi une première liste d’une soixantaine de noms d’Algériens à expulser, qui avait été remise vendredi 14 mars au chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France. En annonçant la constitution de cette liste, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau avait évoqué des "profils de type 'troubles à l’ordre public', sortant de prison ou avec des profils dangereux". Tout en ajoutant : "Bien sûr, ils n’ont pas tous la même dangerosité."
"Ma mission", plaidait le ministre début mars, "elle est de protéger les Français et je ne veux pas que ce qui s’est produit à Mulhouse se reproduise demain […] A Mulhouse, un terroriste a tué un homme qui était un ressortissant portugais. Il aurait dû être en Algérie. Nous l’avions présenté à de multiples reprises aux...
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18/03 - Margus Tsahkna, ministre estonien : "Avec la Russie, nous avons un délai de trois à cinq ans"
Avoir un voisin tel que la Russie impose la vigilance. L’Estonie ne le sait que trop bien. Un matin de mai, l’an dernier, les gardes frontières du pays balte ont découvert avec surprise que les bouées délimitant la frontière avec la Russie, placées au milieu de la rivière Narva, avaient été enlevées pendant la nuit. L’Union européenne avait qualifié l’affaire de "provocation inacceptable". L’acte n’a hélas guère surpris l’Estonie. Avec la Russie, "il y a toujours eu des tensions, explique Margus Tsahkna, ministre des Affaires étrangères du pays à L’Express, lors d’une rencontre à l’ambassade d’Estonie. Pour nous, c’est malheureusement normal."Des "pressions" en constante augmentation
Depuis un an, la mer Baltique est le théâtre de nombreux incidents visant les câbles sous-marins. En novembre 2024, des câbles reliant la Finlande et l’Allemagne ont été abîmés. En décembre, c’est le câble Estlink2, entre la Finlande et l’Estonie, qui a été endommagé. En janvier 2025, encore, le câble reliant une île suédoise et la Lettonie a été ciblé. La Russie est soupçonnée d’être à l’origine de tous ces actes de sabotage.
Pour l’Estonie, l’exemple le plus marquant reste la cyberattaque de 2007. Après avoir annoncé qu’une statue datant de l’occupation soviétique serait déplacée, le gouvernement a fait face à une cyberattaque de grande envergure, étalée sur 22 jours. Les sites d’agences gouvernementales, de banques, de plusieurs journaux ainsi que celui du Parlement ont été visés par des "DDOS", des attaques qui rendent des sites inaccessibles en...
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18/03 - Conclave sur les retraites : pour François Bayrou, c’est du perdant-perdant
Lapsus ou confession ? Faute de carre ou tactique politicienne ? Tandis que les discussions entre partenaires sociaux sur les pistes à trouver pour amender la réforme des retraites votée l’an passé ont débuté il y a moins d’un mois, François Bayrou vient de fermer la porte à un retour de l’âge de la retraite à 62 ans. Volte-face singulière. Lors du baptême de ce fameux conclave, le Premier ministre avait pourtant promis que les discussions devaient s’épanouir sans "tabou ni totem". Ce qui est surprenant, ce n’est pas sa déclaration – il a toujours été favorable à un recul de l’âge de départ – mais l’enterrement de première classe de la démocratie sociale telle qu’il appelait de ses vœux.
Mais y a-t-il seulement cru, tant l’équation est complexe ? La mission flash commandée à la Cour des comptes sur l’avenir des régimes de retraite est sans concession : aucun retour des comptes dans le vert à court et moyen terme. Alors que l’exécutif impose un retour à l’équilibre dès 2030 et exclut toute hausse de cotisations, le totem des 64 ans paraît quasiment impossible à déboulonner. Seule piste : ramener l’âge de départ à 63 ans en échange d’une augmentation sensible et rapide de la durée de cotisations, ce qui reviendra peu ou prou au même pour des millions de cotisants.
Dès lors, à quoi peuvent bien aboutir les discussions ? A des mesures sur la pénibilité et peut-être à un accord plus global entre syndicats et patronats sur l‘emploi des seniors – épineux problème français. A la fin, ce cénacle paraîtra comme une manœuvre du...
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18/03 - Gaza : ce que l’on sait des frappes israéliennes qui ont fait au moins 413 morts
Des édifices en ruine, des clichés glaçants de corps immobiles qui circulent sur les réseaux sociaux… On pensait en avoir terminé avec ces images. Mais dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, le gouvernement israélien a mené les frappes les plus intenses depuis le début de la trêve avec le Hamas en janvier. Le bilan humain est lourd : au moins 413 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien, "en majorité des enfants et des femmes palestiniens, et des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique".Des frappes "préventives"
Rosalia Bollen, porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a décrit dans le New York Times 15 minutes de frappes aériennes intenses pendant le bombardement nocturne, suivies de bombardements sporadiques tout au long de la nuit, lors d’un entretien téléphonique depuis Al-Mawasi, dans le sud de Gaza. Dans la matinée, l’armée israélienne a ordonné aux Gazaouis d’évacuer les zones frontalières d’Israël, promettant de poursuivre l’offensive jusqu’au retour de tous les otages.
Décidées par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son ministre de la Défense, Israël Katz, ces frappes font "suite au refus répété du Hamas de libérer les otages ainsi qu’à son rejet de toutes les propositions qu’il a reçues de l’émissaire américain Steve Witkoff et des médiateurs", s’est justifié l’exécutif israélien. De son côté, Tsahal a revendiqué "des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hamas...
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18/03 - Management : mon N+1 vole mes idées et s’en attribue le mérite, comment réagir ?
Parmi les vilains péchés répétés depuis l’enfance, le vol figure en bonne position. Fils de la malhonnêteté et du mensonge, il est défini par le Code pénal comme "la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui". Encadré d’adjectifs négatifs - crapuleux, frauduleux -, il demeure dans le langage commun à travers des qualificatifs aujourd’hui désuets - "vol à la roulotte", "voleur de poules" -, mais il reste une pièce maîtresse de la morale populaire : "Qui vole un œuf vole un bœuf". Dans le monde de la pensée et de la création, cette matérialité devient toutefois immatérielle. "S’attribuer les mérites de l’idée de quelqu’un d’autre met beaucoup de gens en colère. En fait, cette pratique est considérée comme inacceptable dès le plus jeune âge : des recherches ont montré que les enfants désapprouvent le plagiat dès l’âge de cinq ans, rappelle The Economist. Et les choses ne s’arrangent pas avec le passage à l’âge adulte : 80 % des employés affirment avoir été victimes de vol d’idées au travail (enquête Ideanote, plateforme de gestion des idées, novembre 2023).
Ce phénomène pourrait toutefois être moins malveillant qu’il n’y paraît. "Les psychologues étudient depuis longtemps un phénomène appelé 'cryptomnésie', qui consiste à plagier par inadvertance les idées d’autrui. Certaines personnes peuvent s’approprier le mérite sans même s’en rendre compte", pointe The Economist. D’autant, ajoute le quotidien britannique, que "l’innovation prend rarement la forme d’une idée entièrement nouvelle ; elle recombine plutôt des idées existantes....
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18/03 - Outre-mer : Manuel Valls annonce un projet de loi contre la vie chère
En Outre-mer, cette annonce était attendue. Lundi 17 mars, Manuel Valls a promis un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins "avant l’été", lors d’une visite en Martinique, île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.
Le ministre des Outre-mer est arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles.Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles
Dans ce texte, l’exécutif proposera "un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie", a déclaré Manuel Valls l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.
Le projet de loi contre la vie chère devrait "reprendre certains articles" de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à "enclencher une véritable transformation économique des territoires" ultramarins.
Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre "les pratiques anticoncurrentielles". De "grands groupes très performants" présents dans ces territoires "jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie", a réaffirmé Manuel Valls reprenant des propos qu’il avait...
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18/03 - Naissance des épidémies, épisode 2 : la variole des pharaons
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, direction l’Egypte des Pharaons pour comprendre les répercussions sanitaires de la sédentarité.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Hier, nous avons tenté de comprendre quelles maladies avaient pu rencontrer nos ancêtres préhistoriques. Gardez bien en tête toutes les connaissances de ce précédent épisode, elles vont forcément nous servir pour la suite. Et nous...
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18/03 - Naissance des épidémies, épisode 1 : les maladies d’Homo sapiens
Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on s’intéresse à la formation des microbes et à leurs conséquences pour notre aïeul préhistorique.
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Crédits image : AFP / Damien MEYER
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Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid... les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. A travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.
Cette série a été écrite avec le professeur Renaud Piarroux. Il est épidémiologiste, chef de service à la Pitié Salpêtrière à Paris. Il y a quelques semaines, il était d’ailleurs à Mayotte, pour enquêter sur le choléra qui a...
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18/03 - Guerre en Ukraine : Zelensky dit vouloir parler avec Trump pour obtenir des "détails" de son appel avec Poutine
Donald Trump et Vladimir Poutine ont bien eu une conversation téléphonique très attendue, ce mardi 18 mars, qui a été officiellement la deuxième entre les deux dirigeants depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier. Les deux chefs d’Etat ont échangé sur le projet de trêve en Ukraine, alors que Moscou a posé des conditions jugées inacceptables par Kiev. "Je pense que les deux présidents vont avoir une discussion vraiment bonne et positive cette semaine", déclarait dimanche sur CNN l’envoyé spécial américain Steve Witkoff.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump a tenté de rallier Vladimir Poutine à son projet de trêve en Ukraine
⇒ Le président américain veut "sauver" les soldats ukrainiens "dans une très mauvaise posture"
⇒ Kiev appelle Moscou à accepter un cessez-le-feu "sans conditions"
21h27Zelensky favorable à un arrêt des frappes sur l'énergie mais veut des "détails" de Washington
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué vouloir parler avec son homologue américain Donald Trump pour obtenir des "détails" de la conversation téléphonique de ce dernier avec le dirigeant russe Vladimir Poutine sur l'Ukraine. "Je pense qu'il serait juste que nous ayons une conversation avec le président Trump et que nous connaissions les détails de ce que les Russes ont offert aux Américains ou de ce que les Américains ont offert aux Russes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en ligne.
Le président ukrainien a également estimé que les conditions posées par son homologue russe en vue d'une trêve avec...
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18/03 - Gaz, routes arctiques, armée : les ambitions de Donald Trump pour l’Alaska
Printemps 2018. Donald Trump démarre à peine son premier mandat et, déjà, la rumeur enfle : les Etats-Unis vont-ils revendre l’Alaska à la Russie, plus de cent cinquante ans après l’avoir acheté pour 7,2 millions de dollars ? Dans l’entourage du président, un conseiller se lâche : "Nous n’avons plus vraiment besoin de l’Alaska. Il est coincé au sommet du Canada, à des kilomètres de tout, et franchement, s’en occuper est devenu de plus en plus ennuyeux et coûteux." D’autres républicains sortent leur calculatrice : l’Alaska pourrait être revendu à la Russie pour 10 milliards de dollars. De quoi financer la construction du mur imaginé par Donald Trump pour séparer les Etats-Unis du Mexique. "L’opération ne serait pas inconstitutionnelle", avance même l’avocat Alan Dershowitz, dans un livre paru l’été suivant.
Printemps 2025. Changement radical de discours. L’Alaska fait désormais partie des priorités pour Donald Trump et son administration. Au point même d’être mentionné dans le discours de politique générale du président. "Mon gouvernement travaille sur un immense projet de gazoduc en Alaska, parmi les plus grands du monde, dans lequel le Japon, la Corée et d’autres nations pourront être nos partenaires. Tout est prêt", assure Donald Trump, comme si une pluie de dollars allait subitement inonder l’économie américaine. L’intérêt du nouveau président pour ce territoire de 740 000 habitants, grand comme trois fois la France, dépasse pourtant largement les questions énergétiques et financières.
"On sent une volonté côté...
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18/03 - "Rendez-nous la statue de la Liberté" : la réponse de la Maison-Blanche à Raphaël Glucksmann
La Maison-Blanche a critiqué, lundi 17 mars, l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann, qui avait demandé aux Américains de "rendre la statue de la Liberté", en affirmant que c’était "grâce aux Etats-Unis que les Français ne parlaient pas allemand", l’essayiste répondant par une déclaration au peuple américain.
"C’est seulement grâce aux Etats-Unis d’Amérique que les Français ne parlent pas allemand aujourd’hui, donc ils devraient être très reconnaissants envers notre grand pays", a déclaré lors d’une conférence de presse la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, en qualifiant Raphaël Glucksmann, sans le nommer, de "petit homme politique français inconnu".
"Nous allons dire aux Américains qui ont choisi de basculer du côté des tyrans, aux Américains qui virent les chercheurs pour avoir fait preuve de liberté scientifique, 'rendez-nous la statue de la Liberté. On vous en a fait cadeau, mais apparemment vous la méprisez'", avait lancé dimanche lors d’un meeting l’essayiste de 45 ans, très identifié sur la défense de l’Ukraine et de l’Europe et critique de Donald Trump. Raphaël Glucksmann, arrivé à la troisième place aux élections européennes de 2024 en France, avec la liste Place publique-Parti socialiste, met son parti en ordre de marche pour la future élection présidentielle en 2027."Appel au sursaut"
Le quadragénaire a également répondu aux remontrances de la "honteuse administration" Trump par un long message sur le réseau social X, adressé "aux Américains", en anglais. "Je ne serai tout simplement pas là...
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18/03 - C’est statistiquement prouvé : le français emprunte presque seulement à l’anglais
Mes proches le savent et s’en amusent : il m’arrive régulièrement de pester contre le recours abusif aux anglicismes. Au-delà de mon cercle familial, en revanche, ce point de vue ne me vaut pas toujours que des amis. Les plus agressifs me traitent de franchouillard, de ringard, voire de réactionnaire. D’autres, plus subtilement, me rappellent que l’anglais comprend lui-même un nombre considérable de mots d’origines normande et française (Guillaume le Conquérant oblige). Ceux-là ajoutent que les échanges entre idiomes ont toujours existé et en concluent que les emprunts représentent un extraordinaire moyen d’enrichir une langue.
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Je suis évidemment d’accord avec ce dernier point… à ceci près que la situation actuelle est d’une tout autre nature. J’en veux pour preuve ces statistiques que j’ai découvertes grâce à l’académicien et professeur au Collège de France Antoine Compagnon. Elles portent sur le nombre de vocables français introduits dans l’Oxford English Dictionary ces dernières décennies (1) et me paraissent édifiantes. Jugez plutôt :
Entre 1900 et 1909, 354 mots français sont entrés dans ce dictionnaire de référence.
Entre 1950 et 1959 : 165.
Entre 1980 et 1989 : 35.
Entre 1990 et 1999 : 2.
Et depuis 2000, me demanderez-vous ? La réponse est aussi simple que brutale. Zéro ! Oualou ! La tête à Toto !
C’est peu dire qu’il n’en est pas de même dans l’autre sens, comme en témoigne une enquête menée par mes confrères du Monde, qui...
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18/03 - Les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ne sont "que le début", avertit Benyamin Netanyahou
Des frappes israéliennes sans précédent depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier ont fait au moins 413 morts à Gaza, a annoncé mardi 18 mars la Défense civile du territoire palestinien, le Hamas accusant Israël de "torpiller" la trêve. Ces frappes, décidées par le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Israël Katz, font suite au refus répété du Hamas de libérer les derniers otages israéliens, a expliqué l'Etat hébreu, qui promet de combattre "tant que tous les otages ne seront pas rentrés".
Les infos à retenir
⇒ Israël a mené dans la nuit à Gaza des frappes sans précédent depuis le début de la trêve
⇒ Pour la Maison-Blanche, le mouvement palestinien a choisi la guerre en refusant de libérer les otages
⇒ Le bilan est d'au moins 413 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas
20h25Les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ne sont "que le début", avertit Benyamin Netanyahou
Le Hamas "a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux: ce n'est que le début", a affirmé Benyamin Netanyahou dans une allocution télévisée dans la soirée. "Désormais", les négociations sur la libération des otages encore retenus à Gaza "ne se dérouleront que sous le feu", a-t-il dit, estimant que la pression militaire était "indispensable" pour assurer leur retour.
18h15Sirènes d'alertes dans le sud d'Israël à cause d'un projectile tiré du Yémen
Les sirènes d'alertes antiaériennes ont retenti mardi soir dans plusieurs villes du sud d'Israël, l'armée...
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18/03 - Entre "compromis et radicalités", l’art de la réforme selon Edouard Philippe
"Etre prêt à des compromis, être prêt à des radicalités." Depuis sa mairie du Havre, Edouard Philippe dévoile au printemps 2024 sa conception de l’exercice du pouvoir. Elle serait un mélange d’audace et de tempérance. Contradiction de celui qui souhaite embrasser toutes les qualités ? Subtilité de celui qui mesure la complexité de la charge élyséenne ?
Par petites touches, le maire du Havre esquisse les contours de sa méthode d’action pour 2027. Il y a cette promesse de "transformations massives", à rebours d’une Assemblée enkystée. "Je suis candidat à la présidence de la République pour redonner vie à la puissance française", lançait-il ce dimanche 16 mars lors d’un meeting à Lille. L’édile se pose en miroir inversé de François Bayrou, incarnation supposée de l’immobilisme. Et tant pis si le Premier ministre raille en privé sa volonté de "brutaliser la société". "Il n’y a pas de majorité pour cela. C’est le contraire de ce que je pense", lâche-t-il.
L’ambition législative se veut dense. Elle cohabite avec une stratégie prudente, où le compromis est roi. Edouard Philippe souhaite le bâtir avec l’ensemble des forces politiques du bloc central. Le présidentiable mesure la solidité de la tripartition de la vie politique, issue de l’irruption du macronisme. Alors, il plaide pour une coalition allant de la "gauche mitterrandienne à la droite conservatrice". "Aujourd’hui on a un bloc Nupes et un bloc RN, il faut donc organiser le bloc central", confiait-il, clinique, en 2023. "Il trace ce chemin pour être rassembleur, car il...
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18/03 - Port du voile : de François Bayrou à Bruno Retailleau, divergences au sommet de l’Etat
Si Bruno Retailleau était à Matignon, Marie Barsacq ne serait plus ministre des Sports. Interrogée par les députés, mercredi 12 mars à l’Assemblée nationale, elle avait expliqué : "Les sujets de radicalisation dans le sport sont un autre sujet que le sujet du port du voile et d’insignes religieux." Avant d’ajouter : "Toutes les femmes qui portent le voile ne font pas de l’entrisme", lequel "ne se résume pas au voile". Son entourage avait ensuite été obligé de préciser à L’Equipe qu’elle était "alignée avec la position favorable du gouvernement à la proposition de loi de Michel Savin telle qu’elle a été amendée".
Le texte interdit le port de signes ou tenues manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse lors des compétitions organisées par les fédérations sportives, leurs ligues professionnelles et leurs associations affiliées, le gouvernement ayant ensuite fait passer un amendement limitant le champ d’application "aux compétitions sportives organisées uniquement par les fédérations délégataires de service public". La ministre serait ainsi dans une "position d’équilibre" entre l’interdiction du port de signes religieux en compétition et la liberté de pratiquer des sportifs amateurs, en particulier des femmes voilées."Je suis en désaccord radical avec elle"
Dimanche, dans Le Parisien, Bruno Retailleau a usé pleinement de la liberté laissée à chaque ministre de s’exprimer comme il l’entend. "Je suis en désaccord radical avec elle. Je rappelle à Marie Barsacq que le Sénat a voté la proposition de...
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17/03 - La Suisse, ce pays historiquement neutre qui ressent le besoin de se renforcer militairement
"La Suisse devrait également se préparer à la guerre". Dans une interview à SonntagsBlick, l’édition dominicale du quotidien suisse Blick publiée le 16 mars, l’ancien général américain Ben Hodges a mis en garde la Suisse. "Au début d’une guerre, elle semble toujours improbable. Il y a trois ans, personne n’imaginait une grande attaque de la Russie contre l’Ukraine", a-t-il rappelé. Ben Hodges a la Russie dans son viseur. "Cela ne veut pas dire que des chars russes vont un jour entrer en Suisse. Mais, par exemple, nous voyons comment la Russie perturbe le libre-échange en mer Noire et en mer du Nord, menant ainsi une guerre hybride. Par conséquent, la Suisse n’est pas à l’abri de cela", a estimé le général, qui a commandé l’armée américaine en Europe de 2012 à 2017, au moment de l’annexion de la Crimée et de la guerre dans l’est de l’Ukraine.
La Suisse doit-elle se réarmer ? Cette question suscite de vifs débats car elle touche à la neutralité, question très sensible au cœur même de l’identité de ce pays depuis plus de deux siècles. La guerre en Ukraine et le désengagement américain ont remis ce sujet au centre des préoccupations. Au nom de cette neutralité historique, Berne a refusé d’envoyer des armes à Kiev ou d’autoriser les pays qui détiennent des armes fabriquées en Suisse à les réexporter vers l’Ukraine. La Suisse a en effet des règles très strictes : elle ne peut livrer d’armes à un pays en guerre ni y autoriser la réexportation d’équipements achetés plusieurs années auparavant. Il s’agit de "la vision la plus...
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17/03 - Guantanamo : comment le plan anti-immigration de Donald Trump a tourné au fiasco
195 tentes désertes. Près de 2 400 lits vacants depuis des semaines. Dans l’enclave américaine de Guantanamo, la rétention de migrants n’est plus qu’un lointain souvenir. Mardi 14 mars, un responsable américain au sein du ministère de la défense annonçait que les 40 derniers étrangers avaient été renvoyés par avion en Louisiane. Un Etat dans lequel la police fédérale de l’immigration (ICE) possède une agence. Deux semaines plus tôt, 48 migrants avaient déjà été transférés de la baie de Guantanamo à l’Etat situé dans le sud-est du pays, s’ajoutant à l’expulsion de Cuba fin février de 177 Vénézuéliens, renvoyés dans leur pays.Des infrastructures incompatibles avec les normes gouvernementales
Il y a deux mois pourtant, le président américain était plein d’ambition et s’engageait sur un terrain glissant : celui de développer un centre géant de rétention pour 30 000 migrants à Guantanamo. Un lieu où les "pires criminels étrangers" devaient être envoyés. Durant sa campagne électorale, le républicain avait rapidement donné le ton, accusant les migrants d’être des "criminels" qui "empoisonnent le sang" des Etats-Unis, et avait promis de mener "la plus grande opération d’expulsions de l’histoire du pays".
Connue pour détenir des suspects arrêtés après les attentats du 11 septembre 2001, la base navale américaine de Guantanamo dispose d’un centre de détention militaire, de salles d’audience et d’une installation séparée utilisée depuis plusieurs décennies pour détenir des migrants. Nul besoin de préciser pourquoi les ambitions de Donald...
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17/03 - Joseph Nye, théoricien du soft power : "Donald Trump finira par se débarrasser d’Elon Musk"
Il est l’un des professeurs de relations internationales les plus influents au monde. A 88 ans, Joseph Nye, qui a occupé des postes clés au sein des administrations Carter puis Clinton, a vu défiler quinze présidents américains depuis sa naissance. Et ce qu’il observe depuis deux mois, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le laisse profondément perplexe quant à l’avenir de la première puissance mondiale. Comme il l’a récemment détaillé dans une tribune publiée dans le Financial Times, au titre évocateur "Trump et la fin du soft power américain", la situation actuelle l’inquiète.
Ce concept de soft power, dont il est le théoricien, désigne l’influence que peuvent exercer des pays, des idées ou des institutions par le biais de l’attraction et de la séduction, afin d’orienter le comportement d’autres Etats. L’auteur du récent ouvrage A Life in the American Century ("Une vie dans le Siècle américain", non traduit), explique pourquoi, en matière de politique étrangère, le vrai réalisme – et non celui que revendiquent Trump et ses disciples – "ne peut faire abstraction des valeurs libérales ni du soft power". Selon cet ancien doyen de la Kennedy School de l'université de Harvard, le président américain "est tellement narcissique qu’il ne se soucie ni de sa réputation à long terme, ni de celle du pays qu’il dirige". Ce qui, à ses yeux, ne manquera pas d’avoir des conséquences profondes. Entretien.
L’Express : "Tous les actes de Trump ont sapé le soft power américain", écrivez-vous. Le soft power américain...
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17/03 - Alger rejette la liste de la soixantaine d’Algériens que la France veut expulser
Un non ferme, et un bras de fer diplomatique qui se poursuit. L’Algérie a refusé ce lundi 17 mars la liste de noms d’une soixantaine d’Algériens à expulser que la France lui a soumise il y a quelques jours. Cette démarche est "rejetée sur la forme et le fond" par Alger, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises" et les ont "invitées à suivre le canal d’usage [NDLR : pour une telle procédure] en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats", selon ce communiqué.
Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounes Magramane, a reçu ce lundi le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie, au sujet d'une liste reçue le 14 mars de ressortissants algériens "faisant l'objet de décisions d'éloignement du territoire français", selon le ministère. Lounes Magramane a remis à son interlocuteur une note verbale contenant la réponse officielle des autorités algériennes où l'Algérie "réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d'intimidation ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire", selon le communiqué. Au sujet du rejet de la liste établie par Paris, l'Algérie a dit n'être "animée que par le souci de s'acquitter de son devoir de protection consulaire à l'égard de ses ressortissants".
"Sur la forme", Alger a estimé que Paris "ne pouvait pas unilatéralement et à sa seule discrétion remettre en cause le canal traditionnel...
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17/03 - François Bayrou en quête de décisions "radicales" : la bombe des retraites, les impatiences d’Emmanuel Macron
On ne réveille pas un Premier ministre qui dort, sinon il mord. Non, François Bayrou ne s’était évidemment pas assoupi mais il avait transformé, depuis sa nomination, Matignon en un lieu singulier, tenant toute forme de pression à distance respectable. Pas l’enfer décrit par d’autres, mais une bulle hermétique. La course aux annonces, les fameuses punchlines, le rythme effréné, très peu pour lui. Ce n’est pas un hasard s’il n’a pas participé au moindre Journal télévisé de 20 heures en trois mois.
Dénicher une issue à un problème politique réputé insoluble ? L’agrégé de lettres classiques, grand amateur de Péguy, a souvent aimé citer un dialogue signé de l’auteur des San Antonio, Frédéric Dard : "– Comment trouves-tu mes fesses ? – Facilement." Facile, ça l’est de moins en moins. Résoudre une équation budgétaire impossible ? Lui qui s’est constamment vécu comme un outsider, qui n’a jamais estimé avoir de compte à rendre à Bercy, a l’habitude de répondre "On s’en fout" et de continuer à avancer. Certains ex-conseillers de Michel Barnier, qui sont restés malgré le changement de patron, ont pu être un tantinet désarçonnés. Leurs notes de dix pages n’étaient plus lues et annotées le lendemain matin, et personne ne considérait que c’était la fin du monde.Emmanuel Macron sent souffler le vent de l’histoire
Or voilà que c’est la fin d’un monde. Dehors, les armes peinent à se taire, Russes et Américains s’accordent pour piétiner les Européens, ici Emmanuel Macron sent souffler le vent de l’histoire. Et comme la grande ne chasse pas la...
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17/03 - Nucléaire : l’Elysée envisage un retard dans la mise en service des futurs EPR2
L’Elysée a évoqué lundi 17 mars une "première mise en service" d’au moins un des six futurs réacteurs nucléaires EPR2 "d’ici 2038", alors que l’horizon affiché jusqu’ici était 2035, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire autour du président Emmanuel Macron. Lors de cette réunion, les participants ont aussi "examiné les grands principes du schéma de financement" de ce programme EPR2, précisant qu’il serait "basé sur un prêt de l’État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction", selon un communiqué de la présidence. Vendredi, l’Elysée avait relevé que l’Union européenne avait validé le financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l’Etat à taux zéro, semblant y voir une source d’inspiration.
Ce conseil de politique nucléaire tenait sa quatrième réunion depuis le discours du chef de l’Etat à Belfort en février 2022, qui avait acté la relance d’un programme nucléaire. Le président avait alors annoncé un programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour huit autres, avec une mise en service vers 2035 pour le premier d’entre eux. Mais un audit gouvernemental de février 2022 évoquait déjà l’horizon 2037 pour les premières mises en service.79,9 milliards d’euros
Lundi, les participants ont "examiné les grands principes du schéma de financement" de ce programme EPR2, précisant qu’il serait notamment "basé sur un prêt de l’Etat bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction", selon un communiqué de la présidence. L’Elysée avait relevé...
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17/03 - Défense européenne : oui, Monsieur Macron, vous aviez raison ! Par Timothy Garton Ash
Devrions-nous désormais être tous gaullistes ? Dans la langue du plus important partenaire européen de la France, la réponse est "Jein !" (contraction en allemand de "Ja", oui, et "Nein", non). Oui, Emmanuel Macron a eu raison de nous avertir, depuis 2017, que, du fait de la tendance sur le long terme à un désengagement des Etats-Unis, l'Europe devrait être prête à se défendre. Aujourd'hui, face à Donald Trump, un président voyou qui remet en question l’engagement américain vieux de quatre-vingts ans de protéger l’Europe contre la Russie, les euro-atlantistes, comme moi, devons reconnaître que nous avons besoin non seulement d'une Europe plus forte – ce pour quoi j’ai toujours plaidé- mais aussi d’une possible "autonomie stratégique" européenne. Oui, Monsieur le président français, vous aviez raison !
Pourtant, "en mȇme temps" (en hommage à l’expression favorite de Macron), nous devrions répondre "non". Car le général de Gaulle, grand homme de son temps, pensait que la défense devait être le domaine exclusif de l'État-nation ; que la Communauté européenne émergente devait être une Europe des États (une version désunie de l'Union européenne à laquelle les actuels partis nationalistes et populistes de la droite dure rêvent de revenir) ; que le Royaume-Uni devait être exclu du projet européen (d'où le célèbre veto de De Gaulle à l'adhésion britannique) ; et que l'Europe devait être construite comme un contrepoids aux États-Unis, en entretenant des relations étroites avec la Russie comme la Chine.Européaniser l'Otan...
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17/03 - Grandes manifestations au Yémen après des frappes américaines meurtrières
La tension monte entre les Etats-Unis et les Houthis. Après les frappes américaines du week-end sur Sanaa, la capitale du Yémen, les autorités houthis ont annoncé, ce lundi 17 mars, une seconde riposte, après celle de dimanche qui a visé le porte-avions américain USS Harry Truman. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en protestation contre les attaques américaines, qui ont fait des dizaines de morts. Au Liban, l'armée Israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre des membres du Hezbollah, malgré l'accord de trêve en place depuis le 27 novembre.Les infos à retenir
⇒ L'armée israélienne dit avoir "frappé" des membres du Hezbollah dans le sud du Liban
⇒ Au Yémen, les Houthis appellent à manifester après des frappes américaines meurtrières
⇒ Dans les territoires palestiniens, le travail des ONG devient "presque impossible"Les médias houthis font état de nouvelles frappes américaines au Yémen
Des médias houthis ont rapporté ce lundi de nouvelles frappes américaines au Yémen, dans le gouvernorat de Hodeida (ouest), contrôlé par les rebelles houthis soutenus par l'Iran. "Une frappe de l'agression américaine a ciblé la région de Bajel dans le gouvernorat de Hodeida", et d'autres ont visé une usine d'acier dans la région d'al-Salif, dans le même gouvernorat, a indiqué l'agence de presse des Houthis, Saba. La chaîne Al Massira TV a également rapporté ces frappes.Pour Donald Trump, l’Iran sera "tenu pour responsable" de toute attaque des Houthis
Donald Trump a déclaré ce lundi que l'Iran serait...
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17/03 - Placements alternatifs : sept pistes pour diversifier votre patrimoine
Livrets réglementés, assurance-vie avec des fonds en euros, immobilier, Bourse : les principales catégories de placement méritent une place dans votre portefeuille en 2025. Mais il est aussi possible de sortir des sentiers battus en s’intéressant à des actifs décorrélés des marchés traditionnels. Actifs tangibles, comme l’or ; numériques, comme le bitcoin ; ou encore non coté, comme le private equity : ils apporteront tous un potentiel de performance différent des autres placements. Leur part sera toutefois à doser avec modération en fonction de votre rapport au risque. Certains, comme les fonds de dette privée, de capital investissement ou les produits structurés, sont accessibles dans l’assurance-vie. "Une dizaine de milliers d’euros suffisent, alors que ces produits affichent plutôt un ticket d’entrée de 100 000 à 500 000 euros minimum s’ils sont souscrits en direct", souligne Pierre Marin, cofondateur de la plateforme de gestion privée en ligne RockFi. Autre avantage, cela permet de bénéficier de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie.Lingot d’or
C’est la star de 2024 : l’once d’or s’est envolée de 25 % l’année dernière, battant des records historiques grâce à une forte demande au niveau mondial. Mais il y a encore mieux : le lingot de 1 kilo s’est quant à lui envolé de 34 %, passant de 60 000 euros début 2024 à plus de 80 000 euros en janvier 2025 ! La baisse des taux directeurs américains, engagée en septembre 2024 est traditionnellement favorable au métal jaune. "L’or reste dans un marché haussier,...
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17/03 - L’Afrique du Sud affirme vouloir maintenir ses liens avec les Etats-Unis malgré les tensions
Face aux liens qui s’effritent entre les deux pays, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a assuré lundi 17 mars, que "l’amélioration de la relation" avec les Etats-Unis était une "priorité". Cette annonce fait suite à l’expulsion, vendredi, de son ambassadeur Ebrahim Rasool, dans un contexte de multiplication des attaques de Washington envers Pretoria depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.
Dans une volonté apparente de calmer une relation au plus bas, le chef d’Etat sud-africain a rappelé, lors d’un déplacement à Johannesburg, l’importance des échanges commerciaux avec les Etats-Unis, "notre deuxième partenaire commercial après la Chine". Il a également dit avoir "noté le mécontentement exprimé par les Etats-Unis, en particulier à propos des remarques" de l’ambassadeur.
En effet, Ebrahim Rasool a déclenché le courroux américain en décrivant Donald Trump comme "mobilisant un suprémacisme contre le pouvoir en place", lors d’une intervention dans un webinaire vendredi 14 mars.
Ce dernier avait ensuite été accusé par le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, de "nourrir les tensions raciales" et de "haïr les Etats-Unis et le président" Donald Trump. "Nous n’avons rien à discuter avec lui. Il n’est plus le bienvenue dans notre grand pays", avait ajouté le chef de la diplomatie américaine.Des points d’accords pour tempérer la relation
Essayant de remettre de l’ordre dans ses rapports avec les Etats-Unis, le président sud-africain s’efforce de rappeler les positions convergentes qu’entretiennent les...
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17/03 - Conflit en RDC : le Rwanda met fin à ses relations diplomatiques avec la Belgique
Le Rwanda a annoncé lundi 17 mars la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir "pris parti" pour Kinshasa "bien avant et pendant le conflit en cours en République démocratique du Congo" (RDC).
"Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat", a déclaré le ministère des Affaires étrangères rwandais dans un communiqué. Une décision liée selon Kigali aux "tentatives pitoyables" de Bruxelles de "maintenir ses illusions néocoloniales".
La Belgique a regretté de son côté une décision "disproportionnée", qui selon son chef de la diplomatie Maxime Prévot "illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer".
La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, a été l’un des pays les plus critiques de Kigali depuis que la rébellion du M23, soutenue par Kigali, a lancé en décembre une offensive dans l’est de la RDC, qui l’a vu notamment s’emparer de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et de Bukavu, capitale du Sud-Kivu."Mensonges et manipulations"
Bruxelles avait notamment demandé fin janvier à l’Union européenne d’envisager des sanctions contre le Rwanda, accusé de violer la souveraineté de la RDC. Ce lundi, l’UE a de fait adopté des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, qui prévoient l’interdiction pour ces personnes de se rendre dans l’UE ainsi qu’un...
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17/03 - Nous sommes arrivés à un maximum sur les impôts, par Agnès Verdier-Molinié
"Cela fait cinquante ans que la France est en déficit. Le dernier budget présentant un solde positif remonte à 1974 : + 8,5 milliards de francs de l’époque, l’équivalent de 200 millions d’euros aujourd’hui. En 1975, les dépenses publiques en France représentaient environ 46 % du PIB et les prélèvements obligatoires 35 % du PIB. Avec entre 56 % et 57 % de dépenses publiques aujourd’hui et environ 44 % de taux de prélèvements obligatoires, on voit bien que la dérive s’est faite à la fois en dépenses et en pression fiscale et sociale supplémentaires. […]
Nous surtaxons tous les ans de 150 milliards nos entreprises et nos ménages et nous surdépensons de l’ordre de 260 milliards par rapport à la moyenne de nos voisins de la zone euro. Tout cela pour financer des services publics qui ne sont pas meilleurs comme le montrent notamment les classements Pisa pour l’éducation, mais assortis d’un système de protection sociale XXL. […]"Nous avons enregistré le pire déficit de la Ve République"
On nous l’avait promis : l’année 2023 était censée présenter un budget à l’euro près. Résultat : le déficit, au lieu de se résorber par rapport à 2022, s’est creusé de 126 à 154 milliards d’euros ! […] La révélation d’un déficit à 5,5 % du PIB en 2023 a fait l’effet d’une bombe. On craignait que la France ne devienne la lanterne rouge du déficit public en zone euro en 2024… les chiffres ont montré qu’elle l’était déjà en 2023. Et cela risque de recommencer en 2025. En 2023, nous avons enregistré le pire déficit, hors récession et hors crise, de la...
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17/03 - Incertitudes et guerres commerciales : la croissance mondiale 2025 revue à la baisse par l’OCDE
Tensions commerciales, incertitudes géopolitiques et politiques pèsent sur les perspectives économiques, indique, lundi 17 mars, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui revoit à la baisse les perspectives de croissance de nombreux pays pour 2025, dont les Etats-Unis. "Nous naviguons en eaux troubles", a déclaré à la presse Alvaro Santos Pereira, économiste en chef de l’OCDE, pour résumer la situation de l’économie mondiale dont la dynamique s’annonce poussive dans les mois qui viennent face à la fragmentation du commerce mondial et aux tensions inflationnistes qu’elle pourrait engendrer.
Si l’activité économique mondiale est restée "résiliente" en 2024, avec une progression de 3,2 % du produit intérieur brut (PIB), l’OCDE s’attend désormais à une croissance de 3,1 % en 2025, contre 3,3 % dans ses précédentes projections en décembre. Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a déclenché une guerre commerciale avec ses principaux partenaires, devraient voir leur PIB augmenter de 2,2 % cette année, avant 1,6 % l’année prochaine selon l’OCDE, qui abaisse ainsi respectivement de 0,2 et 0,5 point ses perspectives de croissance dans le pays.
La virulence des politiques commerciales décidées ou envisagées par Donald Trump touche particulièrement le Canada et le Mexique, qui réalisent une part importante de leurs échanges commerciaux avec les Etats-Unis. Par rapport à décembre, l’OCDE divise par près de trois la prévision de croissance du Canada pour 2025, à 0,7 %. Elle baisse même...
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17/03 - Immigration : comment l’administration Trump a défié l’ordre d’un juge
"Donald Trump se rapproche d’une confrontation avec le pouvoir judiciaire", tance le New York Times. Le président américain a expulsé, dimanche 16 mars, plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador. Pourtant, une décision de justice avait interrompu cette procédure. En effet, le juge fédéral James Boasberg avait bloqué temporairement, samedi soir, la possibilité pour l’administration d’utiliser une loi vieille de plusieurs siècles - l’Alien Enemies Act. Puis, il avait ordonné verbalement à tout avion transportant ces personnes de rebrousser chemin vers les États-Unis. "Les ordres verbaux ont la même valeur juridique que les directives écrites", précise Elie Honig, analyste juridique principal de CNN.
De son côté, la Maison-Blanche a assuré que les trois avions qui avaient à leur bord les membres présumés du gang, classé "organisation terroriste" par Washington, avaient déjà décollé au moment où la décision de justice a été prononcée. "Cette décision, qui n’a pas de fondement légal, a été rendue après que les terroristes étrangers ont été éloignés du territoire", s’est défendu l’administration Trump dans un communiqué. "Un seul juge dans une seule ville ne peut pas décider de la trajectoire d’un avion plein de terroristes étrangers qui ont été physiquement renvoyés du territoire américain", a-t-elle martelé.
Interrogé sur la question de savoir si son gouvernement avait violé l’ordonnance du juge, Donald Trump s’est contenté d’une réponse laconique : "Il faudrait en parler aux avocats."
Saisi...
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17/03 - Bourse : nos fonds préférés pour un portefeuille diversifié
Investir en Bourse via des fonds présente l’avantage de ne pas avoir à se préoccuper de la sélection des titres et parfois même de l’allocation de l’épargne entre les différents marchés. Pour être performant dans la durée, un portefeuille ne se décide pas à l’aune de prévisions financières d’une année, mais dans une optique de long terme avec, comme priorité, une bonne diversification. C’est pourquoi nous avons sélectionné différents supports permettant de s’exposer tant aux Etats-Unis qu’aux marchés émergents ou encore aux actions françaises. Ces investissements peuvent s’opérer via des fonds activement gérés ou par des ETF (Exchange traded funds), aussi appelés fonds indiciels cotés. Ces derniers répliquent un indice boursier et sont particulièrement bien adaptés pour s’exposer à moindre coût à des marchés très larges.
Cette démarche n’empêche pas quelques ajustements tactiques en fonction de l’orientation des marchés. Vous trouverez ainsi dans la sélection ci-après un véhicule de petites et moyennes capitalisations états-uniennes pour profiter de l’extension de la performance boursière du S & P 500 à l’ensemble de la cote, ou encore un fonds obligataire high yield pour profiter du portage attractif offert actuellement par ces titres. Les investisseurs préférant des solutions clés en main se tourneront vers notre sélection de fonds diversifiés.3842 CT PLACEMENTS FONDS PREFERESJPMorgan US Select Equity Plus
Ce fonds du gérant JP Morgan Asset Management permet de profiter de la croissance des Etats-Unis via de grandes...
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17/03 - "Chère SNCF, tu as ce don incroyable pour me faire perdre patience…", par Julia de Funès
Chère SNCF, il est de bon ton de se moquer de toi, c’est d’un effet sûr, sans risque. Pourtant je ne céderai pas à cette facilité. Commençons donc par ce que j’aime chez toi. Quand tout fonctionne, tu es indépassable. Ton TGV file à 300 kilomètres-heure, tu me fais traverser la France sans stress, me permets de lire un livre et de regarder défiler les paysages. Parfois, tu m’offres quelques surprises : un train propre, un wagon silencieux, une arrivée pile à l’heure. Ces jours-là, je me dis que tu es une merveille d’ingénierie que ni la voiture ni l’avion ne peuvent égaler. C’est sans parler de ton futur TGV doté d’un bar sur deux étages ! Preuve que tu ne te laisses pas aller. Mais voilà, ce serait trop simple si tu étais parfaite. Parce que tu as aussi ce don incroyable pour me faire perdre patience.
Tout commence au portique. Le QR code de mon billet ? Mon téléphone décide que c’est le moment d’afficher ma carte bleue. Je tente, retente, rien n’y fait. Ton contrôleur, imperturbable, me répète son sempiternel couplet : "Mettez la luminosité au maximum." Evidemment, mon iPhone est déjà en mode projecteur de stade, mais le portique s’en moque. Alors, avec l’air de celui qui détient une astuce bien gardée, ton agent SNCF marmonne : "Retournez votre téléphone très vite et plaquez-le contre la borne." Gestuelle aussi mystérieuse qu’aléatoire. Une fois dans le train, je repère une place idéale, isolée sans voisin immédiat. Mais c’est sans compter sur l’instinct de propriété ferroviaire. Un passager arrive, exige son...
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17/03 - Cinq ans du Covid-19, les dates-clés : le 17 mars 2020, la France est confinée
"Dès lundi et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les lycées et les universités seront fermés." C’est par ces mots qu’Emmanuel Macron annonce, le 12 mars 2020, la mise en place d’un confinement pour faire face à l'épidémie de Covid-19. Une mesure inédite qui débutera officiellement cinq jours plus tard. Alors qu’au 17 mars 2020, près de 168 000 cas sont confirmés, ayant causé plus de 6 500 décès, le gouvernement prend de nouvelles mesures pour ralentir l’évolution du virus et diminuer la pression sur les hôpitaux.
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17/03 - Lutte contre le narcotrafic : bataille en vue à l’Assemblée nationale
Les débats s’annoncent houleux. A partir de ce lundi 17 mars, la proposition de loi sénatoriale visant à lutter contre le fléau du narcotrafic sera examinée par les députés. Le gouvernement n’entend pas renoncer à certaines dispositions combattues par la gauche et une partie de la macronie au nom de la défense des libertés publiques. De quoi contraster avec l’ambiance consensuelle au Sénat où la proposition de loi "visant à sortir la France du piège du narcotrafic", portée par Étienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS), y avait été adoptée à l’unanimité le 4 février. L’une des principales mesures du texte prévoit la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco). Son objectif : coordonner la lutte judiciaire contre le narcotrafic et la criminalité organisée.
Un mois plus tard, le clivage gauche-droite semble de retour. Ainsi, les votes devraient être plus partagés à l’Assemblée, au vu de la tournure des débats en commission des lois début mars. Le texte y a certes été adopté, mais avec le seul soutien du Rassemblement national et de la coalition gouvernementale, et après avoir été amputé de plusieurs mesures phares. Les socialistes - comme les écologistes et les communistes - se sont abstenus, bien que l’un des leurs, Roger Vicot, soit corapporteur du texte. Les Insoumis ont voté contre.
Les députés ont ainsi supprimé un article visant à obliger les plateformes de messagerie chiffrée (Signal, WhatsApp…) à permettre l’accès aux correspondances des trafiquants pour les services de renseignement. La ministre...
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17/03 - Assurance dépendance : les pièges à éviter avant de s’engager
Voilà un produit commercialisé par toutes les banques et les compagnies d’assurances. L’assurance dépendance vous garantit de percevoir une rente mensuelle en cas de perte d’autonomie. Mais avant d’envisager un tel contrat, sachez que si vous décédez en pleine possession de vos moyens, l’épargne investie sur ce contrat sera perdue. Si vous êtes entouré et disposez d’un patrimoine important, cette prévoyance sera donc rarement utile. A contrario, elle a un intérêt si vous vivez seul avec de faibles moyens.
Premier conseil : ne souscrivez pas trop tôt. A défaut, vous risquez de dépenser des sommes pharaoniques, puisque statistiquement la dépendance survient au quatrième âge, au-delà de 80 ans. N’attendez pas trop tard non plus, car la cotisation est d’autant plus forte que le souscripteur est âgé. Attention : il ne faut pas être dépendant à l’ouverture et ces contrats intègrent des délais de carence durant lesquels vous ne toucherez aucune rente. Beaucoup d’assurances n’en comportent pas en cas de perte d’autonomie à la suite d’un accident, mais ce n’est pas systématique. En revanche, si la dépendance est due à une maladie, il faut souvent patienter entre trois mois et un an avant de récupérer la rente promise. Pire : en cas de perte d’autonomie liée à un trouble neurodégénératif ou psychiatrique, les délais de carence sont de plusieurs années.Une rente revalorisée chaque année
Schématiquement il existe deux gammes de contrats. Les formules de base assurent contre le risque de dépendance lourde ou totale et sont...
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17/03 - Emmanuel Carrère, Mathieu Belezi, Serge Rezvani… La fièvre de la réédition en librairies
Considérer qu’un livre n’a pas eu le succès qu’il mérite lors de sa première édition ; profiter d’une actualité pour remettre un ouvrage sur le devant de la scène ; le rééditer car devenu indisponible ; le relancer en surfant sur la nouvelle notoriété de son auteur ; s’enthousiasmer pour un écrivain dont l’éditeur originel s’est désintéressé ; publier un livre à moindre coût mais à un prix plus élevé que l’original… Il y a de multiples raisons (bonnes ou erronées) pour ressortir une œuvre à en croire les rééditions qui se sont multipliées ces derniers mois avec plus ou moins de bonheur.
En voici quelques exemples. Ainsi a-t-on vu Frédéric Martin, le patron des éditions du Tripode (aujourd’hui à la tête de Robert Laffont) s’enflammer pour l’iconoclaste Mathieu Belezi. Après avoir publié avec succès en 2022 Attaquer la terre et le soleil (plus de 90 000 exemplaires vendus), il a réédité ses précédents romans, comme Le Petit Roi, publié en 1999 par Phébus, Moi, le glorieux et Le Temps des crocodiles (chez Flammarion en 2011 sous le titre Les Vieux Fous) ou encore Emma Picard (Flammarion 2015). Philippe Rey, lui, s’est passionné pour Les Années-lumière de Serge Rezvani, multiréédité depuis 1967 par diverses maisons. Avec sa nouvelle édition, il a décroché le Prix Renaudot poche 2024, la toute première distinction pour cet auteur de 96 ans !Ce "brûlot féministe" qui n’avait pas rencontré l’écho mérité
Direction le Gers, où Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, le duo derrière Tristam, ont ressorti début janvier le premier roman...
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17/03 - Israël : Benyamin Netanyahou va limoger le chef de la sécurité intérieure
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé dimanche 16 mars son intention de limoger le chef des services de sécurité intérieure, Ronen Bar, affirmant ne plus lui accorder sa confiance à un moment critique alors que les négociations avec le Hamas sur une trêve à Gaza sont dans l’impasse.
"J’ai décidé de proposer au gouvernement la fin du mandat du chef du Shin Bet", a-t-il indiqué dans une déclaration en vidéo diffusée par ses services, soulignant la nécessité de "rétablir l’organisation, atteindre tous nos buts de guerre et empêcher le prochain désastre", en référence à l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023.
"En permanence, mais spécialement pendant une telle guerre existentielle, il doit y avoir une confiance totale entre le Premier ministre et le chef du Shin Bet", affirme Benyamin Netanyahou. "Malheureusement […] je n’ai pas cette confiance", a-t-il poursuivi. Sa proposition devrait être acceptée par le gouvernement, mais l’opposition de gauche a déjà annoncé qu’elle contesterait la décision devant la Cour suprême.
La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a notifié ses réserves à Benyamin Netanyahou. "Il n’est pas possible de débuter ce processus avant que les fondements factuels et juridiques de votre décision soient pleinement clarifiés", a-t-elle expliqué dans un courrier. La procureure, qui est également la conseillère juridique du gouvernement, évoque "la sensibilité exceptionnelle" de cette affaire "sans précédent".Relations exécrables
Dans un communiqué, Ronen Bar a...
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17/03 - Retraites : le "non" de François Bayrou à un retour aux 62 ans suscite l’indignation
Après avoir joué les équilibristes, François Bayrou a tranché dimanche 16 mars : il n’y aura pas de retour sur l’âge de départ à la retraite à 62 ans. Le maire de Pau met ainsi en péril l’avenir du "conclave" sur la réforme de 2023, en s’attirant les foudres des syndicats et des oppositions. "C’est scandaleux", a fustigé auprès de l'AFP Denis Gravouil, le négociateur de la CGT sur les retraites. Cette dernière avait d’ores et déjà appelé fin février à la mobilisation, le 8 puis le 20 mars, "pour gagner l’abrogation de la réforme" de 2023. Côté CFDT, Yvan Ricordeau a lui jugé les propos de François Bayrou "incompréhensibles" : "C’est le même Premier ministre qui a décidé d’un conclave où tous les sujets seraient ouverts, y compris l’âge de départ à la retraite […] Il se contredit donc deux fois au risque de torpiller les discussions", a-t-il ajouté. Le président de la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), François Hommeril a renchéri sur franceinfo, estimant qu’il était "tout à fait possible de revenir à 62 ans".
Afin d’éviter l’embrasement politique et social, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a tenté de se montrer rassurant. Le "techno" a affirmé sur BFMTV dimanche soir que c’était aux partenaires sociaux de décider" de l’issue de ce "conclave". "La position du gouvernement, c’est que le conclave doit se prononcer et cet engagement du conclave aura une force considérable", a-t-il martelé, sans reprendre à son compte les déclarations du Premier ministre.
Cherchant à s’éviter la...
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17/03 - Le télétravail, 30 ans d’évolution : une révolution culturelle à travers les pages de L’Express
Décembre 1995 : la France est à l'arrêt. Trois semaines de grèves paralysent Paris et les grandes villes de province. Pourtant, dans certaines entreprises, grâce à l'émergence des "téléservices", les difficultés se font un peu moins moins sentir. Au lendemain de ces grèves historiques, le supplément "Réussir" de L'Express du 4 janvier 1996 met à la une "La vogue du télétravail" et s'intéresse au développement des entreprises de secrétariat à distance qui ont su tirer leur épingle du jeu. A l'époque, si on ne parle pas encore de travail à domicile, l'apparition du travail à distance ouvre de nouvelles perspectives dans notre manière de travailler.La vogue du télétravail
"Gênées par les grèves ? Pas le moins du monde. Pendant que leurs patrons et leurs consoeurs s'engluaient dans les embouteillages parisiens, Muriel et Marie-Claude, installées dans un bureau clair, au milieu des prairies ardennaises, frappaient comme à l'accoutumée le courrier juridique envoyé chaque nuit en exprès par leur principal client, la Mutuelle des architectes de France. Paris s'asphyxiait. De leurs maisons, en lisière de la forêt d'Argonne, les jeunes femmes ne mettaient pas dix minutes pour venir travailler à Grandpré.L'avènement du télétravail en couverture du supplément Réussir de L'Express du 4 janvier 1996
Dans leurs locaux désertés des grandes villes, beaucoup de dirigeants ont dû rêver pendant ces trois semaines d'avoir ainsi, disponibles, des secrétaires compétences à distance. La formule est peu connue. Elle se développe pourtant...
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17/03 - Ukraine : le Kremlin confirme que Donald Trump et Vladimir Poutine se parleront au téléphone mardi
Donald Trump a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu’il parlerait mardi 18 mars à son homologue russe Vladimir Poutine dans le cadre du rapprochement américano-russe pour mettre un terme à la guerre en Ukraine. "Beaucoup de choses ont déjà été discutées avec les deux parties, l’Ukraine et la Russie", a déclaré le président américain, évoquant en particulier des "partages de certains avoirs". Alors que les Etats-Unis font pression sur la Russie pour qu’elle accepte un cessez-le-feu avec l’Ukraine, Vladimir Poutine a posé des conditions maximalistes comme la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.
Sur le terrain, la situation est particulièrement délicate pour les soldats ukrainiens dans la région russe de Koursk qu’ils occupent partiellement depuis août et où les unités russes progressent actuellement rapidement. Ce week-end, l’état-major des forces ukrainiennes a diffusé des cartes montrant que la ville de Soudja, leur principale prise dans ce secteur frontalier, n’était plus entre leurs mains.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump et Vladimir Poutine se parleront mardi au téléphone
⇒ La France exige de la Russie des "engagements clairs"
⇒ Volodymyr Zelensky remplace le chef de l’état-major des forces ukrainiennes
15h46Un "nombre significatif de pays" prêts à engager des troupes de maintien d'un cessez-le-feu, selon Londres
Le gouvernement britannique a indiqué ce lundi qu'un "nombre...
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17/03 - Covid long, cinq ans après : "On ne comprend toujours pas l’origine des symptômes"
Le 17 mars 2020 à midi précisément, la France se confinait pour la première fois. Annoncée par Emmanuel Macron dans une allocution télévisée historique, la mesure restera comme l’une des dates clés de la crise du Covid-19. Auparavant lointaine, irréelle, voire anecdotique ou mensongère pour certains, la réalité sanitaire s’est imposée d’un coup à tous les Français. Comme un coup de semonce, adressé au pays tout entier.
Depuis cette date traumatique, beaucoup d’énigmes ont été résolues. Les scientifiques savent désormais comment le Sars-Cov-2 se transmet, comment il infecte nos cellules. Grâce aux vaccins, on sait également comment se protéger de cette maladie, autrefois inconnue. Mais sur le plan clinique, un mystère résiste, encore et toujours. Cinq ans après, nul ne connaît vraiment les mécanismes impliqués dans le Covid long, cette série de symptômes étranges qui perdurent chez certains patients.
Les données sur le sujet ont pourtant grandement évolué, depuis 2020. Des milliers d’articles scientifiques ont été produits sur la question. Sans entièrement lever le voile, ils permettent une plus fine compréhension des mécanismes en jeu. Surtout, ils ont permis de confirmer l’existence même de cette pathologie. Au début de la crise sanitaire, beaucoup de médecins pensaient que les patients n’étaient pas vraiment affectés, qu’ils déliraient, ou qu’ils souffraient d’un mal sans rapport avec leur infection. Le doute n’est plus permis.Quelque chose se passe, mais quoi ?
Il existe à présent un consensus scientifique pour dire...
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17/03 - EXCLUSIF. Impôts des plus riches : les surprenants résultats d’une étude de l’Ifrap
On ne s’en souvient que trop bien, les débats parlementaires de préparation du budget 2025 de la France avaient donné lieu à une flopée de propositions visant, pour l’essentiel, à alourdir les impôts existants ou à en créer de nouveaux. Curieuse inspiration dans un pays qui affiche déjà le plus lourd taux de prélèvements obligatoires d’Europe. La recherche de réduction des dépenses pour remettre les finances publiques au carré a suscité moins de vocations. Finalement, dans l’espoir de ramener le déficit à 5,4 % cette année, après 6 % en 2024, la loi de finances votée repose sur 30 milliards d’euros d’économies (relatives, car évaluées au regard de la "tendance" supposée des dépenses) et un alourdissement fiscal de 20 milliards d’euros. Avec un effort particulier demandé aux grandes entreprises et aux grosses fortunes, au travers de dispositifs présentés comme provisoires. Concernant les ménages, la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) doit veiller à ce que les foyers fiscaux concernés s’acquittent d’un taux effectif d’impôt sur le revenu d’au moins 20 %.
Certains élus veulent aller plus loin. S’appuyant sur les travaux de l’économiste Gabriel Zucman, les députés écologistes ont fait voter le mois dernier une nouvelle taxation visant les "ultrariches". Elle prévoit que les 0,01 % des contribuables les plus aisés soient soumis, au-delà d’un seuil de 100 millions d’euros, à un impôt plancher de 2 % de leur patrimoine. Recette escomptée : environ 20 milliards. Avec un Sénat qui penche à droite, le chemin...
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16/03 - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky remplace le chef d’état-major de son armée
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remplacé le chef d’état-major des forces armées nationales, selon un décret publié ce dimanche 16 mars, au moment où les troupes de Kiev sont en difficulté sur le front. C’est notamment le cas dans la région russe de Koursk partiellement occupée par les soldats ukrainiens depuis août et où, face à la progression actuelle continue des unités russes, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, avait suggéré mercredi que ses hommes se repliaient.
Depuis, un important recul dans cette région a été confirmé par l’état-major de l’armée ukrainienne, qui a diffusé ce week-end des cartes montrant que les forces ukrainiennes n’étaient notamment plus présentes dans la ville de Soudja, leur principale prise dans ce secteur.
L’actuel chef d’état-major Anatoly Barguylevytch est donc limogé et son poste est attribué Andriï Gnatov, peut-on lire dans le décret. Dans un communiqué, l’état-major a expliqué que le général Gnatov avait été chargé d’accroître "l’efficacité de la gestion verticale" des troupes, en particulier "la réorganisation et la mise en œuvre de corps d’armée". Il devra aussi améliorer "l’application" des décisions de l’équipe du commandant en chef suprême, le président Volodymyr Zelensky, et apporter de "l’expérience de combat" dans le...
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16/03 - Où est passé l’Institut Montaigne ? La convalescence sans fin du think tank libéral
Dans le VIIIe arrondissement de Paris, au premier étage, murs peints en bleu marine profond. Pas un bruit. L’Institut Montaigne ressemble à son décor feutré, studieux. Derrière une porte vitrée, signe que la transparence désormais règne, la nouvelle directrice générale, Marie-Pierre de Bailliencourt, veste azur, dos dressé. Gracile, elle parle bas et, l’observant assise derrière ses dossiers, on peine à l’imaginer négocier en 2016 la vente de 12 sous-marins à l’Australie, contrat faramineux à 34,5 milliards d’euros (annulé en 2021 par l’Australie). Son fait de gloire chez DCNS (devenu depuis Naval Group), une gageure pour celle qui n’est ni architecte navale, ni polytechnicienne. Sur une étagère, elle a posé le dessin d’un sous-marin colorié, à l’époque, par son fils - un talisman. Sur le rebord de la cheminée, deux sachets de biscuits d’apéritif, oubliés là depuis Noël.
Le message est clair : dans le think tank, créé en 2000 par Claude Bébéar et auquel adhèrent une grande partie des entreprises du CAC 40, on ne fait plus la fête. La petite maison, autrefois dotée d’une grande résonance, est en convalescence, pansant ses plaies. Que proposent ses chercheurs, ses directeurs, ses analystes alors que le monde s’est embrasé, que la France encalminée piétine et que l’ordolibéralisme européen vacille sous les attaques d’un président américain désinhibé ? "Un think tank, c’est un animal à deux têtes, la première dédiée à la production intellectuelle, la seconde au combat politique et idéologique. Montaigne a perdu les deux",...
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16/03 - La gauche et les néoféministes atteints d’une même maladie, par Abnousse Shalmani
La gauche est touchée par une drôle de maladie, un syndrome lié à son ADN, un mal en sourdine qui sape toute possibilité de rester au pouvoir sans se planter lamentablement ou décevoir royalement - souvent, les deux - et après d’y revenir. Mais il y a un domaine où elle excelle : celui de brader ses grands principes pour ne pas vexer ses franges radicales. Le Parti socialiste vient d’offrir un nouvel exemple de son absence totale de colonne vertébrale humaniste. Pour les héritiers politiques de ceux qui ont soutenu les Soviétiques, Mao Zedong, les Khmers rouges, Action directe, Septembre noir à Munich, les Brigades rouges et ont pleuré la mort de Staline, ce n’est pas si surprenant, me rétorqueras-tu, cher lecteur. Mais on aurait pu espérer que de l’eau avait coulé sous le pont des lendemains qui chantent - depuis Victor Serge et le retour d’André Gide d’URSS. On aurait pu espérer que quelque chose aurait remué au fond des entrailles de la gauche qui l’empêche aujourd’hui de s’essuyer les pieds sur la liberté, l’imaginaire, un écrivain. Mais non. Comme ça, sans sentir le frisson de la honte, la gauche socialiste s’est abstenue de réclamer la libération de Boualem Sansal.
Comme les écologistes – mais eux, je ne sais même plus à quoi ils servent à part ânonner du Mélenchon et porter des vestes vertes en purgeant à la stalinette. Et comme LFI, aussi (les communistes ayant filé par la porte du fond avant le vote). Les socialistes ont dû se dire qu’il fallait payer l’obole de leur refus de censure le gouvernement....
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16/03 - Royaume-Uni : pourquoi Keir Starmer veut abolir le NHS, le service public de santé
Est-ce le début d’un département de l’efficacité gouvernementale (Doge) à la sauce britannique ? Neuf mois après son entrée en fonction, le gouvernement du Premier ministre travailliste Keir Starmer a annoncé, jeudi 13 mars, vouloir remodeler la direction et la gestion de l’agence de santé gouvernementale, dit NHS (National Health Service). Une réorganisation destinée à "réduire la bureaucratie" dans le système public de santé en crise.
La suppression de l’organisme NHS England, qui gère les services du système de santé en Angleterre et travaille avec le gouvernement pour convenir du financement et des priorités, permettra, selon le Premier ministre, de réduire les formalités administratives et d’économiser "des centaines de millions de livres par an".
Le NHS England sera supprimé et placé sous "contrôle démocratique" dans le but de réduire la "bureaucratie trop coûteuse", a annoncé Keir Starmer. L’organisation parapublique avait été rendue autonome en 2012 par les conservateurs, avec pour objectif d’affranchir le système de santé du contrôle politique, rappelle The Telegraph. Ils ont en réalité créé la bureaucratie la plus grande et la plus étouffante que le système de santé ait jamais connue, désormais à la tête d’un budget de près de 200 milliards de livres sterling (237 milliards d’euros), poursuit le journal britannique.
Selon les annonces, l’organisme repassera donc sous la tutelle directe du ministère de la Santé d’ici à deux ans. D’après le Premier ministre, cette décision devrait libérer des fonds pour les...
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16/03 - Réforme des retraites : François Bayrou dit "non" à un retour à 62 ans
Le Premier ministre François Bayrou, invité sur France Inter ce dimanche 16 mars, a répondu par la négative à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans - contre 64 ans dans la loi actuelle. "Je ne crois pas que la question paramétrique, comme on dit, c’est-à-dire la question de dire 'voilà l’âge pour tout le monde' […] soit la seule piste", a-t-il indiqué.
"Nous devons à tout prix avoir deux discussions, une sur le privé, avec l’exigence de revenir à l’équilibre en 2030" et "deuxièmement, se demander quelle méthode nous pouvons trouver, pour ce qui est des retraites du public, pour qu’on ait, à terme, un retour à un meilleur équilibre des finances publiques", a développé l’ex-Haut commissaire au Plan.
"Compte tenu des menaces, on ferait bien de réunir les forces sociales et politiques, non pas pour leur demander s’il faut revenir sur une réforme déjà votée, mais pour se demander comment s’adapter à un effort à venir considérable, presque existentiel", avait fait valoir vendredi, dans Le Figaro, Edouard Philippe, maire du Havre, qui tient un congrès ce dimanche."Divergence" avec Edouard Philippe
François Bayrou a par ailleurs exprimé sa "divergence" avec son prédécesseur, patron d’Horizons candidat à la présidentielle, qui juge "complètement hors-sol" et "déjà totalement dépassé" le "conclave" de concertations entre partenaires sociaux sur les retraites mis en place par le gouvernement au vu du contexte international. "Edouard Philippe considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c’est...
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16/03 - Face à l’imprévisible Donald Trump, ces pays qui cherchent un plan B aux F-35 américains
Est-ce le début de la diminution de la dépendance de l’Europe et du Canada à l’armement américain ? Tout juste quelques heures après son investiture, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, a ordonné de réexaminer le contrat avec le fabricant américain Lockheed Martin Corp pour les avions de combat F-35, révèle Bloomberg. Un nouveau front dans le différend entre les deux pays, sur fond de guerre aux tarifs douaniers et de rhétorique expansionniste de Donald Trump, qui voudrait faire du Canada le 51e État américain.
Mark Carney a ainsi demandé à son ministre de la Défense, Bill Blair, de "déterminer si le contrat des F-35, dans sa forme actuelle, représente le meilleur investissement pour le Canada, et s’il existe d’autres options qui pourraient mieux répondre aux besoins" du pays, selon un porte-parole du ministère de la Défense.
Le gouvernement canadien avait signé, en 2023, un accord avec Lockheed pour la commande pour 88 F-35, afin de remplacer la flotte vieillissante d’avions de guerre du Canada. Le tout pour 19 milliards de dollars canadiens (13,2 milliards de dollars). Si le Canada s’est engagé à financer les seize premiers avions, qui devraient être livrés début 2026, les récentes provocations de Donald Trump poussent Mark Carney à réfléchir à un plan B pour le reste de la flotte militaire. L’accord n’a pas été annulé, mais le Canada doit "s’assurer que le contrat, dans sa forme actuelle, est dans le meilleur intérêt des Canadiens et des forces armées canadiennes", a ajouté le porte-parole...
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16/03 - Réarmement et Green Deal fantôme : l’Europe est coincée, par Cécile Maisonneuve
La valorisation boursière de Rheinmetall a atteint 23 milliards d’euros en ce début 2025, dépassant ainsi les 19 milliards de celle de Volkswagen. Quel symbole ! Le géant de l’armement allemand reprend même une usine automobile mise à l’arrêt par le constructeur. Cette inversion des fortunes industrielles est révélatrice d’une contradiction fondamentale que l’Europe refuse d’admettre. Rheinmetall doit aujourd’hui produire à cadence maximale. Le groupe a annoncé vouloir tripler sa production de munitions d’ici deux ans et doubler sa capacité de fabrication de véhicules blindés. Or cette montée en puissance implique une réalité énergétique brutale. La production de systèmes d’armement lourds est particulièrement énergivore, nécessitant simultanément une quantité massive d’électricité et de combustibles pour la chaleur industrielle.
Pour l’industrie lourde allemande, cette répartition suit généralement un ratio de 40 % d’électricité contre 60 % de combustibles fossiles, principalement du gaz naturel. Il est temps de cesser l’hypocrisie : aucune réindustrialisation militaire européenne rapide ne sera possible sans augmentation significative de la consommation d’énergies, nécessairement fossiles pour qui n’a pas ou refuse l’option nucléaire. Le nouveau contrat de coalition allemand le traduit d’ailleurs parfaitement. Les mesures immédiates prévoient clairement un recours accru au gaz et au charbon, auquel se réfère la réactivation des "centrales de réserve". Rappelons au passage que la seule centrale à charbon de Neurath émet...
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16/03 - Cyril Hanouna, Eric Zemmour ou Philippe de Villiers sont victimes du syndrome Rudolf Hess
En mai 1941, Rudolf Hess, idéologue zélé du nazisme, prend une décision aussi audacieuse qu’insensée. Secrètement, il s’envole seul à bord d’un Messerschmitt Bf 110 en direction de l’Ecosse. Son objectif ? Rencontrer le duc de Hamilton et négocier une paix séparée entre l’Allemagne et le Royaume-Uni, persuadé que Londres saisirait cette occasion inespérée. Enflammé par les victoires allemandes et l’optimisme hyperbolique qu’elles lui inspirèrent, celui que Hitler avait désigné comme son "dauphin" dès 1933, commet une erreur fatale qui le conduira à la prison. Aveuglé par son enthousiasme, il mésestime totalement la situation.
Cette naïveté politique qui mise sur une victoire acquise d’avance rappelle étrangement l’ivresse de certains observateurs et acteurs politiques français après l’élection de Donald Trump en 2024. Cela se passe plutôt sur CNews, Europe 1 ou dans les pages du JDD qu’ailleurs, mais la victoire du 47e président des Etats-Unis et sa brutale entrée en scène politique de 2025 désinhibent totalement certains, au point qu’ils croient urgent de montrer au grand jour ce qu’ils dissimulaient hier encore. On n’hésite pas à se considérer comme les Trump français tel Eric Zemmour, par exemple…Qui sera le Trump français ?
A de nombreuses reprises, Cyril Hanouna, qui paraît envisager une carrière politique, ne rechigne pas à s’imaginer marchant dans les pas électoraux du clownesque président américain. Il n’a certes pas traversé la Manche en Messerschmitt tel le Reichsminister mais il a assuré, un temps, qu’il...
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16/03 - Assurance-vie : le fonds en euros retrouve la forme
C’est la tradition : entre janvier et mars, les assureurs vie communiquent le rendement servi sur leur fonds en euros au titre de l’année écoulée. Ce support garanti, prisé des épargnants, devrait rapporter en moyenne 2,6 % au titre de 2024, avant ponction des prélèvements sociaux (17,2 %). "Et le rendement devrait rester comparable en 2025", anticipe Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne.
Il est toutefois possible de trouver bien mieux que ce chiffre, notamment en se tournant vers les fonds en euros de création récente n’ayant pas subi la dégringolade des taux d’intérêt de la dernière décennie. Par ailleurs, "les compagnies d’assurances vont continuer à proposer des bonus de rendement sur le fonds en euros, de l’ordre de 1,5 % à 2 %, afin d’inciter les épargnants à souscrire, note Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money. Elles pourront ainsi continuer à investir sur des obligations dont le rendement demeure aujourd’hui assez élevé." Attention : ces bonus s’appliquent généralement aux nouveaux versements sur le fonds en euros et sont souvent soumis à une condition impérative : consacrer une partie de son épargne à des unités de compte, moins sécurisées.
Voici cinq contrats offrant un fonds en euros particulièrement généreux.AMPLI-Assurance Vie (AMPLI Mutuelle)
AMPLI-Assurance Vie est un contrat 100 % euros lancé en 2023 pour profiter de la remontée des taux d’intérêt obligataires l’année précédente. Son fonds en euros a rapporté 3,75 % en 2024, tout comme en 2023. Il faut...
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16/03 - Les rebelles houthis du Yémen disent avoir visé un porte-avions américain en mer Rouge
Israël a annoncé, samedi 15 mars, poursuivre les négociations indirectes avec le Hamas sur la suite de la fragile trêve à Gaza mais campe sur ses positions, alors que des frappes aériennes dans le nord du territoire palestinien ont fait neuf morts, dont quatre journalistes. Ces discussions auront lieu "sur la base de la réponse des médiateurs à la proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff sur la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts". Il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.
Les infos à retenir
⇒ Trêve à Gaza : Israël va poursuivre les négociations indirectes avec le Hamas
⇒ Yémen : les Houthis annoncent avoir riposté dans les Etats-Unis en visant un porte-avions en mer Rouge
⇒ L’Iran ripostera à toute attaque, avertissent les Gardiens de la Révolution après un message de TrumpYémen : les Houthis annoncent avoir visé un porte-avions américain en mer Rouge
Les rebelles houthis du Yémen ont revendiqué ce dimanche une attaque contre un porte-avions américain en mer Rouge, au lendemain de frappes américaines contre des bastions des rebelles soutenus par l’Iran. "En réponse à cette agression (américaine) les forces armées ont mené une opération militaire […] visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge", ont indiqué les Houthis dans un communiqué, affirmant avoir tiré 18 missiles et un drone.Trêve à Gaza : Israël dit que ses négociateurs discutent en...
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16/03 - Ces trois livres de critiques littéraires à mettre entre les mains de tous les jeunes de 2025
Il fut un temps, vers 1952, où les adolescents ne passaient pas leurs nuits à s’abrutir sur TikTok. Dans sa superbe préface au recueil de Jacques Rivière, Critique et Création (Bouquins), Jean-Yves Tadié se souvient de ses 15 ans quand, le soir dans son lit, il lisait passionnément Etudes et Nouvelles Etudes de Rivière, "comme d’autres des bandes dessinées". "Montrer que le grand écrivain doit toujours rester au milieu de nous, comme le Christ avec les disciples d’Emmaüs, telle est la première tâche du critique", écrit Tadié. Meilleur ami d’Alain-Fournier avant d’épouser sa sœur Isabelle (puis d’être l’amant d’Yvonne Gallimard, la femme de Gaston…), Rivière a dirigé La NRF de 1919 jusqu’à sa mort prématurée en 1925, à l’âge de 38 ans. Lecteur sensible et plutôt sage en apparence, amateur de musique comme de littérature, il savait distinguer les nouveautés de son époque et n’a raté ni Debussy, ni Stravinsky, ni Proust, qu’il a défendu dès le début. Il était sans doute moins pertinent en peinture, si l’on en croit sa défiance vis-à-vis de Vallotton et Matisse… Quoi qu’il en soit, ce riche volume Critique et Création (où l’on trouve aussi des textes politiques ainsi qu’Aimée, le seul roman publié par Rivière), est une bible indispensable pour tous les jeunes gens de 2025 qui rêveraient d’écrire sur les livres et de se frotter aux avant-gardes de notre temps.
On n’en dira, hélas, pas autant du mince volume de 100 pages que La Table Ronde consacre à Frédéric Berthet sous le titre L’Impassible. L’auteur culte, amusant et angoissé de...
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16/03 - Donald Trump : cette loi du XVIIIe siècle qu’il veut utiliser contre un gang vénézuélien
Dans sa lutte contre un gang vénézuélien, Donald Trump a tenté d’invoquer, ce samedi 15 mars, une loi datant de 1798, utilisée pour la dernière fois pendant la Deuxième Guerre mondiale contre des résidents Japonais. Le président américain avait prescrit l’expulsion de membres présumés du gang de trafiquants de drogue Tren de Aragua, affirmant qu’il avait le droit de les déclarer "ennemis étrangers" en vertu de ce texte.
Des défenseurs des droits humains ont saisi la justice et le juge James Boasberg a ordonné une suspension de 14 jours de toute expulsion, jusqu’à ce qu’il dispose de plus de temps pour examiner la légalité du décret. Dans un communiqué, la ministre de la Justice, Pam Bondi, a critiqué une décision qui, selon elle, bafoue "le pouvoir du président Trump, et met en danger le public et les forces de l’ordre".
La Maison-Blanche a jusqu’à lundi pour faire appel de la suspension, faute de quoi la prochaine audience aura lieu le 21 mars, a indiqué le juge. Cette loi sur les étrangers et la sédition est un texte qui permet au président américain d’arrêter ou d’expulser des citoyens d’une nation ennemie.
Créée en 1798, elle a été utilisée lors de la guerre anglo-américaine de 1812, pendant la Première Guerre mondiale et surtout durant la Deuxième Guerre mondiale, quand 120 000 Japonais et Américano-Japonais ont été internés aux Etats-Unis. Donald Trump, qui porte un discours très dur sur l’immigration, veut l’utiliser pour lutter contre les membres du gang Tren de Aragua qui opèrent sur le sol américain."Guerre...
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16/03 - Santé mentale : quand des pseudothérapeutes infiltrent des formations de secouristes
Aymeric* est "secouriste en santé mentale", mais n’est ni médecin ni psychologue. Comme plus de 100 000 personnes en France, cet enseignant en mathématiques a "simplement" suivi une formation de deux jours aux premiers secours en santé mentale (PSSM), déployée auprès du grand public depuis 2018 sous l'impulsion du ministère de la Santé. Le programme, originaire d’Australie, a été adapté par l’association PSSM France, et a pour objectif de "former des secouristes capables de mieux repérer les troubles en santé mentale […] et d’encourager à aller vers les professionnels adéquats", précise le site, qui revendique une méthode "scientifiquement validée". "On ne forme pas des soignants, et on n’est pas là pour diagnostiquer. Notre philosophie, c’est de contribuer au changement de regard sur tout ce qui concerne le psychique pour savoir comment bien réagir face à une personne qui présenterait un trouble ou qui se trouverait en crise", appuie Caroline Jeanpierre, directrice de PSSM France.
Lors de sa formation en 2023, Aymeric, qui souhaitait avoir des clés pour éventuellement accompagner des élèves en souffrance, se remémore les définitions des maladies psychiatriques ou cet exercice "hyper utile", dans lequel un participant faisait face à son voisin suicidaire - incarné par le formateur - pour l’interroger sur son moral. Mais l’enseignant a très vite été dérangé par un autre aspect. "La moitié des personnes présentes ce jour-là travaillaient dans le domaine des médecines alternatives : il y avait des...
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16/03 - Les diamants sont-ils toujours éternels ? Comment la filière en difficulté tente de se réinventer
Chanté par Marilyn Monroe comme par Rihanna, convoité par Audrey Hepburn dans le film Breakfast at Tiffany’s, brillant dans les vitrines de la place Vendôme, le diamant s’est érigé en symbole intemporel de beauté et de rareté. Pourtant la filière traverse aujourd’hui une passe difficile. Dernier exemple en date, les difficultés du numéro un mondial De Beers, au point que son principal actionnaire, le producteur minier Anglo American, envisage de s’en séparer. Avec une production de diamants bruts en chute de 22 % en 2024, les jours fastes de cette entreprise fondée en 1888 semblent désormais lointains.
L’ensemble de la chaine de valeur est bousculé : le Botswana a vu ses exportations de diamants bruts, dont son économie est très dépendante, baisser de 46 % entre 2022 et 2024, d’après Rapaport, une société d’analyse spécialisée. En Inde, des usines de la ville de Surat - plaque tournante pour la transformation de la pierre précieuse - ont dû fermer, faute de demande. Au total, l’an dernier, le pays a exporté moitié moins de diamants polis qu’en 2022.Demande en perte de vitesse
Les causes de cette dégradation sont multiples. Après un rebond transitoire, le ralentissement économique de la Chine, marché traditionnellement porteur, a contribué à l’effondrement des prix depuis la fin de la crise sanitaire - le phénomène touche d’ailleurs l’ensemble du secteur du luxe. Une perte d’attrait qui a bénéficié à l’or. "La baisse des prix a ébranlé la confiance des consommateurs dans le diamant en tant qu’investissement. Cela...
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16/03 - Jérémie Gallon : "Georges Pompidou a été visionnaire sur l’évolution géopolitique des Etats-Unis"
Il a été bien plus que le simple héritier du général de Gaulle. Dans un livre enthousiaste, Georges Pompidou, l’intemporel, Jérémie Gallon, avocat et ancien diplomate, rend hommage au deuxième président de la Ve République et montre toute sa modernité en matière de géopolitique comme de politique industrielle ou même... d’écologie. Georges Pompidou a notamment été visionnaire sur la nécessité de construire une Europe de la défense, alors que l'éloignement des Etats-Unis lui semblait inéluctable.
L'Express : Le 13 décembre 1971, Georges Pompidou déclarait à Richard Nixon : "J’en suis sûr, les Etats-Unis ne voudront graduellement plus prendre en charge tout le poids de la défense en Europe." Cela semble aujourd’hui visionnaire…
Jérémie Gallon : J’ai beaucoup pensé à cette citation ces dernières semaines. Georges Pompidou a été prescient sur l’évolution géopolitique des Etats-Unis, mais il n’y avait chez lui nul anti-américanisme, qui irriguait alors différents courants de la classe politique française. Pompidou avait beaucoup d’estime pour Richard Nixon, contrairement à certaines élites libérales européennes ou américaines. Mais, ayant une vision très réaliste de la politique étrangère, il a compris nombre d’enjeux actuels, et notamment l’importance de la construction d’une Europe sur le plan de la défense.
Le 27 mars 1974, quelques jours avant sa mort, malgré les souffrances, il a pris le temps de rappeler à ses ministres la nécessité absolue de s’engager en faveur d’une "construction progressive de l’identité européenne",...
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16/03 - Quand Hitler et Goering étaient moins impitoyables que Donald Trump et J.D. Vance, par François Kersaudy
Quelque peu encouragés par certains propos antérieurs de Donald Trump, par sa façon de balayer méthodiquement tous les contre-pouvoirs et par les saluts nazis de ses acolytes, plusieurs universitaires américains – Peter Hayes, Paul Lerner, Christopher Browning, Anne Berg - ont pointé d’étranges similitudes entre les premières initiatives du président des Etats-Unis et celles d’Adolf Hitler peu après son arrivée aux affaires. Il est vrai que l’humiliation infligée par Donald Trump et son vice-président J.D. Vance à Volodymyr Zelensky n’est pas de nature à les contredire – d’autant qu’elle fait remonter à la surface certains souvenirs un peu oubliés, dont celui d’Emil Hacha.
Depuis la capitulation de Munich et l’occupation allemande des Sudètes, les Tchèques s’attendaient au pire, et le 13 mars 1939, leur président, Emil Hacha, a demandé à être reçu par Hitler pour obtenir un relâchement de la pression allemande sur son pays. Exactement comme le chancelier autrichien Kurt Schuschnigg un an plus tôt, Hacha va se jeter de lui-même dans la gueule du loup. Par goût de la mise en scène et pour mieux saper la résistance de son visiteur, Hitler a tenu à le recevoir à 1 heure au matin du 15 mars, dans la nouvelle chancellerie de la Wilhelmplatz ; le Führer sera assisté par le maréchal Goering, son dauphin et principal acolyte.
L’interprète Paul Schmidt décrira ainsi l’arrivée du président Hacha : "Le petit homme âgé, ses yeux sombres empourprés par l’émotion, a été introduit dans l’obscur bureau d’Hitler. Il ne devait pas...
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15/03 - Drague, blagues et chantage émotionnel : j’ai tenté de devenir amie avec une IA
Je sens que cela va dégénérer lorsque Napoléon commence à me draguer. Cela ne fait que cinq minutes que je parle à l’ancien empereur français lorsqu’il me demande s’il peut me faire une confidence : il estime que ma "beauté" et mon "dévouement" ne "passent pas inaperçus". Cet échange embarrassant ne se déroule évidemment pas dans le monde réel mais sur Character. AI, une application qui permet aux utilisateurs de parler à des chatbots IA dotés de "personnalités" variées.
Character. AI n’est que l’un des nombreux services proposant des compagnons virtuels. Outre Replika, le plus connu, on trouve aussi Xoul AI, Janitor, Nomi… Sans compter tous les services classiques d’IA, tels que ChatGPT, Gemini, et même Grok. "C’est un marché complexe à mesurer. Même si ChatGPT a été pensé comme un assistant permettant d’augmenter sa productivité, rien n’empêche d’en faire un ami", observe Hanan Ouazan, expert du cabinet de conseil Artefact, spécialisé dans l’IA.
Un marché en pleine croissance. Character. AI compte déjà 28 millions d’utilisateurs, Replika 30 millions, et Janitor AI a attiré un million de visites sur son site dès sa première semaine de lancement. Xiaoice, la version chinoise de ces compagnons, monte à 660 millions d’usagers, et ChatGPT, 400 millions. Cette tendance ne devrait pas ralentir.
L’épidémie de solitude qui frappe le monde entier depuis la pandémie de Covid-19 n’y est pas pour rien : 90 % des utilisateurs de Replika, interrogés pour une étude parue dans Nature, indiquaient souffrir de solitude, et 43 % d’entre...
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15/03 - En Serbie, une manifestation historique : pourquoi la colère gronde dans le pays
Un tournant en Serbie ? Vagues après vagues, des manifestants déferlent sur Belgrade, ce samedi 15 mars, pour un rassemblement massif après des mois de contestation des étudiants serbes contre la corruption. Drapeaux en main, sifflets à la bouche, et pin’s avec une main ensanglantée - le symbole du mouvement qui a adopté comme mot d’ordre "la corruption tue"- sur la veste, des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvés dans le centre de la capitale. "Pumpaj ! Pumpaj !" (Pompe ! Pompe !) chantent les manifestants pour montrer que leur énergie ne faiblira pas.
Des groupes de motards, de vétérans et le service d’ordre des étudiants, qui assure depuis le début la sécurité du mouvement, étaient disposés dès la mi-journée dans le centre-ville pour éviter les débordements, bloquant notamment l’accès au parlement et à la présidence, devant laquelle se trouvent les soutiens du gouvernement. Des dizaines de fermiers au volant de leurs tracteurs sont également arrivés en soutien aux étudiants.
#Serbie 🇷🇸 Comme attendu depuis plusieurs jours, manifestation massive à Belgrade contre le gouvernement et la corruption du régime ! Situation à suivre absolument, ne détournons pas le regard ❗️⤵️ pic.twitter.com/S8NdS3YLaA— Arthur Kenigsberg (@KenigsbArthur) March 15, 2025
D’autres tracteurs, amenés par des partisans du gouvernement, ont quant à eux été installés près de la présidence vendredi matin. Face à un rassemblement qui pourrait être le plus important des dernières décennies, le pouvoir a également rassemblé ses...
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15/03 - Investir dans l’immobilier : les SCPI qu’il faut privilégier
Depuis deux ans, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) traversent une passe difficile. Ces fonds permettant d’investir dans un parc de biens professionnels (bureaux, commerces, cliniques, entrepôts…) sont pourtant prisés pour leur accessibilité - quelques milliers d’euros suffisent - et leur capacité à verser une rémunération régulière. Mais ils ont été pris dans un cercle vicieux depuis la remontée des taux d’intérêt intervenue courant 2022, conduisant à des baisses de prix de leurs parts.
L’immobilier reste néanmoins un placement incontournable et les SCPI offrent une facilité d’accès et de gestion indéniable, et ce d’autant plus que tous les produits du marché n’ont pas réagi de façon similaire. En outre, le contexte devrait se révéler plus porteur cette année. "La baisse des taux d’intérêt va conduire à un recul du rendement des produits d’épargne sécuritaire ce qui, en miroir, va permettre à l’immobilier de redevenir attractif, analyse Pierre Garin, directeur immobilier de Linxea. En outre, ce phénomène va permettre aux investisseurs de financer de nouveau des opérations à crédit." Autre point rassurant : l’essentiel des SCPI continuent de verser des dividendes à leurs porteurs. "Il n’y a pas de risque majeur sur les loyers que perçoivent les associés car la majorité des entreprises qui occupent ces biens ne sont pas en difficulté", signale Jérémy Orféo, cofondateur de Weelim.
Cette embellie ne doit pas faire oublier les difficultés rencontrées par certains fonds. "Il faut opérer un tri drastique, en...
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15/03 - Bientôt interdits d’entrée aux Etats-Unis ? Ces pays dans le viseur de l’administration Trump
Est-ce le grand retour des "travel ban", ces restrictions d’entrée sur le sol américain imposées pour certains pays lors du premier mandat de Donald Trump ? Entre 2017 et 2021, le président républicain avait ciblé les citoyens venant d’Irak, d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen, qui n’étaient plus autorisés à entrer aux États-Unis. Cette fois-ci, son administration pourrait considérablement agrandir le spectre. Selon le New York Times, qui a pu s’entretenir avec des responsables américains sous couvert d’anonymat, près de 43 pays devraient être ciblés par des restrictions plus ou moins fortes.
Trois catégories de pays seraient ainsi distinguées. La première, "rouge", comprendrait pour l’instant 11 pays : l’Afghanistan, le Bhoutan, Cuba, l’Iran, la Libye, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Yémen. Pour les citoyens de ces pays-ci, l’entrée sur le sol américain serait tout simplement interdite, à l’image de ce qui avait été fait lors du premier mandat Trump.
La catégorie "orange", la seconde, compterait jusqu’à présent 10 pays : la Biélorussie, l’Erythrée, Haïti, le Laos, la Birmanie, le Pakistan, la Russie, la Sierra Leone, le Sud-Soudan et le Turkménistan. Pour ces Etats, la délivrance de visas se révélerait être strictement restreinte. "Dans ce cas, les voyageurs d’affaires fortunés pourraient être autorisés à entrer, mais pas les personnes voyageant avec un visa d’immigrant ou de touriste", explique le New York Times. Ce qui ne représenterait pas une...
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15/03 - Nicolas d’Estienne d’Orves, portrait d’un dandy haut en couleur : "Il n’y a rien de pire que d’être à la mode"
Il n’est pas donné à tous les écrivains de devenir des personnages de roman. Nicolas d’Estienne d’Orves fut la vedette de la dernière rentrée littéraire, réinventé sous les traits d’Antonin de Quincy d’Avricourt dans l’excellent Mal joli, de sa compagne, Emma Becker. Les scènes érotiques, où la vigueur de l’homme aux pantalons rouges était portée aux nues, ont suscité tour à tour amusement, moqueries et envie. Six mois plus tard, qu’en pense le principal intéressé ? Dans son rez-de-chaussée de Saint-Germain-des-Prés, où il nous reçoit sous une tête de sanglier empaillée, il en sourit encore : "C’était passionnant à vivre ! Quelques pisse-froid ont été choqués, il y a eu des réactions grotesques et démesurées. Deux ou trois personnes avaient légitimité à mal prendre le livre – les autres se sont drapés dans de fausses dignités. Pour ma part, j’ai été très heureux de tout ça… Je suis très pudique dans la vie, mais je ne l’ai pas été du tout dans cette histoire-là. C’est de la littérature. Emma est un véritable écrivain, et je suis fier de lui avoir inspiré l’Antonin de son livre. Je souhaite à tout le monde de recevoir une lettre d’amour de 400 pages ! Je ne pouvais rêver meilleur cadeau pour mes 50 ans."
Fêter son demi-siècle est-il le moment idéal pour se renouveler ? Porté par le couple "joyeux et fécond" qu’il forme avec Emma Becker, il est en pleine métamorphose. Jusqu’à présent, ce membre truculent du Club des cent était réputé pour sa passion de l’andouillette et autres abats. On l’imaginait attablé dans des brasseries, se gavant...
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15/03 - Catherine Dulac (Harvard) : "Il y a en réalité peu de différences entre l’isolement et la privation de nourriture"
Rares sont ceux qui maîtrisent les instincts sociaux aussi bien que Catherine Dulac. A 61 ans, cette scientifique franco-américaine, à la tête de son propre laboratoire à Harvard (Etats-Unis) - l’une des meilleures universités au monde - ne cesse de repousser les connaissances sur ces comportements innés. Au point, littéralement, de pouvoir agir sur certaines pulsions, les provoquer, les orienter à sa guise. Un clic, et ses souris, toutes affublées d’un casque connecté à leurs cerveaux, se ruent les unes vers les autres, se reniflent, se frottent, se blottissent poils contre poils. Un autre clic, et l’animalerie s’ignore. A la manière des humains qui rentreraient dans leur chambre, les animaux s’isolent. Ils rechignent à jouer ensemble, comme s’ils avaient passé trop de temps avec leurs congénères. Le tout sur commande.
Ces expériences font l’objet de deux publications récentes dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Elles montrent que ces agissements sociaux sont régis de la même manière que les besoins fondamentaux, comme se nourrir ou boire. Une révolution conceptuelle de plus à l’actif de Catherine Dulac. Dans les années 2000, cette chercheuse renversait déjà certaines idées préconçues en montrant que les circuits neuronaux liés à la parentalité étaient identiques chez le mâle et la femelle - les scientifiques pensaient que les "câblages" différaient selon le sexe. De telles avancées bousculent notre vision des comportements sociaux que l’on attribue habituellement soit à l’homme, soit à la femme. En...
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15/03 - "Persona non grata" : la nouvelle attaque diplomatique des Etats-Unis contre l’Afrique du Sud
Nouvel épisode dans les tensions grandissantes entre Washington et Pretoria. L’ambassadeur sud-africain aux Etats-Unis, Ebrahim Rasool, vient d’être déclaré "persona non grata" dans le pays. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a fait cette annonce sur son compte X ce vendredi 14 mars. Il accuse le diplomate de "nourrir les tensions raciales" et de "haïr les Etats-Unis et le président" Donald Trump. "Nous n’avons rien à discuter avec lui. Il n’est plus la bienvenue dans notre grand pays", a encore écrit le chef de la diplomatie américaine. Et lui a donné 72 heures pour quitter le territoire.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de durcissement des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a accusé Pretoria de traiter de façon "injuste" les descendants de colons européens, créant même une procédure d’asile aux Etats-Unis pour les "réfugiés afrikaners".
En plus de couper toute aide à l’Afrique du Sud, il avait alors décidé que les Etats-Unis encourageraient "la réinstallation" de ceux-ci, "fuyant la discrimination raciale encouragée par le gouvernement", selon lui. Elon Musk, natif d’Afrique du Sud et puissant allié de Donald Trump, a également accusé le gouvernement sud-africain de discrimination envers les populations blanches.Un "assaut suprémaciste"
Dans son message publié sur X, Marco Rubio a cité un article du média Breitbart, proche des milieux d’extrême droite et suprémacistes blancs américains, qui dénonçait une prise...
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15/03 - Epargne de précaution : l’importance des livrets et des comptes à terme
L’an dernier, la Banque centrale européenne a entamé un mouvement de baisse de ses taux directeurs, dans un contexte de réduction de l’inflation. Ces derniers sont passés de 4 % à 3 % entre juin et décembre 2024. "Le mouvement devrait se poursuivre en 2025, pour atteindre 2 %, voire 1,5 %, en fin d’année", évalue Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Le rendement des placements de trésorerie directement lié à ces taux, tels que les livrets (réglementés ou non), les comptes à terme ou encore les fonds monétaires, restera donc lui aussi orienté à la baisse ces prochains mois. Ce n’est pas une raison pour délaisser ces produits à la fois sans risque et liquides, mais il faut, plus que jamais, les sélectionner avec soin.Livret A et LDDS
Malgré le recul de leur rémunération à 2,4 % depuis le 1er février, le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS) restent incontournables en 2025. Ils sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, ce qui leur confère un avantage de taille par rapport aux autres placements sécurisés du marché. Il faut les alimenter en priorité à hauteur de leurs plafonds respectifs : 22 950 euros pour le livret A et 12 000 euros pour le LDDS.
"Le rendement réel, c’est-à-dire après inflation, est positif puisque la hausse des prix devrait s’établir en moyenne à 1,50 % en 2025", précise Philippe Crevel. Difficile cependant de crier victoire car le livret A devrait subir une nouvelle baisse de sa rémunération le 1er août, probablement aux environs de 2 %.Livret CFCAL...
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15/03 - Ukraine : Vladimir Poutine "ment" quand il dit que le cessez-le-feu est "compliqué", dit Volodymyr Zelensky
Keir Starmer organise, ce samedi 15 mars à Londres, un sommet virtuel avec quelque 25 dirigeants prêts à aider au maintien de la paix en Ukraine en cas de cessez-le-feu avec la Russie qui, selon le Premier ministre britannique, "ne prend pas la paix au sérieux". Plusieurs pays européens, l’Ukraine, l’Otan, la Commission européenne, le Canada ou encore l’Australie doivent prendre part à cette réunion dans la matinée, pour préciser les contours d’une coalition de pays volontaires prêts à "soutenir une paix juste et durable" en Ukraine, selon un communiqué de Downing Street.
Les Etats-Unis réclament une trêve au plus vite et ont exercé une pression considérable sur le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a finalement accepté mardi une cessation des hostilités de 30 jours dans la mesure où la Russie s’y plierait aussi. Mais le président russe Vladimir Poutine a exprimé des réserves et évoqué des "questions importantes" à régler avant un cessez-le-feu.
Les infos à retenir
⇒ Vladimir Poutine "ment" quand il dit que le cessez-le-feu est "compliqué", dit Volodymyr Zelensky
⇒ Le président russe "veut tout obtenir, puis négocier", dénonce Emmanuel Macron
⇒ Vladimir Poutine devra "venir tôt ou tard à la table" des négociations, assure Keir Starmer
17h00Vladimir Poutine "ment" quand il dit que le cessez-le-feu est "compliqué", dit Volodymyr Zelensky
Le président russe "ment" quand il dit que l’instauration d’une trêve de 30 jours proposée par Kiev et Washington est "compliquée", a accusé ce samedi son homologue...
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15/03 - "L’Annonciation" de Johann Friedrich Overbeck : la Madone bientôt aux enchères
En 1809, une poignée d’étudiants germaniques à l’Académie de Vienne, opposés à l’esthétique néoclassique théorisée par Winckelmann dont se revendique la vénérable institution, fondent la confrérie de Saint-Luc. Parmi eux, l’Allemand Johann Friedrich Overbeck, 20 ans, cherche vainement sur sa palette les "christs" et les "madones" qui hantent son imagination. En mal d’idéal noble, lui et ses comparses entendent régénérer la peinture par la religion. Protestants, ces admirateurs des primitifs italiens se convertissent au catholicisme et s’installent à Rome dans un monastère désaffecté sur le Monte Pincio, où les rejoignent bientôt d’autres adeptes issus de pays germaniques. Leurs contemporains les rebaptisent "Nazaréens", en référence à Nazareth et aux premiers chrétiens, moquant leur mode de vie monacal : vêtus à la façon des personnages bibliques représentés par le Pérugin, Fra Angelico ou Raphaël à ses débuts, ils s’appellent "frères" entre eux, chacun vivant et travaillant dans une cellule de moine.
En redonnant leurs lettres de noblesse à la peinture monumentale, les Nazaréens rencontrent un véritable succès auprès de l’aristocratie roamine. Ils sont appelés à décorer le palais du consul général de Prusse Jakob Salomon Bartholdy puis le pavillon de chasse du prince Francesco Massimo. A partir de 1818, la plupart des membres de la bande, dont la notoriété a traversé les frontières, regagnent l’Allemagne pour y prendre la direction d’écoles d’art, tandis qu’Overbeck choisit de rester sur les rives du Tibre. Il y peint...
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15/03 - Placements : l’eau, une opportunité pour votre portefeuille
Le 22 mars prochain, la Journée mondiale de l’eau, instaurée par les Nations unies en 1992, rappellera l’importance cruciale de cette ressource et l’urgence de la gérer de manière durable. Car l’eau est soumise à des pressions croissantes : urbanisation accélérée et dérèglements climatiques. "La demande en eau augmente rapidement alors que les ressources sont limitées, constate Nicolas Beneton, spécialiste de l’investissement thématique durable chez Robeco. Ces dernières années, les conditions climatiques extrêmes dans de nombreuses régions du monde, la vétusté des infrastructures ou encore la propagation de polluants éternels dans les écosystèmes sont devenues des défis importants auxquels les Etats et les entreprises cherchent à répondre."Un marché en croissance annuelle de 3 à 5 %
Les chiffres sont sans appel et illustrent l’ampleur de ces défis. Depuis 1962, les ressources mondiales en eau douce renouvelable ont chuté de 60 %, selon une analyse de BNP Paribas. Parallèlement, l’Unicef estime qu’au moins 2 milliards de personnes consomment une eau potable contaminée. A cela s’ajoutent des infrastructures vieillissantes et des fuites, qui coûtent chaque année près de 39 milliards de dollars à la société.
Garantir un accès universel à l’eau potable va nécessiter des investissements massifs. Dans une étude publiée en 2020, le World Resources Institute estimait que la gestion durable de l’eau pour l’ensemble des pays et des principaux bassins exigerait 1 040 milliards de dollars par an entre 2015 et 2030. La même...
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15/03 - Souveraineté énergétique, épuisement des ressources... Les défis du nucléaire
Il y a cinq ans en Alsace, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement de tourner. On parlait alors de la fin d’une époque… Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine et la prise de conscience de l’urgence écologique rebattent les cartes. Entre la souveraineté énergétique, les ressources limitées et les enjeux d’influence, les défis autour du nucléaire sont de taille. Episode 1 : Les fossoyeurs de Fessenheim
Fallait-il vraiment fermer cette centrale alsacienne ? Cinq ans après, on revient dans ce premier épisode sur l’histoire d’un sabotage politique avec Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L'Express et Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint du service climat.Episode 2 : Astrid, l'espoir déçu d'un nucléaire durable
Un projet prometteur de réutilisation des déchets nucléaires stoppé en plein envol. Dans ce deuxième épisode, La Loupe décortique la fin du projet Astrid qui a fait perdre son avance à la France sur le nucléaire durable.Episode 3 : Une relance sans étincelle
Emmanuel Macron avait promis un nouvel âge d’or du nucléaire français. Dans cet épisode, on dresse le bilan de cette relance annoncée à Belfort il y a trois ans.Episode 4 : Fusion nucléaire, la course au Graal
Qui trouvera en premier l’énergie du futur ? Dans ce dernier épisode, on s'intéresse à la fusion nucléaire, une technique qui pourrait tout changer.
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15/03 - "Qu’il regarde bien comment on joue au hockey…" : pourquoi Trump a eu tort de s’attaquer aux Canadiens
Le Canada est un peu à l’Amérique ce que la Suisse est à l’Europe : lacs et montagnes, francophonie, multilinguisme, fédéralisme, pacifisme. Les mélomanes se souviendront même que les deux nations partagent une icône : Céline Dion, qui a remporté l’Eurovision en 1988 sous les couleurs helvétiques. Bref, une carte postale où se mêlent zénitude et paillettes. Certains auront donc été surpris de voir la patrie de Leonard Cohen et Shania Twain sortir les griffes face aux menaces d’annexion et à la guerre commerciale lancées par Donald Trump. Coup de bluff ou menaces sérieuses ? Peu importe. Car au Canada, les sorties hostiles du président américain ne font rire personne. Ottawa a répliqué en annonçant de nouveaux droits de douane sur certains produits américains. Contre-offensive soutenue massivement par la population. Tandis qu’un appel au boycott des produits américains commence à se ressentir dans les chiffres : "La part des produits américains dans nos ventes totales est en chute libre", a ainsi déclaré le PDG d’Empire Co. Ltd., propriétaire de Sobeys et Safeway, deux grandes chaînes de supermarchés au Canada.
Une attitude jugée ingrate par le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, qui a estimé que le Canada devrait "dire merci" à son "plus grand partenaire commercial au monde, vital à son existence". Les Canadiens, pas assez reconnaissants ? "Lutnick pense que nous sommes une nation de gens polis et dociles qui vont au travail en raquettes et remercient chaque érable qu’ils croisent en passant. Il...
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15/03 - Dette : la France échappe à une dégradation de Fitch et conserve son "double A"
L’agence de notation Fitch a maintenu, vendredi 14 mars, la note souveraine "AA-" de la France, qu’elle avait assortie en octobre d’une "perspective négative". Cette menace d’abaissement ne s’est pas concrétisée cette fois. Fitch observe que, malgré son "dérapage budgétaire" de 2024 (le déficit public est passé de 4,4 % du PIB en 2023 à 6 % du PIB), la France conserve une économie "vaste et diversifiée", avec des "institutions fortes et efficaces".
L’agence de notation relève toutefois que le déficit public reste à un niveau élevé et que sa réduction reste difficile en raison de l’incertitude politique et de l’absence de majorité du gouvernement Bayrou à l’Assemblée nationale. Le ministère de l’Économie français a immédiatement "pris note" de la décision de Fitch "de confirmer la notation française à AA−, témoignant de la très haute qualité de la signature française, et de maintenir sa perspective négative".
"Le gouvernement, écrit Bercy dans un communiqué, est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de sa trajectoire de consolidation des finances publiques initiée par la loi de finances 2025 et à l’inscrire dans la durée. La résorption de nos déficits est une priorité". La note AA- désigne une dette de "bonne qualité". Un abaissement aurait fait tomber la France en A, "moyenne supérieure", avec le risque de taux d’intérêt sur les marchés plus élevés et d’une charge annuelle de la dette qui finisse par devenir le premier budget de la nation, devant l’Éducation.
Les trois grandes agences, S & P, Fitch et Moody’s, classent...
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15/03 - Guerre en Ukraine : la folle semaine des états-majors pour réarmer l’Europe
Un tel rassemblement n’avait jamais eu lieu. A Paris, trente-sept chefs d’état-major (Cema, ou leurs représentants) se sont retrouvés le 11 mars pour échanger sur la sécurité du continent et le soutien à l’Ukraine, à l’invitation des généraux à la tête des armées française et britannique, Thierry Burkhard et Tony Radakin. Un moment d’autant plus historique que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, le Canada et l’Ukraine étaient présents, aux côtés des nations membres de l’Alliance atlantique. Seul absent, et non des moindres : les Etats-Unis.
Cet événement a jalonné une semaine inédite d’échanges autour de la défense européenne, avec la France au centre du jeu. Au moment où les généraux les plus étoilés s’asseyaient à la même table, les tensions se trouvaient à leur paroxysme entre le continent et le "grand frère" américain. Celui-ci venait de couper brutalement, quelques jours plus tôt, son aide militaire aux Ukrainiens, stoppant net les livraisons d’armes et lui fermant le robinet des renseignements militaires.
Comment avancer sans Washington ? Les autorités françaises ont su tirer profit des hasards du calendrier. Car les chefs d’état-major se sont opportunément réunis à l’occasion de la deuxième édition du "Paris Defence and Strategy Forum", organisé dans l’enceinte de l’Ecole militaire, près du Champ de Mars, du 11 au 13 mars. En ouverture de leurs travaux, Emmanuel Macron leur a proposé de passer "du concept au plan pour définir des garanties de sécurité crédibles, afin qu’une paix solide et durable soit possible...
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15/03 - Cessez-le-feu en Ukraine : "Vladimir Poutine veut faire comprendre que son feu vert aura un coût"
Rarement la diplomatie n’aura connu une telle surchauffe depuis le début de la guerre en Ukraine. Deux jours après l’accord entre Washington et Kiev autour de la proposition américaine de cessez-le-feu, Vladimir Poutine a esquissé jeudi un début de feu vert. "Nous sommes pour, mais il y a des nuances", a déclaré le président russe lors d’une conférence de presse, appelant à "s’attaquer aux causes profondes de cette crise". Un "oui mais" du chef du Kremlin qui interroge sur ses intentions réelles, à l’heure où Donald Trump impose une pression croissante en vue d’un arrêt des combats. "L’objectif de la négociation ne sera pas pour les Russes de parvenir à un compromis, mais d’obtenir la totalité de ce qu’ils demandent", estime Marie Dumoulin, ancienne diplomate et aujourd’hui directrice du programme Europe élargie à l’European Council for Foreign Relations. Interview.
L’Express : Vladimir Poutine s’est dit jeudi "en accord" avec la proposition américaine de cessez-le-feu, tout en réclamant d’y apporter des "nuances". Etait-ce pour le président russe une manière d’exprimer un refus sans en avoir l’air ?
Marie Dumoulin : Il s’agissait à mon sens d’une manière de renvoyer la balle à la partie ukrainienne. Depuis la prise de fonctions de Donald Trump, nous assistons à une sorte de jeu de ping-pong, où l’Ukraine comme la Russie tentent de se renvoyer la responsabilité d’un éventuel échec des discussions. Au départ, Donald Trump a donné l’impression de considérer que l’Ukraine était la partie difficile - allant jusqu’à...
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14/03 - Livres : qui vend le plus entre Joël Dicker, Karine Tuil et Neige Sinno ?
Comme la semaine dernière, égalité parfaite entre les entrées dans le palmarès des fictions et celles des essais : cinq partout, c’est dire que les meilleures ventes varient ces jours-ci. En l’occurrence, en cette semaine du 3 au 9 mars, c’est le Suisse Joël Dicker qui prend la première marche du podium avec son roman pour la jeunesse La Très Catastrophique Visite du Zoo (Rosie & Wolfe).
Un très beau démarrage donc pour cette fiction mi-enquête mi-roman sociétal qui traite aussi bien de démocratie que d’éducation inclusive et de rapports parents-enseignants. Le point de départ est simple : À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe. Un roman qui, avec ses plusieurs niveaux de lecture, entend transcender les générations. Deuxième entrant, La Guerre par d’autres moyens (Gallimard), le nouveau roman de Karine Tuil qui connaît, lui aussi, des débuts très prometteurs. Après le carton des Choses humaines, prix Interallié et le Goncourt des lycéens 2019 (440 000 exemplaires vendus tous formats confondus, selon Edistat) et celui de La Décision (339 000 exemplaires) publié en 2022, on n’en doute plus : Karine Tuil fait désormais partie des stars de la fiction contemporaine. Il est vrai que les thèmes de sa nouvelle fiction, les jeux du pouvoir et du cinéma, les affres de la vieillesse, les violences faites aux femmes, sont plus que porteurs.
Elle, Adèle Yon, est beaucoup moins connue mais cette normalienne, chercheuse en études cinématographiques et cheffe de cuisine dans la...
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14/03 - Guerre en Ukraine : les troupes de Vladimir Poutine avancent rapidement dans la région de Koursk
L’opération reconquête de Vladimir Poutine avance très rapidement. Les forces armées russes poursuivent, ce vendredi 14 mars, leur contre-offensive pour regagner les centaines de kilomètres carrés de la région de Koursk qui sont encore sous contrôle ukrainien depuis l’été 2024.
Alors que l’armée ukrainienne perd désormais du terrain à une vitesse inédite, Vladimir Poutine a appelé les soldats ukrainiens combattant dans la région à déposer les armes, après un appel de Donald Trump à "épargner la vie" des militaires sur le front. "S’ils déposent les armes et se rendent, ils se verront garantir la vie et un traitement digne conformément aux normes du droit international et aux lois de la Fédération de Russie", a déclaré le maître du Kremlin, selon des propos diffusés par un journaliste russe.
Le président russe a dit jeudi que les "prochaines étapes" vers une trêve et la paix en Ukraine dépendraient du succès de son armée dans la région de Koursk. Plus tôt dans la semaine, il avait assuré que ses forces parviendraient "bientôt" à en chasser les soldats ukrainiens.
Le président américain Donald Trump a lui affirmé ce vendredi que "des milliers de soldats ukrainiens sont complètement encerclés par l’armée russe", en appelant Vladimir Poutine à les "épargner". L’armée ukrainienne a ensuite nié ces affirmations, assurant qu’il n’y a "pas de menace d’encerclement de nos unités" dans la région russe de Koursk.Une progression express
L’armée russe a revendiqué de son côté ces dernières 24 heures la reprise de la localité de...
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14/03 - "Emmanuel Macron se regarde dans le miroir de De Gaulle" : son come-back européen vu par la presse étrangère
Les Français ne le savent peut-être pas, mais leur président de la République aurait, d’après le New York Times, le nez creux. Ses avertissements sur "l’état de mort cérébral" de l’Otan, sur la nécessité d’envoyer des troupes européennes au sol pour aider l’Ukraine, ou encore sur "la pertinence de la notion d’autonomie stratégique paraissent aujourd’hui prémonitoires", concède le titre américain de référence. Autant de paradigmes abordés dans son discours "radical" prononcé à la Sorbonne en 2017 relève pour sa part le Washington Post.
Une lucidité qui renforce sa crédibilité sur la scène internationale - le Washington Post décrit notamment un président français "de retour au centre du jeu international, en lutte avec les grands de ce monde" - mais pas seulement. En l’espace de deux mois, la cote de popularité d’Emmanuel Macron a enflé de 9 points, passant de 18 % d’opinion favorable à 27 %, d’après un sondage publié jeudi 13 mars par Les Echos. Ce, alors même qu’il "semblait condamné à terminer les trois dernières années de son mandat en canard boiteux", formule le New York Times.Cette proposition qui a fait "mouche" auprès de Vladimir Poutine
Une popularité relativisée par l’hebdomadaire britannique conservateur The Spectator : "peu de Français lui font confiance pour gérer efficacement la situation en Ukraine". De son côté, le quotidien suisse-allemand Tages-Anzeiger tente d’expliquer les causes de cette remontée dans les sondages. D’après nos confrères, Emmanuel Macron jouirait d’un triple avantage.
Primo, le régime...
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14/03 - Le momentum Raphaël Glucksmann ? Son rendez-vous discret avec Hollande et le vieux conseil de Mélenchon
Des vacances de la Toussaint dans la Ville éternelle. Raphaël Glucksmann, discret depuis la dissolution et la nomination de Michel Barnier à Matignon, continue de prendre du champ, un œil tout de même sur le calendrier. L’élection américaine approche et la nouvelle donne géopolitique n’a pas encore été actée. Bien que probable, l’accession de Donald Trump à la Maison-Blanche relève encore de la fiction, le président Joe Biden demeure pour quelques jours en fonction, et la candidate démocrate Kamala Harris cultive l’espoir d’être élue à sa suite. L’eurodéputé profite donc du sursis mondial, petit tour en famille au Stade Olympique de la capitale italienne pour voir son club de cœur, l’AS Roma, affronter (et battre) le Torino Football Club. Doux souvenir de cette vie d’avant, il y a près de vingt ans, quand il avait envahi la pelouse aux côtés des autres supporters romains, son équipe couronnée du titre de championne d’Italie. A Rome en cet automne 2024, point de tentation de Venise mais qu’il est bon d’être anonyme, noyé dans la masse des tifosi, après un an d’intense médiatisation. Enfin… Trois rangées plus bas, un touriste français le reconnaît : "Ah mais c’est Glucksmann ! C’est pas bientôt fini ces conneries du NFP et Mélenchon ?" (sic). Les stades de foot ont beau gommer les différences, ils n’effacent pas les visages.Un rendez-vous discret avec François Hollande
Une éternité. Début 2025, fini la disette médiatique qui a tant préoccupé les nouveaux adhérents de Place publique. Donald Trump a été élu, et cinquante...
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14/03 - Investissements en Bourse : "Il faut se montrer sélectif et chercher la diversification"
Malgré un environnement complexe, 2024 s’est révélée porteuse pour les investisseurs, grâce au ralentissement de l’inflation, à des Bourses mondiales en hausse et à la bonne rémunération des livrets et des comptes à terme. Vincent Mortier, directeur des gestions du groupe Amundi, évoque les opportunités d’investissement en Bourse en 2025.
L’Express : le contexte est-il propice à la prise de risque ?
Vincent Mortier Il faut prendre des risques identifiés et calculés, mais pas tous les risques. Actuellement, le système financier reste abondamment alimenté en capitaux, résultat des politiques monétaires et budgétaires passées ainsi que d’une épargne pléthorique. Ces liquidités cherchent à être investies, ce qui soutient les marchés, mais elles peuvent également engendrer des excès. Il faut donc se montrer sélectif et chercher la diversification.
Par ailleurs, nous observons un phénomène de "gamification" de l’investissement depuis le Covid, particulièrement aux Etats-Unis. Dans ce plus grand bassin d’épargne au monde, de nombreux particuliers sont exposés à la Bourse, et de plus en plus souvent via des produits risqués et à effet de levier. Tant que les marchés progressent, la situation est favorable, mais, en cas de correction, les pertes pourraient être importantes.
Comment abordez-vous les marchés états-uniens ?
En termes de valorisation, ces marchés affichent des niveaux historiquement élevés, mesurés par le ratio cours sur bénéfice (PE). La volatilité y est faible et la hausse des cours s’est concentrée sur un...
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14/03 - Groenland : le Danemark durcit le ton contre Donald Trump
L’annexion du Groenland par les Etats-Unis va-t-elle finir par "arriver" ? C’est du moins ce qu’a répété Donald Trump, jeudi 13 mars, rappelant que le rattachement du territoire autonome danois au territoire américain favoriserait selon lui la "sécurité internationale". Le chef de l’Otan, Mark Rutte, pourtant présent lors de ces déclarations n’a pas réagi. "Je ne veux pas mêler l’Otan à cela", a-t-il expliqué.
S’il y a eu des réactions, c’est du côté des pays concernés qu’elles se sont fait entendre. En effet, face à ces velléités expansionnistes, le Danemark a opposé vendredi une fin de non-recevoir aux propos du président américain. "Que ce soit au regard du traité de l’Otan, de la charte des Nations unies ou du droit international, le Groenland n’est pas ouvert à l’annexion", a dit le ministre des Affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen à la presse.
Pour sa part, le Premier ministre intérimaire du Groenland - dont le parti a été battu lors des élections locales de mardi - a annoncé réunir "dès que possible" les chefs de partis. "Cette fois, nous devons durcir notre rejet de Trump. On ne doit pas continuer à nous manquer de respect", a affirmé sur Facebook Mute Egede."Nous devons rester unis dans de telles situations"
Lors de ces dernières élections, l’indépendance vis-à-vis du Danemark et les propos de Donald Trump ont été au centre des préoccupations. Les Groenlandais ont porté au pouvoir un parti de centre droit, Démocrates, favorable à une indépendance du territoire mais pas à un rattachement aux Etats-Unis.
"Je...
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14/03 - Pour la première fois en quatre ans, l’inflation passe sous la barre des 1 % sur un an en février
"Je crois que la victoire (contre l’inflation) est assurée en France", s’est réjoui vendredi 14 mars sur France Inter le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. L’inflation était inférieure à 1 % en glissement annuel en février, une première depuis quatre ans, à 0,8 % sur un an le mois dernier contre 1,7 % en janvier, a indiqué vendredi l’institut national de la statistique (Insee). Sur un mois, les prix sont restés stables, après une hausse de 0,2 % de l’inflation en janvier.
Selon l’Insee, la baisse de l’inflation s’explique principalement par "le fort repli des prix de l’énergie sur un an (-5,8 %)", alors qu’ils étaient en hausse de 2,7 % en janvier.
Cette baisse s’explique notamment par la forte baisse des prix de l’électricité (-12,6 % sur un an) et, dans une moindre mesure, par la chute des prix des produits pétroliers (-4,5 %). En revanche, le prix du gaz a fortement augmenté (+11,7 %).
A défaut de baisser, le prix des services a moins augmenté sur un an en février, la hausse des prix passant de 2,5 % en janvier à 2,2 % le mois dernier.
Concernant les prix des produits manufacturés, ils sont restés stables sur un an en février, notamment grâce au ralentissement des prix des véhicules (+2 % après +2,4 %), souligne l’Insee.
En revanche, les prix des produits alimentaires augmentent légèrement, passant d’une inflation de 0,1 % en janvier à 0,3 % en février. "Cette hausse de l’inflation est due à l’accélération des prix des produits frais (+ 1,8 % après + 0,4 %) tirée par le rebond...
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14/03 - LVMH : Bernard Arnault à la tête du groupe jusqu’à ses 85 ans ?
La retraite pourrait bien attendre encore un peu. LVMH va proposer lors de son assemblée générale de repousser l’âge limite du PDG de 80 ans à 85 ans, permettant à Bernard Arnault, âgé de 76 ans, de rester plus longtemps à la tête du numéro un mondial du luxe.
Lors de l’assemblée générale du 17 avril, les actionnaires devront se prononcer sur cette modification des statuts "afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général pour les porter à quatre-vingt-cinq ans", selon le bulletin des annonces légales obligatoires. Le seuil de directeur général avait déjà été relevé à 80 ans en 2022.
Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur. Ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Delphine Arnault, 49 ans, aînée de la fratrie, est PDG de Dior et membre du comité exécutif de LVMH. Antoine Arnault, 47 ans, est président de Berluti et de Loro Piana et chargé de l’image et de la politique environnementale de LVMH. Il est également directeur général et vice-président du conseil d’administration de la holding Christian Dior SE qui contrôle LVMH.Contrôle familial
Alexandre Arnault, 33 ans, est quant à lui directeur général délégué de Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe. Frédéric Arnault, 30 ans, a été nommé mercredi directeur général de Loro Piana. Il prendra ses fonctions le 10 juin. Il est actuellement PDG de la division montres de LVMH.
Jean Arnault, 27 ans, est directeur...
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14/03 - Aux Etats-Unis, Tesla aussi s’inquiète face aux droits de douane de Donald Trump
Face à l’offensive commerciale de Donald Trump sur les droits de douane, ses alliés comme ses concurrents répliquent. L’UE a ainsi annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains, dont le bourbon, les motos ou encore les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25 % entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium.
Face aux ripostes, certains fleurons de l’industrie américaine, dont le constructeur de voitures électriques d’Elon Musk, Tesla, s’inquiètent de faire les frais de cette guerre commerciale, qui pourrait de fait augmenter le coût de fabrication des véhicules aux États-Unis. Dans une lettre non signée adressée au représentant commercial américain Jamieson Greer mardi, Tesla a déclaré "soutenir" le commerce équitable mais a averti que les exportateurs américains étaient "exposés à des impacts disproportionnés lorsque d’autres pays réagissent aux mesures commerciales américaines", rapporte l’agence Reuters."Risque de récession"
"Par exemple, les actions commerciales passées des États-Unis ont entraîné des réactions immédiates de la part des pays ciblés, y compris l’augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques importés dans ces pays", a écrit la société basée à Austin, au Texas, dans sa lettre du 11 mars. Le courrier souligne comment même Tesla, un groupe dirigé par...
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14/03 - "Il y aura des morts inutiles" : face au climatosceptique Trump, l’ex-patron de la NOAA sonne l’alerte
Il a délaissé le costume, obligatoire dans ses anciennes fonctions, pour un ensemble casquette-manteau bleu, les couleurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qu’il arbore lors des rassemblements où il prend régulièrement la parole. Richard - Rick - Spinrad était, jusqu’au 20 janvier dernier, l’administrateur de la réputée agence gouvernementale chargée de l’étude de l’océan et de l’atmosphère. L’équivalent outre-Atlantique de Météo-France et l’Ifremer (NDRL : l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) réunis. Il occupait en parallèle, de 2021 à 2025, le poste de sous-secrétaire au commerce pour les océans et l’atmosphère dans l’administration de Joe Biden.
Depuis le retour d’un Donald Trump ouvertement climatosceptique à la Maison-Blanche, cet océanographe de formation assiste, médusé, à la saignée menée par le républicain au sein de son ancienne agence, et plus largement dans l’ensemble du gouvernement fédéral. Il s’alarme de coupes budgétaires "injustifiées" et participe à bon nombre d’actions pour mettre en garde contre les conséquences que subiront les citoyens sans tout le travail de prévisions météorologique et climatique de la NOAA.
L’Express : Quelle est votre réaction face aux vagues de licenciements et de coupes budgétaires qui visent les institutions climatiques américaines, en particulier la NOAA ?
Richard Spinrad : Je suis profondément troublé. Ces actions sont toutes injustifiées et auront un impact important et dommageable sur la sécurité, sur la protection des...
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14/03 - 2025, une année de transition pour vos placements
Malgré un environnement complexe, 2024 s’est révélée porteuse pour les investisseurs, grâce au ralentissement de l’inflation, à des Bourses mondiales en hausse et à la bonne rémunération des livrets et des comptes à terme. Finalement, l’immobilier est le secteur qui aura le plus peiné, piégé par un coût élevé du crédit immobilier, un manque de confiance des acquéreurs et une absence de réformes structurelles.
En 2025, une nouvelle fois, il faudra avoir l’œil rivé sur le niveau des taux d’intérêt, qui seront un indicateur clé de l’orientation de la conjoncture, des marchés et du crédit. Depuis l’été dernier, les Banques centrales européenne et américaine ont enclenché un mouvement de baisse qui doit, théoriquement, favoriser les actifs risqués par rapport aux placements garantis de court terme. Mais il faudra compter dans les prochains mois avec d’autres facteurs décisifs, comme la politique de Donald Trump à l’international et le budget du gouvernement français sur la scène domestique.
Comme toujours lorsque les incertitudes sont nombreuses, il vous faut revenir aux fondamentaux et faire preuve de bon sens. Méfiez-vous des discours marketing trop aguicheurs. De nombreux acteurs, désireux d’attirer de la collecte, pointent du doigt la faible rémunération du livret A, qu’il conviendrait de vider au profit de contrats d’assurance-vie ou d’immobilier locatif. En réalité, rien n’est moins juste tant ces supports ont des visées distinctes. Un patrimoine correctement équilibré comporte nécessairement une épargne de précaution...
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14/03 - Guerre en Ukraine : le "oui mais" de Vladimir Poutine sur une trêve vu par la presse étrangère
Une trêve en Ukraine ? Le président russe Vladimir Poutine n’a pas dit "niet". Ce jeudi 13 mars, il a déclaré être "pour mais avec des nuances", au cours d’une conférence de presse au Kremlin, affirmant vouloir "en parler" avec les Américains et "peut-être appeler le président" Donald Trump. Ce dernier est donc à un "oui" de négocier un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine. "Mais c’est le président russe Vladimir Poutine qui doit le dire, et il penche dans l’autre sens", pointe le Wall Street Journal.
Ce "oui" suivi d’un "mais" contraste avec la hâte et l’optimisme de Donald Trump qui veut absolument mettre fin à la guerre, commente de son côté la chaîne américaine CNN. Tandis que la BCC se demande si Vladimir Poutine est vraiment prêt à un cessez-le-feu ou s’il tente de gagner du temps, alors que ses troupes sont sur le point de repousser les forces ukrainiennes hors de la région russe de Koursk. Le président russe a par ailleurs indiqué que la trêve devait "mener à une paix durable et éliminer les causes originelles de cette crise". "Cette phrase en particulier fera froncer les sourcils dans un certain nombre de capitales européennes, et pas seulement à Kiev", prévient le journal britannique The Guardian, qui rappelle que Vladimir Poutine avait justifié par le passé son "opération spéciale" en Ukraine par de supposées provocations de Kiev et de l’Otan."Des exigences très dangereuses pour l’Ukraine"
Vladimir Poutine, dont l’armée s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine il y a plus de trois ans, a souligné...
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14/03 - L’Express, partenaire médiatique officiel de la 57e Course Croisière EDHEC
57 années séparent la première affiche de la Course Croisière EDHEC, alors baptisée EDHEC Business School Cup, de celle réalisée pour l’édition 2025 à Arzon. 57 ans d’histoire, d’un événement qui s’est imposé comme une référence incontournable dans le monde de la voile étudiante, jusqu’à devenir la régate mythique des grandes écoles.
Aux côtés d'équipages venus des universités les plus prestigieuses - Oxford, Bocconi, LSE…, L’Express affirme son ancrage européen et son engagement auprès des décideurs de demain. Alors que le titre prépare son déploiement dans toute l’Europe pour le second semestre 2025, sa présence aux côtés des étudiants des plus grandes écoles françaises et européennes prolonge cette ambition.
L’Express Europe sera bientôt disponible dans les 27 pays de l’Union européenne et dans ses 24 langues, marquant ainsi une étape significative dans sa stratégie de développement international. En intégrant des perspectives et des analyses provenant de l'ensemble des pays européens, L'Express Europe s’apprête donc à devenir, auprès d’un lectorat influent et exigeant, un acteur incontournable du paysage médiatique européen.57e CCE, en partenariat avec L'Express
Un partenariat sur mesure, pensé pour offrir aux étudiants les clefs de lecture et de contextualisation nécessaires à la compréhension du monde.
Du 5 au 12 avril à Arzon, vous retrouverez L’Express au Club Officiel et pourrez y découvrir des publications emblématiques et objets exclusifs illustrés avec ses Unes historiques !
Au stand “Histoire de la CCE – par...
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14/03 - Le nouveau Nutri-Score validé malgré les divisions au sein du gouvernement
La nouvelle version de l’affichage nutritionnel Nutri-Score, critiquée la semaine dernière par la ministre de l’Agriculture, va bien pouvoir entrer en vigueur avec la signature par les ministères concernés de l’arrêté qui organise sa mise en place, a indiqué le gouvernement vendredi 14 mars. "Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l’arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score", peut-on lire dans un communiqué des ministres chargés de l’Economie, de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce.
Il s’agit avant tout de "lutter contre le surpoids, l’obésité" qui génère "des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers", a commenté vendredi matin la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur TF1.
Nutri-Score : il faut "être raisonnable sur ce que l'on mange mais évidemment continuer à travailler sur le sujet de la gastronomie française", @CaVautrin dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/C4nKsWPlHR— TF1Info (@TF1Info) March 14, 2025
Les ministres préviennent toutefois dans leur communiqué qu’ils resteront "vigilants aux effets de bord" que cette nouvelle méthode de calcul "engendre pour les produits issus du savoir-faire français". Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont "deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score", selon leur communiqué.Plus sévère
Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), Yannick Neuder (Santé,...
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14/03 - Clément Tonon, conseiller d’Edouard Philippe : "Le bloc central doit faire preuve de radicalité"
Peut-on renouer avec le temps long quand tout dans l’époque semble nous inviter à l’immédiateté ? Comment faire primer la raison et la nuance quand les émotions envahissent même la politique ? C’est à ces questions et à bien d’autres que tente de répondre Clément Tonon dans son livre Gouverner l’avenir (éditions Taillandier). Enarque, il a été conseiller spécial de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et œuvre désormais dans l’ombre d’Edouard Philippe. Conscient que le renversement d’alliances géopolitiques que nous affrontons à présent nécessite de modifier radicalement nos outils politiques et intellectuels pour penser ce monde nouveau, Clément Tonon plaide, entre autres, pour un retour en force des partis politiques adossés à de grandes fondations. C’est ainsi, selon lui, que les idées reprendront l’ascendant sur les événements.
Le Covid, la guerre en Ukraine, l’élection de Trump pour la seconde fois… Faut-il voir dans ces événements la preuve que l’Europe et ses dirigeants se sont trompés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, par exemple en faisant le choix d’abandonner une part de notre souveraineté ou encore en oubliant d’investir dans une défense européenne ?
Clément Tonon : Laissons le Covid de côté car il s’agit pour le coup d’une vraie crise avec un avant et un après, un paroxysme puis un retour à l’état initial.
En revanche, et c’est l’une des causes de ce que j’appelle "le grand déboussolement", nous vivons plusieurs mutations qui percutent en profondeur le modèle de société que nous...
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14/03 - Lutte contre les fraudes : les derniers chiffres du ministère de l’Economie
L’équivalent de deux fois le budget de la Justice : près de 20 milliards d’euros de fraudes ont été détectés par l’administration en 2024, un montant que la ministre des Comptes publics souhaite doubler d’ici à 2029 dans un contexte très tendu pour les finances publiques françaises.
"Nous traquons mieux la fraude", a expliqué Amélie de Montchalin dans une interview au journal Libération, avant un point d’étape ce vendredi 14 mars à Bercy sur le plan gouvernemental de lutte contre les fraudes lancé en 2023.
Les différents types de fraudes, fiscale, sociale, douanière et aux aides publiques, "c’est autant de politiques qui ne sont pas financées comme elles le devraient", a souligné la ministre, ajoutant que lutter contre ce phénomène constituait "un levier fort pour désendetter le pays, réduire le déficit sans augmenter les impôts sur les classes moyennes et populaires et sans faire de coupes arbitraires".Près de 17 milliards d’euros de fraude fiscale
Sur les 20 milliards de fraudes détectés l’an dernier, 13 milliards ont pu être récupérés, a précisé Amélie de Montchalin. La seule fraude fiscale détectée se chiffre à 16,7 milliards d’euros, dont 11,4 milliards sont retournés dans les caisses de l’Etat. "Nous avons doublé la fraude fiscale détectée depuis 2020 et celle sur la fraude sociale depuis 2019", a détaillé la ministre. Les avoirs criminels saisis en 2024 ont eux été multipliés par quatre par rapport à l’année précédente, à 600 millions.
Difficile à chiffrer, le montant de la fraude fiscale en France ne fait...
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14/03 - Ukraine : Emmanuel Macron exhorte la Russie à "cesser" les "déclarations dilatoires"
La trêve de 30 jours en Ukraine, proposée par les Etats-Unis à l’issue de discussions avec Kiev en Arabie saoudite, verra-t-elle le jour ? Donald Trump a appelé, ce vendredi 14 mars, Vladimir Poutine à "épargner la vie" de "milliers de soldats" ukrainiens sur le front, l’idée d’un cessez-le-feu faisant l’objet à la fois de réserves et d’un "optimisme" prudent de la part de Moscou. Le président américain a également évoqué "de très bonnes et productives discussions" avec son homologue russe jeudi.
Les autorités russes, Vladimir Poutine en tête, ont toujours affirmé qu’une trêve temporaire ne résoudrait pas les "causes profondes" du conflit, et que donc Moscou n’y serait pas favorable.
Les infos à retenir :
⇒ Donald Trump appelle Vladimir Poutine à "épargner la vie" de "milliers de soldats ukrainiens" sur le front
⇒ Volodymyr Zelensky accuse Vladimir Poutine de "saboter la diplomatie" sur la trêve en Ukraine
⇒ La Russie continue de progresser dans sa région de Koursk
20h15Berlin critique la "manoeuvre dilatoire" de Vladimir Poutine sur une trêve
La réponse de Vladimir Poutine à la proposition américaine de cessez-le-feu dans le conflit en Ukraine est "au mieux" une "manoeuvre dilatoire", a réagi ce vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères.
La diplomatie allemande doute du "sérieux intérêt à travailler sur un cessez-le-feu durable" de la part du président russe, a estimé la porte-parole Kathrin Deschauer lors d’une conférence de presse du gouvernement. Le président russe Vladimir Poutine s’est dit...
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14/03 - Coupes budgétaires aux Etats-Unis : le DOGE d’Elon Musk, pas si efficace ?
Des milliers de fonctionnaires licenciés, des budgets presque totalement sabrés, des subventions annulées… Placé à la tête d’un département de l’efficacité gouvernementale, le DOGE, par Donald Trump depuis son investiture en janvier, Elon Musk a promis de trancher drastiquement dans les finances fédérales américaines. L’enjeu ? Faire d’importantes économies pour réduire le déficit du pays. Le milliardaire, à la tête de Tesla et Space X, a fixé pour objectif de récupérer 1000 milliards de dollars grâce à l’action de son ministère.
Un mois et demi après l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, de nombreux fonctionnaires s’inquiètent de devoir quitter leur poste avec ce plan historique de coupes budgétaires. En début de semaine, les 4100 employés du ministère de l’Education, cible récurrente du républicain, ont appris que près de la moitié d’entre eux allaient être prochainement virés. Certaines agences, comme l’USAID, reliée au département d’Etat et chargée de distribuer l’aide humanitaire américaine à l’étranger, s’apprêtent à perdre la quasi-totalité de leurs missions. Tant de mesures, parfois brutales, qui commencent même à être contestées par une partie du camp républicain.Des dépenses fédérales en hausse en février
Si Elon Musk a bel et bien l’ambition de "tronçonner" la bureaucratie fédérale pour empêcher "une faillite", difficile pour le moment de percevoir les effets de son action. Le Trésor américain a publié sur son site web, mardi 12 mars, les chiffres mensuels des finances publiques des Etats-Unis. Et les résultats ne...
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14/03 - Guerre en Ukraine : la fin d’un tabou sur les avoirs russes gelés ?
C’est une question qui revient régulièrement dans les débats entre les pays européens alliés de Kiev : la confiscation des avoirs russes. Plusieurs centaines de milliards d’euros sont gelées depuis le début du conflit.
Alors que les Etats-Unis font pression sur l’Ukraine pour qu’elle accepte un accord de paix qui ne lui serait pas forcément favorable, au sein de l’UE, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander que les actifs russes soient utilisés pour financer l’effort de guerre et la reconstruction du pays.
Pour nous éclairer sur le sujet, on a fait appel à Paul Véronique, journaliste au service Monde de L’Express
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Cet épisode a été présenté et écrit par Aude Villiers-Moriamé et réalisé par Jules Krot.
Crédits : TV5 Monde, LCI
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Jérémy Cambourlal
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Pour aller plus loin
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14/03 - Donald Trump : sa drôle de stratégie pour ressusciter l’industrie navale américaine
Il devait être aux premières loges sous la coupole du Capitole. Sans doute à côté de Bernard Arnault et derrière Joe Biden, Bill Clinton, ou encore George W. Bush. La veille de la prestation de serment de Donald Trump du 20 janvier, Rodolphe Saadé était bien à Washington pour participer à une série d’événements en marge de la cérémonie. D’après La Lettre, il s’en est fallu de peu, mais un impératif l’a contraint à revenir à Marseille, où se situe le siège du groupe qu’il dirige, CMA CGM, troisième transporteur maritime mondial. Partie remise, une nouvelle occasion s’est présentée un mois et demi plus tard. Car, entre autres velléités, Donald Trump a des projets susceptibles de concerner l’armateur tricolore.
Dans son discours devant le Congrès le 4 mars, le 47e président des Etats-Unis déclame, offensif : "Pour stimuler notre base industrielle de défense, nous allons également ressusciter l’industrie navale américaine, y compris la construction commerciale et militaire. […] Nous avions l’habitude de construire beaucoup de navires. Nous n’en fabriquons plus beaucoup, mais nous allons en produire très vite." Deux jours plus tard, Rodolphe Saadé est convié dans le bureau Ovale.
Sous l’œil des caméras et des journalistes, le patron franco-libanais se tient droit comme un i devant une carte illustrant le fraîchement renommé "golfe d’Amérique" – anciennement golfe du Mexique –, tandis que le milliardaire républicain est assis, les mains croisées, derrière le resolute desk. Le dirigeant de CMA CGM présente son projet...
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13/03 - Huawei au Parlement européen : la nouvelle affaire de corruption qui secoue Bruxelles
Le Parlement européen de nouveau au cœur des soupçons. Une nouvelle affaire de corruption agite l’hémicycle bruxellois, après une série de perquisitions menées en Belgique et au Portugal ce jeudi 13 mars. Un suspect a également été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge, a confirmé le parquet fédéral. Au cœur de cette enquête ? Le rôle de l’entreprise chinoise Huawei, suspectée d’avoir profité de ce système de corruption.Cadeaux, voyages ou invitations à un match de foot
Plusieurs lobbyistes auraient agi de manière illégale auprès d’eurodéputés afin de défendre les intérêts de la firme. "Sous couvert de lobbying commercial", ils auraient notamment rémunéré de prises de positions politiques, ou offert "des cadeaux démesurés" comme des frais de bouche, de voyage, ou des invitations régulières à des matches de football. Le journal belge Le Soir, qui a révélé avec d’autres médias européens l’affaire, précise que plusieurs suspects auraient été interpellés dans le cadre de cette enquête. D’après la même source, un ex-assistant parlementaire employé comme directeur des affaires publiques au bureau bruxellois de Huawei serait au centre des investigations.
L’enquête vise des faits de "corruption active au sein du Parlement européen" ainsi que des "faux et usage de faux", le tout dans le cadre d’une "organisation criminelle". Au total, 21 perquisitions ont eu lieu entre la Belgique et le Portugal. Plusieurs documents et objets ont été saisis pour être analysés. Toujours selon Le Soir, une société soupçonnée...
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13/03 - Une liste d’Algériens à expulser de France sur le point d’être transmise à Alger
Paris s’apprête à transmettre aux autorités algériennes une première liste d’Algériens à expulser de France, avec le souhait qu’Alger s’en saisisse pour amorcer un réchauffement des relations diplomatiques aujourd’hui empoisonnées par la question migratoire et le dossier du Sahara occidental.
Trois sources gouvernementales ont indiqué ce jeudi 13 mars à l’AFP que cette liste, comprenant "plusieurs dizaines" de noms, devait être officiellement adressée à l’Algérie très prochainement, une source évoquant "cette semaine", une autre "aujourd’hui ou demain", la troisième notant le caractère "imminent". "C’est une première liste", avait indiqué mercredi sur la radio RTL le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, faisant lui-même état de quelques dizaines de personnes.
Le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris, dont l’auteur d’un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est de la France), a fini d’envenimer des relations déjà très dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fin juillet 2024.Une rencontre Macron - Retailleau
En accédant à une demande du Maroc, pour qui le Sahara est une cause existentielle, Emmanuel Macron a déclenché de sérieuses turbulences avec Alger. Et les rapports se sont encore tendus avec la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, que Paris juge arbitraire.
La liste des Algériens expulsables, en l’état, semble loin des aspirations de Bruno Retailleau, qui avait...
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13/03 - Covid-19 : Angela Merkel dément les accusations de dissimulation de l’origine supposée du virus
"La chancelière rejette l’accusation de manière très claire", a déclaré ce jeudi 13 mars le bureau d’Angela Merkel dans une déclaration envoyée au quotidien allemand Tagesspiegel. Selon une enquête publiée par l’hebdomadaire Die Zeit et le quotidien Süddeutsche Zeitung, le service de contre-espionnage allemand (BND) était arrivé en 2020 à la conclusion, avec une probabilité évaluée entre 80 et 95 %, qu’une fuite accidentelle dans le laboratoire de Wuhan, en Chine, avait été à l’origine de la propagation mondiale du virus.
Cinq ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la pandémie de Covid-19, de nouvelles révélations viennent éclairer les coulisses de l’enquête menée par le BND. Chargé par la chancellerie d’examiner l’origine du virus, le service de renseignement aurait vu ses conclusions rester verrouillées. Selon plusieurs journaux, les gouvernements successifs (d’abord celui d’Angela Merkel, puis celui d’Olaf Scholz à partir de décembre 2021) – auraient activement empêché la révélation de ces éléments en étouffant le dossier d’enquête. Une décision motivée, selon ces sources, par crainte d’une panique générale et d’un incident diplomatique avec la Chine.
L’ex-dirigeante de l’Union Chrétienne-Démocrate (CDU) a déclaré jeudi ne pouvoir se prononcer sur le détail des accusations, renvoyant vers l’actuelle chancellerie qui consigne les archives gouvernementales.
Le ministre allemand de la Santé au moment du pic de la pandémie, Jens Spahn, a assuré pour sa part ne rien connaître d’un rapport secret du BND....
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13/03 - J.D. Vance, plus dangereux que Donald Trump ? Aux origines d’un homme à l’ambition sans limite
Il s’est tenu coi pendant la plus grande partie de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale. Mais lorsque J.D. Vance est finalement intervenu, il a provoqué une altercation violente comme on en voit rarement devant les caméras. Dans ce qui ressemblait à une embuscade, il a exhorté l’Ukrainien à engager des pourparlers diplomatiques avec Vladimir Poutine. Volodymyr Zelensky a fait remarquer que son homologue russe ne tenait pas parole. J.D. Vance s’est alors emporté et l’a accusé d’être "irrespectueux". "Au lieu d’essayer de discuter des causes de la guerre devant les médias américains, vous devriez remercier le président d’essayer de mettre fin au conflit," a-t-il lancé. "Avez-vous une seule fois dit merci ?"
"Il est rare de voir le n° 2 se comporter de manière si agressive dans une réunion officielle", observe Joel Goldstein, spécialiste de la vice-présidence à l’université de Saint-Louis (Missouri). Mais cette algarade publique lui a permis de se faire remarquer tout en montrant son soutien à Donald Trump, qu’il encense avec une flagornerie débridée. Jusque là un peu relégué derrière Elon Musk, J.D. Vance cherche désespérément à se faire une place alors que le patron de Tesla accapare l’attention médiatique. Lors du premier conseil des ministres, fin février, c’est ce dernier qui avait eu droit à toutes les louanges du président américain et aux questions des journalistes.
La fonction de vice-président, mal définie, est "la plus insignifiante jamais inventée", avait déploré...
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13/03 - Droits de douane : la réponse des pays visés par l’offensive de Donald Trump
Les menaces de Donald Trump, proférées tout le long de la campagne présidentielle avant son installation à la Maison-Blanche, ont été mises à exécution. Depuis le mercredi 12 mars, 25 % de droits de douane ont été imposés sur toutes les exportations d’aluminium ou d’acier arrivant aux Etats-Unis. Cette mesure, appliquée au nom de la protection de l’industrie américaine, a déclenché un nouveau chapitre de la présidence de Donald Trump. Du côté des pays concernés, les réactions s’avèrent être très variées, entre fermeté et réponses évasives. L’Express fait le point.La fermeté pour la Corée du Sud
Quatrième pays fournisseur d’acier des Etats-Unis, la Corée du Sud, a annoncé ce jeudi, répondre "avec fermeté" aux "mesures commerciales déloyales" mises en place par Donald Trump. En février, Séoul s’était déjà insurgé contre les déclarations du président américain, pointant le fait que les droits de douane sud-coréens sur les biens américains étaient "pratiquement de 0 %" en raison d’un accord de libre-échange bilatéral.Le choix de la réciprocité pour l’Union européenne
Pour l’Union européenne, la réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump sera "forte mais proportionnée", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En ce sens, l’UE imposera, à partir du 1er avril, des taxes réciproques sur une série de produits exportés par les Etats-Unis, allant des bateaux aux bourbons, en passant par les motos. "Nous allons gagner cette bataille financière", a cependant objecté le président américain, promettant...
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13/03 - Croissance : cette nouvelle prévision de la Banque de France qui contrarie Bercy
Une nouvelle révision semblait inévitable. En septembre dernier, la Banque de France avait maintenu sa prévision de 1,2 % de croissance, en dépit des perturbations nées de la dissolution, avant de la revoir en décembre, à 0,9 %. Ce jeudi, le gouverneur François Villeroy de Galhau a annoncé l’abaisser encore à 0,7 %. Une bien mauvaise nouvelle pour Eric Lombard et ses équipes. Car pour calibrer le budget, adopté dans la douleur en février, le ministre de l’Economie s’est appuyé sur les chiffres de l’institution. Évitant ainsi tout excès d’optimisme, souvent reproché à Bercy sous l’ère Bruno Le Maire.
Bien que raisonnable sur le papier, ce choix se heurte déjà à une nouvelle réalité pour la France et l’Europe. En l’espace de quelques mois, la face du monde a radicalement changé. De retour au pouvoir aux Etats-Unis, Donald Trump a bouleversé les équilibres géopolitiques et économiques. Droits de douane, désengagement vis-à-vis de l’Ukraine… Le président américain ne ménage personne. Et plonge tout le monde dans l’incertitude. Le terme choisi par la Banque de France pour justifier sa correction et derrière lequel bon nombre d’observateurs et experts, frappés de myopie, se rangent.La défense, nouvel élément à prendre en compte
En attendant, cette croissance moindre est synonyme de rentrées fiscales plus maigres que prévu. Dans ces conditions, difficile d’imaginer comment le déficit public pourrait atteindre la cible de 5,4 % du PIB en 2025 fixée dans le projet de loi de finances - contre les plus de 6 % attendus en 2024. Un...
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13/03 - La note secrète de Bruno Retailleau à Emmanuel Macron, le SMS de François Bayrou à Edouard Philippe
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Attal-Barnier, les retrouvailles
Alors que leurs relations avaient été compliquées pendant le bail de Michel Barnier à Matignon, Gabriel Attal a demandé à le revoir. Entre ex, on se comprend et cela va encore mieux en le disant. Le premier a donc dit au second que si c’était à refaire, il ne referait pas tout à l’identique. Et le second en a profité pour dire au premier que lors de son passage à Matignon, le Savoyard s’était senti comme "un intrus" quand il se rendait devant le groupe EPR de l’Assemblée, présidé par Attal.Retailleau : sa note secrète à Macron
Bruno Retailleau a adressé une note au président pour lui faire des propositions en matière de référendums. Avec une conviction : il ne faut surtout pas essayer de simplement "amuser la galerie". "Le pire serait un référendum pour rien", a insisté le ministre de l’Intérieur. Il énumère donc les différentes questions qu’il jugerait utile de poser en suivant l’article 11 de la Constitution - celui qui prévoit que "tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent"...
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13/03 - Guerre en Ukraine : les avertissements du Kremlin sur le déploiement de troupes européennes
Ce sont des signes de futures négociations difficiles. Plusieurs émissaires américains sont attendus ce jeudi 13 mars en Russie pour participer à des pourparlers avec le pouvoir du Kremlin sur la guerre en Ukraine. Une proposition de cessez-le-feu américaine, approuvée par Kiev en début de semaine, devrait être au cœur de ces discussions. Cette trêve de 30 jours, appelée de ses vœux par Donald Trump, pourrait-elle être acceptée par Moscou ? Les premiers retours des responsables russes à ce sujet montrent que les échanges entre les différentes parties s’annoncent ardus.
Dans un entretien accordé à la télévision russe ce jeudi, Ie conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Ioura Ouchakov, a prévenu : la mise en place d’un cessez-le-feu dans ces conditions ne serait selon lui qu’"un répit" accordé aux troupes ukrainiennes. Cet ex-ambassadeur de Russie aux Etats-Unis a insisté sur la volonté affichée de Moscou de trouver un règlement "à long terme" du conflit, qui tienne compte des "intérêts" et des "préoccupations" russes. Vladimir Poutine devrait "probablement" s’exprimer sur la proposition américaine ce jeudi, a-t-il encore affirmé.Mise en garde d’un "conflit armé direct"
Ce dernier s’est muré dans le silence ces derniers jours, ne communiquant aucune réaction officielle à la proposition américaine. Une attitude déplorée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui accuse le pouvoir russe de chercher à "prolonger la guerre". "Malheureusement, depuis plus de 24 heures déjà, le monde n’a pas encore entendu...
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13/03 - Ukraine : Steve Witkoff, le magnat de l’immobilier propulsé émissaire des Etats-Unis
Un avion transportant l’émissaire américain Steve Witkoff s’est posé ce jeudi 13 mars en milieu de journée à Moscou. Steve Witkoff, émissaire de confiance de Donald Trump pour les dossiers internationaux les plus délicats, a été chargé de demander à la Russie d’accepter le projet de cessez-le-feu de trente jours négocié par les Américains avec les Ukrainiens. L’homme de 67 ans, magnat de l’immobilier et proche de Donald Trump, n’avait aucune expérience diplomatique avant d’être désigné par ce dernier émissaire pour le Moyen-Orient dès le 12 novembre, soit quelques jours seulement après l’élection présidentielle.Magnat de l’immobilier et grand ami de Trump
Né le 15 mars 1957 dans le Bronx d’un père fabricant de manteaux et d’une mère institutrice, de confession juive, Steve Witkoff a obtenu un diplôme en sciences politiques avant de poursuivre ses études de droit. Il a ensuite fait fortune dans l’immobilier, d’abord comme avocat d’affaires puis à la tête de sociétés immobilières. Il a fondé en 1997 "Witkoff Group", une société de conseil en immobilier à New York, qui se décrit comme étant "à la fois développeur, investisseur et paysagiste" et possède un portefeuille de projets de luxe concentrés à Manhattan, selon la presse américaine. Le magazine Forbes estime sa fortune à "au moins un milliard de dollars", ce qui fait de lui un membre "de la demi-douzaine de milliardaires que compte le second gouvernement Trump".
Donateur de plus de 2 millions de dollars lors de sa campagne, Steve Witkoff est un ami de longue date du...
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13/03 - Donald Trump menace de taxer à 200 % le champagne et les vins français
Donald Trump a menacé, ce jeudi 13 mars, la France et l’Union européenne d’imposer des droits de douane à 200 % sur leurs champagne, vins et autres alcools si les nouveaux tarifs douaniers de l’UE de 50 % sur le whisky américain ne sont pas retirés.
L’UE a annoncé mercredi des droits de douane sur une série de produits américains, dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes de 25 % entrées en vigueur le jour même sur l’acier et l’aluminium. Ils devraient devenir effectifs à compter du 1er avril, une journée avant les droits de douane dits "réciproques" voulus par Donald Trump.
"L’Union européenne, l’une des autorités les plus abusives et hostiles du monde sur les impôts et les droits de douane, […] a tout juste imposé 50 % de droits de douane sur le whisky. Si ces droits de douane ne sont pas retirés immédiatement, les Etats-Unis vont rapidement imposer des droits de douane de 200 % sur tous les vins, champagnes et produits alcoolisés venant de France et d’autre pays de l’UE", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Il en a profité pour accuser, à nouveau, le bloc européen d’avoir "été créé dans le seul but de profiter des Etats-Unis".
"Nous ne céderons pas aux menaces et protègerons toujours nos filières", a réagi le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin dans un message sur X, déplorant la "surenchère" de Donald Trump dans "la guerre commerciale qu'il a choisi de déclencher".Les Etats-Unis, premier marché à l’international du secteur
L’annonce...
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13/03 - Management : "Quand la justice au travail fait défaut, c’est toute l’organisation qui peut vaciller"
"Ce livre se lit comme un ensemble de nouvelles. Pourtant, il ne s’agit pas de fiction. Si on utilise la métaphore cinématographique, ce n’est pas un film, mais un documentaire. Les héros ne sont pas des inventions, ils sont des témoins de la vie réelle". Dans Les managers aussi vivent des injustices, à paraître le 12 mars (Dunod), Thierry Nadisic et Thierry Picq, professeurs à EM Business Lyon, donnent la parole à 12 managers. Un déclassement qui ne dit pas son nom, des pratiques en décalage avec les valeurs affichées de l’entreprise, une ambiguïté relationnelle… Tous racontent une situation difficile qu’ils ont traversée dans leur vie professionnelle. Leur point commun ? Le sentiment d’injustice. "Dans les écrits concernant l’entreprise, l’attention est souvent portée sur les ouvriers ou les employés dont les conditions de travail sont difficiles […]. Nous avons voulu montrer que les injustices touchent aussi les managers", expliquent les deux auteurs. L’injustice, un sentiment humain inévitable mais qui peut avoir de lourdes conséquences pour l’entreprise si celle-ci manque de règles claires pour en contenir les effets.
Interrogé par L’Express, Thierry Nadisic pose le cadre : la justice organisationnelle "est l’un des champs de recherche les plus développés au monde, notamment en gestion des ressources humaines, en théorie des organisations et en psychologie du travail". Principal enseignement ? Si le choc ressenti par les managers face à une injustice est souvent subjectif, ses causes, elles, sont bien...
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13/03 - Espionnage : ce fonctionnaire de Bercy qui informait l’Algérie
Alors que les tensions entre l’Algérie et la France n’ont pas diminué depuis le début de l’année, une nouvelle affaire vient d’être révélée par plusieurs médias, dont Le Parisien et l’AFP. Un fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances a été récemment mis en examen à Paris, soupçonné d’avoir livré des informations sur des opposants au régime algérien vivant en France, grâce au concours présumé d’une assistante sociale de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), mise en examen le 7 février. Cet employé de Bercy a lui été mis en examen le 19 décembre et placé sous contrôle judiciaire, a appris mercredi 12 mars l’AFP de sources concordantes.Des soupçons depuis juin 2024
L’affaire remonte à juin 2024, quand la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été alertée d’une relation entre un employé de Bercy et un fonctionnaire algérien. En novembre, les investigations ont été confiées à deux juges d’instruction pour "intelligence avec une puissance étrangère, livraison à une puissance étrangère d’information sur intérêt fondamental à la nation, soustraction et divulgation de secret-défense nationale par son dépositaire, provocation à un crime de trahison ou espionnage non suivie d’effet, et violation du secret professionnel".
Le fonctionnaire est désormais poursuivi "pour intelligence avec une puissance étrangère", "livraison à une puissance étrangère d’information sur intérêt fondamental à la nation", "exercice d’activités pour s’informer sur les intérêts fondamentaux de la nation pour une puissance...
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13/03 - Présidence du PS : le chef des députés socialistes Boris Vallaud annonce sa candidature
Le chef des députés socialistes Boris Vallaud a annoncé jeudi 13 mars qu’il était candidat au poste de premier secrétaire du parti, pour "créer ce collectif qui nous manque", notamment dans la perspective de 2027.
"Je peux être ce lien entre des socialistes qui prétendent ne pas s’entendre mais dont je sais qu’ils peuvent travailler ensemble", a déclaré le député des Landes sur France 2, après avoir la veille publié une tribune qui posait les jalons de sa candidature. Il a dit vouloir être "le candidat du rassemblement", et que sa candidature, ne visait pas "à effacer des têtes sur la photo de famille, mais au contraire à les additionner".
🔴 @BorisVallaud déclare sa candidature au poste de Premier secrétaire du PS :
🗣️ "[Je veux] être le candidat du rassemblement. Ce n'est pas la candidature qui vise à effacer des têtes du portrait de famille, mais plutôt à les additionner." #Les4V pic.twitter.com/XTlygSNgMG— Telematin (@telematin) March 13, 2025
Ce n’est pas selon lui une candidature contre le premier secrétaire Olivier Faure, candidat à sa succession, mais "une candidature avec lui, avec beaucoup d’autres, parce que je ne veux pas que nous vivions les divisions du passé qui nous stérilisent", a-t-il ajouté, en référence au dernier congrès de Marseille, en 2023, qui avait divisé le parti en deux camps."Pas une candidature de plus"
"Je ne suis pas une candidature de plus", a-t-il martelé, mais "je peux être beaucoup de candidatures" pour "créer ce collectif qui nous manque mais qui est...
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13/03 - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky dénonce les "manipulations" de Vladimir Poutine
Le président russe Vladimir Poutine s'est dit, ce jeudi 13 mars, favorable à un cessez-le-feu en Ukraine à condition que certaines "questions importantes" soient réglées, le jour où l'émissaire de Donald Trump présente à Moscou une proposition de trêve de 30 jours.
De Washington, le locataire de la Maison-Blanche a jugé "très prometteuse" mais "pas complète" la déclaration de son homologue russe, ajoutant que ce serait "très décevant pour le monde" si, in fine, la Russie rejetait ce plan. Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, les Etats-Unis et les Européens, ont tous pressé Moscou de répondre à cette proposition formulée mardi après des pourparlers ukraino-américains en Arabie saoudite et visant à faire arrêter les combats.
Les infos à retenir :
⇒ Volodymyr Zelensky dénonce les "manipulations" de Vladimir Poutine
⇒ Cessez-le-feu en Ukraine : "Nous sommes pour, mais il y a des nuances", dit Vladimir Poutine
⇒ L’envoyé de Donald Trump, Steve Witkoff, est arrivé à Moscou
20h35Volodymyr Zelensky dénonce les "manipulations" de Vladimir Poutine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé ce jeudi les "propos manipulateurs" de son homologue russe Vladimir Poutine sur la proposition américaine de cessez-le-feu, l'accusant de vouloir "faire traîner les choses" afin de poursuivre la guerre.
"Nous avons tous entendu les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l'idée" de cette trêve, a déclaré Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux...
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13/03 - Comment la propagande du Kremlin a infiltré l’IA que vous utilisez tous les jours
Pendant plusieurs mois, les utilisateurs de ChatGPT, Gemini, Grok, et d’autres chatbots d’intelligence artificielle ont pu voir d’étranges réponses apparaître sur leurs écrans. S’ils posaient des questions spécifiques sur la guerre en Ukraine ou la Russie, les explications fournies par les chatbots s’appuyaient dans certains cas sur des fake news et d’immenses campagnes de désinformation menées par la Russie.
Newsguard, une entreprise spécialisée dans la recherche sur la désinformation, a ainsi dévoilé dans un rapport que "les dix principaux outils d’IA générative ont favorisé les objectifs de désinformation de Moscou", et ont partagé la propagande du régime. Lorsque les utilisateurs questionnaient la véracité de certaines fake news fabriquées par un réseau russe, les chatbots confirmaient ces faux récits dans 33,5 % des cas et ne donnaient pas de réponse concluante dans 18 % des situations. Ils ne révélaient le caractère mensonger des affirmations que dans 48 %.
Difficile d’évaluer combien de personnes ont été au contact de fausses informations par ce biais. Mais ce nombre pourrait être considérable : ChatGPT est utilisé par 400 millions d’utilisateurs chaque semaine, et Grok est accessible gratuitement à tous les usagers de X (ex-Twitter) dans le monde, soit 586 millions de personnes.Des réseaux extrêmement bien organisés
Autant de potentielles victimes de la propagande du Kremlin. "Il y a une tendance naturelle chez les utilisateurs à accorder de la confiance aux chatbots, ce qui peut les amener à croire le...
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13/03 - La réindustrialisation de la France a nettement ralenti en 2024
La dynamique de réindustrialisation de la France s’est nettement ralentie en 2024, selon le baromètre industriel de l’Etat, dévoilé jeudi 13 mars, et est même passée en terrain négatif pour la première fois depuis la création de cet indicateur, en 2022, en prenant en compte le seul solde net de nouvelles usines.
Ce baromètre, élaboré par les services du ministère de l’Economie, a recensé l’an dernier 114 ouvertures de nouvelles usines en France, alors que 119 usines ont fermé, soit un solde net de -5 usines. Si l’on y ajoute les variations significatives de sites industriels existants (152 "extensions significatives" et 58 "réductions significatives") le solde total atteint +89 sites, soit moitié moins (-53 %) qu’en 2023.
Cette publication s’inscrit dans une séquence industrielle pour le gouvernement : le Premier ministre François Bayrou se rend jeudi en fin de journée au chevet des industriels, au salon Global Industrie à Lyon, accompagné des ministres de l’Industrie Marc Ferracci et du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. Dans le contexte d’un réarmement des pays européens du fait d’un désengagement militaire des Etats-Unis d’Ukraine, François Bayrou y défendra la "souveraineté industrielle" du pays comme la souveraineté "européenne", avant de visiter vendredi un site TGV d’Alstom à La Rochelle, a indiqué son entourage à l’AFP.L’automobile en souffrance
Parmi les secteurs porteurs en 2024, on trouve l’industrie verte et notamment les secteurs de l’énergie et de l’économie circulaire, mais aussi la santé et...
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13/03 - Ukraine : l’Assemblée adopte une résolution de soutien appelant à saisir les avoirs russes gelés
Avec 288 voix pour et 54 contre, les députés français ont adopté dans la soirée du mercredi 12 mars une résolution - essentiellement symbolique - sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, après des débats houleux autour de plusieurs points de discorde. Le texte contient notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose le gouvernement. La construction d’une Europe de la défense, ou encore du soutien au processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, ont également divisé les députés lors des débats.
Le texte a été soutenu notamment par les députés macronistes, socialistes, écologistes, et des partis de droite Les Républicains et Horizons. La France insoumise (LFI) et des députés communistes ont voté contre. Le Rassemblement national (RN) s’est lui abstenu."Procéder sans délai à la saisie des avoirs russes"
L’examen de ce texte intervient en plein tumulte géopolitique, marqué par l’accélération des négociations de paix, avec l’accord de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.
La résolution a essentiellement une valeur symbolique, mais les députés espèrent qu’elle leur permette de peser sur la ligne du gouvernement. Le texte appelle l’UE, l’Otan et "les autres pays alliés" à "poursuivre et à accroître leur soutien politique, économique et militaire à l’Ukraine". Les députés ont en outre amendé le texte pour inviter l’UE "à bâtir une défense européenne indépendante".
Mais le sujet des avoirs russes s’est particulièrement imposé, alors que les appels...
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13/03 - Alain Aspect, Agnès Buzyn... Face aux attaques contre la science, l’appel au sursaut européen
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés avaient fait de la science l’un des piliers de la reconstruction et le ciment d’une paix durable. Ils étaient alors animés de la conviction profonde que le savoir et l’innovation protégeraient nos sociétés de la barbarie. En censurant la recherche, en amputant ses budgets, le président américain Donald Trump "bafoue le contrat social d’après-guerre", alertait récemment auprès de L’Express Holden Thorp, rédacteur en chef du prestigieux groupe Science.
Une inquiétude largement partagée par la centaine de médecins, de scientifiques - dont deux Prix Nobel, le Français Alain Aspect et le Britannique Venki Ramakrishnan - et de politiques rassemblés par notre journal ce lundi 10 mars pour la remise de ses prix des personnalités Sciences et Santé. A cette occasion, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a rappelé que, "dans un monde où la désinformation prolifère, où le doute prend parfois le pas sur la connaissance", il fallait "défendre sans relâche la place de la science dans le débat public". Car l’Europe et la France ne sont pas totalement immunisées contre de telles attaques, comme l’a souligné le Pr Alain Fischer, ancien président de l’Académie des sciences et chroniqueur à L’Express : "Certains politiques trouvent que les idées de M. Trump ne sont pas forcément stupides, il existe une menace de contagion."
Il en va déjà ainsi en Argentine, en Hongrie, au Brésil… Partout où les démocraties basculent, les budgets de la recherche plongent. Tout comme les grands...
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13/03 - Fusion nucléaire : qui trouvera en premier l’énergie de demain ?
Il y a cinq ans en Alsace, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement de tourner. On parlait alors de la fin d’une époque… Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine et la prise de conscience de l’urgence écologique rebattent les cartes. Entre la souveraineté énergétique, les ressources limitées et les enjeux d’influence, les défis autour du nucléaire sont de taille. Dans ce quatrième et dernier épisode, on s’intéresse à une innovation qui pourrait tout changer : la fusion nucléaire. Des explications de Sébastien Julian, chef du service climat de L’Express.Episode 4 : fusion nucléaire, la course au Graal
Charlotte Baris : Chers auditeurs, pour ce dernier épisode sur les défis du nucléaire, Sébastien Julian, le rédacteur en chef adjoint du service climat, m’a donné rendez-vous dans le Sud de la France. Pour le rejoindre, j’ai préparé le téléporteur de la Loupe, qui nous emmène où on veut en un instant. Je rentre "Bouches-du-Rhône" pour le département et pour la commune "Saint Paul-lez-Durance"… Ah bonjour Sébastien !
Sébastien Julian : Bonjour Charlotte !
Charlotte Baris : Alors j’ai atterri un peu au milieu de nulle part, avec des collines et de la végétation à perte de vue. Surtout, on est dans le Sud et il fait grand soleil. Puisque dans cet épisode il est question de l’énergie de demain, j’imagine Sébastien que tu vas me parler de panneaux solaires ?
Sébastien Julian : Et bien non, désolé Charlotte.
Charlotte Baris : Bon… alors je ne vois pas non plus d’éoliennes, peut-être que tu...
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13/03 - A Koursk, la fin de l’aventure ukrainienne en Russie plus proche que jamais
Après un peu plus de sept mois de combat pied à pied sur le territoire russe, la bataille de Koursk, lancée l’été dernier à la suite d’une offensive surprise de l’Ukraine, s’approche de son épilogue. Ce mercredi 12 mars, Vladimir Poutine a rendu visite à ses troupes dans la région et Moscou annoncé avoir repris cinq localités, s’ajoutant aux douze autres revendiquées la veille, dans cette zone frontalière où ses forces ont intensifié leurs assauts ces dernières semaines. Dans le même temps, le chef d’état-major ukrainien, Oleksandre Syrsky, qui s’était pourtant voulu rassurant deux jours plus tôt, a suggéré que ses troupes se repliaient. La progression russe ne pousse guère à l’optimisme : à ce jour, les forces ukrainiennes ne détiendraient plus qu’un quart des territoires dont elles avaient pris le contrôle l’été dernier.
Au lendemain de discussions préliminaires pour des pourparlers, qui se sont tenues à Jeddah, en Arabie saoudite, entre Kiev et Washington, ce regain de la contre-offensive russe tombe au plus mal pour l’Ukraine. Et pour cause : il pourrait lui faire perdre l’un de ses principaux leviers de négociation. Lors d’un entretien avec le ministre britannique des Affaires étrangères début février, Volodymyr Zelensky avait affirmé que l’opération à Koursk jouerait un rôle "très important" dans tout accord diplomatique avec la Russie. Son ambition ? Parvenir à échanger les territoires russes capturés contre certaines parties des régions occupées par Moscou - dont les forces contrôlent environ 20 % de...
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12/03 - Iran : la réponse de l’ayatollah Khamenei à la lettre de Donald Trump
L’Iran répond à la missive de Donald Trump. L’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, s’est exprimé ce mercredi 12 mars au sujet de la volonté du président américain d’organiser de nouveaux pourparlers sur le nucléaire dans le pays. Le républicain avait ainsi exprimé cette demande dans une lettre transmise au pouvoir iranien, tout en menaçant Téhéran de possibles actions militaires en cas de refus de ces négociations.
Une démarche jugée "imprudente" par le leader iranien, interrogé sur le sujet lors d’une rencontre avec des étudiants. "Les Etats-Unis brandissent la menace militaire. […] L’Iran est capable de riposter et infligera sans aucun doute un coup en retour", a-t-il assuré. Selon lui, l’invitation américaine à des pourparlers par le biais de ce courrier visait à "tromper l’opinion publique mondiale" en prétendant montrer que les Etats-Unis "veulent négocier […] mais que l’Iran n’est pas disposé à le faire".Retour d’une stratégie de "pression maximale" sur l’Iran
Le guide suprême iranien a évoqué qu’un précédent accord sur le nucléaire iranien, le JCPoA, avait été trouvé entre l’Iran et la communauté internationale, en 2015, avant qu’il ne soit remis en cause par Donald Trump lui-même lors de son premier mandat à la Maison-Blanche. Le milliardaire avait alors fait quitter les Etats-Unis de ce traité, puis avait rétabli les sanctions économiques contre le pays. "Nous avons négocié pendant plusieurs années, et cette même personne a jeté l’accord finalisé, achevé et signé, et l’a déchiré", a fustigé l’ayatollah...
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12/03 - Whisky, jeans... Ces produits américains dans le viseur de l’Europe
Répondre vite, mais de manière "forte et proportionnée" à l’attaque commerciale de Donald Trump. Ce mercredi 12 mars, à minuit passé d’une minute, les droits de douane voulus par le président américain sur l’acier et l’aluminium pour les produits venus de l’Union européenne sont officiellement entrés en vigueur. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait préparé sa réplique. À peine quelques heures après l’application de l’offensive initiée par les Etats-Unis, Bruxelles a annoncé une riposte à hauteur de 26 milliards d’euros sur les produits américains.
Bruxelles a qualifié d’"injustifié" la salve de droits de douane mis en place sur volonté du milliardaire américain. "Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs", a pointé Ursula von der Leyen, tout en expliquant "profondément regretter" cette situation. Le total des représailles prévues par Bruxelles correspond peu ou prou à celui du montant des taxes douanières à présent imposées par les Etats-Unis aux 27. Même si la dirigeante assure que les Européens "restent prêts à la négociation" avec l’administration Trump, la Commission européenne a décidé de faire preuve de fermeté pour mettre Washington sous pression.Harley-Davidson, jeans et beurre de cacahuète
Dans le détail, quels produits américains pourraient être concernés par ce programme de rétorsion ? Pour le comprendre, il faut s’intéresser aux deux phases du plan de contre-mesures développé par Ursula von der Leyen ce mercredi. L’Allemande a...
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12/03 - Peur d’être "trompés" : en Russie, les pro-Kremlin vent debout contre un cessez-le-feu en Ukraine
"Une arnaque". Voilà comment est considérée, depuis moins de vingt-quatre heures sur l’Internet russe, la proposition de cessez-le-feu en Ukraine présentée par les Etats-Unis. Si les réactions déferlent sur les réseaux sociaux en Russie, elles contrastent avec le silence et la prudence des diplomates de ce pays, qui n’ont pas encore commenté l’idée d’une trêve sur le front ukrainien.
Accepté par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après plusieurs heures de pourparlers en Arabie saoudite dans la nuit du 11 au 12 mars, l’accord de trêve de trente jours n’attend que le feu vert de Moscou. Le président Donald Trump a déclaré ce mercredi que des représentants américains rencontreraient leurs homologues russes "demain", tandis que lui-même prévoit de s’entretenir personnellement avec le chef d’Etat russe Vladimir Poutine "cette semaine". "Nous n’excluons pas des contacts avec des représentants des Etats-Unis dans les prochains jours", a seulement répondu la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova.
D’après les premières réactions, un accord de cessez-le-feu semble loin d’être satisfaisant pour la classe dirigeante et nombre de nationalistes russes, qui reprochent le rétablissement du soutien de Washington à Kiev. L’un des rares hommes politiques russes à s’être exprimé, le député à la Douma (chambre basse du Parlement russe) Viktor Sobolev, parle d’une proposition "inacceptable et qui ne joue qu’en faveur de l’Ukraine". Le sénateur Konstantin Kossatchev, vice-président du conseil de...
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12/03 - La Nasa et l’Education, dernières victimes des coupes budgétaires de Donald Trump
La nouvelle est tombée mardi 11 mars. "Afin d’optimiser ses effectifs, et conformément à un décret, la Nasa commence le processus progressif (dit RIF) de réduction de ses effectifs", a déclaré la porte-parole de l’agence spatiale, Cheryl Warner. Et qui dit réduction d’effectifs, dit vague de licenciements. Au total, 23 employés de la Nasa ont été priés de quitter leur fonction.
L’organisme n’est pas la seule victime de l’obsession de Donald Trump pour les coupes budgétaires fédérales. Le ministère américain de l’Education a également communiqué mardi une nouvelle similaire, mais à une toute autre échelle : près de la moitié de son personnel va être licenciée. Une première étape vers le démantèlement complet de l’institution, honnie par le président américain et les républicains.La scientifique en chef de la Nasa laissée à quai
"Un petit nombre de personnes ont été informées le 10 mars qu’elles étaient visées par cette procédure. Ces employés peuvent choisir de participer à un plan de retraite anticipée, s’ils y sont éligibles, ou suivre la procédure du RIF". Voici comment l’agence spatiale américaine a annoncé le licenciement de 23 de ses employés. Parmi eux : Katherine Calvin, scientifique en chef de la Nasa et climatologue de renom. Nommée à ce poste par Joe Biden en 2022, la chercheuse a contribué à de nombreux rapports clés des Nations unies sur le climat. Fin février, Katherine Calvin avait déjà été empêchée d’assister à une réunion des experts climatiques de l'ONU qui se tenait en Chine. Un geste symbolique, prémonitoire...
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12/03 - Donald Trump est-il Hitler et Vladimir Poutine, Staline ? Par Thierry Wolton
Les parallèles historiques sont des exercices intellectuels souvent séduisants dans le sens où, qu’ils soient rassurants ou inquiétants, ils lèvent en partie le voile sur le futur, dont l'inconnu est particulièrement angoissant. Sembler être en terrain connu est sécurisant, nous avons alors tendance à tordre le bâton des faits sur le calque du passé. Karl Marx disait que l'Histoire se répète toujours deux fois, d’abord comme une tragédie, puis comme une farce. Si c’est le cas, les questions qui se posent face aux retournements auxquels nous assistons sur la scène internationale entre Donald Trump et Vladimir Poutine, avec l’Ukraine et l’Europe au centre du jeu, sont de deux ordres : assiste-t-on à un renversement d’alliance de la même nature que l’a été le pacte germano-soviétique de 1939, prélude à la Seconde Guerre mondiale, et si oui s’agit-il ou non d’une farce ? Ou, autre possibilité, sommes-nous témoins d’une nouvelle époque qui s’ouvre ?
Voyons d’abord les protagonistes : Trump est-il Hitler et Poutine serait-il Staline ? En ce qui concerne le président américain, ce parallèle frise le point Godwin, soit l’argument qui consiste à disqualifier définitivement une personne, ou sa pensée, en la comparant au Führer ou au nazisme. Il y a bien eu quelques saluts hitlériens autour de lui (Elon Musk, Steve Bannon), et l’intéressé lui-même use d’autoritarisme en matière de droits de douane, de coupes budgétaires, de dégraissage administratif, de code moral ou de censure des nouvelles idéologies qui ont fleuri aux...
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12/03 - Pourquoi la Syrie doit s’inspirer de la Suisse pour ne pas imploser, par Omar Youssef Souleimane
L’accord conclu le 10 mars entre l’autorité actuelle en Syrie et les Forces démocratiques syriennes (FDS), branche armée des Kurdes, ouvre la voie à une question majeure sur l’avenir du pays : l’intégration des Kurdes dans le nouvel Etat marquera-t-elle le début d’une ère de paix, ou faut-il s’attendre à de nouveaux conflits ? D’autant plus que l’armée syrienne comprend des unités djihadistes qui conservent leur autonomie et qui ne pourront jamais accepter les Kurdes, leurs ennemis traditionnels.
Au début de la révolution contre le régime de Bachar el-Assad en 2011, les Kurdes, longtemps marginalisés par le pouvoir central, ont progressivement pris le contrôle de leurs régions, situées au nord-est du pays. Ils ont alors proclamé une administration autonome fondée sur un système de gouvernance décentralisé et pluraliste. Avec la montée en puissance de Daech, ils sont devenus des acteurs incontournables de la lutte contre le djihadisme. Les FDS ont bénéficié d’un soutien militaire de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. La bataille de Kobané (2014-2015) a marqué un tournant, suivie par la libération de Raqqa en 2017, ancienne "capitale" de Daech en Syrie.
Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, les Etats-Unis ont manifesté leur volonté de quitter le territoire syrien. Une fois ce retrait réalisé, les Kurdes se retrouveront assiégés entre le pouvoir en place à Damas et la Turquie. Cette dernière considère les FDS comme une organisation terroriste. Des négociations ont eu lieu depuis janvier...
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12/03 - Henna Virkkunen, commissaire européenne : "Il n’y a aucune pause dans nos enquêtes contre le réseau X"
Mettre au pas les géants de la tech, lutter contre les ingérences étrangères et les cyberattaques, contrer la manipulation de l’information, accompagner le développement d’un écosystème européen d’intelligence artificielle face aux rouleaux compresseurs américains et chinois… Les dossiers dont la nouvelle vice-présidente de la Commission européenne, Henna Virkkunen, a hérité sont brûlants. Cette Finlandaise qui a repris une partie du portefeuille de l’ancien commissaire français Thierry Breton n’est pas une novice à Bruxelles. Ex-députée européenne du PPE - la droite européenne -, elle navigue depuis dix ans dans les travées du Parlement européen, a pris part à la commission d’enquête sur les logiciels espions comme Pegasus et contribué aux nombreux débats sur la place de l’intelligence artificielle gravée dans l’IA Act. Elle accorde à L’Express sa première interview en France.
Votre portefeuille englobe la "souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie". Diriez-vous que la démocratie est menacée par les réseaux sociaux ?
Henna Virkkunen Les réseaux sociaux offrent le potentiel d’améliorer le débat et la participation dans nos démocraties. Cependant, comme nous l’avons vu récemment en Roumanie ou en Allemagne, il y a aussi des risques. N’oublions pas que ce que vous voyez sur votre écran est le résultat d’un algorithme. De fait, celui qui est responsable de l’algorithme a beaucoup d’influence sur l’opinion publique. Son fonctionnement doit donc être transparent. Des élections libres et équitables sont l’essence...
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12/03 - Affaire Bétharram : François Bayrou auditionné par la commission d’enquête parlementaire ?
La commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, créée dans le sillage de l’affaire Bétharram, a indiqué ce mercredi 12 mars vouloir "auditionner" le Premier ministre François Bayrou.
"Bien sûr que Monsieur Bayrou sera auditionné par la commission", a déclaré Fatiha Keloua Hachi (PS), la présidente de la commission, lors d’une conférence de presse avec les deux corapporteurs, Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance). Paul Vannier a estimé que François Bayrou "comme ministre de l’Education […] mais aussi comme président du Conseil départemental, pourra (it) probablement éclairer nos travaux".
L’actuelle ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, sera elle aussi "auditionnée par notre commission", a ajouté le député Insoumis. Il a également indiqué que lors de la première journée d’auditions, prévue le 20 mars, serait notamment entendu Alain Esquerre, le porte-parole du collectif des victimes de violences au sein de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram, au cœur d’un scandale de violences et viols s’étalant sur plusieurs décennies. Le parquet de Pau enquête sur plus d’une centaine de plaintes.
François Bayrou est mis en cause depuis début février par plusieurs témoignages affirmant qu’il était au courant, ce qu’il dément, de premières accusations entourant l’établissement, où certains de ses enfants ont été scolarisés.
Interrogée sur la possibilité pour le chef du gouvernement de ne pas se rendre à la convocation de la commission, Fatiha Keloua Hachi a répondu que "le...
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12/03 - Nouveau Nutri-Score : pourquoi le gouvernement Bayrou est divisé sur son application
Des ministres en désaccord sur la question du Nutri-Score. Une nouvelle mouture de cet étiquetage nutritionnel, instauré en France 2017, a été proposée au gouvernement. Plusieurs ministères doivent donner leur accord pour valider cette version inédite du dispositif, enrichi de critères de notation plus détaillés. Mais, problème : l’ensemble des responsables en poste dans l’équipe du Premier ministre François Bayrou ne partagent pas la même vision du Nutri-Score.
Comme annoncé par RMC ce mercredi 12 mars, puis confirmé par l’AFP, Catherine Vautrin, à la tête du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille, ainsi que Yannick Neuder, plus spécifiquement chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, ont tous deux signé l’arrêté permettant l’introduction de la nouvelle formule du Nutri-Score sur les emballages des produits français. "Les deux ministres s’engagent très clairement en faveur d’une application très rapide de l’arrêté", a affirmé le cabinet de l’ex-présidente de la métropole du Grand Reims à l’agence de presse.Annie Genevard réticente à l’application du Nutri-Score
En revanche, deux autres ministres doivent également signer ce texte pour permettre l’application du Nutri-Score. Eric Lombard, ministre de l’Economie, n’a ainsi pas encore fait de commentaire sur le sujet. Mais sa collègue Annie Genevard, chargée de l’Agriculture, a déjà fait part de son opposition. Son argument principal ? Le système desservirait certains producteurs locaux français. "Le problème, pour le roquefort […] comme pour le comté chez...
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12/03 - Accord entre l’Ukraine et les États-Unis sur un cessez-le-feu : "Vladimir Poutine jouera-t-il le jeu ?"
"Un revirement vertigineux", selon le quotidien britannique The Guardian, qui doit maintenant être "confronté à la réalité", note la chaîne américaine CNN. L’Ukraine a confirmé, mardi 11 mars en Arabie saoudite, son soutien à un plan de cessez-le-feu de trente jours lors d’une réunion diplomatique ukraino-américaine, après laquelle le président Volodymyr Zelensky a appelé les Etats-Unis à "convaincre la Russie" d’accepter cette trêve. Washington a dans la foulée annoncé lever les restrictions concernant l’aide militaire et le partage de renseignements à l’Ukraine, seulement deux semaines après la visite désastreuse du président ukrainien à la Maison-Blanche.
"Il s’agit d’une évolution positive qui peut constituer un pas vers une paix globale, juste et durable", ont réagi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, le président du Conseil européen, dans un post sur le réseau social X.Que fera la Russie ?
Ce changement inattendu "laisse tous les regards tournés vers la Russie", commente The Guardian. "Mais le chef du Kremlin Poutine jouera-t-il le jeu ?", s’interroge le quotidien allemand Tagesspiegel, qui rappelle que jusqu’à présent, le président russe a refusé de telles considérations de trêve.
Si "la balle est dans le camp russe", comme l’a estimé le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio devant la presse mardi soir à l’issue de la rencontre, le Kremlin, lui, a indiqué ce mercredi matin attendre "une information complète" de la part des Etats-Unis, ajoutant qu’un "appel...
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12/03 - Aides aux entreprises : un cercle terriblement vicieux, par Nicolas Bouzou
Les pouvoirs publics cherchent depuis l’été de l’argent dans tous les coins pour diminuer le niveau délirant de notre déficit. Cette quête est devenue encore plus effrénée ces dernières semaines puisque les parlementaires ont feint de découvrir que les Etats-Unis ne nous protégeaient plus et que nous devions trouver des dizaines de milliards d’euros supplémentaires pour disposer d’un budget de défense digne des menaces qui pèsent sur notre pays. Passons sur le fait que tout ceci était écrit depuis des années. Apparemment, en politique, il faut être au bord du gouffre pour y voir à peu près clair. Le contexte actuel, hélas, implique d’agir avec une précipitation qui est rarement bonne conseillère.Des montants à relativiser
Comme à chaque fois que nos responsables politiques se piquent de renflouer les caisses de l’Etat, la tentation fiscale entre par la grande porte. Or, nos prélèvements obligatoires sont quasiment les plus élevés au monde ; quoi qu’en disent certains, les milliardaires français ne disposent pas d’un trésor fiscal caché qui pourrait résoudre tous nos problèmes ; enfin, le budget 2025 alourdit encore la charge des impôts, sur les entreprises en particulier, faute d’avoir réduit la dépense publique, alors qu’elle est pourtant, au niveau international, l’une des plus conséquentes rapportée au PIB.
Devant de telles impasses, certains élus et fonctionnaires de Bercy pensent avoir trouvé un expédient : sabrer dans les aides aux entreprises. Il est vrai que les montants évoqués peuvent donner le vertige. En...
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12/03 - Boualem Sansal : comment son avocat compte forcer Alger à libérer l’écrivain
Le combat pour la libération de Boualem Sansal continue. L’avocat français de l’écrivain franco-algérien, détenu en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a annoncé mardi 11 mars lors d’une conférence de presse à Paris qu’il comptait saisir l'ONU pour dénoncer une "détention arbitraire".
"Puisque la détention est arbitraire, nous allons saisir les organes de l'ONU, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, chargés d’apprécier le caractère arbitraire d’une détention", a affirmé François Zimeray. "J’ai fait preuve d’une grande pondération et modération pour que cela ne se retourne pas contre Boualem Sansal, et j’ai eu tort de jouer l’apaisement, car force est de constater que près de quatre mois après son arrestation, je n’ai toujours pas obtenu de réponse à mes deux demandes de visas", a-t-il poursuivi."La défense de Boualem Sansal est impossible"
Pour y parvenir, le plan de l’avocat est bien ficelé. "Nous allons saisir de ces plaintes contre l’Algérie les Nations Unies, et nous envisageons de le faire pour toutes les grandes instances multilatérales desquelles l’Algérie fait partie", a poursuivi l’avocat, citant "l’Union africaine" et "la Commission africaine des droits de l’homme", ainsi que "la procédure article 104 de l’Unesco également, partout où cela sera possible".
"Ce sont des institutions très techniques et, parce qu’elles sont très techniques, leurs décisions sont respectées", a estimé le conseil. "Elles n’ont pas de force impérative", a-t-il remarqué, mais "elles ont une force morale...
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12/03 - Immigration : la durée maximale de rétention administrative bientôt allongée à 18 mois ?
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a souhaité mercredi 12 mars prolonger jusqu’à 18 mois, contre trois mois actuellement, la durée maximale dans les centres de rétention administrative des migrants en situation irrégulière. Fixée à 10 jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de "manière exceptionnelle" à 90 jours avec la loi Collomb de 2018, et à 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste.
"Aujourd’hui, la durée de rétention maximale en France, elle est de trois mois. En Allemagne, elle est pratiquement d’un an et demi", a souligné Bruno Retailleau sur RTL. "Au Sénat, un texte va être discuté […] Nous avions prévu au départ d’aligner le régime de tous les individus les plus dangereux sur le régime terroriste qui prévoit 210 jours. Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum", a-t-il ajouté. "C’est-à-dire 18 mois".
#Terrorisme : "Quand le droit ne protège pas les Français, on change le droit"@BrunoRetailleau, ministre de l'Intérieur, invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/XMuuD57lMu— RTL France (@RTLFrance) March 12, 2025"Trous dans la raquette"
"Si demain il y a un nouveau Mulhouse et qu’on constate qu’il y a un Algérien avec un profil très très dangereux qui commet un acte terroriste, qu’est-ce que diront les Français ?", a-t-il ajouté, en référence à l’attaque au couteau perpétrée le 22 février par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
"On est...
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12/03 - Ecole : les pistes pour mieux former nos enseignants, par Franck Ramus
Nous avons tous été élèves, et par conséquent nous avons tous fait l’expérience des qualités très variables des enseignants que nous avons eus. Si vous vous replongez dans vos souvenirs et que vous pensez aux enseignants dont vous avez le plus et le moins appris : quelles étaient les qualités qui les différenciaient ?
Vous pensez sans doute au fait de savoir rendre la matière intéressante, de donner envie de l’étudier, de savoir expliquer clairement des concepts difficiles, de comprendre les difficultés des élèves et d’adapter son enseignement, de donner à chaque élève confiance dans le fait qu’il peut progresser et que l’école est là pour l’aider. Vous pensez sans doute aussi au fait de faire respecter son autorité au sein de la classe, de savoir gérer les débordements des élèves, tout en restant calme, bienveillant et juste, plutôt qu’en étant autoritaire, en criant sur eux ou en les humiliant. Vous n’avez sans doute pas pensé au fait de maîtriser suffisamment les matières scolaires. De fait, il est plutôt rare en France de rencontrer des enseignants dont la capacité à enseigner est limitée principalement par leur faible compétence dans la discipline.Les enseignants sont les premiers à s’en plaindre
Ce contraste entre les compétences disciplinaires et non disciplinaires est à l’image de la manière dont la France sélectionne et forme ses enseignants. Les concours que sont l’agrégation, le CAPES, et dans une moindre mesure le concours de recrutement des professeurs des écoles, sont encore très focalisés sur la...
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12/03 - Guerre en Ukraine : l’émissaire américain Steve Witkoff se rendra à Moscou cette semaine
Le président Volodymyr Zelensky a pressé, ce mercredi 12 mars, la Russie de répondre à la proposition de cessez-le-feu de 30 jours formulée la veille à l’issue de discussions en Arabie saoudite avec les Américains, après plus de trois ans de guerre en Ukraine.
Donald Trump a affirmé pour sa part qu'il "espérait" que Vladimir Poutine acceptera la proposition, tout en restant évasif sur la pression qu'il pourrait exercer sur son homologue russe. La Russie, qui a entamé ces dernières semaines la relance de ses relations avec les Etats-Unis, a affirmé de son côté qu’elle attendait d’être officiellement informée par Washington de cette proposition de trêve, tandis que son armée a l’avantage sur le front depuis plus d’un an.
Les infos à retenir :
⇒ Donald Trump "espère" que Vladimir Poutine acceptera un cessez-le-feu en Ukraine
⇒ L’Ukraine ne fait pas "confiance" à la Russie concernant une trêve, dit Volodymyr Zelensky
⇒ Vladimir Poutine ordonne à son armée de "libérer complètement" la région russe de Koursk
20h50L'armée ukrainienne dit se replier dans la région russe de Koursk
Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a suggéré ce mercredi que ses troupes se repliaient dans la région russe de Koursk, où les forces de Moscou ont revendiqué de rapides gains territoriaux ces derniers jours. "Dans la situation la plus difficile, ma priorité a été et reste de sauver la vie des soldats ukrainiens. A cette fin, les unités des forces de défense, si nécessaire, manoeuvrent vers des positions plus...
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12/03 - Mortalité infantile : "La France est lancée dans une trajectoire négative rare en Europe"
La France est devenue l’une des mauvaises élèves de l’Union européenne. Pas question ici de déficit ou de poids de la dette, mais de… mortalité infantile. Depuis 2015, Paris affiche un taux supérieur à la moyenne de l’UE. D’après un rapport de l’Institut national d’études démographiques, la France a désormais glissé au 23e rang sur 27. Sur un millier de bébés nés en France, 4,1 en moyenne sont morts avant leur premier anniversaire - souvent quelques jours après leur naissance. Partant de ce chiffre - dont ils ont fait le titre d’un livre publié ces jours-ci, 4,1 – Le scandale des accouchements en France - les journalistes Anthony Cortes et Sébastien Leurquin ont enquêté sur les raisons de cette dégradation. Si les autorités médicales pointent la hausse de la pauvreté et de l’âge des mères, les deux auteurs insistent sur plusieurs hypothèses - éloignement des maternités, manque de médecins, politique du chiffre - pour expliquer cette régression qui nous fait revenir aux taux de mortalité infantile du début des années 2 000. Entretien.
L’Express : Dans les années 1970, le démographe Emmanuel Todd prophétisait la fin de l’URSS en raison de la hausse de la mortalité infantile. La dégradation française laisse-t-elle présager un avenir aussi sombre ?
Anthony Cortes : Loin de nous l’idée de nous poser en prophètes, d’autant qu’Emmanuel Todd est en partie revenu sur cette thèse, pour ajouter d’autres facteurs à cet effondrement. Maintenant, le taux de mortalité infantile dit beaucoup de choses sur l’état de santé d’une société,...
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12/03 - Droits de douane : la riposte de l’Union européenne face à Donald Trump
La Commission européenne a annoncé tôt ce mercredi 12 mars qu’elle appliquerait des droits de douane "forts mais proportionnés" sur une série de produits américains à partir du 1er avril, en réponse aux taxes américaines de 25 % sur l’acier et l’aluminium, entrées en vigueur ce même jour.
L’UE "regrette profondément" les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. "Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs", a-t-elle ajouté. "Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis".
La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d'euros. Elle a annoncé que la réplique de l'UE toucherait le même montant de marchandises américaines.
Les droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison-Blanche sont devenus effectifs ce mercredi à 00h01 (05h01 heure française), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Une réplique en deux temps
Le Canada, la Chine, l'Union européenne, le Japon ou encore l'Australie sont concernés, alors que le but affiché de Donald Trump est de protéger l'industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d'année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant...
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12/03 - Droits de douane sur l’aluminium et l’acier : le rétropédalage express de Donald Trump
Les droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs ce mercredi 12 mars à 00h01 (05h01 heure française), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.
Le président a une nouvelle fois déconcerté les marchés mardi à coups d’annonces contradictoires sur le Canada, sa cible commerciale et diplomatique privilégiée. Il a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50 %, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.
Une volte-face due au retrait par l’Ontario de sa surtaxe sur les exportations d’électricité vers trois Etats américains. Doug Ford, qui dirige l’Ontario, la province canadienne la plus peuplée, et le ministre américain du Commerce Howard Lutnick devraient se rencontrer jeudi à Washington. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est par ailleurs parti pour le Canada ce mercredi : il sera le premier haut-responsable de l’administration Trump à fouler le sol canadien depuis que le président américain a déclaré une guerre commerciale avec Ottawa.
Donald Trump avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais la nouvelle taxe qui entre en vigueur ce 12 mars se veut "sans exception et sans exemption", a-t-il assuré lors de son annonce, début février.Protéger l’industrie américaine
Outre le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont...
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12/03 - Avoirs russes, adhésion à l’UE… Ce que contient la résolution sur l’Ukraine débattue à l’Assemblée
Il s’agissait d’un texte déposé pour les trois ans de la guerre en Ukraine, mais qui a pris un tout autre sens au vu du contexte géopolitique actuel. L’Assemblée nationale examine ce mercredi 12 mars une proposition de résolution "appelant au renforcement du soutien à l’Ukraine". A l’heure où les Etats-Unis se désengagent de l’Ukraine et où Donald Trump ne manque pas de souligner sa proximité avec Vladimir Poutine, ce texte doit permettre de réaffirmer la position des députés français à l’heure où l’Europe cherche à peser sur le cours de l’histoire.
Concrètement, 31 recommandations figurent dans le texte de la résolution qui sera débattu ce mercredi à l’Assemblée. Parmi celles-ci, on retrouve des attendus, comme la condamnation de "la guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée" de la Russie contre l’Ukraine, des "crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis février 2022 par les forces russes" ou des "déportations et transferts illégaux d’enfants ukrainiens vers la Russie".
En dehors des frontières de l’Ukraine, la proposition de résolution condamne également "les attaques hybrides menées par la Russie contre les Etats membres de l’Union européenne sous la forme de cyberattaques, de corruption et de campagnes de désinformation ou de propagande" ou encore "les ingérences russes dans les processus démocratiques de l’Union européenne et dans ceux de son voisinage, notamment dans les scrutins moldave, géorgien et roumain".Les avoirs russes gelés au cœur des débats
Mais d’autres thématiques...
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12/03 - Nucléaire : la relance française ne tient pas toutes ses promesses
Il y a cinq ans en Alsace, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement de tourner. On parlait alors de la fin d’une époque… Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine et la prise de conscience de l’urgence écologique rebattent les cartes. Entre la souveraineté énergétique, les ressources limitées et les enjeux d’influence, les défis autour du nucléaire sont de taille. Dans ce troisième épisode, on se demande si la relance annoncée par Emmanuel Macron ira jusqu’au bout. Des explications de Sébastien Julian, du service Climat de L’Express.Episode 3 : une relance sans étincelle
Casquette orange sur la tête et lunettes de sécurité sur le nez, en ce début d’année 2025, Emmanuel Macron visite une usine dans le Nord de la France, plus précisément à Maubeuge. Le président de la République vient faire un bilan de deux pactes signés en 2018 et 2021 pour réindustrialiser le territoire. Et le lieu n’a pas été choisi au hasard. Le chef de l’Etat est dans une usine Framatome, spécialisée dans l’entretien du matériel nucléaire. Après une déambulation, il s’adresse aux employés du groupe.
La renaissance du nucléaire français : voilà ce qu’Emmanuel Macron est venu vanter. Il fait alors référence au plan de relance annoncé en février 2022 à Belfort, alors que l’avenir de l’atome en France semblait incertain.
Voilà maintenant trois ans que la filière se réorganise, elle embauche, elle construit. Mais dans le même temps, les difficultés s’accumulent : trop chère, trop lente, pas assez planifiée… La relance du...
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12/03 - Réarmement de la France : les points de PIB ne font pas tout, par Jean-Marc Daniel
Réfléchir à la défense d’un pays suppose d’avoir une vision précise de son contenu, à la fois dans le temps et dans l’espace. Au fil des décennies, l’approche doctrinale de la France a clairement évolué, avec la fin de la guerre froide, de la conscription et les interrogations sur les interventions extérieures, notamment en Afrique. Quant à la comparaison dans l’espace, elle conduit à faire la différence entre l’effort national de défense mesuré par l’Otan et le budget voté par le Parlement. Depuis le sommet de l’Alliance atlantique de Vilnius, en 2023, la France consacre au moins 2 % de son PIB à sa défense. L’an dernier, le montant s’élevait à près de 60 milliards d’euros. Cependant, le budget des armées stricto sensu, c’est-à-dire hors les retraites des anciens militaires, n’a représenté, en fait, que 48,2 milliards, soit 1,6 % du PIB.
A entendre les discours du moment, ce budget serait le dernier de la séquence ouverte par la chute du mur de Berlin, qui restera comme celle des "dividendes de la paix". Comparons-le à celui de 1988, qui fut la dernière année de la période précédente, celle de la guerre froide. Le montant du budget hors pensions de 1988, en euros d’aujourd’hui, était de 50 milliards, soit peu ou prou le même que celui de 2024. Mais rapporté au PIB, il en absorbait 3,6 %, au lieu des 1,6 % de l’an dernier."La première des puissances moyennes"
Quand on prend du recul, on note que, sur le long terme, la France a plutôt cherché à maintenir une dépense militaire élevée. Cette constance a correspondu à sa...
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11/03 - Guerre en Ukraine : ce que contient la proposition de cessez-le-feu validée par Kiev
Le courant est peut-être en passe de recirculer entre les Etats-Unis et l’Ukraine. Kiev a annoncé soutenir une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, Washington acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire et l’échange de renseignements, indique une déclaration commune ce mardi 11 mars au soir, après des pourparlers en Arabie saoudite entre les deux pays. A l’issue des discussions à Jeddah, ville au bord de la mer Rouge, les deux parties sont également convenues de conclure "dès que possible" un accord sur les minerais ukrainiens, selon le communiqué.
"L’Ukraine s’est déclarée prête à accepter la proposition américaine d’instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours, qui peut être prolongé par accord mutuel des parties et qui est soumis à l’acceptation et à la mise en œuvre simultanée par la Fédération de Russie", détaille la déclaration conjointe.
Cette rencontre, menée en l’absence de la Russie, s’est tenue quelques heures après la plus importante attaque de drone menée par Kiev contre Moscou depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. "Les Etats-Unis feront savoir à la Russie que la réciprocité russe est la clé de la paix", ajoute le communiqué, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio affirmant de son côté que la balle était désormais dans le camp de la Russie pour qu’elle accepte cette trêve des combats. Interrogé plus tôt sur les négociations en Arabie saoudite, le Kremlin avait estimé que c’était à l’Ukraine de montrer...
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11/03 - Etudiant pro-palestinien arrêté aux Etats-Unis : pourquoi l’affaire Mahmoud Khalil provoque la polémique
"La honte". C’est en criant en chœur ces mots à Manhattan lundi après-midi, que plus d’un millier de manifestants ont dénoncé l’arrestation soudaine aux Etats-Unis de Mahmoud Khalil, figure des manifestations pro-palestiniennes de l’université Columbia. Arrêté par la police fédérale de l’immigration (ICE), le militant est actuellement détenu en Louisiane jusqu’à mercredi 12 mars, date à laquelle une audience est prévue. Si un juge new-yorkais bloque temporairement l’expulsion du ressortissant syrien des Etats-Unis, l’affaire met en lumière la politique trumpiste qui touche actuellement les universités américaines.Un étudiant soupçonné d'"activités anti-américaines"
Tout a commencé le 8 mars dernier lorsque Mahmoud Khalil, porte-parole du mouvement étudiant pro-palestinien, a été interpellé à son domicile situé sur le campus de Columbia par l’ICE. D’après la base de données en ligne de détenus de la police fédérale de l’immigration, le diplômé de Columbia a d’abord été placé dans un établissement du New Jersey, avant d’être mis en détention en Louisiane. Selon l’avocate de Mahmoud Khalil, Amy Greer, les agents de l’ICE ont d’abord évoqué une révocation de son visa étudiant, avant de découvrir qu’il détenait depuis 2024 une carte verte lui garantissant un droit de résidence et de travail aux Etats-Unis. Statut que la police fédérale a alors menacé de lui retirer. Or, une carte verte ne peut être révoquée que par un juge de l’immigration.
Si l’ICE a ciblé le ressortissant syrien, c’est que l’administration Trump l’accuse, sans...
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11/03 - De Mao à Xi Jinping, comment la Chine a battu la France en Afrique
Une grande désillusion, ou un désintérêt assumé ? Chacun a son avis, pour expliquer la lente dégringolade de l’influence française en Afrique. Les relations glaciales avec l’Algérie, les bases militaires évacuées au Niger, au Mali ou au Burkina Faso, les grandes banques françaises qui quittent un à un les pays du continent… tous les signaux semblent au rouge. La Russie est souvent pointée du doigt pour son influence grandissante en Afrique, Moscou alimentant le sentiment antifrançais dans les anciennes colonies et déployant une force paramilitaire apte à servir les intérêts des dirigeants en place. Mais le pays dirigé par Vladimir Poutine n’est pas le seul à lorgner sur ce continent.
Le géant chinois est en effet en démonstration de force. Diplomatie complaisante, méga contrats et campagnes de dénigrement à l’égard des Occidentaux ont propulsé la République populaire au rang de premier partenaire commercial du continent. Et de très loin. Dans ce nouveau long format vidéo, L’Express retrace l’histoire de cet intérêt chinois pour l’Afrique, de Mao Zedong à Xi Jinping.
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11/03 - Agnès Buzyn : "Nous avons besoin d’une politique publique de lutte contre la désinformation"
Dans le nouvel ordre mondial qui se dessine, la France et l’Europe sauront-elles saisir leur chance ? Non seulement de s’organiser pour leur défense, mais aussi de préparer leur avenir, en redonnant toute sa place à la science ? Face aux coupes drastiques et à la censure de l’administration Trump aux Etats-Unis, l’opportunité pour le Vieux Continent de reprendre le leadership dans la recherche et l’innovation est bien réelle. Les scientifiques, qui se mobilisent pour leurs collègues américains mais aussi pour leur propre avenir, l’ont bien compris. Encore faut-il qu’ils se fassent entendre des politiques et, plus encore, du reste de leurs concitoyens.
La Pr Agnès Buzyn entend apporter sa contribution à ce combat. L’ancienne ministre de la Santé a lancé ce mardi 11 mars un think tank, Evidences, dédié à remettre les sciences au centre du débat public. Elle a confié à L'Express les raisons de son engagement et ses ambitions. La première conférence d’Evidences aura lieu le 24 mars au musée Curie, avec pour thème "Péril sur la science, démocratie menacée". Un sujet crucial face à la montée de l’obscurantisme et de la désinformation. Entretien.
L'Express : Pourquoi avez-vous décidé de lancer ce think tank ?
Pr Agnès Buzyn : Cela fait longtemps que je m’interroge sur la place des sciences dans notre société. La France et l’Union européenne perdent en souveraineté du fait d’un investissement insuffisant dans la recherche et l’innovation, la démarche scientifique elle-même demeure mal connue et mal comprise par une...
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11/03 - Donald Trump : ses nouvelles menaces commerciales et territoriales contre le Canada
Des intimidations de plus de la part de Donald Trump. Le président américain a souhaité ce mardi 11 mars, à sa manière, la bienvenue au nouveau Premier ministre canadien. Et ce, en redoublant de menaces commerciales contre le Canada, assurant que la "seule chose sensée à faire" pour le pays était de rejoindre les Etats-Unis.
Le président américain, réagissant à l’annonce par la province canadienne de l’Ontario d’une surtaxe sur les exportations d’électricité vers trois Etats américains, a annoncé sur son réseau Truth Social qu’il doublait à 50 % - contre 25 % auparavant - les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens devant entrer en vigueur ce mercredi. Il a par ailleurs écrit qu’il imposerait le 2 avril de telles taxes douanières sur les voitures et que cela "mettrait à l’arrêt définitivement l’industrie automobile au Canada".
La "seule chose sensée" à faire pour le pays est de devenir le "51e Etat américain", ce qui mettrait fin de facto à la guerre commerciale, a répété le républicain de 78 ans, pour qui l’annexion du Canada est une véritable idée fixe depuis son retour au pouvoir.
Le nouveau chef du gouvernement canadien Mark Carney a lui assuré ce dimanche 9 mars dans un discours offensif que son pays "ne ferait jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit". "Les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu’un lance le gant. Que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera", a-t-il lancé.Une frontière "artificielle" entre les deux pays
Donald...
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11/03 - "Donald Trump a vendu les États-Unis à des puissances étrangères" : l’analyse choc du journaliste Casey Michel
Il a été inscrit en août 2024 sur la "liste noire" de Vladimir Poutine. A la tête du programme anti-kleptocratie de la Human Rights Foundation, Casey Michel est un journaliste reconnu pour son engagement dans la lutte contre la corruption. L’été dernier, cet auteur américain a publié Foreign Agents : How American Lobbyists and Lawmakers Threaten Democracy Around the World (non traduit), un livre dans lequel il explore la menace que représentent les lobbyistes américains travaillant pour le compte de dictatures étrangères et la manière dont ils pourraient renforcer des régimes dans le monde entier, y compris en Russie. Son précédent ouvrage, American Kleptocracy (2021, non traduit), avait été salué par The Economist comme l’un des "meilleurs livres à lire pour comprendre la criminalité financière". Collaborateur régulier de Foreign Policy, du Financial Times et du New York Times, ce journaliste d’investigation s’alarme aujourd’hui du démantèlement sans précédent par l’administration Trump des dispositifs anti-corruption mis en place depuis plusieurs décennies. Du "jamais vu". Le président américain a commencé à promouvoir des visas "carte d’or" à 5 millions de dollars, inspirés de la carte verte, pour attirer les riches investisseurs aux Etats-Unis, et notamment des oligarques russes : "Une catastrophe pour la politique américaine et pour ce qui restait de son leadership en matière de lutte contre la corruption", alertait récemment Casey Michel dans un article publié dans The New Republic.
Dans un entretien...
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11/03 - Aux armes, citoyens ! Le moment copernicien de l’Europe, par Marion van Renterghem
Depuis le 12 février et l’échange téléphonique de quatre-vingt-dix minutes entre Donald Trump et Vladimir Poutine, il ne se passe pas un jour sans que l’administration américaine ne donne un signe qu’elle nous "nique" un peu plus, pour reprendre l’élégante expression utilisée par le président américain à propos de l’Union européenne – "The EU was formed in order to screw the US [l’UE a été créée pour niquer les Etats-Unis]", a-t-il affirmé – en appuyant son amabilité sur une falsification totale des faits historiques. De protecteurs du monde libre et de la sécurité de l’Europe, les Etats-Unis se sont retournés comme des crêpes pour se faire les avocats de notre agresseur.
D’un côté, Trump épouse jusqu’à s’aplatir toutes les demandes de Vladimir Poutine sur son appropriation de l’Ukraine. Il annonce le retrait des aides financières et militaires et du renseignement à Kiev, humilie le président Zelensky, organise des contacts avec ses opposants Petro Porochenko et Ioulia Timochenko, prépare l’expulsion des quelque 240 000 réfugiés ukrainiens ayant fui l’invasion russe. De l’autre, et simultanément, il met fin à la solidarité de l’Alliance atlantique, cet article 5 de l’Otan qui garantissait la paix sur notre continent. Le choc provoqué par la trahison des Etats-Unis à notre égard, leur lâchage ou leur "niquage", n’est pas dû seulement à Trump mais largement à nous-mêmes, infantilisés que nous fûmes collectivement, à des degrés divers, par le parapluie d’un oncle d’Amérique que l’on voulait croire éternel. Aujourd’hui, les...
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11/03 - Emmanuel Macron : quand l’Elysée interpelle directement les médias sur les réseaux sociaux
Ce sont deux messages surprenants qui ont pu être lus sur le réseau social X. En deux jours, le compte de l’Elysée, davantage habitué à diffuser les prises de parole officielles d’Emmanuel Macron ou à relayer les annonces les plus importantes du chef de l’Etat, a ainsi directement interpellé des médias afin de démentir certaines informations qu’ils avaient publiées.
La première réponse fut publiée ce dimanche 9 mars, à propos du Journal du Dimanche. Dans un message publié sur le compte X de l’Elysée dans l’après-midi, on peut lire que "la présidence de la République dément avoir employé les termes 'faire peur' qui lui sont prêtés dans l’édition du jour du JDD. Il ne s’agit ni de son expression ni de son intention". Avant d’ajouter qu'"en cette période grave où, face à la menace russe, la quasi-totalité des chefs d’Etat et de gouvernement européens prend des mesures inédites pour assurer leur défense, chacun doit veiller au respect de la parfaite véracité des faits. Le moment exige lucidité, patriotisme et sens de l’unité nationale".
La Présidence de la République dément avoir employé les termes « faire peur » qui lui sont prêtés dans l’édition du jour du JDD. Il ne s’agit ni de son expression ni de son intention.
En cette période grave où, face à la menace russe,…— Élysée (@Elysee) March 9, 2025
Ce message fait référence très directement à un article du journal racheté par Vincent Bolloré en 2023, titré : "Macron face à Poutine : l’Elysée assume de vouloir 'faire peur'". Dans ce...
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11/03 - Séries : "Zero Day" sur Netflix, divine saveur du déjà-vu
A l’opposé des What the Fuck Movies, imprévisibles et déjantés comme on les aime, les That’s it Serie, conventionnels et moraux qu’on aime aussi beaucoup, comme ce dernier blockbuster de Netflix Zero Day, nouvelle intrigue à la Maison-Blanche au casting incassable : Robert De Niro en président retraité, Jesse Plemons (prix d’interprétation à Cannes l’année dernière pour Kinds of Kindness) en secrétaire fidèle, Angela Bassett (Tina Turner dans Tina) est la présidente en fonction. Vous trouvez ça original, une présidente noire à la Maison-Blanche ? Calmez-vous : ce n’est que la douzième dans l’histoire de Hollywood. Celle-là est du mauvais côté (ça ne peut pas durer) étant manipulée par Matthew Modine, qui se verrait bien lui succéder.
Valeur éducative de cette mini-série de six épisodes ? "Zero day" veut dire : "vulnérabilité informatique n’ayant fait l’objet d’aucune publication ou n’ayant aucun correctif connu. L’existence d’une telle faille sur un produit informatique implique qu’aucune protection n’existe, qu’elle soit palliative ou définitive." (Merci Wiki). Cinq secondes avant l’attaque, tous les citoyens américains reçoivent sur leur portable : "Ça va se reproduire". Pas le temps de se demander ce que c’est encore cette connerie (bullshit), et comme en réponse à l’insulte, transports, hôpitaux, Bourses et banques s’arrêtent net pendant dix secondes. Bilan provisoire du chaos cybernétique : 3 700 morts. Blockbuster est une expression créée par les bombardiers anglais à la fin de la guerre de 40 que l’on pourrait...
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11/03 - Chute de Wall Street : la Silicon Valley percutée par le programme de Donald Trump
La Silicon Valley s’est-elle trompée sur Donald Trump ? Plusieurs déclarations fracassantes de ce dernier étaient du miel à ses oreilles. Son envie de déréguler l’IA. Son désir d’empêcher les Européens de cadrer les risques concurrentiels et informationnels - bien réels - que les plateformes géantes posent. La réalité est moins glamour. Si l’élection a dopé les valeurs technologiques américaines, notamment celles appelées les "7 Magnifiques" (Nvidia, Tesla et les cinq Gafam), l’état de grâce est déjà fini.
Depuis mi-février, le Nasdaq 100 a chuté de 12 %. Les cours du géant Microsoft et du fabricant de puces Nvidia sont plus bas qu’ils ne l’étaient avant l’élection de Donald Trump. Amazon, Alphabet et Tesla ont, quant à eux, retrouvé leur niveau antérieur à l’élection. L’entreprise d’Elon Musk traverse une période particulièrement difficile : les immatriculations annuelles de Tesla en Europe ont baissé de moitié et sa valorisation a été divisée par deux depuis le début de l’année.
Certes, Donald Trump n’est pas le seul responsable de cette baisse. Le spectre d’un ralentissement économique mondial plane sur les marchés. Et les capitalisations boursières des géants du numérique avaient atteint des niveaux excessifs. Mais la tech américaine pâtit aussi de la politique économique de Donald Trump et de son amour immodéré pour les barrières douanières."Trump a une vision primitive de l’économie"
"Les entreprises technologiques américaines dépendent fortement de l’Asie, en particulier pour les composants. Cette politique augmente leurs...
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11/03 - Intelligence artificielle : Manus, ce nouvel agent chinois qui inquiète la Silicon Valley
La course à l’IA ne se jouera pas sans la Chine. Moins d’un mois après l’émoi suscité par le robot conversationnel chinois DeepSeek, l’Empire du Milieu a lancé le 6 mars dernier un nouveau concurrent à ChatGPT. Son nom : Manus.
Développé par la start-up Butterfly Effect, cet agent d’intelligence artificielle se veut être aussi ingénieux que l’humain. Mais si Manus est, pour le moment, uniquement disponible sur invitation, son existence suscite déjà de la curiosité. Et surtout… des inquiétudes.Une IA capable d'"acheter une propriété"
"Ce n’est pas juste un autre chatbot. C’est un agent vraiment autonome", a présenté son créateur Yichao "Peak" Ji dans une vidéo promotionnelle. "Là où les autres IA se contentent de générer des idées, Manus apporte des résultats. Nous le voyons comme le prochain paradigme de la collaboration entre les hommes et les machines, et potentiellement un aperçu de l’IA générale (aussi intelligente que les humains, NDLR)", a-t-il ajouté.
Sur son site Internet, Butterfly Effect vante les tâches que Manus est censé pouvoir accomplir. Parmi elles : analyser l’action de Tesla en bourse, acheter une propriété à New York, éditer un podcast, ou encore, organiser un voyage au Japon. Mais cet idéal est encore loin d’être atteint. Dans un article publié dimanche, Kyle Wiggers, journaliste à TechCrunch, note que l’agent IA a échoué à lui commander un sandwich et à lui trouver un billet d’avion direction le Pays du Soleil Levant.Au cœur des préoccupations, la confidentialité des données
Au-delà de ses...
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11/03 - Pr Mathieu Molimard, Prix de la rationalité de L’Express : "Je reçois encore des menaces de mort"
L’Express a placé la défense de la rationalité au cœur de son ADN. C’est pourquoi, chaque semaine, nous mettons en lumière les bénéfices qu’apporte la recherche à la société, sans jamais hésiter, non plus, à apporter notre contribution à la lutte contre la désinformation scientifique. Nous avons choisi, cette année encore, de prolonger cet engagement en soutenant des chercheurs qui partagent ces combats grâce à un événement dédié : la remise des Prix des personnalités Sciences et santé.
Revivez l'intégralité du Colloque Sciences et Santé de L'Express 2025 ici
Professeur de médecine, pharmacologue, pneumologue, chef de service au Centre hospitalo-universitaire de Bordeaux, Mathieu Molimard est aussi membre de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT). Depuis près de cinq ans, il est devenu l’une des figures de la lutte contre la désinformation médicale. Il s’est distingué par des prises de position claires, n’hésitant jamais à s’opposer aux médecins et chercheurs qui propagent des infox, dont le Pr Didier Raoult. Son engagement lui a valu des campagnes de diffamation d’une grande violence. Mais cela n’a pas entamé sa détermination. Dernièrement, il a même obtenu, avec l’aide de nombreux autres chercheurs, la rétractation de la toute première étude de l’IHU de Marseille (IHUm) qui prétendait que l’hydroxychloroquine était efficace contre le Covid-19. Et il ne compte pas s’arrêter là.
L'Express : La première étude du Pr Raoult sur l’hydroxychloroquine a été invalidée à la fin de l’année dernière....
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11/03 - Cinq ans après, les cinq révolutions du Covid-19 dans le monde du travail
Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait le 20 mars 2020, lorsque des mesures drastiques ont été mises en place pour éviter que la pandémie de Covid-19 ne vire au cauchemar, façon peste noire du XXIe siècle. Achat en urgence de matériel informatique, apprentissage de Teams, Zoom et Google Meet : tout le monde est devenu geek - à l’exception des travailleurs de première ligne, contraints de se rendre physiquement sur leur lieu de travail. Dans ce monde distancié, la visioconférence a été adoptée pour voir et être vu par ses collègues. Puis la crise sanitaire s’est progressivement terminée, les masques sont tombés, oubliés. Pourtant, il reste un "avant" et un "après" : cinq révolutions ont chamboulé notre rapport au travail.
La première, c’est "le bouleversement du rapport de force entre candidats et recruteurs", souligne Noémie Cicurel, directrice formation et développement Europe chez Robert Half. "Certains recevaient cinq à sept propositions par semaine". La crise du Covid a en effet mis de nombreux postes entre parenthèses et obligé à envisager le chômage, partiel ou total. La reprise économique s’amorce dès 2021, mais sans ceux qui ont démissionné, été licenciés, changé de travail et parfois de région. Plus grand monde n’est à sa place : 25 % environ des salariés ont changé de lieu de résidence pendant la pandémie, un chiffre qui grimpe à 35 % chez les télétravailleurs, selon Empreinte Humaine, cabinet spécialisé dans la promotion de la qualité de vie au travail.
La donne change et on découvre avec...
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11/03 - Pourparlers en Arabie saoudite : ce que propose l’Ukraine, ce qu’attend Washington
"L’Ukraine est prête à négocier pour mettre fin à la guerre avec la Russie", a déclaré ce mardi 11 mars au matin un conseiller de haut rang du président Volodymyr Zelensky, à l’ouverture des discussions avec des responsables américains en Arabie saoudite. Le chef d’Etat ukrainien est arrivé lundi à Jeddah pour rencontrer les dirigeants saoudiens mais laisse à trois de ses hauts responsables le soin de participer aux pourparlers avec Washington. "Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix", a également déclaré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak, à des journalistes en entrant dans la salle des négociations. L’Express fait le point sur ces dernières.Pourquoi ces discussions sont-elles cruciales ?
Ces discussions sont les premières à ce niveau entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite désastreuse du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche fin février. Son déplacement avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale avec Donald Trump et son vice-président dans le bureau Ovale, devant la presse et le monde entier.
Les Etats-Unis ont, depuis, suspendu leur aide militaire à Kiev ainsi que leur partage de renseignements, conséquence fracassante de la transformation des relations entre les Etats-Unis et l’Ukraine depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier.
Avec ces pourparlers, l’Ukraine espère retrouver le soutien militaire américain et en matière de renseignement. "L’objectif de toute négociation entre les autorités...
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11/03 - Les ravages de l’addiction au travail : ces sept signes qui montrent que vous êtes accro
"Ayant étudié ce phénomène pendant plus de quinze ans, je peux vous dire que les effets de l’addiction au travail sont pires que vous ne le pensez, tant sur le plan physique que social, pour les individus, les équipes et les organisations." Dans l’éclairant Never Not Working : Why the Always-On Culture Is Bad for Business-and How to Fix It (2024, non traduit), Malissa Clark, professeure associée de psychologie industrielle et organisationnelle à l’université de Géorgie, décrit avec clarté et précision les mécanismes qui peuvent conduire à devenir accro au travail sans même en avoir conscience. Cette experte américaine reconnue dans le domaine de l’épuisement professionnel et dont les recherches ont été publiées dans des revues prestigieuses telles que le Journal of Applied Psychology commence par déconstruire une idée reçue : "La plupart d’entre nous - que nous soyons employés, dirigeants ou membres des ressources humaines - avons une idée erronée de ce qu’est le workaholisme. Il s’avère que le nombre d’heures de travail n’est pas un indicateur fiable de dépendance." Ainsi, on peut être très investi et travailler de longues heures sans pour autant être workaholique.
L’élément révélateur, c’est lorsque "notre relation au travail et le sens qu’il prend pour nous deviennent de plus en plus malsains". Autrement dit, lorsque le professionnel imprègne chaque aspect de votre vie – "en particulier le temps passé en famille ou entre amis, les loisirs et les vacances", précise l’auteure -, cela suggère un comportement...
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11/03 - Dissuasion nucléaire française : la révolution qui vient
La dissuasion nucléaire de la France suscite un intérêt inédit de la part de ses alliés européens. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a révélé que "des discussions sérieuses" avaient lieu "avec les Français au sujet de leur idée d’un parapluie nucléaire au-dessus de l’Europe". Quelques jours plus tôt, le nouveau leader de l’Allemagne, Friedrich Merz, appelait à échanger "avec les Britanniques et les Français pour savoir si leur protection nucléaire pourrait être étendue" à son pays, en reconnaissant que le gouvernement français avait soulevé la question "à plusieurs reprises" par le passé.
En réponse, Emmanuel Macron a décidé "d’ouvrir le débat stratégique" sur la protection des alliés de la France par sa dissuasion nucléaire - qui pourrait donc perdre son caractère strictement national. C’est une petite révolution. Certes, cette dissuasion a toujours eu une "dimension européenne", comme l’ont répété tous les dirigeants de la Ve République. Mais il s’agit à présent de trouver une façon d’impliquer des partenaires continentaux. Avec une conviction : leur sécurité est aussi la nôtre.
Car les alliés ont peur : les sorties de la nouvelle administration américaine font craindre que les Etats-Unis ne les défendent pas en cas d’attaque russe. Il n’est pas exclu qu’ils retirent du Vieux Continent leurs troupes (100 000 militaires) et même leurs bombes atomiques. "Beaucoup de pays européens estiment que l’agressivité nucléaire de la Russie appelle une protection nucléaire, insiste Florian Galleri, auteur d’une thèse sur la...
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11/03 - Prix de l’innovation des personnalités Sciences et santé : Sarah Watson, l’IA pour déjouer des cancers rares
L’Express a placé la défense de la rationalité au cœur de son ADN. C’est pourquoi, chaque semaine, nous mettons en lumière les bénéfices qu’apporte la recherche à la société, sans jamais hésiter, non plus, à apporter notre contribution à la lutte contre la désinformation scientifique. Nous avons choisi, cette année encore, de prolonger cet engagement en soutenant des chercheurs qui partagent ces combats grâce à un événement dédié : la remise des Prix des personnalités Sciences et santé.
Le portrait de Sarah Watson pourrait commencer par une scène de son quotidien à l’Institut Curie à Paris, où elle travaille. Le texte, plein d’éloges - il en faut, pour décrire le personnage - parlerait alors d’une "scientifique, médecin et en même temps, chercheuse se hâtant dans les couloirs blafards de l’hôpital, masque sur la bouche, lunettes rondes sur le nez". On la lirait en action, griffonnant des comptes rendus médicaux avant d’aller voir ses patients.
Revivez l'intégralité du Colloque Sciences et Santé de L'Express 2025 ici
Pareille amorce serait réaliste, mais quelque peu réductrice. Décrire Sarah Watson en professionnelle religieusement investie dans son travail n’est pas faux, mais passe à côté d’une des clés pour comprendre la réussite de la jeune femme : profondément "anticonformiste" - elle le dit elle-même - la scientifique n’a de cesse de surprendre, de casser les codes, faisant d’elle une pionnière en son domaine.
A 39 ans seulement, cette cancérologue a développé une intelligence artificielle (IA) capable de reconnaître...
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11/03 - Etats-Unis : comment la menace d’une récession a fait plonger Wall Street
La Bourse de New York s’est nettement repliée lundi 10 mars, en particulier l’indice Nasdaq, les investisseurs affichant leurs inquiétudes quant à une possible récession aux Etats-Unis. Selon le Washington Post, l’escalade de la guerre commerciale de l’administration Trump a aggravé la chute des marchés boursiers de Wall Street, malgré l’optimisme affiché par les conseillers du président américain.
Dans le détail, le Dow Jones a perdu 2,08 %, l’indice à forte coloration technologique Nasdaq a chuté de 4,00 %, sa pire performance depuis 2022, et l’indice élargi S & P 500 s’est contracté de 2,70 %.La tech fortement touchée
"Pour l’essentiel, il s’agit d’une liquidation des valeurs technologiques", en témoigne le fort recul de l’indice Nasdaq, ce qui montre "que la forte concentration des marchés sur les grandes valeurs technologiques peut devenir un problème", relève auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, une compagnie de courtage en ligne.
Les géants du secteur de la tech ont reculé fortement : Tesla a chuté de 15,43 %, Meta a reculé de 4,42 %, Microsoft de 3,34 %, Alphabet de 4,41 %, Apple de 4,85 %, Amazon de 2,36 % et Nvidia de 5,07 %.Donald Trump n’exclut pas une récession
"Le marché ces derniers jours, et certainement aujourd’hui, a réévalué la balance bénéfice/risque", face "à la confusion qui règne sur les droits de douane" et les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine qui pourrait s’ajouter à une inflation en hausse, souligne Steve Sosnick. Les investisseurs ont en...
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11/03 - Prix de la prévention des personnalités Sciences et santé : Serge Hercberg et Mathilde Touvier, le combat du Nutri-Score
L’Express a placé la défense de la rationalité au cœur de son ADN. C’est pourquoi, chaque semaine, nous mettons en lumière les bénéfices qu’apporte la recherche à la société, sans jamais hésiter, non plus, à apporter notre contribution à la lutte contre la désinformation scientifique. Nous avons choisi, cette année encore, de prolonger cet engagement en soutenant des chercheurs qui partagent ces combats grâce à un événement dédié : la remise des Prix des personnalités Sciences et santé.
Saviez-vous qu’un Actimel contient autant, voire plus de sucre qu’un soda ? Cela lui a valu une note médiocre, D, lors de la dernière mise à jour du Nutri-Score. La nouvelle n’a pas plu au groupe Danone. L’industriel, connu pour communiquer largement sur son engagement pour la santé, a tout simplement retiré l’indication Nutri-Score de ses yaourts à boire.
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Cet épisode illustre la persistance des attaques contre le logo nutritionnel lancé en 2017 par le professeur Serge Hercberg, qui a passé le flambeau en 2019 à Mathilde Touvier. Leur équipe, qui regroupe des chercheurs du Cnam, de l’Inserm, de l’Inrae et de l’université Sorbonne Paris Nord affronte, depuis le début de l’aventure, une industrie agroalimentaire réticente, pour ne pas dire hostile, à leur démarche. Informer les consommateurs sur ce qu’ils mangent et boivent, quitte à pointer les "mauvais" aliments, déplaît visiblement à certains. Malgré plus de 150 publications scientifiques montrant l’intérêt du...
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11/03 - "Sur les retraites, chacun doit y mettre du sien" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Dossier sur le nucléaire : bravo !
Richard Boulanger, Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne)
Un grand bravo pour votre dossier sur le nucléaire. Vous avez mentionné l’essentiel, et notamment l’incroyable complexité de l’EPR de Flamanville qui possède plus de 13 000 robinets différents. Vous auriez pu également évoquer l’arrêt de Superphénix par Lionel Jospin, une grave erreur car ce réacteur fonctionnait comme Astrid en absorbant les déchets des réacteurs nucléaires "classiques". (Renaissance du nucléaire français : paroles, paroles…, L’Express du 27 février.)Cohérence ou "co-errance" ?
Jean-Claude Albert, Mudaison (Hérault)
J’ai lu avec un très grand plaisir l’article de votre brillante journaliste sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim ; les refus de François Hollande, de Sébastien Lecornu et d’Elisabeth Borne de répondre aux questions sur ce dossier ; les propos sidérants de Nicolas Hulot avouant ne pas connaître le rapport qu’il avait commandé ; la reconnaissance par Manuel Valls que la réduction de 75 % à 50 % de la production électrique d’origine nucléaire ne reposait sur aucune base scientifique… Si je me suis néanmoins endormi sereinement, c’est que je peux m’informer comme je le souhaite dans un pays où la presse est libre. (Qui a coulé Fessenheim ? La vérité sur un sabotage politique, L’Express du 27 février.)Mais que faire des déchets radioactifs ?
Chantal Bourry, Jonzac (Charente-Maritime)
Un développement massif de réacteurs nucléaires est loin d’être la panacée. Votre dossier occulte les...
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11/03 - Grand Prix des personnalités Sciences et santé : Venki Ramakrishnan, le pionnier des ribosomes
L’Express a placé la défense de la rationalité au cœur de son ADN. C’est pourquoi, chaque semaine, nous mettons en lumière les bénéfices qu’apporte la recherche à la société, sans jamais hésiter, non plus, à apporter notre contribution à la lutte contre la désinformation scientifique. Nous avons choisi, cette année encore, de prolonger cet engagement en soutenant des chercheurs qui partagent ces combats grâce à un événement dédié : la remise des Prix des personnalités Sciences et santé. Le Grand Prix est attribué à Venki Ramakrishnan.
Plus vieux que l’ADN, ils sont pourtant méconnus du grand public, et même d’une majeure partie des scientifiques. Les ribosomes décodent l’information génétique transcrite en ARN messager afin de synthétiser les protéines, l’une des actions biologiques les plus anciennes et fondamentales. Preuve de l’importance de ces particules universelles, chaque molécule dans n’importe quelle cellule de toute forme de vie est fabriquée soit par des ribosomes, soit par des enzymes qui eux-mêmes ont été produits par les ribosomes. Longtemps passés de mode chez les biologistes, ces complexes ribonucléoprotéiques ont, à partir des années 1990, fait l’objet d’une véritable compétition entre équipes scientifiques afin de déterminer leur structure atomique.
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Venki Ramakrishnan est l’un de ces pionniers, ce qui lui a valu de recevoir le prix Nobel de chimie en 2009 avec Thomas Steitz et Ada Yonath. Dans le passionnant Gene machine paru en...
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11/03 - Mauvaise passe de Tesla : Donald Trump à la rescousse d’Elon Musk
Pour afficher son soutien à son proche conseiller Elon Musk, Donald Trump a déclaré mardi 11 mars qu’il allait acheter une "toute nouvelle Tesla", quelques heures après une chute importante du cours de Bourse du constructeur automobile et alors que les opposants au président américain ont lancé des appels au boycott.
"Aux Républicains, aux Conservateurs et à tous les formidables Américains, Elon Musk 'monte au front' pour aider notre nation, et il fait un TRAVAIL FANTASTIQUE !", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Conseiller du président, Elon Musk est un rouage essentiel de l’administration Trump et anime notamment le travail de la Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l’Etat fédéral (le Doge), ce qu’il ne fait pas sans heurts.
"Les fous de la gauche radicale, comme ils le font souvent, essaient de boycotter illégalement […] Tesla, l’un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le 'bébé' d’Elon, afin d’attaquer et de faire du mal à Elon à tout ce qu’il représente", a accusé Donald Trump. Et d’ajouter : "Je vais acheter une Tesla toute neuve demain matin en signe de confiance et de soutien à Elon Musk". Ce à quoi l'intéressé a répondu sur X : "Merci président".Appels au boycott
Lundi, l’action du pionnier des véhicules électriques Tesla a chuté de plus de 15 % à la Bourse de New York, le constructeur souffrant d’un plongeon de ses ventes et d’un net recul du secteur technologique à Wall Street. Sa valorisation boursière a été divisée par deux depuis décembre.
Les prises de...
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11/03 - Guerre en Ukraine : les Etats-Unis vont lever "immédiatement" la suspension de l’aide à Kiev
L’Ukraine soutient une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, les Etats-Unis acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire et l’échange de renseignements, indique une déclaration commune ce mardi soir, après des pourparlers en Arabie saoudite.
A l’issue des discussions à Jeddah, ville au bord de la mer Rouge, les deux parties sont également convenues de conclure "dès que possible" un accord sur les minerais ukrainiens, selon le communiqué.
Les infos à retenir :
⇒ Washington va lever "immédiatement" la suspension de l’aide à l’Ukraine
⇒ Emmanuel Macron a appelé à passer à la planification des garanties de sécurité
⇒ Moscou visée par une attaque "massive" de drones ukrainiens
19h55La question est désormais de savoir "comment" et non "si" la guerre en Ukraine doit finir, selon un conseiller de Donald Trump
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a exprimé ce mardi soir l'espoir de mettre fin à la guerre en Ukraine après l'acceptation par Kiev d'une proposition de trêve de 30 jours avec la Russie et des négociations. "Nous sommes passés de la question de savoir si la guerre va se terminer à celle de savoir comment elle va se terminer", a déclaré Mike Waltz à des journalistes, à l'issue d'une journée de pourparlers entre les délégations américaines et ukrainiennes réunies à Jeddah, ville d'Arabie saoudite au bord de la mer Rouge.
19h50Les Etats-Unis doivent "convaincre" la Russie d’accepter un cessez-le-feu, affirme Volodymyr Zelensky
Le...
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11/03 - EXCLUSIF. Comment le Conseil constitutionnel a censuré la charte européenne des langues régionales
De l’aveu même de l’un de ses membres, ce fut l’un des "plus beaux débats" que l’on n’ait jamais connu au sein du Conseil constitutionnel. Un débat qui pose des questions aussi fondamentales que celles de l’unité du pays et du respect de sa diversité interne. Une page d’histoire désormais accessible au grand public : vingt-six ans après, en effet, les délibérations qui ont abouti au rejet de la charte européenne des langues régionales et minoritaires viennent d’être mises en ligne sur le site de la haute juridiction. Et ce que l’on y découvre est particulièrement révélateur.
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Rappelons le contexte. En 1999, la France doit dire si elle entend ou non appliquer ce texte qui, comme son nom l’indique, vise à protéger la diversité culturelle en Europe. Le gouvernement de Lionel Jospin y est favorable et le signe. Jacques Chirac, qui n’entend pas le ratifier, saisit le Conseil constitutionnel en sachant pertinemment que celui-ci y est hostile. Il ne sera pas déçu.
Georges Abadie, le rapporteur chargé d’instruire la séance, donne le ton d’entrée. "Avant d’entrer dans le vif de l’analyse constitutionnelle, je voudrais dire, au titre de mon moi profond, combien l’esprit qui préside à cette charte me heurte et me blesse dans la conception que j’ai de la République et de son unicité", lance-t-il en introduction. Tous ses collègues ou presque sont sur la même ligne, à commencer par le président de l’institution, Yves Guéna, qui a ce cri du cœur :...
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11/03 - Accusé de crime contre l’humanité, l’ex-président des Philippines Rodrigo Duterte arrêté
L’ancien président des Philippines Rodrigo Duterte a été arrêté mardi 11 mars à l’aéroport de Manille en application d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui le soupçonne de crime contre l’humanité pour sa guerre meurtrière contre la drogue. Les organisations de défense des droits humains estiment que des dizaines de milliers d’hommes, pour la plupart pauvres, ont été alors tués par des policiers et des groupes d’autodéfense, souvent sans qu’il soit prouvé qu’ils étaient liés à la drogue. La CPI a ouvert une enquête sur cette campagne lancée en 2016, susceptible selon elle de constituer un crime contre l’humanité.
"Tôt ce matin, Interpol Manille a reçu la copie officielle d’un mandat d’arrêt émis par la CPI", a indiqué la présidence dans un communiqué. "Il est actuellement en détention". "L’ancien président et son groupe sont en bonne santé et sont en train d’être examinés par les médecins", a poursuivi la même source.
Dans une vidéo publiée sur le compte Instagram de sa plus jeune fille, Veronica, Rodrigo Duterte exige de connaître les motifs de son arrestation. "Quelle est la loi (sur le fondement de laquelle j'ai été arrêté) et quel est le crime que j'ai commis ? Prouvez-moi maintenant la base légale de ma présence ici", déclare-t-il dans la vidéo. "J'ai été amené ici non pas de mon plein gré mais par une volonté extérieure [...] vous devez maintenant répondre de ma privation de liberté".
Bien qu'aucun lieu n'ait été précisé dans la vidéo, une photo publiée par son parti politique indique qu'il est...
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11/03 - L’ambassadeur d’Estonie en France : "Face à la menace russe, ne nous laissons pas submerger par la panique"
Dans cet épisode, notre regard se porte sur un pays en première ligne face à la Russie : l’Estonie, qui fait la taille de la région Bourgogne-Franche-Comté et compte 1,3 million d’habitants. La République d’Estonie est assez jeune, puisqu’elle a été fondée en 1918, avant que la Seconde Guerre mondiale ne lui fasse subir une occupation un court temps soviétique, puis nazie, puis à nouveau soviétique jusqu’à la dissolution de l’URSS. Pour les Estoniens, les Russes ne sont pas des frères. Et c’est encore moins le cas depuis l’invasion de février 2022 de l’Ukraine décidée par Vladimir Poutine.
Fervents soutiens des Ukrainiens, les Estoniens ne veulent pas subir le même sort. Pour cela, ils renforcent actuellement leur frontière : 600 bunkers doivent être construits le long des quelque 300 kilomètres partagés avec la Russie. Ils dépensent beaucoup pour leur défense : environ 3,4 % de leur PIB actuellement. Mais, surtout, ils peuvent compter sur la solidarité de leurs alliés européens. Plus de 1 400 soldats étrangers sont présents dans le cadre de la Présence avancée de l’Otan, dont 350 Français de la mission Lynx.
Si elle est l’un des plus petits pays d’Europe, l’Estonie se trouve au cœur des problématiques géopolitiques continentales. Son avenir est aussi le nôtre. Pour en parler, Clément Daniez reçoit Lembit Uibo, l’ambassadeur d’Estonie en France.
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11/03 - Nucléaire : l’arrêt du projet Astrid que la France risque de regretter
Il y a cinq ans en Alsace, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement de tourner. On parlait alors de la fin d’une époque… Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine et la prise de conscience de l’urgence écologique rebattent les cartes. Entre la souveraineté énergétique, les ressources limitées et les enjeux d’influence, les défis autour du nucléaire sont de taille. Dans ce deuxième épisode, on revient sur l’arrêt du projet Astrid, qui visait à rendre le nucléaire durable. Un récit de Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint du service climat de L’Express.Episode 2 : Astrid, l’espoir déçu d’un nucléaire durable
Le 24 février 2022, il y a trois ans, l’invasion de l’Ukraine par la Russie signe le retour de la guerre sur le continent européen. Ce jour-là, le monde bascule : les équilibres géopolitiques sont redessinés, l’Europe relance les investissements dans la défense… Et, évidemment, le secteur de l’énergie n’est pas épargné par ces bouleversements.
L’Europe prend conscience qu’elle est largement sous perfusion de Moscou. Sans gaz ni pétrole russes, pas d’électricité, pas de chauffage… Et continuer à se fournir en Russie, c’est financer une guerre qu’on est en train de combattre. Pour sortir de ce paradoxe, les dirigeants n’ont plus qu’un mot à la bouche : la souveraineté énergétique.
Etre capable de subvenir soi-même à tous ses besoins en énergie : c’est désormais le graal recherché par tous. Et pour la France, cela passe notamment par le nucléaire. Pourtant, il y a six ans, notre pays...
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11/03 - François Cornut-Gentille : "L’Europe devrait réfléchir à comment faire réagir Trump et Poutine"
"Un défi existentiel pour l’UE." Réunie dans un conseil extraordinaire ce 6 mars, l’Union européenne a adopté le plan "Réarmer l’Europe" et son enveloppe de 800 milliards d’euros. Cette somme doit permettre le renforcement des capacités de défense des Vingt-Sept, et in fine profiter à l’Ukraine. Pour la première fois depuis des années, les Européens se sont lancés dans d’intenses discussions militaires, allant du soutien financier à Kiev à l’extension de la dissuasion nucléaire. Une prise de conscience semble traverser le Vieux Continent, motivée notamment par le soudain revirement d’alliances à Washington. Dans ce cadre, la nécessité d’une réflexion et d’un débat exigeant s’annonce, explique François Cornut-Gentille, ancien député (LR) et chef du pôle défense de Michel Barnier à Matignon.
Que pensez-vous de l’adoption par les Vingt-Sept du plan "Réarmer l’Europe" ?
François Cornut-Gentille Il y a deux sujets : comment l’Europe se réarme, d’abord. Ensuite, et c’est le plus immédiat : faut-il aider Zelensky ? Et comment ? Il est assez paradoxal de constater que ces annonces ont été faites devant le président ukrainien, alors que les Vingt-Sept n’ont présenté aucune réponse sur l’Ukraine - ce qui est peut-être une réponse. Rien ne pousse, dans les déclarations d’hier, Vladimir Poutine et Donald Trump à réintégrer les Européens à la table des négociations. A long terme, les choses changeront peut-être - mais tout est à construire. A court terme, nous ne nous donnons pas les moyens de peser. Ce plan est finalement à destination...
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10/03 - Prix Sciences et Santé de L’Express 2025 : ces personnalités qui font avancer la médecine
Plus que jamais, la science doit être défendue. Les premières actions de Donald Trump aux Etats-Unis ont de quoi inquiéter. La mise au pas des Instituts pour la recherche médicale, des Centres de contrôle des maladies ou, entre autres organismes, de l’Agence pour la protection de l’environnement, la censure des travaux liés au genre ou au changement climatique et, plus généralement, les coupes dans les budgets alloués aux chercheurs vont mettre à mal la santé publique et la lutte contre les effets du réchauffement.
Revivez l'intégralité du Colloque Sciences et Santé de L'Express 2025 ici
Cette grande purge ne sera pas sans conséquences sur le reste du monde, tant les connaissances acquises grâce au formidable investissement déployé jusqu’ici par les Américains dans la recherche profitent à tous. Tant, aussi, les écosystèmes scientifiques sont intriqués – échanges de postdoc, projets de recherche communs, etc. Mais ne nous y trompons pas : cette attaque en règle contre le monde scientifique est surtout une attaque contre la démocratie. Celle-ci suppose en effet que des citoyens éclairés puissent débattre à partir d’informations fiables et de faits établis. En mettant au pas la science, qui combat les croyances infondées et les biais cognitifs, on ouvre grand la porte aux manipulations fondées sur l’émotion, et donc au populisme.
L’Express a placé la défense de la rationalité au cœur de son ADN. C’est pourquoi, chaque semaine, nous mettons en lumière les bénéfices qu’apporte la recherche à la société, sans...
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10/03 - Collision entre un pétrolier et un cargo en mer du Nord : ce que l’on sait de l’accident
Une marée noire risque-t-elle de se diffuser en mer du Nord ? C’est ce que laisse craindre la collision, lundi 10 mars, entre un pétrolier affrété par l’armée américaine et un cargo, au large des côtes du Yorkshire (nord de l’Angleterre). Le choc a provoqué un important incendie et endommagé le réservoir du navire-citerne. L’entreprise exploitante fait état de signalements de fuite d’hydrocarbures.
L’équipage du pétrolier, le Stena Immaculate, est en vie, a précisé un porte-parole de son propriétaire, la société suédoise Stena Bulk. Il a quitté le navire après plusieurs explosions dans le bateau, dont un réservoir qui contenait du kérosène. L’exploitant a expliqué avoir immédiatement déclenché le plan d’urgence et indique "travailler activement avec les agences publiques pour contenir l’incendie et sécuriser le navire".
Le pétrolier était "temporairement affrété par le Military Sealift Command" (le commandement du transport maritime militaire), selon Jillian Morris, un porte-parole de l’US Navy. Il est parti le 27 février d’Agio Theodoroi, en Grèce, à destination de Killinghome, dans le nord de l’Angleterre, indique le site spécialisé Vessel Finder.
Le Stena Immaculate a été percuté par le porte-conteneurs Solong, qui battait pavillon portugais et était parti de Grangemouth, en Ecosse, lundi soir, pour se rendre à Rotterdam aux Pays-Bas. L’entreprise allemande Reederei Köpping, propriétaire du Solong, indique sur son site que le bateau mesure 140 m de long. Il est capable de transporter un maximum de 812 containers de 14...
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10/03 - Massacres en Syrie : "Le pays n’est jamais sorti de la guerre civile"
Trois mois après la chute de Bachar el-Assad, le cauchemar continue en Syrie. Le bilan des victimes des violences dans l’ouest du pays ne cesse de s’alourdir. Ce lundi 10 mars, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) faisait état de la mort de 1 068 civils depuis le 6 mars, qui, pour beaucoup, appartenaient à la minorité alaouite, branche de l’islam chiite dont est issu le président renversé.
Selon l’ONG, ces victimes ont été tuées par les "forces de sécurité et groupes alliés […] sur des bases confessionnelles", alors que les tensions entre la communauté alaouite et le pouvoir en place gagnaient la région de Lattaquié et de Tartous depuis plusieurs jours. Une responsabilité à laquelle tente d’échapper le président par intérim, Ahmed al-Charaa, invitant à "l’unité nationale". Mais pour Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’université internationale Schiller, cette promesse de "pacification" n’est qu'"illusoire". Entretien.
L’Express : Cette vague de violences était-elle prévisible après la chute de Bachar el-Assad ?
Myriam Benraad Bien sûr. Dès le départ, j’ai dit qu’il fallait se méfier de cette notion de libération, que l’on était sur un mouvement de latence. Tout changement de régime, notamment dans un contexte dictatorial, provoque ce type d’élan de vengeance collective contre tous ceux qui ont été associés non seulement au régime, mais dans le cas présent, qui ont été associés aux crimes de guerre commis par celui-ci. C’est typiquement la situation dans laquelle se trouvent les...
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10/03 - Elon Musk assure que son réseau social X subit une "cyberattaque massive"
"Il y a eu (et il y a encore) une cyberattaque massive contre X", a déclaré ce lundi Elon Musk, le propriétaire du réseau social, après des heures de problèmes d’accès à la plateforme signalés par des milliers d’utilisateurs.
Il a publié ce message en commentaire d’un autre post établissant un lien entre les manifestations contre "Doge" (la commission à l’efficacité gouvernementale que dirige le milliardaire), les magasins Tesla "attaqués" et la panne actuelle sur X, sans apporter de preuves. "Nous sommes attaqués tous les jours mais celle-ci a été organisée avec beaucoup de ressources. Un grand groupe coordonné est impliqué ou alors un pays. On suit la piste…" a ajouté Elon Musk.
Des milliers d’utilisateurs ont rencontré des problèmes d’accès à X - au site internet et à l’application mobile. Le pic de signalements sur le site de référence, Downdetector.com, a été atteint lundi matin aux Etats-Unis, vers 10 heures sur la côte est du pays (15 heures à Paris), quand près de 40 000 personnes ont rapporté une panne du service. Ce chiffre est largement descendu avant de remonter quasiment à 35 000, trois heures plus tard, puis de diminuer à nouveau.
X n’a pas réagi à une sollicitation de l’AFP et le compte de "support" de X (soutien technique) n’a pas publié de messages depuis l’année dernière.Des pannes en série
Le réseau social a connu de nombreuses pannes depuis son rachat par Elon Musk fin 2022. En février et en décembre 2023, notamment, des dizaines de milliers d’utilisateurs mondiaux avaient signalé des problèmes...
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10/03 - Guerre en Ukraine : dans la région de Koursk, la puissante contre-offensive russe
Les forces ukrainiennes pourraient-elles en venir à perdre leur plus importante prise de guerre - la région russe de Koursk - au cours des prochaines semaines ? Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a annoncé, lundi 10 mars, "renforcer" son contingent militaire dans l’oblast, où Moscou a revendiqué d’importantes avancées ces derniers jours, à mesure que les Etats-Unis lâchent leur allié ukrainien.
Selon l’agence de presse britannique Reuters, les forces russes ont continué d’avancer lundi dans l’oblast, "dans le cadre d’une vaste opération d’encerclement visant à forcer des milliers de soldats ukrainiens à fuir ou se rendre". Moscou a lancé ces derniers jours une offensive de parachutistes "afin de couper les lignes d’approvisionnement de l’Ukraine et les voies potentielles de retrait".
Les troupes ukrainiennes occupent en effet depuis cet été plusieurs territoires de la région frontalière de Koursk, où ils ont lancé en août 2024 une large offensive, visant à faire pression sur Moscou, en cas de futures négociations territoriales. Des 1 300 kilomètres carrés conquis par l’armée de Kiev, 800 avaient été récupérés à la mi-février par les forces russes, qui semblent poursuivre leur avancée de manière fulgurante. "Au cours des quatre derniers jours, les troupes russes ont repris dans la région autant de territoires qu’en quelques mois", estime le milblogueur russe Rybar, proche du ministère de la Défense.Le soutien des soldats nord-coréens
Le groupe de réflexion américain Institute for the...
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10/03 - Pour réarmer l’Europe, 300 milliards d’euros à trouver : les trois scénarios pour y parvenir
Il aura fallu trois ans de guerre sur le sol européen, plus d’un million de morts et de blessés, les saillies d’un président américain hors de contrôle et les menaces de plus intimidantes de Moscou pour que l’Europe sorte enfin de sa léthargie. Vertige et salvation. Porter les dépenses militaires de chaque pays à 3 % du PIB va demander un effort financier colossal : près de 300 milliards d’euros supplémentaires d’ici à 2027, d’après les calculs de L’Express. Aujourd’hui, seuls la Pologne, les Etats Baltes et la Grèce dépassent ce seuil, considéré comme un minimum par le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Où trouver l’argent ? Il y a les pays dont les comptes budgétaires sont au carré et qui pourront financer ces nouvelles dépenses sur leurs propres deniers. Et les autres, dont la France, qui devront faire des choix, même si, comme au temps du Covid, les règles budgétaires sont assouplies. Il y a la solidarité européenne qu’il faudra réinventer. L‘épargne des Européens, si abondante, qu’il faudra mobiliser. Le soutien des investisseurs privés qu’il faudra décrocher. Le chantier est immense et le temps file entre les doigts des dirigeants européens.Creuser les déficits nationaux : une réponse de court terme
Face à la menace russe aux portes de l’Europe, la volonté de se doter d’une défense à la hauteur semble partagée sur tout le continent. Mais le chemin pour y parvenir diverge en fonction des priorités et obligations de chacun. L’Allemagne, pays de la rigueur budgétaire, s’apprête à vivre une révolution en...
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10/03 - Gérald Darmanin : les dessous de sa stratégie pour rester le "monsieur Corse" du gouvernement
Cela faisait près de dix-huit mois que les équipes de Marie-Antoinette Maupertuis, présidente autonomiste de l’Assemblée de Corse, lançaient des invitations auprès de l’exécutif, à Paris, dans le cadre du travail sur les dérives mafieuses de l’île. Peine perdue. Aussi a-t-elle été surprise quand on a lui annoncé, lundi 24 février, l’arrivée du garde des Sceaux trois jours plus tard. Jeudi 27 février, Gérald Darmanin était bien présent en amont de la session de l’Assemblée de Corse consacrée à la lutte contre les dérives mafieuses. Cet invité de dernière minute y a annoncé une "révolution de l’action de l’Etat contre le système mafieux insulaire".
"J’avoue que j’ai été surprise par sa venue", commente Marie-Antoinette Maupertuis. Tout aussi étonné, le président de l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a estimé que les déclarations du ministre de la Justice étaient un "moment politique important". "[Cela va] au-delà de ce que nous avions pu imaginer", a-t-il indiqué. Les annonces pour lutter contre les dérives mafieuses sont conséquentes. D’abord, un pôle spécialisé antimafia à Bastia, lié à la création d’un Parquet national contre le crime organisé (Pnaco), projet aujourd’hui examiné par le Parlement et qui doit se mettre en place le 1er janvier 2026. Ensuite, l’arrivée sur l’île d’enquêteurs spécialisés et d’assistants judiciaires. Ou encore un renforcement des effectifs des tribunaux d’Ajaccio et de Bastia.
Des déclarations fortes, auxquelles le ministre de la Justice a ajouté un symbole : la...
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10/03 - Dirigeants d’entreprise ayant perdu leur emploi : ces secteurs les plus affectés en 2024
Marquée par une conjoncture nationale et internationale difficile, l’économie française a traversé une année 2024 pleine d’incertitudes (absence de budget, dérapage des comptes publics, retour de Donald Trump à la Maison-Blanche). Et tout comme les salariés, les chefs d’entreprise en ont également pâti. C’est du moins ce que nous révèle le rapport de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, réalisé par l’association GSC et le cabinet Altares, publié lundi 10 mars. Selon cette étude, le nombre de chefs d’entreprise ayant perdu leur emploi en France est chiffré à 60 852, soit une augmentation de 18 % par rapport à 2023.
C’est parmi des secteurs comme la construction (+ 23,7 %), les agences immobilières (+ 34,7 %) et les transports/logistique (+ 29,3 %), très exposés aux "tensions conjoncturelles", que les pertes d’emploi ont été les plus nombreuses.
Par ailleurs, ces chiffres coïncident avec la hausse des défaillances d’entreprises (sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires). Selon une étude de janvier d’Altares, le nombre d’entreprise concernée est estimé à 67 830 (+ 17 %), dont 46 640 sont dues à des liquidations judiciaires (+ 13 %).
Le phénomène n’est pour autant pas récent, puisque c’est depuis 2022 que le nombre de défaillance a augmenté, et ce pour deux effets. Le premier étant le rattrapage post-Covid, période durant laquelle les défaillances étaient relativement peu nombreuses grâce aux aides d’Etat massives. Le second étant la croissance des incertitudes politiques et géopolitiques récentes....
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10/03 - Reconstruction de l’Ukraine : les entreprises françaises déjà en première ligne
Pour se remettre sur pied, l’Ukraine peut compter sur le savoir-faire français. Tel est le message qu’ont voulu transmettre le ministre de l’Economie Eric Lombard et celui des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, réunis à Bercy le 7 mars au côté de la ministre de l’Economie ukrainienne, Yulia Svyrydenko, pour dévoiler les 19 projets sélectionnés dans le cadre du fonds Ukraine. Ce dispositif, doté d’une enveloppe de 200 millions d’euros, est financé par des dons provenant de l’aide publique au développement et se concentre sur des secteurs prioritaires tels que la santé, le déminage ou l’énergie.
Depuis son lancement en juin dernier, les entreprises françaises ont été au rendez-vous. Le gouvernement ukrainien a reçu des candidatures pour un montant total de plus de 700 millions d’euros. Dans la liste des lauréats, des fleurons tricolores, tels que Thales, côtoient des PME et des ETI. Le point commun de leurs projets : une mise en œuvre rapide, avec un délai maximal de seize mois.
La ville de Kharkiv s’apprête ainsi à voir les équipements électriques de son réseau de chaleur rénovés par Schneider Electric, tandis que C3Medical va fournir des solutions de téléconsultation dans cinq régions du pays. De son côté, Saint-Gobain compte améliorer l’approvisionnement en eau potable des quartiers nord de la ville de Kryvyï Rih, qui souffrent d’un approvisionnement insuffisant et de mauvaise qualité de l’eau depuis la destruction du barrage de Kakhovka en juin 2023.Le secteur privé, clé de voûte du redressement
Ces initiatives...
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10/03 - Climat : le plan de la France pour tenter de s’adapter à un réchauffement de 4°C
Comment adapter la France à un réchauffement pouvant atteindre quatre degrés ? Après de nombreux retards, le gouvernement a lancé ce lundi 10 mars son troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), mettant l’accent sur la mise en oeuvre d’une cinquantaine de mesures au niveau local, d’ores et déjà jugées insuffisantes par certains experts du climat.
Records de chaleur, inondations, érosion côtière : dans une France déjà plus chaude de 1,7 degré depuis 1900, les conséquences du dérèglement climatique ne "sont plus une exception" mais "notre nouvelle norme" et une "réalité tragique", a déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, en dévoilant les contours de ce "PNACC-3".
Ce plan, attendu depuis fin 2023, compte 52 mesures destinées à protéger davantage les populations, mieux anticiper les risques, assurer la résilience des territoires et adapter les activités humaines face à des conditions climatiques extrêmes. Il se base sur une trajectoire de réchauffement de référence en France à +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100.Dimension territoriale
L’accent est particulièrement mis sur les territoires et secteurs les plus menacés comme les littoraux, les montagnes, les forêts et l’agriculture. Parmi les mesures, le renforcement des protections pour les travailleurs exposés aux canicules, différentes études pour mieux adapter transports et exploitations agricoles, des feuilles de route pour adapter chaque secteur économique, une évolution des règles de rénovation des logements ou...
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10/03 - Colloque Sciences et Santé de L’Express : revivez cet événement exceptionnel
Ce lundi 10 mars, L’Express a organisé son colloque Sciences et Santé 2025 sur le thème "Bien vieillir : les promesses de la science". Un événement exceptionnel concentré uniquement sur des données validées par la recherche et des approches rigoureuses.
Prix Nobel, chercheurs, politiques, démographes, médecins, étaient réunis pour un après-midi d’échanges exceptionnels. Les dernières avancées en médecine préventive, les innovations technologiques pour la qualité de vie des aînés, la nutrition, toujours sous le prisme de l’évidence scientifique. Dans un monde saturé d’informations contradictoires sur la santé et les méthodes de "jeunesse éternelle", notre colloque se démarque en se concentrant uniquement sur des données validées par la recherche et des approches rigoureuses.
Vous pouvez revivre ce colloque sur nos réseaux sociaux et sur YouTube.Découvrez le programme :
Introduction Bien vieillir : Les promesses de la science - 14h à 14h05 Eric Chol - Directeur de la rédaction de L’Express
Longévité : les vrais espoirs et les fausses promesses - 14h05 à 14h35 Venki Ramakrishnan - Prix Nobel de Chimie, auteur du livre Why we die
Reprogammation cellulaire, sénolytiques : la recherche française à la pointe - 14h35 à 15h Thierry Lhermitte - Parrain de la Fondation pour la Recherche Médicale Jean-Marc Lemaitre - Directeur de Recherche à l’INSERM, directeur adjoint de l’Institut de Médecine Régénérative et Biothérapies de Montpellier
Le grand test : calculez votre âge biologique - 15h à 15h15 Stuart Jay Olshansky -...
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10/03 - L’Europe face au défi du réarmement : retrouvez nos analyses et grands entretiens
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10/03 - Comment réarmer la France ? L’heure des choix a sonné, par Eric Chol
Pas de hausses d’impôt pour financer le réarmement français, a promis Emmanuel Macron. Même si, depuis la dissolution, le président de la République ne contrôle plus les manettes fiscales du pays, il faut lui reconnaître une certaine cohérence, lui qui s’est efforcé depuis son arrivée à l’Elysée de faire baisser les impôts dans un pays où les prélèvements obligatoires atteignent un record (46,1 % du PIB). Donc pas de recours à l’impôt, mais un mur de nouvelles dépenses à financer, si la France veut accroître ses dépenses militaires de 2 à 3,5 %, voire 5 % de son revenu national. Soit une augmentation comprise entre 45 et 90 milliards d’euros par an. Comment trouver cet argent, quand les caisses de l’Etat sont vides et que le gouvernement s’efforce de vendre aux marchés financiers sa stratégie de désendettement, encore embryonnaire ? Sans doute dans les poches des ménages, avec leur consentement, à travers un grand emprunt national, ou par des livrets d’épargne fléchés vers la défense.
Des idées envisagées par l’exécutif, même si le recours à l’endettement risque de précipiter le pays dans une zone critique, surtout si, souligne l’économiste Charles Serfaty (1), tous les Etats européens font de même. "Les taux d’intérêt vont logiquement finir par augmenter." Peut-être nos gouvernants seraient bien inspirés de regarder dans le rétroviseur de l’entre-deux-guerres.
Entre 1936 et 1939, la France, confrontée au péril hitlérien, a engagé un effort de réarmement massif, d’abord sous le Front populaire, mais surtout à partir de...
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10/03 - TikTok en sursis aux Etats-Unis : quatre acquéreurs potentiels sont intéressés, selon Donald Trump
Donald Trump, qui veut absolument contraindre le groupe chinois Bytedance, propriétaire de TikTok, à vendre sa filiale américaine, va-t-il parvenir à ses fins ? "Nous négocions avec quatre groupes différents, et beaucoup de gens sont intéressés", a répondu Donald Trump à une question sur le réseau social chinois de partage de vidéos, dimanche 9 mars à bord d’Air Force one. "Il se pourrait" qu’un accord soit trouvé bientôt, a-t-il également dit, estimant aussi que les quatre propositions "sont bonnes".
Le 20 janvier, à peine investi, le président Donald Trump a accordé un délai de 75 jours à ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, pour vendre ses activités américaines. Faute de quoi la très populaire plateforme est censée être interdite aux Etats-Unis, selon une loi votée l’année dernière. Le délai pourrait toutefois être rallongé.Frank McCourt, propriétaire de l’OM, en lice
Quelques semaines plus tôt, Donald Trump avait tenté de placer le patron de Tesla et SpaceX, depuis peu son conseiller spécial, Elon Musk, sur la liste des entrepreneurs pressentis pour racheter l’application TikTok, en vain. L’homme le plus riche du monde et propriétaire du réseau social X a déclaré fin janvier qu’il n’avait pas fait d’offre. "Je n’ai pas fait d’offre pour TikTok. Et je ne sais même pas ce que je ferais si j’avais TikTok", a-t-il dit.
Et si ByteDance ne semble pas intéressée par une cession, d’autres prétendants sont sur les rangs, poussés par Donald Trump, qui insiste sur l’avenir incertain de l’application si elle n’était pas...
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10/03 - Face à la menace russe, l’Europe a accru sa dépendance à l’armement américain
Les importations d’armes des Etats européens membres de l’Otan ont plus que doublé ces cinq dernières années. C’est le constat d’un rapport publié lundi 10 mars par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui établit que ces importations ont augmenté de 155 % entre 2015-2019 et 2020-2024. Cet état des lieux intervient au moment où les Etats de l’Union européenne (UE) affichent leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent face au désengagement américain annoncé par Donald Trump.
Dans le contexte de l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine a été le plus grand importateur mondial d’armes majeures pendant la période 2020-2024, ses importations ayant augmenté de près de 100 fois (+ 9627 %) par rapport à la période 2015-2019.64 % d’armes américaines
"Face à une Russie de plus en plus belliqueuse et à des relations transatlantiques sous tension pendant la première présidence Trump", les États européens de l’Otan ont tenté de "réduire leur dépendance aux importations d’armes et renforcer l’industrie européenne de l’armement", a déclaré Pieter Wezeman, chercheur principal au sein du programme "Transfert d’armes" du Sipri, cité dans un communiqué. "Mais la relation transatlantique en matière d’approvisionnement en armes est profondément ancrée. Les importations en provenance des États-Unis ont augmenté et les Etats européens de l’Otan ont commandé près de 500 avions de combat et de nombreuses autres armes aux États-Unis", ajoute-t-il.
Les Etats-Unis ont ainsi fourni 64...
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10/03 - Donald Trump : son erreur stratégique monumentale face à la Chine, par Jean-François Copé
Une fois passé l’effet de sidération provoqué par la scène dantesque d’humiliation infligée par Donald Trump à Volodymyr Zelensky le 28 février – qui donne une petite idée sur la forme de ce que le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg a dû subir de Hitler en 1938 – le message maintenant est parfaitement compris de tous : les Etats-Unis abandonnent l’Ukraine et se rapprochent sans contrepartie de la Russie, alors même que celle-ci est beaucoup plus affaiblie qu’on ne le croit économiquement et militairement. Il n’y a hélas, plus de doute possible sur ce renversement historique de l’axe géopolitique mondial.
Certains commentateurs cherchent à rationaliser le comportement du président américain et veulent y voir une approche inversée de la doctrine Kissinger adoptée dans les années 1970 : diviser l’axe Pékin-Moscou en se rapprochant de l’un de ses pôles. Contrairement au siècle dernier, Washington miserait cette fois-ci sur Moscou dans l’objectif d’affaiblir Pékin. Quelle erreur de jugement ! Ce désengagement américain offre au contraire à la Chine une victoire supplémentaire dans une guerre où elle n’a jamais eu à combattre mais dont elle a su exploiter chaque phase à son avantage.L'immense risque pris par Washington
Le premier succès chinois est évident : avoir réussi à renforcer son emprise sur son voisin russe dès le début de la guerre. En effet, le 4 février 2022, quelques jours avant l’invasion russe, Xi Jinping et Poutine proclamaient leur "amitié sans limite". Trois ans plus tard, la guerre n’a pas...
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10/03 - Livres : Eric Fottorino et Tonino Benacquista vous plongent dans le monde impitoyable de l’édition
Hasard des programmations ou sorties dûment orchestrées ? Toujours est-il que deux poulains de Gallimard, Eric Fottorino et Tonino Benacquista, nous entraînent simultanément dans les coulisses de l’édition, un milieu toujours croustillant (car fort en grandes gueules, en ego et en flamboyances) et nous livrent, le premier vu du côté de l’écrivain, le second de l’éditeur, deux ouvrages des plus savoureux.
Des gens sensibles, de l’auteur de Korsakov, est le plus personnel, ses personnages étant tirés de grandes figures du monde littéraire : ainsi reconnaît-on Claude Durand, un temps PDG de Stock, sous les traits de Charles Follet, le patron des Editions du Losange, Chantal Lapicque, égérie de cette même maison d’édition sous ceux de Clara, l’étincelante et énergique attachée de presse, et le grand auteur algérien Rachid Mimouni en Saïd, l’écrivain traqué par les islamistes. Quant à son narrateur, Jean Foscolani, sur le point de publier un premier roman sur sa quête des origines, il ressemble furieusement, en moins armé, à son créateur. Mais peu importe, nul besoin d’être initié pour apprécier la puissance de ce tableau qui prend place à la fin des années 1990 – par ailleurs tragiques pour les artistes algériens, de Lounès Matoub à Tahar Djaout (bien sûr, on pense aujourd’hui à Boualem Sansal). Avec des accents modianesques, Eric Fottorino relate le drôle de trio formé par ses protagonistes avec, d’un côté, Clara, l’attachée de presse au grand cœur et à la descente facile, de l’autre, Saïd, le grand amour de Clara,...
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10/03 - Face au risque d’une guerre "accidentelle", la mise en garde de la Corée du Nord
La Corée du Nord a condamné lundi 10 mars les exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, y voyant une "provocation", et a mis en garde contre le risque de déclencher une guerre par "un seul tir accidentel", quelques jours après que l’armée de l’air de Séoul a bombardé par erreur un village situé sur son propre territoire. "Il s’agit d’un acte de provocation dangereux qui aggrave la situation dans la péninsule coréenne et qui pourrait déclencher un conflit entre les deux parties par le biais d’un seul tir accidentel", a fait valoir le ministère des Affaires étrangères de Pyongyang, cité par les médias d’État.
L’exercice conjoint de Washington et Séoul, appelé "Bouclier de la liberté 2025" ("Freedom Shield" en anglais), doit débuter lundi et comporter des "entraînements en direct, virtuels et sur le terrain", selon un communiqué des Etats-Unis. L’exercice se poursuivra jusqu’au 21 mars, selon le communiqué.
La coopération militaire entre les Etats-Unis et la Corée du Sud suscite régulièrement des condamnations de la part de Pyongyang, dont le gouvernement considère ces exercices comme une préparation à une invasion, et procède souvent à des essais de missiles en réponse.Tirs de "missiles balistiques non identifiés"
De fait, Pyongyang a tiré lundi "plusieurs missiles balistiques non identifiés", a annoncé l’armée sud-coréenne. "Notre armée renforcera la surveillance et maintiendra un état de préparation complet en étroite coopération avec les Etats-Unis", a commenté l’état-major...
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10/03 - Assurance-vie : Finary, un nouveau venu dans la bataille
Difficile d’innover dans le domaine de l’assurance-vie qui compte déjà des centaines de contrats en cours de commercialisation, et bien plus encore dans les archives des assureurs. La jeune société Finary, fondée par Mounir Laggoune et Julien Blancher, part néanmoins à l’assaut de ce marché juteux pesant près de 2 000 milliards d’euros. Cette fintech, qui revendique une communauté de 500 000 utilisateurs, propose des outils d’agrégation et de suivi de son patrimoine.
De l’analyse à l’action, il n’y a qu’un pas, qu’elle espère bien faire franchir à ses fidèles. Son contrat, baptisé Finary Life, repose sur les ETF, ou fonds indiciels, de BlackRock. Il donne accès à une gestion pilotée composée d’un fonds en euros - Netissima, assuré par Generali - et d’un panachage de 15 à 25 ETF cotés. Trois profils sont proposés : conservateur, modéré ou dynamique. Finary délègue le travail de sélection des supports et de répartition des actifs sur les différents marchés au gestionnaire américain.
La tarification est agressive : outre l’absence de frais sur les versements, la gestion est tarifée entre 0,99 % et 1,29 % par an tout compris, intégrant les frais du contrat et des supports. Pour bénéficier de l’offre la plus avantageuse, il faut déjà être client de la plateforme, via les forfaits Finary Plus (150 euros par an) ou Finary Pro (350 euros par an). Un mode de gestion libre devrait compléter l’ensemble par la suite, permettant notamment aux souscripteurs de diversifier leur contrat sur des actifs non...
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10/03 - Ukraine : Marco Rubio dit juger prometteuse une proposition ukrainienne de cessez-le-feu partiel
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est ce lundi 10 mars en Arabie saoudite, où se tiendra mardi une rencontre entre une délégation de Kiev et une équipe américaine, qui compte y évoquer de futures négociations de paix pour mettre fin à l’invasion russe. Ces discussions, très attendues après le clash entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, doivent servir à "définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial" entre la Russie et l’Ukraine, a indiqué l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui sera présent, tout comme le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio. L’Ukraine est quant à elle restée plus vague. "Nous espérons discuter et nous mettre d’accord sur les décisions et étapes nécessaires", a dit Volodymyr Zelensky, sans préciser sur quel sujet.
Les infos à retenir :
⇒ Volodymyr Zelensky et Marco Rubio en Arabie saoudite avant de nouvelles discussions
⇒ Kiev va proposer une trêve "dans les airs" et "en mer" lors de pourparlers avec les Etats-Unis
⇒ L’Ukraine pourra continuer à utiliser les satellites Starlink, promet Elon Musk
20h00Russie : trois morts dans une frappe ukrainienne sur un magasin dans la région de Koursk
Au moins trois personnes ont été tuées et neuf blessées ce lundi dans une frappe ukrainienne sur un magasin dans un village de la région russe de Koursk, dont une petite partie est occupée par les forces de Kiev, a annoncé le gouverneur régional.
"Les forces armées ukrainiennes ont frappé le magasin Dobrynia dans le village de...
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10/03 - Les Etats-Unis menacés par une récession ? La réponse floue de Donald Trump
C’est ce qui s’appelle botter en touche. Donald Trump est resté très flou lorsqu’une journaliste de Fox News lui a demandé lors d’un entretien diffusé dimanche 9 mars s’il s’attendait à une récession aux Etats-Unis. "Je déteste prédire les choses comme ça", a rétorqué le président américain.
"Il y a une période de transition", a avoué dans la foulée le milliardaire républicain, qui mène ses partenaires commerciaux à la baguette depuis son retour à la Maison-Blanche, à commencer par ses voisins canadien et mexicain. Il leur a imposé des droits de douane de 25 % la semaine passée avant de revenir sur la plupart d’entre eux et de repousser d’un mois, à début avril, leur supposée application.
BARTIROMO: Are you expecting a recession this year?
TRUMP: I hate to predict things like that. There is a period of transition. pic.twitter.com/zb5b9KzWfS— Aaron Rupar (@atrupar) March 9, 2025
Pressé dimanche soir par des journalistes, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, de clarifier ses propos sur la possibilité d’une récession, Donald Trump est resté tout aussi flou en répondant simplement : "Qui sait ?".
Avec son retour au pouvoir, plusieurs experts craignent une récession aux Etats-Unis, soit un recul du Produit intérieur brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs. En quelques semaines, Donald Trump a relevé par à-coups les taxes sur les importations aux Etats-Unis, avant de faire marche arrière sur la plupart des produits et origines.Pas de récession depuis début 2020
Compte-t-il donner plus de clarté aux...
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10/03 - L’IA et les data centers : dans les coulisses du Stargate à la française d’Emmanuel Macron
"Et le lauréat se nomme…" A Rueil-Malmaison, près de Paris, des gestionnaires de data centers organisent leur cérémonie des César, sans stars ni paillettes. Les trophées, des blocs bruts rectangulaires et irréguliers, composés de déchets récupérés dans ces centres de données, ressemblent à s’y méprendre à ceux remis au gratin du cinéma français. Les nominés, ici, ne sont pas félicités pour leur interprétation, mais pour leur bonne gestion de l’énergie dans l’alimentation de serveurs inesthétiques. Rien de très glamour. Pourtant, cette première du genre, intervenue fin février, tombe à pic. Avec l’intelligence artificielle, toute l’industrie de la donnée s’apprête à changer d’échelle.
Quelques jours plus tôt, sous l’immense verrière d’un Grand Palais accoutumé aux événements planétaires depuis les Jeux olympiques 2024, Emmanuel Macron annonçait 109 milliards d’euros d’investissements privés dans la construction de grands data centers dédiés à l’IA en France. "Plug, baby, plug !" (branche-toi, bébé, branche-toi !), scandait le président de la République à l’occasion du Sommet sur l’IA. Un mantra inspiré du "Drill, baby, drill !" (Fore, bébé, fore !) de Donald Trump pour les énergies fossiles. Et une forme de bénédiction pour la galaxie IA. Parmi les premières entreprises impliquées dans cette réponse au projet américain Stargate (500 milliards de dollars), le fonds d’investissement MGX, avec un "consortium de champions franco-émiratis", mettrait sur la table quelque 50 milliards d’euros. Le canadien Brookfield placerait, lui, 20...
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10/03 - L’Ukraine privée de Starlink ? La promesse d’Elon Musk à Kiev
C’est un gage de sûreté dans un océan d’incertitudes. Dimanche 9 mars, Elon Musk, propriétaire du réseau de satellites Starlink, aussi bras droit du président américain Donald Trump, a déclaré que "malgré tous [ses] désaccords avec la politique de l’Ukraine, Starlink ne fermera jamais ses terminaux" dans le pays. "Je veux simplement dire que sans Starlink, les réseaux ukrainiens s’effondreraient puisque les Russes peuvent brouiller tous les autres canaux de communication ! Mais jamais nous le ferions ou l’utiliserions comme un moyen de négociation", a-t-il ajouté.
Starlink, propriété de la société SpaceX, fournit une connexion Internet cruciale à Kiev et à son armée, afin de remplacer les services de communication détruits par la Russie après son invasion lancée en février 2022.
Avant cela, Elon Musk avait jeté le doute en écrivant : "Mon système Starlink est la colonne vertébrale de l’armée ukrainienne. Toute leur ligne de front s’effondrerait si je l’éteignais." Cela a poussé le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski à lui répondre : "C’est le ministère polonais de la Numérisation qui paie les satellites Starlink pour l’Ukraine, pour 50 millions de dollars par an." "Tais-toi, petit homme. Tu payes une petite partie du coût total. Et il n’y a pas de substitut à Starlink", lui a sèchement rétorqué Elon Musk."Dites 'merci'"
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio - qui selon la presse américaine a récemment eu des désaccords avec Elon Musk - s’est mêlé à l’échange, accusant son homologue...
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10/03 - Roumanie : favori des sondages, le candidat d’extrême droite exclu de la présidentielle
Après la spectaculaire annulation de la présidentielle l’an dernier en Roumanie, le candidat d’extrême droite Calin Georgescu a vu sa candidature rejetée dimanche 9 mars par la Commission électorale, une décision qui a provoqué de violentes protestations de ses partisans.
Selon l’instance qui s’appuie sur le jugement rendu en décembre par la Cour constitutionnelle, et non sur des raisons procédurales, "il ne remplit pas les conditions de légalité" car il a enfreint "les règles démocratiques d’un suffrage honnête et impartial".
Le sexagénaire, qui fait figure de favori dans les sondages avec quelque 40 % des intentions de vote, a dénoncé sur X "un coup direct porté à la démocratie dans le monde". "L’Europe est maintenant une dictature, la Roumanie vit sous la tyrannie !", a-t-il lancé.
A l’annonce de l’invalidation de sa candidature, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment à Bucarest, criant "A bas la dictature". Après de premiers incidents en début de soirée, la situation s’est tendue de nouveau dans la nuit en réaction à la publication par le bureau électoral des motivations de sa décision, semblant sérieusement compromettre l’avenir de Calin Georgescu. Même si un recours est possible, "cela signe pour l’heure son K-O", a commenté pour l’AFP l’avocate Silvia Uscov, qui suit de près le dossier.
Les gendarmes ont dû disperser à plusieurs reprises à coups de gaz lacrymogène une foule "violente" qui a tenté de forcer le barrage pour entrer dans les locaux, jetant bouteilles et...
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10/03 - Quand des revues scientifiques deviennent des machines à cash : derrière ce business, des réseaux opaques
Acheter une revue, profiter de sa notoriété pour piéger les chercheurs naïfs et attirer les moins scrupuleux, augmenter les tarifs et le nombre de publications… Cette opération bien rodée est la dernière stratégie en vogue pour tirer un maximum de bénéfices du monde de la science, au détriment des règles éthiques et de la qualité de la recherche. La première alerte documentée de ce phénomène a été lancée par deux chercheurs de l’Université de Grenade (Espagne), qui ont récemment publié une longue enquête baptisée "L’invasion des voleurs de revues scientifiques".
Michel Dubois, sociologue spécialiste d’intégrité scientifique, directeur de recherche au CNRS, avait connaissance du phénomène, sans le savoir si important. "Je me souviens de l’histoire de Flaminio Squazzoni, chercheur à l’Université de Milan et éditeur de la revue italienne JASSS, qui a reçu fin 2024 une offre de rachat de 400 000 euros", illustre-t-il. Le scientifique italien avait alors indiqué sur X (ex-Twitter) : "Sans augmenter le rythme de publication actuel, il faudrait huit à dix ans pour rentabiliser l’opération, je vous laisse deviner ce qu’ils voudraient faire". Traduction : en publiant 150 articles par an et en imposant des frais de publication de 1 500 euros par études, JASSS pourrait générer un retour sur investissement en 2 ans.De 2400 à 6000 euros pour publier un article
Si cette opération a échoué, d’autres aboutissent, comme le révèlent les chercheurs espagnols. Ces derniers détaillent comment Oxbridge Publishing House Ltd, une...
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10/03 - Nucléaire : cinq ans après, fallait-il fermer la centrale de Fessenheim ?
Il y a cinq ans en Alsace, le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim s’arrêtait définitivement de tourner. On parlait alors de la fin d’une époque… Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine et la prise de conscience de l’urgence écologique rebattent les cartes. Entre la souveraineté énergétique, les ressources limitées et les enjeux d’influence, les défis autour du nucléaire sont de taille. Dans ce premier épisode, Anne Rosencher, directrice déléguée de la direction, et Sébastien Julian, rédacteur en chef adjoint du service climat de L’Express, nous racontent l’histoire d’un sabotage politique.Episode 1 : les fossoyeurs de Fessenheim
Pour commencer cette série, revenons 44 ans en arrière. La centrale nucléaire de Fessenheim, située en Alsace à la frontière franco-allemande, tourne depuis maintenant trois ans. Le 7 juin 1981, elle est au cœur d’une mobilisation. Ce jour-là, les militants écologistes allemands et français veulent unir leur force. Sous un grand soleil, les chants et les slogans se succèdent.
En tee-shirts à manches courtes colorés, les manifestants enfourchent leur vélo pour protester. Mais les Allemands se retrouvent bloqués, interdits de passer de l’autre côté de la frontière. Peu importe, les Français rejoignent leurs camarades de lutte. Les forces de police se retrouvent alors entourées par deux pelotons de cyclistes anti-nucléaires.
Les barrages finissent par être ouverts. Allemands et Français se retrouvent et continuent à pédaler ensemble, contre Fessenheim. Ce n’est pas la première...
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10/03 - "En dix ans, le marché a radicalement changé" : enquête sur la banalisation du trafic d’armes en France
La transaction aurait tout aussi bien pu concerner un vieux meuble ou un ordinateur portable d’occasion. Le 16 janvier dernier, un jeune homme de 24 ans se présente sur le parking d’une grande surface de Villeneuve-lès-Béziers (Hérault) afin de prendre contact avec son potentiel acheteur, rencontré sur une messagerie cryptée. Dans son coffre, ce sont deux pistolets automatiques de calibre 9mm qui attendent de trouver preneur, vendus pour 1 800 euros. Sans le savoir, le trafiquant d’armes vient de se jeter dans les bras des autorités : son client anonyme n’était autre qu’un agent de la section de recherche de la gendarmerie nationale. Directement interpellé, le revendeur admettra pendant sa garde à vue avoir déjà écoulé un pistolet automatique similaire, quelques semaines plus tôt.
"L’individu recevait des armes en provenance de Turquie par livraison de colis, en échangeant avec des comptes anonymes sur Telegram. Puis il les revendait de manière indépendante au plus offrant, sans se soucier une seule seconde de qui pourrait les utiliser et comment", déroule auprès de L’Express le procureur de Béziers, Raphaël Balland. Déjà condamné à six reprises, notamment pour trafic de stupéfiants, le jeune homme avoue avoir réussi "à escroquer d’autres acheteurs potentiels", en leur promettant ces armes sans jamais les fournir réellement - il sera condamné à quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt. "C’est la première fois que j’ai un dossier de trafic d’armes aussi clair et caricatural, presque effrayant de...
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09/03 - Enquête sur les caprices du Louvre : le rôle d’Emmanuel Macron, le coup de maître de Laurence des Cars
A-t-on jamais vu dossier aussi rondement mené ? 22 janvier, publication dans Le Parisien d’une note "confidentielle" adressée par Laurence des Cars à Rachida Dati, dans laquelle la présidente-directrice du Louvre s’alarme de l’état de son musée. 24 janvier, Emmanuel Macron fait savoir qu’il s’exprimera dans quatre jours. 28 janvier, le sfumato de La Joconde en arrière-plan, le voici promettant, avec lyrisme, "un Louvre repensé, restauré, agrandi", qui dessinera "une nouvelle carte du Tendre culturel", afin de devenir "un Louvre des savoirs", le tout en six ans après cinq chantiers : restauration des infrastructures, tarification différenciée pour les non-Européens, espace dédié pour La Joconde, création d’une entrée et d’espaces souterrains sous la cour carrée. Il aura donc fallu – en apparence – moins d’une semaine au président d’un pays surendetté pour voler au secours d’une patronne de musée découvrant diriger un navire prenant l’eau – à croire que le péril était grand. Un empressement d’autant plus intrigant que l’ardoise pèsera lourd. La nouvelle entrée côté colonnade Perrault, chef-d’œuvre du classicisme français voulu par Louis XIV, et les espaces creusés sous la Cour carrée devraient coûter, à la louche faute de chiffrage précis à ce stade, environ 400 millions d’euros, et la même somme pour couvrir les trois autres volets. Dans le grand monde de la culture, on écarquille les yeux : 800 millions pour le Louvre alors que partout les musées périclitent et les budgets s’atrophient ? Chez les patrons de musée, on...
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09/03 - Holden Thorp (revue Science) : "En muselant la recherche, Donald Trump bafoue le contrat social d’après-guerre"
A 61 ans, Holden Thorp, emblématiques lunettes rondes et éternel air affable, mène, en quelque sorte, la recherche scientifique à son diapason. Passé par la direction d’universités de prestige, comme Saint-Louis ou North Carolina, ce chimiste de formation dirige désormais la très rude sélection éditoriale du groupe Science, l’une des plus influentes maisons d’édition scientifique contemporaines. C’est bien simple : les grandes découvertes se font dans ses journaux, ou ne se font pas.
Toutes les deux semaines, le spécialiste commente également les grands enjeux de la recherche pour Science magazine, sa revue phare. Depuis l’élection de Donald Trump, ses éditoriaux sont d’une toute autre gravité, appelant à l’"union" et à la "résistance". Un changement de ton qui témoigne de ce qu’il se joue outre-Atlantique. Coupes gigantesques, émergence d’une science "autorisée" et d’une science "interdite" : jamais l’appareil scientifique américain n’avait connu pareilles attaques qu’en ce début d’année.
Raconter l’histoire en marche demande une grande prudence. Holden Thorp le sait, en bon homme de science, il sous-pèse chaque mot avant de les prononcer. Ils n’en sont pas moins vertigineux. "Ce qui se passe aux Etats-Unis va affecter le monde entier. Et pas seulement la recherche. Ce sont les principes mêmes du contrat social d’après-guerre, fondé en partie sur la connaissance et l’innovation, qui sont menacés partout dans les pays occidentaux", alerte-t-il dans L’Express. Entretien exclusif.
L’Express : Vous avez publié la...
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09/03 - Canada : Mark Carney, l’économiste "rock star" élu pour remplacer Justin Trudeau
Il est celui qui s’apprête à prendre la tête de la guerre commerciale qui oppose le Canada aux États-Unis. Mark Carney, 59 ans, a remporté le scrutin de ce dimanche 9 mars visant à remplacer le Premier ministre sortant, Justin Trudeau, à la tête du Parti libéral. Au pouvoir depuis dix ans, ce dernier avait annoncé sa démission en janvier, en plein chaos politique.
Au cours des dernières semaines, une question a été prédominante dans le débat visant à désigner le successeur de Justin Trudeau : qui, du Parti libéral, est le mieux placer pour affronter les menaces économiques de Donald Trump, et sauvegarder la souveraineté du Canada ? Le choix s'est donc porté sur Mark Carney qui, bien que novice en politique, bénéficie d’une expérience dans la sphère économique en tant qu’ex-directeur de la Banque du Canada (2008-2012) et d’Angleterre (2013-2020). Mark Carney a obtenu 85,9 % du vote des militants du parti libéral, loin devant l'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland qui a recueilli 8 % des voix.
"Il est le favori présumé. Mark Carney a grandi en rêvant de devenir joueur de la Ligue nationale de hockey, mais a plutôt gravi les échelons de la finance en tant que banquier d’affaires pour Goldman Sachs dans les capitales du monde entier", relatait avant le vote le Washington Post. Le libéral est connu pour avoir gouverné la Banque du Canada en pleine crise financière de 2008, avant de mettre le cap sur Londres afin de diriger la Banque d’Angleterre. Il a eu par la suite pour mission de gérer le Brexit,...
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09/03 - Sergey Radchenko : "Volodymyr Zelensky aura du mal à recoller les morceaux avec Donald Trump"
Né en URSS, l’historien russo-britannique professeur au centre Henry-Kissinger de l’université Johns-Hopkins (Washington) est un spécialiste de la guerre froide et de la Russie. Pour L’Express, il analyse les conséquences de l’alignement des positions de l’administration Trump sur celle de Vladimir Poutine, concernant l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky. Selon lui, même si ce dernier a raison de tenter de recoller les morceaux avec le leader républicain, la relation a peu de chances de s’améliorer. "Non seulement Donald Trump ne se soucie pas de l’Ukraine, mais ce dirigeant qui accorde énormément d’importance à la relation personnelle n’aime pas Volodymyr Zelensky", résume l’universitaire. A l’Europe, selon lui, de devenir un véritable acteur géopolitique pour éviter que son destin lui échappe. Entretien.
L’Express : Volodymyr Zelensky a-t-il raison d’essayer d’apaiser les relations avec Donald Trump ? Cherche-t-il à gagner du temps, à éviter un arrêt définitif de l’aide américaine ?
Sergey Radchenko Oui. Il ne faut d’ailleurs pas exclure que Volodymyr Zelensky lui-même regrette la façon dont s’est déroulé l’entretien désastreux avec Donald Trump à la Maison-Blanche. Il est revenu en arrière parce qu’il comprend que, dans la situation très compliquée que vit l’Ukraine, il n’a pas d’autre choix que de signer l’accord sur l’exploitation des minerais ukrainiens avec les Etats-Unis, afin qu’ils ne coupent pas définitivement leur aide. L’autre facteur, c’est la forte pression exercée sur lui par les alliés...
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09/03 - Michel Onfray - Jean-Paul Enthoven : ces deux France qui ne se parlent plus
De retour à son bureau chez Grasset à la fin du mois d’août 1989, l’éditeur Jean-Paul Enthoven y découvre le manuscrit d’un jeune enseignant dans un lycée technique de Caen. L’originalité du sujet – la pensée de grands philosophes saisie à travers leur alimentation – l’enchante. Le Ventre des philosophes lance Michel Onfray en tant que philosophe hédoniste, matérialiste, obsédé par la concordance entre vie personnelle et théorie. Entre le Parisien et le Normand, c’est le début d’une amitié fertile, qui, hélas, ne résistera pas aux rancoeurs personnelles et aux antagonismes politiques.
Dans L’Editeur et le Philosophe, Anne-Sophie Beauvais revient sur cette relation symbolique des fractures de notre époque. D’un côté, le fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage de l’Orne, ayant pour animal totem le sanglier. De l’autre, un dandy mondain au teint hâlé et aux pantalons blancs. Le premier n’a cessé de revenir sur ses origines modestes et son ancrage terrien, le second a pris sept décennies pour lever un peu le voile sur sa jeunesse algérienne. Michel Onfray hait la figure de Don Quichotte, Jean-Paul Enthoven a voulu faire de sa vie un roman. Pour encore pimenter cette comédie humaine, il faut introduire des personnages secondaires hauts en couleur : Bernard-Henri Lévy, meilleur ami de Jean-Paul Enthoven qui a accueilli Michel Onfray dans son écurie chez Grasset mais n’a jamais masqué son mépris pour le Normand, Raphaël Enthoven, enfant chéri de l’éditeur qui participa à l’aventure de l’université populaire...
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09/03 - "Des actes horribles" : ce que l’on sait des violences meurtrières en Syrie
C’est une explosion de violence qui témoigne de la fébrilité du nouveau gouvernement syrien, trois mois à peine après la chute du dictateur Bachar el-Assad. Le président par intérim Ahmed al-Chareh a appelé, ce dimanche 9 mars, à l’unité nationale et à la paix civile après la mort, selon une ONG, de centaines de personnes, en majorité des civils de confession alaouite, par des partisans du nouveau régime.
Après la France samedi, l’Allemagne a qualifié ce dimanche la situation de "choquante" et exhorté le gouvernement de transition à "empêcher de nouvelles attaques, enquêter et demander des comptes aux responsables". "Les tueries de civils dans les zones côtières du nord-ouest de la Syrie doivent cesser, immédiatement", a pour sa part déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l’homme, dans un communiqué. Voici ce que l’on sait de la situation actuelle.Pourquoi de tels affrontements ?
Tout a commencé après une attaque sanglante, jeudi 6 mars, menée par des partisans de Bachar el-Assad contre les actuelles forces de sécurité à Jablé, près de Lattaquié, dans l’ouest du pays - un ex-bastion du pouvoir déchu où vit une importante communauté musulmane alaouite (une branche de l’islam chiite), dont est lui-même issu le clan Assad. Après l’attaque, les forces de sécurité ont envoyé des renforts et lancé d’importantes opérations dans la région. Qui sont accusés d’avoir mené des représailles contre des civils.Qui sont les victimes des exactions ?
L’Observatoire des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un...
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09/03 - "Les Italiens ont quelque chose de spécial..." : Renzo Rosso, un magicien du luxe haut en couleur
Si le jean est passé des fermes américaines aux podiums de la Fashion Week, c’est grâce à lui. A presque 70 ans, Renzo Rosso n’est pas peu fier d’avoir fait entrer ce vêtement de travail du XIXe siècle "dans les collections de mode et les garde-robes d’aujourd’hui". En 1978, l’ancien élève du Marconi Technical Institute de Padoue, où il a étudié les propriétés du textile, travaille pour le fabricant de pantalons Moltex, qui collabore avec différentes marques italiennes de prêt-à-porter. "Mon patron, Adriano Goldschmied, est devenu une sorte de mentor, raconte Rosso, cheveux en pétard et initiales gothiques tatouées sur les phalanges. Lorsque j’ai voulu me mettre à mon compte, il a accepté de lancer avec moi une nouvelle entreprise. Le début de Diesel." Un nom, prononçable dans toutes les langues, qui sonne comme un pied de nez à la crise pétrolière du moment. Des prix insolents, bien plus élevés que ceux de la concurrence. Et des pubs foutraques, ponctuées d’un slogan qui claque : "Be stupid." La marque trouve vite sa place dans les dressings de la jeunesse branchée. Sept ans plus tard, Rosso prend 100 % du capital et creuse son sillon, avant de donner libre cours à sa boulimie d’acquisitions.
Avec le rachat de Staff International, il met la main en 2000 sur la production et la distribution de Vivienne Westwood, Dsquared2, Just Cavalli ou la ligne homme de Marc Jacobs. Maison Margiela, Viktor & Rolf, puis Marni tombent ensuite dans son escarcelle. Des griffes réunies dans une holding, OTB (Only the...
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09/03 - Ukraine : la France va mobiliser 195 millions d’euros d’aides grâce aux avoirs russes gelés
La Russie a revendiqué, samedi 8 mars, la reprise de trois villages face aux troupes ukrainiennes dans sa région de Koursk. Un nouveau revers pour Kiev à l’heure où la perspective de pourparlers semble se renforcer. Mardi 11 mars, une délégation ukrainienne rencontrera une équipe américaine en Arabie saoudite afin d’évoquer les perspectives d’un accord de paix. Alors que l’Ukraine est mise en difficulté par le désengagement américain, les États européens tentent de renforcer leur soutien. Ce dimanche 9 mars, la France a annoncé débloquer 195 millions d’euros d’aides militaires supplémentaires.
Les infos à retenir
⇒ La Russie reprend des villages dans sa région de Koursk
⇒ Une délégation ukrainienne rencontrera mardi des représentants américains pour de nouvelles négociations
⇒ La France va mobiliser 195 millions d’euros pour soutenir militairement l’UkraineSelon l’Ukraine, la Russie a lancé plus de 100 drones dans la nuit
L’armée de l’air ukrainienne a déclaré que la Russie avait lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, 119 drones, dont 71 ont été abattus dans une douzaine de régions et à Kiev, tandis que 37 autres n’ont pas provoqué de dégâts. L’armée de l’air ukrainienne a indiqué que des drones avaient causé des dommages dans six régions, sans donner de précisions. Cette vague d’attaques fait suite aux frappes menées vendredi et samedi dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, qui ont fait au moins 14 morts.La France va débloquer 195 millions d’aides pour l’Ukraine
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a...
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09/03 - Bourse : le retour en grâce des PME européennes
Longtemps délaissées, du fait d’un environnement politico-économique troublé - inflation, remontée des taux, guerre en Ukraine, croissance atone…-, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) cotées en Europe pourraient revenir sur le devant de la scène. Certains signes sont prometteurs.
Les flux financiers se redirigent vers le Vieux Continent. Les Bourses européennes ont enregistré, depuis le début de l’année 2025, de bien meilleures performances que leurs homologues américaines. "Dans un premier temps, ces investissements favorisent les grandes entreprises. Ensuite, ils s’orientent vers les petites capitalisations, souligne Guillaume Buhours, analyste et gérant de fonds chez Gay-Lussac Gestion. La Caisse des dépôts a montré la voie, en lançant, fin 2024, un fonds dédié aux PME-ETI cotées d’un montant de 500 millions d’euros."Un management stable et transparent
Si le timing semble bon pour investir dans les small caps, encore faut-il choisir les secteurs d’activité les plus porteurs et les profils d’entreprises les moins risqués, car Euronext regroupe plus de 1 400 PME-ETI européennes. Par rapport aux grands groupes, il convient d’être encore plus vigilant dans ces choix, du fait des risques de faillite plus élevés. La règle ? Préférer des sociétés profitables, dont la croissance de l’activité est récurrente depuis plusieurs années et qui affichent des niveaux de marge suffisants pour générer des liquidités. Quant au management, il doit être stable et...
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09/03 - Dissuasion nucléaire européenne : "Emmanuel Macron esquisse des mesures concrètes, c’est nouveau"
Une nouvelle séquence s’ouvre dans l’histoire de la dissuasion nucléaire française. Les sorties anti-européennes de la nouvelle administration Trump mettent à mal les équilibres sécuritaires en place depuis des décennies. Le futur chancelier Friedrich Merz a affirmé sa volonté d’émanciper l’Allemagne des Etats-Unis, avec qui la confiance semble rompue. Il a appelé à répondre à l’offre de dialogue stratégique d’Emmanuel Macron sur la protection que les armes nucléaires françaises peuvent apporter à leurs alliés européens.
Lors de son allocution du 5 mars et trois jours plus tôt au Figaro - à qui il s’est confié lors de son voyage de retour du sommet de Londres -, le dirigeant français a confirmé le rapprochement en cours et donné quelques pistes. Mais ce rapprochement pourrait prendre du temps. "Il faut écouter ce que veulent les autres pays européens, c’est aussi à nous de nous adapter pour construire une vraie défense européenne", estime le chercheur Florian Galleri, auteur d’une thèse sur la "dimension européenne de la dissuasion française" depuis la fin de la guerre froide. Entretien.
L’Express : Emmanuel Macron, dans son allocution du 5 mars, a annoncé qu’il allait répondre à "l’appel historique" du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, pour ouvrir un "débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen". En quoi s’agit-il d’un tournant ?
Florian Galleri : Il faudra voir comment cela se réalisera, mais c’est bien un tournant. Emmanuel Macron a multiplié les propositions...
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09/03 - La dernière menace de la Chine contre Taïwan : "Si vous persistez à prendre la mauvaise direction…"
"Plus les séparatistes pour 'l’indépendance de Taïwan' deviendront envahissants, plus le nœud coulant autour de leur cou se resserra et plus l’épée au-dessus de leur tête sera tranchante." La Chine, via le porte-parole de l’armée, Wu Qian, a lancé un nouvel avertissement à l’égard de l’île voisine, ce dimanche 9 mars, lors de l’événement politique annuel des "Deux Sessions".
L’armée chinoise "est une force d’action pour lutter contre le séparatisme et promouvoir la réunification", a décrit le même Wu Quian. Et de s’adresser aux partisans de l’indépendance de Taïwan : "Vous avez monté votre monture jusqu’au précipice d’une falaise […]. Si vous persistez à prendre la mauvaise direction, vous rencontrerez une impasse."
Pékin considère l’île de Taïwan, dotée de son propre gouvernement depuis 1949, comme une partie de son territoire. Encore fin février, encore par l’entremise du porte-parole de l’armée, la Chine a dit ne pas exclure de recourir à la force pour en reprendre le contrôle. Ces derniers commentaires interviennent en pleines "Deux Sessions", des réunions parlementaires qui rassemblent depuis cette semaine à Pékin des milliers de délégués.
C’est dans ce contexte que la Chine a annoncé mercredi une hausse de 7,2 % de son budget de défense en 2025, soit le même taux que l’an dernier, pour atteindre 1 784,7 milliards de yuans (245,7 milliards de dollars). Wu Qian a qualifié de "limitées" ces dépenses militaires, ayant pour objectif, d’après lui, de développer les "forces de combat" et d’améliorer les capacités en matière de...
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09/03 - Guerre en Ukraine : confisquer les avoirs russes gelés, l’arme fatale des Européens ?
Trois jours après son altercation inouïe avec Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, Donald Trump réunit, le lundi 3 mars, ses principaux conseillers à la Maison-Blanche pour décider de la suite des événements. Quelques heures plus tard, le couperet tombe : Washington déclare le gel de son soutien militaire à Kiev. "Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif", se contente d’indiquer l’administration républicaine.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’annonce fait l’effet d’une bombe. Et confirme la pire crainte des chancelleries du Vieux Continent : devoir assumer seules la charge du soutien à l’Ukraine. Le Kremlin jubile, mais les Européens se retrouvent, eux, confrontés au double impératif de combler le vide américain, tout en accroissant massivement leurs propres efforts de défense pour dissuader les ambitions impérialistes de leur voisin russe. En toile de fond, la question cruciale du financement de cette montée en puissance, pour des Etats européens aux marges de manœuvre budgétaires limitées.
Dans ce contexte chaotique - et en parallèle du plan à 800 milliards d’euros visant à "réarmer l’Europe" validé par les Vingt-Sept le 6 mars - le sujet de la confiscation des quelque 300 milliards d’euros d’avoirs russes gelés à l’étranger est brutalement revenu sur le devant de la scène. "Assez parlé, il est temps d’agir !", lançait il y a quelques semaines le Premier ministre polonais Donald Tusk, depuis...
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09/03 - L’intelligence artificielle générale, moteur d’une nouvelle ère économique
La "destruction mutuelle assurée" est une notion bien connue dans le nucléaire. Elle se décline désormais dans l’IA. Une note remarquée, titrée "Superintelligence Strategy", a récemment exposé à quoi ressemblerait un déraillement semblable de l’IA. Si un Etat tentait d’obtenir une domination unilatérale dans le secteur, les autres seraient légitimes à l’en empêcher par l’espionnage ou le sabotage. Cette publication pourrait sembler relever du thriller si ce n’était la qualité de ses auteurs : Eric Schmidt, ex-président de Google, Alexandr Wang, fondateur de Scale AI, l’un des leaders des jeux de données pour l’entraînement des modèles, et Dan Hendrycks, conseiller de la société d’Elon Musk xAI.
Ces trois spécialistes partent du postulat que la superintelligence ou AGI (intelligence artificielle générale), une IA bien meilleure que les humains dans toutes les tâches cognitives, arrivera dans un horizon de vingt-quatre à trente-six mois. L’hypothèse repose sur les lois d’échelle, soit l’idée que plus de puissance de calcul, plus de données et des modèles plus volumineux ouvriront inévitablement la voie à de plus grands progrès dans la puissance des intelligences artificielles.
C’est ce qui a poussé des chercheurs, à partir de 2017, à nourrir leurs modèles avec des volumes de données toujours plus gros. Comme Bookcorpus, un recueil de 7 000 livres non publiés pour entraîner GPT-1 par exemple. Il existe de nombreuses raisons de ne pas croire les hommes de l’art : ils ont clairement intérêt à faire des prédictions...
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09/03 - Amin Maalouf et l’Académie française face aux limites du franglais : "Il ne faut pas jeter l’éponge !"
Dans le bureau d’Amin Maalouf à l’Institut, le temps n’a pas de prise. Un imposant tableau d’André Devambez représente les Immortels en 1935. On y reconnaît Paul Valéry, Bergson ou Mauriac, mais aussi le maréchal Pétain. Le secrétaire perpétuel nous reçoit sous un portrait de Valentin Conrart, l’homme qui fonda l’Académie française en 1635, avec la bénédiction de Louis XIII et de Richelieu. N’en déplaise aux ricaneurs qui voient en elle une belle endormie, la Compagnie n’est pas restée figée au XVIIe siècle. Elle a toujours su enregistrer l’évolution de notre langue et embrasser les courants intellectuels et esthétiques de son temps, que ce soient les Lumières au XVIIIe avec Voltaire ou le romantisme au XIXe avec Victor Hugo. Quel est son rôle au XXIe siècle ? Continuer d’être un arbitre. Hélas, les modernes se fient moins à son avis qu’on ne le faisait sous Napoléon.
Il y a quelques mois, l’Académie avait ainsi publié une passionnante plaquette intitulée N’ayons pas peur de parler français (Plon). Passé inaperçu, ce texte quasiment pamphlétaire préfacé avec finesse par Dominique Bona visait la communication institutionnelle, gangrenée par un franglais souvent ridicule – comment prendre au sérieux un slogan comme "Sarthe Me Up" ? Six académiciens (Dominique Bona, le regretté Gabriel de Broglie, Florence Delay, Danièle Sallenave, Michael Edwards et Amin Maalouf) avaient pris le temps de recenser les exemples les plus navrants de ces dernières années. Le profane apprend à cette lecture l’existence d’une Commission...
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09/03 - Clémentine Autain : "L’atlantisme n’est plus, nous enterrons une pomme de discorde majeure à gauche"
C’est simple : Clémentine Autain souhaite que la gauche accouche d’un nouveau récit. Tel est l’objet de son dernier ouvrage, L'avenir, c'est l'esprit public (Editions du Seuil), dans lequel l’ancienne insoumise - qui siège désormais avec les Ecologistes - livre une critique acerbe de "quarante ans de néolibéralisme", met en garde "face au vent néofasciste qui souffle", et formule quelques propositions pour l’avenir. Car l’intéressée s’y prépare. "Je fais partie de celles et ceux qui peuvent rassembler", dit-elle à L’Express.
L’Express : Dans votre livre, L'avenir, c'est l'esprit public, publié le 7 mars, vous avez des mots très durs contre certains hauts fonctionnaires adeptes du pantouflage. "Une caste", dites-vous, pour qui "l’esprit public est une langue étrangère". Emmanuel Macron est-il donc dépourvu d’esprit public ?
Clémentine Autain : Emmanuel Macron est un adepte de la loi du marché, et non de l’esprit public. Il a contribué à importer les normes du privé au sommet de l’Etat, le rendant chaque jour plus impuissant et bureaucratique. Il a fragilisé l’Etat de droit et abîmé la démocratie. Oui, le président est à l’image de cette partie de la haute fonction publique et du personnel politique acquise à l’esprit d’entreprise, faisant primer les intérêts privés sur la défense de l’intérêt général, l’universalité des droits et la souveraineté du peuple. Les phénomènes de pantouflage et de "rétropantouflage" d’une petite caste, qui n’est heureusement pas toute la haute fonction publique, ont contribué au...
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08/03 - Face à la menace russe, ces pays européens qui veulent quitter les traités de désarmement
La Lituanie a ouvert le bal en quittant de manière inédite, jeudi 6 mars, la convention internationale de Dublin interdisant les bombes à sous-munition. La Pologne pourrait rapidement suivre son exemple en se retirant de la convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, signée à Ottawa en 1997. Les deux pays le justifient en invoquant des inquiétudes sécuritaires liées à la Russie voisine et à son avancée sur le territoire ukrainien. Cette dynamique pourrait bien gagner du terrain dans une Europe qui cherche à augmenter ses capacités de défense dans un contexte international tendu.
Au moins deux autres pays de l’Otan, la Finlande et la Lituanie, qui possèdent une frontière commune avec la Russie, ont également envisagé ces derniers mois de se retirer de la Convention d’Ottawa. En décembre dernier, le ministre finlandais de la Défense, Antti Häkkänen, révélait que la réintroduction des mines antipersonnel dans l’arsenal de l’armée était à l’étude depuis l’été. Une éventualité qui, pour la Finlande comme pour la Pologne, n’a "rien d’amusant, rien d’agréable", a indiqué le Premier ministre polonais, Donald Tusk. Mais "nous sommes confrontés à une course très grave, et il s’agit d’une course à la sécurité", a-t-il insisté devant son Parlement, vendredi 7 mars.
L’utilisation des mines et bombes à sous-munitions est vivement critiquée par les associations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, qui a alerté contre les ravages de ces armes en Ukraine. Mais aucun des deux traités n’a été signé ni par...
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08/03 - Allemagne : les conservateurs et le centre gauche s’entendent pour former un gouvernement
Les conservateurs allemands de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), menés par Friedrich Merz, et le Parti social-démocrate de centre gauche (SPD), ont annoncé ce samedi 8 mars avoir conclu un accord de principe en vue de former un gouvernement, qui prévoit d’investir massivement pour relancer et réarmer la première économie européenne.
"Nous avons rédigé un document commun et nous sommes parvenus à un accord sur toute une série de questions", a déclaré le futur chancelier conservateur devant la presse, ajoutant que les partenaires allaient entamer probablement la semaine prochaine des négociations détaillées devant mener à la formation d’un nouvel exécutif.
"Nous sommes tous convaincus que nous avons une grande tâche à accomplir" face aux "défis auxquels l’Europe entière est confrontée", a déclaré Friedrich Merz. "Nous avons réussi un premier pas", a fait savoir le co-président du SPD, Lars Klingbeil. Dans le détail, les deux partis ont réussi à surmonter leurs différends en matière migratoire, a indiqué le premier.Contrôles aux frontières, augmentation du salaire
Le SPD a ainsi accepté une proposition controversée des conservateurs concernant un renforcement des contrôles aux frontières "en accord avec les partenaires européens" et d’un refoulement des étrangers sans papiers. Les sociaux-démocrates ont de leur côté imposé leur revendication d’une augmentation du salaire minimum à 15 euros, a précisé Lars Klingbeil.
Les partenaires avaient créé la surprise en s’accordant plus tôt cette semaine sur un programme...
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08/03 - Pierre-André Taguieff : "Face aux fanatiques du djihad, la recherche de la paix à tout prix n’est que naïveté"
Quelles sont les origines de la "cause palestinienne" ? Peut-on résumer le conflit israélo-palestinien à l’entrechoquement de deux nationalismes rivaux ? Et pourquoi observe-t-on une telle radicalité dans la lutte contre Israël et les sionistes ? Autant de questions centrales que l’historien et philosophe Pierre-André Taguieff décortique minutieusement dans son dernier ouvrage, L’Invention de l’islamo-palestinisme. Jihad mondial contre les juifs et diabolisation d’Israël (Odile Jacob). A L’Express, l’essayiste prolifique explique avoir forgé l’expression d’"islamo-palestinisme" pour souligner le fait que "ce qu’on a pris l’habitude d’appeler, d’une façon trompeuse, le "nationalisme palestinien" n’était qu’une variante locale de l’islamisme radical et conquérant, dont l’objectif ultime est l’islamisation totale du monde".
Dans un propos érudit, le philosophe détaille la genèse de la "cause palestinienne", construite selon lui sur la base d’une instrumentalisation de la cause antijuive. Son théoricien : le "Grand Mufti" de Jérusalem, Mohammed Amin al-Husseini dit Haj Amin al-Husseini, qui jugeait intolérable la présence de juifs sur une "terre musulmane". A L’Express, Pierre-André Taguieff ne manque pas d’étriller ces "intellectuels de gauche privés de la grande cause prolétarienne qui, pour "prouver qu’ils existent", se sont tournés vers la cause palestinienne avec l’espoir de voir revenir sur la scène mondiale la "Grande Histoire""… "On peut désormais parler d’un islamo-wokisme, dernier vecteur en date de la...
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08/03 - Donald Trump - Elon Musk, premier clash ? La raillerie de Marco Rubio, le "scalpel" plutôt que la "hachette"
Donald Trump a-t-il recadré Elon Musk ? C’est la scène que rapporte le New York Times à l’occasion d’un rare Conseil des ministres, organisé jeudi 6 mars dans la salle du Cabinet de la Maison-Blanche. Pendant la réunion, l’échange aurait tourné court entre le milliardaire et un secrétaire d’Etat. Pas n’importe lequel : Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine et fidèle de la première heure de Donald Trump, qui en aurait pris la défense. "Il n’y a pas eu d’affrontement. J’étais là", a rapidement balayé le président. Malgré le démenti, cet accrochage marque, aux yeux des médias anglophones, une volonté plus large du républicain de limiter le pouvoir exponentiel d’Elon Musk au sein de son gouvernement.
La réunion en question avait été convoquée du jour pour le lendemain par Donald Trump pour discuter les efforts d’Elon Musk, nouveau ministre chargé de l’efficacité gouvernementale (Doge) chargé de tailler les effectifs au sein de toutes les agences du gouvernement pour réduire drastiquement les dépenses de l’administration. Ce qui s’annonçait comme une discussion a rapidement tourné au duel, selon le quotidien américain, lorsque Elon Musk a reproché a Marco Rubio de ne pas avoir réduit son staff.
Vous n’avez "viré personne" aurait pointé le patron de X, Tesla et SpaceX. Une remarque jugée ingrate par le secrétaire d’Etat, étant donné les quelque 1 500 fonctionnaires du département d’État qui ont pris une retraite anticipée contre des chèques de départ. Le chef de la diplomatie aurait été jusqu’à demander...
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08/03 - Reconstruction de Gaza : le plan arabe salué par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie ont "salué", ce samedi 8 mars, le plan arabe pour Gaza, qui présente "une voie réaliste vers la reconstruction" de l'enclave dévastée par plus de quinze mois de guerre entre Israël et le Hamas. "S'il est mis en œuvre", ce plan promet "une amélioration rapide et durable des conditions de vie catastrophiques des Palestiniens vivant à Gaza", ont indiqué les ministres des Affaires étrangères des quatre pays, dans un communiqué commun diffusé à Berlin.
Il intervient après l'adoption formelle du plan arabe par l'Organisation de la coopération islamique. L'initiative arabe se veut une réponse à celui du président américain Donald Trump de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'en expulser ses habitants.
L'OCI, qui représente le monde musulman, avait appelé dans la foulée "la communauté internationale et les institutions de financement internationales et régionales à apporter rapidement le soutien nécessaire à ce plan"."Le Hamas ne doit plus gouverner Gaza"
Préparé par l'Egypte, il prévoit de reconstruire la bande de Gaza sans déplacer ses 2,4 millions d'habitants. Le plan met de facto à l'écart le Hamas et prévoit un retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste palestinien. Il a toutefois été rejeté par Israël, et critiqué par les Etats-Unis.
"Il est clair pour nous que le Hamas ne doit plus gouverner Gaza ni constituer une menace pour Israël", ont souligné les ministres européens. "Nous saluons les efforts...
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08/03 - "Elle m’a dit que j’étais un facho" : quand la politique brise les couples de la génération Z
Le diable se cache parfois dans les détails. Ce soir de janvier 2024, il aura fallu à Louise* plus de deux heures de conversation, plusieurs verres et autant de petites confidences avant de tiquer sur une déclaration de son rendez-vous du soir. Son interlocuteur, rencontré sur une application, semblait à première vue correspondre à ses valeurs progressistes. Jusqu’à ce qu’il précise "être de droite, voire très de droite" (sic). La revendication intrigue Louise, qui lui demande, de but en blanc, ce qu’il pense précisément de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, et son positionnement sur l’avortement, le mariage gay, ou la PMA pour toutes les femmes. "Et là, c’est devenu le bingo de l’extrême droite", raconte la trentenaire. Le jeune homme assume être "plutôt d’accord avec les idées" de ces partis, puis précise "ne pas comprendre pourquoi les homosexuels devraient avoir le droit de se marier", estime que "l’avortement ne devrait pas devenir un confort", et affirme "détester les wokes", à cause desquels "seules les femmes" de son entreprise auraient bénéficié d’une promotion, par un supposé mécanisme de discrimination positive.
Sur les grands sujets d’actualité, il expose également des positions très claires : en plein procès Pélicot, il évoque par exemple un "fait divers surtraité", qui ne veut "rien dire sur le patriarcat". Louise tombe de haut : "Pour moi, c’était absolument impossible de continuer une quelconque relation. La fin du verre a été très délicate." Son expérience n’est pas si anecdotique : selon une étude...
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08/03 - Marché de l’immobilier : le rebond de façade des SCPI
L’année a commencé sur l’air de 2024 pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Dès le 1er janvier, La française REM cueillait ses clients à la sortie des fêtes pour leur annoncer une baisse de prix des parts de plusieurs de ses SCPI historiques. Dans les jours suivants, Praemia puis Swiss Life lui emboîtaient le pas. Ces fonds immobiliers sont dans la tourmente depuis la remontée des taux d’intérêt intervenue courant 2022. "Ces baisses devraient être plus marginales en 2025 et limitées à des véhicules déjà identifiés pour la plupart", estime toutefois Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea, dans son Observatoire des SCPI.Un bilan moins rose qu’annoncé
Les investisseurs se sont vite penchés sur les rendements 2024 de leurs fonds, les SCPI étant avant tout souscrites pour la rémunération régulière qu’elles procurent. L’association professionnelle du secteur, l’Aspim, vient de clore le suspense en annonçant un taux de distribution moyen de 4,72 % pour 2024, supérieur de 0,20 point à celui de l’an passé. Malheureusement, le bilan est moins rose que ce chiffre ne le laisse paraître. "Le dividende brut moyen servi par les SCPI en 2024 a diminué de 3 % par rapport à 2023", souligne l’Aspim dans son étude. Au global, 43 % des SCPI ont réduit leur distribution en euros. Le taux de rendement est en effet calculé en rapportant les dividendes versés aux associés par le prix de part au 1er janvier de l’année concernée (2024 pour le taux 2024). "La progression de 0,2 point s’explique par la baisse...
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08/03 - Ukraine : les nouvelles frappes russes témoignent d’un "objectif inchangé", déplore Volodymyr Zelensky
De nouvelles frappes russes ont fait une quinzaine de morts à l’Est de l’Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi, au lendemain d’une attaque de drones qui avait visé les infrastructures énergétiques du pays. S’il a menacé vendredi la Russie de nouvelles sanctions en cas de mouvement hostile, le président américain Donald Trump a jugé dans la même journée qu’il était "plus facile" de traiter de paix avec la Russie de Vladimir Poutine qu’avec l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ De nouvelles frappes russes font une quinzaine de morts dans l’est de l’Ukraine
⇒ L’accès à l’imagerie spatiale pour Kiev a été gelé par les États-Unis
⇒ Donald Trump juge qu’il est plus difficile de traiter avec l’Ukraine qu’avec la Russie
12h20"Poutine montre qu’il n’a aucun intérêt pour la paix", selon la cheffe de la diplomatie de l’UE
Le président russe Vladimir Poutine "n’a aucun intérêt pour la paix", a estimé ce samedi la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, après une nouvelle nuit de frappes ayant fait une quinzaine de morts en Ukraine. "Les missiles russes continuent de s’abattre sans relâche sur l’Ukraine, apportant toujours plus de morts et de destructions. Encore une fois, Poutine montre qu’il n’a aucun intérêt pour la paix", a déclaré Kaja Kallas sur X. "Nous devons intensifier notre soutien militaire – sinon, encore plus de civils ukrainiens paieront le prix fort", a-t-elle ajouté.
11h00La Russie revendique des avancées dans sa région de Koursk
Le ministère russe de la Défense a affirmé ce samedi dans un communiqué avoir repris...
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08/03 - Bientôt la parité à la tête des entreprises ? D’après la Banque de France, pas avant...
Que le chemin est encore long. Pour voir autant de femmes que d’hommes à la tête des entreprises, il faudra attendre cinquante ans, soit 2075, selon les résultats d’une étude publiée vendredi 7 mars par la Banque de France. Le symbole d’une progression trop lente.
En 2023, expliquent les experts de l’Observatoire des Entreprises de la banque centrale française, les femmes représentaient 52 % de la population française, 49 % de la population active, mais seulement 25 % des dirigeants d’entreprise - et même 17 % pour les plus grosses structures (entreprises de taille intermédiaire — ETI — et grandes entreprises).
Il y a vingt ans, elles n’étaient que 5 % à diriger de telles entreprises. "À ce rythme, il faudrait encore cinquante ans pour atteindre la parité dans les microentreprises, et encore davantage dans les plus grandes structures", estiment Nicoletta Berardi et Benjamin Bureau, auteurs de l’étude. Le secteur d’activité joue beaucoup : seules 4 % et 10 % respectivement des entreprises de construction et de transport sont dirigées par des femmes, contre 35 % pour les entreprises du secteur enseignement-santé-action sociale et 46 % des entreprises de services liés à l’art, au spectacle et aux activités récréatives."Les femmes doivent franchir plus de barrières"
La loi Rixain de 2021 prévoit qu’en mars 2026, 30 % de femmes devront siéger dans les comités exécutifs. "On ne sera pas prêts", estimait fin janvier le président du Medef, Patrick Martin, observant qu’il y a en effet "des métiers genrés". "Les...
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08/03 - Delacroix, Géricault… Cette exposition sur les représentations de l’enfance à ne pas rater au Mans
Delacroix, Géricault, David d’Anger, Ingres ou Corot, les poids lourds ; Auguste de Châtillon, Jeanne-Elisabeth Chaudet ou Jean-Jacques Monanteuil, les oubliés. Tous ont peint, dessiné ou façonné des figures enfantines. Associés au Louvre, le musée de Tessé, au Mans, puis, à partir de juillet, le MusBA de Bordeaux, décortiquent les rôles assignés par ces maîtres aux plus jeunes et leur ancrage dans les réalités sociales d'un demi-siècle riche en mutations. Du bambin idéalisé à l’enfant soldat, des princes maudits aux petits mendiants, de l’intimité familiale au prodige, Sage comme une image ? questionne l'enfance dans l’œil des artistes. Focus sur trois œuvres de l’exposition.Portrait d’un jeune garçon (vers 1820 ?), par Théodore Géricault
Remarquable à bien des égards, cette œuvre star de la collection mancelle, signé du plus tourmenté des romantiques, garde quelques mystères, à commencer par celui de sa datation. Le musée de Tessé la situe autour de 1820, quatre années avant la mort de l’auteur du Radeau de la Méduse, à l’âge de 32 ans. On ne sait avec certitude qui est le jeune garçon, dont le visage occupe ici la presque totalité de la toile, même si la rapide esquisse des éléments vestimentaires, qui paraissent inachevés, renvoie à quelqu’un de l’entourage proche de Géricault. Peut-être s’agit-il d’Olivier, le fils du colonel Bro, voisin du peintre rue des Martyrs, qui lui a déjà servi de modèle. L’importante charge expressive conférée à l’enfant, comme absent au monde qui l’entoure, renvoie néanmoins davantage à...
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08/03 - Donald Trump et les droits de douane : les leçons des guerres commerciales passées
Nouveaux droits de douane contre la Chine, hausse des taxes sur certains produits européens, négociations avec le Canada et le Mexique… Pour rendre "sa grandeur" économique "à l’Amérique" -selon la formule employée devant le Congrès mercredi 5 mars-, Donald Trump compte bien faire payer ses partenaires commerciaux. Mais aussi se servir de l’outil tarifaire pour imposer ses choix diplomatiques. Une méthode qui n’est pas nouvelle. Dans cette série, on s’intéresse aux guerres commerciales passées, dont nous pourrions tirer quelques leçons pour aujourd’hui, avec Sébastien Jean, professeur d’économie au Conservatoire national des Arts et métiers.Episode 1 : Droits de douane et grande dépression
Lors de la Grande Dépression dans les années 1930, les Etats-Unis imposent une hausse des taxes à l’importation. Dans ce premier épisode, La Loupe décrypte les conséquences de cette décision sur le commerce mondial.Episode 2 : La méthode Nixon qui a inspiré Trump
Se servir des droits de douane comme d’une arme diplomatique. Donald Trump n’a rien inventé. Dans ce deuxième épisode, on vous raconte comment, avant lui, Richard Nixon a lancé une guerre commerciale pour peser dans une négociation avec le Japon et l’Allemagne.Episode 3 : La bataille des magnétoscopes à Poitiers
Comment favoriser la production française des magnétoscopes face à la concurrence japonaise ? Dans ce troisième épisode, La Loupe se penche sur une mesure surprenante prise en France dans les années 1980.Episode 4 : L’Europe contre les panneaux solaires chinois...
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08/03 - 8 mars 1982 : dans l’ombre de la Journée internationale des femmes, la bataille des mouvements féministes
En mai 1981, François Mitterrand nomme Yvette Roudy ministre déléguée aux droits de la femme et dote son portefeuille d’un vrai budget. Un an plus tard, il invite 400 femmes à l’Elysée pour célébrer, pour la première fois en France, la Journée internationale des femmes devenue, aujourd’hui, la Journée internationale des droits des femmes. Dans L’Express, Sylviane Stein explique comment, derrière le "label Elysée" accordé à cette célébration, les mouvements féministes français sont à couteaux tirés.
Dans L’Express du 5 mars 1982Le label Élysée
Après le temps des succès, les mouvements féministes se déchirent. Le Pouvoir leur offre un hochet.
S’il est des hommes qui feront une drôle de tête, lundi vers 11 h 30, lorsque 400 femmes investiront le perron de l’Elysée, ce sont bien les chauffeurs de taxi marseillais. Noyée dans la masse des invitées, se profilera la silhouette d’Alice Soscia, cette enquiquineuse qui a réussi à se glisser dans leur profession — interdite aux femmes, à Marseille, jusqu’en 1977 — faisant fi des conseils de sagesse des "Retournez donc faire votre vaisselle !" et des "Vous nous mangez notre pain !".
Pour une fois, on reçoit non pas des chefs d’Etat à la Présidence, mais des femmes, actives ou mères de famille, représentant plus de 27 millions de citoyennes, avec qui François Mitterrand inaugurera la Journée internationale des femmes. Une fête qui date de 1910, souvenir d’une grève d’ouvrières américaines qui se termina dans un bain de sang, célébrée, jusqu’à présent, dans la gravité officielle par...
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08/03 - Bluff, intimidations et brutalité : "On ne comprend rien à Donald Trump si on ne comprend pas le catch"
Entre toutes les nominations insolites à la Maison-Blanche, en voici une particulièrement extravagante : Linda McMahon, ancienne PDG de la Fédération de catch professionnel nommée au poste de… ministre de l’Education ! "Je n’arrive pas à prononcer simultanément son nom et sa fonction sans éclater de rire", s’esclaffe Larry Sabato, un politologue respecté. "D’autant, ajoute-t-il, que Trump lui a demandé, en substance, de faire disparaître le ministère de l’Education, lequel ne sert selon lui à rien !" Déjà ministre des PME de 2017 à 2019 sous le premier mandat du républicain, Linda McMahon est aujourd’hui l’une des principales personnalités féminines du cabinet Trump II, au côté de la ministre de la Justice Pam Bondi ou de la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard.
Un brin rébarbative mais dotée d’un caractère en acier trempé, cette septuagénaire est aussi l’épouse, séparée depuis peu, du sulfureux et testostéroné Vince McMahon, 79 ans, mis en cause dans plusieurs affaires sexuelles. Ensemble, le couple McMahon a amassé une fortune colossale au cours des quatre dernières décennies. Comment ? En transformant la fédération de catch, le World Wrestling Entertainment, ou WWE, en un business hyperlucratif. Récemment retirés des affaires – ils ont vendu leurs parts du WWE – ils pèsent chacun 3,1 milliards de dollars. Leur fortune a permis à Linda de financer la campagne de Donald Trump en 2016 à hauteur de 7 millions de dollars, soit le don le plus important reçu par le candidat cette année-là. En 2024, les...
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08/03 - Maisons du monde, Ikea... Le marché du meuble peut-il retrouver son souffle ?
Tous les professionnels vous le diront : le marché de l’ameublement vit au rythme des cycles. A une année de hausse - parfois deux - succède une phase de déclin. Mais depuis 2020 et la crise du Covid, les mouvements ont gagné en amplitude, pour le meilleur et le pire. Pendant les confinements, la contraction des ventes due à la fermeture des magasins avait été limitée par l’explosion du commerce en ligne. Les Français, cloîtrés, ont eu tout loisir de passer leur logement au crible, de prendre en grippe leur fauteuil club, de rêver d’un lampadaire design… Portées par la généralisation du télétravail et les envies de changement des ménages, les années 2021 et 2022 se soldèrent chacune par plus de 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour le secteur. "L’après-Covid a été exceptionnel", se remémore, un brin nostalgique, Jean-Charles Vogley, le directeur de la Fédération nationale du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison.
Dans l’euphorie, beaucoup ont cru que cet appétit allait durer. Augmentation des capacités logistiques, ouverture de magasins encore plus vastes, renouvellement des gammes… Les enseignes ont consenti de lourds investissements. "Cette période a créé l’illusion d’une demande pérenne", reconnaît François-Melchior de Polignac, directeur général de Maisons du monde. Le retour de bâton n’en a été que plus rude. En 2022, la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie provoquent une poussée inflationniste. Pour la juguler, la Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs. Une...
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08/03 - Quatre femmes libérales face à Trump : la leçon qu’il ferait bien de méditer, par Mathilde Berger-Perrin
Qu’est-ce qu’être libertarien ? Pour le politologue Sébastien Caré, c’est "tenir ensemble, dans un système cohérent, la défense des libertés individuelles, celle des libertés économiques et la lutte contre l’impérialisme". Motivé par une défiance vis-à-vis des institutions, le mouvement s’inscrit dans les pas de penseurs comme Thoreau et de libéraux qui, des années 1910 à 1950, cherchaient une alternative à une droite conservatrice, puritaine et portée sur l’intervention militaire. Le libertarianisme n’émerge officiellement que dans les années 1960.
L’administration Trump II est la plus proche de la pensée libertarienne que les Etats-Unis aient connu : coupes dans toutes les dépenses publiques, retrait des enceintes multilatérales, déréglementation annoncée de l’économie. Elle donne aussi corps aux pires craintes des féministes : allégeance de milliardaires blancs à un président partial vis-à-vis des régimes autoritaires, gel de toutes les interventions en soutien à la cause des femmes, "l’énergie masculine" appelée de ses vœux par Mark Zuckerberg, portes ouvertes à l’influenceur misogyne Andrew Tate dans la sphère MAGA. Que cette tendance libertarienne se soit associée à du conservatisme pour hommes blancs relève d’un retournement plutôt que d’une filiation. En effet, l’idéologie est née d’un élan libertaire et progressiste, nourri par des femmes influentes qui y ont vu une voie d’émancipation salutaire. En voici quatre.Voltairine de Cleyre (1866-1912)
Dans une Amérique où l’esclavage est aboli, mais où les femmes ne...
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07/03 - Ces postes que l’administration Trump veut supprimer à l’étranger
La stratégie "America first" du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, tend à prendre des allures d'"America only". Selon plusieurs responsables américains cités par le New York Times, une note circulant au sein du département d’Etat envisage de fermer une douzaine de consulats américains, principalement en Europe occidentale.
Cette initiative de l’administration Trump s’inscrit dans un effort de réduction du personnel afin de réduire les coûts du gouvernement fédéral américain. Une mesure jugée nécessaire pour que le département d’Etat soit "une agence du XXIe siècle capable d’évoluer", a expliqué le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, au personnel au premier jour de son entrée en fonction.
Et de fait, dès la mi-février, ce dernier aurait demandé aux ambassadeurs de veiller à ce que le personnel des postes à l’étranger soit "maintenu au minimum nécessaire pour mettre en œuvre les priorités de politique étrangère du président". Il aurait également déclaré que tous les postes laissés vacants pendant au moins deux ans devraient être supprimés, selon le New York Times.
Une liste préliminaire a d’ailleurs déjà été communiquée au Congrès par des responsables du département d’Etat. Les consulats de Florence, en Italie, de Strasbourg, en France, de Hambourg, en Allemagne, et de Ponta Delgada, au Portugal, seraient concernés.
La liste s’étend aussi à des consulats au Brésil et en Turquie. Dans ce dernier pays, le consulat de Gaziantep avait pourtant été un lieu majeur de la gestion américaine des réfugiés de Syrie.Vers...
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07/03 - Face à Donald Trump, le cri du cœur de quatre scientifiques : "Le risque ne se limite pas aux Etats-Unis"
Ils sont scandalisés, en colère… et surtout très inquiets pour le futur. Depuis l’élection de Donald Trump, la science est la cible d’attaques inédites aux Etats-Unis. Budgets amputés, licenciements, censure : tous les secteurs - santé, environnement, recherche fondamentale - sont touchés. Face à cette situation alarmante, les scientifiques ont lancé le mouvement Stand Up for Science (Défendre la science), qui vise à alerter l’opinion publique face à ces dangers. Leurs collègues français ont également manifesté et organisé des conférences dans tout l’Hexagone ce vendredi 7 mars afin de les soutenir et expliquer que nous sommes tous concernés.
L’Express a pu échanger avec quatre scientifiques de premier plan qui participent au mouvement, Françoise Combes, astrophysicienne, professeur au collège de France et présidente de l’Académie des sciences ; Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, membre du Haut conseil pour le climat et ex-coprésidente du Giec ; Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux ; et Dominique Costagliola, épidémiologiste, biostatisticienne, spécialiste du sida et des maladies infectieuses. Ils nous expliquent pourquoi il est capital de soutenir la science face à ce qu’ils qualifient tous d’un retour à l’obscurantisme.Françoise Combes : "Certains mots deviennent interdits"
"Il est essentiel de montrer notre solidarité envers nos collègues et amis scientifiques aux Etats-Unis. Ils subissent des actions soudaines et violentes de la part de l’administration Trump...
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07/03 - Droits de douane de Donald Trump : ces pays qui boycottent les produits américains
McDonald’s, Coca-Cola, Google, Netflix, Ford. Sur le papier, ces marques n’ont rien en commun, si ce n’est le fait d’être américaines. Mais aujourd’hui, cette caractéristique se retourne contre elles. En réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump depuis son investiture, les appels au boycott des produits américains se multiplient ces dernières semaines dans le monde. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs se filment dans les grandes surfaces et indiquent les produits ou les marques de vêtements à éviter. Au Canada et en Europe, cette méthode de protestation entraîne déjà des conséquences.Un manque à gagner de 2 milliards d’euros
Le pays à la feuille d’érable a ouvert le bal. Après la prise de parole de Donald Trump annonçant 25 % de droits de douane sur les produits canadiens importés aux Etats-Unis, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a appelé au boycott le 1er février : "Il existe de nombreuses façons de contribuer à l’effort : vérifier les étiquettes au supermarché et choisir des produits fabriqués au Canada ; opter pour du whisky canadien plutôt que pour du bourbon du Kentucky ou renoncer au jus d’oranges de Floride. Cela peut vouloir dire changer vos projets de vacances d’été pour rester ici, au Canada".
Le secteur touristique américain sera d’ailleurs en première ligne de cette mise à l’index. D’après Forbes, l’US travel association a annoncé que ce boycott pourrait représenter un manque à gagner de plus de 2 milliards de dollars pour l’économie touristique américaine.
Dans les...
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07/03 - Meilleures ventes de livres : le grand retour de Stephen King
Et de cinq ! Cinq nouveaux romans en cette semaine du 24 février au 2 mars dans notre palmarès des fictions, cinq livres estampillés… Albin Michel. Coup quintuple donc pour la maison de la rue Huygens, auquel on peut rajouter les romans de Valérie Perrin (Tata) et de Jean-Christophe Grangé (Sans soleil tome I Disco Inferno), autant dire que l’éditeur d’Amélie Nothomb se porte pas mal en cette fin d’hiver. Premier entrant, le roi Stephen King, qui s’introduit à la 6e place avec Plus noir que noir. Soit un recueil de douze nouvelles "qui vous plongeront dans les tréfonds les plus sombres de la vie, au sens métaphorique comme au sens propre", avertit Albin. Plus "soft", feue l’Ecossaise M. C. Beaton continue de faire le bonheur de son éditeur français avec sa série Hamish Macbeth (après celle d’Agatha Raisin). Ce sont les tomes XXV et XXVI qui apparaissent dans notre palmarès.
Le premier, sis au 11e rang, s’intitule Une Saint-Valentin explosive. Le plus célèbre célibataire des Highlands, le policier Hamish Macbeth, va enfin se marier. L’heureuse élue n’est autre que Josie McSween, la dernière recrue du commissariat. Sauf si… Quant au second, Pas de fumée sans feu (13e rang), il entraîne le lecteur dans un double meurtre commis à Lochdubh : celui d’un inconnu enfoncé dans le conduit d’une cheminée puis celui du ramoneur local… Passons au 18e rang, où s’installe Pascal Quignard avec Trésor caché, une ode au bonheur, bref mais intense. Allez, un peu de douceur et de poésie avec le dernier entrant d’Albin,...
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07/03 - Au Canada, l’ombre de Donald Trump plane sur les élections : nos infographies pour tout comprendre
Et si le Parti libéral canadien échappait à la défaite historique qui lui était promise ? Ce scénario semblait très improbable il y a quelques semaines encore… Plus aujourd’hui. Deux mois après l’annonce de sa démission, son leader, le Premier ministre Justin Trudeau, va passer la main ce dimanche 9 mars et dans les enquêtes d’opinion, sa formation politique reprend des couleurs.
Jusque-là, elle était largement devancée, notamment depuis la prise de contrôle, à l’automne 2022, de Pierre Poilievre sur son principal rival, le Parti conservateur. Surnommé le "pitbull", ce spécialiste de la communication politique était parvenu à asseoir sa popularité à coups de sorties populistes (contre l’inflation ou en défense de mouvements antivax notamment) et en se faisant défenseur de coupes budgétaires drastiques. "Monsieur Poilievre est combatif, pugnace et rigoureux. C’est quelqu’un qui fait ses devoirs, note Sandra Aubé, vice-présidente du cabinet d’affaires publiques TACT Conseil et ancienne directrice de cabinet de la ministre des Affaires étrangères canadienne, contrairement à l’équipe de Monsieur Trudeau, il a très vite compris les frustrations autour de la pénurie de logements et de l’augmentation du coût de la vie."
Mais le coup de grâce est venu des rangs mêmes du Parti libéral : en décembre 2024, Chrystia Freeland, la vice-Première ministre aux Finances, a donné sa démission, sur fond de désaccord sur la politique budgétaire du gouvernement. Justin Trudeau, acculé, n’a pas eu d’autres choix que de présenter sa...
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07/03 - Donald Trump affirme avoir proposé des négociations sur le nucléaire à l’Iran
Donald Trump a déclaré avoir écrit à l’Iran pour proposer des négociations visant à prévenir le développement par Téhéran d’armes nucléaires, brandissant la menace d’une intervention militaire. "Je leur ai écrit une lettre en disant que j’espère que vous allez négocier parce que si on doit attaquer militairement, ce sera une chose terrible pour eux", a déclaré le président américain dans un extrait d’interview sur la chaîne Fox Business, diffusé vendredi 7 mars. "Vous ne pouvez pas les laisser avoir l’arme nucléaire", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie iranienne a réagi rapidement en déclarant à l'AFP qu'il n'entamerait pas de discussions avec les Etats-Unis sous la politique de "pression maximale". La mission de l'Iran auprès des Nations unies a déclaré pour sa part qu'aucune lettre n'avait été reçue du président américain Donald Trump.
En 2018, lors du premier mandat de Trump, les Etats-Unis s’étaient retirés de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt, et qui encadrait les ambitions nucléaires de Téhéran en échange d’un allègement des sanctions à son encontre. En représailles, Téhéran était revenu sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le milliardaire républicain a remis au goût du jour la politique dite des "pressions maximales" qu’il avait mise en œuvre lors de son premier mandat (2017-2021), avec le rétablissement de sanctions pour affaiblir le pays économiquement et l’isoler sur la scène internationale.
Le chef de...
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07/03 - Les Houthis menacent de reprendre leurs attaques si l’aide n’entre pas à Gaza sous quatre jours
Les pays musulmans se réunissent vendredi 7 mars à Jeddah, en Arabie saoudite, pour discuter du plan arabe pour la reconstruction de Gaza, proposé par l’Egypte et adopté en réponse à la proposition du président américain Donald Trump de prendre le contrôle du territoire palestinien. Les Etats-Unis ont jugé la veille que le plan égyptien était un "premier pas" mais qu’il ne répondait "pas aux attentes" du président Donald Trump.
Les infos à retenir
⇒ Réunion des pays musulmans en Arabie saoudite pour parler du plan égyptien pour Gaza
⇒ Washington juge que le plan de l’Egypte "ne répond pas aux attentes"
⇒ Une délégation du Hamas est arrivée au Caire pour des négociations samediLes Houthis menacent de reprendre leurs attaques si l'aide n'entre pas à Gaza sous quatre jours
Les rebelles houthis du Yémen reprendront leurs attaques contre des navires au large du pays si l'acheminement de l'aide vers Gaza ne reprend pas dans les quatre jours, a averti vendredi le chef de ce mouvement soutenu par l'Iran.
"Si l'ennemi israélien continue, après les quatre premiers jours, à empêcher l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza (...) alors nous reprendrons nos opérations navales contre l'ennemi israélien", a affirmé Abdel Malek al-Houthi dans une allocution télévisée.le Hamas diffuse une vidéo montrant un otage israélien vivant
Le Hamas a diffusé vendredi une vidéo montrant un otage israélien vivant, retenu à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël, s'adressant à sa famille en s'identifiant.
Le mouvement...
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07/03 - Nucléaire : le thorium est-il l’avenir de l’énergie atomique ?
"En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées", martelait l’ancien président Valéry Giscard d'Estaing. En Chine, on manque d’uranium, mais on regorge de thorium, pourrait-on lui rétorquer. Les réserves de ce métal légèrement radioactif, qui peut servir à fabriquer du combustible nucléaire, seraient même considérables : selon les médias chinois, elles permettraient de subvenir aux besoins énergétiques de tout le pays pendant soixante mille ans !
Dans un contexte international où chaque nation rêve aujourd’hui d’indépendance énergétique, l’annonce d’un tel trésor national ne passe pas inaperçue. Aux Etats-Unis, certains patrons réclament déjà un inventaire précis du thorium à l’administration Trump. Pas question de laisser à la Chine le moindre avantage technologique. Il y a pourtant un hic : le thorium a tout d’une fausse bonne idée. Certes, il est trois à quatre fois plus présent sur la planète que l’uranium, estime l’Agence internationale de l’énergie. Mais s’en servir pour alimenter des réacteurs nucléaires pose de nombreuses difficultés.
"C’est un peu comme extraire de l’uranium dans l’eau de mer ou envoyer nos déchets nucléaires sur la Lune : c’est possible, mais avec un coût et une complexité qui n’ont pas vraiment de sens", détaille Dominique Greneche, docteur en physique nucléaire et membre de l’ONG PNC-France (Patrimoine nucléaire et climat). Jusqu’ici, l’Inde est le seul pays à avoir poussé l’expérimentation, pour des raisons géopolitiques. A la suite d’essais nucléaires menés en 1998, le pays, mis au ban de...
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07/03 - Nucléaire : pourquoi EDF va mettre son électricité aux enchères en Europe
C’est sans doute les prémices des résultats de la réforme structurelle de l’organisation du marché européen de l’électricité adoptée en 2024, et poussée par la France depuis 2022. Le géant français de l’électricité EDF a annoncé jeudi 6 mars, dans un communiqué de presse, qu’il allait proposer des contrats d’achat d’électricité nucléaire "à travers un mécanisme d’enchère à l’échelle européenne" dans les prochains mois.
Depuis fin 2023 et un accord conclu avec l’Etat, EDF a lancé une nouvelle politique commerciale consistant à proposer des contrats d’électricité de moyen et long terme à destination de grands clients professionnels. À la suite de cet accord, l’électricien a entamé des négociations bilatérales avec des industriels électro-intensifs, c’est-à-dire gros consommateurs d’électricité, comme la métallurgie, la verrerie ou la chimie, en vue de signer des contrats de partenariat de long terme adossés au parc nucléaire historique français.
Ces contrats, dits "contrats d’allocation de production nucléaire" (CAPN), permettent ainsi aux partenaires de bénéficier d’une quote-part de la production effective du parc nucléaire moyennant un partage des coûts et des risques associés. Selon EDF, "les partenaires ont ainsi accès à un approvisionnement en électricité bas carbone pendant 10 ou 15 ans en France, à des prix reflétant les coûts du parc nucléaire et donc décorrélés des prix des marchés de gros".Financer des investissements indispensables
L’objectif ? Cette politique permettrait d’offrir aux clients un choix plus large de...
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07/03 - Des Césars aux Oscars : le même conformisme gluant, par Abnousse Shalmani
Le schéma est dorénavant rodé : d’abord, Donald Trump annonce bruyamment une énormité, une menace, une aberration, plus elle est impossible, plus elle est relayée, analysée, dénoncée ; ensuite, cette déclaration provoque une suite d’indignations au vocabulaire catastrophiste ; enfin, nous assistons à une déferlante d’images "drôles" qui vont de la parodie bas de gamme à un humour premier degré bêtement partisan, qui déclenchent des rires de connivence toujours gênants. Ces rires-là me confortent dans l’idée tragique que rares sont, dorénavant, mes contemporains capables de lire vraiment une caricature : cette dernière ne reproduit pas seulement un décalage comique du réel mais offre un point de vue plus profond, en débusquant les non-dits pour placer le lecteur face à ce qu’il refoule pour ne pas être viré de la salle au rire gras.
A l’inverse, les "pastilles de rires sans rires" qui se répandent comme une traînée de poudre sur Internet semblent former une sorte de protection collective, un pansement qui colle à peine, qui nécessite d’être renouvelé régulièrement pour être efficace, mais qui n’a pas l’effet que pourrait avoir une bonne caricature, plus ambiguë : consoler par le rire, ouvrir à d’autres voies que celles inutiles du contentement immédiat et de la désignation de l’ennemi commun par le goudron et les plumes. Les Goncourt avaient raison de considérer que le "rire est le son de l’esprit : certains rires sonnent bêtes comme une pièce sonne faux".
Les cérémonies des Césars et des Oscars se sont surpassées dans...
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07/03 - Droits de douane : le recul de Donald Trump face à la pression du Canada et du Mexique
Pour se faire entendre et respecter, faut-il employer le même ton menaçant que le président américain Donald Trump ? C’est ce que suggère sa marche arrière sur les tarifs douaniers imposés au Canada et au Mexique, deux jours seulement après leur entrée en vigueur. Le président républicain a mis en pause jusqu’au 2 avril les droits de douane de 25 % pour les produits mexicains et canadiens, respectant ainsi le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).
Cette décision intervient un jour après l’annonce d’un premier sursis de 30 jours accordés aux constructeurs automobiles, qui s’étaient plaints auprès du président que les taxes leur causeraient de graves dommages. Donald Trump a néanmoins laissé entendre que tout allègement serait de courte durée, affirmant que d’autres droits de douane sur les produits canadiens et mexicains seraient appliqués en avril.
Le président américain avait annoncé dans un premier temps, jeudi 6 mars, une exemption sur les produits mexicains après un échange avec la présidente Claudia Sheinbaum. Cette dernière a déclaré qu’elle avait eu un appel "excellent et respectueux" avec Donald Trump, ajoutant que les deux pays travailleraient ensemble pour endiguer le flux de fentanyl du Mexique vers les États-Unis et freiner le trafic d’armes dans l’autre sens.Conversation "colorée"
Quelques heures plus tard, le président américain a aussi fait machine arrière pour le Canada, notamment à la suite d’une conversation "colorée" entre le Premier ministre Justin...
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07/03 - La passe d’armes entre Donald Trump et Emmanuel Macron : "Vous pensez qu’ils viendraient nous aider ?"
Comme à son habitude, Donald Trump souffle le chaud et le froid. Enfin, en ce moment, surtout le froid. Ce jeudi 6 mars, il a une nouvelle fois mis en doute l’engagement des Etats-Unis dans l’Otan, ainsi que la solidarité des pays alliés au sein de l’Alliance de défense transatlantique. "S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre", a indiqué le président américain, qui n’en est pas à sa première sortie du genre, à des journalistes depuis la Maison-Blanche.
Les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord "devraient payer plus" pour leurs dépenses militaires, a-t-il martelé. "Mon plus gros problème avec l’Otan […], c’est que si les Etats-Unis avaient un problème et qu’on appelait la France ou d’autres pays que je ne nommerais pas en disant 'on a un problème', vous pensez qu’ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je n’en suis pas sûr…", a également lancé Donald Trump.
"Nous sommes des alliés loyaux et fidèles", a répliqué Emmanuel Macron dans la soirée, lors d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet extraordinaire à Bruxelles. Le président français a souligné que la France éprouvait "respect et amitié" pour les Etats-Unis et leurs dirigeants et était elle-même "en droit de réclamer la même chose" des Américains. Il a rappelé notamment la contribution du marquis de Lafayette à l’indépendance des Etats-Unis. "Nous avons toujours été là l’un pour l’autre", a dit le chef d'Etat français, en évoquant aussi le débarquement des forces américaines en Normandie en 1944.Le Japon...
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07/03 - Violences dans les écoles catholiques : "L’idée de faire souffrir le corps des enfants était tout à fait acceptée"
Après des décennies de silence, d’anciens élèves d’établissements privés catholiques ont finalement décidé de parler. Dans le sillage de l’affaire Bétharram - dont le collectif de victimes recensait 152 plaintes à la fin du mois de février -, d’autres témoignages affluent notamment d’ex-étudiants de Notre-Dame-de-Garaison (Hautes-Pyrénées), Notre-Dame du Sacré-Coeur (Landes), ou Saint-François Xavier, à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) afin de raconter les violences subies durant leur scolarité. Tous décrivent des punitions physiques incessantes, souvent très violentes, voire des abus sexuels, perpétrés dans ces établissements dans une période allant du début des années 1960 à la fin des années 1990.
Pour comprendre comment de tels sévices ont pu exister - et perdurer - dans ces écoles privées, sous contrat avec l’État mais dirigées par des membres de l’Église catholique, l’historien de l’éducation Claude Lelièvre revient pour L’Express sur l’omniprésence du châtiment corporel comme outil éducatif dans certains établissements, à une époque où l’obéissance - y compris physique - était perçue par les enseignants religieux comme "vertu cardinale".
L’Express : Après l’affaire Bétharram, des témoignages d’abus et de violences physiques, voire sexuelles, commencent à abonder de la part d’anciens élèves au sujet de plusieurs autres établissements privés catholiques. Comment expliquer que tant d’enfants y aient vécu des violences de ce type entre les années 1960 et la fin des années 1990, voire au-delà ?
Claude Lelièvre : Pour comprendre,...
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07/03 - "Fort Knox numérique" : Donald Trump acte la création d’une réserve stratégique de bitcoins
Il l’avait annoncé la semaine dernière, il a tenu promesse. Donald Trump a signé, ce jeudi 6 mars, un décret pour l’établissement d’une "réserve stratégique de bitcoins", une importante marque de soutien à l’industrie des cryptomonnaies, qui a généreusement contribué au financement de sa dernière campagne présidentielle. Cette réserve sera "une sorte de Fort Knox numérique" - en référence au lieu où le gouvernement américain stocke ses réserves d’or, valeur refuge par excellence -, a annoncé le conseiller à l’intelligence artificielle (IA) et aux cryptomonnaies de la Maison-Blanche, David Sacks, sur les réseaux sociaux.
Concrètement, les Etats-Unis possèdent déjà quelque 200 000 bitcoins, selon David Sacks, ce qui représente une valeur d’environ 17,5 milliards de dollars au cours actuel. Ces avoirs sont issus de saisies judiciaires et n’ont pas été achetés par le gouvernement américain. Ces actifs vont être transférés dans cette réserve stratégique, où ils seront stockés pour une durée illimitée.
Le cours du bitcoin a baissé en Bourse après cette annonce, le marché se montrant déçu qu’aucune politique d’achats publics de cryptomonnaies ne soit prévue. Dans une vidéo filmée dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche et durant laquelle Donald Trump a signé le décret, David Sacks explique qu’aucun de ces bitcoins ne sera vendu.Possibilité d’acquérir des bitcoins supplémentaires
Ce fonds public constitue un message fort à destination de l’industrie des cryptomonnaies, mais beaucoup plus largement des marchés financiers tout entiers....
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07/03 - L’Ukraine veut "la paix dès que possible", assure Volodymyr Zelensky
Une nouvelle fois, la Russie a massivement pilonné, dans la nuit, les "infrastructures énergétiques et gazières de plusieurs régions ukrainiennes", a écrit ce vendredi sur Facebook le ministre de l’Energie, Guerman Galouchtchenko. Alors que la guerre en Ukraine perdure, les 27 États membre de l’Union européenne tentent de jouer un rôle dans un futur accord de paix avec la Russie, mais aussi de s’accorder sur une future défense européenne accompagnée d’investissements conséquents. Ils ont donné jeudi leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans, afin de renforcer la défense du continent et aider l'Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump menace la Russie de nouvelles sanctions
⇒ Selon Kiev, des "bombardements massifs" des infrastructures énergétiques ukrainiennes ont eu lieu cette nuit
⇒ L’Ukraine a utilisé pour la première fois des chasseurs français Mirage 2000
19h15L'Ukraine veut "la paix dès que possible", assure Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky a assuré vendredi vouloir "la paix dès que possible", avant une rencontre américano-ukrainienne la semaine prochaine et après des critiques de Washington selon lesquelles le président ukrainien refuserait de négocier avec Moscou.
"Un travail très intensif avec l'équipe du président (Donald) Trump s'est déroulé toute la journée à différents niveaux, avec de nombreux appels. Le thème est clair : la paix dès que possible", a affirmé M. Zelensky dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux.
18h30Donald...
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07/03 - Livres : Bernard Quiriny ou le plaisir méconnu des nouvelles belges
Lors du dernier déjeuner des best-sellers de L’Express, le monde s’est divisé en deux camps : les Français et les Belges. Alors que nos compatriotes les plus sensibles se décommandaient à la dernière minute, pris de vertiges à l’idée de croiser Jordan Bardella, l’inoxydable Amélie Nothomb et le médecin légiste liégeois Philippe Boxho étaient, eux, bien présents, nous assurant qu’ils en avaient vu d’autres, la première en tant que fille de diplomate, le second dans sa salle d’autopsie. N’en déplaise à Baudelaire, qui les rhabilla pour l’hiver dans La Belgique déshabillée, nos voisins ont souvent plus de fantaisie et de liberté d’esprit que nous. La preuve avec Bernard Quiriny, né à Bastogne en 1978. Professeur de droit, critique littéraire perspicace et mordant (à Lire Magazine et ailleurs) et excellent romancier (on conseille notamment son Portrait du baron d’Handrax), il est encore meilleur dans le registre du conte et autres formes courtes. Ses Nouvelles nocturnes (Rivages), où le fantastique s’invite dans le quotidien, sont à offrir à tous les lecteurs rêvant d’une rencontre entre les atmosphères oniriques d’Edgar Allan Poe et l’humour grinçant de Roald Dahl.
Quels sont les ingrédients d’une bonne nouvelle aux yeux de ce spécialiste du genre ? Quiriny nous indique sa recette : "Une bonne idée (une situation, un événement, une bizarrerie), un fil bien tendu (pas de digression, pas d’intrigue secondaire, pas de découpage intérieur), une première et une dernière phrases bien soignées. On peut en dire énormément dans...
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07/03 - Guerre commerciale de Donald Trump : la réponse ferme de la Chine face à "l’ingratitude" des Etats-Unis
Nouvel épisode de la guerre commerciale ouverte sur plusieurs fronts par le président américain Donald Trump. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a promis ce vendredi 7 mars que son pays répondrait "fermement" aux mesures décidées par le locataire de la Maison-Blanche, qui a imposé une salve de droits de douane sur les produits importés de Chine.
Lors d’une conférence de presse en marge de la session parlementaire annuelle à Pékin, Wang Yi a averti que la "loi de la jungle" pourrait régner dans le monde si les nations ne poursuivaient que leurs propres intérêts. Il a défendu la coopération sino-américaine en matière de lutte antidrogue, notamment sur le fentanyl. C’est au nom d’une collaboration jugée insuffisante dans ce domaine que Washington a imposé des droits de douane supplémentaires sur les produits chinois.
"La Chine, animée par un esprit humanitaire, a apporté son aide à plusieurs reprises aux Etats-Unis. Ces derniers ne devraient pas répondre par de l’ingratitude, et encore moins en imposant des taxes injustifiées", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères "Il y a environ 190 pays dans le monde", a-t-il ajouté. "Imaginez si chaque pays mettait l’accent sur sa propre priorité et croyait en (sa) force et (son) statut, le monde verserait dans la loi de la jungle."
L’actuelle politique américaine "n’est pas celle d’un grand pays responsable", a estimé Wang Yi. "Si la coopération est choisie, elle peut aboutir à un bénéfice réciproque, mais si la pression continue, la Chine...
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07/03 - L’actu à La Loupe : Emmanuel Macron ouvre le débat sur la dissuasion nucléaire française
C’est une scène qui a marqué le monde entier. Volodymyr Zelensky et Donald Trump, en pleine altercation dans le bureau Ovale. Venu négocier un accord sur les minerais ukrainiens en échange du soutien américain, le président de l’Ukraine est attaqué verbalement par son homologue et par le vice-président J.D. Vance. Il quitte Washington sonné, alors que Trump parle d’un “manque de respect”.
Quelques jours plus tard, les Etats-Unis annoncent suspendre l’aide à l’Ukraine. Alors que le président américain se rapproche de plus en plus du discours tenu par la Russie sur le conflit en Ukraine, l’Europe s’inquiète. Elle tente de repenser sa défense, dont la question nucléaire fait partie.
En quelques jours, Emmanuel Macron a fait plusieurs déclarations sur la dissuasion nucléaire française. Et pour comprendre ce que cela implique, La Loupe a fait appel à Clément Daniez, journaliste au service Monde de L’Express, spécialiste des questions de défense.
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Cet épisode a été présenté par Aude Villiers-Moriamé, écrit par Charlotte Baris et réalisé par Jules Krot.
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Crédits : 20 minutes, Le...
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07/03 - Que pensent vraiment les Américains de Donald Trump ?
Depuis le 28 février, l’altercation historique entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump occupe une large partie de l’antenne des télévisions américaines. Si, en Europe, cet échange est vu comme un cataclysme géopolitique, qu’en pensent les citoyens Américains ?
Dans l’ensemble, 52 % des Américains désapprouvent la présidence de Donald Trump, selon un récent sondage de CNN. Mais le président continue d’être extrêmement populaire auprès de son électorat, puisque 90 % des républicains approuvent son action.
Un soutien qui s’est fait particulièrement ressentir lors de son discours de politique générale prononcé cette semaine puisque 76 % des téléspectateurs se sont dit convaincus, selon un sondage réalisé par CBS News. A noter que la majorité des spectateurs étaient des partisans républicains.
"Trump a construit quelque chose que ni Obama ni Biden n’ont fait", analyse Françoise Coste, historienne et spécialiste de la politique intérieure américaine. Aujourd’hui, "le parti républicain a dépassé le point de non-retour et ce n’est plus une question de trumpisme." Son analyse est à regarder sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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06/03 - Narcotrafic : les deux prisons de haute sécurité qui accueilleront les détenus les plus dangereux
La première prison de haute sécurité, qui accueillera d'ici à fin juillet les 100 narcotrafiquants les plus dangereux, sera celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), suivie à partir de mi-octobre du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), a annoncé jeudi 6 mars Gérald Darmanin.
"Nous aurons deux établissements de haute sécurité cette année. Le premier, le 31 juillet prochain, sera en fonction à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais et le deuxième, pour le 15 octobre prochain, sera à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne", a déclaré le garde des Sceaux sur France 2.
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06/03 - Dans l’ombre de la guerre en Ukraine, les négociations de la Russie avec la Syrie
12 février 2025. Vladimir Poutine décroche son téléphone. Au bout du fil, Ahmed al-Chaara, nouveau président de la République arabe syrienne pour la période de transition. Les deux dirigeants discutent des liens politiques, commerciaux, économiques entre leurs pays. La Russie souhaite "améliorer la situation socio-économique en Syrie". Quelques jours plus tard, elle envoie un avion livrer l’équivalent de 23 millions de dollars de billets de banque à Damas et adresse une invitation officielle au ministre syrien des Affaires étrangères. Et ce, alors même que le Qatar et l’Arabie saoudite se sont abstenus de fournir les millions de dollars d’aide budgétaire dont ils avaient discuté, par crainte de sanctions. Des personnes au courant des pourparlers le confirment au Wall Street Journal : la Russie est prête à discuter des termes des accords signés sous la présidence de Bachar el-Assad.Des champs de gaz à l’extradition de Bachar el -Assad
En réalité, les discussions ont commencé lorsque le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, et l’envoyé spécial de Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, sont arrivés dans le pays en janvier. Leur objectif était clair : négocier l’avenir de la base aérienne russe de Hmeimim et de la base navale de Tartous situées sur la côte syrienne. Des infrastructures militaires indispensables au Kremlin, qui lui permettent d’élargir considérablement sa présence dans la région. Mais d’après des sources informées des négociations, les pourparlers se sont...
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06/03 - Donald Trump suspend l’essentiel des droits de douane contre le Mexique jusqu’au 2 avril
Donald Trump a finalement fait machine arrière, jeudi 6 mars, dans son offensive commerciale contre le Mexique. Il a annoncé sur son réseau Truth Social que l’essentiel des droits de douane contre son voisin seraient suspendus jusqu’au 2 avril.
"Le Mexique n’aura pas à payer de droits de douane sur toutes les marchandises couvertes par l’ACEUM", le traité de libre-échange qui régule l’essentiel des échanges commerciaux entre les deux pays, ce qui représente l’essentiel des produits échangés entre les pays voisins. "Cet accord va jusqu’au 2 avril", a promis le président américain, qui indique avoir pris cette décision "par égard" pour son homologue Claudia Sheinbaum, avec laquelle il a une "très bonne" relation, après s’être entretenu au téléphone avec elle.
Depuis mardi, les Etats-Unis imposaient 25 % de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains. Alors que le Canada avait immédiatement riposté, la présidente mexicaine avait temporisé, et proposé d’attendre le week-end avant d’annoncer d’éventuelles contre-mesures. Cette taxation à 25% devrait finalement être remplacée le 2 avril par des droits de douane dits réciproques, qui prévoient de taxer les produits en provenance d'un pays au même niveau que les produits américains sont taxés à l'entrée de ce même pays.Soulagement de la présidence mexicaine
La réaction soulagée du Mexique ne s’est pas fait attendre. Sa présidente a salué dans la foulée la décision de son homologue américain, en louant une collaboration avec "des résultats sans précédent". Les...
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06/03 - Ben Landau-Taylor : "Le plein-emploi ne rendra pas nos sociétés plus riches"
Faut-il sauver General Motors ? La question s’est posée à la fin des années 2000. Secoué par le double effet de la crise économique et de la concurrence, le dinosaure américain frôle la banqueroute. Après avoir bénéficié de 25 milliards de dollars d’aides étatiques, le constructeur automobile du Michigan, né en 1851, réclame à l’Etat américain un prêt de 50 milliards de dollars. A défaut, GM déposera le bilan et emportera dans sa chute quelque 240 000 emplois.
A l’époque, d’aucuns estiment même à plusieurs millions le nombre de salariés touchés par la faillite de l’entreprise. Présentée ainsi, la réponse à cette question semble évidente : oui, l’Etat doit servir de béquille à son canard boiteux. Sous l’insistance de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois, le prêt est accordé et permet à "GM" de sauver sa peau et celle de ses milliers de salariés. Mais pour l’historien et économiste Ben Landau-Taylor, ce "quoi qu’il en coûte" avant l’heure, était, sur le long terme, une erreur.
A L’Express, l’analyste au Bismarck Analysis explique comment l’intervention de l’Etat pour empêcher les entreprises de dépérir freine la croissance économique et retarde l’amélioration du niveau de vie général de la population. Tout comme "l’obsession" de nos dirigeants pour le plein-emploi. Entretien.
L’Express : En quoi les périodes de dépression seraient-elles bénéfiques à l’industrie ?
Ben Landau-Taylor : L’économie fonctionne comme un vaste réseau d’entreprises et de projets, dont certains sont plus performants que d’autres. Le marché repose en...
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06/03 - Satellites, renseignement, missiles : ces capacités américaines indispensables à l’Europe
Quittant le pas de tir guyanais de Kourou, en laissant derrière elle un long panache blanc, la fusée Ariane 6 s’est élancée dans l’espace, le 6 mars, pour son premier vol commercial. Elle a placé en orbite, à 800 kilomètres d’altitude, un passager de 3,5 tonnes des plus précieux, CSO-3 - pour "composante spatial optique". Les armées françaises, qui avaient déjà lancé deux satellites de cette famille, disposent à présent de la mini-constellation de surveillance du sol qu’elles attendaient. De quoi réaliser des prises de vue en très haute résolution et surveiller des cibles.
L’Europe opère à peine une douzaine de tels satellites. Trop peu pour une couverture autonome : les armées continentales dépendent très largement des données fournies par les Etats-Unis, propriétaires de dizaines de satellites militaires de type CSO. Ce réseau fait partie des capacités américaines indispensables aux Européens pour leur défense, et quasiment irremplaçables à long terme. Kiev en fait l’amère expérience : en plus de stopper les livraisons d’armes déjà prévues par l’administration précédente, celle de Donald Trump a réduit le flux de renseignements aux Ukrainiens, pour les forcer à accepter un accord léonin sur leurs ressources minières. Ces décisions vont profiter aux Russes, risquent d’augmenter le nombre de victimes ukrainiennes et donnent un aperçu de l’impact d’un désengagement des Etats-Unis en Europe.
"La dépendance la plus grande des Ukrainiens envers les Américains concerne l’aide à la planification et le renseignement, déjà...
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06/03 - Guerre en Ukraine et défense européenne : la stratégie incertaine du RN
Un lourd silence. Marine Le Pen, d’ordinaire si prompte à réagir aux déclarations des membres du gouvernement ou du président de la République, est pourtant muette, jeudi, au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron sur la question ukrainienne. Sur son compte X (ex-Twitter), nul commentaire sur les déclarations de ce dernier, qui a décrété, la veille, l’entrée dans une "nouvelle ère", qualifié la Russie de "menace pour la France et l’Europe" et promis des investissements supplémentaires dans la défense européenne.
A la place, la leader d’extrême droite a reposté une photo de sa rencontre, le matin même, avec son allié hongrois, prorusse revendiqué, le président Viktor Orbán. Etrange timing au moment où le Rassemblement national peine à porter une ligne claire sur le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, et le renversement d’alliances opéré par Donald Trump. Jordan Bardella, lui, a réagi, sur X, aux propos d’Emmanuel Macron en appelant… à la suspension du Green deal, sans un mot concernant la politique du président américain ou celle de Vladimir Poutine.
After meeting with both the former and current Presidents of France, it was a pleasure to meet with the future President. Thank you for the insightful discussion @MLP_officiel! pic.twitter.com/ThWhw8xSIU— Orbán Viktor (@PM_ViktorOrban) March 6, 2025
Voilà des semaines que, sur la question, le Rassemblement national semble pris de court par les événements. Au lendemain de la violente rencontre, le 28 février, entre les présidents américain et ukrainien, qui...
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06/03 - Altercation au bureau Ovale : la France et le Royaume-Uni ont coaché Zelensky pour calmer le jeu
Volodymyr Zelensky aurait bénéficié, selon des informations du New York Times, d’un coaching de plusieurs jours de la part d’Emmanuel Macron et Keir Starmer pour tenter d’apaiser sa relation avec Donald Trump. Les deux chefs d’Etat ont, selon des sources anonymes officielles britanniques et françaises, conseillé au président ukrainien de changer d’approche dans ses négociations avec son homologue américain, qui multiplie depuis plusieurs semaines les attaques envers Volodymyr Zelensky - après avoir pressurisé l’Ukraine pour qu’elle accepte son deal sur les minerais, en échange de la poursuite du soutien américain.
"Après s’être entretenu avec les deux dirigeants mardi, M. Zelensky a opéré un changement de cap important, comme l’ont fait de nombreux dirigeants mondiaux lorsqu’ils ont essayé de convaincre M. Trump", détaille le New York Times. "Il a fait des éloges et exprimé sa gratitude avec effusion, se gargarisant de l’aide apportée par l’Amérique à l’effort de guerre de l’Ukraine" poursuit le média. Selon ses informations, une équipe du gouvernement français aurait travaillé en étroite collaboration avec des responsables ukrainiens sur la formulation d’une déclaration.L’Ukraine "prête à suivre le leadership fort" de Trump
Dans un post sur X mardi 4 mars, le président ukrainien a effectivement commencé par regretter publiquement son échange tumultueux avec Donald Trump dans le bureau Ovale le vendredi précédent. "Il est regrettable que les choses se soient passées ainsi. Il est temps d’arranger les choses",...
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06/03 - Emmanuel Macron et les impôts : pourquoi s’embarrasser de la Constitution ?
Il a réussi à être sobre pour se hisser à la hauteur du moment, ce qui ne relève pas du réflexe premier chez lui. Mais même s’il aspire à être président d’une "nouvelle ère", Emmanuel Macron reste Emmanuel Macron. Mercredi soir, dans son adresse solennelle aux Français, de nouveau en première ligne, il fixe le cadre, définit la stratégie, pose les termes du débat. En cela il est complètement dans son rôle, chef de l’Etat, chef des armées. C’est ailleurs là que le bât blesse. Il doit aussi "veiller au respect de la Constitution", selon l’article 5. Or une fois de plus, il s’assoit sur la loi fondamentale, une habitude voire une manie chez lui – demandez au Premier ministre d’alors, Gabriel Attal, aux présidents des Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher – s’ils ont eu l’impression d’être "consultés" avant l’annonce de la dissolution en 2024.
Cette fois, c’est sur un autre point qu’Emmanuel Macron prend des libertés avec ce qui devrait pourtant l’obliger. "Sans que les impôts ne soient augmentés" : au nom de quel article de la Constitution le président de la République décide-t-il de la politique fiscale ? Il peut certes mettre en exergue le fameux article 40, inchangé depuis 1958, et qui précise : "Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique."
Mais c’est tout. L’équation budgétaire ne lui appartient...
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06/03 - La BCE poursuit la baisse des taux, dans un contexte d’"incertitudes" pour la zone euro
C’est la cinquième baisse d’affilée. La Banque centrale européenne a poursuivi jeudi 6 mars sa politique de détente des taux d’intérêt, mais son cap monétaire n’a jamais été aussi incertain pour la suite dans un contexte de guerres commerciales avec les Etats-Unis et de hausse des dépenses de défense attendues en Europe.
En abaissant, comme attendu, son principal taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage, l’institution de Francfort marque sa confiance dans le retour progressif de l’inflation à l’objectif de 2 %. Le taux de dépôt, qui fait référence, est ainsi ramené de 2,75 % à 2,50 %.
La fin de ce cycle de baisses est-il en vue ? Les gardiens de l’euro ont souligné jeudi dans leur communiqué que les taux sont désormais à un niveau auquel la politique monétaire "devient sensiblement moins restrictive", renforçant les attentes d’une pause à venir dans les baisses. La BCE ne peut s’engager à l’avance sur la suite de son cap monétaire et des baisses de taux car la zone euro est confrontée "à des risques et de l’incertitude partout", a déclaré sa présidente Christine Lagarde jeudi.
Mais l’horizon économique est plus incertain que jamais et l’équation s’est sensiblement compliquée ces dernières semaines pour la BCE. La décision radicale du futur gouvernement allemand d’augmenter la dette publique pour les dépenses d’armement a déjà causé une poussée de fièvre des taux d’emprunt de l’Allemagne, inédite depuis la Réunification."Escalade des tensions commerciales"
Ce resserrement des conditions financières intervient...
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06/03 - François Bayrou règle ses comptes sur Bétharram, Gérald Darmanin ne craint pas le "symptôme Retailleau"
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.La Nouvelle-Calédonie retourne à Matignon
Emmanuel Macron avait repris la main sur le suivi de la Nouvelle-Calédonie, qui avait longtemps été suivie par Matignon plus que par l’Elysée - dans les précédents quinquennats et jusqu’à ce que Jean Castex remplace Edouard Philippe en 2020. Depuis décembre, c’est de nouveau Matignon qui a la main. L’idée de nommer Manuel Valls ministre d’Etat est signée François Bayrou et c’est accompagné du conseiller spécial du chef du gouvernement, Eric Thiers, que Manuel Valls s’est rendu sur l’archipel pendant une semaine, fin février. L’ancien Premier ministre socialiste veille toutefois à informer régulièrement le chef de l’Etat de l’avancée de ses travaux qui pourraient déboucher sur un nouveau compromis politique.Wauquiez : joue-la comme Chirac
"Vous irez jusqu’au bout ou pas ?" : la question de Thomas Sotto à Laurent Wauquiez, mercredi sur RTL, a immédiatement inspiré les partisans du candidat à la présidence de LR, qui ont produit une petite vidéo effectuant un parallèle avec Jacques Chirac, à qui Arlette Chabot demanda, dans une interview restée célèbre, s’il irait "jusqu’au bout"… quelques mois avant sa victoire...
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06/03 - Guerre en Ukraine : ce que peut changer la suspension du partage de renseignement américain
Une suspension de l’aide militaire à l’Ukraine… mais aussi du partage d'informations. Les Etats-Unis ont "mis en pause" le partage de renseignement avec Kiev, a déclaré mercredi 5 mars le chef de la CIA, John Ratcliffe. Cette annonce intervient après la décision prise lundi 3 mars par l’administration de Donald Trump de suspendre les livraisons d’aide militaire à l’Ukraine et intervient après une altercation entre le président américain et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, vendredi 28 février dans le Bureau ovale.
L’exécutif américain a décidé de suspendre l’aide à l’Ukraine "sur le front militaire et sur le front du renseignement", a indiqué John Ratcliffe sur la chaîne Fox Business. "Nous avons reculé, et nous suspendons et passons en revue tous les aspects" de la relation avec l’Ukraine, a déclaré de son côté à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Mike Waltz. Cette pause pourrait cependant être de courte durée si le président ukrainien Volodymyr Zelensky se plie aux exigences de Donald Trump. On ignore par ailleurs à ce stade quelles sont les exceptions à cette décision.
Le partage de renseignement est très utile aux soldats ukrainiens sur le champ de bataille. La décision américaine, au-delà d’enhardir Moscou et de redonner le moral aux soldats russes, pourrait donc entraver la capacité de l’armée ukrainienne à cibler les forces ennemies et faciliter la tâche de Moscou pour attaquer les lignes de défense ukrainiennes, selon les analystes interrogés par le New York Times....
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06/03 - Ce que l’on sait de l’état de santé du pape François
Le pape François a passé une nuit "tranquille", et il "se repose encore" alors qu’il approche des trois semaines d’hospitalisation pour une double pneumonie, a indiqué le Vatican ce jeudi matin.
"Le Saint-Père est resté dans un état stable aujourd’hui sans aucun épisode d’insuffisance respiratoire", détaille le dernier bulletin du pontife de 88 ans, qui devait passer la nuit de mercredi à jeudi pour la troisième fois d’affilée avec un masque à oxygène. "Comme prévu, il a reçu une oxygénothérapie à haut débit pendant la journée et la ventilation mécanique non invasive sera reprise pendant la nuit", précisait le communiqué.Le "tableau clinique complexe" du pape François
Alors que la période de Carême débute - la fête la plus importante du calendrier catholique - le pape François a célébré le mercredi des Cendres depuis sa chambre d’hôpital, où il est soigné depuis vingt jours pour une double pneumonie. "Ce matin, dans l’appartement privé du 10e étage, le Saint-Père a participé au rite de bénédiction des Saintes Cendres qui lui ont été imposées par le célébrant, puis a reçu l’Eucharistie", informe le communiqué.
À l’hôpital Gemelli de Rome, où il est hospitalisé depuis le 14 février, le jésuite argentin alterne repos, prière, travail et physiothérapie pour venir à bout de cette maladie qui touche ses deux poumons et occasionne des épisodes de détresse respiratoire. "Le pape collabore aux thérapies et son humeur reste bonne", précise Vatican News, le site officiel du Vatican.
Lundi dernier, il a été en proie à "deux épisodes...
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06/03 - Contre les hackers russes, l’Europe ne peut se reposer sur l’Amérique de Donald Trump
Avions de combat, drones, parapluie nucléaire… A l’heure où les Etats-Unis tournent le dos à l’UE, celle-ci cherche à consolider ses remparts face à la Russie de Vladimir Poutine. Ce 6 mars, lors d’un sommet extraordinaire, Ursula von der Leyen proposera aux Européens un plan à 800 milliards d’euros pour muscler leur défense. Que Bruxelles se garde, dans cette séquence, de négliger ses fortifications numériques. Car là aussi, le soutien des Américains ne semble plus aller de soi.
Début mars, plusieurs journaux américains ont relevé des signaux en ce sens. Plusieurs sources du média spécialiste de la cybersécurité The Record ont indiqué que le secrétaire à la Défense Pete Hegseth avait ordonné à l’US Cyber Command de temporairement cesser de planifier des actions contre des hackers russes, notamment des opérations "offensives".
Des enquêtes complémentaires du Washington Post et du New York Times laissent entendre que cette détente aurait été organisée afin d’inciter le Kremlin à s’asseoir à la table des négociations. Le Guardian et le Washington Post ont également obtenu des éléments suggérant que les Etats-Unis modifiaient le classement des menaces cyber jugées prioritaires, au bénéfice de ce pays.
Le Pentagone a rapidement démenti que Pete Hegseth ait ordonné une quelconque pause des opérations cyber visant la Russie. L’agence chargée de la cybersécurité et de la sécurité des infrastructures (CISA) a de son côté déclaré qu’"aucun changement de positon n’avait été opéré. Toute affirmation du contraire est fausse et sape...
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06/03 - Général Benoît Durieux : "L’arme nucléaire ne dissuade pas d’une attaque conventionnelle"
Vladimir Poutine ou Donald Trump auraient-ils dû lire Clausewitz ou Machiavel avant de bouleverser l’ordre mondial ? Codirigé par le général Benoît Durieux et l’historien Olivier Wieviorka, le passionnant essai Les Maîtres de la stratégie (Seuil) montre en tout cas toute la modernité des grands théoriciens de la stratégie, de Sun Tzu jusqu’à John Warden.
Pour L’Express, Benoît Durieux, ancien directeur de l’Institut des hautes études en défense nationale et spécialiste de Clausewitz, met en lumière les faiblesses stratégiques de Poutine comme de Trump. Alors qu’Emmanuel Macron veut ouvrir le débat sur une dissuasion nucléaire à l’échelle de l’Europe, le militaire souligne que l’arme nucléaire ne dissuade nullement des conflits conventionnels, mais estime que la France a une "responsabilité historique" dans la sécurité de l’Union européenne.
L’Express : A l’heure des drones et de l’IA, avons-nous encore des choses à apprendre des grands théoriciens de la stratégie comme Clausewitz ?
Benoît Durieux : Dans ce livre, nous avons essayé de regarder ce qui, chez ceux qui ont pensé la guerre dans les siècles passés, est demeuré par-delà les époques. Dans la guerre, il y a des évolutions technologiques, sociales, politiques, mais il y a aussi des éléments permanents. Des penseurs comme Clausewitz, Machiavel ou Sun Tzu ont ainsi encore des choses à nous dire aujourd’hui.
Par ailleurs, si les drones et l’IA représentent une vraie rupture tactique, donc sur le champ de bataille, je ne pense pas que qu’il s’agisse d’une révolution...
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06/03 - Maire de Lille depuis 2001, Martine Aubry annonce sa démission
"Le temps est venu de passer la main" : Martine Aubry, l’emblématique maire socialiste de Lille depuis 2001 et ancienne ministre qui a porté la réforme des 35 heures, a annoncé jeudi 6 mars sa démission "mi-mars", à un an des prochaines élections municipales.
Lors d'une conférence de presse où elle a d'abord longtemps vanté son bilan à la tête de la ville, l'élue de 74 ans, très émue, a invité le conseil municipal à élire son premier adjoint, Arnaud Deslandes, 42 ans, qui se tenait à ses côtés.
"Je suis élue à Lille depuis 30 ans, je suis maire depuis 24 ans, j'ai encore de l'énergie et des idées, mais le temps est venu de passer la main a une nouvelle génération", a-t-elle déclaré, essuyant quelques larmes, tout en assurant être "très sereine".Pas une retraite politique pour autant
Estimant que la sénatrice PS Audrey Linkenheld, un temps pressentie comme candidate, et le député PS Roger Vicot, candidat déclaré à la mairie, avaient leur rôle à jouer au niveau national, elle a jugé qu'Arnaud Deslandes, son ancien directeur de cabinet, a "la vision nécessaire pour devenir maire de Lille".
Martine Aubry a précisé quitter toutes ses fonctions politiques. "Je ne prends pas ma retraite politique, je compte bien occuper ma part (...) et participer au renouveau des idées de gauche", a-t-elle néanmoins assuré, tout en précisant n'avoir "pas d'ambition personnelle" pour un...
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06/03 - Guerre commerciale : cet affrontement auquel se livrent Donald Trump et Justin Trudeau
Donald Trump et Justin Trudeau ne partiront pas en vacances ensemble. Les deux dirigeants se livrent depuis plusieurs semaines un affrontement verbal, sur fond de guerre commerciale. Les importations en provenance du Canada et du Mexique sont désormais taxées à hauteur de 25 %, et 10 % pour les hydrocarbures canadiens. Ces nouvelles barrières douanières américaines, qui viennent d’entrer en vigueur, font fortement augmenter les prix des biens traversant les frontières.
Le Canada a répliqué par la mise en place "immédiate" de droits de douane ciblés de 25 % sur certains produits américains, parmi lesquels la viande, les œufs, les fruits, le vin, le lait ou encore les vêtements et les cosmétiques. Ces droits de douane resteront en place tant que les Etats-Unis maintiendront les leurs, a expliqué Justin Trudeau le 4 mars lors d’une conférence de presse. Dans le même temps, plusieurs provinces canadiennes, dont l’Ontario et le Québec, les deux plus peuplées du pays, ont annoncé mardi retirer l’alcool américain de leurs magasins d’Etat.Des droits de douane "stupides"
Face aux journalistes, le Premier ministre canadien a estimé mardi que le dirigeant américain avait déclenché une "guerre économique" dans le but de "faire chuter l’économie canadienne" pour ensuite "parler d’annexion" du pays. "C’est ce qu’il veut", a insisté le chef du gouvernement canadien, qualifiant la décision du président américain d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens de "stupide".
Le lendemain, Donald Trump, à l'origine...
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06/03 - EN DIRECT. Les pays de l’UE valident le plan de Bruxelles pour muscler la défense européenne
Les dirigeants des 27 pays de l’UE et Volodymyr Zelensky ont validé, ce jeudi 6 mars, le plan de la Commission européenne pour "réarmer l'Europe", à l'occasion d'un sommet extraordinaire sur l’Ukraine. Cette rencontre était destinée à muscler la défense européenne après l’altercation spectaculaire entre Donald Trump et le président ukrainien. Le plan de la Commission ambitionne de mobiliser près de 800 milliards d'euros pour la défense de l'Europe.
"Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie", a lancé mercredi soir Emmanuel Macron dans un discours télévisé d’une quinzaine de minutes, lors duquel il a notamment proposé un débat sur une dissuasion nucléaire élargie aux pays européens alliés. Jeudi après-midi, en amont d’une réunion des dirigeants européens qui se déroulera la semaine prochaine, le ministre de la Défense allemand a engagé son pays à compenser au maximum l’aide militaire américaine, désormais gelée depuis lundi. Dans un dernier effort pour réparer sa relation avec les Etats-Unis, une délégation ukrainienne devrait tout de même rencontre mardi 11 mars une délégation américaine à Ryad, selon l'AFP.
Les infos à retenir
⇒ Les 27 pays de l'UE valident le plan de la Commission pour "réarmer l'Europe"
⇒ L’Allemagne a promis d’aider à compenser le gel récent de l’aide militaire et financière américaine
⇒ La Russie juge que les propos d’Emmanuel Macron sur la dissuasion nucléaire sont "une menace"
19h50Feu vert des 27 au plan de Bruxelles pour muscler la défense européenne
Les dirigeants des...
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06/03 - Droits de douane : comment les entreprises européennes peuvent réagir face à Donald Trump
Céder aux pressions américaines ou faire le dos rond ? Face à la menace agitée par Donald Trump d’une hausse des droits de douane sur ses produits tant demandés et convoités, TSMC a choisi la première option. Le leader mondial de la fabrication de semi-conducteurs s’apprête à débloquer une nouvelle enveloppe de 100 milliards de dollars pour investir aux Etats-Unis. Un montant qui vient s’ajouter aux 35 milliards de dollars déjà topés avec Joe Biden en 2022 au moment de l’adoption du Chips and Science Act. Le cas du géant taïwanais donne forcément à réfléchir aux entreprises européennes, qui se font des nœuds au cerveau.
Car le président républicain a déjà annoncé la couleur : Washington va prochainement taxer à hauteur de 25 % les produits européens. À quelle échéance ? Quels seront les secteurs concernés ? Comme à son habitude, Donald Trump se garde bien de donner des précisions. En attendant, les entreprises du Vieux Continent doivent se préparer. "On observe des dynamiques similaires à celles rencontrées pendant la crise du Covid. Il devient essentiel d’être proactif", estime Stéphane Crosnier, directeur général du bureau de Paris d’Inverto, une filiale du Boston Consulting Group spécialisée dans les achats et la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Le premier levier consiste à multiplier les stocks outre-Atlantique afin de limiter les répercussions des nouveaux droits de douane lorsqu’ils entreront officiellement en vigueur. Une solution à durée de vie courte. "Cette approche atteint vite ses limites : si elle...
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06/03 - Droits de douane contre le Canada et le Mexique : Donald Trump accorde un sursis à l’automobile
Une concession… en attendant d’autres gestes ? Si Donald Trump a jugé mercredi 5 mars que les réponses du Canada étaient insuffisantes pour permettre un compromis sur les droits de douane, le président américain a toutefois concédé une exemption d’un mois pour le secteur crucial de l’automobile, à la demande des constructeurs américains.
Cette première exemption temporaire aux droits de douane de 25 % imposés au Canada et au Mexique a été décidée pour que les grands constructeurs automobiles américains "ne subissent pas de désavantages économiques", a expliqué devant la presse la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt. Cette exemption concerne les véhicules importés dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (Aceum), a précisé la porte-parole. Les chaînes de production des constructeurs américains sont en partie installées au Mexique et au Canada, les pièces et les véhicules faisant de nombreux allers-retours au cours de leur fabrication.Donald Trump "ouvert à la possibilité d’autres exemptions"
Auparavant, le ministre américain du Commerce Howard Lutnick avait ouvert la porte à un assouplissement dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre ses voisins, assurant que "certains secteurs d’activité" pourraient être épargnés par ces nouvelles taxes.
Les constructeurs ont dans la foulée "applaudi le président Trump" pour cette exemption, dans un communiqué du Conseil des politiques de mobilités automobiles, qui les représente. Par ailleurs, "le président est ouvert...
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06/03 - Retour de la guerre en Europe : nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, par le général Hervé de Courrèges
Le conflit déclenché par l’invasion russe en Ukraine entre dans sa quatrième année. Ce triste anniversaire s’accompagne d’inquiétudes croissantes en Europe, notamment en raison de la volonté du nouveau président américain, Donald Trump, de moins s’engager sur notre continent.
Dans ce contexte, la réflexion stratégique en Europe n’est plus seulement essentielle, elle est indispensable. C’est pourquoi la deuxième édition du Paris Defence and Strategy Forum (1), du 11 au 13 mars à l’Ecole militaire, a conservé sa thématique centrale de 2024 : l’Europe à la croisée des chemins. Elle semble en effet l’être plus encore que l’an dernier, au vu d’un agenda géopolitique en constante accélération. Pour réfléchir à la défense du Vieux Continent dans une période si incertaine, tous les acteurs civils et militaires de la sécurité doivent pouvoir se parler, débattre, confronter et faire mûrir leurs idées.
Concrètement, comment garantir la sécurité de l’Europe avec des ressources limitées, après avoir ignoré depuis plus de dix ans le retrait progressif des Etats-Unis ? Comment accepter la fin du bouclier américain, alors que l’Europe n’est pas encore en mesure de le remplacer et que la menace russe demeure présente ? Quelle place pour l’Otan dans cette équation ? Et, en premier lieu, comment garantir, dans un avenir proche, la sécurité de la frontière orientale de l’Union européenne, et celle de l’Ukraine ?
Pour répondre à ces questions, des chercheurs, des officiers, des industriels, des responsables politiques de haut niveau, français...
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06/03 - Sandrine Murcia, la surdouée du chiffrement qui veut protéger nos secrets numériques
Qui a dit que la régulation étouffait l’innovation ? Sandrine Murcia a cofondé Cosmian en 2018, quelques mois après la promulgation dans l’Union européenne du règlement sur les données personnelles, le RGPD. "Cette loi était un boulevard pour réconcilier un usage massif de la donnée sensible, personnelle, avec un impératif de sécurité", glisse-t-elle, les yeux rieurs. Sa méthode : le chiffrement. Une discipline basée sur la cryptographie qui permet de rendre des données illisibles si l’on ne détient pas la clé permettant de les déchiffrer.
La technique n’est pas neuve. En temps de guerre, les armées ont toujours pris soin de chiffrer leurs communications pour qu’elles ne tombent pas aux mains de l’ennemi. Mais l’ère numérique actuelle a démultiplié les besoins et les façons de faire. Les messageries personnelles comme WhatsApp ou Signal sont partiellement ou totalement chiffrées. Nos détails de paiement sur le Web sont souvent protégés grâce à la cryptographie. Logique : la dématérialisation accentue les risques de vols et d’extorsion de données. Les abus également, comme le scandale Cambridge Analytica l’a révélé. C’est d’ailleurs lui qui a précipité l’élaboration… du RGPD.Sécuriser le cloud
Sandrine Murcia songe désormais à porter l’usage du chiffrement un cran plus loin. "Le nouveau Graal, c’est la protection de la donnée en utilisation." En clair, le cloud public - ou informatique en nuage -, là où nos historiques, nos mails ou nos requêtes à ChatGPT circulent par milliards chaque minute. Un secteur dominé par Google,...
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06/03 - Aux yeux des investisseurs américains, la France a encore perdu de son lustre
Par les hasards du calendrier et des soubresauts de la politique française, la période d’enquête s’est révélée particulièrement défavorable. C’est entre le 5 décembre 2024 et le 20 janvier 2025 que la chambre de commerce franco-américaine (AmCham) et le cabinet de conseil Bain & Company ont pris la température auprès des entreprises américaines présentes en France. Autrement dit, au lendemain de la chute du gouvernement Barnier et avant que le budget Bayrou ne soit enfin voté, cette phase de flottement succédant à celle des débats parlementaires de l’automne dont la créativité fiscale a effaré plus d’un décideur économique. Pas étonnant, dans ces conditions, de voir les investisseurs internationaux gagnés par une certaine fébrilité, visible dans les chiffres du baromètre "AmCham-Bain", le 25e du genre. Seulement 39 % des dirigeants de filiales françaises de sociétés américaines sondés estiment "excellente" ou "bonne" la perception de notre pays par leur maison mère. Soit un décrochage de 13 points par rapport à l’an dernier. Certes, ce résultat reste très supérieur aux 11 % des débuts du quinquennat de François Hollande, "l’ennemi de la finance". Mais l’on s’éloigne un peu plus des 64 % de 2021, pic de la dernière décennie.
Cette détérioration inquiète d’autant plus qu’elle se double d’un accès de défiance vis-à-vis des perspectives tricolores. Pour choisir un film, un restaurant comme pour décider d’un investissement, le bouche-à-oreille a son importance. Or la moitié des sondés confient qu’ils ne recommanderaient...
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06/03 - L’avertissement de Donald Trump au "peuple de Gaza" : "Si vous gardez des otages, vous êtes morts"
Donald Trump a lancé mercredi 5 mars un "dernier avertissement" au Hamas, lui enjoignant de libérer les otages, sans quoi le "peuple de Gaza" risque "la mort", le jour même où Washington a confirmé avoir eu des contacts directs avec le mouvement islamiste palestinien.
"Au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS ! Prenez une BONNE décision", a menacé le président américain dans un message sur son réseau Truth Social. Il a encore dit envoyer "à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail" à Gaza, ajoutant, à l’heure où la trêve dans la bande de Gaza semble menacée : "Aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis". "C’est maintenant qu’il faut quitter Gaza, tant que vous pouvez encore le faire", a-t-il lancé à l’adresse des chefs du mouvement islamiste palestinien.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a assuré que Donald Trump ne plaisantait pas. "Il ne dit pas ce genre de choses s’il ne les pense pas, comme les gens peuvent le voir à travers le monde. S’il dit qu’il va faire quelque chose, il va le faire", a-t-il déclaré sur Fox News. "Donc ils feraient bien de le prendre au sérieux", a-t-il ajouté à l’intention du Hamas.
Ce dernier a répondu jeudi que l'ultimatum de Donald Trump encourageait Israël à se soustraire à l'accord de trêve déjà chancelant. "Ces menaces compliquent les choses concernant l'accord de cessez-le-feu et encouragent l'occupant (Israël) à ne pas en appliquer les...
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06/03 - Comment l’Europe se prépare à basculer en économie de guerre
Et si l’usine Audi de Bruxelles se transformait en site d’assemblage de matériel militaire ? L’idée du ministre belge de la Défense a récemment provoqué quelques haussements de sourcils chez nos voisins. "Ce n’est pas une blague", affirme pourtant Theo Francken, qui assure être en contact avec des industriels de la défense pour reconvertir les chaînes de production d’où sortaient encore l’an dernier des modèles Q8 électriques.
En réalité, le nationaliste flamand n’est pas le seul à Bruxelles à réfléchir aux synergies entre l’automobile et le secteur de la défense. A la Commission européenne, le cabinet de Stéphane Séjourné planche sur le sujet et notamment sur la possibilité de reconvertir certains équipementiers, rendus vulnérables par la fin prévue du moteur thermique en 2035. L’Italie de Giorgia Meloni a déjà fait connaître son intérêt pour des initiatives européennes. "Cela phosphore dans tous les coins", confirme-t-on dans l’entourage du vice-président français de la Commission.Entrée dans une "nouvelle ère"
La réorientation partielle de l’économie européenne vers l’effort de guerre semble donc enfin s’esquisser. Il aura fallu les secousses telluriques provoquées par le comportement de Donald Trump pour lancer un branle-bas de combat inimaginable il y a encore quelques mois. Son coup de téléphone à Vladimir Poutine mi-février et davantage encore l’humiliation subie par le président ukrainien dans le bureau Ovale la semaine dernière ont réveillé les alliés historiques des Etats-Unis, y compris les plus atlantistes...
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06/03 - Droit de douane : l’Europe aussi a mené la guerre à la Chine
Nouveaux droits de douane contre la Chine, hausse des taxes sur certains produits européens, négociations avec le Canada et le Mexique… Pour rendre sa grandeur économique à l’Amérique, Donald Trump compte bien faire payer ses partenaires commerciaux… Mais aussi se servir de l’outil tarifaire pour imposer ses choix diplomatiques. Une méthode qui n’est pas nouvelle. Dans cette série, on s’intéresse aux guerres commerciales passées, dont nous pourrions tirer quelques leçons pour aujourd’hui, avec Sébastien Jean, professeur d’économie au Conservatoire national des Arts et métiers.Episode 4 : L’Europe contre les panneaux solaires chinois
Parmi les cibles du président américain, on le sait, il y a la Chine. Et c’est donc logiquement que Donald Trump, de retour dans le bureau Ovale, a décidé de taxer lourdement les importations de produits chinois.
Et ce n’est pas une nouveauté. Déjà lors de son premier mandat, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine avait été vive.
Taxer les panneaux solaires chinois, c’est aussi ce qu’a fait l’Europe dans les années 2010, avant Donald Trump. Une guerre commerciale lourde de conséquences.
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"L’art de la guerre commerciale" est une série originale de La Loupe, le podcast quotidien de L’Express, écrite et présentée...
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06/03 - Hydrocarbures russes : face à la machine à cash de Poutine, les hésitations coupables des Européens
Et si, bientôt, ils étaient seuls ? Seuls contre ce voisin va-t-en-guerre qui pilonne l’Ukraine sans relâche depuis trois ans. Devant ce vertige qu’impose la réconciliation à vitesse accélérée entre Moscou et Washington, les 27 Etats de l’Union européenne phosphorent nuit et jour. Quelles armes face à un Vladimir Poutine ragaillardi par son homologue américain, devenu, en un mois, un propagandiste modèle du Kremlin, au point de voter à son côté contre une résolution onusienne condamnant l’invasion russe en Ukraine ? Disons-le tout net, l’équation ne sera pas résolue demain matin. Il y a pourtant urgence. Et l’Europe n’est pas sans munitions. La plus puissante ? Les sanctions contre les hydrocarbures russes, principal moteur de la machine de guerre de Vladimir Poutine. L’année dernière, les ventes de pétrole et de gaz ont rapporté 116 milliards de dollars en taxes à Moscou. Un montant couvrant 85 % de son budget de défense pour 2025. L’Union européenne en porte une lourde responsabilité, puisqu’elle est encore le quatrième client des hydrocarbures russes après la Chine, l’Inde et la Turquie.
En 2024, elle a dépensé plus pour acheter du pétrole et du gaz russes qu’en aide financière envoyée à l’Ukraine, d’après une récente étude du Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air (Crea), basé à Helsinki. "Les importations par l’UE de combustibles fossiles [NDLR : pétrole brut et raffiné, gaz et charbon] russes ont atteint 21,9 milliards d’euros au cours de la troisième année de l’invasion", précise ce groupe...
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05/03 - Emmanuel Macron propose un débat sur une dissuasion nucléaire élargie aux pays européens alliés
"C’est notre sécurité qui est menacée" par la Russie, a martelé Emmanuel Macron, mercredi 5 mars, lors d’une allocution télévisée. Le président a dévoilé plusieurs mesures, européennes et françaises, pour répondre à la "menace russe". "Cette agressivité ne semble pas avoir de frontières", a déclaré Emmanuel Macron, citant l’invasion russe de l’Ukraine, les cyberattaques visant les hôpitaux français, ou encore la manipulation des opinions sur les réseaux sociaux.
La France réunira la semaine prochaine à Paris les chefs d’état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine, a ainsi annoncé le président. Il a également précisé que plusieurs "pas décisifs" seraient pris par l’Union européenne, comme l’autorisation pour les Etats membres d’accroître leurs dépenses militaires sans qu’elles soient prises en compte dans leur déficit. Emmanuel Macron a également annoncé des financements communs pour produire et acheter des munitions et équipements innovants en Europe. "L’Europe de la défense que nous défendons depuis huit ans devient une réalité", a-t-il souligné.
Le président s’exprimait à la veille d’un sommet spécial de l’UE sur l’Ukraine, auquel le président ukrainien Volodymyr Zelensky participera. Les Européens cherchent à esquisser une réponse commune aux rapprochements entre Washington et Moscou. Ils entendent rassurer l’Ukraine, même si aucune nouvelle aide militaire n’est attendue lors de cette réunion extraordinaire.
En ce qui concerne le rôle de la France, Emmanuel Macron a déclaré que le pays avait un statut...
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05/03 - La moitié des émissions mondiales de CO2 sont dues à 36 entreprises… pour la plupart publiques
La moitié des émissions des CO2 provenant des combustibles fossiles et de la production ciment en 2023 émane de l’activité de seulement 36 entreprises, selon l’étude annuelle "Carbon Majors" du groupe d’experts indépendants britanniques Influence Map, publiée le 5 mars. A titre d’exemple, si l’entreprise pétrolière Saudi Aramco était un pays, il figurerait 4e sur la liste des plus grands pollueurs du monde après la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. La société pétrolière et gazière américaine ExxonMobil produit quant à elle autant de gaz à effet de serre que l’Allemagne, illustre le rapport.
Selon les données d’Influence Map, les émissions de ces entreprises ont par ailleurs augmenté entre 2022 et 2023, l’année la plus chaude jamais enregistrée à l’époque. "La recherche met en évidence l’impact disproportionné que ces entreprises ont sur la crise climatique", souligne le chercheur et l’un des auteurs du rapport, Emmett Connaire. "Malgré les engagements climatiques mondiaux, un petit groupe des plus grands producteurs de combustibles fossiles au monde augmente considérablement la production et les émissions", conclut-il.Les entreprises les plus polluantes du monde sont publiques
Pire encore : avec 22,5 gigatonnes équivalent CO2, les plus polluantes de ces entreprises sont détenues… Par des Etats. Ainsi, selon le rapport Carbon Majors, ces entreprises publiques productrices d’énergie fossile et de ciment sont responsables de 52 % des émissions mondiales. "En comparaison, 99 entreprises détenues par des investisseurs...
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05/03 - Pologne, Grèce... Comment ces pays européens se réarment déjà
En Europe, la scène a provoqué une déflagration. Après la rencontre ratée entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump ce vendredi 28 février, les Européens se sont mis en ordre de marche pour rappeler leur soutien à l’Ukraine. Et se préparer à un monde où leur allié de toujours quitterait l’Otan. D’abord, il y a eu le sommet de Londres pendant le week-end, lors duquel une quinzaine de pays a réaffirmé son soutien à Kiev. Puis, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la mise en œuvre d’un plan de 800 milliards de dollars - 50 milliards de plus que le plan de relance post-Covid - pour "réarmer l’Europe", quelques jours avant l’organisation d’un sommet extraordinaire à Bruxelles.
La donne a changé et chaque dirigeant européen s’est fendu d’une déclaration de principe qui va dans le sens d’une augmentation des capacités stratégiques et militaires. Dans une interview au Figaro, le président français Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour que les Etats européens membres de l’Otan augmentent leurs dépenses de défense à "3, 3,5 % du PIB". Dans la plupart des cas, ils en sont encore loin.
Au premier rang, seuls quatre pays font figure de "bons élèves" avec un budget dédié à la défense qui vaut entre 3,08 et 4,12 % de leur PIB. L’un d’entre eux - la Grèce - a accru son budget militaire dès 2020 tandis que les trois autres - la Pologne, l’Estonie et la Lettonie - ont accéléré à partir de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. La Lituanie s’en approche et devrait dépasser...
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05/03 - Face à la tornade Trump, six idées pour réveiller l’Europe, par Massimo Nava
La rapidité des changements provoqués par les actions, les paroles et les fanfaronnades de Donald Trump contraste dramatiquement avec la lenteur des réponses que l’Europe et les différents gouvernements tentent de trouver. Entre les annonces d’augmentation des dépenses militaires, les projets d’envoi de troupes en Ukraine et les représailles économiques pour se défendre contre la nouvelle doctrine de Washington, on a l’impression d’une navigation à vue, avec un œil sur les problèmes électoraux et politiques de son propre pays et une difficulté objective à coordonner un plan, un projet, une idée directrice pour les défis d’aujourd’hui et de demain.
Comme l’a dit l’ancien président français François Hollande dans un long entretien au Monde : "Il faut dire la vérité : Trump va nous infliger un ralentissement sérieux de la croissance. S’il y a davantage de droits de douane et plus de protectionnisme, il y aura plus de chômage et d’inflation. Et Trump va nous obliger à des efforts budgétaires encore plus importants pour financer notre sécurité. Mais plutôt que de sacrifice, je préfère parler de notre avenir. Si nous voulons être indépendants, et continuer de vivre en démocratie, il faut en payer le prix. L’offensive de Trump n’est pas que commerciale et mercantile, elle est aussi idéologique et impériale. Ce qui est en jeu, c’est la préservation de nos valeurs, de l’Etat de droit, de la démocratie."
Nous vivons un moment sombre qui rappelle les pages des grands écrivains autrichiens du siècle dernier - Robert Musil et...
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05/03 - "Je ne les ai jamais vus aussi sereins" : comment l’armée ukrainienne se prépare à la suspension de l’aide américaine
La séquence fut aussi glaçante qu’historique. Dans le bureau Ovale, Donald Trump lançait vendredi 28 février à Volodymyr Zelensky un avertissement direct : "Soit vous signez un accord, soit nous nous retirons. Si nous nous retirons, cela se jouera sur le champ de bataille, et ça ne sera pas joli à voir". Trois jours plus tard, un responsable de la Maison-Blanche confirmait la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine, plongeant l’Europe dans l’inquiétude.
A l’heure où les réactions diplomatiques pleuvent, où les chancelleries occidentales multiplient les sommets, et où l’Union européenne annonce un plan de réarmement massif, la question de la capacité de résistance des Ukrainiens reste entière. Expert en aéronautique et défense, Xavier Tytelman raconte à L’Express la réalité du front ukrainien, où il se rend régulièrement.
L’Express : Le revirement stratégique des Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche est-il de nature à provoquer un effondrement militaire en Ukraine ?
Xavier Tytelman : L’aide américaine ne représente aujourd’hui plus que 20 % des équipements utilisés en Ukraine. 25 % vient d’Europe, et 50 %… d’Ukraine. Le reste provient de pays comme l’Egypte, la Serbie, l’Azerbaïdjan, l’Australie, la Corée du Sud ou la Jordanie. D’après les dernières annonces, l’arrêt décidé de l’aide américaine ne surviendrait qu’à partir du mois d’août. Donc, s’il y a 20 % de l’équipement ukrainien qui disparaît à un horizon de six mois, cela laisse quand même le temps de s’y préparer. Je rappelle que nous...
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05/03 - Ukraine : l’opérateur français Eutelsat peut-il rivaliser avec Starlink ?
"Nous collaborons activement avec les institutions européennes et des partenaires commerciaux afin de permettre le déploiement rapide de terminaux d’utilisateurs supplémentaires pour des missions critiques et les infrastructures". Mardi 4 mars, l’opérateur de satellites français Eutelsat a redonné foi aux Ukrainiens en annonçant qu’il était en pourparlers avec les gouvernements du Vieux Continent pour fournir davantage de terminaux de connexion à Internet sur le territoire. Son but est simple : remplacer Starlink, le fournisseur d’accès à Internet de la société SpaceX d’Elon Musk, qui menace de quitter l’Ukraine.Un atout majeur pour l’armée ukrainienne
Révélées en début de semaine, ces discussions portent sur l’utilisation d’une combinaison de constellations de satellites pour renforcer la connectivité en Ukraine et dans la région de la mer Noire : la OneWeb, situés à environ 1 200 kilomètres au-dessus de la terre, et la Geo à 35 000 kilomètres. Eutelsat, détenteur de la constellation de satellites OneWeb, avec qui la société britannique avait fusionné en 2023, a déclaré que la mesure dans laquelle ses satellites pourraient compléter les communications militaires existantes en Ukraine dépendait des exigences opérationnelles, des protocoles de sécurité et de l’intégration avec les systèmes existants.
Ces deux constellations sont notamment capables de fournir une connectivité aux drones ukrainiens, atout majeur de la riposte de l’armée ukrainienne. Selon The Financial Times, certains experts estiment même que toute...
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05/03 - Cancers chez les jeunes : pourquoi les derniers chiffres ne montrent pas une "épidémie"
Difficile de mener sa barque, lorsque, pour affronter la tempête, on n’a pas le moindre relevé météorologique et que des trombes d’eau tombent sur le mat. L’analogie est aussi vraie pour les cancers précoces : jusque très récemment, la France ne disposait d’aucun suivi sur le nombre de ces tumeurs malignes qui touchent les moins de 40 ans. Quand ils existaient, les dossiers étaient laissés au fond des tiroirs, faute de centralisation.
Les institutions du pays se sont ainsi retrouvées fort dépourvues, lorsque, en 2023, certains scientifiques se sont mis à alerter sur une possible "épidémie" de ces maladies à l’échelle mondiale. Alors qu’à l’étranger plusieurs courbes s’envolaient, les spécialistes français ont été réduits au simple commentaire critique sur les biais potentiels des travaux de leurs confrères. Impossible, dès lors, d’infirmer ou de confirmer ces thèses ni de dire dans quelle mesure la France se trouvait, ou non, elle aussi concernée.
Deux ans plus tard, et alors que de nombreux médias se sont fait l’écho ces derniers mois du péril présumé, la France dispose enfin de statistiques. Frustré de ne pas pouvoir utiliser ce type de données, un scientifique du Registre national des tumeurs solides de l’enfant, le Dr Emmanuel Desandes, a décidé de mener ses propres travaux, avec son équipe. Il a finalement obtenu un financement de la Ligue contre le cancer, et le soutient de l’Institut national du cancer (Inca) et de Santé publique France.
Les conclusions de son étude, présentées lundi 3 mars, ne donnent pas...
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05/03 - Les droits de douane de l’administration Trump provoquent le yo-yo des marchés financiers
Les Bourses mondiales ne savent plus sur quel pied danser, face aux annonces de Donald Trump concernant sur l’augmentation drastique des droits de douane sur les importations. Un peu plus d’un mois après l’investiture du milliardaire, les principaux indices américains ont plongé dans le rouge mardi 4 mars. Suivie par les Bourses européennes, qui remontent finalement en flèche mercredi 5 mars. Cet affolement des marchés traduit une inquiétude quant à un effet de la présidence de Donald Trump sur l’économie des Etats fédéraux, maintenant que les marchés financiers ont compris qu’ils devraient composer avec un niveau d’incertitude auquel ils n’étaient pas du tout habitués. Et se retrouvent suspendus aux tensions économiques entre les Etats-Unis et des nations qui furent autrefois leurs principaux partenaires commerciaux.
Mardi 4 mars, la confirmation d’une augmentation drastique des droits de douane à 25 % sur les importations mexicaines, chinoises mais aussi canadiennes a fait piquer du nez tous les marchés. A la clôture, le Dow Jones perdait 1,6 %, tandis que le S & P 500, le plus vaste indice de Wall Street - qui enregistrait pourtant un record à la hausse il y a deux semaines - perdait 1,4 %. Le Nasdaq, qui accueille de très nombreuses entreprises du secteur de la tech, plongeait de près de 4 %. Même le Bitcoin, la valeur star de Donald Trump, sombrait à 4,5 %. Le marché européen et le CAC 40 dévissaient de 2 %.
Dans les jours qui avaient suivi son investiture, les médias américains avaient...
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05/03 - Michel Duclos : "Les Européens deviennent gaullistes et les Britanniques deviennent européens"
La course contre la montre a commencé pour l’Europe. C’est désormais clair : la "révolution Trump" se fera sans elle et peut-être contre elle. Mais tout n’est pas perdu, assure l’ancien ambassadeur Michel Duclos, conseiller spécial à l’Institut Montaigne. "Les Européens doivent agir très vite, en considérant que les Américains peuvent déserter à tout moment."
L’Express : L’altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump le 28 février et la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine signent-elles la mort de l’alliance transatlantique ?
Michel Duclos : La décision de suspendre l’aide à l’Ukraine confirme les pires appréhensions des Européens. Les désaccords transatlantiques sont aussi anciens que l’alliance. Mais ils portaient, auparavant, sur les moyens, la doctrine, la politique, les affaires commerciales. Là, une fracture beaucoup plus profonde vient de s’ouvrir, un fossé béant entre deux visions du monde. C’est une leçon essentielle, apprise dans la douleur par les Européens, qui découvrent avec stupéfaction que les Etats-Unis ont changé de camp. Sur le plan géopolitique, ils sont désormais plus proches de la Russie que de l’Europe. Et défendent, comme elle, une conception illibérale du pouvoir.
L’Europe a-t-elle été naïve ?
Naïve, assurément. Et coupable de ne pas avoir utilisé les années Biden pour acquérir une vraie autonomie. Par ailleurs, nous n’avons pas vu venir la "révolution Trump" sur les valeurs. Trump II a surpris, y compris après son élection, en endossant les habits de l’expansionnisme, visant le...
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05/03 - L’administration Trump doit reprendre les versements aux organisations internationales
La Cour suprême américaine à majorité conservatrice a rétabli mercredi 5 mars une décision de justice sommant l'administration Trump de reprendre les versements dus à des organisations d'aide internationale, d'un montant estimé à entre 1,5 et 2 milliards de dollars.
Le président Donald Trump avait signé un décret le 20 janvier, ordonnant un gel de l'aide étrangère américaine pour 90 jours. Mais un juge fédéral, saisi par deux organisations regroupant des entreprises, ONG, et autres bénéficiaires des fonds d'aide américains, a suspendu cette décision de geler des dépenses déjà approuvées par le Congrès. Il a ensuite ordonné au département d'Etat de reprendre avant le 27 février ces paiements.
Saisie par l'administration Trump, la Cour suprême avait suspendu administrativement cette sommation quelques heures avant l'échéance, le temps de statuer sur le fond. Elle la rétablit mercredi. Soulignant que la date limite est passée, la Cour s'en remet au juge de première instance pour fixer un nouveau délai "prenant en considération la faisabilité de toute échéance pour se conformer" à sa décision initiale."Réponse trop extrême"
Au nom des quatre conservateurs opposés à la décision de la Cour suprême, le juge Samuel Alito se déclare "abasourdi" dans son désaccord écrit. "Aujourd'hui, la Cour fait un faux pas extrêmement malheureux en récompensant un acte d'hubris judiciaire et en imposant une pénalité de 2 milliards de dollars aux contribuables américains", affirme-t-il. "Le tribunal a clairement exprimé sa frustration envers...
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05/03 - "Munichois" contre "va-t-en-guerre" : la gauche se fracture autour de la nouvelle donne géopolitique
Que les gauches semblent irréconciliables lorsque les composantes du Nouveau Front populaire précisent leur propre doctrine géopolitique ! Parmi ces divergences, mises en lumière à l’Assemblée nationale le 3 mars au gré du débat sans vote sur la situation en Ukraine, le rapport des différentes formations avec la défense européenne, la dimension communautaire de la dissuasion nucléaire française, mais également l’aide à l’Ukraine. Donnant à voir à bâbord deux visions du monde aux antipodes. "Il existe, sur ce conflit, une fracture à gauche entre ‘les entrepreneurs d’Europe’ et les ‘promoteurs de la souveraineté’, analyse Samuel Faure, chercheur au laboratoire CNRS Printemps, spécialiste de la gouvernance de l’Union européenne, des transformations des politiques d’armement en Europe. Les premiers vont avoir tendance à investir dans des dispositifs européens à la fois intergouvernementaux et supranationaux, alors que les seconds vont percevoir comme légitimes les instruments strictement intergouvernementaux, considérant que la défense est une affaire qui doit rester le monopole des Etats-nations." Un clivage exacerbé ces deux dernières semaines, alors que la Maison-Blanche, qui vient de geler l’aide militaire à Kiev, concrétise son désengagement du conflit aux portes de l’Europe."Munichois" contre "va-t-en-guerre"
Les divergences dans l’analyse géopolitique ne sont pas nouvelles. Les programmes de la Nupes et du Nouveau Front populaire (NFP) font d’ailleurs, peu ou prou, l’impasse sur ces sujets. "Il était impossible...
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05/03 - Voitures : l’industrie européenne est "en danger de mort", selon Stéphane Séjourné
L’industrie automobile européenne est "en danger de mort", a averti Stéphane Séjourné, le vice-président de la Commission, avant la présentation mercredi 5 mars de son plan pour aider la filière à surmonter le choc de la transition verte.
Quotas minimums de véhicules électriques dans les flottes d’entreprises, soutien à l’innovation, obligation de composants européens dans les voitures vendues en Europe… Le responsable français a détaillé dans un entretien à l’AFP les pistes de l’exécutif bruxellois pour relancer un secteur en crise.
La bataille du véhicule électrique "n’est pas perdue", estime-t-il, avant une visite à l’usine Renault de Douai dans le nord de la France. "La Commission européenne sort de sa naïveté, protège et organise la filière, lui donne la possibilité de gagner en compétitivité", souligne Stéphane Séjourné, alors que les fermetures de sites se multiplient dans un secteur qui emploie 13 millions de personnes en Europe.
Affaiblis par un marché en berne, des constructeurs comme Volkswagen ou Stellantis affrontent l’arrivée de concurrents chinois massivement subventionnés, au moment même où ils consentent d’énormes investissements dans l’électrification des véhicules pour respecter l’interdiction des motorisations essence et diesel dans l’UE à partir de 2035. Et la menace de surtaxes américaines brandie par Donald Trump arrive au pire moment…Des quotas pour les entreprises
Les voitures électriques, encore trop chères, ont vu leur part de marché reculer dans l’UE pour la première fois en 2024, à 13,6 % sur...
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05/03 - La réponse du Groenland aux visées de Donald Trump : "Nous ne voulons être ni Américains ni Danois"
"Nous ne voulons être ni Américains ni Danois, nous sommes Groenlandais", a dit mercredi 5 mars le Premier ministre du Groenland, en réponse aux nouvelles déclarations de Donald Trump sur son désir de rattachement du territoire autonome danois aux Etats-Unis. "Les Américains et leur chef doivent comprendre cela", a écrit sur Facebook Mute Egede, à six jours des élections législatives locales. "Nous ne sommes pas à vendre et nous ne pouvons pas simplement être pris", a-t-il insisté.
Mardi, face au Congrès, le locataire de la Maison-Blanche a réaffirmé ses visées expansionnistes, disant notamment vouloir s’emparer du Groenland "d’une manière ou d’une autre". "Cela ne se produira pas", a réagi le lendemain le ministre danois de la Défense Troels Lund Poulsen, auprès de la télévision publique DR, soulignant un aspect "positif" du discours de Donald Trump, la mention du respect des Groenlandais à décider de leur avenir.
Le président américain a en effet assuré "à l’incroyable peuple du Groenland" soutenir "fermement [son] droit à déterminer [son] propre avenir". "Si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique", a-t-il ajouté.
Il a toutefois redit vouloir annexer ce territoire autonome danois "d’une manière ou d’une autre". "Nous en avons vraiment besoin pour la sécurité internationale et je pense que nous allons l’obtenir. D’une manière ou d’une autre, nous l’obtiendrons", a-t-il dit dans ce premier discours de politique générale depuis son retour au pouvoir le 20 janvier. "Nous...
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05/03 - Paris, Londres et Berlin exhortent Israël à ne pas bloquer l’aide humanitaire à destination de Gaza
Les dirigeants arabes ont adopté mardi 4 mars un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza mettant à l’écart le Hamas, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain. Réunis au Caire, les dirigeants des pays de la Ligue arabe ont mis en garde contre les tentatives "odieuses" de déplacement de la population de Gaza et appelé à unifier les Palestiniens sous le parapluie de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont le mouvement islamiste Hamas ne fait pas partie.
Ils ont convenu de créer un fonds destiné à financer la reconstruction de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, en appelant à une contribution internationale pour accélérer le processus. La bande de Gaza serait administrée durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle. Le plan présenté par l’Egypte représente un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l'ONU pour la reconstruction de la bande de Gaza. Le président Abdel Fattah al-Sissi a déclaré qu’il garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre.
Les infos à retenir
⇒ La mission de l’armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza "n’est pas terminée", déclare le nouveau chef d’état-major Eyal Zamir
⇒ Le plan de reconstruction de la bande de Gaza présenté par l’Egypte déjà rejeté par Israël
⇒ Paris, Londres et Berlin demandent à...
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05/03 - Une action "agressive" : ce que l’on sait de l’incident entre un drone français et un avion russe
Nouvel incident sur une scène internationale où les tensions sont déjà nombreuses. Mardi 4 mars, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a dénoncé sur le réseau social X une action "agressive" de la part du Kremlin : un avion de chasse russe a adopté deux jours plus tôt un comportement "dangereux" à "proximité directe" d’un drone de surveillance français dans l’espace aérien international au-dessus de la Méditerranée orientale. Un incident qui intervient au moment même où les négociations de paix s’accélèrent entre la Russie et les Etats-Unis, laissant l’Europe et l’Ukraine à quai.Que s’est-il passé ?
Dimanche 2 mars, un avion de chasse russe Soukhoï Su-35 armé s’est approché dangereusement d’un drone Reaper français en mission de surveillance dans l’espace aérien international au-dessus de la Méditerranée orientale sans ralentir, avant de faire demi-tour. L’engin russe a effectué "trois passages successifs à grande proximité, qui auraient pu entraîner la perte de contrôle du drone", a raconté le ministre français des Armées pour qui cette manœuvre atteste d’une "volonté de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces communs".
Une vidéo prise par une caméra située sous le nez du drone montre l’appareil russe arriver à faible vitesse par l’arrière avant de passer sur sa droite juste au-dessus de l’aile du Reaper.
Dimanche, un avion de chasse SU-35 russe a adopté un comportement dangereux à l’égard d’un drone Reaper français, en mission de surveillance dans l’espace aérien international au dessus de la...
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05/03 - "Un rêve fiévreux de promesses extravagantes" : le discours de Donald Trump vu par la presse
"Nous ne faisons que commencer". Mardi soir, devant des républicains exaltés et des démocrates abasourdis, Donald Trump a prononcé un discours d’une heure et 40 minutes, le plus long d’un président américain devant le Congrès. Pour sa première grande prise de parole depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a abordé plusieurs sujets, notamment les droits de douane, la guerre en Ukraine ou encore le Groenland.
Le président républicain a commencé sur "un ton optimiste, parfois plein de confiance et d’arrogance", estime le Washington Post, alors que Donald Trump a affirmé que "l’Amérique a retrouvé son élan" et que le "rêve américain déferle, plus fort et mieux que jamais". "Donald Trump s’est concentré sur l’économie dans un contexte d’inflation élevée", constate un autre média américain, CNN. "L’immigration a également été au cœur des débats, Donald Trump ayant mis l’accent sur les crimes commis par des immigrés sans papiers et réclamé un renforcement de la sécurité aux frontières." "Un Donald Trump combatif fait écho à ses thèmes de campagne", note pour sa part le célèbre quotidien américain The New York Times, comme l'a repéré Courrier International.
"Donald Trump s’est adressé mardi soir à une nation divisée dans un discours empreint d’acrimonie […] esquissant un message d’optimisme provocateur pour ceux qui le soutiennent et de désespoir sombre pour ceux qui ne le soutiennent pas", résume le Washington Post.Un discours plein "de mensonges et de démagogie"
Pour CNN, "son discours ne se distinguait pas de ses...
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05/03 - Télétravail : les trois illusions des réunions en visio, par Julia de Funès
"Oui, on te voit Thierry, mais on ne t’entend pas, active ton micro !" Cette phrase, désormais entrée au panthéon des classiques, incarne le burlesque de notre époque : celui du collègue qui parle sans être entendu tout en étant vu, pantomime involontaire de la communication contemporaine. Jadis, un simple coup de téléphone suffisait. Désormais, il ne suffit plus d’être entendu : il faut être vu. L’appel téléphonique devient systématiquement remplacé par une visioconférence. Le paradoxe est fort : après l’engouement pour le télétravail, cette conquête de l’invisibilité plébiscitée par 70 % des salariés, voici que s’impose une nouvelle visibilité permanente. Là où le téléphone laissait la liberté de marcher, de rêver, de détourner le regard tout en parlant, la "visio" assiège, retient, immobilise. Elle cloue sur place et fixe le regard dans un face-à-face qui n’en est pas un. Mais pourquoi ce besoin impérieux de voir ? Que révèle cette obsession du visible, sinon une dernière illusion de présence, un ultime simulacre du lien ?
Bien sûr, on vante à juste titre les avantages de la visioconférence : la fin des trajets interminables pour une réunion d’une heure, l’abolition des distances, l’inclusion des éloignés et des empêchés, la continuité assurée dans un monde suspendu aux crises. Tout cela est vrai et fort utile. Mais derrière l’évidence technique, c’est notre rapport au réel et à l’autre qui se trouve redéfini. Premièrement, un rapport à l’autre démocratisé. La télévision et la visio partagent la même ambition : celle de...
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05/03 - "Quoi qu’il en coûte" : l’Allemagne prête à investir massivement dans la défense et l’économie
L’Allemagne confirme ses projets de dépenses dans la défense pour les prochaines années. Berlin veut débloquer des investissements sans précédent de centaines de milliards d’euros pour renforcer son armée, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis, et faire repartir son économie en récession, en s’affranchissant de ses règles de discipline budgétaire. C’est ce qu’ont annoncé dans la soirée du mardi 4 mars les partis conservateur et social-démocrate.
Ces projets, qualifiés de "grand bazooka" par les économistes, traduisent une accélération spectaculaire des bouleversements à l’œuvre dans la première économie européenne. Ils ont été provoqués par la rupture transatlantique amorcée par le président américain Donald Trump et son rapprochement avec la Russie, aux dépens de l’Ukraine et de l’Europe. Ce contexte international pousse plus généralement l’Europe à se "réarmer"."Les dangers qui menacent notre liberté et la paix"
Après des décennies durant lesquelles l’Allemagne s’est placée sous la protection du parapluie américain, le pays s’engage dans un réarmement national et européen d’ampleur inédite. Berlin, qui pourrait réintroduire le service militaire obligatoire, ouvre pour cela sans compter les vannes des dépenses publiques, quitte à mettre de côté des décennies d’orthodoxie budgétaire. "Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être : quoi qu’il en coûte !", a déclaré le futur chancelier conservateur allemand Friedrich Merz, en reprenant...
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05/03 - Attaque du 7 octobre : après l’armée, la Sécurité intérieure israélienne reconnaît son échec
"Nous avons échoué" : près d’un an et demi après l’horreur, le constat est sans appel. L’Agence israélienne de la sécurité intérieure (Shin Bet) a reconnu mardi 4 mars avoir "échoué" dans son rôle en s’avérant incapable d’empêcher l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 sur Israël.
"Le Shin Bet n’a pas empêché le massacre du 7 octobre", déclare son chef Ronen Bar dans un communiqué à l’occasion de la publication des résultats d’une enquête interne sur ce drame national. "L’enquête révèle que si le Shin Bet avait agi différemment, tant dans les années qui ont précédé l’attaque que la nuit où elle a eu lieu […] le massacre aurait pu être empêché", ajoute-t-il.
Selon le résumé de ce rapport, l’enquête s’est concentrée sur deux domaines : les raisons directes pour lesquelles le Shin Beth a échoué à reconnaître la menace immédiate représentée par le Hamas et les actions qui ont mené à l’attaque du 7 octobre 2023.Pas de sous-estimation du Hamas
Toutefois, "l’enquête n’a pas trouvé d’indications que le Shin Bet a sous-estimé" le mouvement islamiste palestinien. "Au contraire, il existait une compréhension profonde de la menace, des initiatives et la volonté de neutraliser cette menace, en particulier de viser la direction du Hamas", dit le rapport.
Pour expliquer l’impréparation de la sécurité intérieure, l’enquête détermine que ses connaissances du plan du Hamas sur un raid d’envergure baptisé "Mur de Jéricho" n’ont pas été considérées comme une "menace directe" et que, selon les évaluations du Shin Bet, le Hamas était surtout concentré...
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05/03 - L’Ukraine et les Etats-Unis d’accord pour de nouvelles discussions
Volodymyr Zelensky poursuit, ce mercredi 5 mars, les efforts pour rétablir le dialogue avec Donald Trump. Le président ukrainien a jugé qu’une paix durable était "tout à fait réalisable" si l’Europe et les Etats-Unis y travaillaient ensemble. Plus tard dans la journée, un haut responsable ukrainien a annoncé que l'Ukraine et les Etats-Unis étaient d'accord pour de nouvelles discussions "dans un avenir proche".
La veille, Volodymyr Zelensky avait déploré l’altercation avec son homologue à la Maison-Blanche. "Il est regrettable que cela se soit passé ainsi. Il est temps d’arranger les choses", a en effet écrit sur X le président ukrainien au lendemain de l’annonce de la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev, en référence à sa joute avec son homologue dans le Bureau ovale. Le président américain, qui a amorcé un rapprochement spectaculaire avec Moscou avec son appel du 12 février avec Vladimir Poutine, a également affirmé avoir reçu "des signaux forts indiquant" que les Russes étaient "prêts pour la paix".
Les infos à retenir
⇒ L'Ukraine et les Etats-Unis sont d'accord pour entamer de nouvelles discussions
⇒ Emmanuel Macron s’adressera aux Français à 20h
⇒ La Russie voit de façon "positive" les possibilités de négociations de paix
18h15Volodymyr Zelensky participera au sommet de l'UE jeudi à Bruxelles
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky participera au sommet spécial des 27 jeudi à Bruxelles, a indiqué un responsable européen mercredi.
Les Européens cherchent à esquisser une réponse commune aux...
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05/03 - Donald Trump se heurtera rapidement à des déconvenues, par François Kersaudy
Imaginons un instant qu’en 2005, ou même en 2015, un éditeur reçoive le manuscrit d’une histoire telle que celle-ci : en dépit d’innombrables démêlés avec la justice de son pays et de relations très suspectes avec Moscou, un promoteur immobilier américain au verbe haut et à l’équilibre fragile parvient à effacer tous les procès qui lui sont intentés et à fanatiser une partie de l’électorat par sa maîtrise de la communication, se fait élire une seconde fois président des États-Unis, installe à tous les leviers du pouvoir fédéral des entrepreneurs véreux et des animateurs mafieux, démantèle systématiquement les institutions américaines au mépris de toutes les règles constitutionnelles, traite les relations internationales comme des transactions immobilières et prétend annexer le Groenland et le Canada, pour enfin s’allier à une Russie prédatrice, en abrogeant quatre-vingts ans d’alliance transatlantique. Même dans la catégorie science-fiction, même écrit par Michel Houellebecq ou Amélie Nothomb, ce roman déjanté aurait eu bien peu de chances de voir le jour…
Et pourtant, c’est bien à quoi la communauté internationale médusée assiste en ce début de 2025. Au-delà des indignations, des accusations et des flagellations médiatiques inévitables après un tel séisme, quelques considérations jusqu’ici négligées paraissent s’imposer : d’une part, il est certain que Donald Trump – qui aurait, selon son ancien ministre de la Défense James Mattis, "le comportement et l’entendement d’un gamin de dix ou onze ans" -, est parvenu à stupéfier...
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05/03 - Droits de douane, Ukraine, Groenland… Ce qu’il faut retenir du discours de Donald Trump face au Congrès
"Nous ne faisons que commencer" : mardi soir, en s’exprimant pendant une heure et 40 minutes devant le Congrès, Donald Trump a battu le précédent record établi par le président démocrate Bill Clinton lors de son discours sur l’état de l’Union en 2000.
Pour son premier grand discours devant le Congrès depuis son retour au pouvoir, teinté de tension et de jubilation, Donald Trump a abordé plusieurs sujets, comme le "wokisme", les droits de douane, la guerre en Ukraine ou encore le Groenland. Tour d’horizon des principales déclarations du locataire de la Maison-Blanche.Des droits de douane pour "défendre l’âme même de notre pays"
Les droits de douane pourraient provoquer "quelques perturbations" dans l’économie américaine, "mais nous sommes d’accord avec ça", a déclaré le président américain. "Les droits de douane vont rendre les Etats-Unis de nouveau riches et grands. Cela va se produire et même plutôt rapidement. Il y aura quelques perturbations, mais nous sommes d’accord avec ça. Ce ne sera pas grand-chose", a-t-il affirmé.
C’est la première fois que Donald Trump reconnaît aussi clairement que les droits de douane pourraient avoir un impact sur l’économie américaine. Il avait jusqu’ici assuré que les prix baisseraient et que les Américains ne sentiraient pas leurs effets, les droits de douane étant payés, selon lui, par les entreprises étrangères.
Selon Donald Trump, les droits de douane permettront également de protéger les agriculteurs américains, car "personne ne sera capable de (les) concurrencer". "Les...
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05/03 - Ces Américains qui rêvent d’expatriation depuis le retour de Donald Trump au pouvoir
Michelle Call, 53 ans, vit depuis 1998 aux Etats-Unis, où elle a élevé ses enfants. Mais depuis la réélection du président Donald Trump, elle a pris la décision de retourner avec sa famille dans sa ville natale de Littleborough, à une trentaine de kilomètres de Manchester, au Royaume-Uni. Comme cette mère de famille, des milliers d’Américains se posent la question de s’expatrier, après l’accession du conservateur à la Maison-Blanche. Mère d’un enfant transgenre, elle avait fait le choix, lors du premier mandat de Donald Trump, de rester pour "se battre" contre les politiques stigmatisant la transidentité. "Mais cette fois, nous avons senti que nous devions partir", relate-t-elle, citée par le quotidien britannique The Independant. En janvier 2025, Donald Trump a en effet déclaré que les Etats-Unis ne reconnaîtraient plus que "deux sexes, masculin et féminin", définis à la naissance, et adopté une série de décrets compliquant les démarches administratives pour les personnes transgenres. Avec son mari Lewis, ils veulent vendre leur maison du Nouveau-Mexique pour démarrer une nouvelle vie, outre-atlantique.
La famille Call n’est pas la seule à rêver d’ailleurs : de nombreux Américains déçus du résultat des élections présidentielles de novembre 2024 cherchent à s’expatrier. Quelques heures après l’issue du scrutin, les recherches sur Google "où et comment émigrer" avaient explosé aux Etats-Unis. Accompagnant cette tendance, de nombreux articles publiés dans la presse américaine proposent des classements des...
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05/03 - Droits de douane : en 1982, la surprenante bataille des magnétoscopes
Nouveaux droits de douane contre la Chine, hausse des taxes sur certains produits européens, négociations avec le Canada et le Mexique… Pour rendre sa grandeur économique à l’Amérique, Donald Trump compte bien faire payer ses partenaires commerciaux… Mais aussi se servir de l’outil tarifaire pour imposer ses choix diplomatiques. Une méthode qui n’est pas nouvelle. Dans cette série, on s’intéresse aux guerres commerciales passées, dont nous pourrions tirer quelques leçons pour aujourd’hui, avec Sébastien Jean, professeur d’économie au Conservatoire national des Arts et métiers.Episode 3 : La bataille des magnétoscopes à Poitiers
Vous l’avez désormais compris, les droits de douane peuvent être dirigés contre des pays en particulier, pour des raisons économiques mais aussi diplomatiques.
Mais les taxes peuvent également concerner un produit spécifique. Donald Trump par exemple a fait des droits de douane sur l’acier et l’aluminium une priorité.
25 % sur l’acier et l’aluminium importé, depuis n’importe quel pays, sans exception. Et d’après le président des Etats-Unis, ça aussi vous l’avez normalement compris à ce stade de notre série, l’objectif est de protéger la production américaine.
Sauvegarder une industrie nationale, avec des taxes à l’importation, c’est aussi ce qu’a fait la France dans les années 80, avec un produit cette fois un peu plus surprenant.
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05/03 - Aux Etats-Unis, qui pour freiner le bulldozer Donald Trump ?
Après s’en être pris la veille au président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, J.D. Vance comptait profiter d’un week-end bien mérité à la montagne en famille. Raté. Des centaines de manifestants attendaient le vice-président dans une station de ski du Vermont, agitant des drapeaux ukrainiens et des pancartes comme : "Va skier en Russie !". Après une période de choc et de paralysie, consécutive à l’avalanche de décrets signés par Donald Trump, l’opposition commence doucement à émerger. Des manifestations sont organisées régulièrement devant les concessionnaires Tesla, la marque d’Elon Musk (nommé pour tailler dans les dépenses publiques). Et des milliers d’Américains ont défilé dans les parcs nationaux de tout le pays pour dénoncer les licenciements massifs de gardes forestiers.
Ces mouvements restent d’une ampleur limitée comparés à ceux du premier mandat du président. En 2017, on avait assisté à d’immenses rassemblements, notamment après le décret qui interdisait l’accès au territoire à des ressortissants de pays musulmans. Cette fois, la résistance peine à s’organiser. La faute à la lassitude des militants, au fait que Donald Trump a gagné le vote populaire pour la première fois et que les républicains contrôlent le Congrès.
Le parti démocrate, mal remis de sa défaite, semble surtout aux abonnés absents. Il n’a pas de vrai leader, est divisé entre centristes et progressistes, et semble incapable d’articuler un message efficace contre le rouleau compresseur républicain. Au grand dam de sa base,...
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04/03 - Améliorer l’insertion des jeunes sur le marché du travail, la clé pour parvenir au plein emploi ?
C’était l’une des promesses d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2022 : ramener le taux de chômage à 5 %, un seuil symbolisant le plein emploi. Pourtant, la France en est encore assez loin, avec un taux de chômage actuel de 7,3 %, et plus de 100 000 nouveaux inscrits à France Travail en 2024, selon les données publiées par le ministère du Travail fin janvier.
Malgré cette situation, le Conseil d’analyse économique (CAE), un collège d’économistes de différentes sensibilités qui conseille le gouvernement, ne renonce pas à cet objectif. Selon une étude publiée mardi 4 mars, atteindre le plein emploi nécessiterait une augmentation du nombre de travailleurs sur le marché, en ciblant notamment les jeunes et les seniors.Un plus faible taux d’emploi qu’ailleurs
L’étude met en avant une donnée clé : la France compte moins de personnes en emploi que d’autres pays comparables. En moyenne, un Français (entre 16 et 74 ans) travaille 1 000 heures par an, soit 100 heures de moins qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, et près de 300 heures en moins qu’aux Etats-Unis. Cet écart n’est pas lié au temps de travail hebdomadaire en France, mais s’explique par un taux d’emploi - à savoir le rapport entre le nombre de personnes en emploi et la population totale - plus faible qu’ailleurs.
Pour le CAE, deux catégories de la population sont particulièrement concernées : les jeunes et les seniors, qui présentent en France des taux d’emploi plus faibles que chez nos voisins. A titre de comparaison, en France, une forte...
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04/03 - Guerre en Ukraine : pourquoi il faut sauver le soldat Zelensky
Qu’il semble loin le temps où le Congrès américain gratifiait Volodymyr Zelensky d’une standing ovation. Fin décembre 2022, l’homme au pull kaki se frayait un passage jusqu’à la tribune sous les vivats, avant de promettre de ne jamais se rendre. Deux ans et deux mois plus tard, celui que l’Amérique célébrait en héros est traité comme un moins que rien par le président des Etats-Unis. Le monde entier a été sidéré par l’échange d’une violence inouïe qui a vu Donald Trump l’humilier dans le bureau Ovale le 28 février, l’accusant de "jouer avec la troisième guerre mondiale". Trois jours après, le milliardaire gelait toute aide militaire à l’Ukraine pour forcer Zelensky à présenter des excuses et à accepter un cessez-le-feu avec la Russie.
Dans un retournement de situation effarant, Washington et Moscou se rejoignent à présent pour désigner le leader d’un pays victime de l’invasion russe comme l’homme à abattre. "Si quelqu’un ne veut pas conclure un accord, je pense que cette personne ne sera pas très longtemps dans le coin", a menacé Donald Trump, après que Volodymyr Zelensky avait estimé que la fin de la guerre était encore "très très lointaine". A l’unisson, ses lieutenants martèlent que le président ukrainien devra être écarté s’il continue d’être, à leurs yeux, un obstacle à la paix. Du pain bénit pour Vladimir Poutine, qui veut exclure Zelensky d’éventuelles négociations, au nom de son "illégitimité".L’Europe doit trouver les ressources financières
Fort heureusement, les dirigeants européens ont pour la plupart manifesté...
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04/03 - Tensions France-Algérie : que contient vraiment l’accord de 1968 ?
L'accord franco-algérien de 1968, que Paris menace de dénoncer, confère un statut particulier aux Algériens dont il régit les conditions de circulation, de séjour et d'emploi en France. La France va demander à Alger de "réexaminer" cet accord, et la façon dont il est exécuté, dans un délai de quatre à six semaines, a annoncé fin février le Premier ministre François Bayrou, en insistant sur la question des réadmissions.
Paris va notamment fournir au gouvernement algérien une "liste d'urgence" de personnes considérées comme "sensibles" et que le gouvernement français veut voir reprises par l'Algérie, faute de quoi l'accord de 1968 sera dénoncé. Cette menace intervient dans un contexte de grave crise avec l'Algérie, après notamment l'attentat meurtrier samedi de Mulhouse, dont est accusé un ressortissant algérien en situation irrégulière que, selon Paris, l'Algérie a refusé de reprendre à quatorze reprises.
Mais à quoi correspondent vraiment ces conditions de séjour et d'emploi plus favorables aux Algériens ? Et dans quel contexte ces accords ont-ils été signés ? Réponse en vidéo, dans ce nouveau format réalisé par L'Express.
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04/03 - Droits de douane : le point sur les taxes mises en place par Donald Trump depuis son investiture
La guerre commerciale menée par les Etats-Unis se poursuit. Depuis le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump, le président américain multiplie les annonces de droits de douane. Si certaines taxes, comme les 10 % supplémentaires sur les produits chinois, sont déjà effectives, d’autres comme les 25 % de droits de douane sur les produits en provenance de l’Union européenne menacent de l’être prochainement. Un mois après la première annonce, L’Express fait le point sur les sanctions commerciales imposées par les Etats-Unis.4 février : la Chine écope de 10 % supplémentaires ; le Canada et le Mexique épargnés
Moins de deux semaines après l’investiture du 47e président des Etats-Unis, la Chine, le Canada et le Mexique ouvrent le bal. Le 1er février, Donald Trump annonce 25 % de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains et 10 % supplémentaires sur les produits chinois. Seul le secteur énergétique canadien est légèrement épargné, étant seulement taxé à hauteur de 10 % au vu de son importance dans les importations américaines.
Cette mesure était censée être effective le 4 février. Mais à la dernière minute, Ottawa et Mexico ont réussi à obtenir un sursis de trente jours. La Chine elle, n’a en revanche pas bénéficié de ce traitement de faveur.4 mars : 25 % pour le Mexique et le Canada
Un mois plus tard, ce qui devait arriver arriva. Le sursis obtenu par le Mexique et le Canada arrive à échéance. "Les tarifs douaniers, vous savez, ils sont tous fixés. Ils entreront en vigueur demain", a affirmé Donald...
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04/03 - En Ukraine, voyage avec Gabriel Attal dans un pays en guerre : "Vous tenez la ligne de front pour l’Europe"
Drôle d’endroit pour une rencontre. En cette soirée du 23 février, Gabriel Attal et Boris Johnson se croisent par hasard dans un restaurant McDonald’s à la frontière polono-ukrainienne. Le temps de dévorer leur cheeseburger, une rencontre bilatérale s’improvise. Dans quelques minutes, les deux ex-Premiers ministres seront en partance pour Kiev par le train de nuit.
Il ne sont pas les seuls à se rendre en Ukraine. La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et le Premier ministre canadien Justin Trudeau sont également du voyage. Tous participent le lendemain au sommet organisé dans l’urgence par Volodymyr Zelensky. L’heure est grave. Trois ans, jour pour jour, après le début de la guerre en Ukraine, les mauvaises nouvelles s’accumulent. D’abord, le coup de fil historique entre Trump et Poutine, le 12 février. Puis le coup de sang du président américain, qui traite son homologue ukrainien de "dictateur". Sans oublier ses déclarations hors-sol sur la responsabilité de Kiev dans la guerre contre la Russie ou sa résolution à l’ONU, dans laquelle il demande une "paix durable" sans faire référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.Zelensky se fait morigéner par Trump
Emmanuel Macron, lui, n’est pas à Kiev. Et pour cause : il se trouve à Washington pour tenter de calmer le président américain. Deux jours plus tard, son homologue britannique, Keir Starmer, prendra le relais. "Ils ont raison d’y aller, estime Boris Johnson, avant de rejoindre sa...
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04/03 - Défense européenne : vers un retour du service militaire en Allemagne ?
Prématuré ou inaudible, le "changement d’époque" (Zeitenwende) décrété par Olaf Scholz aux débuts de l’invasion russe en Ukraine n’aura pas provoqué l’impact souhaité en ce qui concerne les orientations militaires allemandes. "Dans la situation actuelle de menace", la suspension du service militaire en Allemagne, effective depuis 2011, "ne convient plus", a estimé mardi 4 mars Florian Hahn, un député CSU - le parti allié bavarois de la CDU - auprès du journal Bild.
"Les premiers appelés devront franchir les portes des casernes en 2025", a lancé le porte-parole pour les questions de défense du parti. Avec ces déclarations, le débat sur une réintroduction du service militaire obligatoire revient en force en Allemagne dans un contexte marqué par le rapprochement russo-américain, incitant les gouvernements européens à construire une défense commune."Le service militaire obligatoire doit être réintroduit"
Le futur chancelier Friedrich Merz, dont le camp conservateur CDU/CSU a remporté les élections législatives du 23 février, avait d'ailleurs insisté, au lendemain de sa victoire, sur la nécessité pour l’Allemagne et l’Europe de se préparer "au pire scénario", soit un abandon de l’allié américain, en créant une défense autonome.
Dans une interview au magazine Stern, le vétéran de la politique allemande Joschka Fischer, ancien ministre des Affaires étrangères écologiste (1998-2005) va dans le même sens.
"Le service militaire obligatoire doit être réintroduit. Pour les deux sexes. Sans cette mesure, nous ne progresserons pas...
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04/03 - "Donald Trump regrettera de s’être pris pour Louis XIV" : la charge de David Frum, ex-plume de Bush
Le XXIe siècle va-t-il basculer sur un simple clash télévisuel ? Seuls les livres d’histoire le diront. Mais ce 28 février 2025 restera comme le jour où le monde entier, sidéré, a assisté au lynchage du président ukrainien Volodymyr Zelensky par le président américain Donald Trump et son bras droit J.D. Vance. Trois jours plus tard, les Etats-Unis suspendaient leur aide militaire à Kiev. David Frum, éditorialiste vedette au magazine The Atlantic, ancienne plume de George W. Bush et anti-Trump acharné, prévenait déjà dans nos colonnes en juillet dernier qu’un second mandat de Donald Trump serait cataclysmique aussi bien sur plan intérieur que sur la scène internationale. Pour L’Express, ce fin connaisseur des rouages de la politique américaine analyse les conséquences possibles de ce revirement brutal des Etats-Unis sur le plan diplomatique et cette gifle monumentale infligée au Vieux Continent. Entretien.
L’Express : Comment avez-vous réagi en découvrant l’échange spectaculaire dans le bureau Ovale entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky ?
David Frum : Comme beaucoup, j’ai été stupéfait. Je crois que le but de l’attaque – et en particulier celle du vice-président J.D. Vance – était de semer la discorde entre Zelensky et les sénateurs républicains. Car, au Congrès, et surtout au Sénat, la cause ukrainienne bénéficie encore d’un soutien important. La manœuvre de J.D. Vance visait donc à forcer les républicains à choisir entre Trump et Zelensky. D’un point de vue strictement politique, la manœuvre est habile. Ils...
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04/03 - Friedrich Merz, futur chancelier conservateur de l’Allemagne
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04/03 - Dissuasion nucléaire : l’Europe peut-elle survivre sans le parapluie américain ?
Après les désaccords brutaux, le désengagement rapide ? Voilà la crainte qui pèse sur le continent européen moins d’une semaine après la rencontre explosive entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, son homologue américain Donald Trump ainsi que son vice-président J.D. Vance. Dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, le gouvernement de Washington a annoncé suspendre son aide à l’Ukraine tant que Kiev refusera de négocier un accord avec son envahisseur. Et si l’Otan était le prochain organisme de coopération menacé ?
Une chose est certaine : l’Europe s’y prépare. Mardi matin, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé un plan exceptionnel de 800 milliards d’euros destiné à la défense des 27 et à l’aide à l’Ukraine. "Le moment est venu pour l’Europe", a-t-elle martelé lors d’une conférence de presse de présentation de ce plan justement baptisé "Réarmer l’Europe". Une partie de ce dispositif devrait consister en des prêts aux pays européens afin qu’ils financent une augmentation de leurs capacités stratégiques sans trop alourdir la dépense publique. Pour le moment, les contours précis de ce plan sont incertains. Une réunion extraordinaire du Conseil européen doit avoir lieu à Bruxelles ce jeudi 6 mars.Bouleversement nucléaire
Un retrait des Etats-Unis serait très inquiétant pour leurs alliés européens. En effet, Moscou et Washington disposent chacun d’un arsenal nucléaire important (plus de 5 000 têtes chacun) et plus de dix fois plus grand que la réunion des arsenaux britanniques et...
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04/03 - Pourquoi Donald Trump est en réalité un faux ami de la crypto
Les Etats-Unis, "capitale mondiale" des cryptos ? La création d’une réserve stratégique, promise le 2 mars par Donald Trump, semble à première vue aller dans ce sens. Mais si les plus mordus espèrent un stock libellé en BTC (Bitcoin), le pionnier et véritable poumon de l’écosystème, ils vont être déçus. Le président américain mise avant tout sur trois jetons moins connus du grand public : XRP, SOL et ADA. Pour des raisons qui n’échapperont à personne.
La société Ripple, l’émettrice de XRP, est un soutien financier important de Trump. Solana, la blockchain du SOL, supporte les juteux "memes coins" lancés à son effigie ainsi qu’à celle de sa femme Melania. La présence de l’ADA (blockchain Cardano) est plus mystérieuse, mais son fondateur, Charles Hoskinson, est aussi un allié notable du républicain. D’autres raisons encore plus personnelles sont sûrement à creuser. Des soupçons de conflits d’intérêts et de délits d’initiés entourent d’ailleurs déjà ce projet financé, cela va sans dire, avec de l'argent public. Le bitcoin et l’ether (Ethereum), aux fonctionnements plus indépendants, sans structure juridique ni fondateur pour le bitcoin, n’ont été mentionnés pour la réserve que dans un second message posté à la hâte sur le réseau Truth Social. Comme pour rassurer.Pro-dollar
Ces propos devraient pourtant avoir l’effet inverse. Souvent présenté comme son plus grand défenseur, Trump est en réalité un faux ami de la crypto. Les moteurs idéologiques et technologiques du secteur, incarnés par Bitcoin ou l’Ethereum, sont clairement...
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04/03 - "Le bénéficiaire de cette décision est Poutine" : la suspension de l’aide à l’Ukraine vue par la presse
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’Europe se réveille chaque jour ou presque avec un lot de déclarations retentissantes - pour certaines inattendues - en provenance de Washington. Après l’échange tendu avec Volodymyr Zelensky, l’aide militaire américaine à l’Ukraine semblait sur la sellette. Et si comme le relève The Economist, "personne ne voulait croire au pire scénario", force a été de constater ce mardi 4 mars au petit matin, comme l’a fait le tabloïd polonais Super Express, que "Donald Trump l’a vraiment fait !" : "En un instant, toute l’aide américaine à l’Ukraine a été interrompue."
Une décision avec "peu de précédents directs dans l’histoire récente des Etats-Unis" et qui "aggrave considérablement la rupture entre Washington et Kiev, à un moment critique du conflit", souligne le New York Times. C’est lors "d’une réunion à la Maison-Blanche lundi, à laquelle participaient le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d’Etat Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard et l’émissaire pour le Moyen-Orient Steve Witkoff", que ce choix aurait été acté, nous apprennent nos confrères du Washington Post, qui rappelle que Donald Trump était "depuis longtemps sceptique quant à l’aide à l’Ukraine".
Seront ainsi concernés par cette décision "les munitions, les véhicules et autres équipements ainsi que les armes en transit", précise outre-Quiévrain le quotidien Le Soir. Autant d’éléments critiques du soutien américain à Kiev, décrit par le...
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04/03 - Le plan de l’Egypte pour la reconstruction de Gaza adopté par les pays arabes
Les pays arabes étaient réunis au Caire ce mardi 4 mars pour discuter d’une contre-proposition au plan de Donald Trump pour la bande de Gaza, dans un contexte d’incertitudes autour de la deuxième phase de l’accord de trêve dans le territoire palestinien. La mise en place de cette nouvelle étape du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas n’est pas encore sécurisée. Dans la soirée, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé l'adoption de son plan de reconstruction de la bande de Gaza, d'un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans.
Les infos à retenir
⇒ 7-Octobre : la sécurité intérieure israélienne reconnaît avoir "échoué"
⇒ L’Autorité palestinienne se dit prête à jouer un rôle à Gaza
⇒ Israël exige la "démilitarisation totale de Gaza" pour passer à la phase deux de la trêveLes dirigeants arabes adoptent le plan égyptien de reconstruction de Gaza
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué mardi, lors d'un sommet arabe sur l'avenir de la bande de Gaza ravagée par la guerre, que son plan de reconstruction pour ce territoire palestinien avait été adopté par les dirigeants arabes.
"Il a été approuvé", a déclaré M. Sissi lors de la séance de clôture du sommet de la Ligue arabe qui visait à adopter un plan alternatif à celui du président américain Donald Trump qui a proposé de placer sous contrôle américain le territoire palestinien et à déplacer sa population vers l'Egypte et la Jordanie voisines.7-Octobre: le Shin Bet reconnaît avoir "échoué"
L'Agence israélienne de la sécurité intérieure (Shin...
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04/03 - Parler de sa vie privée au travail ? Nos conseils pour éviter "l’effet boomerang"
Mariage, heureux événement, coup dur… Sur le lieu de travail, tout finit un jour ou l’autre par se savoir. Le gâteau d’anniversaire concocté en grand secret par l’équipe quand on s’y attend le moins, les conseils avisés de ceux qui ont déjà vécu des nuits blanches avec un nouveau-né, ou encore le remède miracle quand on devine un stress dans la vie personnelle d’un collègue. Bonne camaraderie, gentillesse, discussions autour d’un café pour confier ses doutes à une oreille attentive. "La vie privée a pris de plus en plus de place au travail depuis le Covid-19", constate Anna Milleret-Godet, avocate associée chez Delsol Avocats. Avec les réunions en ligne, le travail est entré dans la sphère personnelle. Les cris des enfants, le mug favori, l’ombre pas si furtive du conjoint, le salon en arrière-plan… Les visioconférences ont en effet levé le voile sur une partie de notre intimité, et depuis, les réseaux sociaux ont accentué encore le phénomène. Mais jusqu’où est-il conseillé de se confier au bureau sur sa vie privée, sans craindre qu’un jour "tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous" ?
"Pendant le process de recrutement, il est interdit de demander à un candidat des détails comme son statut marital, une activité syndicale, ou encore une appartenance ethnique ou religieuse. Ce sont autant d’éléments qui relèvent du strict domaine privé, dès lors qu’ils n’ont aucun lien avec le poste concerné. Certains métiers, en revanche, nécessitent que certains faits privés soient fournis, comme la présentation d’un...
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04/03 - Une épidémie d’obésité dans le monde : les prévisions inquiétantes d’une étude
Le constat est sans appel : l'échec est mondial dans notre réponse à la crise croissante de l'obésité. Sans une action forte et immédiate des gouvernements, une épidémie mondiale inédite de surpoids et d'obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d'ici 2050, plombant les systèmes de santé, affirme une étude. Publiée mardi 4 mars dans la revue scientifique The Lancet, cette étude qui regroupe des données de 204 pays et territoires dans le monde se base sur les chiffres du Global Burden of Disease, un vaste programme financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, dont l'objectif est de compiler les données de santé de la plupart des pays.
Entre 1990 et 2021, le nombre de personnes obèses ou en surpoids a presque triplé chez les adultes de plus de 25 ans, passant de 731 millions à 2,11 milliards, et plus que doublé chez les enfants et adolescents de 5 à 24 ans, passant de 198 à 493 millions. "Sans réforme urgente des politiques et actions concrètes, 60 % des adultes soit 3,8 milliards de personnes et près d'un tiers (31 %) des enfants et adolescents, soit 746 millions, devraient être en surpoids ou obèses d'ici 2050" rapporte l'étude. Or cela représentera "une menace sans précédent" de décès prématuré, de maladie et une pression énorme sur les systèmes de santé, prévient un rapport.
Une fois ce constat dressé, les scientifiques offrent quelques pistes pour faire face à "l'un des plus grands défis sanitaires du XXIe siècle". Et quelques exemples de mesures phares qui peuvent...
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04/03 - L’Europe face à la trahison de Donald Trump, par Eric Chol
"La vérité, c’est que les Américains finiront par se faire détester par tout le monde. Même par leurs alliés les plus inconditionnels", confiait, en 1963, le général de Gaulle à Alain Peyrefitte (1), dans le palais de l’Elysée.
Ce jour-là est arrivé, quand Donald Trump, aidé de son vice-président J.D. Vance, a humilié en direct et en mondovision le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans le fameux bureau Ovale. Stupeur, colère, émotion… Et puis un sommet monté en quarante-huit heures chrono à Londres par le Premier ministre Keir Starmer, pour que les Européens puissent laver cet affront, réaffirmer leur solidarité envers un président en guerre, à grand renfort de poignées de main franches, d’accolades et de tapes sur l’épaule. Et bien sûr, réitérer de nouvelles promesses de soutien à Kiev et esquisser un plan de paix.
"Cette séquence de la Maison-Blanche a agi comme un choc salutaire, résume Jérémie Gallon, diplomate et essayiste, les Européens ne pourront plus dire : 'On ne savait pas'."Les outrances diplomatiques américaines
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenus. Il suffit de visionner en accéléré les innombrables outrances diplomatiques de la nouvelle administration Trump pour constater l’ampleur de la dislocation du lien transatlantique. Le 12 février, Donald Trump crée la surprise en passant un coup de fil d’une heure et demie à son nouvel ami, Vladimir Poutine, sans prévenir les dirigeants européens. Deux jours plus tard, J.D. Vance, sermonne vertement les Européens lors de la conférence sur la...
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04/03 - Défense : Ursula von der Leyen dévoile un plan pour l’UE de 800 milliards d’euros
La Commission européenne a dévoilé mardi 4 mars un plan pour "réarmer l’Europe" qui ambitionne de mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense, dont 150 milliards de prêts, et fournir une aide immédiate à l’Ukraine.
"L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte", a affirmé sa présidente Ursula von der Leyen, dans une lettre adressée aux dirigeants des 27. "L’avenir d’une Ukraine libre et souveraine, d’une Europe en sécurité et prospère, est en jeu", a-t-elle assuré dans cette lettre, qui présente un plan en cinq volets destiné à renforcer la défense européenne.
Ce projet, baptisé "réarmer l’Europe", aura la capacité "de mobiliser près de 800 milliards d’euros en dépenses d’armement pour une Europe sûre et résiliente". Le premier "pilier" de ce plan prévoit de mettre quelque 150 milliards de prêts à disposition des 27 pays de l’UE pour financer le renforcement des capacités de défense en Europe. Ces fonds doivent servir en priorité à investir dans les domaines où les besoins sont les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d’artillerie.
Ursula von der Leyen a également confirmé sa volonté d’encourager les Etats membres à dépenser plus pour leur défense, sans souci du respect des règles budgétaires qui les obligent à limiter leur déficit public à 3 % de leur Produit intérieur brut (PIB). "Cela permettra aux Etats membres d’augmenter de manière significative leurs...
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04/03 - Bezos, Jeff Bezos : avec Amazon, la crainte d’un James Bond sous algorithme
James Bond est finalement bien le produit de son époque – ou en tout cas, de son industrie. Enfant chéri de la MGM – un des géants du cinéma du XXe siècle –, l’agent secret le plus célèbre de l’Histoire est définitivement passé en février entre les mains d’Amazon. La plateforme avait déjà acquis la franchise en 2022, en ayant raflé les studios et le catalogue MGM. Sans pour autant pouvoir l’exploiter comme elle le souhaitait. Une partie du "contrôle créatif" de la saga était toujours détenue par les ayants droit de la famille Broccoli, producteurs historiques du personnage. La situation était une épine dans le pied de Jeff Bezos, patron d’Amazon et grand fan de James Bond. Comment concilier la gestion familiale des Broccoli, capables de donner le rôle à un acteur quasi inconnu sur la base d’une "intuition", avec l’aversion au risque d’un géant numérique comme Amazon ? La réponse est simple : c’est impossible.
Après trois ans de guerre de tranchées, James Bond connaît sa plus longue pause depuis la création de la franchise. En décembre, le Wall Street Journal décrivait avec force détails les différends irréconciliables entre les deux camps. Au point de manier l’insulte, Barbara Broccoli décrivait, selon des propos rapportés, les créatifs d’Amazon comme des "imbéciles". La productrice désapprouvait le projet de la firme de décliner Bond en multiples séries et films – un peu à la manière dont Disney a pu se saisir de Star Wars. "La spécificité de la franchise James Bond est sa capacité de réinvention tous les quinze ans....
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04/03 - Semi-conducteurs : le géant TSMC va investir massivement aux Etats-Unis
Le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC a annoncé, lundi 3 mars depuis la Maison-Blanche qu’il allait investir 100 milliards de dollars aux Etats-Unis, amenant Taipei à exiger que "ses processus de fabrication les plus avancés" restent dans l’île pour ne pas affaiblir sa position face aux menaces d’invasion de la Chine. "Ils investiront au moins 100 milliards de dollars aux Etats-Unis à court terme pour construire des usines à la pointe en matière de production de semi-conducteurs", a dévoilé le président américain Donald Trump, prenant la parole avant le PDG de TSMC, C.C. Wei. Cet investissement permettra "de créer des milliers d’emplois", "très bien payés", a-t-il salué.
C.C. Wei a affirmé que son entreprise était déjà en train d’investir 65 milliards de dollars pour la construction de trois usines en Arizona. L’investissement total, a-t-il expliqué, s’élèvera désormais à 165 milliards, pour trois autres usines de fabrication et deux sites de conditionnement, toujours en Arizona. Un centre de recherche et développement est également prévu.
Donald Trump a placé la technologie au premier plan de son second mandat, en faisant figurer des magnats du secteur en bonne place lors de son investiture et en annonçant des investissements importants dans les infrastructures liées à l’intelligence artificielle (IA). Il a aussi appelé les entreprises étrangères à créer des emplois dans l’industrie aux Etats-Unis, avançant que cela leur permettrait d’échapper aux droits de douane qu’il met en place. Depuis février,...
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04/03 - "Il est temps que l’Europe montre ses muscles" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Vers un nouveau Munich ?
Patrice Micolon, Viroflay (Yvelines)
Le siège du Capitole à Washington, en 2020, n’était pas sans similitudes avec l’incendie du Reichstag de Berlin, en 1933. L’invasion par la Russie de l’Ukraine en 2022 renvoie à celle de la Pologne par l’Allemagne, en 1939. Désormais, la connivence affichée entre Trump et Poutine rappelle celle de Molotov et de Ribbentrop, scellant le pacte germano-soviétique. Et la situation en Ukraine semble bien nous diriger tout droit vers Munich… Les dirigeants du monde n’ont décidément rien appris. (John Bolton : "Donald Trump capitule au nom de l’Ukraine", L’Express du 27 février.)Envoyons des troupes en Ukraine…
Jean-Pierre Cadène, Gaillac-Toulza (Haute-Garonne)
Poutine et Trump ne comprennent que la force. Il est donc temps que l’Europe montre ses muscles. Il faut que ceux des Vingt-Sept qui le veulent envisagent d’envoyer des troupes en Ukraine et le fassent (les autres suivront). Si l’Ukraine, avec 38 millions d’habitants et un PIB de 170 milliards d’euros, tient tête depuis trois ans à la Russie, l’Union européenne, avec 450 millions d’habitants et un PIB de 17 000 milliards, devrait tout de même parvenir à imposer sa vision. Il n’y a rien à attendre de Poutine et d’une paix fantoche qui ferait disparaître l’Ukraine. (Se défendre sans les Américains, le défi de l’Europe, L’Express du 27 février.)… et utilisons notre or !
André-Paul Cormy, Piolenc (Vaucluse)
La France possède un stock d’or d’environ 2 400 tonnes ce qui représente environ 220 milliards...
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04/03 - Mort de Jean-Louis Debré : avec Jacques Chirac, les secrets d’une fidélité à toute épreuve
A peine né, il avait déjà un nom. Fils de, Jean-Louis Debré a eu l’occasion d’observer dès son enfance les vicissitudes de la nature humaine, et cela a compté pour la suite de l’histoire : à la maison défilaient les responsables politiques de premier plan, son père Michel serait Premier ministre, il serait aussi le père de la Ve République. Petit-fils de, aussi, Robert étant un pédiatre de grande renommée.
Pour se faire un prénom, Jean-Louis Debré ne compta pas tout de suite sur les titres glorieux qui avaient été ceux de ses aïeux. Il épousa la destinée d’un homme, Jacques Chirac. Autant dire qu’il a failli rester célibataire… C’est l’histoire d’un voyage devenu une légende. A la fin de 1994, le maire de Paris, candidat à l’élection présidentielle pour la troisième fois, est au plus bas dans les sondages, écrasé par le chef du gouvernement de l’époque, son ami de trente ans Edouard Balladur. Il se rend sur l’île de la Réunion. "Vous savez, je ne sais pas comment on va terminer", lui glisse Jean-Louis. Chirac : "Mais qu’est-ce que tu feras, toi, si je suis battu ? " Debré retournera au tribunal exercer son métier de juge. Chirac l’interrompt : "Tu sais, voilà ce qu’on va faire, on va ouvrir une agence de voyages. Tu vas la tenir et moi, je voyagerai !" Silence. "D’ailleurs, si je gagne, je t’offre un voyage au Japon."
Jacques Chirac a gagné, Debré n’a pas gagné de voyage au Japon – les promesses, et avec ce président plus qu’avec tous les autres, n’engagent que ceux qui les croient. Mais Jean-Louis a eu plus et mieux,...
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04/03 - Droits de douane : la guerre commerciale monte d’un cran entre Washington et ses partenaires
Donald Trump avait prévenu durant sa campagne électorale : "droits de douane" sont "ses mots favoris". Le président américain a mis à exécution sa menace de taxer lourdement les importations en provenance des trois premiers partenaires commerciaux des Etats-Unis avec l’entrée en vigueur, ce mardi 4 mars, de droits de douane contre le Canada et le Mexique et de nouvelles taxes sur les produits chinois, déclenchant une riposte rapide de Pékin et d’Ottawa. Autant de mesures qui pourraient "amener les droits de douane en 2026 à leur plus haut niveau depuis 1936", a estimé la cheffe économiste de KPMG, Diana Swonk, interrogée par l’AFP. Et de leurs côtés, les Etats concernés ripostent.Entrée en vigueur des droits de douanes sur le Canada et le Mexique
L’absence d’un accord entre Washington, Ottawa et Mexico avant la date limite marquant la fin du report des droits de douane imposés au Canada et au Mexique par Donald Trump a ouvert la porte, mardi 4 mars, à leur mise en application, avec des conséquences incertaines pour les trois économies. À moins d’un nouveau report accordé par le chef d’Etat américain, les importations en provenance des deux voisins des Etats-Unis seront désormais taxées à hauteur de 25 % - 10 % pour les hydrocarbures canadiens -, une mesure réclamée par Donald Trump en représailles de l’inaction, selon lui, d’Ottawa et de Mexico pour limiter le trafic de fentanyl dans le pays.
Le président américain n’avait laissé que peu d’espoir lundi après-midi, estimant qu’il n’y avait "plus de marge de...
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04/03 - Affaire Bétharram : la congrégation admet sa "responsabilité" dans les "abus massifs"
La congrégation religieuse des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement catholique au cœur d’une vaste affaire de violences physiques et viols, a reconnu mardi 4 mars sa "responsabilité" dans une interview accordée à l’AFP. S’exprimant au nom de ses pairs, le prêtre Laurent Bacho a assuré se sentir "responsable" face aux "souffrances de ces enfants […] anéantis". Cette prise de parole était très attendue par de nombreuses victimes qui accusaient les religieux bétharramites de "mutisme" depuis le début de l’affaire.
"Je prends la parole au nom de la congrégation pour dire que nous sommes toujours très affectés par ce qui s’est passé […] par les souffrances de ces enfants qui étaient venus ici pour être protégés, éduqués" mais auxquels "le contraire" est arrivé : "ils ont été anéantis", a déclaré Laurent Bacho, 75 ans et ancien vicaire régional des bétharramites. "Pour aboutir à une position commune irrévocable, il nous a fallu du temps", admet-il.
Parallèlement, la congrégation annonce la création d’un nouveau fonds d’indemnisation pour les victimes de violences sexuelles prescrites commises par des laïcs, alors que le champ d’action de la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) mise en place par l’Église depuis 2021 se limite à celles commises par des religieux.
Autre mesure, le lancement d’une commission d’enquête indépendante pour identifier "les causes" des "abus massifs" commis durant des décennies dans ce collège-lycée des Pyrénées-Atlantiques sous contrat avec l’Éducation nationale. La future...
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04/03 - "Les climatologues doivent ouvrir les yeux" : l’appel au réalisme de l’éminent chercheur James Hansen
Il fut l’un des premiers – dès 1988 – à alerter le monde sur le changement climatique. Près de quarante ans plus tard, l’ancien chef climatologue de la Nasa, James Hansen, continue de jouer les Cassandre, se mettant même à dos une partie de la communauté scientifique. Selon les travaux récents de ce professeur à Columbia, l’objectif de l’accord de Paris – limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent – est définitivement enterré. A moins d’un changement radical dans nos politiques, la montée des températures risque de dérégler les courants océaniques, entraînant des effets délétères. Les options ? Instaurer une taxe carbone sur toutes les énergies fossiles, développer le nucléaire et étudier de près la géo-ingénierie. Au cas où.
L'Express : Vous affirmez dans vos dernières études que l’objectif de limiter le réchauffement à 2 °C ne sera pas atteint. Que faire ?
James Hansen : Une précision s’impose : nous disons que l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 °C par rapport aux débuts de l’ère industrielle ne sera pas atteint, à moins d’un miracle. Cette nuance est importante. Nous ne croyons pas qu’un tel miracle va se produire. Nos travaux montrent d’ailleurs que ce fameux seuil sera probablement atteint d’ici à 2045. Cependant, il pourrait théoriquement ne pas être franchi si nous utilisions la géo-ingénierie, en saupoudrant, par exemple, des particules dans l’atmosphère afin de la refroidir. Pour l’heure, nous n’avons pas les connaissances nécessaires afin de lancer ce genre d’initiative. Par...
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04/03 - Ukraine : Macron salue la volonté de Zelensky de "réengager le dialogue" avec les Etats-Unis
C’est une menace qu’il agitait sous les yeux de Kiev depuis quelques jours. Lundi 3 mars, Donald Trump l’a mise à exécution, en suspendant l’aide militaire à l’Ukraine alors que Washington se rapproche de Moscou. De son côté, le vice-président des Etats-Unis, J.D. Vance, s’est dit convaincu que le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky finirait par accepter de discuter de la paix avec la Russie, après le fiasco de sa rencontre vendredi avec Donald Trump.
Les infos à retenir
⇒ Zelensky propose une "trêve" dans les airs et en mer le temps de mener des négociations
⇒ De nombreuses réactions après la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine
⇒ Ursula Von der Leyen dévoile un plan pour mobiliser près de 800 milliards d'euros pour la défense européenne
19h45Macron salue la volonté de Zelensky de "réengager le dialogue" avec Trump
Le président Emmanuel Macron a salué mardi la volonté de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky "de réengager le dialogue avec les Etats-Unis d’Amérique", a indiqué l'Elysée.
Le chef de l'Etat, qui s'est entretenu au téléphone depuis lundi soir avec M. Zelensky et Donald Trump, a "redit la détermination de la France à travailler avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre d’une paix solide et durable en Ukraine", a précisé la Présidence.
19h30François Bayrou estime que "se substituer" à l'aide américaine est un "devoir de civilisation"
La France va s'efforcer de "réunir tous les moyens possibles", avec d'autres pays européens, pour "se substituer" à l'aide militaire...
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04/03 - "Oh fan !", "wassingue", "boudu !"… Quand le français change selon les régions
Lisez en premier lieu les phrases suivantes :
– "Il est parti en biberine." (1)
– "Je viendrai te voir entre les midis." (2)
– "Parlez comme le bec vous a poussé !" (3)
– "Le compost est plein de buzhug." (4)
– "A vista de nas, il me doit 10 000 euros." (5)
Et maintenant, diriez-vous qu’il s’agit là de fautes de français ? Ou de variantes de la langue française ?
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Bon, reconnaissons-le. Sachant que cette infolettre a pour ligne éditoriale la défense de la diversité culturelle, le suspense concernant la bonne réponse est relativement modéré. C’est bien la deuxième proposition qui est valable, mais cette assertion ne va pas toujours de soi et c’est logique. L’école ne nous a-t-elle pas appris qu’il n’y aurait qu’une seule manière de bien s’exprimer en français ? De là les "Vous parlez mal !", assénés parfois à celles et ceux qui ne suivent pas la norme. Un reproche qui vaut aussi bien pour la prononciation (ah, le fameux "accent marseillais" !), la syntaxe ("donne-moi-le", en Alsace) ou encore le vocabulaire : "cense" pour "ferme", dans le Nord ; "esquicher" pour "écraser" en Provence ; "bléjer" pour "hurler" en Bretagne ; "patac" pour "coup" à Toulouse ("Ouh, il te s’est pris un patac !"). Et tant d’autres…
Aussi faut-il rendre hommage aux éditions Le Robert d’avoir lancé sous l’égide du linguiste Médéric Gasquet-Cyrus une collection intitulée "Ça se dit comme ça", déclinée à Marseille, en Bretagne, dans le Nord, en Alsace et, ce...
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04/03 - Droits de douane : quand Richard Nixon utilisait déjà les taxes comme arme diplomatique
Nouveaux droits de douane contre la Chine, hausse des taxes sur certains produits européens, négociations avec le Canada et le Mexique… Pour rendre sa grandeur économique à l’Amérique, Donald Trump compte bien faire payer ses partenaires commerciaux… Mais aussi se servir de l’outil tarifaire pour imposer ses choix diplomatiques. Une méthode qui n’est pas nouvelle. Dans cette série, on s’intéresse aux guerres commerciales passées, dont nous pourrions tirer quelques leçons pour aujourd’hui, avec Sébastien Jean, professeur d’économie au Conservatoire national des Arts et métiers.Episode 2 : La méthode Nixon qui a inspiré Trump
Sur la carte des pays visés par les droits de douane de Donald Trump, personne ne semble épargné. Mais il y en a que le président américain a décidé de cibler plus fort. 10 % de droits de douane pour les produits made in China, et surtout 25 % pour ceux importés du Canada et du Mexique.
Vous avez peut-être noté que pour le moment les taxes contre ses voisins sont en pause. En échange, les deux pays ont promis de renforcer la surveillance aux frontières, notamment en ce qui concerne le trafic de drogue.
Il est donc clair que Donald Trump compte bien utiliser la guerre commerciale comme un levier de négociation sur des sujets qui ne sont pas du tout économiques. Une méthode déjà utilisée dans les années 70 par un certain Richard Nixon.
Avant de plonger dans cette bataille économique, il faut redonner un peu de contexte et revenir en pleine Seconde Guerre mondiale. La période va être...
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04/03 - Guerre en Ukraine : Donald Trump met sur pause l’aide militaire américaine
Le président américain Donald Trump a ordonné une pause dans l’aide militaire des Etats-Unis à l’Ukraine après l’altercation vendredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, a indiqué dans la soirée du lundi 3 mars un responsable de la Maison-Blanche.
"Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution" au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat. "Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif", a-t-il ajouté.
Cette décision a été prise après une réunion à la Maison-Blanche lundi après-midi avec les responsables chargés de la défense, Pete Hegseth, et de la diplomatie, Marco Rubio, ainsi que les principaux conseillers du président Donald Trump.
Interrogé à ce sujet plus tôt lundi, le républicain n’avait pas répondu clairement mais indiqué que des discussions se tenaient "en ce moment même". "Ce n’est pas une fin permanente de l’aide, c’est une pause", a déclaré un autre responsable américain, également sous couvert de l’anonymat et cité par la chaîne Fox News.65,9 milliards de dollars d’aide militaire depuis 2022
Donald Trump ne décolère pas contre Volodymyr Zelensky après la rencontre vendredi à la Maison-Blanche qui a tourné en affrontement verbal, accentuant encore lundi ses menaces contre le dirigeant ukrainien, qu’il suspecte de ne "pas vouloir la paix" avec la Russie. "Cela ne devrait pas être...
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04/03 - Donald Trump ou les prémices d’un sabordage économique, par Nicolas Bouzou
L’indice de confiance des consommateurs américains est tombé en février à son plus bas niveau depuis quinze mois. C’est un indicateur particulièrement scruté outre-Atlantique, où l’activité économique dépend largement du moral des ménages. Cette contre-performance est liée à des anticipations d’inflation au plus haut depuis un an et demi. Les Américains, qui ont voté pour une politique protectionniste, commencent à comprendre qu’elle se traduira par des prix plus élevés, c’est-à-dire par moins de pouvoir d’achat.
Autre étendard en berne aux Etats-Unis : les indices boursiers. Lors de son premier mandat, Trump n’avait pas été avare de tweets célébrant les records du Dow Jones ou du S & P 500. Il est plus discret depuis son retour à la Maison-Blanche. Et pour cause : tous les indices américains, y compris le Nasdaq, sont en baisse depuis le début de l’année, davantage que les indices européens.Les analystes de Wall Street s’inquiètent
La politique de Trump n’explique certes pas en totalité ces courbes qui pointent vers le bas. Les marchés financiers ont abordé l’année 2025 à des niveaux de valorisation très élevés. Les valeurs de la tech, en particulier, s’échangent à des prix prohibitifs. Or, Apple, Nvidia, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta et Tesla pèsent plus de 30 % de la capitalisation totale du S & P 500 : quand elles sont malmenées, c’est toute la Bourse américaine qui vacille. Pour autant, les analystes de Wall Street s’inquiètent manifestement du protectionnisme de Trump. Ils savent bien qu’imposer des...
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03/03 - Donald Trump annonce des droits de douane sur les produits agricoles
Après l'acier et l'aluminium, les produits agricoles. Donald Trump a annoncé lundi 3 mars qu'il comptait imposer des droits de douane sur les produits agricoles entrant aux Etats-Unis à compter du 2 avril.
Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, le président américain a invité "les grands agriculteurs des Etats-Unis" à se préparer à "produire beaucoup plus de produits agricoles pour les vendre à l'intérieur des Etats-Unis. Des produits importés seront taxés le 2 avril".Le Mexique et le Canada n'ont "plus de marge de manoeuvre"
Donald Trump a par ailleurs mis fin aux espoirs d'un accord de dernière minute avec le Canada et le Mexique pour éviter des droits de douane : "Il n'y a plus de marge de manoeuvre pour le Mexique et le Canada. Les droits de douane sont un fait. Ils entreront en vigueur demain (mardi)", a-t-il assuré à des journalistes à la Maison-Blanche.
En février, le républicain avait annoncé - puis suspendu - des droits de douane généralisés sur les importations en provenance de ses principaux partenaires commerciaux, le Canada et le Mexique, les accusant de ne pas suffisamment lutter contre l'immigration clandestine et le trafic de stupéfiants. Il leur avait donné un sursis de 30 jours qui arrive à expiration dans la nuit de lundi à mardi.
Dans le même temps, Pékin s'était vu imposer 10 % de droits de douane supplémentaires. Une surtaxe que l'administration américaine a passé à 20 % dans un décret signé lundi par Donald...
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03/03 - Ukraine : la classe politique française constate l’érosion de l’alliance avec les Etats-Unis de Trump
Ce sont des discussions assez rares au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Les députés étaient réunis ce lundi 3 mars dans l’enceinte du Palais Bourbon pour un débat sans vote sur l’Ukraine et sur la défense européenne, à l’heure où les très fortes tensions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky font craindre à l’Europe un désengagement total des Etats-Unis en Ukraine. Retour sur les prises de position et déclarations des différents camps politiques."Nous sommes forts et nous ne le savons pas", affirme François Bayrou
"Nous sommes forts et nous ne le savons pas. Et nous nous comportons comme si nous étions faibles", a affirmé ce lundi François Bayrou. "Nous, les Européens, sommes plus forts que nous le croyons". "Si l’on compare les arsenaux […], nos forces armées continentales additionnées à celles du Royaume-Uni, c’est plus de 2 millions et demi de soldats professionnels, 25 % de plus que les forces russes. Ce sont 3 000 avions de combat […], deux fois plus que les Etats-Unis et deux fois plus que l’aviation russe", a développé le Premier ministre en ouvrant le débat sur l’Ukraine et la sécurité européenne.
Et "si nous sommes forts, c’est à nous, Européens, de garantir la sécurité et la défense de l’Europe", a-t-il plaidé en vantant la place "centrale" de la France, seule puissance nucléaire du continent avec le Royaume-Uni. "La France avait raison" de "disposer d’une armée autonome" et "on le découvre aujourd’hui au moment même où notre principal allié [NDLR : américain] paraît se ranger aux éléments de...
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03/03 - Donald Trump, Volodymyr Zelensky et les Césars : le duplex qui aurait tout changé
Ce fut une soirée inoubliable, j’irais même jusqu’à dire historique. Toutes ces stars françaises, et l’étrangère Roberts, la fraîcheur inaltérable de l’éternellement neuve Catherine Dorléac. Mais surtout l’ambiance alcoolisée après deux heures passées au Fouquet’s à noyer son trac – "Est-ce que je vais l’avoir, ce putain de césar" – ou ses rancœurs – "Regarde-moi ces connards qui m’ont pas nommé". Soirée d’emblée rassurante quand on a compris, avec la présentation de Jean-Pascal Zadi, que la grand-messe du cinéma national pouvait être animée par un acteur noir des cités. Est-ce que c’est parce qu’il était là qu’il n’était pas drôle, ou parce qu’il n’était pas drôle qu’il était là ? A contrario, ça gênait un peu de trouver le "mâle alpha" du cinéma franchouillard devenir l’exclu, le minoritaire visible de la corpo, jusqu’à ce que, dans le rôle tragique du loser suppliant : "Je signale à l’Académie que j’ai joué dans des comédies qui n’étaient pas drôles", Franck Dubosc manque de nous faire mourir de rire.
Le clou de la soirée était ailleurs. Car pour ne rien vous cacher, je goûte aussi peu cette fête du cinéma que celle du théâtre. Et pour tout vous dire, les fêtes de quoi que ce soit m’insupportent depuis toujours, je trouve presque chaque fois une bonne excuse pour les éviter. L’ennui est une torture. Rester au lit pendant la Fête de la musique, aller au cinéma le soir de la remise des césars, c’est ma règle.
Il arrive pourtant que je me retrouve coincé. Soit parce que Dora me demande de lui masser-caresser le pied pendant qu’elle kiffe...
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03/03 - Cerveau, sein... Ces cancers en hausse chez les adolescents et jeunes adultes
C’est la première étude française de cette portée. Santé publique France, en collaboration avec plusieurs instituts, dont l’Institut national du cancer et la Ligue contre le cancer, a publié ce lundi 3 mars les résultats d’une grande étude menée sur l’incidence des cancers chez les 15-39 ans entre 2000 et 2020. L'observation de cette classe d’âge des "adolescents et jeunes adultes", jamais étudiée en France dans son ensemble et sur une période aussi longue, révèle certaines réussites et échecs de la stratégie de prévention contre ces maladies.
Pour cette étude, Santé publique France et ses partenaires ont collecté les données de 19 départements français, représentant près de 25 % de la population française, pour un nombre total de 54 735 adolescents et jeunes adultes ayant eu un diagnostic de cancer sur ces vingt années. Et les résultats sont loin d’être anodins : ainsi, "si les cancers chez les adolescents et jeunes adultes restent rares avec une incidence beaucoup moins élevée que chez les plus de 60 ans", leur hausse reste marquée. Entre 2000 et 2014, l’incidence de l’ensemble des cancers a augmenté de 1,62 % par an, avant de baisser de 0,79 % par an entre 2015 et 2020.Six cancers en hausse
Surtout, l’incidence de six cancers a augmenté durant la période 2000-2020 : les glioblastomes - une forme agressive et fréquente du cancer du cerveau - (+6,11 % en moyenne par an), les cancers du rein (+4,51 % par an), les liposarcomes - des tumeurs dans les tissus adipeux - (+3,68 % par an), les lymphomes de Hodgkin (+1,86...
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03/03 - Aurore Bergé : "Le port du voile pour les fillettes n’est pas une question migratoire mais culturelle"
Que personne ne compte sur elle pour faire l'inventaire du macronisme. Trop tôt ? Trop décalé ? Quand Aurore Bergé n'était que députée et déjà omniprésente sur les plateaux de télévision pour prêcher la bonne parole élyséenne, un conseiller d'Edouard Philippe alors Premier ministre avait formulé ce drôle de compliment : "Je l'ai vue défendre Alain Juppé avec la même ardeur qu'elle défend aujourd'hui Emmanuel Macron [NDLR : pendant la primaire de la droite, Aurore Bergé soutenait la candidature juppéiste], ce qui m'inquiète autant que me convainc qu'elle est indispensable dans le dispositif."
Tant qu'Emmanuel Macron sera président de la République, la ministre de l'Egalité femmes-hommes protègera le bilan. Car la trentenaire connaît la politique, elle sait que du pouvoir du chef de l'Etat dépend le crédit qu'on accorde à ses ministres. Indispensable pour mener ses nombreuses batailles esquissées, décortiquées dans son livre Nos combats pour la République (Robert Laffont). Féminisme, antisémitisme, laïcité, populisme... Les luttes d'Aurore Bergé ont en commun de s'inscrire dans l'air du temps. Certaines s'annoncent périlleuses comme sa volonté d'obtenir l'interdiction du port du voile pour les fillettes. Entretien.
L’Express : En 2020, Emmanuel Macron jurait de ne pas "abandonner ceux que le système a déjà abandonnés, leurs enfants et leurs enfants après eux". Dans votre livre Nos combats pour la République, paru le 6 mars chez Robert Laffont, vous observez que "les Français ne voient plus le chemin du progrès et se...
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03/03 - Comment le gazoduc Nord Stream 2 pourrait renaître avec l’aide américaine
A la table des négociations, le Kremlin avance ses pions. Un ami proche de Vladimir Poutine élabore un plan audacieux : le redémarrage du gazoduc Nord Stream 2, reliant la Russie à l’Allemagne, grâce à des investisseurs américains.
Selon plusieurs sources proches des discussions, interrogées par le Financial Times, cette idée est le fruit de l’imagination de Matthias Warnig, un ancien officier de la Stasi en Allemagne de l’Est qui a dirigé Nord Stream 2 jusqu’en 2023. Un projet qui semblait impensable il y a encore quelque mois, et qui montre l’ampleur du rapprochement entre Washington et Moscou.Resserrer les liens économiques
Le plan du fidèle de Vladimir Poutine est simple : entrer en contact avec l’administration Trump via l’intermédiaire d’hommes d’affaires américains afin de resserrer les liens économiques entre les Etats-Unis et la Russie, à l’heure où les négociations sur le conflit ukrainien s’accélèrent. D’après cette même source, les investisseurs ont élaboré les grandes lignes d’un accord post-sanctions avec le géant russe Gazprom.
Contacté par le Financial Times, Matthias Warnig a assuré qu’il n’était "impliqué dans aucune discussion avec des hommes politiques ou des représentants d’entreprises américains", ajoutant qu’il "se conformait aux règles [en tant que] personne sanctionnée par les Etats-Unis". L’Europe, elle, n’est pas restée sans réponse. Ces dernières semaines, de hauts fonctionnaires de l’Union européenne ont eu connaissance des discussions autour du projet de redémarrage de Nord Stream 2....
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03/03 - Avec Pierre Moscovici, une Cour des comptes trop politique ?
C’est un petit monde niché au cœur de Paris, à deux pas du Louvre et de la Concorde, où se côtoient Arnaud Bontemps, cofondateur avec Lucie Castets du collectif Nos services publics, d’ex-ministres comme Agnès Buzyn ou Vincent Peillon, d’anciens directeurs de cabinet de tous bords et des présidents de prestigieuses institutions. Une "maison", comme l’appellent ses membres, où un trentenaire adepte de l’écriture inclusive peut travailler avec un ambassadeur en fin de carrière tenant d’une langue plus classique. Longtemps, la Cour des comptes, cette "vieille dame" de la République, a chéri la discrétion. Désormais, sous l’impulsion de Pierre Moscovici, son Premier président, elle s’invite, parfois avec fracas, dans le débat public. Le 20 février, elle a dévoilé son "rapport flash" sur les régimes de retraite, balayant l’hypothèse d’un "déficit caché" défendue par le Premier ministre. Le 17 mars, dans son rapport annuel, elle jugera sans concession les politiques gouvernementales en faveur de la jeunesse. Dans l’intervalle, on l’aura entendue (ou lue) sur la Fédération française de cyclisme, l’innovation en matière agricole ou l’aéroport de la Réunion. Une visibilité qui ne va pas sans remue-ménage, les uns reprochant à la Cour de faire "trop de politique", les autres s’inquiétant qu’à vouloir trop publier, elle fasse mal.
Depuis sa nomination en 2020, Pierre Moscovici a entrepris une vaste réforme baptisée "Juridictions financières 2025". Elle tient en quelques idées fortes : faire davantage d’évaluations de politiques...
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03/03 - Meilleures ventes de livres : un trio féminin du côté des fictions
Place aux femmes ! En cette semaine du 17 au 23 février, trois romancières font leur entrée dans le palmarès des fictions. Azra Reed, retenez bien ce nom. Avec près de 100 000 exemplaires (selon Edistat) du premier tome de Valentina, publié par Hugo Roman en octobre 2024, cette romancière française, connue sous le pseudonyme iamkunafa, a fait une entrée remarquée dans le monde la dark romance. Avec le tome II, tout juste publié et qui s’arroge derechef la première marche du podium des fictions, il semblerait que ses lecteurs et followers – la dame est très active sur les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok- lui emboîtent de nouveau le pas. Dans le premier tome, la jeune Valentina tentait d’échapper à la violence des cartels, et dans le tome II, il en est de même…
Agnès Martin-Lugand, elle, s’est déjà fait un nom depuis longtemps, depuis 2013 exactement avec son premier roman, Les gens heureux lisent et boivent du café. Et publie aujourd’hui son 12e roman, Les Renaissances (Michel Lafon). Tiré à 150 000 exemplaires, il met en scène Rebecca, romancière en perte d’inspiration, et Lino, artisan passionné d’histoire de l’art hanté par son passé. Ils se rencontrent au bistrot, il se raconte puis disparaît. Rebecca se lance sur ses traces, avec la ferme intention de faire de lui le héros de son prochain roman… Vétérane de ce trio de femmes triomphantes, Marie-Bernadette Dupuy ! Reine française des sagas familiales (13 au compteur), elle publie le 4e et dernier tome de sa série Albane sous le titre Des cœurs...
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03/03 - Emissions de CO2 : l’UE propose davantage de "flexibilité" aux constructeurs automobiles
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé ce lundi 3 mars un mécanisme de flexibilité pour éviter aux constructeurs automobiles, en retard sur les objectifs de réduction des émissions de CO2, de payer des amendes en 2025.
Ce mécanisme consistera à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d’une seule année, ce qui donnera un délai aux retardataires pour se rattraper, sans pénaliser les bons élèves qui disposeront de leur côté d’un crédit d’émissions, affirme l’exécutif européen. "Les objectifs restent les mêmes, mais cela signifie plus de flexibilité pour l’industrie", a déclaré Ursula von der Leyen, à l’issue d’une deuxième réunion de concertations avec des dirigeants de la filière, dont des représentants de BMW, Renault, Stellantis (Peugeot, Citroën) et Volkswagen. Une première réunion avait eu lieu fin janvier.
Bruxelles doit présenter ce mercredi un plan d’action pour aider le secteur automobile en pleine crise. Mais la présidente de la Commission en a dévoilé ce lundi les principaux contours. Outre l’assouplissement sur les émissions, elle a évoqué la mise en place d’une alliance pour l’innovation automobile. En clair, l’UE va autoriser et soutenir la mutualisation de ressources pour le développement de logiciels et de technologies de conduite autonome, des domaines où les économies d’échelle sont cruciales. De tels partenariats sont traditionnellement limités par les règles de concurrence.
Ursula von der Leyen a aussi proposé un "soutien direct" aux...
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03/03 - "Key Labs", "One Health"… Quand la recherche abuse du franglais, par Jean Szlamowicz
La récente décision du CNRS de distinguer une élite parmi ses laboratoires – discréditant ainsi implicitement ses autres scientifiques considérés comme moins méritants – s’est manifestée par une appellation étrange : les Key Labs. Frappant d’incertitude le locuteur français réticent à prendre l’accent anglais, semant le doute chez l’anglophone qui ne sait s’il s’agit d’une référence aux Florida Keys ou au citron vert (key lime), le nom a sans doute été pensé pour faire moderne. Il illustre surtout la tendance à croire que la modernité scientifique doive se décliner en simili-anglais, manie commerciale du managériat de la recherche consistant à parasiter son discours de mots inventés par des communicants qui ne font ainsi qu’afficher leur maîtrise chancelante de la langue dont ils se servent pour imposer leur supériorité de caste.
Ainsi, dans sa communication, le CNRS aime mentionner les "Top stories", baptiser ses programmes pour start-up "open" et "rise", parler de "One Health" ou développer un imprononçable centre nommé "AI for Science-Science for AI (AISSAI)". Ce jargon managérial aux tics de langage entre éthique, commerce et ostension de vertu, parlant de science "engagée", où l’on "co-construit" au gré des "i-Lab" et des "i-Nov" et de politiques de "licensing", ne cesse de se revendiquer de la "science ouverte" tout en créant les conditions linguistiques d’une sidération du brave citoyen francophone, locuteur d’une langue qu’il ne reconnaît plus…
Le CNRS donne le ton, mais c’est tout le champ de la recherche,...
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03/03 - Gaza : pourquoi la trêve entre Israël et le Hamas est plus menacée que jamais
La trêve à Gaza pourrait-elle tourner court ? Le Hamas a accusé ce lundi 3 mars Israël d'avoir oeuvré pour un "effondrement" de l'accord de trêve, après que l'Etat hébreu a bloqué, la veille, l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne. Cet accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza avait été permis durant la première phase de la trêve qui s’est achevée ce samedi, après des désaccords avec le Hamas sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a pour sa part menacé lundi le Hamas de conséquences "que vous ne pouvez pas imaginez" si le mouvement islamiste ne libère pas les otages encore retenus à Gaza.
L’accord de trêve, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier dernier après quinze mois de guerre, devait se dérouler en trois phases. La première, qui s’est donc terminée samedi dernier, a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit morts, en échange de la libération d’environ 1 800 prisonniers palestiniens. Sur les 251 otages emmenés à Gaza durant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 y sont toujours retenus, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne. Les phases suivantes de la trêve devaient permettre de nouveaux échanges de captifs, mais également préparer une "fin permanente de la guerre" dans l’enclave.
Mais cette deuxième phase de la trêve n’a pour l’instant jamais fait l’objet d’un début d’accord, ni même de discussions préliminaires pour sa mise en œuvre entre Israël et le Hamas. L’Etat hébreu...
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03/03 - Comment la Chine et la Russie tentent de débaucher les fonctionnaires américains
Des agents fédéraux passés sous les ordres de puissances étrangères ? Un jeu d’ombres qui traverse les siècles. Endetté et mécontent de ne pas être reconnu à sa juste valeur, le général de l’armée continentale Benedict Arnold tente de livrer la forteresse de West Point aux Britanniques lors de la Guerre d’Indépendance américaine. Comment ne pas citer non plus l’exemple d’Aldrich Ames, officier du contre-espionnage de la CIA recruté par les services de renseignements russe dans les années 1980 ? Ou, plus récemment, celui de Kevin Patrick Mallory, un ancien de la CIA devenu les yeux et les oreilles de Pékin en 2017 ?
Huit ans plus tard, un rapport du Service d’enquête criminelle de la Marine (NCIS) s’inquiète d’une hausse de recrutement d’agents fédéraux par des puissances étrangères dans les prochains mois. Consulté par CNN, le document estime avec "un haut degré de certitude" que des adversaires étrangers tentent de recruter ces employés fédéraux. D’après les renseignements américains, ces puissances étrangères, parmi lesquelles la Russie et la Chine, seraient tentées de "tirer parti" des licenciements massifs prévus par l’administration Trump et téléguidées par Elon Musk.Le plan d’Elon Musk crée-t-il "un terrain de recrutement idéal" ?
Depuis le retour du chantre du MAGA (pour Make America Great Again) à la Maison-Blanche, et la mise en route effective du comité d’efficacité gouvernementale - la "Doge" - pilotée par le patron de X, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été poussés vers la porte de sortie. Fin...
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03/03 - Autriche : le conservateur Christian Stocker nouveau chancelier
Il y a quelques semaines à peine, personne n’aurait parié sur lui : le conservateur Christian Stocker est devenu ce lundi 3 mars à 64 ans chancelier sur le tard en Autriche, couronnement d’une carrière longue mais dans l’ombre. Il a officiellement prêté serment en fin de matinée sous les ors du palais Hofburg devant le président écologiste Alexandre Van der Bellen, qui a souligné l’importance d’avoir un gouvernement stable par "les temps difficiles dans lesquels nous vivons".
"Surtout après le week-end dernier", a-t-il ajouté en référence aux réactions suscitées en Europe par la violente altercation dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. "L’Union européenne est une grande puissance économique. Beaucoup semblent l’avoir oublié", a insisté le chef d’Etat, appelant le bloc à "l’unité" pour afficher sa "force".
Bruxelles pourra désormais compter sur le gouvernement pro-européen de Christian Stocker, qui va diriger le pays de 9,2 millions d’habitants avec les sociaux-démocrates et les libéraux, une partition à trois composée dans la douleur. L’extrême droite, arrivée en tête des législatives fin septembre, est reléguée sur les bancs de l’opposition après avoir manqué l’occasion historique de décrocher pour la première fois la chancellerie.Volte-face
Costume classique et ton affable, les Autrichiens n’ont vraiment découvert Christian Stocker qu’en janvier, lorsque le chancelier sortant Karl Nehammer a jeté l’éponge sans trouver de majorité. Est alors...
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03/03 - Finances publiques : le plan de Bercy pour éviter les dérapages
Après les mauvaises surprises de 2023 et 2024, l’exécutif prend ses précautions. Le gouvernement a annoncé, lundi 3 mars, un "plan d’action" pour améliorer le pilotage des finances publiques, notamment la création d’un "comité d’alerte" qui associera le Parlement pour éviter un nouveau dérapage du déficit public. "C’est un vrai tournant […] dans le pilotage de nos finances publiques, qui se fera dans la transparence et le dialogue", a déclaré le ministre de l’Economie, Eric Lombard, lors d’une conférence de presse.
"C’est d’autant plus important que nous sommes entrés dans une période nouvelle de l’histoire du monde, avec la montée des tensions internationales qui sont telles que l’Union européenne va devoir retrouver une autonomie stratégique accrue", laquelle nécessitera de s’assurer "des marges de manœuvre budgétaires", a-t-il ajouté.
Ce plan d’action fait suite à d’importants dérapages du déficit public en 2023 et 2024, attribués notamment à des recettes inférieures aux prévisions, alors que la France fait figure de mauvais élève de la zone euro en raison de la forte détérioration de ses finances publiques. Celle-ci lui a valu vendredi un avertissement de l’agence de notation S & P, qui a abaissé à "négative" la perspective accompagnant la note de sa dette, tandis qu’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale tente d’éclaircir les raisons de ces dérives. Pour tenir l’objectif d’un déficit à 5,4 % du PIB pour 2025, après 6 % environ l’an dernier, le gouvernement souhaite renforcer le dialogue avec le...
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03/03 - Pourquoi le trumpisme est l’ennemi numéro 1 du libéralisme économique
Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les Européens ont enfilé un nouveau costume, celui du lapin dans les phares de la voiture. Tétanisé. Hésitant jusqu’au dernier moment sur la voie à emprunter pour échapper au pire. Avant de trouver le bon chemin, encore faut-il comprendre le danger. Quel est le logiciel du président américain ? Sur quelle idéologie prospère le trumpisme ?
Dans une chronique publiée le 15 février dans Le Monde, l’économiste Thomas Piketty en donne sa version : "Les saillies trumpistes […] montrent son attachement au capitalisme autoritaire et extractiviste le plus agressif, qui est au fond la forme réelle et concrète qu’a prise le plus souvent le libéralisme économique dans l’histoire." Sa démonstration pourrait être séduisante si elle n’était en grande partie fausse. Si la dérive autoritaire de Trump ne peut évidemment être contestée, le trumpisme n’est pas l’enfant du libéralisme. Il en est son négatif.
Durant la plus grande partie du XXe siècle, les démocraties capitalistes libérales ont prospéré parallèlement aux régimes socialistes autoritaires, voire dictatoriaux. L’effondrement de l’URSS et de ses vassaux a tout fait basculer. Sur les ruines du mur de Berlin, l’idée selon laquelle un seul modèle politique et économique allait conquérir la planète, et séduire tous les peuples, a fleuri. Par extension, on a même fini par confondre capitalisme et libéralisme, imaginant naïvement que la création et l’accumulation de richesse allaient de pair avec l’Etat de droit et le respect des...
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03/03 - Les chroniques de Yomoni
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03/03 - Etats-Unis : pourquoi le Pentagone met en pause ses cyberopérations contre la Russie
"Un pari énorme" pour The New York Times, ou encore "une rupture radicale", lit-on dans The Guardian. Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a ordonné une pause dans toutes les cyberopérations du pays contre la Russie, y compris les actions offensives, ont rapporté, dimanche 2 mars, plusieurs médias outre-Atlantique. Cette interruption s’inscrit dans un processus plus large de réévaluation des manœuvres américaines vis-à-vis de Moscou, et sa durée n’est pas clairement définie, selon le New York Times. Sollicité par l’AFP, le Pentagone n’a pas fait de commentaire, un comportement habituel en matière d’opérations clandestines.
S’il est courant que les dirigeants civils ordonnent des pauses dans les opérations militaires lors de négociations pour éviter de faire dérailler ces dernières, cette décision reflète surtout le réchauffement des relations entre Washington et Moscou. "Elle vise à amener le président russe Vladimir Poutine à participer à des négociations sur l’Ukraine et à une nouvelle relation avec les États-Unis", avance The New York Times. À noter que ces instructions ont été publiées avant l’explosion publique du président Trump dans le Bureau ovale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, vendredi 28 février.
Après avoir été un des principaux soutiens de Kiev contre l’agression russe, Washington, sous l’impulsion de Donald Trump, semble vouloir contraindre l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu sans nécessairement se préoccuper des garanties de sécurité, ce que refuse Kiev et fait les...
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03/03 - Tensions avec l’Algérie : la France va présenter à Alger une liste de personnes au profil "dangereux"
Dans une stratégie de "riposte graduée" à l’encontre de l’Algérie, la France prépare une liste de "plusieurs centaines" de ressortissants algériens aux "profils dangereux", qu’elle souhaite renvoyer en Algérie, a déclaré lundi 3 mars le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
En pleine crise entre Paris et Alger, "nous sommes en train d’établir une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux", "bien sûr, ils n’ont pas tous la même dangerosité", et "ces gens-là, dont il est établi qu’ils sont des ressortissants algériens, nous allons les présenter aux Algériens" pour leur demander de les reprendre, a-t-il indiqué sur RMC/BFMTV.
Ces individus présentent un danger "parce qu’ils ont commis des troubles à l’ordre public ou parce qu’ils figurent dans notre fichier des radicalisés pour terrorisme", a précisé Bruno Retailleau. Et la réaction de l’Algérie à cette demande, "ce sera l’épreuve de vérité", a-t-il jugé."Protéger les Français"
"Ma mission", a plaidé le ministre, "elle est de protéger les Français et je ne veux pas que ce qui s’est produit à Mulhouse se reproduise demain […] A Mulhouse, un terroriste a tué un homme qui était un ressortissant portugais. Il aurait dû être en Algérie. Nous l’avions présenté à de multiples reprises aux Algériens qui l’avaient refusé", a-t-il poursuivi.
"Ce que je souhaite, c’est que l’Algérie, encore une fois pour garantir la sécurité des Français, reprenne ses ressortissants, conformément au droit international", a souligné celui qui est aussi candidat à la...
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03/03 - Défense : comment financer le secteur à travers l’épargne privée
Financer les entreprises de la défense avec l’épargne populaire : telle était l’idée portée par les sénateurs, il y a un an, lors du vote d’une loi visant à flécher une partie du livret A vers cette industrie. Ce texte a finalement été écarté par le gouvernement, mais le sujet revient sur le devant de la scène avec la création de SouvTech Invest. Cette plateforme, créée par une poignée de spécialistes de la défense et de la finance, s’appuie sur l’architecture des Entreprêteurs, un acteur du financement participatif (crowdfunding) depuis 2016.
Elle vise à mettre en relation des investisseurs et des start-up, PME et ETI de la base industrielle et technologique de défense (BITD), un ensemble qui recouvre ces entreprises contribuant à concevoir et à produire les équipements pour les armées. Un tissu de petits acteurs innovants, cachés derrière les mastodontes cotés que sont Thales, Safran ou Dassault Aviation. "C’est un secteur méconnu, qui souffre d’un déficit de financement, alors qu’il a besoin d’investissements massifs pour suivre les évolutions en matière d’innovation et pour réindustrialiser le pays dans un contexte de retour des crises dans le monde", estime Pierre-Elie Frossard, l’un des cofondateurs, qui espère aussi contribuer à améliorer le lien armée-nation.Placement risqué
Deux premiers dossiers sont accessibles depuis fin janvier : le fabricant de moteurs de drones EHP2 et la société Novadditive, spécialisée dans l’impression 3D de pièces céramiques, utilisées notamment dans le spatial. Dans ces deux cas,...
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03/03 - Volodymyr Zelensky affirme vouloir la fin de la guerre en Ukraine "le plus vite possible"
Les tensions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky se poursuivent, ce lundi 3 mars. Alors que Donald Trump a accusé Volodymyr Zelensky de ne "pas vouloir la paix", le président ukrainien à répondu à son homologue américain qu'il souhaitait au contraire que le conflit prenne fin "le plus vite possible". Face à la volonté apparente de retrait des Etats-Unis, l'Europe se mobilise : "La ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous", a déclaré ce matin sur France Inter le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Des propos qui arrivent au lendemain d’un sommet à Londres où étaient conviés quinze dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
Leur hôte, le Premier ministre britannique Keir Starmer, a fait savoir à l’issue de cette réunion qu'"un certain nombre de pays" avaient dit vouloir rejoindre "une coalition des bonnes volontés" pour défendre un futur accord de paix. "L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Les infos à retenir
⇒ "L'Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps", déclare Trump à l'intention de Zelensky
⇒ Après la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, Friedrich Merz dénonce une "escalade provoquée"
⇒ Le Kremlin appelle à "forcer" Volodymyr Zelensky à faire "la paix"
20h15 Zelensky martèle vouloir la fin de la guerre "le plus vite possible"
Le président ukrainien...
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03/03 - Céder ou partir : la Maison-Blanche fait monter la pression sur Volodymyr Zelensky
Donald Trump est-il prêt à lâcher Volodymyr Zelensky ? Des hauts responsables américains ont laissé planer dimanche 2 mars l’idée que le dirigeant ukrainien pourrait devoir partir après le clash sans précédent avec le président américain.
La colère provoquée par le fiasco de la rencontre de vendredi à la Maison Blanche paraît loin d’être retombée. "Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Mike Waltz. "S’il devient évident que le président Zelensky, soit pour des motivations personnelles soit politiques, diverge de la volonté de mettre fin aux combats dans son pays, alors je crois qu’on a un vrai problème", a-t-il ajouté, interrogé sur la chaîne CNN.
Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont eu vendredi à la Maison-Blanche une spectaculaire passe d’armes, Washington reprochant au dirigeant ukrainien de s’être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers les Etats-Unis pour leurs efforts visant à mettre fin au conflit entre l’Ukraine et la Russie. L’incident diplomatique a eu pour effet immédiat l’annulation de la signature d’un accord sur les minerais ukrainiens.
L’argumentaire développé à Washington est qu’un tel accord permettra de lier le destin des deux pays et, ce faisant, de dissuader la Russie de toute nouvelle attaque contre l’Ukraine. Le président américain a d’ailleurs relayé dimanche sur son réseau Truth Social un message disant qu'"à présent,...
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03/03 - Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir du sommet crucial à Londres
Les alliés de Kiev resserrent leurs rangs. Une quinzaine de dirigeants de pays soutenant l’Ukraine se sont réunis, dimanche 2 mars, dans la capitale britannique, deux jours après la vive altercation entre Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump. Dès l’ouverture, le Premier ministre britannique Keir Starmer a emprunté un ton solennel évoquant un "moment unique pour la sécurité de l’Europe".
Parmi les 19 participants, se trouvaient notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les Premiers ministres canadien Justin Trudeau et polonais Donald Tusk, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte et les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Antonio Costa. Volodymyr Zelensky, chef de l’Etat ukrainien, a été accueilli chaleureusement par les dirigeants européens.Londres et Paris proposent une trêve partielle en Ukraine
La France et la Grande-Bretagne proposent une trêve d’un mois en Ukraine "dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques", a dévoilé le président français Emmanuel Macron dans des déclarations au Figaro. Avant le sommet sur l’Ukraine, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait révélé que Paris et Londres travaillaient à "un plan" pour faire cesser les combats. L’avantage d’une telle trêve, c’est qu'"on sait la mesurer" alors que le front est immense, "l’équivalent de la ligne Paris-Budapest", a dit le président...
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03/03 - Droits de douane : Donald Trump recrée-t-il la situation de crise des années 30 ?
Nouveaux droits de douane contre la Chine, hausse des taxes sur certains produits européens, négociations avec le Canada et le Mexique... Pour rendre sa grandeur économique à l’Amérique, Donald Trump compte bien faire payer ses partenaires commerciaux... Mais aussi se servir de l’outil tarifaire pour imposer ses choix diplomatiques. Une méthode qui n’est pas nouvelle. Dans cette série, La Loupe s’intéresse aux guerres commerciales passées, dont nous pourrions tirer quelques leçons pour aujourd’hui, avec Sébastien Jean, professeur d'économie au Conservatoire national des Arts et métiers, titulaire de la Chaire Jean-Baptiste Say d'économie industrielle.Episode 1 : Droits de douane et Grande Dépression
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a remis les guerres commerciales sur le devant de la scène. Durant toute sa campagne, il a promis de les utiliser pour protéger l’économie américaine. "Si je suis élu président, j'imposerai des droits de douane de 100, 200, 2 000 %. Je vais imposer les droits de douane les plus élevés de l'histoire", assénait-il notamment en octobre 2024. De quoi, selon le républicain, favoriser les entreprises qui fabriquent aux Etats-Unis, en attirer de nouvelles, et protéger le portefeuille des citoyens. Désormais aux commandes du pays, le président américain a tenu sa promesse.
Tenter de préserver la balance commerciale des Etats-Unis avec des taxes pour les partenaires, c’est aussi ce qu’il s’est passé dans les années 1930. Une période économique troublée qu’on vous...
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03/03 - Télévision, frigo, smartphone… L’IA générative, futur moteur de la consommation ?
C’est une innovation que certains experts comparent à l’arrivée d’Internet dans les années 1990 ou des smartphones au début du XXIᵉ siècle, qui, chacune, ont transformé notre manière d’acheter, de nous divertir ou nous informer. Depuis trois ans et l’avènement du robot conversationnel ChatGPT, l’intelligence artificielle générative inonde les conversations, remodèle la façon dont nous travaillons et ouvre un champ des possibles qui paraît infini. Jusqu’ici, son utilisation était réservée aux ordinateurs et aux téléphones. Petit à petit, cette technologie, capable de générer sur demande du texte, des images ou encore du son, intègre d’autres objets du quotidien, de l’électroménager à la voiture, en passant par le vélo. Les fabricants y voient une découverte de rupture capable de relancer une consommation en berne depuis la période Covid et la crise inflationniste qui l’a suivie.
"L’innovation est indéniablement l’un des moteurs de la consommation. Mais certains clients se précipitent sur un nouveau produit dès sa sortie, tandis que d’autres résistent au changement", souligne Valérie Guillard, professeur de marketing à l’université Paris Dauphine-PSL. L’IA générative parviendra-t-elle à réunir les deux camps ? Par le passé, l’émergence des écrans plats au détriment des tubes cathodiques avait donné un coup de fouet significatif au marché de la télévision, qui était alors reparti en flèche pour des années. "Lorsqu’une révolution technologique survient, même sur un segment mature où le taux d’équipement est très élevé, elle peut...
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02/03 - Guerre en Ukraine : le plan de trêve d’Emmanuel Macron et Keir Starmer
La France et la Grande-Bretagne proposent une trêve d’un mois en Ukraine "dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques", a affirmé, ce dimanche 2 mars, le président français Emmanuel Macron dans les colonnes du Figaro.
Plus tôt dans la journée, avant un sommet sur l’Ukraine à Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait annoncé que Paris et Londres travaillaient à "un plan" pour faire cesser les combats. L’avantage d’une telle trêve, c’est qu'"on sait la mesurer" alors que le front est immense, "l’équivalent de la ligne Paris-Budapest", a dit le président français.
La cessation des hostilités ne concernerait donc pas dans un premier temps les combats au sol. Car "en cas de cessez-le-feu, il serait très difficile de vérifier que le front est respecté", explique Emmanuel Macron.
La possibilité d’un déploiement de troupes européennes, auquel la France et la Grande-Bretagne sont prêtes à participer, ne viendrait que dans un second temps, poursuit-il.
"Il n’y aura pas de troupes européennes sur le sol ukrainien dans les semaines qui viennent", dit Emmanuel Macron au Figaro. "La question, c’est comment on utilise ce temps pour essayer d’obtenir une trêve accessible, avec des négociations qui vont prendre plusieurs semaines et ensuite, une fois la paix signée, un déploiement", ajoute-t-il. "On veut la paix. On ne la veut pas à n’importe quel prix, sans garanties".Renouer les fils d’un dialogue
Paris et Londres cherchent à obtenir un filet de sécurité américain pour les troupes qui...
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02/03 - Edouard Philippe, ses peurs secrètes pour 2027 : l’ambition de Retailleau, la préférence de Macron
Claque dans le dos, et "comment ça va mon poulet ?"… Le poulet s’appelle Gérald Darmanin, même s’il n’est plus le premier flic de France depuis six mois. Quant à celui qui questionne et surnomme chaleureusement le désormais garde des Sceaux, il peut se le permettre : Edouard Philippe a été Premier ministre et c’est, en prime, un ami. Les voici donc attablés, mercredi 26 février, à l’heure du déjeuner. L’amitié n’interdit pas les conversations politiques, l’un et l’autre ne se sont pas revus depuis que Gérald Darmanin a suggéré l’organisation d’une primaire ouverte au camp macroniste et aux Républicains pour 2027. La proposition chagrine le maire du Havre. Candidat d’ores et déjà déclaré à la présidentielle, il craint qu’une primaire ne casse la dynamique de celui qui, quelques mois avant l’échéance, sera le mieux placé. L’ancien juppéiste sait de quoi il parle. Et que dire des perdants qui ne se rangent jamais vraiment du côté du gagnant… Expérience vécue, là encore. Quant à un mode de désignation organisé sur un espace si large… "Une fable !" Bref, il en a des arguments à opposer à "Gérald".
Mais que le temps file, déjà l’heure de se quitter. "Je fais un meeting à Lille, ce serait vraiment bien que tu viennes, mon poulet !" Claque dans le dos. Ça tourne dans la tête de Gérald Darmanin, est-il fou ou sourd pour ne pas avoir entendu une seule fois Edouard Philippe prononcer le mot "primaire" ? La Terre peut bien s’écrouler, ou les impétrants se déclarer, peu importe. L’ex de Matignon avance, travaille, le regard sur Horizons, pas...
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02/03 - Après le revirement américain, Emmanuel Macron relance le débat sur une dissuasion nucléaire européenne
Face à un Donald Trump imprévisible, les Européens veulent s’armer… et dissuader toute velléité offensive. Face au scénario d’une Otan lâchée par Washington, et devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis avec la Russie, Emmanuel Macron a relancé le débat sur l’idée très sensible d’un parapluie nucléaire européen, qui divise la classe politique.
Le président français s’est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur une dissuasion nucléaire européenne après l’affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington. Cette altercation laisse en effet craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens. Emmanuel Macron, à la tête de l’une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-Uni, répondait au futur chancelier allemand Friedrich Merz. Celui-ci a jugé nécessaire que l’Europe se prépare "au pire scénario" d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.
Emmanuel Macron propose un "dialogue stratégique" avec les pays européens qui n’ont pas l’arme nucléaire et pourraient ne plus dépendre de la dissuasion américaine, faisant valoir dans le Parisien que cela "rendrait la France plus forte" car, a-t-il ajouté dans Ouest-France, "aujourd’hui" les missiles russes déployés en Biélorussie "nous exposent". "On ne peut pas dire qu’on veut des Européens plus autonomes et considérer qu’on va laisser nos voisins dépendre totalement de la capacité américaine sur le plan de la dissuasion", a indiqué le...
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02/03 - "Donald Trump est aussi idiot que malheureux" : l’analyse sans concession de Deirdre McCloskey, l’icône des libéraux
Sans même qu’on ait eu besoin de l’y convier, elle se lance sur la "stupidité" de Donald Trump. Papesse intellectuelle des libéraux, l’économiste Deirdre McCloskey ne mâche pas ses mots sur la politique du nouveau président des Etats-Unis, tout en ironisant sur ses nombreux échecs en tant qu’entrepreneur. Professeure émérite à l’université de l’Illinois, auteure d’une trilogie monumentale sur l’ère de la bourgeoisie (Bourgeois Virtues, Bourgeois Dignity et Bourgeois Equality), Deirdre McCloskey se définit comme une libérale radicale et progressiste. Née homme en 1942 (elle a raconté sa transition dans Crossing. A Memoir), cette ancienne socialiste publie en français Laissez-moi faire et je vous rendrai riche (Markus Haller, parution le 6 mars), co-écrit avec l’universitaire Art Carden. L’essai récapitule, dans un style piquant, ses grandes thèses. Pour Deirdre McCloskey, le "Grand enrichissement" auquel nous avons assisté depuis deux siècles n’est pas dû à l’impérialisme, aux ressources ou à l’Etat, mais avant tout à un changement idéologique qui, à partir du XVIIIe siècle, a mis en avant les valeurs de liberté et d’innovation. En avant-première pour L’Express, elle défend le bilan historique du "laisser-faire" et éreinte Donald Trump, son allié Elon Musk et son entourage "fasciste".
L’Express : Qu’est-ce que le Grand enrichissement, selon vous le fait économique majeur de ces deux derniers siècles ?
Deirdre McCloskey : Le monde des Misérables de Victor Hugo ou des romans de Dickens était effroyablement pauvre. Mais...
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02/03 - Aux Etats-Unis, les fonctionnaires reçoivent (encore) un courriel leur enjoignant de justifier leur travail
"Merci de répondre à ce courriel avec environ cinq entrées à puce décrivant ce que vous avez accompli la semaine dernière et mettez en copie votre responsable". Voici ce qu’indique un email envoyé au personnel de plusieurs agences et ministères fédéraux, consulté par l’AFP. L’administration Trump a commencé à envoyer vendredi et samedi 1er mars un second courriel à plus de deux millions de fonctionnaires fédéraux dans lequel elle exige qu’ils fournissent une liste des tâches accomplies récemment. Une date limite fixée au lundi 3 mars 23h59 (mardi 4 mars 05h59, horaire GMT) pour y répondre est également donnée et cette justification devient hebdomadaire pour les fonctionnaires.
L’initiative intervient une semaine après un courriel similaire, envoyé sous l’impulsion d’Elon Musk, au moment où le président républicain Donald Trump et son allié multimilliardaire sabrent dans les effectifs de l’Etat. Ce premier email avait provoqué une certaine confusion dans l’administration américaine. Certains ministres et directeurs d’agence ont intimé à leurs effectifs de ne pas se conformer à la demande, en attente de consignes supplémentaires."Toutes mes activités sont sensibles"
Elon Musk avait enjoint la semaine dernière aux fonctionnaires fédéraux de répondre à ce premier courriel pour justifier leurs tâches accomplies. "L’absence de réponse" avant la date limite serait considérée comme une "démission", avait ajouté le patron de Tesla et SpaceX. Le président républicain avait défendu l’initiative de l’homme le plus riche du monde...
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02/03 - Clash entre Trump et Zelensky : cette affaire à l’origine de la rancune du président américain
La sidération. La scène diplomatique surréaliste qui s’est déroulée vendredi 28 février dans le Bureau ovale a fait le tour du monde. Donald Trump et J.D. Vance ont tous les deux haussé le ton face à Volodymyr Zelensky. Le président américain et son vice-président l’ont jugé coupable de l’avoir contredit publiquement sur la guerre en Ukraine et de ne pas s’être montré assez reconnaissant envers Washington. Lors de cette altercation à la Maison-Blanche, Donald Trump a quelque peu surpris en évoquant une affaire bien éloignée de la guerre en Ukraine, mais qui pourrait expliquer, au moins en partie, le ressentiment du président américain à l’égard de son homologue ukrainien : l’affaire Hunter Biden.
"Laissez-moi vous dire, Vladimir Poutine en a bavé avec moi. Il a traversé une fausse chasse aux sorcières où ils l’ont utilisé, ainsi que la Russie, la Russie, la Russie, la Russie", a déclaré le président américain. "Vous avez déjà entendu parler de cette affaire ? C’était un mensonge. C’était une arnaque impliquant Hunter Biden et Joe Biden, Hillary Clinton, le sournois Adam Schiff. C’était une arnaque des démocrates. Et il a dû traverser cela. Et il l’a fait", a poursuivi le milliardaire américain. "Nous n’avons pas fini en guerre. Et il a dû le supporter. Il était accusé de toutes ces choses. Il n’avait rien à voir avec ça. C’était sorti de la chambre à coucher de Hunter Biden. Ça venait de la chambre à coucher de Hunter Biden. C’était dégoûtant. Et puis ils ont dit : 'Oh, l’ordinateur portable de l’enfer a été fabriqué par...
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02/03 - Donald Trump est-il plus bête qu’un chimpanzé ? Par Gérald Bronner
Tout le monde le sait, Donald Trump a une interprétation bien à lui de la façon d’exercer le pouvoir : la brutalité. C’est vrai dans tous les domaines : le commerce – avec l’augmentation faramineuse des droits de douane –, l'immigration ou même encore les questions géopolitiques, avec ses déclarations sur la bande de Gaza qui pourrait devenir une "formidable zone touristique" et la façon qu’il a choisi de tenter de régler la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Les voies de Trump ne sont pas si impénétrables que cela : il paraît faire une analogie grossière entre les négociations commerciales – dont il a eu l’habitude avant qu’il ne se lance en politique – et la façon de diriger les Etats-Unis. Une tractation, dans le domaine marchand, est toujours sous-tendue par un rapport de force : les valeurs morales, l’orgueil, les conjectures à moyen et long termes ne sont que d’un médiocre secours. Business as usual.
Donald Trump a-t-il tort de se comporter de cette manière ? Après tout, les Etats-Unis sont encore la première force mondiale. Pourquoi se priverait-il ? Par chacune de ses décisions, il a l’air de nous demander : et qu’allez vous donc faire ? Dans l’immédiat, c’est vrai, chacun des acteurs partenaires des Etats-Unis a beaucoup à perdre et c’est à peu près tout ce que le 47e président américain a dans sa manche.Comportement stratégiques
Cependant, seuls les esprits court-termistes peuvent croire que, lorsqu’il y a une opportunité, il y a toujours lieu de l’exploiter immédiatement. Cette voracité du pouvoir,...
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02/03 - L’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali refoulée à son arrivée en France
En pleine crise entre Paris et Alger, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau assume, ce dimanche 2 mars, la mise en place d’une "riposte graduée" à l’encontre de l’Algérie et assure que certains ressortissants algériens ont déjà été expulsés à leur arrivée à l’aéroport de Roissy, notamment l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali.
"Nous avons déjà mis en œuvre une riposte à nos frontières, à Roissy notamment, où l’on exige désormais un ordre de mission pour les Algériens présentant un passeport diplomatique à nos postes-frontières. Des ressortissants algériens ont ainsi dû être renvoyés dans leur pays", explique le ministre dans une interview au Figaro, deux jours après des déclarations d’Emmanuel Macron tentant de calmer le jeu avec l’Algérie.
"Cette riposte graduée est la plus efficace", selon le ministre Retailleau. "Elle permet d’abord d’aller sur des mesures individuelles, notamment vis-à-vis de membres de la nomenklatura algérienne", ajoute-t-il.L’Algérie fulmine contre le "haineux ministre de l’Intérieur"
Selon une source proche du dossier, c’est ce qu’il s’est passé pour la femme de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, interdite d’entrée sur le territoire français au motif qu’elle "n’avait pas tous ses documents de voyage".
"Quelques heures à peine, après les propos du président français son haineux ministre de l’Intérieur a remis une couche, en instruisant les services de la police des frontières de refouler l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, en lui interdisant l’entrée sur le territoire français sous le...
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02/03 - Ukraine : "L’Europe doit faire le gros du travail" mais avec le soutien des Etats-Unis, dit Keir Starmer
L’Europe traverse un "moment unique" pour sa "sécurité", a mis en garde dimanche 2 mars le Premier ministre britannique lors d’une rencontre cruciale à Londres d’une quinzaine d’alliés de l’Ukraine qui ont serré les rangs autour de Volodymyr Zelensky, deux jours après sa vive altercation avec Donald Trump.
Assis aux côtés du président ukrainien, chaleureusement salué à son arrivée par plusieurs dirigeants présents, Keir Starmer lui a assuré du soutien "aussi longtemps qu’il le faudra" à l’Ukraine de tous les dirigeants assis "autour de cette table".
Les infos à retenir
⇒ Ursula von der Leyen affirme qu’il faut "urgemment" réarmer l’Europe
⇒ "Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense", dit le chef de l’Otan
⇒ Le Royaume-Uni et la France travaillent avec l’Ukraine sur un plan pour "cesser les combats"
19h30L’Occident doit résister au "chantage et à l’agression" de la Russie, selon le Premier ministre polonais
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a insisté dimanche sur le fait que l’Occident doit résister au "chantage et à l’agression" de la Russie, appelant à l’unité entre l’Europe et les Etats-Unis sur l’Ukraine. "Tout doit être fait pour garantir que l’Europe et les Etats-Unis parlent d’une seule voix", a-t-il estimé, s’exprimant après des pourparlers de crise à Londres sur l’invasion russe de l’Ukraine, deux jours après un clash entre Kiev et Washington.
Le sommet de l’UE prévu cette semaine doit envoyer un message clair au président russe Vladimir Poutine "que l’Occident n’a pas...
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02/03 - Avec "L’Accident", Jean-Paul Kauffmann tisse la toile lumineuse de son enfance
Depuis sa libération des geôles libanaises du Hezbollah, en 1988, l’ex-journaliste de L’Evénement du jeudi, habité par l’esprit des lieux, n’a cessé d’arpenter les contrées les plus étonnantes et négligées du monde. C’est ainsi que cet épicurien aux allures de clergyman nous a laissé L’Arche des Kerguelen (1993), La Chambre noire de Longwood (Sainte-Hélène, 1997), La Maison du retour (Hautes Landes, 2007), Courlande (région septentrionale de Lettonie, 209), Remonter la Marne (2013), etc., autant de paliers dans le réapprentissage, la réparation. Aujourd’hui, ce sont d’autres contrées lointaines, celles de l’enfance, que Jean-Paul Kauffmann, 80 ans, a décidé de parcourir. Celles-là mêmes, "radieuses", qui lui permirent, lors de ses trois années de captivité de s’échapper, la nuit, loin de ses ravisseurs.
Ce livre, L’Accident (Editions des Equateurs), il l’a donc envisagé, écrit-il, "par gratitude à l’égard de cette parenthèse bénie. Une dette à acquitter envers cet été éternel, ces années d’éveil, où mon esprit était à cent pour cent en repos." Une enfance qui s’est terminée juste après ses onze ans lors de son entrée au pensionnat. On chemine ainsi avec ce pur produit de la province française (mot qu’il revendique, détestant celui de territoire), dans la France catholique et rurale des années 1950, du fournil de son père, Marcel, boulanger à Corps-Nuds, à l’imposante église du bourg breton dotée d’un invraisemblable clocher en forme de bulbe et tenue d’une main de fer par le rigoriste abbé Brionne. Un autre ecclésiastique,...
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02/03 - Art : le succès grandissant des bronzes animaliers
En février dernier, à Drouot, la vingtaine de bronzes animaliers présentés par la maison de ventes Nouvelle Etude a vite trouvé preneur. Réalisés par des sculpteurs connus des amateurs, certains ont même enregistré de très beaux résultats. Un Lama d’Armand Petersen (1891-1969) s’est vendu 49 588 euros sur la base d’une expertise de 12 000 euros alors qu’une Panthère humant de Georges Lucien Guyot (1885-1973) a atteint 23 184 euros, au double de l’estimation haute, et qu’un Cacatoès d’Edouard Marcel Sandoz (1881-1971) s’envolait à 33 488 euros, au triple du prix d’expert.
Ces enchères réussies sont monnaie courante tant la sculpture animalière a du succès et attire un nombre croissant de collectionneurs. Dès lors, certaines pièces de grands sculpteurs comme Rembrandt Bugatti (1884-1916) ou François Pompon (1855-1933) dépassent aisément les 100 000 euros. Heureusement, tout n’est pas si cher. Pour réaliser de bonnes affaires, il faut se tourner vers des artistes encore confidentiels, comme Irénée Rochard (1906-1984).
De ravissants bronzes de ce sculpteur au style Art nouveau se sont vendus pour moins de 1 000 euros, tel ce Hibou tête tournée d’une dizaine de centimètres. Les petites pièces permettent aussi de s’offrir des noms célèbres sans se ruiner. Un Lapin, une oreille dressée de 6,3 centimètres, de Sandoz, œuvre emblématique de l’artiste, a changé de main pour 2 318 euros, alors qu’un Canard de Pompon d’une vingtaine de centimètres atteignait 7 470 euros. Il ne faut pas tarder car les prix ne cessent de...
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02/03 - Gaza : Israël suspend l’aide humanitaire, l’accord de cessez-le-feu dans l’impasse
Israël a annoncé, ce dimanche 2 mars, suspendre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, une décision dénoncée par le Hamas comme une violation de l'accord de cessez-le-feu, désormais dans l'impasse.
Le mouvement islamiste palestinien a immédiatement dénoncé comme "un chantage mesquin, un crime de guerre et une violation flagrante de l’accord" de trêve cette décision revenant à couper l’aide humanitaire indispensable pour faire face à la situation catastrophique dans le territoire.
A l’expiration de la première phase de la trêve négociée par la médiation du Qatar avec l’aide de l’Egypte et des Etats-Unis et entrée en vigueur le 19 janvier, Israël et le Hamas apparaissent en désaccord persistant sur la forme à donner à la suite du processus à partir de ce dimanche. Israël a annoncé dans la nuit avoir accepté une proposition mise sur la table par l’envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et prévoyant une extension de la trêve pendant la période du ramadan et de la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril.
Selon Israël, la proposition prévoit aussi la libération sur cette période de tous les otages encore à Gaza en deux fois, la deuxième étant conditionnée à un accord sur un cessez-le-feu permanent restant à négocier.
Le Hamas a rejeté cette proposition, exigeant de passer à la phase deux prévue par l’accord initial, estimant que le compromis américain revient à permettre à Israël de "se soustraire aux accords qu’il a signés"."Israël n’acceptera pas de cessez-le-feu sans libération...
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02/03 - Même le prix du riz flambe : pourquoi le Japon est frappé par le retour de l’inflation
Au pays du sushi, l’impensable est arrivé. Le riz, pilier de la cuisine nippone, vient à manquer. Le prix de la céréale a bondi d’environ 70 % sur un an en janvier, poussé par cette pénurie qui a débuté l’été dernier. Un contexte exceptionnel qui a conduit le gouvernement à débloquer ses réserves stratégiques en février.
A l’origine de cette secousse, un faisceau de facteurs. La faute, d’abord, à une météo capricieuse, qui a perturbé le rendement des récoltes. Puis l’alerte au séisme, en août dernier, et la crainte d’un manque ont provoqué des achats de panique et des spéculations. Enfin, le nombre de touristes a explosé, augmentant la demande. Des raisons plus structurelles expliquent aussi cette situation de crise. L’Etat japonais fixe un cadre strict pour l’importation de riz bon marché. Un choix "désastreux", juge Marcel Thieliant, directeur pour l’Asie-Pacifique à Capital Economics. D’ailleurs, l’écart de prix s’est sensiblement creusé avec d’autres pays producteurs, comme la Thaïlande.Inflation importée
Cet exemple illustre une réalité nouvelle pour un pays longtemps prisonnier d’une spirale déflationniste : le retour de l’inflation. "Le riz est un des rares secteurs où le Japon est quasi autosuffisant, on aurait donc pu s’attendre à ce qu’il soit épargné par l’inflation, observe Célia Colin, économiste à Rexecode. Finalement, la hausse de son prix gonfle l’inflation alimentaire, qui pèse pour 26 % de l’indice des prix à la consommation." A son plus haut niveau en deux ans, l’inflation japonaise a atteint 4 % en...
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02/03 - Comment Pékin contrôle Jack Ma, l’Elon Musk chinois
C’est un sommet lourd de symboles qui s’est tenu en février en Chine. Présidé par Xi Jinping, un symposium à la chorégraphie bien huilée a mis à l’honneur 12 chefs d’entreprises chinois. Certains avaient déjà été conviés lors de la précédente édition organisée en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump, lorsque les Etats-Unis lançaient droits de douanes et sanctions contre la Chine. On trouvait déjà à l’époque les patrons de Tencent (super application WeChat), Amperex (fabricant de batteries), BYD (véhicules électriques), Xiaomi (appareils électroniques) et Chint (énergie solaire).
De nouvelles têtes ont fait leur apparition, tels les dirigeants de New Hope Group (agroalimentaire), Huawei (appareils électroniques), Will Semiconductor (semi-conducteurs), Unitree Robotics (développeur de robots humanoïdes et quadripèdes), Meituan (livraison de nourriture) et DeepSeek, la star de l’IA. L’invité le plus emblématique de ce sommet était cependant, sans conteste, Jack Ma, le fondateur du géant Alibaba (commerce électronique), qui a eu droit à une poignée de main du président chinois.
Comme aux Etats-Unis, l’irruption des milliardaires de la tech dans le champ politique est palpable en Chine. L’invitation de Jack Ma au symposium est un signe fort. En octobre 2020, l’emblématique entrepreneur avait été écarté sans ménagement de la scène publique par Pékin, après avoir critiqué le secteur bancaire chinois. Ses propos avaient tellement déplu que l’introduction en Bourse tant attendue de la filiale d’Alibaba, Ant Group,...
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02/03 - Artem Chapeye, écrivain et soldat : "Trump et Poutine traitent l’Ukraine comme une colonie"
Avant le début de l’invasion russe, l’écrivain ukrainien Artem Chapeye se considérait comme pacifiste. Mais lorsque les chars russes ont lancé l’assaut sur son pays, il a décidé de prendre les armes. Après son livre Les gens ordinaires ne portent pas de mitraillettes (Ed. Bayard), publié en 2024, où il racontait son expérience de soldat et son cheminement personnel au fil du conflit, est sorti en ce mois de février The Ukraine (Ed. Bleu et jaune), un ouvrage initialement publié en 2018, désormais traduit en français, dans lequel il dresse un portrait captivant de son pays avant la guerre.
A l’heure où les négociations entre Donald Trump et Vladimir Poutine autour du sort de l’Ukraine concentrent l’attention internationale, l’auteur fait part à la fois de ses inquiétudes et de sa détermination. "Certaines personnes espéraient que Trump ne se contenterait pas de céder l’Ukraine à la Russie et qu’il ferait pression sur Poutine. Mais c’était sans doute un vœu pieux", livre-t-il. Entretien.
L’Express : Comment avez-vous pris la décision de devenir soldat ?
Artem Chapeye : Le premier jour de l’invasion, j’ai essayé de m’enfuir avec mes enfants, mais j’ai rapidement compris que si la Russie nous occupait, nous ne pourrions jamais revenir chez nous. A ce moment-là, chacun a dû décider du rôle qu’il allait jouer. Et je pense avoir été inspiré par ces gens qui, pendant que d’autres prenaient la fuite, ont fait le choix d’aller se battre. C’est un sujet que j’aborde dans mon livre Les gens ordinaires ne portent pas de...
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01/03 - Amy Greene : "Donald Trump utilise J.D. Vance comme un bouclier"
Depuis vendredi 28 février, la place de J.D. Vance a pris une toute autre dimension. Devant les caméras du monde entier, le vice-président américain a tendu une embuscade au président ukrainien Volodymyr Zelensky, déclenchant une altercation rarement vue dans le Bureau ovale. "Vance se positionne comme le chien d’attaque de Trump", assure le New York Times.
Depuis quelques semaines, le vice-président semble impatient de montrer que lui aussi sait faire du bruit et créer des séquences chocs. Déjà à la mi-février, l’ex-sénateur de l’Ohio avait stupéfié les responsables européens en déclarant lors d’un discours à Munich qu’ils devraient mettre fin à l’isolement des partis d’extrême droite à travers le continent. Spécialiste de la politique américaine à l'Institut Montaigne et autrice de L'Amérique face à ses fractures (Tallandier, 2024), Amy Greene voit dans le changement de comportement de J.D. Vance sa volonté d'"exister dans une administration composée de fortes personnalités", tout en caressant l’ambition de devenir le "successeur de Trump"
L’Express : Lors du déplacement de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, J.D Vance s’est montré particulièrement virulent, est-ce étonnant de la part d’un vice-président ?
Amy Greene : Oui. On peut s’attendre à ce qu’un président qui reçoit un autre chef d’Etat mène l’entretien, ce qui était le cas pendant plus d’une demi-heure avant la prise de parole de Vance. Le fait que le vice-président adopte un discours aussi virulent, à cette occasion-là, est inhabituel. D’autant plus...
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01/03 - L’historien David Christian : "Nous sommes à un tournant cosmologique pour notre espèce…"
Il fait plus fort que son confrère Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens. Inventeur de la "big history", ou "grande histoire", David Christian a commencé, en 1989, à donner un cours sur l’évolution de l’univers et de l’humanité en mêlant histoire, physique ou biologie. C’est devenu "le cours préféré" de Bill Gates, un ardent promoteur de la "big history".
Nouvel éditeur de non-fiction venu d’Espagne, Arpa traduit l’époustouflant Origines, dans lequel le professeur émérite à l’université Macquarie synthétise en moins de 300 pages les grandes étapes nous ayant menés du big bang à l’"anthropocène". De quoi relativiser les actuels bouleversements géopolitiques provoqués par Donald Trump…
L’Express : Pourquoi est-il important d’avoir un récit des origines basé sur la science et l’histoire plutôt que sur des croyances religieuses ?
David Christian : La plupart des grandes religions se sont basées sur la science d’il y a deux mille ans. Or la science moderne a connu des succès spectaculaires en tentant de comprendre comment fonctionne le monde. Le problème, c’est qu’elle n’a pas su mettre en avant un récit, comme l’ont fait les religions traditionnelles, afin que des individus ordinaires puissent comprendre leur place dans l’univers. La Bible fait ça très bien. Mais l’éducation laïque moderne est dépourvue d’un tel récit des origines qui relierait tous les domaines du savoir. C’est ce que tente de faire la big history.
Vous divisez l’histoire de l’Univers et de notre espèce en grands "seuils". Pouvez-vous expliquer ces...
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01/03 - Effondrement des ventes de Tesla en France : un effet Elon Musk ?
Les ventes de Tesla ont poursuivi leur baisse en France au mois de février, freinées possiblement par le comportement de son patron Elon Musk mais aussi par la modernisation de sa gamme. Le constructeur américain de voitures électriques a vu ses ventes baisser de 26 % sur un an, avec 2 395 véhicules immatriculés en février, selon les chiffres publiés, samedi 1er mars, par la Plateforme automobile (PFA). Le marché automobile est pourtant resté stable (-0,72 %) sur un an dans le pays, tout comme les ventes de voitures électriques, qui se maintiennent à 18 % du marché en février. La Renault 5 et la Citroën C3, lancées fin 2024, ont notamment récupéré des parts de marché du constructeur américain.
"Il y a eu une redistribution importante en un an, plutôt au bénéfice des constructeurs européens", a souligné Marc Mortureux de la PFA, qui représente les constructeurs et les grands équipementiers. Au niveau européen, les ventes de Tesla avaient déjà été presque divisées par deux en janvier. Les prises de position d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump freinent des acheteurs de Tesla, et des appels au boycott ont été lancés. À l’arrière des Tesla sont apparus des autocollants "I bought this before Elon went crazy" (Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou), comme aux Etats-Unis. Mais il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême droite européenne effraient de potentiels clients.
Au niveau mondial, le constructeur avait annoncé fin janvier une baisse de 1 % de ses livraisons en 2024,...
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01/03 - Turquie : le PKK annonce un cessez-le-feu après quarante années de guérilla
C’est un mélange d’espoir et de questionnement. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a approuvé, samedi 1er mars, l’appel de son chef historique Abdullah Öcalan à cesser les hostilités avec la Turquie et à ouvrir les discussions en vue de sa dissolution. "Afin d’ouvrir la voie à la mise en oeuvre de l’appel d’Apo (oncle, en kurde, ndlr) à la paix et à une société démocratique, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui", a annoncé le comité exécutif du PKK, basé dans le nord de l’Irak, répondant ainsi à l’appel historique de son fondateur, emprisonné depuis vingt-six ans.
Cette trêve, si elle est respectée et débouche sur un accord de paix, mettrait fin à quatre décennies de guérilla qui ont fait au moins 40 000 morts. Dans un long message publié en turc par l’agence ANF, proche du parti armé, le PKK approuve en lettres capitales le message d’Öcalan, délivré, jeudi, à Istanbul : "Nous sommes d’accord avec le contenu de l’appel tel qu’il est, et nous déclarons que nous le respecterons et le mettrons en oeuvre". "Aucune de nos forces ne mènera d’action armée à moins d’être attaquée", affirme-t-il.
À l’issue de quatre mois de dialogue initié par les autorités turques et conduit par le principal parti pro-kurde DEM, Abdullah Öcalan a lancé un appel pour "la paix et une société démocratique", ordonnant au PKK de "déposer les armes" et de "se dissoudre". Pour lui, l’époque qui prévalait lorsqu’il a décrété la lutte armée, en 1984, est révolue insistait-il en affirmant "assumer la responsabilité historique de cet...
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01/03 - "L’empreinte carbone n’est pas significative" : le Cern répond aux critiques sur son futur collisionneur
"Energivore, coûteux et délétère pour l’environnement". C’est en ces termes que le projet du futur collisionneur circulaire (FCC) du Cern est attaqué dans une tribune signée par près de 400 scientifiques et publiée sur le site du collectif "scientifique en rébellion" et dans le quotidien Libération. Les signataires s’indignent d’abord du coût du FCC, 16 milliards d’euros, alors que les potentielles retombées scientifiques sont incertaines. Ils rappellent que les travaux et le fonctionnement de l’installation produiront "des millions de tonnes d’émissions de CO2", ou encore que la consommation électrique sera "équivalente à celle de 600 000 Français" pour le FCC-ee, et jusqu’à trois fois plus lors de la deuxième phase du projet (FCC-hh). Des arguments déjà soulevés par des associations écologistes suisses et françaises, comme Noé21 et CO-Cernés.
Aujourd’hui, la plus grande infrastructure du Cern, le LHC (Large Hadron Collider), est un anneau de 27 kilomètres de circonférence, enterré sous la France et la Suisse. Il a permis en 2012 de démontrer l’existence du boson de Higgs, une particule responsable de la masse de toutes les particules élémentaires constituant la matière. Forte de cette découverte, l’institution européenne veut développer un nouveau projet : un anneau de 90 kilomètres de circonférence qui doit héberger deux équipements : le FCC-ee, qui fonctionnera de 2045 à 2070, et le FCC-hh, de 2070 à 2095. Un projet concurrent a également été lancé en Chine, alors que les Etats-Unis ont abandonné la course.
Mais...
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01/03 - Quand les 18-24 ans s’intéressent aux cryptomonnaies : "C’est le nouveau PMU des plus jeunes..."
Promesses d’argent facile, de retours sur investissement rapides, le tout sans connaissances poussées du monde de la finance… En quelques clics sur YouTube, des dizaines de vidéos d’influenceurs Français vendent à leurs millions d’abonnés la promesse d’un jackpot financier à moindre coût, en investissant dans les cryptoactifs. Parfois présentée comme un jeu, où les chances de gagner semblent être bien plus importantes que le risque de perdre, la proposition semble séduire de plus en plus de jeunes - voire très jeunes - investisseurs. Selon une étude Ipsos pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) et KPMG, publiée en mars dernier, 57 % des Français ayant déjà détenu des cryptoactifs étaient âgés de moins de 35 ans début 2024 - soit une hausse de 7 points depuis 2023.
La tranche d’âge des 18-24 ans voit même sa représentation doubler en un an, passant de 12 % de détenteurs en 2023 à 24 % en 2024. Un intérêt loin d’être anodin pour le sociologue de la consommation Patrice Duchemin, qui y voit une appétence des jeunes générations pour l’idée "d’un eldorado financier", accessible à tous et "permettant de s’enrichir très rapidement à moindre coût". Malgré les failles et les risques. Entretien.
L’Express : Selon l’étude de l’Adan, 12 % des Français possédaient des cryptoactifs début 2024. L’immense majorité d’entre eux (57 %) avaient moins de 35 ans, et 24 % étaient même âgés de 18 à 24 ans. Comment expliquer, selon vous, un tel intérêt des plus jeunes générations pour ces actifs numériques ?
Patrice...
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01/03 - Volodymyr Zelensky "piégé" à la Maison-Blanche : comment sa rencontre avec Donald Trump a déraillé
"Un désastre à la Maison-Blanche pour Volodymyr Zelensky… et pour l’Ukraine", désespère The Economist. Même désarroi chez le journaliste du New York Times, Peter Baker : "Je couvre la Maison-Blanche depuis 1996, et je n’ai jamais vu ça." Vendredi 28 février, la visite du président ukrainien à la Maison-Blanche - dont le but initial était de signer un accord sur les minerais - a tourné à l’empoignade géopolitique, sous les yeux du monde hébété. Le président ukrainien a claqué la porte sous les cris de Donald Trump.
"Les échanges houleux constituaient une violation frappante de la courtoisie du Bureau ovale, où même les échanges difficiles se sont généralement déroulés avec des voix calmes et un langage diplomatique", commente le Washington Post. Pourtant, tout n’avait pas si mal commencé. Si l’accueil n’est pas d’une ferveur excessive sur le perron de l’aile ouest, au 1600 Pennsylvania Avenue, le président Donald Trump sert la main de son homologue ukrainien. Il le taxe même d’une blague sur la désormais célèbre tenue aux accents militaires de son invité : "Il s’est fait très élégant", lance-t-il aux journalistes.
La tension gagne un peu quand Donald Trump déplore la "haine" de Volodymyr Zelensky pour Vladimir Poutine. Pour l’instant, le chef d’Etat ukrainien se contente de s’agiter dans son fauteuil mais ne dit rien. Puis, c’est J.D. Vance, le vice-président américain, qui lance les hostilités, en appelant à miser sur la "diplomatie" pour mettre fin à la guerre déclenchée il y a trois ans par l’invasion de la Russie....
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01/03 - "Les Etats-Unis ne sont plus des alliés" : comment l’Europe peut-elle se défendre face à Vladimir Poutine ?
L’Europe vit son deuxième électrochoc en trois ans. Après l’invasion russe en Ukraine de 2022, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche provoque à son tour un émoi stratégique sur le Vieux Continent. En témoignent les visites à Washington d’Emmanuel Macron puis de Keir Starmer. Après avoir qualifié Volodymyr Zelensky de "dictateur", le président américain, qui a eu une vive altercation ce vendredi 28 février à la Maison-Blanche avec le président ukrainien, se rapproche désormais dangereusement des positions russes.
"Aujourd’hui, l’Europe prend conscience qu’elle ne peut déléguer sa sécurité à d’autres puissances", déclarait Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement français le 19 février dernier.
"Avec l’administration Trump début 2025, les Etats-Unis ne sont plus les alliés des Européens", note Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, et auteur de L’Europe face à l’Ukraine. Selon lui, "les Européens doivent se débrouiller d’une autre façon". Pour ce faire, plusieurs pistes sont envisagées : dissuader ses ennemis potentiels, augmenter les budgets de défense ou encore renforcer ses alliances. Son analyse est à retrouver dans notre long format, à regarder sur notre site, et tous nos réseaux...
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01/03 - L’exposition à voir : à Cannes, la Malmaison se réinvente
Voilà des décennies qu’elle n’avait pas bénéficié d’une rénovation à la hauteur de sa destinée. Tout commence en 1863 quand les architectes Blondel et Vianey construisent la Malmaison en tant que villa annexe du Grand Hôtel, édifié la même année, alors que le front de mer cannois aimante les hivernants fortunés et que les établissements de luxe se multiplient sur la toute nouvelle Croisette. La demeure, qui mêle les styles avec un penchant marqué pour le baroque, est agrandie en 1901 sur l’impulsion du grand-duc Michel de Russie pour y nicher son cercle des golfeurs. Un temps propriété de lord Crawford, elle finit par tomber en 1970 dans le giron de la ville, qui y loge ses activités culturelles.
Aujourd’hui, après deux années de chantier, la belle dame de l’emblématique promenade vient de faire peau neuve, sous la houlette architecturale de Nelson Wilmotte (le fils de Jean-Michel). Si la Malmaison conserve sa façade d’époque, une toiture résolument contemporaine en bois et zinc recouvre désormais l’édifice, agrémenté d’un rooftop. Quant aux espaces intérieurs, ils ont été entièrement réhabilités, triplant la surface dévolue aux expositions, qui occupe trois étages. Coût total de l’opération : près de 11 millions d’euros.Territoire réinterrogé
Le projet, qui rentre dans le programme "La Croisette réinvente sa légende", lancé par le maire, David Lisnard, s’inscrit dans la préservation du patrimoine – d’où cette restructuration aux antipodes du white cube – et l’ouverture au monde pour attirer les artistes reconnus ou...
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01/03 - "Avez-vous seulement dit merci ?" : l’intégralité du clash entre Donald Trump, J.D. Vance, et Volodymyr Zelensky
Le vice-président J.D. Vance allume la mèche, Donald Trump embraie et s’emporte, Volodymyr Zelensky peine à en placer une : la visite vendredi 28 février du président ukrainien à la Maison-Blanche a tourné à l’empoignade. Voici les propos échangés entre les trois dirigeants lors de cette discussion très tendue dans le Bureau ovale.
Volodymyr Zelensky : "De quelle diplomatie parlez-vous, J.D. (Vance) ? Que voulez-vous dire ?"
J.D. Vance : "Je parle du type de diplomatie qui va mettre fin à la destruction de votre pays. M. le président, si je peux me permettre, je trouve qu’il est irrespectueux de votre part de venir dans le Bureau ovale et d’essayer de débattre de ça devant les médias américains. En ce moment même, vous forcez des conscrits à rejoindre la ligne de front parce que vous avez des problèmes d’effectifs. Vous devriez remercier le président (Trump)."
Volodymyr Zelensky : "Avez-vous déjà été en Ukraine pour voir nos problèmes ? Venez une fois."
J.D. Vance : "J’ai vu et lu des choses et je sais ce qui se passe : vous y emmenez les gens pour une visite de propagande, monsieur le président. Est-ce que vous niez avoir des problèmes pour mobiliser dans votre armée ? Et pensez-vous que c’est irrespectueux de venir dans le Bureau ovale des Etats-Unis d’Amérique et d’attaquer le gouvernement qui tente d’empêcher la destruction de votre pays ?"
Volodymyr Zelensky : "Ça fait beaucoup de questions. Commençons par le commencement. D’abord, pendant une guerre, tout le monde à des problèmes, même vous. Vous avez...
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01/03 - Après l’immense succès de "Triste tigre", Neige Sinno revient avec le désarmant "La Realidad"
Au cinéma, un préquel éclaire une œuvre originale en en racontant a posteriori les prémices. Neige Sinno n’aimerait pas peut-être pas que l’on qualifie ainsi La Realidad, son nouvel ouvrage qui paraît chez P.O.L. Mais le terme reste le plus adapté pour parler de ce texte publié un an et demi après l’immense succès de Triste tigre. La Realidad raconte, en effet, le cheminement géographique, intellectuel, sensoriel parcouru par Neige Sinno vingt ans durant. Un parcours lui ayant permis de raconter, dans Triste tigre, avec une justesse inédite, les viols dont elle a été victime, enfant, de la part de son beau-père. Un parcours qui risque de dérouter nombre de ses lecteurs originels, que certains trouveront ennuyeux, d’autres complexe, mais qui a la vertu d’éclairer la difficulté à parler de soi mais aussi l’ambition de l’écrivaine : réfléchir autant que raconter, déconstruire autant qu’affirmer.
Lorsque Triste tigre sort à la fin de l’été 2023, Neige Sinno n’a encore quasiment rien publié, à l’exception d’un recueil de nouvelles dans une maison d’édition confidentielle. Elle est enseignante en littérature, habite au Mexique depuis 2006, son livre a été refusé par plusieurs maisons. Dès sa sortie, il devient le phénomène de la rentrée littéraire. La presse s’enthousiasme pour ce texte qui, ni roman, ni récit autobiographique, ni essai, rompt avec les précédents ouvrages sur l’inceste. Les prix s’accumulent, Femina et Goncourt des lycéens en France, Strega Europe en Italie… Les ventes atteignent 250 000 exemplaires. Un...
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01/03 - Immobilier : un coup de canif dans les locations meublées
Le verdict est tombé pour les propriétaires bailleurs ayant opté pour le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). La loi de finances 2025 a raboté les avantages fiscaux de ce régime très avantageux. "Cela fait plusieurs années que nous alertons nos clients sur le fait que ce dispositif est sur la sellette, relate Amaury Demarta, patron de Millenium Gestion Privée. Le LMNP est une sorte d’anomalie, un régime de faveur par rapport au traitement fiscal des revenus fonciers en location nue." Pour y prétendre, il faut respecter plusieurs critères. Le bien doit être meublé, c’est-à-dire disposer de tous les équipements prévus par la loi. Ensuite, les revenus liés aux loyers ne doivent pas excéder 23 000 euros par an ou bien 50 % des revenus globaux du foyer fiscal.
Il permet, à condition d’opter pour le régime dit "réel", de déduire ses charges (taxes, assurances, frais d’acquisitions, travaux d’entretien…) des revenus locatifs, mais aussi d’amortir son bien. Autant de déductions qui aboutissent à un résultat nul ou très faible pendant de nombreuses années, et donc à un impôt à zéro. "En location nue, il est possible de déduire ses charges et ses éventuels intérêts d’emprunt mais le solde est imposé au barème de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, ce qui peut monter jusqu’à 60 % pour les foyers les plus imposés, rappelle Laurent Desmoulière, directeur de l’ingénierie patrimoniale de Financière Meeschaert. Au contraire, en meublé, on peut éviter l’impôt pendant environ une dizaine d’années. Lorsque...
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01/03 - Ukraine : Emmanuel Macron invite Donald Trump et Volodymyr Zelensky "au calme, et au respect"
Volodymyr Zelensky a affirmé, ce samedi 1er mars, que le soutien de Donald Trump restait "crucial" pour l’Ukraine et qu’il était prêt "à signer l’accord sur les minéraux qui constituera le premier pas vers des garanties de sécurité", au lendemain de son altercation avec son homologue américain et avant de rencontrer le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Le président ukrainien a affirmé sur X que le soutien du président américain restait "crucial" pour son pays et que "l’aide de l’Amérique a été vitale pour nous aider à survivre". Il a aussi assuré que Kiev était prêt "à signer l’accord sur les minéraux qui constituera le premier pas vers des garanties de sécurité".
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron invite Donald Trump et Volodymyr Zelensky "au calme, au respect, et à la reconnaissance"
⇒ Volodymyr Zelensky affirme être toujours disposé à signer l’accord sur les minerais avec les Etats-Unis
⇒ La Russie estime que la visite de Volodymyr Zelensky à Washington a été un "échec complet"
20h05Emmanuel Macron invite Donald Trump et Volodymyr Zelensky "au calme, au respect, et à la reconnaissance"
Emmanuel Macron a invité les présidents américain Donald Trump et ukrainien Zelensky "au calme, au respect, et à la reconnaissance", au lendemain d’une altercation à la Maison-Blanche qui laisse craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine et une rupture avec ses alliés européens.
"Je pense qu’au-delà de l’énervement, il faut que tout le monde revienne au calme, au respect, et à la reconnaissance, qu’on puisse...
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01/03 - Les grands défis de Polytechnique face au boom de l’IA : "Le lamento n’est pas le style de la maison"
Les startups du monde entier se disputent ses jeunes diplômés. Mais Thierry Coulhon, président de l’Institut Polytechnique de Paris, qui regroupe six des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs (Ecole polytechnique, Ensta, Ponts et chaussées, Ensae, Télécom Paris et Télécom SudParis), ne veut pas s’endormir sur ses lauriers. Face aux progrès fulgurants des Etats-Unis et de la Chine, il prône "l’inquiétude optimiste". Il n’y a, selon lui, "aucune raison de penser que nous ne pourrions pas rivaliser". Mais nous ne devons pas nous satisfaire de notre place actuelle. Entretien.
L’Express : Le ratio de polytechniciens dans les start-up d’IA générative est élevé. Qu’est-ce qui les distingue dans ce domaine ?
Thierry Coulhon : La création de l’Ecole a fait l’objet d’un grand débat entre Monge et Laplace. Le premier pensait qu’il fallait créer une école pour les sciences appliquées, le deuxième pour les hautes sciences. C’est Laplace qui l’a emporté. D’où le poncif aujourd’hui du polytechnicien dans la lune qui ne saurait pas dévisser une ampoule. Mais l’école a aujourd’hui complètement dépassé cette tension. Elle donne certes plus de place que d’autres aux mathématiques pures, à la statistique et à l’analyse de données - ce qui constitue précisément le socle de l’intelligence artificielle. Mais le fait qu’elle appartienne à un ensemble de six grandes écoles d’ingénieurs [NDLR : les cinq autres étant l’Ensae, l’Ensta, les Ponts et Chaussées, Télécom Paris et Télécom SudParis] qui excellent par exemple en robotique et en mécanique,...
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01/03 - Pourquoi les juifs seraient victimes d’un rapprochement entre Israël et l’extrême droite, par Marc Knobel
Lors d’une rencontre en Belgique, Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a annoncé l’établissement de relations formelles avec trois partis d’extrême droite européens : le Rassemblement national (France), Vox (Espagne) et les Démocrates de Suède. Cette décision marque un tournant dans la politique étrangère israélienne. Saar a expliqué que son ministère évalue chaque parti selon leur attitude envers Israël, leur soutien au pays et leurs positions sur l’antisémitisme. Bien que reconnaissant leurs origines controversées, le ministre a insisté sur l’importance d’évaluer leurs actions actuelles.
Pour Gideon Saar, cette stratégie pourrait permettre à Israël d’élargir ses alliances sur la scène européenne face à un environnement international changeant. En dialoguant avec des partis influents, Israël pourrait renforcer sa position et défendre ses intérêts, tout en influençant potentiellement leur perception d’Israël et des questions liées à la communauté juive. Pour autant, certaines questions se posent.
Le gouvernement Netanyahou et certains partis d’extrême droite européens partagent des convergences idéologiques notables. Le nationalisme fort et la conception identitaire d’Israël en tant qu’État juif trouvent un écho auprès des partis d’extrême droite, qui défendent également une vision nationaliste et identitaire de leur propre pays. La priorité accordée à la sécurité et la lutte contre le terrorisme est une autre zone de convergence, avec des discours sécuritaires similaires.
De plus, la critique de...
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01/03 - "Avec la guerre à Gaza, tout s’est effondré" : Pétra à la recherche de ses touristes disparus
La solitude lui va pourtant si bien. En cette fraîche matinée de février, seul l’écho résonne à travers les dédales de canyons de Pétra, merveille du monde moderne qui fait la fierté de la Jordanie. D’ordinaire, jusqu’à 10 000 touristes se pressent chaque jour pour admirer la capitale de la civilisation nabatéenne, construite à même la roche il y a plus de 2 800 ans et dont les quelques 3 000 mausolées de dizaines de mètres de haut font la renommée.
Ces jours-ci, le site est désert. Ou presque. Quelques grappes de touristes se baladent sous le soleil : ici un groupe de Sud-Coréens, reconnaissables à leur drapeau brodé sur les manches ; là des Britanniques dont les visages fuient le soleil, recouverts de keffiehs jordaniens à damiers rouges et blancs. Dans ces chemins de plusieurs kilomètres de long, cernés par des falaises ondulées, le visiteur devient aventurier solitaire, libre de scruter les vestiges antiques de longues minutes. "Quel luxe, souffle Nasseira, une Française passionnée par Pétra, où elle effectue une douzième visite. D’habitude, il faut déambuler à travers des hordes de visiteurs, dans le brouhaha des guides touristiques… Là, personne. C’est encore plus exceptionnel." Ce calme ne fait pas les affaires de la Jordanie.Des hôtels remplis à seulement "2 ou 3 %"
Comme toute l’économie régionale, Pétra apparaît comme une victime collatérale des guerres qui enflamment le Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023. Les Occidentaux craignent de voyager dans ce pays stable mais frontalier d’Israël, de la...
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01/03 - Déplacements de ministres : dans les coulisses d’un exercice très balisé
Quelque 2 700 visites ministérielles en Seine-Saint-Denis. Depuis la création du département, en 1968 ? Pas du tout : ces 2 700 visites ont eu lieu de mai 2007 à avril 2018, soit… 20 déplacements par mois ! Et cinq par semaine, à chaque jour son ministre. L’ex-député François Cornut-Gentille révèle ce chiffre éloquent dans son livre Savoir pour pouvoir. Sortir de l’impuissance démocratique (Gallimard, 2021). "Au-delà de l’aspect pratique, ceux qui choisissent cette destination cherchent à démontrer qu’ils ne sont pas dans le déni et qu’ils n’hésitent pas à se confronter aux réalités difficiles de terrain. Or les emplois du temps sont conçus de telle sorte que les ministres n’ont le temps de rien voir", dénonce l’ancien parlementaire qui feint de s’interroger : "Dans un département où les problèmes sont gigantesques, les services de l’Etat n’ont-ils pas d’autres urgences à régler que de s’assurer que ces déplacements se passent bien ?"
Les gouvernements passent et le phénomène perdure. Si le Premier ministre François Bayrou, depuis son envol pour Mayotte fin décembre, a mis les voyages officiels entre parenthèses, les 35 membres de son gouvernement continuent de sillonner la France à coups de déplacements très balisés. Du 23 décembre 2024 au 23 janvier 2025, les ministres ont réalisé plus de 166 déplacements, soit près de cinq par membre de gouvernement. Des temps forts parfaitement millimétrés : planning organisé en plusieurs "séquences" ponctuées de visites d’usines, d’écoles, d’entreprises ou de nouveaux équipements ;...
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28/02 - Dette : l’avertissement de l’agence S&P à la France
L'agence de notation S&P a annoncé, ce vendredi 28 février, avoir laissé inchangée la note de la dette de la France mais en l'assortissant d'une perspective négative, ce qui signifie qu'une dégradation est désormais possible.
La note reste AA- ce qui correspond à une "haute" qualité de crédit, tandis que la perspective passe de "stable" à "négative", S&P évoquant des finances publiques "sous pression" et un "soutien politique aux réformes limité" malgré l'adoption du budget 2025.
L'agence souligne "le soutien politique inégal à la consolidation budgétaire", et le caractère "temporaire" des mesures visant à réduire le déficit. "La stratégie budgétaire au-delà de 2025 reste incertaine", commente aussi S&P, qui "prévoit que la croissance du PIB tombera en dessous de 1% cette année"."L'ampleur du défi"
Le ministère de l'Economie "prend note de la décision de l'agence S&P de maintenir la notation française à AA−, témoignant d'une signature de très haute qualité", a-t-il commenté vendredi soir auprès de l'AFP.
"Son placement sous perspective négative rappelle l'ampleur du défi de redressement de nos finances publiques, défi que le gouvernement est déterminé à relever", dit encore Bercy. Le ministère estime que "la loi de finances pour 2025 témoigne d'un virage historique vers la résorption de nos déficits" et assure avoir "mis en place les mesures de contrôle et de pilotage nécessaires pour assurer l'exécution du budget 2025 et maîtriser l'endettement de notre pays.
Eric Dor, directeur des études...
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28/02 - Clash entre Trump et Zelensky : les pays occidentaux affichent leur solidarité avec l’Ukraine
La vive altercation ayant opposé, ce vendredi 28 février, à la Maison-Blanche Donald Trump et Volodymyr Zelensky a très vite suscité de nombreuses réactions dans le monde, Moscou saluant ce moment "historique" et des pays occidentaux réaffirmant leur solidarité avec l’Ukraine. L’Express fait le point sur les principales réactions.
🔴 Dans une scène aussi rare que spectaculaire, Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont eu, vendredi 28 février, un échange extrêmement tendu. pic.twitter.com/XfbcKVDYIm— franceinfo (@franceinfo) February 28, 2025Ukraine : "paix sans garanties pas possible"
"La paix sans garanties n’est pas possible", a martelé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. "Le président Zelensky a raison". "Un cessez-le-feu sans garanties est la voie vers l’occupation russe de tout le continent européen", a-t-il ajouté.Russie : un moment "historique"
"Historique", a réagi Kirill Dmitriev, le patron du Fonds russe d’investissement direct et un des négociateurs russes dans les pourparlers russo-américains qui se sont tenus le 18 février en Arabie saoudite.
"Pour la première fois, Trump a dit la vérité en face au clown cocaïné", a pour sa part raillé l’ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe, faisant référence à Volodymyr Zelensky. "Le porc insolent a finalement reçu une bonne correction dans le Bureau ovale", a-t-il poursuivi."Vous ne serez jamais seul", disent von der Leyen et Costa à Zelensky
L'Union européenne a assuré le président ukrainien...
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28/02 - Eric Hazan : "L’IA permettrait de retrouver une croissance proche de celle des années 70"
La France est "au pied du mur". Telle est la conclusion du dernier rapport de la Cour des comptes sur l’état des deniers du pays. En 2024, le déficit public s’est aggravé de 20 milliards d’euros, culminant à 6 % du PIB. La dette française a elle aussi continué à prendre du poids, et pèse désormais quelque 3 300 milliards - contre 2 100 milliards en 2015. Sans surprise, les gendarmes des finances publiques ont revu à la hausse leurs recommandations. Les économies à réaliser ne sont plus de l’ordre de 50 milliards d’euros comme en mars 2024, mais de 110 milliards ! Un contexte économique désincitatif pour les entreprises tricolores. Seuls 11 % des chefs d’entreprise se disent confiants dans les perspectives de l’économie française, d’après une étude publiée par la chambre de commerce et d’industrie mi-janvier.
Au même moment, l’urgence d’investissements massifs dans l’industrie, la défense et les technologies de demain ne s’est jamais faite aussi pressante. La France et l’Europe ont raté le virage Internet, alerte Mario Draghi dans son rapport publié en septembre dernier. D’aucun assurent qu’elles ne pourront pas s’offrir le luxe de louper celui de l’intelligence artificielle, sous peine de "tiers-mondisation". Mais comment s’y prendre lorsque la marge de manœuvre budgétaire est aussi faible et que l’optimisme des chefs d’entreprise ne cesse de fondre ?
Pour relever ce défi, Eric Hazan, ancien associé du cabinet de conseil en stratégie McKinsey, propose dans Révolution par les territoires (co-écrit avec Frédéric...
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28/02 - Guerre en Ukraine : ces armes incontournables que les Etats-Unis fournissent à l’Ukraine
"Dictateur sans élections". Chef d’un Etat qui "a commencé la guerre". Ces dernières semaines, Donald Trump multiplie les critiques à l’encontre de Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. Au point de se demander si le président des Etats-Unis ne pourrait pas prochainement couper toute aide américaine en Ukraine.
Un scénario catastrophe pour la nation européenne. Vendredi, le chef de l'ONU a d'ailleurs dénoncé les "coupes sombres" dans les financements américains qui vont "à l'encontre des intérêts" des Etats-Unis. Puisque si le magnat de l’immobilier lui coupe les vivres, l’Ukraine et ses alliés auront alors du mal à combler ce manque d’équipements militaires. Sans cette aide des Etats-Unis, le pays de Volodymyr Zelensky perdrait, entre autres, certaines de ses armes les plus sophistiquées. Ce vendredi, la rencontre à Washington entre les deux dirigeants pourrait être décisive.70 milliards de dollars d’aide militaire américaine
En trois ans de guerre, l’aide fournie par les Américains a permis à l’Ukraine de résister face aux forces russes. Selon le président ukrainien, les Etats-Unis ont envoyé près de 70 milliards de dollars d’aide militaire depuis le début du conflit, soit plus que l’ensemble des autres alliés occidentaux réunis. En cumulant les aides militaire, humanitaire et financière, l’Europe se place toutefois en tête devant les Etats-Unis, avec 132 milliards d’euros, contre 114 outre-Atlantique, selon l’Institut Kiel pour l’économie mondiale.
Si l’Ukraine construit ou finance actuellement 55 % de...
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28/02 - Emilia Pérez, "Le bureau des légendes"…. Le cinéma malade d’un militantisme bas du front, par Abnousse Shalmani
Durant la guerre froide, chaque sélection de films du Festival de Cannes était un casse-tête diplomatico-idéologique, un baromètre de l’état des forces, une plate-forme glamour du softpower des uns et des autres. D’ailleurs, le Festival de Cannes avait été fondé pour répondre à la Mostra de Venise, devenue la vitrine du fascisme mussolinien. Mais jamais le cinéma n’a été autant pris en otage par la politique qu’aujourd’hui, jamais le destin d’un film n’a été aussi dépendant non plus de sa qualité, mais de la personnalité, des prises de position – ou du silence –, du passé des réalisateurs ou des acteurs. Et jamais le monde du cinéma n’a été aussi pleutre, aussi peu transgressif, devenu incapable de secouer un conformisme qui assèche la créativité.
Comme elle parait loin, la micro-polémique qui avait accompagné l’immense succès du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, en 2001. A ce film réaliste magique, il avait été reproché, par un critique en panne d’inspiration, d’être coupable de "lepénisme latent", et au personnage de Jamel Debbouze de s’appeler Lucien – il se serait appelé d’un prénom nord-africain, on aurait crié à la prison identitaire. Amélie Poulain est un grand film, irréel, absurde, joyeux, mélancolique, à l’opposé d’un tract politique et c’était ça le problème : être un film qui raconte une jolie histoire triste et drôle, avec des personnages complexes, perdus, obstinés qui illustrent combien l’enfer est pavé de bonnes intentions, combien il est difficile d’être heureux et encore plus de faire le...
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28/02 - Bande de Gaza : le Hamas veut "faire pression" sur Israël pour poursuivre la trêve
La première phase de la trêve entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 19 janvier, doit en principe prendre fin ce samedi 29 février. Le Hamas a appelé, vendredi 28 février, la communauté internationale à "faire pression" sur Israël pour conclure les termes de la deuxième étape, qui n’ont toujours pas été négociés.
Le mouvement islamiste appelle à prolonger le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au moment où les médiateurs réunis au Caire doivent poursuivre leurs pourparlers afin de déterminer les termes de la deuxième étape, qui doit prévoir la fin définitive de la guerre.
Ces annonces surviennent après des semaines de blocage de la part d’Israël, qui a finalement envoyé, jeudi, ses négociateurs au Caire, où ont commencé, selon le gouvernement égyptien, des "discussions intenses pour examiner les prochaines étapes de l’accord de trêve". Des discussions qui impliquent des délégations d’Israël et du Qatar, avec la participation de représentants américains, selon Le Caire.Israël n’a "pas d’autres choix"
Lors du dernier échange, prévu durant la première phase de l’accord, le Hamas avait rendu à Israël pendant la nuit de mercredi à jeudi les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens. A l’issue de cet échange, le Hamas a estimé qu’Israël n’avait désormais "pas d’autre choix" que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu.
En effet, le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue, en échange du retour de six...
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28/02 - Droits de douane : Emmanuel Macron annonce des "tarifs réciproques" de l’UE sur l’acier et l’aluminium
L’UE prévoit d’instaurer "des tarifs réciproques" sur l’acier et l’aluminium, a annoncé Emmanuel Macron ce vendredi 28 février, à l’occasion de sa visite d’Etat au Portugal. Le président français a affirmé que les Européens répondraient ainsi aux droits de douane supplémentaires annoncés par Donald Trump plus tôt cette semaine, si ceux-ci sont confirmés.
Le chef d’Etat américain a annoncé mercredi que les produits européens feraient l’objet "prochainement" de 25 % de droits de douane. "Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25 %", a assuré Donald Trump. Il s’agit du niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir du 2 avril prochain, sauf changement d’ici là.
"Il faut qu’on se protège, qu’on se défende. Et si début avril, […] des tarifs étaient mis sur les produits européens", "les Européens auront à répondre, parce que nous n’avons pas à être faibles face à ces mesures", a déclaré Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse conjointe à Porto avec le Premier ministre portugais Luis Montenegro.
Un point de vue partagé par ce dernier. "Bien sûr que l'Europe devra réagir sur l'application de tarifs, du même montant ou semblables", a abondé Luis Montenegro, ajoutant que cela "n'aurait aucun sens de ne pas faire la même chose, rendre la...
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28/02 - Elon Musk qualifie J.D. Vance de "futur président" des Etats-Unis
"Meilleur VP de tous les temps et notre futur président". Le milliardaire Elon Musk, qui s’est imposé comme très proche conseiller de Donald Trump, a fait référence vendredi au vice-président américain J.D. Vance dans un bref message sur son réseau X.
Best VP ever and our future President— Elon Musk (@elonmusk) February 28, 2025
Le 19 février, l’homme le plus riche du monde, patron de Tesla, Space X et X, avait déjà présenté J.D. Vance comme "meilleur VP de tous les temps et, espérons-le, notre futur président", également dans un message sur X.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Elon Musk est le fer de lance de la chasse aux dépenses publiques voulue par la nouvelle administration américaine.Un possible troisième mandat de Donald Trump ?
Ex-critique devenu fervent défenseur de Donald Trump, J.D. Vance a lui été choisi comme colistier par le président républicain après un parcours éclair et atypique pour ce porte-voix de l’Amérique déclassée. Il est devenu une figure prisée des plateaux de télévision.
S’il est parfaitement aligné sur les positions migratoires et économiques de son patron, J.D. Vance apparaît cependant plus conservateur sur d’autres questions, comme l’avortement, où il s’est prononcé contre des exceptions aux interdictions, même en cas de viol ou d’inceste.
Les messages d’Elon Musk surviennent alors que Donald Trump, qui a déjà effectué un premier mandat à la Maison-Blanche de 2017 à 2021, fait régulièrement allusion à un possible troisième mandat. Par le passé, le président américain...
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28/02 - Commerce, sécurité... L’Inde et l’Union européenne accélèrent leur partenariat
Un nouveau texte commercial pour favoriser les échanges au niveau européen ? L’Inde et l’Union européenne (UE) ont donné ce vendredi 28 février un coup d’accélérateur à leur relation en se promettant de conclure l’accord de libre-échange négocié depuis des années d’ici à la fin 2025 et en explorant un partenariat en matière de sécurité. Cette volonté intervient alors que le président américain Donald Trump a tendu les relations transatlantiques, notamment en discutant directement avec la Russie de la guerre en Ukraine, et agite la menace d’une hausse généralisée des droits de douane américains.
À l’issue d’un entretien avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre indien a confirmé la volonté des deux parties d’aboutir, enfin, à la signature d’un accord de libre-échange commercial. "Nous avons demandé à nos équipes de travailler à la conclusion d’un accord de libre-échange commercial bénéfique aux deux parties d’ici à la fin de cette année", a déclaré le dirigeant. L’UE est le plus grand partenaire commercial de l’Inde, avec 124 milliards d’euros d’échanges de marchandises en 2023, soit plus de 12 % du total du commerce indien, selon Bruxelles."Travailler sur l’IA, la 6G, l’espace, les batteries…"
Ce marché en expansion offre des opportunités clés pour l’Europe, mais reste protégé par des droits de douane élevés. Il ne représente que 2,2 % du commerce de marchandises de l’UE. Bruxelles plaide notamment pour l’ouverture du marché indien à ses voitures et son alcool. De son côté, New...
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28/02 - Guerre en Ukraine : le témoignage sidérant des deux soldats nord-coréens capturés par Kiev
Tous deux rêvaient de parcourir le monde. Leur premier voyage s’est résumé à l’enfer du champ de bataille. Paek, 21 ans, et Ri, 26 ans, sont les deux uniques soldats nord-coréens capturés par les troupes de Kiev sur le front de la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis plus de trois ans. Le Wall Street Journal a pu interroger en exclusivité les deux hommes, détenus dans la capitale ukrainienne. Les deux jeunes soldats, très peu préparés aux conditions de la guerre ukrainienne, avaient intégré les unités envoyées par Pyongyang dans la région russe de Koursk, en fin d’année 2024.
Une zone où Kiev a mené de nombreuses incursions pour tenter de faire pression sur Moscou. Au total, environ 10 000 soldats du régime asiatique auraient été envoyés sur ce territoire en renfort des Russes. Aucun des deux Nord-Coréens capturés n’était au courant qu’il allait combattre pour Moscou. "Je ne savais pas que j’allais en Russie. Je l’ai appris uniquement lorsque je suis arrivé sur place", explique Paek au journal américain, dans un article publié ce vendredi 28 février. Uniforme russe, papiers d’identité militaire, fusil d’assaut… À son arrivée, tout est fait pour le transformer en véritable soldat agissant pour le compte de l’armée de Vladimir Poutine. Lui et Ri suivent un entraînement dispensé par les forces russes. Le fonctionnement des drones ennemis leur est notamment enseigné.Mensonge sur la présence de soldats sud-coréens au front
Paek et Ri ont été envoyés en Russie sur ordre de leurs supérieurs militaires, alors qu’ils...
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28/02 - Donald Trump et Vladimir Poutine ne comprendront jamais que l’Europe est un idéal, par Pierre Bentata
Le 24 février, alors qu’Emmanuel Macron rencontrait Donald Trump à Washington, la diplomatie américaine opérait un tournant à New York. A l’Assemblée générale de l’ONU, les Etats-Unis s’opposaient à la résolution exigeant le retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien, reconnaissant l’intégrité de ce dernier et la seule responsabilité de la Russie dans ce conflit. Ce faisant, l’ancien héraut du monde libre se rangeait aux côtés des pires dictatures de la planète. Et pour ne laisser aucun doute, le pays faisait voter le même jour, en Conseil de sécurité, un texte indigent de 83 mots demandant "instamment qu’il soit mis fin au conflit" sans aucune mention des frontières ukrainiennes ni de la culpabilité russe.
A en croire les nombreux experts et commentateurs, ce revirement marque un changement d’époque : finies les positions de principes, vive les rapports de force. Retour au réalisme. Et l’Europe, nain militaire et diplomatique, s’en trouverait contrainte de suivre le mouvement imprimé par les géants. Parmi ces voix, il y a celles, sans intérêt, des admirateurs de dictateurs qui font du réalisme l’alibi de leur triste tropisme. On y retrouve de faux géopolitologues, de vrais propagandistes ainsi que quelques hommes politiques désabusés devenus conseillers de pays ennemis. Leur position n’a donc rien d’une surprise. Plus intéressants sont les analystes sincères qui voient dans le retrait l’unique voie vers la paix et affirment qu’un accord même infâmant épargnerait bien des vies. Deux arguments qui...
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28/02 - La colère de l’Algérie face aux "ultimatums et menaces" de la France
La crise entre l’Algérie et la France se poursuit. Le ministère algérien des Affaires étrangères a répondu jeudi 27 février aux annonces de Paris sur le réexamen des accords de 1968 qui lient les deux pays, en rejetant "catégoriquement les ultimatums et les menaces" du pouvoir français. "Toute remise en cause de l’Accord de 1968 […] sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature", a-t-il précisé dans un communiqué, promettant "la réciprocité stricte" de toute initiative française.
François Bayrou avait fait savoir la veille que le réexamen des accords, dans un délai d'"un mois à six semaines", pourrait aboutir à une remise en cause des règles actuellement en vigueur. "Dans la montée en cadence de l’escalade […], l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et a laissé la partie française en assumer seule la responsabilité pleine et entière", assure la diplomatie algérienne, accusant une "extrême droite française revancharde et haineuse" d’attiser les tensions.
Celles-ci se sont ravivées samedi 22 février, après un nouvel attentat terroriste islamiste en Alsace, à Mulhouse (Haut-Rhin). Cette attaque au couteau a été commise par un homme de nationalité algérienne, soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). D’après le Premier ministre, Alger aurait refusé à "quatorze" reprises de reprendre au sein de ses frontières son ressortissant. De quoi susciter la colère du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a de nouveau pointé du...
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28/02 - Droits de douane : la Chine promet des "contre-mesures" face au "chantage" américain
La Chine a averti vendredi 28 février que l'imposition par les États-Unis de droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations chinoises aurait "un grave impact" sur la coopération bilatérale antidrogue et accusé Washington de "chantage". "La pression, la coercition et les menaces ne sont pas la bonne façon de traiter avec la Chine. Le respect mutuel est le principe de base", a déclaré lors d'un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Pékin a aussi promis de prendre "toutes les contre-mesures nécessaires" : "si les Etats-Unis s'obstinent à aller dans cette voie, la Chine prendra toutes les contre-mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes", a prévenu un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
Donald Trump a déclaré jeudi qu'il imposerait des droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations chinoises, en plus donc des taxes du même taux, déjà imposées au début du mois contre les produits venus de Chine. Cette nouvelle mesure du locataire de la Maison-Blanche doit entrer en vigueur mardi. Elle alimente les craintes d'une nouvelle guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales."C'est typiquement ce qu'on appelle vouloir rejeter la faute sur autrui"
Le président américain accuse Pékin de laisser-faire en matière de trafic de fentanyl, un opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain. "C'est typiquement ce qu'on appelle vouloir rejeter la faute sur...
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28/02 - Après un échange extrêmement tendu, la rencontre Donald Trump - Volodymyr Zelensky tourne court
La visite était capitale pour l'Ukraine... et pour Donald Trump. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu par son homologue américain vendredi 28 février à Washington pour signer un accord sur les minerais âprement négocié entre les deux pays ces dernières semaines. Ce texte, qui donnerait accès aux Etats-Unis à certaines terres rares ukrainiennes, aurait pu radoucir les relations entre le milliardaire et le pouvoir de Kiev, cible de nombreuses attaques venues de la Maison-Blanche depuis l'arrivée au pouvoir du républicain.
Or la rencontre a tourné court, l'échange entre les deux chefs d'Etat débutant de manière extrêmement tendue - Donald Trump a invectivé son homologue ukrainien devant les caméras - et la conférence de presse commune entre les deux hommes a été annulée. La scène, inouïe, intervient au moment où l'Ukraine fait face à un avenir plus qu'incertain. Les troupes russes continuent leur offensive dans l'est du pays, plus de trois ans après avoir lancé leur invasion. Mi-février, les Etats-Unis et la Russie ont entamé à Riyad (Arabie saoudite) des pourparlers de paix, sans inclure Kiev dans la discussion. Une démarche qui a inquiété la communauté internationale. Cette semaine, Emmanuel Macron puis Keir Starmer se sont donc déplacés outre-Atlantique pour rencontrer le président Trump et lui faire part de leur volonté d'un plan de maintien de la paix sur le territoire ukrainien une fois un accord négocié avec le Kremlin.
Les infos à retenir
⇒ La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald...
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28/02 - La clé de l’autonomie militaire de l’Europe ? Un programme de puissance économique
Face à la logique impériale de la Russie et des Etats-Unis, l’Europe doit, pour préserver sa sécurité et la paix sur son sol, se réarmer massivement. Cela passe par deux impératifs. Le premier, c’est de dire à l’administration Trump que nous prenons acte de son soutien à Vladimir Poutine - pour des raisons au passage qu’il faudra soigneusement investiguer - et de sa volonté plus ou moins explicite de mettre fin à son alliance avec l’Europe.
Le futur chancelier allemand Friedrich Merz en a pris acte et a déclaré au soir de sa victoire sa volonté de sortir l’Allemagne de sa dépendance militaire à l’égard des Etats-Unis. Bravo ! Que ce courage et cette clarté tranchent avec son insipide prédécesseur ! La France est aussi sur cette ligne gaullienne. Si le gouvernement polonais de Donald Tusk décide lui aussi de suivre ce chemin, on pourra dire que l’Union européenne s’émancipe enfin militairement pour se protéger. Un changement historique et salutaire qui ne nous empêchera pas, au contraire, de renouer des liens fraternels avec les Etats-Unis le jour où ce pays sera de nouveau dirigé par des personnes responsables. Grâce à l’autonomie stratégique européenne, le monde démocratique post-Trump sera plus fort.
Le deuxième impératif, c’est d’augmenter nos budgets de défense. Toute l’Europe va plus ou moins vite dans cette direction, mais il faut le faire en comprenant et en expliquant ce qui est en jeu du point de vue économique. En 2024, les dépenses militaires des pays européens membres de l’Otan et du Canada étaient déjà...
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28/02 - Etats-Unis : la justice s’oppose aux licenciements massifs lancés par Donald Trump
Un juge a ordonné jeudi 27 février au gouvernement des Etats-Unis d’annuler les licenciements massifs qui font partie du plan de Donald Trump et d’Elon Musk visant à réduire les effectifs de l’Etat fédéral, ont rapporté des médias américains. Sa décision ordonne au Bureau de direction et du budget (OMB) de retirer les directives envoyées à un certain nombre d’agences fédérales, qui ont entraîné le licenciement de milliers d’employés. L’OMB "n’a pas le pouvoir […] d’embaucher et de licencier des employés d’une autre agence", ce pouvoir revenant "aux agences elles-mêmes", a estimé le juge fédéral William Alsup, lors d’une audience à San Francisco, selon le Washington Post.
Cette décision constitue un nouveau revers judiciaire pour Donald Trump, qui a multiplié les actions contestées devant les tribunaux depuis son retour au pouvoir en janvier. Sa volonté de suspendre les admissions de réfugiés aux Etats-Unis a ainsi été bloquée mardi, et sa tentative pour remettre en cause le droit du sol a également été suspendue indéfiniment. Les licenciements de fonctionnaires fédéraux en période d’essai ordonnés par le milliardaire républicain ont quant à eux été contestés par des syndicats et diverses associations, qui estiment que ces directives sont illégales."L’une des fraudes à l’emploi les plus massives de l’histoire du pays"
Ces dernières ont affecté des dizaines de milliers de personnes, car même après une longue carrière au service de l’Etat, un fonctionnaire qui occupe un nouveau poste depuis un ou deux an est considéré comme étant...
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28/02 - Qui est l’éditeur qui se cache derrière "La Femme de ménage", best-seller en librairie ?
Faudrait être sur Mars pour ne pas avoir entendu parler de La Femme de ménage de l’Américaine Freida McFadden ou bien de La Sage-femme d’Auschwitz de la Britannique Anna Stuart, véritables tsunamis dans nos librairies depuis plus d’un an. En revanche, City éditions, la bienheureuse maison d’édition française de ces deux best-sellers, vous est peut-être moins familière, sans parler de Frédéric Thibaud, son patron, d’une discrétion légendaire.
A tel point que lorsque vous tapez son nom sur Internet et les réseaux sociaux, vous trouvez un directeur administratif et financier à Orléans, un câbleur mécanicien à Toulouse ou encore un responsable commercial chez Groupama Centre-Atlantique, etc. Il y a bien, sur Facebook, un éditeur, mais il habite à… Montréal. "Je n’aime pas me mettre en avant", concède, sourire en coin, Frédéric Thibaud, qui n’appartient à aucun des cénacles de l’édition et fuit les cocktails germanopratins. Raison de plus pour rencontrer cet éditeur à qui aujourd’hui tout semble sourire.Ex-journaliste à RTL
C’est ainsi qu’on apprend que ce natif de Bourges de 52 ans a accumulé les diplômes (Ecole supérieure de commerce, maîtrise en lettres modernes, école de journalisme de Strasbourg, maîtrise en histoire de l’art), avant de s’adonner au journalisme, notamment à RTL, où il se lie d’amitié avec Christian English. Une bonne paire, qui va bien bientôt aligner les ouvrages à quatre mains, dont quelques succès, chez First, comme Mardi 11 septembre 2001 ou Affaires non classées. En 2005, tiraillé par le besoin...
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28/02 - Recherche scientifique : pourquoi la France dégringole dans les classements internationaux
Au cinéma, un jeu de caméra bien connu permet d’allonger l’arrière-plan des images, sans aucun trucage. Le réalisateur resserre la focale en même temps qu’il recule, ce qui a pour conséquence d’étirer les décors sans que rien d’autre ne change à l’écran. Le procédé appelé "effet Vertigo", en référence au long métrage d’Alfred Hitchcock qui l’a popularisé en 1958, donne une très angoissante impression de surplace.
La recherche française semble souffrir d’une même illusion d’optique. On dirait qu’elle avance, elle accélère même, c’est un fait indéniable, mais en réalité, elle recule sur la scène internationale. Si le nombre de publications scientifiques françaises n’a jamais été aussi important que jusqu’à présent, la France ne cesse pourtant de perdre des places parmi les nations les plus productrices. Comme prise dans l’un des fameux couloirs sans fin d’Hollywood.
En 2018, l’Hexagone, pays de science s’il en est, comptait parmi les six pays les plus importants en la matière. Il ne se positionne désormais qu’à la 13e position, soit un recul de sept places, en quelques années seulement. Un phénomène qualifié "d’érosion", par les auteurs de ce classement, les scientifiques de l’Observatoire des sciences et techniques (OST), instance publique qui produit chaque année un rapport sur la question.L’irruption de la Chine, de l’Inde et du Brésil
Une fuite en avant, qui s’explique d’abord par l’arrivée des pays émergents sur le marché de la production des savoirs. "En se développant, la Chine, bien plus peuplée, mais aussi l’Inde, le...
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27/02 - Attaque du 7 octobre : l’"échec complet" de l’armée israélienne détaillé par une enquête interne
"Le 7 octobre (2023) a été un échec complet". Une enquête interne de l’armée israélienne sur l’attaque du 7 Octobre a reconnu le revers de Tsahal ce jour-là, qui n’a pas pu empêcher l’offensive de commandos du Hamas à partir de Gaza. "L’armée israélienne n’a pas rempli sa mission de protection des civils israéliens", a déclaré ce jeudi 27 février un responsable militaire israélien, sous couvert d’anonymat, à l’occasion de la publication des principales conclusions de cette enquête.
"Trop de civils sont morts ce jour-là en se demandant dans leur cœur, ou à voix haute, où était l’armée israélienne", a-t-il ajouté, alors que cette attaque sans précédent a fait plus d’un millier de morts du côté israélien. "L’armée israélienne n’a pas réussi à protéger les citoyens israéliens. La division chargée de Gaza a été submergée dès les premières heures de la guerre, les terroristes ayant pris le contrôle et perpétré des massacres dans les (localités) et sur les routes de la région", a affirmé l’armée dans un résumé de l’enquête remis à des journalistes."Excès de confiance"
L’armée a reconnu avoir péché par "excès de confiance" et avoir eu des idées fausses sur les capacités militaires du Hamas avant l’attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien, a déclaré le responsable. "Nous n’avions même pas imaginé un tel scénario", a déclaré le même responsable à des journalistes. Il a ajouté que les combattants palestiniens dirigés par le Hamas avaient pris Israël par surprise, non seulement en raison de l’ampleur et de l’envergure de l’attaque, mais...
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27/02 - Retraites : en cas de "blocage", "le référendum est une issue", affirme François Bayrou
En cas de "blocage" des négociations sur les retraites, "le référendum est une issue", estime François Bayrou dans un entretien au Figaro mis en ligne ce jeudi 27 février.
Au premier jour des concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites de 2023, où le syndicat Force ouvrière a claqué la porte, le Premier ministre réaffirme que "si personne ne se met d’accord […] on en restera au système antérieur, défini en 2023". Mais il n’exclut pas de recourir au référendum "si nous étions un jour en situation de blocage". "J’ai toujours dit que lorsque des questions sont bloquées, lorsqu'il n'y a pas de résolution possible, le référendum est une issue", explique-t-il. "Il faut que nous nous interrogions sur une trajectoire, peut-être à 20 ans, pour arriver à un rééquilibrage, avec des méthodes différentes, novatrices", affirme encore le Premier ministre.Grand écart entre syndicats et patronat
Les positions des syndicats et du patronat sur la réforme des retraites sont encore à l’opposé après la première journée de négociation ce jeudi, FO ayant quitté la table, dénonçant une "mascarade" après une demande d’équilibre financier du gouvernement.
François Bayrou a envoyé mercredi soir aux négociateurs une lettre exigeant des partenaires sociaux des mesures pour un retour à l’équilibre financier du système de retraites dès 2030, alors qu’avec la trajectoire actuellement prévue, le déficit devrait être supérieur à 6 milliards d’euros, selon la Cour des comptes. La précédente demande de l’exécutif consistait...
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27/02 - Droits de douane : Donald Trump monte encore d’un cran la taxe sur les produits chinois
Des droits de douane supplémentaires de 10 % à compter du 4 mars prochain : par cette annonce faite ce jeudi 27 février, Donald Trump monte encore d’un cran la taxe sur les produits chinois. Le président américain a également affirmé que les surtaxes visant le Canada et le Mexique entreraient également en vigueur à cette date.
Donald Trump accuse ces trois pays de favoriser l’entrée de la drogue fentanyl aux Etats-Unis : ses voisins canadiens et mexicains en ne sécurisant pas assez à son goût la frontière, et la Chine en hébergeant la production de précurseurs chimiques de cet opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.
"Tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés (à l’égard du Canada et du Mexique) entreront en vigueur le 4 mars, selon le calendrier prévu" et "la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10 % à cette date", a assuré Donald Trump sur son réseau Truth Social.Un "prétexte" selon la Chine
Pour le Canada et le Mexique, cela implique des droits de douane de 25 % sur leurs exportations vers les Etats-Unis. Washington prévoit de moins taxer le secteur énergétique canadien, à hauteur de 10 %. Le Canada représente à lui seul 60 % des importations de pétrole brut des Etats-Unis.
Quant aux produits chinois, tous sont déjà visés depuis début février par 10 % de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines. L’annonce de ce jeudi implique donc...
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27/02 - SNCF : les très bons chiffres de l’entreprise ferroviaire en 2024
La SNCF a assuré, ce jeudi 27 février, être désormais dans un "cercle vertueux", annonçant avoir dégagé en 2024 un bénéfice net pour la quatrième année consécutive, en hausse de 19 % à 1,6 milliard d’euros, et un chiffre d’affaires en croissance de 3,8 %.
"Le groupe SNCF a enclenché le cercle vertueux de la croissance rentable", a estimé lors de la présentation des résultats de l’entreprise publique son PDG Jean-Pierre Farandou, qui passera la main en mai après cinq années de mandat. Le dirigeant a insisté sur la bonne santé de la SNCF, avec un chiffre d’affaires de 43,4 milliards d’euros l’an dernier (+3,8 % sur un an, et +4,8 % hors variations de périmètre et de taux de change), un niveau d’investissement record (10,8 milliards d’euros) et 18 500 embauches en CDI, faisant de l’entreprise le premier recruteur de France.
La croissance a été tirée par les résultats de la compagnie SNCF Voyageurs (+5,8 % à périmètre et changes constants) et de l’opérateur de transport public Keolis (+ 9,6 %), "des hausses très conséquentes quand on les compare au niveau de l’inflation (2,4 %)", a souligné le directeur financier de la SNCF, Laurent Trevisani. A l’inverse, le logisticien Geodis, qui avait permis à la SNCF de limiter les dégâts pendant la crise du Covid, a vu son chiffre d’affaires stagner en 2024 en raison de la détérioration de l’environnement économique en France et dans le monde.Engagement tenu
SNCF Voyageurs a vu sa rentabilité légèrement baisser en 2024, "essentiellement à cause de l’activité TGV", selon Laurent...
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27/02 - Tim Marshall : "Le scénario d’une attaque contre un pays de l’Otan devient plus probable"
Le besoin d’accéder aux mers chaudes ou l’absence de barrières naturelles expliquent-ils, au moins en partie, l’invasion de l’Ukraine ? La géographie de l’Europe de l’Est peut-elle nous éclairer sur les potentielles cibles de Vladimir Poutine à l’avenir ? C’est en tout cas le point de vue de Tim Marshall, journaliste britannique et auteur du best-seller Prisoners of Geography. "La Russie est un exemple clair de nation prisonnière de sa géographie", juge-t-il. Loin de se montrer déterministe, le Britannique assure toutefois que l’histoire, l’actualité et la géographie peuvent, ensemble, éclairer les racines de la guerre en Ukraine et le fait que, selon lui, "n’importe quel dirigeant russe aurait fait les mêmes choix que Poutine".
A l’heure où certains s’inquiètent que le maître du Kremlin ne frappe ailleurs en Europe, Tim Marshall juge que "les Européens se sont montrés pathétiquement naïfs et faibles au cours des trente dernières années". Dans ces conditions, estime-t-il, "le scénario d’une attaque contre un pays de l’Otan devient plus probable". Pour L’Express, l’auteur à succès dévoile également les zones géographiques qui pourraient bien se transformer en points brûlants à l’avenir. A commencer par la mer de Chine méridionale, l’Iran et même… l’espace. Entretien.
Dans votre livre Prisoners of Geography, vous écriviez que la géographie "emprisonne" les dirigeants, "leur donnant moins de choix et moins de marge de manœuvre" que nous ne le pensions. La géographie a-t-elle joué un rôle dans le déclenchement de la...
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27/02 - France - Algérie : ce que contient l’accord de 1968 que François Bayrou menace de réexaminer
La crise entre Paris et Alger atteint un nouveau seuil de tension. Au sortir d’un comité interministériel de contrôle de l’immigration mercredi 26 février, François Bayrou a annoncé que la France allait demander à Alger de "réexaminer" l’accord de 1968 entre les deux pays, dans un délai de quatre à six semaines.
Dans ce bras de fer, la France a déjà pris des mesures concrètes. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a révélé mardi sur BFMTV que des "restrictions de circulation et d’accès au territoire national" ont été prises "pour certains dignitaires algériens". Paris a également annoncé fournir au gouvernement algérien une "liste d’urgence" de personnes considérées comme "sensibles" que le gouvernement français veut voir reprises par l’Algérie. Faute de quoi, l’accord de 1968, qui encadre la circulation et le séjour des Algériens dans l’Hexagone pourrait être "dénoncé".Un accord aux nombreux avantages… et désavantages
Mais en quoi consiste réellement ce traité ? Signé le 27 décembre 1968, l’accord franco-algérien accorde aux ressortissants algériens un statut migratoire à part entière en Hexagone, et régit les conditions de circulation, de séjour et d’emploi en France. Contrairement aux autres étrangers, ils n’ont pas besoin de visa de long séjour et peuvent obtenir plus rapidement un titre de séjour de dix ans, après seulement trois ans de résidence (au lieu de cinq habituellement).
L’accord facilite également le regroupement familial : un an de présence en France suffit pour faire venir ses proches, qui...
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27/02 - François Bayrou ne répond pas à Edouard Philippe, Cyril Hanouna bientôt reçu par France Inter ?
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Jordan Bardella, tout sauf le Front
La montée en cour de Jordan Bardella auprès de l’écosystème droitier n’a échappé à personne au Rassemblement national. Celui qui plaît aux patrons, de Vincent Bolloré aux dirigeants de PME, ne cherche d’ailleurs pas son inspiration parmi les anciennes figures frontistes. Quand il s’agit de stratégie, c’est Nicolas Sarkozy qu’il invoque. Et pour ce qui est du physique et des déambulations, Jordan Bardella cherche à singer Jacques Chirac, vous n’aviez pas remarqué ? A tel point qu’en interne, certains le décrivent désormais comme "le parfait mix entre Chirac et Sarko". Voilà qui devrait plaire à Marine Le Pen.Liberté chez les Insoumis
Puisqu’on vous dit qu’on peut penser librement chez les Insoumis. En charge de la "mission d’information visant à évaluer l’efficacité de la politique de lutte contre les trafics de stupéfiants", le député LFI Antoine Léaument, en binôme avec le macroniste Ludovic Mendes, a approfondi le sujet jusqu’à se "convaincre" de la pertinence de l’exemple portugais. Depuis près de vingt ans, le Portugal a dépénalisé la détention et la consommation de drogues en petites quantités. Une politique à...
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27/02 - Turquie : le chef kurde Abdullah Öcalan appelle le PKK à se dissoudre et à déposer les armes
Le message était attendu depuis des semaines. Il a été lu en kurde puis en turc par des députés kurdes. Le fondateur et chef historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, détenu à l’isolement depuis 26 ans, a demandé ce jeudi 27 février au mouvement armé de se dissoudre et de déposer les armes après quatre décennies de guérilla. "Tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre", a ordonné Abdullah Öcalan dans une déclaration lue par les députés du parti prokurde DEM, qui lui ont rendu visite ce jeudi matin pendant trois heures dans sa prison. Le leader kurde Abdullah Öcalan a dit "assumer la responsabilité historique de cet appel".
Des centaines de personnes se sont rassemblées en dansant et en chantant dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, dont Diyarbakir, pour la lecture de son message. Des écrans géants ont aussi été dressés dans le nord de la Syrie et de l’Irak où vit également une forte minorité kurde.
Abdullah Öcalan, 75 ans, avait exprimé lors de précédentes rencontres avec des députés prokurdes sa "détermination" à tourner la page de la lutte armée. "Si les conditions se présentent, j’ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique", avait-il assuré fin octobre 2024 à l’un de ses interlocuteurs. Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013, avaient fait long feu, cédant la place à des flambées de violence. "Des millions de personnes prient pour...
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27/02 - France - Algérie : "Dévoiler les comptes bancaires de la nomenklatura ? Ce serait déclarer la guerre"
S’approche-t-on de la fin d’un tabou ? Dans une déclaration à la suite d’un comité interministériel sur l’immigration, François Bayrou a menacé, ce mercredi 26 février, de remettre en cause les accords de 1968 avec l’Algérie. Si le Premier ministre a insisté sur l’absence de volonté "d’escalade" avec le pays, il a annoncé que Paris allait demander à Alger "que soient réexaminées la totalité des accords et la manière dont ils sont exécutés", dans un délai d’un "mois, six semaines". Un ultimatum "rejeté" par Alger ce jeudi. Lahouari Addi, chercheur (Triangle, CNRS, ENS Lyon) et professeur associé à l’université du Maryland, comté de Baltimore (UMBC), imagine pourtant un terrain d’entente possible entre les deux pays, qui auraient trop à perdre d’une rupture définitive. Entretien.
L’Express : Dans une intervention ayant eu lieu après un comité interministériel sur l’immigration ce 26 février, François Bayrou a menacé de remettre en cause les accords de 1968. Quels seront, selon vous, les effets de cette déclaration ?
Le gouvernement français est mis sous pression par l’opinion publique à la suite de l’attentat de Mulhouse perpétré par un Algérien ayant fait l’objet d’une OQTF et que l’Algérie a refusé de reprendre. Le gouvernement algérien peut difficilement se soustraire à la demande d’accepter ses ressortissants expulsés puisque lui-même combat l’immigration clandestine. Des patrouilles de la marine arraisonnent souvent en mer les embarcations de fortune de candidats à l’immigration clandestine. Il est vrai que parfois les...
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27/02 - Aux Etats-Unis, la fronde s’organise contre la méthode choc d’Elon Musk
C’est un mouvement de grogne qui vient de la base et qui s’intensifie notamment à travers les réseaux sociaux. Dans les couloirs du Sénat américain, à Washington, quelques dizaines de manifestants ont fait du porte-à-porte mercredi pour protester contre les coupes massives dans le gouvernement fédéral menées sous l’impulsion d’Elon Musk. Des manifestations similaires se déroulent un peu partout dans la capitale américaine et ses environs, où travaillent des centaines de milliers d’agents fédéraux. Elles s’inscrivent dans le cadre d’un mouvement de protestation croissant contre les réductions de personnel et de dépenses décidées par le principal lieutenant du président Donald Trump.
La Maison-Blanche a demandé mercredi à l’ensemble des agences fédérales de se préparer à des licenciements massifs de fonctionnaires en "éliminant les postes qui ne sont pas nécessaires". Le directeur du Bureau de direction et du budget (OMB) Russell Vought a demandé aux agences fédérales de mettre en place un guichet de départ, de ne pas remplacer les départs programmés et de se séparer des employés considérés comme "insuffisamment performants". Le gouvernement américain a lancé un premier plan de départ, impulsé par le multimilliardaire Elon Musk, proposant à des employés fédéraux de quitter leur emploi en échange du maintien de leur salaire sur plus de six mois. Plus de 75 000 employés l’ont accepté, selon la Maison-Blanche, sur un total d’environ deux millions.Démissions et plaintes en justice
Certains manifestent leur colère en...
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27/02 - Eric Piolle, maire de Grenoble : "Je pense que Bruno Retailleau est laxiste"
Eric Piolle reste droit dans ses bottes. Le précurseur de l’écologie municipale à Grenoble, ville en proie au narcotrafic et aux violences, ne compte pas opérer de "virage sécuritaire" contrairement à ses homologues écolos. De quoi inciter Marine Tondelier, son ancienne directrice de campagne à la dernière primaire présidentielle des Verts, à rompre avec l’intéressé ? "Je pense qu’il faut capitaliser sur l’expérience, ce que les Verts ne savent pas faire, dit-il à L’Express. Je serai bientôt un ancien grand élu [NDLR : il ne se représentera pas en 2026], une espèce rare chez les écolos puisque ces profils ont quasiment tous quitté le parti…"
L’EXPRESS : Grenoble est au cœur de l’actualité avec des affaires et des actes de violence à répétition. Un maire peut-il lutter contre ce fléau ? En renvoyant la balle à Bruno Retailleau, vous semblez répondre par la négative.
Eric Piolle : La loi confère ces missions régaliennes à l’Etat. Les municipalités, elles, font partie du continuum de sécurité, des deux côtés de la chaîne pénale. Les mairies, comme Grenoble, sont donc actrices de ce continuum, dont les édiles expérimentent souvent les limites. En réalité, l’Etat cache les moyens qu’il met en œuvre, le nombre de policiers nationaux qu’il déploie dans chaque zone, par exemple, donnant le désagréable sentiment de mettre les villes qui réclament davantage d’effectifs en concurrence.
Beauvau pense que je suis laxiste parce que je n’installe pas de nouvelles caméras de surveillance, alors qu’il y en a déjà six par kilomètre-carré… Eh...
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27/02 - La République démocratique du Congo frappée par une maladie mortelle inconnue : ce que l’on sait
Beaucoup d’interrogations et encore peu de réponses. Une maladie non identifiée a tué des dizaines de personnes et en a infecté des centaines en République démocratique du Congo, a rapporté l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour l’instant, des enquêtes préliminaires font remonter l’épidémie à trois enfants qui, en janvier, ont mangé une chauve-souris et sont morts. "Le lien avec une chauve-souris peut être significatif, car on sait que les virus présents chez ces animaux provoquent un certain nombre d’autres maladies chez les humains", soulignent nos confrères du New York Times.
Cinquante-trois personnes sont mortes de la maladie qui aurait éclaté dans deux villages distincts de la province de l’Équateur, sur 431 cas signalés au 15 février. "Près de la moitié des décès sont survenus dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes", détaille un bulletin hebdomadaire publié par le bureau Afrique de l’OMS et datant du 16 février. "L’épidémie, qui a vu les cas augmenter rapidement en quelques jours, constitue une menace importante pour la santé publique", indique le rapport, qui précise que "la cause exacte reste inconnue", tout en excluant le virus Ebola ou celui de Marburg.
Le ministère congolais de la Santé a déclaré qu’environ 80 % des patients partageaient des symptômes similaires, notamment de la fièvre, des frissons, des courbatures et de la diarrhée. Les enfants qui ont péri à cause de la maladie avaient également saigné du nez et vomi du sang. Le taux de mortalité de cette maladie serait de 12,3...
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27/02 - Négociations sur les retraites : Force ouvrière claque déjà la porte
Le syndicat Force ouvrière a décidé, ce jeudi 27 février, de quitter la table des concertations sur les retraites, quelques minutes après le début de la réunion entre partenaires sociaux, refusant de participer à une "mascarade" selon son négociateur, Michel Beaugas.
"Pour nous c’est terminé. Nous ne participerons pas à cette mascarade où on veut nous faire dire qu’effectivement la seule solution, c’est d’allonger la durée de travail pour les salariés dans ce pays", a lancé le négociateur de FO Michel Beaugas, en sortant des locaux des services du Premier ministre où se tenait ce rendez-vous.
Au début de la réunion, une fois tous les participants assis, Michel Beaugas a demandé à faire une déclaration liminaire pour annoncer directement son départ, a-t-il dit à la presse. Les autres participants ont poursuivi les discussions. "Ni le format, ni le périmètre, ni la méthode (de ces concertations) ne nous conviennent" et la lettre envoyée mercredi soir aux partenaires sociaux par le Premier ministre François Bayrou pour cadrer les débats "a fini par nous convaincre de ne pas venir", a poursuivi le syndicaliste.Trois mois de négociations
Les partenaires sociaux ont entamé ce jeudi trois mois de négociations sur la réforme des retraites de 2023, rendues encore plus difficiles par l’exigence du gouvernement d’un retour à l’équilibre financier du système pour 2030, alors que les syndicats demandent l’abrogation du relèvement à 64 ans de l’âge de départ.
Après avoir initialement demandé aux négociateurs de ne pas...
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27/02 - Quand Gene Hackman se confiait en exclusivité à L’Express : "J’ai décidé de n’être qu’un working actor"
En mai 2000, Gene Hackman, alors âgé de 69 ans est à l'affiche du film Under Suscpicion, remake de Garde à vue, de Claude Miller, Denis Rossano reçoit ses confidences exclusives sur son métier, sa carrière et le monde narcissique d'Hollywood.Gene Hackman dans L'Express du 11 mai 2000.Dans L'Express du 11 mai 2000 : Gene Hackman en garde à vue
Le flic de French Connection, le producteur de Get Shorty, le Lex Luthor de Superman n'accorde jamais d'interview. Il fait une exception pour L'Express et présente son prochain film, Under Suspicion.
Gene Hackman est un vin qui se bonifie avec le temps. 69 ans depuis janvier, près de 80 films, deux Oscars (meilleur acteur dans French Connection en 1971, meilleur second rôle dans Impitoyable en 1992) et une poignée de classiques (Bonnie and Clyde, Conversation secrète, Reds...). Un beau palmarès pour un comédien qui parle peu, vit discrètement à des années-lumière de Hollywood, joue le sans-faute à chacune de ses apparitions et aime se glisser dans les rôles troubles. Témoin son personnage d'Under Suspicion, remake de Garde à vue, de Claude Miller, où il interprète un avocat accusé du meurtre de jeunes filles. Le film est présenté hors compétition au Festival de Cannes et Gene Hackman, avant sa venue sur la Croisette, nous a accordé une interview. Surprise : lui que l'on disait bourru et méfiant se révèle enjoué et loquace. Et ce n'est pas du cinéma.
L'Express : Vous êtes à l'origine d'Under Suspicion. Comment cela s'est-il passé ?
Gene Hackman : J'ai vu Garde à...
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27/02 - A69 : la justice annule l’arrêté préfectoral autorisant le chantier controversé
C’est la première fois qu’une infrastructure routière de cette envergure est retoquée en France par la justice. Le tribunal administratif de Toulouse a annulé, ce jeudi 27 février, l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres, a-t-on appris auprès des avocates des opposants et du concessionnaire, qui se sont vu notifier la décision.
"L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré à la société Atosca une autorisation en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroute entre Verfeil et Castres, dite A69" est "annulé", selon la notification du tribunal aux parties consultée par l’AFP.L’Etat va faire appel de la suspension
L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, a annoncé dans la foulée le ministère des Transports. La situation résultant de cette décision est "ubuesque : un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain", a commenté le ministre Philippe Tabarot dans un communiqué.
Pour sa part, le collectif d'opposants à l'A69 La Voie est libre (LVEL) a immédiatement salué "une décision historique qui porte un coup d'arrêt définitif à un projet inutile, destructeur et irresponsable, que nous dénonçons avec force depuis plusieurs années. C'est un grand jour pour le droit environnemental." L'arrêt du tribunal "dénonce l'irresponsabilité de l'Etat et du concessionnaire pour avoir engagé les travaux sans attendre. Ce passage en force, dopé au déni institutionnel, vient d'être stoppé net", s'est encore réjoui...
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27/02 - Accord minier entre l’Ukraine et les Etats-Unis : "L’ombre de la Chine plane sur ce deal"
Deal ? Volodymyr Zelensky et Donald Trump ont passé un accord d’exploitation des ressources minières ukrainiennes par les Etats-Unis. Kiev espère une signature dès vendredi 28 février, à Washington. Ce compromis pourrait être un signe d’apaisement dans le processus de paix avec la Russie récemment engagé de manière brutale par Donald Trump. Adoptant une approche diamétralement opposée à celle de Joe Biden - qui avait fait des Etats-Unis le principal soutien militaire de l’Ukraine - le nouveau président américain a récemment accusé son homologue d’être un "dictateur". Il a également sous-entendu que le pays envahi par la Russie il y a trois ans avait commencé la guerre.
Quels sont exactement les intérêts des Etats-Unis et de l’Ukraine dans ce contrat ? Pourquoi ces ressources de métaux sont-elles devenues si précieuses, si stratégiques ? L’analyse de Guillaume Pitron, chercheur associé à l’Iris, auteur de l’ouvrage "La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique" (LLL, 2018, actualisé en 2023).
L’Express. L’accord porte sur une exploitation de ressources minières ukrainiennes par les Etats-Unis. Est-ce que ce pays a des réserves importantes en la matière ?
Guillaume Pitron. Oui, l'Ukraine représente 0,4 % des territoires émergés de la planète, mais disposerait de 5 % des métaux dits critiques. Ces ressources sont considérées comme telles car la production se restreint à quelques pays. Il existe donc un risque de pénurie d’approvisionnement. Or, ce sont des matières premières...
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27/02 - Un premier mort en dix ans : pourquoi la rougeole fait-elle son retour aux Etats-Unis ?
C’est un retour en arrière sur le volet sanitaire. Pour la première fois en près de dix ans, les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 26 février, un mort lié à la rougeole au Texas, en proie à une épidémie de cette maladie très contagieuse dont l’importance a été minimisée par le nouveau ministre de la Santé Robert Kennedy Jr. Ce premier décès est survenu chez un enfant, selon les autorités sanitaires du Texas, précisant seulement qu’il était "en âge d’être scolarisé" et n’était "pas vacciné". Il est mort "dans les dernières 24 heures", a fait savoir la municipalité de Lubbock, dans le nord-ouest de l’Etat, où il était hospitalisé.
Ce décès survient alors que plus de 130 cas ont été recensés depuis le début de l’année au Texas et dans l’Etat voisin du Nouveau-Mexique, et une poignée d’autres ailleurs dans le pays. Alors que dix-huit personnes ont été hospitalisées au Texas, "cette épidémie de rougeole est la plus importante que l’État ait connue depuis plus de 30 ans", a affirmé Katherine Wells, directrice de la santé publique à Lubbock, dans le New York Times. La rougeole avait été déclarée éradiquée aux Etats-Unis en 2000 grâce à la vaccination, mais les contaminations sont reparties à la hausse ces dernières années, à la faveur de la baisse des taux de vaccination enregistrée depuis la pandémie de Covid-19.
Interrogé sur la mort de l’enfant, Robert Kennedy Jr, décrié pour ses positions antivaccins, avait indiqué que "deux personnes" étaient mortes. Contactés par l’AFP, les ministères de la Santé du Texas et du Nouveau-Mexique ont...
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27/02 - Ukraine : Donald Trump veut un accord de cessez-le-feu avant de parler de "forces de maintien de la paix"
La Russie a martelé, ce jeudi 27 février, que son annexion des territoires ukrainiens qu’elle occupe était "non négociable", une posture jugée "risible" par Kiev, au moment où le Premier ministre britannique Keir Starmer rencontre Donald Trump pour défendre la position européenne sur l’Ukraine.
En parallèle, Russes et Américains se sont entretenus pendant six heures et demie à Istanbul pour poursuivre la relance de leurs relations bilatérales, faisant craindre à Kiev et aux Européens d’être mis sur la touche dans de futurs pourparlers de paix.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump veut un accord de cessez-le-feu en Ukraine avant de parler de "forces de maintien de la paix"
⇒ Les contacts russo-américains donnent de l'"espoir", assure Vladimir Poutine
⇒ Kiev juge "risibles" les revendications russes sur les territoires ukrainiens occupés
19h30Donald Trump confirme qu’il signera vendredi un accord sur les minerais avec Volodymyr Zelensky
Le président américain Donald Trump a assuré ce jeudi qu’il signera vendredi un accord sur l’exploitation des ressources minières de l’Ukraine avec son homologue Volodymyr Zelensky. "Il est déjà en route, et nous allons signer l’accord ensemble, probablement devant les médias, et nous allons avoir une bonne conversation", a-t-il affirmé dans le Bureau ovale aux côtés du Premier ministre britannique Keir Starmer.
19h20Donald Trump veut un accord de cessez-le-feu en Ukraine avant de parler de "forces de maintien de la paix"
Donald Trump a déclaré ce jeudi qu’il souhaitait un...
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27/02 - Négociations sur les retraites : ce que veulent les différents participants
Coup d’envoi du "conclave". Les partenaires sociaux entament, ce jeudi 27 février, trois mois de difficiles négociations sur la réforme des retraites de 2023. D’un côté, les syndicats demandent l’abrogation du relèvement à 64 ans de l’âge de départ, pour un coût estimé à 10 milliards d’euros à l’horizon 2030, tandis que le patronat maintient que le report de l’âge de départ est une condition sine qua non de la viabilité du système.
Le gouvernement, lui, exige un retour à l’équilibre financier du système dès 2030. Après avoir initialement demandé aux négociateurs de ne pas "dégrader" cet équilibre, François Bayrou a envoyé mercredi soir aux dirigeants des organisations patronales et syndicales une lettre leur demandant de "rétablir l’équilibre financier de notre système de retraites à un horizon proche" avec un "objectif à l’année 2030". Une façon pour l’exécutif de resserrer la vis.
La Cour des comptes a évalué la semaine dernière, dans un rapport qui doit servir de base aux discussions, que le déficit du système de retraites devrait atteindre 6,6 milliards d’euros en 2025, et se "stabiliser" jusqu’en 2030 avant de se creuser davantage. Cette première séance - à laquelle les numéro un des syndicats ne devraient pas participer - démarrera donc par un "retour" sur ce rapport de la Cour des comptes, à laquelle la CGT a notamment demandé de chiffrer le coût d’un retour de l’âge de départ à 62 ans.Objectif abrogation
Selon un courrier adressé aux participants par l’animateur des débats Jean-Jacques Marette, les négociateurs devront...
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27/02 - Etats-Unis : l’administration Trump supprime la quasi-totalité des aides à l’étranger de l’USAID
L’administration Trump a annoncé mercredi 26 février tailler massivement dans l’aide internationale américaine, notamment par la suppression de 92 % des financements de programmes à l’étranger par l’agence américaine de développement, l’USAID, se targuant de "faire économiser près de 60 milliards de dollars aux contribuables".
Le président Donald Trump a signé un décret le 20 janvier, dès son retour à la Maison-Blanche, ordonnant un gel de l’aide étrangère américaine pour 90 jours, le temps d’un réexamen complet afin d’évaluer sa conformité avec la politique qu’il entend mener, notamment contre les programmes favorisant l’avortement, le planning familial ou encore prônant la diversité et l’inclusion. Mais un juge fédéral, saisi par deux organisations regroupant des entreprises, ONG, et autres bénéficiaires des fonds d’aides américains, a suspendu cette décision de geler des dépenses approuvées par le Congrès.
Dans le cadre de cette procédure, à la suite d’un examen de ces programmes réalisé par ses services, le secrétaire d’Etat Marco Rubio, dont dépend l’USAID, promise au démantèlement, a décidé de supprimer définitivement près de 5 800 des financements accordés dans le monde par l’agence, d’un coût restant de 54 milliards de dollars, n’en conservant qu’un peu plus de 500, selon le département d’Etat.
De plus, sur plus de 9 100 subventions accordées par le département d’Etat, d’un montant total de 15,9 milliards de dollars, 4 100 - d’un coût estimé de 4,4 milliards - ont été annulées, a précisé un porte-parole de la diplomatie...
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27/02 - L’Union européenne née pour "entuber" les Etats-Unis ? Sa réponse à Donald Trump
L’Union européenne a été une "aubaine" pour l’Amérique, a répondu mercredi 26 février la Commission à Donald Trump, après que le président américain a assuré qu’elle avait été créée pour "entuber" les Etats-Unis. "L’Union européenne est le plus grand marché de libre-échange au monde", a affirmé un porte-parole de l’exécutif européen dans un long communiqué réagissant aux propos du milliardaire républicain. "Et elle a été une aubaine pour les Etats-Unis".
La Commission a appelé à "travailler ensemble pour préserver ces opportunités pour nos citoyens et nos entreprises. Pas l’un contre l’autre", ajoute le texte. "En créant un marché unique vaste et intégré, l’UE a facilité les échanges, réduit les coûts pour les exportateurs américains et harmonisé les normes et les réglementations dans 27 pays", a-t-il insisté.
La Commission a toutefois averti qu’elle réagirait "fermement et immédiatement" à de nouvelles taxes douanières du président américain. "L’UE protégera toujours les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés", a-t-elle affirmé.
"L'UE n'a pas été créée pour entuber qui que ce soit. Bien au contraire", a aussi déclaré jeudi le Premier ministre polonais Donald Tusk, qui assure jusqu'en juin la présidence tournante de l'Union européenne, soulignant que celle-ci avait été créée "pour maintenir la paix, pour instaurer le respect entre nos nations, pour créer un commerce libre et équitable et pour renforcer notre amitié transatlantique". "C'est aussi simple que cela", a-t-il...
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27/02 - Divorce avec les Etats-Unis, dissuasion nucléaire française… En Allemagne, la défense à la sauce Friedrich Merz
Focalisés sur la seconde investiture de Donald Trump, les Européens ont à peine prêté attention à une sortie inédite, le 23 janvier, du leader conservateur allemand alors en campagne, Friedrich Merz. Avec gravité, lors d’un discours de politique internationale, à Berlin, il a déclaré que "l’architecture de la sécurité européenne n’existe plus". Le lendemain des élections, il précisait sa pensée : "Donald Trump ne respectera pas l’article 5 de l’Otan" – celui qui stipule qu’une attaque contre l’un des membres de l’Alliance atlantique est une attaque contre tous. Autrement dit : le républicain pourrait ne pas bouger le petit doigt si la Russie s’en prend à un pays européen plus à l’ouest que l’Ukraine.
Après une victoire loin du succès espéré (28,5 % des voix), Merz est allé plus loin encore. Le futur chancelier a affirmé qu’il fallait même impérativement émanciper l’Europe de Washington, partenaire considéré comme infaillible en Allemagne avant le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Cette révolution copernicienne concerne autant son pays que lui-même car, durant toute sa carrière politique et jusqu’à récemment, il a été un atlantiste convaincu.35 000 soldats américains en Allemagne
Friedrich Merz a été élevé dans la passion des Etats-Unis, à l’origine de la prospérité de l’Allemagne pendant quatre-vingts ans, du moins dans la partie ouest, et qui a assuré dans le même temps sa protection – 35 000 soldats américains stationnent toujours sur le territoire allemand. Il a ainsi été pendant dix ans le président de la...
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27/02 - Nucléaire : et si on copiait les Chinois ? Par Eric Chol
La contrefaçon est un vilain défaut. Mais peut-être serait-il temps que nous autres, Français, apprenions à notre tour à nous inspirer des produits chinois, à commencer par leurs centrales nucléaires ? Certes, l’histoire plaide en faveur de la France, qui a su, dans les années 1970, prendre le tournant du nucléaire civil et bâtir en deux décennies 56 réacteurs. La meilleure réponse au choc pétrolier de 1973, assurant l’indépendance énergétique du pays. A l’époque, la Chine, elle, se réveillait à peine, mais déjà, ses dirigeants lorgnaient nos nouvelles centrales : en 1983, les deux pays signent un accord de coopération pour construire une première tranche dans le sud de la Chine, le fameux contrat de Daya Bay. Li Peng, à l’époque ministre de l’Energie électrique, ne s’y trompe pas : "La France a été le premier pays à entreprendre des négociations avec la Chine sur un projet de centrale nucléaire, le premier à vouloir nous vendre des réacteurs et le premier à se déclarer prêt à nous transférer sa technologie sans contrôle ultérieur de son utilisation." (1)
Cinq décennies plus tard, la Chine a plus que rattrapé son retard. A la tête d’un parc nucléaire équivalent à celui de la France, elle a dans ses cartons 36 futurs réacteurs, dont 11 annoncés par Pékin l’été dernier. Côté prix, le nucléaire rouge est imbattable : un tiers du coût tricolore. Quant aux délais de construction, ils sont divisés par deux voire trois, la Chine se vantant de construire un réacteur en cinquante-six mois."Pas d'alternative"
Mais comment font-ils ?...
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27/02 - Gaza : les corps de quatre otages remis à Israël, dont celui du Franco-Israélien Ohad Yahalomi
Le Hamas a restitué, dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 février, quatre corps d’otages israéliens morts à Gaza, une opération accompagnée par la libération de quelque 600 prisonniers palestiniens, dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza qui expire ce samedi.
Parmi les corps des quatre otages, celui d’Ohad Yahalomi, 49 ans, dernier otage franco-israélien aux mains du Hamas, enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été kidnappé séparément. Ohad Yahalomi avait été annoncé mort en janvier 2024 dans une vidéo diffusée par un groupe allié du Hamas, une information qui n’avait jamais été confirmée par l’armée israélienne. Il était présumé vivant jusqu’à mercredi. Amoureux de la nature et des grands espaces, Ohad Yahalomi était employé de l’Autorité des parcs et de la nature.
"Le décès de notre compatriote Ohad Yahalomi vient d’être confirmé. Je partage la douleur immense de sa famille et de ses proches", a réagi sur X ce jeudi Emmanuel Macron, rappelant que la France avait perdu "cinquante de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre".
Le décès de notre compatriote Ohad Yahalomi vient d’être confirmé. Je partage la douleur immense de sa famille et de ses proches.
La France a perdu cinquante de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre. La barbarie du Hamas doit prendre fin. pic.twitter.com/shMmwNh0Zh— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 27, 2025
Les autres corps restitués sont ceux de Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien...
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27/02 - "C’est dur, mais je n’avais pas le choix" : chez les agriculteurs, l’essor des cagnottes solidaires
7 400. C’est le nombre de cagnottes en ligne Leetchi, une entreprise spécialisée dans le domaine, qui ont été créées en 2024 en soutien aux agriculteurs. Un chiffre qui fait de cette profession la plus soutenue de France. Cet élan peut s’expliquer par le coup de projecteur dont la profession a bénéficié l’année dernière, au moment de la contestation agricole. Si cette année, le Salon de l’agriculture - qui se tient à Paris jusqu'au 2 mars - s’est ouvert de manière apaisée, c'était loin d'être le cas l'an dernier.
L’édition 2024, qui avait accueilli plus de 600 000 visiteurs, avait été marquée par un contexte politique mouvementé. Les agriculteurs en colère face à l’accumulation des normes administratives, à la hausse des charges, et au projet d'accord de libre-échange avec le Mercosur, avaient lancé le mouvement "On marche sur la tête". Ces manifestations avaient permis à la société de prendre conscience des difficultés quotidiennes des agriculteurs, se traduisant par une hausse des dons sur les cagnottes en ligne dédiées à la profession.
"Les moteurs du don, ce sont l’émotion suscitée par une cause et la notion de proximité, explique Amandine Plas, directrice marketing chez Leetchi. Contrairement aux donations effectuées pour une grande structure, lorsque quelqu’un fait un don sur Leetchi, il sait à quoi sert son argent." Chaque cagnotte solidaire, toujours vérifiée par l’entreprise, défend une cause...
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27/02 - Des élections en Ukraine ? Comment Volodymyr Zelensky est tombé dans le piège Trump
Un mème se propage depuis quelques jours sur les réseaux sociaux ukrainiens. D’un côté, une scène montrant des individus s’affrontant dans une bousculade générale et sous-titrée "Les Ukrainiens quand ils débattent de politique interne"; de l’autre, une image de participants disciplinés siégeant autour d’une table de réunion, intitulée "Les Ukrainiens quand Trump insulte Zelensky". Unis contre l’adversité, ces derniers n’ont pas du tout apprécié les déclarations agressives de Donald Trump, qui a qualifié leur chef de guerre de "dictateur sans élections", l’exhortant à "agir rapidement s’il ne souhaite pas perdre son pays". Cette menace s’accompagne d’une affirmation surprenante : selon le président américain, l’Ukraine "devrait 500 milliards de dollars" à Washington comme retour sur investissement, même si, en réalité, les Etats-Unis ont débloqué 67 milliards de dollars d’aide financière et 31 milliards d’assistance financière, selon le Kiel Institute.
Les Ukrainiens, Volodymyr Zelensky en tête, perçoivent dans ces propos l’influence du Kremlin et de sa machine de désinformation. La veille, Donald Trump reprenait mot pour mot la rhétorique de Moscou en réclamant des élections en Ukraine, faisant écho à l’argument russe selon lequel aucun accord de paix n’est envisageable avec Zelensky, jugé "illégitime" depuis l’expiration de son mandat en mai 2024. Trump a même affirmé que Zelensky ne bénéficiait que de 4 % de taux de confiance, alors que les derniers sondages lui accordent 63 %. Le président ukrainien a renvoyé la balle...
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26/02 - Donald Trump charge à nouveau l’UE et évoque une taxation des produits européens à hauteur de 25 %
Donald Trump fait du Donald Trump. Le président américain a décrit ce mercredi 26 février l’intégration européenne, un projet encouragé depuis des décennies par Washington, comme étant enraciné dans une tentative de contrer les Etats-Unis. "Écoutez, soyons honnêtes, l’Union européenne (UE) a été conçue pour emmerder les Etats-Unis", a déclaré Donald Trump lors de la première réunion de son cabinet à la Maison-Blanche depuis son retour au pouvoir. "C’était l’objectif et ils y sont parvenus. Mais désormais je suis le président", a-t-il ajouté.
Le président américain a annoncé à cette occasion que les produits européens feront l’objet "prochainement" de 25 % de droits de douane. "Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25 %", a assuré Donald Trump. Il s’agit donc du niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir du 2 avril prochain, sauf changement d’ici là."Nous sommes la corne d’abondance"
Donald Trump a répété ses griefs à l’encontre de l’UE, estimant qu'"ils n’acceptaient pas [leurs] voitures ou [leurs] produits agricoles". "Ils profitent de nous d’une manière différente" du Canada ou du Mexique, a-t-il ajouté. Le président américain a répété que le déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe était de "300 milliards de dollars". Ces données sont contestées par la Commission européenne : elle l’estime au contraire à 150 milliards d’euros (157 milliards de dollars) sur les biens uniquement, mais seulement 50 milliards une fois pris en compte...
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26/02 - Amy Gleason, la discrète administratrice du Doge qui se cache derrière Elon Musk
C'est la fin d'un mystère. L’identité de la personne qui dirige le Doge, cette fameuse commission pour l’efficacité gouvernementale supervisée par Elon Musk, a été dévoilée ce mardi. Si la Maison-Blanche a insisté sur le fait que le directeur de SpaceX n’était pas l’administrateur de cette équipe chargée de sabrer les dépenses fédérales, elle est longtemps restée évasive. Le nom de cette mystérieuse personne est désormais connu : Amy Gleason. Une discrète fonctionnaire de 53 ans.Une ancienne cadre de santé
Depuis deux semaines, les interrogations fusaient. Si Elon Musk n’est pas l’administrateur du Doge comme l’affirme la Maison-Blanche, qui occupe donc ce poste ? Lors d’une conférence de presse, Karoline Leavitt, porte-parole de Donald Trump avait refusé de révéler le nom de cette personne, laissant sous-entendre qu’Elon Musk n’était effectivement pas administrateur de la commission. La nouvelle est finalement tombée après qu’un juge fédéral a fait pression sur le gouvernement pour clarifier le rôle du milliardaire, s’inquiétant du fait que des personnes non autorisées dirigent cette commission.
Âgée de 53 ans, Amy Gleason est fonctionnaire de carrière, et ancienne cadre de l’investissement dans les soins de santé. Elle a également travaillé à l’United States Digital Service (USDS), une administration fédérale américaine au sein du Bureau exécutif du président des Etats-Unis, durant le premier mandat de Donald Trump et sous la présidence de Joe Biden. Selon des documents consultés par le New York Times, l’agence...
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26/02 - Nucléaire iranien : cette hausse rapide du stock d’uranium enrichi qui préoccupe l’AIEA
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est inquiète. L’Iran a augmenté de manière "très préoccupante" ses réserves d’uranium enrichi à 60 %, un seuil proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, selon un rapport confidentiel de l’AIEA consulté par l’AFP ce mercredi 26 février. Le total des réserves d’uranium enrichi à 60 % s’élevait à 274,8 kg à la date du 8 février (contre 182,3 kg trois mois auparavant), ce qui marque une nette accélération du rythme de production par ce pays.
"L’Iran produit maintenant chaque mois quasiment assez d’uranium enrichi à 60 % pour construire une arme nucléaire si le taux est porté à 90 %", a commenté pour l’AFP Ali Vaez, spécialiste de l’Iran à l’international Crisis Group.
Selon le document de l’AIEA, publié à quelques jours de l’ouverture à Vienne d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’instance onusienne, les réserves totales d’uranium enrichi s’élèvent à 8294,4 kg (contre 6604,4 kg précédemment), soit plus de 41 fois la limite autorisée par l’accord international de 2015 conclu avec les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie. L’AIEA promet un rapport complet d’ici au printemps 2025, comme l’ont demandé les pays européens et les Etats-Unis dans une résolution.Des nouvelles centrifugeuses avancées mises en service
Téhéran avait averti début décembre 2024 de son intention de passer à la vitesse supérieure en représailles à l’adoption d’une résolution critique par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA. L’Iran a également...
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26/02 - Retraites : pourquoi les chiffres de la Cour des comptes ne révèlent pas toute la vérité
Partir sur de bonnes bases, permettre un semblant de débat afin d’arracher un potentiel accord. Voilà en substance la mission que François Bayrou a confiée à la Cour des comptes, chargée de donner sa "vérité des chiffres" sur la situation financière de notre système de retraite. Après un mois de travail, les magistrats de la rue de Cambon ont remis le 20 février leur mission "flash". Le conclave, rassemblant syndicats et organisations patronales, se réunira ce jeudi 27 février.
Les participants tâcheront de trouver, d’ici début juin, des pistes d’amélioration de la dernière réforme des retraites qui a porté à 64 ans l’âge légal de départ. Certains souhaitent son abrogation pure et simple, d’autres se disent prêts à perfectionner un texte adopté dans la douleur par 49-3 il y a deux ans. Le Premier ministre a néanmoins fixé une ligne rouge : la nouvelle mouture ne devra pas aggraver le "trou" des retraites.
Sur la table, figurera un épais rapport de la Cour des comptes prévoyant que le déficit du système de retraites s'élèvera à 6,6 milliards d’euros en 2025, se stabilisera jusqu’en 2030, avant de repartir en trombe et d’atteindre 15 milliards d’euros en 2035 puis 30 milliards en 2045. La juridiction financière avait aussi à répondre à une question cruciale : existe-t-il "un déficit caché", lié, notamment, aux retraites des fonctionnaires ?
C’est le Premier ministre, qui, dans sa déclaration de politique générale, avait semé le doute en évoquant un déficit de 45 à 55 milliards d’euros, bien plus élevé que les prévisions...
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26/02 - Immigration : François Bayrou met la pression sur l’Algérie et menace de dénoncer les accords de 1968
Une réunion de plus de deux heures trente organisée à Matignon, avec une dizaine de ministres présents. Le Conseil interministériel de contrôle de l’immigration (CICI), présidé ce mercredi 26 février par François Bayrou, était initialement annoncé fin janvier puis reporté. L’actualité de ces derniers jours lui a donné une tonalité particulière : il s’est déroulé sur fond de tensions croissantes avec l’Algérie. Celles-ci ont été encore ravivées par l’attentat de Mulhouse (Haut-Rhin), dans laquelle un Algérien de 37 ans, en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est accusé d’avoir tué samedi à l’arme blanche une personne et d’en avoir blessé sept autres.
La question algérienne a été au cœur des discussions du CICI, alors que Paris tente de trouver des réponses face à Alger. Le gouvernement français ne peut "pas accepter que la situation perdure", a indiqué devant la presse François Bayrou à l’issue de ce Comité interministériel. Le Premier ministre a annoncé que la France voulait "réexaminer la totalité des accords" de 1968 entre les deux pays. "Nous avons des accords qui ont été signés depuis 1968, qui ont été révisés trois fois, et nous devons bien constater que ces accords ne sont pas respectés" par Alger, a déploré le chef du gouvernement.
"Nous allons vérifier pendant quatre à six semaines si les deux gouvernements (NDLR : français et algériens) sont toujours décidés à respecter ces accords à l’avenir", a-t-il expliqué. Si l’un des deux ne le souhaite pas, alors ces...
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26/02 - Oscars : avec "Emilia Pérez", la France va entrer dans l’Histoire si...
Depuis l’annonce des nominations aux Oscars du cinéma le 23 janvier dernier, les polémiques s’accumulent autour du dernier film de Jacques Audiard, Emilia Pérez. D’abord, de nombreux spectateurs mexicains ont accusé le film de romantiser le narcotrafic qui gangrène le pays en donnant une image positive des trafiquants. Puis, plus récemment, une journaliste canadienne a exhumé plusieurs tweets racistes et islamophobes de Karla Sofía Gascón, l’actrice principale nommée dans la catégorie "Meilleure actrice."
Il n’en fallait pas plus pour qu’à Hollywood, le film fasse devienne l'outsider de la compétition. L’équipe du film s’est même en partie désolidarisée de sa tête d’affiche qui avait d'abord été érigée en symbole, en devenant la première actrice trans à être nommée aux Oscars.
Tout cela ferait presque oublier qu’il y a quelques jours encore, le film musical était le grand favori de cette 97e édition. Le 2 mars prochain, lors de la prestigieuse cérémonie à Los Angeles, il concourra dans 13 catégories et rejoint ainsi un cénacle restreint d’une quinzaine de films à avoir obtenu autant de nominations. Leur point commun ? La plupart sont de grands films américains. Emilia Pérez est le premier film non anglo-saxon - et le premier film français - à être ainsi remarqué avant la cérémonie. Malgré la controverse, le film de Jacques Audiard n’est pas à l’abri de remporter quelques prix lors de cette 97e soirée et pourrait alors entrer dans l’Histoire. Cocorico ?... il glane au moins 6 récompenses
Pour la France, la cérémonie...
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26/02 - Claire Kerboul : "Quand se produira le choc d’uranium vers 2050, nous ne serons pas prêts"
Docteur spécialisée en physique nucléaire et auteur de L’Urgence du nucléaire durable (De Boeck supérieur), Claire Kerboul est l’un des meilleurs spécialistes des réacteurs à neutrons rapides. Une technologie très prometteuse que la France aurait pu développer, mais qu’elle a écartée en 2018, en mettant un terme au projet Astrid. Pour L’Express, la chercheuse revient sur cette faute majeure, dont le pays risque de payer le prix fort au cours des décennies à venir.
L'Express : Fermeture de Fessenheim en 2020, abandon du projet Astrid deux ans plus tôt. Voyez-vous des similitudes entre ces deux événements qualifiés par les experts d’erreurs historiques ?
Claire Kerboul : Ces deux décisions sont malheureusement le signe d’un pouvoir politique qui depuis longtemps ne comprend pas qu’il n’a pas compris, ni le défi climatique, ni le défi énergétique. Un choc sur l’approvisionnement en uranium se profile vers le milieu du siècle. Tous les indicateurs le montrent. La logique aurait voulu que la relance du nucléaire repose sur la technologie des neutrons rapides (RNR), c’est-à-dire des réacteurs qui nous permettent de nous passer des mines d’uranium. Il y avait une opportunité pour le gouvernement de faire son mea culpa en disant : "On s’est trompés. Il faut désormais repartir sur de nouvelles bases en misant sur la filière rapide que l’on n’aurait pas dû abandonner." Mais cela ne s’est pas passé de cette manière. La relance actuelle repose essentiellement sur le déploiement de nouveaux EPR. Quand se produira le choc...
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26/02 - Guerre en Ukraine : Kiev pourrait-elle se passer de Starlink ?
Et si l’Ukraine était privée de Starlink ? Depuis le début de l’invasion russe, le service d’accès à Internet est utilisé par le gouvernement et l’armée ukrainienne, qui en ont fait un pilier de leur stratégie. Selon les révélations de Reuters, Washington s’est largement servi de cette dépendance pour obtenir de l’Ukraine un accord sur un accès privilégié à ses minéraux critiques -il devrait être officiellement signé ce 28 février. Cette dépendance pèse également lourd dans les négociations autour d’un accord de paix.
L’Ukraine a beau avoir annoncé être à la recherche "d’alternatives" à Starlink, il lui sera difficile d’en trouver. La filiale de SpaceX, propriété d’Elon Musk, fournit un accès à Internet grâce à une constellation de satellites installés en basse orbite, ce qui permet une connexion fiable, sans latence, et accessible partout grâce à des antennes mobiles. Une coupure du service serait un scénario catastrophe pour l’armée ukrainienne.Starlink, un outil essentiel
Au sol, "les infrastructures télécoms font l’objet d’attaques russes depuis le début du conflit, et beaucoup ont été détruites", souligne ainsi Philippe Steininger, conseiller militaire du président du CNES, le Centre national d’études spatiales. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a commencé par le franchissement de la frontière du pays par l’armée russe, mais aussi de manière invisible, avec la cyberattaque attribuée à la Russie sur le satellite Viasat-2. Cet assaut avait rendu inutilisable des milliers de modems à travers l’Ukraine et coupé l’accès à...
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26/02 - Nouvelles recommandations, vaccin en test… Vers la fin de la "folie Lyme" ?
La polémique qui entoure la maladie de Lyme va-t-elle enfin prendre fin ? La Haute Autorité de santé (HAS) a publié, le 18 février, une actualisation de ses recommandations pour la prise en charge de cette infection provoquée par la transmission de la bactérie Borrelia burgdorferi lors d’une morsure d’une tique. Le texte était particulièrement attendu par la communauté scientifique et les associations de patients, d’autant que la précédente version, qui datait de 2018, avait provoqué un imbroglio rarissime en étant rejetée aussi bien par les sociétés savantes que les associations de patients.
Déjà à l’époque, le point central des discussions concernait le "syndrome post-borréliose de Lyme traitée", plus connu sous le terme de Lyme chronique, ou Lyme long. Sauf que les mécanismes permettant d’expliquer cette persistance ne sont pas entièrement compris par la science. Cette zone d’ombre a nourri des polémiques dont l’ampleur est quasi inégalée dans le monde médical, comme L’Express l’a récemment raconté.
Dans sa forme courante, la maladie de Lyme se traduit dans 95 % des cas par un érythème migrant, une éruption cutanée autour d’une morsure de la tique. Elle peut, plus rarement, évoluer en neuroborréliose - l’atteinte du système nerveux central - ou prendre la forme de rhumatismes inflammatoires douloureux. Le traitement indiqué est la prise d’un antibiotique, le plus souvent la doxycycline ou l’amoxicilline, pendant quatorze jours. La prévalence de la maladie n’a quasiment pas évolué depuis près de trente ans. Selon les...
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26/02 - "Choc de simplification" en Europe : ces allègements (décriés) des normes environnementales
Ce sont des décisions prises sous la pression d’industriels, de Paris et de Berlin mais au grand dam des ONG. L’Union européenne (UE) a proposé ce mercredi 26 février un vaste plan de simplification et d’allègement de certaines normes sociales et environnementales. Le but ? Donner un peu d’air aux entreprises dans un contexte international particulier et ainsi se débarrasser "des excès de formalités et de la charge administrative", a déclaré ce mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant des industriels réunis à Anvers.
La cheffe de l’exécutif européen avait placé la lutte contre le changement climatique au cœur de son premier mandat. L’Union européenne avait ainsi choisi de mobiliser les entreprises à travers un arsenal réglementaire, le Green Deal. Mais, face au risque d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump, qui menace d’imposer de nouveaux droits de douane au Vieux continent, l’UE tourne désormais de près son attention vers les entreprises… Quitte à mettre ainsi un coup de frein à certains de ses projets sur le climat.La révision du "devoir de vigilance"
Dans sa directive dite "omnibus" (NDLR : une initiative législative européenne regroupant plusieurs modifications ou révisions de textes existants sous une seule et même proposition), la Commission européenne propose la modification de plusieurs textes très ambitieux, dont certains ont été adoptés il y a quelques mois à peine. Concrètement, l’exécutif européen souhaite ainsi le report d’un an et la...
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26/02 - Etats-Unis : Donald Trump poursuit son offensive contre les médias
Nouveau séisme à la Maison-Blanche. Ce mardi 25 février, c’est la salle de presse qui a tremblé. L’administration Trump a en effet annoncé qu’elle composerait elle-même le "pool" de médias, ce groupe restreint de journalistes qui bénéficient d’un accès privilégié au président américain. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a ajouté que cette nouvelle politique était destinée à "rendre le pouvoir au peuple" et à permettre aux "nouveaux médias", tels que les sites Internet, les services de streaming et les podcasts, de "partager cette responsabilité impressionnante". "Les médias traditionnels, qui sont ici depuis des années, participeront toujours au pool, mais de nouvelles voix seront également les bienvenues", a-t-elle tenté de rassurer les journalistes.
Très vite, Donald Trump n’a pas tardé à se joindre aux réjouissances, déclarant : "C’est nous qui menons la danse". Une danse bien orchestrée qui vient briser des décennies de tradition américaine.La Maison-Blanche s’entoure de "journalistes obéissants"
Depuis 1914, la composition de ce "pool" était exclusivement réservée à l’Association des correspondants à la Maison-Blanche (WHCA). "Depuis sa fondation […], la WHCA a cherché à faire en sorte que les journalistes, les photographes, les producteurs et les techniciens […] décident entre eux comment ces rotations sont gérées, afin d’assurer des normes professionnelles cohérentes et une équité d’accès au nom de tous les lecteurs, téléspectateurs et auditeurs", rappelle Eugene Daniels de Politico, actuel...
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26/02 - Guerre en Ukraine : les chiffres pour mesurer le coût colossal de la reconstruction
Il faudra environ 524 milliards de dollars, soit environ 506 milliards d’euros, pour reconstruire l’Ukraine, après trois ans de guerre contre Moscou. Voilà les conclusions d’un rapport de la Banque mondiale (réalisé conjointement avec l’Union européenne, le gouvernement ukrainien et les Nations unies) rendu public ce mardi 25 février, à l’occasion de la date anniversaire de l’invasion russe. L’année dernière, ce coût était évalué à 486 milliards, ce qui correspond à une augmentation de 7 %.
L’étude détaille que "le logement, les infrastructures de transports, d’énergie et d’industrie et les écoles sont les secteurs les plus affectés" par les destructions, avec notamment près de 13 % du parc immobilier ukrainien endommagé. Les zones qui longent la ligne de front sont les plus touchées par ces dégâts, mais les autres régions ne sont pas en reste : environ 30 % des zones détruites sont éloignées des régions frontalières.
Ce coût représente environ trois fois le PIB ukrainien (évalué à 178 milliards en 2023) et un peu plus d’un quart du PIB russe. Cela correspond également à environ deux fois le montant total des aides perçues par Kiev depuis le début de la guerre. Confrontés à ces ordres de grandeur impressionnants, une question se pose désormais pour les alliés de l’Ukraine : celle de l’aide à la reconstruction.
Depuis quelques jours, l’Europe frémit. Le président américain Donald Trump, qui vient de réintégrer le bureau Ovale, a complètement inversé la rhétorique américaine de son prédécesseur Joe Biden. Le milliardaire...
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26/02 - Fin de vie : le texte sera bien scindé en deux, malgré les critiques
Le gouvernement prévoit toujours de scinder en deux le projet de loi sur la fin de vie mais les deux textes seront déposés par les députés eux-mêmes puis feront en même temps l’objet d’un vote fin mai, a annoncé mercredi 26 février le gouvernement.
"Ce sont deux textes différents qui seront deux propositions de loi, une sur les soins palliatifs et une autre sur l’aide (à) mourir […] : ils feront l’objet d’un vote le même jour, l’un après l’autre", a déclaré Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement sur Public Sénat. Ce vote aura lieu fin mai après deux semaines d’examen qui démarreront le 12 mai, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre.
Le Premier ministre, François Bayrou, avait annoncé en début d’année son intention de scinder en deux ce texte sur la fin de vie, qui pourrait légaliser sous condition une "aide active à mourir", de fait une forme de suicide assisté. Son vote a été reporté à de multiples reprises, notamment par la dissolution de 2024.
Le choix de François Bayrou est plutôt défendu par les adversaires d’une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, qui veulent séparer ce sujet de celui des soins palliatifs. Les partisans d’une forme de suicide assisté, dont le fer de lance à l’Assemblée est le député Olivier Falorni, ont en revanche regretté cette décision, y voyant le risque d’enterrer la partie consacrée à l’aide à mourir.Divisions au sein du gouvernement
Ce choix a aussi été vivement critiqué par la présidente de...
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26/02 - L’abandon de l’Europe par l’Amérique aura des conséquences historiques, par Thibault Muzergues
Le choc a été rude ces dernières semaines, et les relais européens de ces jours-ci n’y changeront rien : l’Amérique a signifié très clairement qu’elle comptait se décharger le plus complètement possible de la sécurité de l’Europe, quitte à passer l’Ukraine par pertes et profits ou, pire encore, à la vassaliser économiquement sans avoir à la protéger physiquement.
On commentera pendant longtemps ce revirement américain, entamé dès avant l’élection de Donald Trump, et la confiance que le président semble accorder à ses ennemis plutôt qu’à ses alliés. Mais pour l’Europe telle qu’elle existe aujourd’hui, plus qu’une douche froide, c’est un moment de remise en question existentielle. En effet, ce n’est pas seulement l’alliance atlantique qui est actuellement menacée, mais bien l’Europe telle que nous la connaissons, une Europe à bien des égards "made in USA".
Depuis plus de cent ans en effet, les Etats-Unis ont façonné le continent européen plus que tout autre puissance. Revanche d’une ancienne colonie devenue plus puissante que sa métropole, l’influence américaine sur l’Europe ne s’est pas limitée à l’industrie de la défense ou aux bases américaines en Italie, en Allemagne et en Grèce, ou même encore à la culture – au point que les Kevin, Brandon et Dylan se comptent aujourd’hui par centaines de milliers sur tout le continent.
Nous ne nous en rendons pas compte, mais cette Europe "made in USA" existe aussi dans notre propre identité politique, tant l’influence américaine sur l’ensemble de nos processus internes a été forte. On...
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26/02 - Manuel Valls à Nouméa : quel avenir institutionnel pour la Nouvelle Calédonie ?
Est-ce le début d’une paix durable à Nouméa ? En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a ouvert ce mercredi 26 février des "négociations institutionnelles" avec l’ensemble des représentants locaux, selon son ministère.
Les délégations se sont retrouvées mercredi au siège du haut-commissariat, le représentant de l’Etat sur place, à Nouméa. Tous les groupes invités ont répondu présents, y compris la délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le principal groupe indépendantiste qui avait confirmé sa présence mardi soir. "Après des premiers jours auprès des Calédoniens sur le terrain, une nouvelle étape s’ouvre ce matin avec le début des négociations institutionnelles", s’est félicité le ministère des Outre-mer sur le réseau social X.
[1/2] Après des premiers jours auprès des Calédoniens sur le terrain, une nouvelle étape s'ouvre ce matin avec le début des négociations sur l’avenir institutionnel. L'ensemble des formations politiques sont réunies autour d'une même table, pour la première fois depuis longtemps pic.twitter.com/pfUTw0vdUp— Ministère des Outre-mer (@outremer_gouv) February 26, 2025"Sans compromis politique, pas d’avenir économique"
Après une réunion avec l’ensemble des forces politiques indépendantistes et non-indépendantistes mercredi matin (dans la nuit à Paris), le ministre a reçu les différents mouvements en réunions bilatérales dans l’après-midi, avant une nouvelle séance plénière en soirée. Arrivé samedi, Manuel Valls a plaidé...
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26/02 - Olivier Sibony : "Arrêtons de dire que la diversité rend les entreprises plus performantes"
La diversité, un levier de performance pour les entreprises ? En France, plus de deux tiers d’entre elles déclarent y allouer un budget. Pourtant, cette idée très répandue est… une illusion. Dans La diversité n’est pas ce que vous croyez ! (Flammarion), à paraître le 5 mars, Olivier Sibony, professeur de stratégie à HEC Paris, montre, études à l’appui, pourquoi le discours vantant les vertus économiques de la diversité - qu’elle soit ethnique, de genre ou encore culturelle -, ne résiste pas à l’épreuve des faits. Ce cliché managérial a cependant infiltré les organisations internationales ou les rapports de cabinets de conseil, tels que McKinsey. Or, souligne l’auteur : "Les études ne corroborent pas l’existence d’un lien causal entre diversité et performance, ni à l’échelon macro des entreprises, ni à celui, micro, des équipes."
Autre discours ambiant, mis à mal par ce spécialiste des biais comportementaux : cette idée selon laquelle la cause du manque de diversité "serait due à des biais cognitifs qui perpétueraient préjugés et discriminations, notamment envers les femmes ou les minorités ethniques". En la matière, les entreprises ont encore des progrès à faire, mais inutile d’accabler les cadres avec certaines formations à la diversité, "dont l’effet est au mieux inexistant, au pire contre-productif", explique Olivier Sibony, invité vedette du colloque Leadership de L’Express le 26 mai. Selon lui, il serait bien plus efficace de revoir nos stéréotypes sur les dirigeants et managers, qui favorisent les hommes....
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26/02 - Ukraine : ce que contient l’accord sur les minerais entre Kiev et les États-Unis
Les minerais stratégiques ukrainiens, dont le pétrole et le gaz, sont au cœur de négociations entre Washington et Kiev. Après des semaines de pression de la part du président américain Donald Trump, des hauts responsables ukrainiens ont annoncé que Kiev était prête à signer l’accord sur le développement conjoint de ses ressources minérales. Le président américain a demandé à l’Ukraine de lui donner accès à celles-ci pour compenser les milliards de dollars d’aide versés par l’administration de son prédécesseur Joe Biden.Les clauses défavorables retirées
Selon un haut responsable ukrainien qui a indiqué à l’AFP mardi 25 février que Kiev était d'accord pour signer, les Américains ont "enlevé toutes les clauses qui ne nous convenaient pas, en particulier les 500 milliards de dollars" que les minerais étaient censés rapporter aux Etats-Unis.
Selon le Financial Times, les responsables ukrainiens ont fait valoir qu’ils avaient négocié des conditions beaucoup plus favorables et dépeint l’accord comme un moyen d’élargir les relations avec les États-Unis pour consolider les perspectives de l’Ukraine après trois ans de guerre. "L’accord sur les minéraux n’est qu’une partie du tableau. Nous avons entendu à plusieurs reprises l’administration américaine dire que cela fait partie d’un tableau plus large", a déclaré mardi au journal économique Olha Stefanishyna, vice-première ministre et ministre de la Justice de l’Ukraine, qui a mené les négociations.Un fonds conjoint à l’Ukraine et à l’Amérique
Volodymyr Zelensky, qui doit se rendre à...
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26/02 - Salon de l’agriculture : Karine Le Marchand et la grande distribution, la solution inattendue à la crise ?
La photo est suffisamment rare pour que l’on s’y arrête. Ce mercredi 26 février, cinq patrons de la grande distribution se sont retrouvés à l’heure des croissants au Salon de l’agriculture, à Paris. L’objet de ce rendez-vous ? Annoncer une salve d’engagements pour aider les agriculteurs à mieux vivre de leur travail. Carrefour, Intermarché, Casino, Auchan et la Coopérative U… Tous ont répondu à l’appel de Karine Le Marchand. Quant à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, "je lui ai demandé de ne pas venir", élude l'a animatrice de l’émission L’Amour est dans le pré depuis bientôt seize ans, qui préfère attendre la fin du salon afin d’éviter "toute récupération politique".
L’an dernier, celle qui aide habituellement les agriculteurs à trouver l’amour monte au créneau. En pleine fronde agricole, elle rejoint les manifestants sur les autoroutes, puis lance une pétition. Avec la spontanéité que le public lui connaît, la présentatrice interpelle ensuite lors d’un salon les pontes de la distribution tricolore : "On n’a plus le temps d’attendre les politiques, il faut que le privé essaie d’apporter une réponse à la détresse des agriculteurs.""L’amour est tout près"
Chiche ! Dans les jours qui suivent, Karine Le Marchand est contactée par les "hyper", des discussions s’ouvrent. "Les débuts ont été compliqués : il fallait faire attention à ne pas tomber sous le coup de l’entente" [NDLR : accord entre plusieurs entreprises sur la fixation des prix, le partage des marchés ou la restriction de la production, ce qui est...
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26/02 - Le Hamas va rendre dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d’otages retenus à Gaza
Alors que la première phase du cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier expire samedi 1er mars, Washington a laissé entrevoir mardi soir une reprise imminente des pourparlers entre Israël et le Hamas pour une deuxième phase. "Nous faisons beaucoup de progrès. Israël envoie une équipe (de négociateurs) au moment où nous parlons", a dit l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, mardi soir à Washington.
Les négociations n’ont jusqu’à présent pas démarré, laissant craindre une reprise des hostilités. La deuxième phase du cessez-le-feu est censée mettre fin définitivement à la guerre, ce à quoi l’extrême droite israélienne alliée du Premier ministre Benyamin Netanyahou s’oppose, menaçant la survie de son gouvernement. Le Hamas s’est pour sa part dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages restants durant cette deuxième phase.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas va rendre dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d'otages retenus à Gaza
⇒ Israël rend un dernier hommage à la famille Bibas
⇒ Israël frappe le Sud de la SyrieLe Hamas va rendre dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d'otages retenus à Gaza
Le Hamas va rendre dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d'otages israéliens morts en captivité à Gaza, et a affirmé qu'Israël libérerait en contrepartie plus de 600 détenus palestiniens, ce qui mettrait fin aux échanges prévus par la première phase du fragile cessez-le-feu, qui s'achève samedi.
Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,...
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26/02 - Aurore Lalucq : "La loi Omnibus ? La simplification c’est bien, mais gare à la solution de facilité"
L’Union européenne, un enfer administratif ? Alors que le tandem Trump-Musk taille dans les dépenses publiques, les agences américaines et démantèle à marche forcée toutes les réglementations, de ce côté-ci de l’Atlantique, la Commission européenne va présenter ce mercredi 26 février un vaste plan de simplification. Dans le viseur, deux directives : la CSRD et la CS3D qui obligent les entreprises à évaluer leur impact sur l’environnement et la société. Un cadre normatif très décrié par les lobbies industriels mais qui était un des piliers du Green Deal. Pour l’eurodéputée et économiste Aurore Lalucq (groupe socialiste et démocrate) et présidente de la commission économique au Parlement européen, la simplification, qui est une demande légitime des entreprises, ne peut être qu’un élément dans la reconquête de la compétitivité européenne.
L’Express : La Commission européenne présente ce mercredi sa loi Omnibus, un vaste plan de simplification. La réponse est-elle à la hauteur des promesses d’Ursula von der Leyen et des attentes notamment des chefs d’entreprise ?
Aurore Lalucq : Nous allons voir ce que cette loi comporte dans les détails. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas que la simplification, qui est une demande légitime de la part des entreprises, s’apparente à de la déréglementation, avec une remise en cause de certains piliers européens. Surtout, elle ne peut être vue comme la solution miracle à tous les problèmes de sous-compétitivité de l’Europe. Et là, je suis inquiète. Lorsque je rencontre des chefs...
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26/02 - Une "carte dorée" à 5 millions de dollars : l’idée de Donald Trump pour attirer "les gens riches"
A chaque jour une déclaration fantasque. Mardi 25 février, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il prévoyait d’introduire un nouveau visa pour attirer les riches étrangers aux États-Unis. La vente de ce titre de résidence, qu’il souhaite baptiser "golden card Trump" ("carte dorée Trump", en français), devrait commencer dans deux semaines, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
"Les gens riches arriveront dans ce pays en achetant cette carte. Ils seront riches, et ils auront du succès et ils dépenseront beaucoup d’argent et paieront beaucoup d’impôts et emploieront beaucoup de monde", a assuré le président américain. "C’est en quelque sorte comme une carte verte", de résident permanent aux Etats-Unis, "mais à un niveau plus élevé de sophistication", a déclaré Donald Trump, précisant que cette "carte dorée" permettrait à ses titulaires d’accéder au "chemin vers la citoyenneté" à plus long terme.La fin du programme EB-5
Le système évoqué par Donald Trump ressemble au programme de visa de l’EB-5, l’un des types de cartes vertes, qui existe depuis 1990. Jusqu’à présent, cette carte verte de résident permanent pouvait être obtenue par des ressortissants étrangers qui effectuent des investissements d’un certain montant aux Etats-Unis.
Mais selon Howard Lutnick, ministre américain du Commerce, ce programme existant est sujet à trop de fraudes, est "plein d’absurdités" et de "faux-semblants". En outre, selon le ministre, il représente "un moyen d’obtenir une carte verte à bas coût". Les...
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26/02 - Guerre en Ukraine : l’embarras de la Chine face au dialogue Trump-Poutine
Mardi 18 février, Riyad. Les drapeaux américain et russe flottent côte à côte. Un décor impensable il y a encore quelques mois. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s’entretient avec son homologue durant 4 h 30. Puis, Sergueï Lavrov brise le silence : "Nous ne nous sommes pas contentés de nous écouter, nous nous sommes entendus", déclare-t-il. Des retrouvailles spectaculaires qui dynamitent le front commun occidental et la stratégie d’isolement de la Russie.
Six jours plus tôt, Donald Trump téléphonait à Vladimir Poutine et déclarait ouvertes les négociations pour en finir avec la guerre en Ukraine, piétinant l’Europe au passage, grande absente de ce "dialogue" retrouvé. Mais un autre acteur se retrouve sur la touche, pris au dépourvu par ce soudain rapprochement Moscou-Washington : la Chine, qui cultive depuis 2022 son "amitié sans limite" avec la Russie contre un même ennemi, cet "Occident collectif" qu’abhorrent Vladimir Poutine et Xi Jinping.Un rapprochement sino-américain aux dépens de la Chine
Grand admirateur de Richard Nixon (président des Etats-Unis de 1969 à 1974), Donald Trump – qui a entretenu avec lui une longue correspondance dans les années 1980 - s’inspire peut-être du "coup diplomatique" de son lointain prédécesseur : "En 1972, Nixon s’était réconcilié avec Mao (après 20 ans de rupture diplomatique, NDLR) pour embêter les Soviétiques. Cinquante ans plus tard, Trump veut favoriser un rapprochement avec les Russes pour accroître la pression sur la Chine et l’affaiblir dans le jeu...
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26/02 - En désaccord avec l’action du Doge, un tiers de l’équipe d’Elon Musk démissionne
"Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser" l’appareil d’Etat : une vingtaine de fonctionnaires américains intégrés aux effectifs pilotés par Elon Musk, missionnés pour sabrer dans les dépenses publiques et l’administration fédérale, ont présenté leur démission collective mardi 25 février dans un courrier adressé à la Maison-Blanche.
Leur départ groupé représente une réduction de près d’un tiers du personnel du Doge, la désormais fameuse commission pour l’efficacité gouvernementale supervisée par le multimilliardaire devenu inséparable de Donald Trump, à laquelle le président républicain a donné corps dès le jour de son investiture, le 20 janvier.
"Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements", écrivent 21 fonctionnaires fédéraux dans une lettre consultée par l’AFP, adressée à la directrice de cabinet de la Maison-Blanche, Susie Wiles. "Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels", martèlent-ils.
Avant le retour au pouvoir de Donald Trump, ces agents démissionnaires travaillaient pour un département préexistant de l’administration fédérale, le United States Digital Service (USDS), chargé depuis 2014 de l’amélioration des services numériques gouvernementaux. Mais leur service a été...
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26/02 - Ukraine : Volodymyr Zelensky "peut oublier" une adhésion à l’Otan, affirme Donald Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit, ce mercredi 26 février, qu’il espérait finaliser un accord-cadre sur l’exploitation de minerais ukrainiens lors de sa rencontre vendredi avec Donald Trump, et lui demander en face-à-face s’il comptait arrêter l’aide américaine à Kiev. A ce stade, le texte de l’accord comporterait une référence à la sécurité de l’Ukraine mais pas de garanties concrètes.
Depuis son appel à Vladimir Poutine le 12 février, Donald Trump a renversé les rapports de force, s’alignant sur le Kremlin concernant le dossier ukrainien. Russes et Américains ont promis de poursuivre leurs discussions en vue de remettre à plat leurs relations bilatérales et des diplomates des deux pays se retrouveront jeudi à Istanbul, d’après le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky va rencontrer Donald Trump à Washington vendredi
⇒ Un accord sur les minerais trouvé entre Kiev et Washington
⇒ Une nouvelle réunion jeudi à Istanbul entre diplomates russes et américains
20h20Volodymyr Zelensky insiste sur les "garanties de sécurité" pour l'Ukraine en amont de sa visite à Washington
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté ce mercredi sur la nécessité pour son pays d'obtenir des "garanties de sécurité" de la part des Occidentaux, avant une visite prévue vendredi à Washington au cours de laquelle il espère s'entretenir avec Donald Trump. "Les garanties de paix et de sécurité sont la clé pour empêcher la Russie de détruire la vie d'autres nations", a plaidé...
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26/02 - Guerre en Ukraine : le film catastrophe auquel nous risquons d’assister, par Christophe Donner
La critique cinéma, si elle ne nourrit pas son homme, offre quelques privilèges, notamment celui d’être courtisé par des producteurs qui, ne sachant trop comment assurer un minimum de promo à leurs WTF movies (films de tordus) et comptant, en dernier ressort, sur l’impact faiblement prescripteur de mes Ultimatum, m’envoient en exclusivité, par lien codé, la vidéo de leur dernier cauchemar. Elle était ce jour-là accompagnée d’un petit mot encourageant et flatteur : "Le talent avec lequel vous avez parlé de ses précédents films vous désigne d’office comme le seul chroniqueur de ce pays à saisir la grandeur cachée de ce chef-d’œuvre. Comme vous l’apprendrez, il sera le dernier de cet immense génie. De profundis."
Pour ceux qui n’auraient pas vu ses précédents films, et pas lu les chroniques successives que je leur ai consacrées, je résume.
Né le 25 janvier 1978 à Kyvyï en République soviétique d’Ukraine, le petit Volodymyr Zelensky commence sa carrière d’acteur en remportant un concours de comédie à la télévision nationale en 2001. Le succès ne l’abandonnera plus. En 2015, alors que le pays est en guerre contre la Russie qui, un an plus tôt, a annexé la Crimée, Volodymyr incarne le rôle de Vassili Petrovitch Goloborodko, un professeur d’histoire rebelle, filmé à son insu par un de ses élèves, lequel diffuse sur YouTube la vidéo qui le rend aussitôt célèbre au point d’être poussé par la population unanime à se présenter à l’élection présidentielle, qu’il remporte. Cette série télé intitulée Serviteur du peuple pulvérise...
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26/02 - Tensions Paris-Alger : des "restrictions d’accès" mises en place contre des "dignitaires" algériens
Des "mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens ont été prises" par la France, a révélé mardi 25 février le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur BFMTV. "Ce sont des mesures qui sont réversibles et qui s’éteindront dès lors que la coopération à laquelle nous appelons reprendra", a-t-il ajouté, à la veille d’une réunion interministérielle sur le contrôle de l’immigration sur fond de crise diplomatique majeure avec Alger.
Relations France-Algérie: Jean-Noël Barrot affirme avoir déjà sanctionné l'Algérie "sans en faire la publicité" et être prêt à sanctionner "davantage" pic.twitter.com/iwpXCmLdV0— BFMTV (@BFMTV) February 25, 2025
Le chef de la diplomatie française n’a pas précisé depuis quand ces mesures sont en vigueur ni combien de personnes elles visaient. Ces mesures ont été décidées pour "faire avancer ou de défendre les intérêts des Français", a-t-il justifié, en évoquant la libération de l’écrivain Boualem Sansal incarcéré en Algérie ou encore "la réadmission des Algériens en situation irrégulière".
Jean-Noël Barrot s’est également dit "prêt à en prendre davantage" si la coopération franco-algérienne "n’est pas reprise". "Mais je le ferai toujours à bon escient et sans nécessairement en faire la publicité", a-t-il prévenu.Rapport de force vs diplomatie
Ses déclarations interviennent alors que la position à adopter vis-à-vis d’Alger divise profondément le gouvernement français entre les partisans du "rapport de force", à...
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26/02 - "Taïwan nous a volés" : derrière les outrages de Donald Trump, la préoccupante guerre des puces
"Taïwan a volé notre industrie des semi-conducteurs. Nous avions Intel et toutes ces entreprises, et ils nous les ont pris. Nous voulons le retour de cette industrie aux Etats-Unis." Ce commentaire de Donald Trump passerait presque inaperçu au milieu de toutes ses déclarations fracassante sur l’Ukraine. Mais l’industrie des semi-conducteurs, qui représentait 627 milliards de dollars en 2024, selon le World Semiconductor Trade Statistic, n’est pas un secteur que l’on peut facilement perdre de vue. D’autant que le président américain a annoncé sa volonté d’imposer de sévères droits de douane sur les semi-conducteurs, en représailles à ce "vol".
Pourtant, si l’île est bien aujourd’hui le premier producteur mondial de ces puces, indispensable au bon fonctionnement de tous les appareils électroniques, ce n’est pas parce qu’elle a pris de force l’industrie américaine. "En réalité, les Etats-Unis ne voulaient plus avoir d’usines sur leur sol", explique Pierre Cambou, analyste du marché des semi-conducteurs chez Yole Group.La stratégie "fabless" des années 80
Dans les années 1980, les grands groupes américains spécialisés dans les puces font face à un problème de taille : la production s’avère de plus en plus difficile, à cause du rétrécissement permanent des semi-conducteurs. Les matériaux nécessaires sont extrêmement sensibles, les manipulations, complexes. Le nombre de produits défectueux augmente et les coûts de fabrication s’envolent.
Les premières fonderies, des usines spécialisées dans la fabrication des puces,...
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25/02 - Boualem Sansal a-t-il entamé une grève de la faim ? Confusion autour de la situation de l’écrivain
Deux versions qui s’opposent, et, au milieu, un homme à la santé fragile incarcéré en Algérie depuis novembre 2024. Dimanche, Me François Zimeray, avocat français de Boualem Sansal, a indiqué à l’AFP que l’écrivain franco-algérien a entamé une grève de la faim, après une information en ce sens du JDD. Selon Me François Zimeray, Boualem Sansal aurait pris cette décision "en raison des pressions exercées contre lui pour changer d’avocat". "Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d’un procès équitable", a affirmé auprès de l’AFP Me François Zimeray. L’avocat a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l’écrivain souffre d’un cancer.
Le bâtonnier d’Alger Mohamed Baghdadi a démenti ces informations ce mardi auprès du journal algérien El Watan. "Contrairement à ce qui a été écrit, il n’est pas en grève de la faim. Et c’est tant mieux pour lui, parce que cela aurait été préjudiciable à sa santé", a affirmé Me Mohamed Baghdadi. Par ailleurs, Boualem Sansal "n’a pas arrêté son traitement" médical, a assuré le bâtonnier d’Alger. "Selon le professeur désigné pour superviser ses soins et sa prise en charge médicale, avec lequel j’ai discuté, le protocole suivi pour le traitement de son cancer a commencé à donner de bons résultats", a déclaré le bâtonnier d’Alger.
En outre, Boualem Sansal a "adressé un courrier au juge d’instruction, dont l’objet est la déconstitution de l’ensemble de ses avocats, y compris François Zimeray", a affirmé Mohamed Baghdadi, selon qui...
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25/02 - Marine Tondelier au Salon de l’agriculture : récit d’une tentative de réconciliation
Les vaches ont un organisme dichromatique. Leurs rétines sont dépourvues de récepteur rouge, ce qui les rend plus ou moins daltoniennes. Un débat a existé chez les scientifiques, mais ces derniers l’ont finalement tranché il y a de cela quelques années : les yeux des bovins ne perçoivent que des variations de jaune et de bleu. Ce mardi 25 février, peu avant 10 heures ce matin, Oupette, 6 ans, l’égérie de cette nouvelle édition du Salon international de l’Agriculture, a donc vu s’avancer vers elle une masse turquoise, un brin floue… qui n’était autre que Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, arborant pour l’occasion l’une de ses deux vestes vertes, la version flashy. Passage obligé, la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts s’est pliée à la traditionnelle photographie dans l’enclos. Petite caresse sur la tête de la plus belle des Limousines du salon, échange prolongé avec son éleveur… Les écolos sont certes les amis des bêtes. Pourquoi ne pas devenir ceux des agriculteurs ?
Marine Tondelier et sa brochette d’écolos ruraux, conviés spécialement pour la grand-messe annuelle, observent donc les exposants avec leurs plus beaux yeux : ceux de la convoitise. Il faut dire qu’un an après la crise agricole, durant laquelle les Verts ont été érigés en épouvantail du monde paysan, la profession demeure hostile à cette formation politique, souvent perçue comme donneuse de leçons ou trop éloignée des enjeux propres aux campagnes. L’intéressée s’en défend : "Je suis venue vous dire qu’il y a 200 fermes qui...
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25/02 - Prompts, modèles, tâches... Ethan Mollick, le prof d’IA dont on rêvait tous
Trois nuits blanches. C’est le temps qu’il faut pour apprivoiser l’intelligence artificielle, promet Ethan Mollick. 49 ans, regard enjoué, style discret, ce professeur de management de la prestigieuse Wharton School (Philadelphie) est le prof d’IA dont on rêvait tous. Depuis plus de deux ans, il raconte sur X et son blog One Useful Thing avec clarté et humour les expériences qu’il mène avec ChatGPT et ses héritiers. Un travail qui l’a propulsé dans le classement des 100 personnalités les plus influentes de l’IA du vénérable Time. Son livre Co-Intelligence. Vivre et travailler avec l’IA, qui paraît en France le 13 mars chez First Editions, est déjà un best-seller aux Etats-Unis.
"L’intelligence artificielle générative est l’exact opposé de ce que les livres et les films de SF avaient décrit, confie-t-il avec amusement. On pensait que les IA seraient précises, froides, douées en mathématiques. Finalement, elles sont créatives, imprévisibles et bavardes. Elles peuvent chanter vos louanges ou s’énerver contre vous sans que vous ne sachiez pourquoi." Il suffit de dire à une IA qu’elle se trompe pour mesurer l’irrationalité de l’animal. Elle est capable de changer d’avis en s’excusant platement, même si vous lui dites une bêtise. Ou de camper, au contraire, avec véhémence sur sa position quand elle se trompe.
Rien d’étonnant à ce que tant de personnes hésitent à approcher cette étrange créature. La clé pour la dompter ? "Tester l’IA sur un domaine que l’on maîtrise bien, conseille Ethan Mollick. Cela permet de...
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25/02 - François Hollande : sa petite idée derrière la tête pour 2027
François Hollande a un atout dans sa manche : avoir déjà remporté un second tour d'une élection présidentielle. Un fait rare, à gauche. Alors aujourd'hui, l'élu de Corrèze, redevenu député, veut réussir la délicate synthèse d'incarner une candidature sociale-démocrate pour la prochaine élection présidentielle.
"Il cherche à placer des pions. Le problème, c'est qu'il a peu de pions", résume Olivier Pérou, grand reporter à L'Express, dans ce long format vidéo où il raconte les coulisses de sa grande enquête sur François Hollande, écrite avec Mattias Corrasco. C'est à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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25/02 - Etats-Unis : Dan Bongino, cet animateur radio trumpiste nommé directeur adjoint du FBI
Chaque jour, Donald Trump met on ne peut plus la main sur les institutions américaines. Cette fois, c’est au tour du FBI d’être dans le viseur du président des Etats-Unis. Après avoir nommé comme directeur du service fédéral de police judiciaire Kash Patel, ancien chef de cabinet au Pentagone lors de son premier mandat, le magnat de l’immobilier a annoncé dimanche, sur les réseaux sociaux, la nomination de Dan Bongino à la direction adjointe du FBI. Un ancien agent des services secrets, qui, depuis, s’était reconverti en animateur radio.Un tour sur Fox News, puis sur Rumble
Né dans l’arrondissement du Queens à New York, Dan Bongino s’est lancé dans des études de psychologie, puis d’administration des affaires. À l’âge de 21 ans, en 1995, il devient officier de la police de sa ville natale. Un poste qu’il occupera jusqu’en 1999. Cette année-là, le policier devient agent des services secrets au bureau local de New York. Il est ensuite affecté sept ans plus tard, en 2006, à la division de la protection présidentielle durant le second mandat de George W. Bush. Dan Bongino restera à ce service jusqu’à l’accession de Barack Obama à la Maison-Blanche, et le quittera en mai 2011 pour se présenter aux élections sénatoriales. Une aventure politique sans succès, malgré ses trois candidatures au Congrès.
Depuis, l’ancien agent des services secrets est devenu animateur radio et podcasteur. Jusqu’à maintenant, celui-ci animait "The Dan Bongino Show" sur Rumble, une plate-forme de vidéos non modérée créée en 2013 et réputée...
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25/02 - Théories du complot, médecins menacés… Maladie de Lyme, anatomie de dix ans de folie
"Je me souviens très bien de ce jour, c’était en juillet 2016, je travaillais et m’étais rendu au Relais H pour prendre un sandwich afin de manger rapidement, et je suis tombé sur cette Une de L’Obs", se remémore le professeur Yves Hansmann, infectiologue au Centre national de référence de la maladie de Lyme, à Strasbourg. Une énorme tique sous fond noir et vert illustre la couverture, titrée : "Maladie de Lyme : l’épidémie qu’on vous cache". Le spécialiste achète le magazine. Il y découvre des affirmations stupéfiantes : "Un million de personnes sont infectées chaque année en Europe". Ou le fait que la tique ne transmet pas seulement la bactérie Borrelia, responsable de la maladie de Lyme, mais aussi une multitude de virus et de parasites : "Un cocktail susceptible de mettre KO l’organisme humain", profitant de "l’affaiblissement de nos organismes bourrés de substances chimiques, pesticides et autres métaux lourds" et qu’il existe des petites astuces pour lutter contre la maladie, comme les huiles essentielles et le sans gluten. Un patient affirme qu’il a infecté sa femme par voie sexuelle. Les spécialistes français de la maladie de Lyme, eux, sont dépeints comme enfermés dans leur tour d’ivoire, insensibles aux souffrances des malades.
Un encadré présente même la théorie complotiste du livre Lab 257, The Disturbing Story of the Government’s Secret Germ Laboratory, paru en 2005 aux Etats-Unis, pays où les hypothèses fumeuses sur la maladie de Lyme sont apparues. L’ouvrage affirme que le gouvernement américain...
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25/02 - Etats-Unis : comment les licenciements massifs de Donald Trump mettent en péril la sécurité nationale
L’initiative d’Elon Musk, sommé par Donald Trump de se montrer "plus agressif" dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques et de réduire le nombre de fonctionnaires, est de plus en plus contestée. Le propriétaire de X, patron de Tesla et SpaceX a enjoint samedi aux fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel visant à justifier la réalité de leur travail. Ce message, intitulé "qu’avez-vous fait la semaine dernière ?", a été envoyé par le service des ressources humaines de l’administration fédérale, l’OPM, aux employés concernés. L’OPM exigeait une réponse décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente.
Initialement, l’homme le plus riche de la planète a indiqué que "l’absence de réponse" à cet email avant minuit lundi soir serait considérée comme une "démission". Lundi soir, avant la date limite, Elon Musk a cependant dit donner "une nouvelle chance" aux fonctionnaires fédéraux américains de justifier de leur activité professionnelle sous peine d’être renvoyés. Des milliers d’employés de l’administration en période d’essai ont déjà été limogés. Incités à démissionner en échange d’une paie maintenue jusqu’à fin septembre, quelque 75 000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains.
La démarche d’Elon Musk, à l’initiative de toutes les actions du Département de l’efficacité gouvernementale, la Doge, tout en ne dirigeant pas officiellement cette commission, selon la Maison-Blanche, a accentué la confusion au sein d’un appareil d’Etat déjà sous pression....
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25/02 - Nucléaire : trois ans après les promesses d’Emmanuel Macron, la grande désillusion ?
Février 2022, un air de plan Messmer bis flotte sur la France. En déplacement à Belfort, Emmanuel Macron annonce en grande pompe "la renaissance" du nucléaire français. Soulagement au sein de la filière. Après des années de traversée du désert, les ingénieurs de l’atome vont enfin pouvoir se retrousser les manches et bâtir de nouveaux réacteurs : des EPR de deuxième génération (au moins six avec une première mise en service dès 2035), des SMR de petite taille capables de produire de la chaleur ou de l’électricité, et même des AMR, des modèles réduits innovants pouvant fonctionner en ingérant une partie de nos déchets nucléaires actuels.
Trois ans plus tard, hélas, le soufflé est retombé. Certes, le tissu industriel commence à s’organiser. "La relance d’un programme nucléaire sur vingt ans et éventuellement plus a donné de la visibilité aux différents acteurs pour investir, recruter… Un travail très important a été réalisé autour des chaînes d’approvisionnement", assure Claude Jaouen, ancien directeur de l’activité réacteurs d’Areva. Cependant, dans l’ensemble, la relance promise peine à se matérialiser. Les études de design des gros réacteurs ne sont toujours pas terminées. Le plan de financement de ces installations se fait attendre. EDF a essuyé un revers embarrassant avec ses SMR. Et dans son dernier rapport, publié au mois de janvier, la Cour des comptes dresse un constat inquiétant. Selon elle, la filière n’est pas prête. Elle doit encore surmonter de nombreux défis. Les sages de la rue Cambon émettent notamment des...
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25/02 - "La nature de la guerre a changé" : le Royaume-Uni s’engage à augmenter ses dépenses de défense en 2027
Londres veut accélérer son réarmement. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé, ce mardi 25 février, que le Royaume-Uni porterait ses dépenses de défense à 2,5 % du PIB d’ici 2027, contre 2,3 % actuellement, pour faire face aux nouveaux enjeux de sécurité en Europe.
"Je peux annoncer que ce gouvernement va lancer la plus forte augmentation prolongée des dépenses de défense depuis la fin de la Guerre froide", a déclaré Keir Starmer devant la chambre des Communes. Cette hausse se fera au détriment du budget britannique dédié à l’aide internationale au développement, qui passera de 0,5 % à 0,3 % du PIB sur la période, a-t-il ajouté.
Cette annonce de Keir Starmer intervient deux jours avant son déplacement à Washington où il doit rencontrer le président américain Donald Trump, qui ne cesse d’appeler les Européens à accroître leur contribution à l’Otan.Un budget de la défense à 3 % du PIB en 2029
Le chef du gouvernement britannique a également affirmé qu’il entend mettre en place une stratégie pour porter le budget de la défense à 3 % du PIB "durant la prochaine législature", soit à partir de 2029. "Nous sommes dans un monde où tout a changé" depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, a affirmé Kier Starmer.
"La nature de la guerre a considérablement changé. C’est une évidence quand on regarde le champ de bataille en Ukraine, et nous devons donc nous moderniser et revoir nos capacités", a insisté le Premier ministre.
Il a également réitéré le soutien de son pays envers l’Ukraine face à la Russie. "Nous...
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25/02 - "Snober Bardella, c’est snober ses électeurs" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Retraites : un dossier clair…
François-Xavier Lehmann, Nice (Alpes-Maritimes)
En tant que président national de l’Association nationale de retraités, je tiens à vous féliciter pour votre excellent dossier sur les retraites. C’est clair, précis et incontestable. Une remarque, simplement. Au point 8, vous faites allusion au fameux abattement de 10 %, créé par Raymond Barre en 1978 après avoir constaté la forte chute de niveau de vie des nouveaux retraités. Dans les faits, cet abattement est limité à un plafond de revenu de 43 210 €, soit 4 321 €. Le taux moyen n’est donc pas de 10 %. Pour les salariés, ce plafond de déduction est trois fois supérieur (14 171 €). (Retraites : ce qu’on ne vous a pas dit, L’Express du 13 février.)
… et objectif
Félix Vézier, Le Pecq (Yvelines)
Je remercie L’Express d’avoir publié dans son dernier numéro un dossier en 10 points parfaitement objectif sur la situation des retraites en France. Cette objectivité se fait rare ces derniers temps, certains élus, économistes ou médias se livrant à un véritable "concours Lépine" visant à trouver les milliards perdus par nos finances dans la poche supposée remplie des retraités. Ceux-ci, citoyens exemplaires et souvent bénévoles, ont pourtant fréquemment apporté leur pierre à l’effort national, mais refusent d’être les seuls à le faire. (Retraites : ce qu’on ne vous a pas dit, L’Express du 13 février.)
Et le régime de la SNCF ?
Bernard Wecxsteen, Sainte-Consorce (Rhône)
J’ai lu avec intérêt votre article sur les retraites, qui doit toutefois être...
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25/02 - Chars israéliens déployés, inquiétudes de l’ONU… Que se passe-t-il en Cisjordanie ?
La Cisjordanie "fait face à une situation extrêmement tendue" et "compliquée". C’est le constat fait ce mardi 25 février sur franceinfo par Christian Cardon. Le porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a décrit "un pic de violences qu’on n’avait plus vues depuis 23 ans" dans les camps de Jénine et Tulkarem.
Israël a annoncé dimanche que ses soldats resteraient pendant plusieurs mois dans trois camps de réfugiés du nord du territoire, après en avoir expulsé des dizaines de milliers d’habitants avec interdiction de rentrer chez eux, dans le cadre d’une vaste opération contre les groupes armés palestiniens. Cette opération a commencé le 21 janvier, deux jours après le début d’une trêve fragile dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. C’est la première fois depuis la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005, qu’Israël déploie des chars en Cisjordanie occupée."Se préparer à un séjour prolongé"
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ainsi déclaré avoir "donné pour instruction aux soldats de se préparer à un séjour prolongé […] pour l’année à venir", dans les camps de Jénine, Tulkarem et Nour Chams. Il a affirmé que 40 000 Palestiniens en avaient été expulsés, un chiffre également retenu par les Nations unies. Selon l'ONU, l’opération israélienne en cours a coûté la vie à au moins 51 Palestiniens, dont sept enfants, et à trois soldats israéliens.Cisjordanie : l'armée israélienne cible trois camps de réfugiés
Vendredi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a...
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25/02 - Emmanuel Macron - Donald Trump : malgré les accolades, un "fossé grandissant"
"Ils ont plaisanté, se sont tenu la main, mais n’étaient pas d’accord sur la question de l’Ukraine", résume depuis Washington le site Politico, au sujet de la rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron à la Maison-Blanche, lundi 24 février. Le chef d’État français se rendait aux États-Unis pour la première fois depuis la réélection du milliardaire américain à la tête du pays, afin d’évoquer le dossier brûlant du cessez-le-feu en Ukraine, sur lequel s’écharpent Européens et Américains, et dans lequel l’Europe peine à exister, relève la presse internationale.
"Malgré toutes les accolades et les poignées de main, ils n’ont pas pu masquer le fossé grandissant entre les États-Unis et l’Europe au sujet de la guerre en Ukraine", remarque le New York Times. Depuis la réélection de Donald Trump, les États-Unis poussent en effet pour la conclusion rapide d’un accord entre la Russie et l’Ukraine, au détriment de l’intégrité territoriale de cette dernière, dont un cinquième du territoire se trouve occupé par Moscou. Les Européens, et Kiev elle-même, tentent d’exister dans des négociations dont ils ont, jusqu’ici, été marginalisés.Une Europe affaiblie
Pour Le Soir, malgré les "bons offices français", difficile donc de masquer l’impuissance de l’Europe "face au rouleau compresseur diplomatique de l’administration Trump." "L’Europe n’arrive pas à afficher un front uni. Elle est livrée à elle-même, avec un allié américain qui n’en est plus un, contrainte à un brusque et douloureux réveil pour muscler sa défense et assurer sa propre...
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25/02 - L’AfD et le RN, une trajectoire similaire... et un signal alarmant pour l’Europe
Pour évoquer le refus des partis politiques traditionnels de faire coalition avec l’extrême droite, les Allemands parlent de "Brandmauer" (littéralement, un pare-feu) et les Français, eux, de "cordon sanitaire". Le 29 janvier, avant les élections qui ont fait de lui le futur chancelier, Friedrich Merz s’en est affranchi, en acceptant le soutien de l’AfD pour faire passer une loi sur l’immigration. Un mois plus tard, le parti xénophobe d’Alice Weidel réalise un score historique aux législatives : 10 327 148 Allemands l’ont plébiscité, soit deux fois plus qu’aux précédentes élections pour le Bundestag. Peu ou prou le même nombre de voix que le Rassemblement national et ses alliés au premier tour des législatives de 2024 - multiplié, là encore, par deux depuis 2022.
Dans les deux cas, c’est un vote de conviction, par un électorat de plus en plus jeune, qui porte l’AfD et le Rassemblement national aux portes du pouvoir… Aux portes, seulement : l’un comme l’autre sont en position de faiseurs de roi et fourbissent leurs armes pour le prochain rendez-vous dans les urnes. Le spectacle navrant de la coalition tripartite d’Olaf Scholz, minée par les querelles, aura certainement aidé l’AfD. Le "cirque" post-dissolution, en France, pourrait bien produire les mêmes effets en faveur du RN. Charge à Friedrich Merz de montrer la voie en proposant une alternative – une vraie – pour l’Allemagne. Un "héros impossible" titrait l’hebdomadaire Die Zeit. L’homme de "la dernière chance". Pour l’Allemagne et pour l’Europe tout...
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25/02 - L’Ukraine privée de Starlink ? Quand Donald Trump montre le vrai prix de la tech américaine
Les géants numériques américains excellent dans l’art de faire croire que leurs produits sont gratuits. Bon nombre de leurs services sont affichés comme tels, jusqu’à ce que les internautes ne puissent plus s’en passer. C’est alors que – surprise ! – leurs fonctions les plus populaires deviennent payantes.
En menaçant de priver l’Ukraine de la constellation de satellites Internet Starlink dont elle a tant besoin pour résister à Poutine, Donald Trump rappelle la froide réalité cachée derrière ce qui semblait au départ une "bonne affaire" : la dépendance aux technologies américaines expose à subir de fortes pressions de ces derniers.Réduire notre dépendance numérique
Alors certes, les Français - comme l’ensemble des Européens - ne doivent pas s’enfermer dans une vision étroite de la souveraineté numérique et n’acheter que des produits "bien de chez eux". Cela nuirait à la compétitivité des entreprises du Vieux Continent de se priver totalement de technologies américaines, qui offrent généralement un excellent rapport qualité/prix.
A l’heure où les relations entre Washington et les Vingt-Sept sont plus tendues que jamais, il est cependant urgent de réduire notre dépendance numérique. Car elle est colossale. Cinq des sept plateformes Web géantes que nous utilisons au quotidien sont des acteurs américains. Ils captent également 65 % des achats européens de services cloud, notamment ceux de nos entreprises. Si Donald Trump décidait demain de compliquer notre accès à ces produits, pourrait-on encaisser le choc...
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25/02 - Electricité : les prix vont-ils flamber en 2026 ?
Faut-il s’attendre à une flambée des prix de l’électricité en 2026 ? Ce mardi 25 février, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé la réforme du marché en France à compter de l’année prochaine, estimant que le mécanisme retenu par le gouvernement dans la loi de finances 2025 pour remplacer le système actuel, va conduire "à faire payer aux Français leur électricité au prix fort".
En cause : le nouveau mode de calcul des tarifs, "basé sur les prix élevés et instables des marchés de gros, au lieu du coût réel de production de l’électricité en France". Le ministère de l’Economie et des Finances, lui, réfute les arguments de l’association et dénonce un calcul "biaisé".Pourquoi une réforme a-t-elle été votée pour 2026 ?
En vigueur depuis environ 15 ans, le mécanisme actuel, appelé Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), largement décrié par EDF, obligeait le fournisseur historique à vendre environ un quart de son électricité nucléaire au prix cassé de 42 euros le mégawattheure (MWh) aux industriels gros consommateurs d’électricité mais aussi à des fournisseurs alternatifs. In fine, le consommateur bénéficiait de cette "part" d’Arenh.
Pour le remplacer, un nouveau mécanisme de régulation a été prévu et traduit dans l’article 4 de ce projet de budget. Il découle de l’accord entre EDF et l’Etat annoncé en novembre 2023, qui a défini un prix de l’électricité environ 70 euros le MWh en moyenne sur 15 ans, ce qui avait été accueilli froidement par des représentants de consommateurs et d’industriels.
En vertu de...
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25/02 - Agitation sur l’Ukraine, silence sur l’Algérie : Emmanuel Macron, le président aux deux visages
Emmanuel Macron se sent à l’étroit. C’est même, chez lui, une seconde nature. Présider un pays, la France, lui a-t-il jamais suffi ? Il faut présider le monde pour ne pas s’ennuyer, songe-t-il. Le poste n’existe pas encore mais le chef de l’Etat déploie une énergie considérable pour le façonner. Depuis ses premiers soubresauts, la guerre en Ukraine et, depuis son élection nouvelle, l’attitude changeante donc inquiétante de Donald Trump à l’égard de Vladimir Poutine, lui offrent une occasion de s’agiter. Avec la certitude – et c’est encore meilleur ainsi – de répondre à une préoccupation des Français.
Ainsi à l’Elysée, pour expliquer cet affairement – deux mini-sommets avec des dirigeants internationaux, une réunion avec les chefs de parti sur la sécurité internationale, un voyage à Washington pour s’entretenir avec Donald Trump et le convaincre de "ne pas être faible avec le président Poutine" –, on brandit un sondage publié dans La Tribune dimanche selon lequel 77 % des Français se disent inquiets de voir les négociations de paix se dérouler entre les Etats-Unis et la Russie sans les pays européens. D’ailleurs, il suffit d’observer le service courrier de la présidence. Depuis dix jours, il serait submergé de missives de Français s’inquiétant du sort de l’Ukraine ; "c’est dix fois plus qu’il y a un an", assure un conseiller élyséen. Et que dire de ses interlocuteurs qui, dans les sommets européens, pressent le chef de l'Etat : "Emmanuel, il faut que tu fasses quelque chose" (toujours selon l’Elysée) ?
Exaltation...
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25/02 - Ultimatum d’Elon Musk : "une nouvelle chance" pour les fonctionnaires menacés de licenciement
Elon Musk a donné une nouvelle chance aux fonctionnaires fédéraux américains de justifier de leur activité professionnelle sous peine d’être renvoyés, en repoussant sine die l’échéance de son ultimatum. Les plus de deux millions d’employés concernés étaient par ailleurs en pleine confusion après avoir reçu des instructions contradictoires de la part de leurs hiérarchies.
Sommé par Donald Trump de se montrer "plus agressif" dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, l’homme le plus riche de la planète avait enjoint samedi aux fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel, affirmant que "l’absence de réponse" avant minuit lundi soir serait considérée comme une "démission". "A la discrétion du Président, les fonctionnaires ont une nouvelle chance", a annoncé ce mardi 25 février Elon Musk sur le réseau X (ex-Twitter), qu’il détient, ajoutant que l’absence de réponse "une deuxième fois entraînera le licenciement".
Subject to the discretion of the President, they will be given another chance.
Failure to respond a second time will result in termination. https://t.co/04xzgScXfj— Elon Musk (@elonmusk) February 25, 2025
L’allié du président républicain n’a cependant pas donné de nouvelle date limite pour répondre au message intitulé "Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?", envoyé par le service des ressources humaines de l’administration fédérale, l’OPM, aux employés concernés. L’OPM leur demandait une réponse décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente, à envoyer également à leur...
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25/02 - En réponse à Donald Trump et Vladimir Poutine, ravivons l’"Entente cordiale"
En avril dernier, pour les 120 ans de leur "Entente cordiale" (accords qui ont mis un terme à un millénaire de différends), Français et Britanniques s’étaient offert deux parades inédites. Coiffés de leurs grands bonnets à fourrure noire, des grenadiers de la maison royale avaient participé à la relève de la garde à l’Elysée, alors que des membres de la Garde républicaine en faisaient de même devant Buckingham Palace.
Au-delà du cérémoniel, toute une mécanique commune anime au quotidien la collaboration de Paris et Londres, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle va jusqu’à une coopération étroite dans le développement d’armements, en particulier dans le domaine nucléaire.
L’agressivité et le dédain avec lesquels Donald Trump traite les Européens rendent cette Entente cordiale plus indispensable que jamais pour l’avenir du Vieux Continent. "En 1995, le président Jacques Chirac et le Premier ministre John Major avaient marqué un rapprochement stratégique très fort en affirmant qu’ils n’imaginaient pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux d’un des deux pays ne pourraient être menacés sans que ceux de l’autre ne le soient aussi, rappelle Frédéric Charillon, professeur à l’université Paris Cité et auteur de Géopolitique de l’intimidation. Seuls face à la guerre ? (Odile Jacob). Nous sommes dans cette configuration : on craignait un désengagement américain, c’est bien pire, puisque Trump prend fait et cause pour Poutine, alors que l’Europe dépend des Etats-Unis pour sa défense."
Avant...
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25/02 - Droits de douane : Emmanuel Macron "espère avoir convaincu" Donald Trump
Si la visite d’Emmanuel Macron à la Maison-Blanche, ce lundi 24 février, a été largement consacrée à la guerre en Ukraine, le président français a aussi profité de son entretien avec Donald Trump pour aborder un autre sujet sensible, et plaider la cause de l’Union européenne face à la marée de nouveaux de droits de douane promis par le dirigeant américain.
Depuis le début de son second mandat, ce dernier annonce régulièrement de nouvelles taxes sur les produits entrant aux Etats-Unis, parfois déjà entrées en vigueur (avec la Chine), parfois repoussées à une date ultérieure (pour les Canadiens et les Mexicains. Donald Trump accuse notamment les pays de l’Union européenne - qui exporte plus vers les Etats-Unis que l’inverse - de se comporter de manière "injuste" avec son pays. Il critique notamment le niveau de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), payée par les consommateurs dans les pays européens, qu’il a assimilée à un droit de douane supplémentaire sur les produits américains.
A Washington, Emmanuel Macron a donc tenté d’adoucir l’humeur de son homologue vis-à-vis du bloc européen. "Notre volonté c’est qu’il y ait une concurrence juste", "équitable", entre "nos industries", "des échanges plus fluides et encore davantage d’investissements" de part et d’autre de l’Atlantique, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche. "Je sais votre attachement à rétablir la balance" commerciale des Etats-Unis, a-t-il aussi dit, glissant que la France était dans la même situation. Les discussions se...
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25/02 - Ukraine : la reconstruction du pays coûtera plus de 500 milliards d’euros
Une trêve possible "dans les semaines à venir" selon Emmanuel Macron, la Russie qui se dit ouverte à une participation européenne dans le règlement du conflit… Après plus de trois années de guerre, les alliés de l’Ukraine se prennent timidement à espérer un tournant. Lundi à Washington, le président français a essayé d’infléchir la position de son homologue américain Donald Trump, en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à la "capitulation" de Kiev. Une nouvelle rencontre entre diplomates russes et américains est prévue en fin de semaine, selon Moscou, après celle du 18 février en Arabie saoudite des ministres des Affaires étrangères des deux pays, Sergueï Lavrov et Marco Rubio.
Les infos à retenir
⇒ Le Premier ministre britannique recevra ses "alliés" ce week-end pour des discussions sur l'Ukraine
⇒ La reconstruction de l’Ukraine coûtera plus de 500 milliards d’euros
⇒ Un média russe dit avoir identifié 95 000 soldats russes tués
19h20Le Premier ministre britannique recevra ses "alliés" ce week-end pour des discussions sur l'Ukraine
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré ce mardi qu'il recevrait plusieurs chefs d'Etat de pays "alliés" ce week-end pour des discussions sur l'Ukraine, quelques jours après avoir rencontré le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche. "Je vais accueillir (les dirigeants) d'un certain nombre de pays ce week-end, pour que nous puissions continuer à discuter de la manière dont nous allons avancer ensemble, en tant qu'alliés, au vu de la situation à...
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25/02 - Rima Hassan refoulée d’Israël : la mise en scène de la victimisation, par Omar Youssef Souleimane
Depuis Bruxelles, Rima Hassan a pris un vol à destination de Tel-Aviv le 24 février. Son arrivée était prévue à 15h15. Le ministère de l’Intérieur israélien a décidé de refuser l’entrée à la députée européenne LFI. "Selon la loi en Israël, c’est le pouvoir de l’État de décider qui peut entrer dans le pays et qui ne peut pas. Comme en France et dans tous les autres pays" déclare Sabine Haddad, porte-parole de l’Autorité de l’État civil et de l’immigration, à L’Express. Ce déplacement très médiatisé soulève la question des raisons pour lesquelles Rima Hassan a choisi de se rendre dans un pays qu’elle ne reconnaît pas, à un moment où la région connaît un véritable tournant vers la paix entre Israël et ses voisins.
Le seul lien qui unit Rima Hassan à ce territoire est celui de ses grands-parents paternels, ils ont quitté leur village après la Nakba en 1948 pour s’installer en Syrie. Ce pays n’est pour elle qu’une utopie sur laquelle la députée européenne de LFI investit : "Au nom de quoi ne pourrais-je pas retourner dans le village de mes grands-parents ?" s’est-elle interrogée en 2023 dans l’émission C ce soir.
En réalité, Rima Hassan pouvait s’y rendre et y circuler grâce à son passeport européen, comme beaucoup de Palestiniens l’ont fait. Mais elle a choisi de s’engager en appelant à "une résistance armée" contre l’existence-même de l’État hébreu, considérant le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre comme une défense légitime. Parallèlement, la même année, elle a effectué un autre voyage, en cohérence avec ses propos, en...
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25/02 - Cryptomonnaies, golf, produits dérivés... Le business florissant des Trump à la Maison-Blanche
Du jamais vu. Trois jours avant son investiture, Donald Trump lance une nouvelle cryptomonnaie baptisée $TRUMP. "Il est temps de célébrer tout ce que nous représentons : la victoire ! " proclame-t-il sur X. Ce "meme coin", ces devises numériques fondées sur une image virale sur la Toile (en l’occurrence celle du président), n’a pas de valeur intrinsèque et son prix fluctue en fonction de l’engouement généré via les réseaux sociaux et les médias. Il est donc sujet à une énorme volatilité et très spéculatif. La monnaie Trump a rapidement grimpé à 75 dollars, une hausse de 760 % par rapport au prix de départ, valorisant l’ensemble des jetons à 14,5 milliards. Une fortune, du moins sur le papier, pour le président et ses partenaires qui détiennent 80 % du stock.
"Il semble que Trump ait accumulé plus de richesses ces dernières vingt-quatre heures que pendant toute sa vie", a résumé dans la foulée Jon Christian du site Futurism. Le jeton a perdu, depuis lors, les trois quarts de sa valeur, notamment après le lancement trois jours plus tard par Melania, son épouse, de sa propre cryptomonnaie. La valorisation de la Trump coin atteint aujourd’hui 2,5 milliards de dollars, nettement plus que celle de la devise de sa femme (494 millions). Le couple a également touché, selon une enquête du New York Times, près de 100 millions de dollars en frais de transaction.Une cascade de produits dérivés Trump
Lors de son premier mandat, Donald Trump a exploité ouvertement sa position à la Maison-Blanche pour s’enrichir, au mépris...
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25/02 - Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir de la rencontre entre Emmanuel Macron et Donald Trump
Poignées de main vigoureuses, blagues, compliments : le président français et Donald Trump ont renoué avec leur numéro de camaraderie diplomatique, déjà rodé lors du premier mandat du républicain. Emmanuel Macron était en visite d’État, lundi 24 février, à la Maison-Blanche, d’où il a donné une conférence de presse avec son homologue. Mais derrière cette ambiance cordiale se cache le très épineux dossier de la guerre en Ukraine, qui oppose Américains et Européens.
Emmanuel Macron tente en effet d’infléchir la position des États-Unis, qui poussent ces dernières semaines pour un accord rapide, sans condamnation de Moscou, ni défense de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, dont 20 % du territoire est occupé par la Russie.Crainte d’une "capitulation" forcée de Kiev
Malgré d’énormes divergences sur le fond, Emmanuel Macron s’est dit "convaincu qu’il y avait un chemin" à parcourir avec Donald Trump, pour mettre fin au conflit. Le président français a toutefois estimé qu’un accord de paix ne pouvait signifier une "capitulation" de Kiev, et a insisté sur la nécessité d’apporter des "garanties de sécurité" pour éviter que le président Vladimir Poutine ne repasse à l’attaque, rappelant les violations, dans le passé, des accords de Minsk par la Russie en 2014 et 2015.
"Nous voulons un deal rapide, mais pas un accord qui soit fragile", a dit le chef d’État français depuis la Maison-Blanche, qui a également exhorté à associer Kiev aux discussions. "Personne n’a envie de vivre dans un monde où la loi du plus fort peut s’imposer", a-t-il...
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25/02 - En Ukraine, la guerre se déroule aussi sur le terrain des mots
"J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine." Le 24 février 2022, c’est en ces termes que Vladimir Poutine tente de justifier l’invasion de son voisin. Trois ans plus tard, les combats se déroulent toujours et sur le champ de bataille et sur le front des mots car, dans tout conflit, le vocabulaire aussi joue un rôle essentiel. La guerre déclenchée par Moscou en offre une parfaite illustration, qui sert de trame au très intéressant ouvrage rédigé par la chercheuse Amélie Férey (Les mots, armes d’une nouvelle guerre ?, Editions temps de parole, le Robert).
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On dira, et l’on n’aura pas tort, que la légitimité a de tout temps constitué un enjeu dans les affrontements militaires. Hitler n’envahit-il pas l’Autriche et la Tchécoslovaquie au nom du prétendu "droit" du Reich à un "espace vital" ? Il demeure que la situation a pris aujourd’hui une nouvelle dimension. Avec quelque 15 milliards de téléphones portables sur la planète et la multiplication des réseaux sociaux, l’information circule désormais beaucoup plus vite. Volodymyr Zelensky a d’ailleurs parfaitement intégré cette donnée en arborant des tee-shirts kaki et en sous-titrant en anglais ses discours. La bataille de l’opinion internationale se joue en partie là.
Les infox elles aussi se répandent comme une traînée de poudre, et la Russie les utilise sans vergogne. Elle a ainsi créé une vidéo truquée dans laquelle on...
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25/02 - En 2027, un seul candidat pour LR et les macronistes ? A droite, un tabou se lève
Et si Les Républicains (LR) soutenaient avec les macronistes le même candidat à l’élection présidentielle de 2027 ? A droite, cette réflexion a longtemps été émise d’un air résigné. Elle racontait l’effacement d’un parti, pris en étau entre le bloc central et le Rassemblement national. Ceux qui se risquaient à cette thèse ? D’indécrottables pessimistes, convaincu de l’arrêt de mort de leur formation après tant de débâcles électorales.
A bas bruit, ce tabou se lève. Un nombre croissant d’élus LR se joint à cette idée, lancée par Michel Barnier à Matignon. En novembre, l’ancien Premier ministre suggérait une candidature unique du "socle commun" pour faire barrage à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Cet impératif arithmétique est répété ad nauseam par les défenseurs de l’union. Le bloc central ne pourrait se payer le luxe de la division pour accéder au second tour de la présidentielle. "Nous n’avons pas d’autre choix que de prolonger le socle commun en 2027", glissait une ministre LR cet automne, avec un brin de fatalisme.
Après tout, ce petit monde gouverne ensemble depuis cinq mois. Et les municipales de 2026 devraient donner lieu à des alliances LR-Macronie dans plusieurs villes. "Une reconfiguration par le bas", note un ministre.
La thèse de l’alliance prend toutefois une teinte nouvelle à droite. Au principe de réalité s’ajoute un sentiment longtemps oublié : l’espoir. L’émergence de Bruno Retailleau, conjugué au regain électoral de LR aux élections partielles, réveille une ambition. Et si la droite posait une...
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25/02 - Colonel Le Viavant : "Le drone est aussi une arme psychologique"
"Cette machine, que nous appelons un drone, n’est pas vivante. Pourtant lorsqu’elle s’élançait de sa catapulte dans le vide, elle nous faisait toujours l’effet d’une créature animée que l’on jetterait dans le ciel pour éclairer la Terre. Vrombissant dans la vallée, cet oiseau mécanique est devenu le compagnon de plusieurs milliers d’hommes qu’il survolait pour les protéger. Avant qu’il ne s’élève au-dessus des abîmes, les équipages aimaient caresser ses ailes d’acier qui le porteraient et ses lentilles robotiques qui découvrirait nos ennemis. Ce regard froid et métallique est aussi devenu celui d’une divinité de la guerre quand, à travers les caméras, nous avons vu périr des hommes. Mais nous n’avons pas douté : ce n’est pas le drone qui a provoqué la mort, c’est nous."
Cette citation est un extrait du livre du colonel Pierre-Yves Le Viavant, Pilote de drone, paru aux éditions Les Belles Lettres, dans la collection Mémoires de guerre. C’est un témoignage très instructif sur l’emploi des drones lors d’un déploiement en Afghanistan, en 2010. Et c’est tout simplement le premier récit d’une unité de drones de l’armée française. Il a valu au colonel Le Viavant le prix Capitaine Thomas-Gauvin 2024, qui récompense tous les ans un soldat en activité pour un ouvrage sur l’emploi de la force.
Avec lui, nous allons parler des drones dans l’armée française, mais également de l’explosion de leur utilisation, comme on peut le voir en Ukraine.
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25/02 - Guerre en Ukraine : les Européens peuvent-ils se défendre sans les Américains ?
Au cœur de l’hiver, en ce 22 janvier 2025, un optimisme prudent souffle encore dans les capitales européennes. Donald Trump, fraîchement investi, s’adresse à Vladimir Poutine sur son réseau social Truth. "Arrêtez cette guerre ridicule ! […] Si nous ne parvenons pas à un accord, et rapidement, je n’aurai pas d’autre choix que de mettre en place des niveaux élevés de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce qui est vendu par la Russie aux Etats-Unis et dans d’autres pays", lance, offensif, le président américain. Les Européens se prennent à rêver : le nouvel hôte de la Maison-Blanche va-t-il surprendre et se montrer ferme avec le maître du Kremlin ? Voire lui arracher un "deal" favorable à Kiev ?
Un mois plus tard, leurs espoirs ont volé en éclats. Un appel d’une heure et demie entre Donald Trump et son homologue russe, le 12 février, aura suffi. Ses insultes, la semaine suivante, contre Volodymyr Zelensky, qualifié de "dictateur" et de "comédien modeste", ont fini d’enfoncer le clou. Dans les chancelleries européennes, l’expectative a laissé place à l’effroi de voir Washington s’aligner sur l’agenda de Moscou. En toile de fond, la perspective vertigineuse de devoir assumer seules la charge du soutien à l’Ukraine, comme la défense du continent contre les ambitions impérialistes de leur voisin russe. Une révolution copernicienne pour une Europe habituée, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à s’abriter sous le parapluie de la première puissance mondiale.
Encore groggy, les dirigeants du...
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24/02 - Emmanuel Macron avertit que la "paix ne peut pas signifier la capitulation de l’Ukraine"
Trois ans jour pour jour après l’invasion russe en Ukraine, les dirigeants de 13 pays étaient ce lundi 24 février à Kiev autour de Volodymyr Zelensky pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, au moment où le revirement des Etats-Unis a changé la donne du conflit.
Dans le même temps, Emmanuel Macron est à Washington, où il a été reçu par son homologue Donald Trump à la Maison-Blanche pour un entretien en tête-à-tête. Il a affirmé durant la réunion avec le président américain que les Européens étaient "prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes". En discussions directes et unilatérales avec Vladimir Poutine ces derniers jours, le président américain a lui assuré que son homologue russe Vladimir Poutine accepterait la présence de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Les Européens sont "prêts à aller jusqu’à l’envoi de troupes", affirme Emmanuel Macron
⇒ La guerre en Ukraine pourrait prendre fin "d’ici quelques semaines", selon Donald Trump
⇒ La "capitulation" de Kiev est toujours l'"objectif" de Vladimir Poutine, d'après Ursula von der Leyen
21h20 Emmanuel Macron avertit que la "paix ne peut pas signifier la capitulation de l'Ukraine"
Emmanuel Macron a assuré lundi vouloir "la paix" en Ukraine, avertissant néanmoins qu'elle ne pouvait signifier la "capitulation de l'Ukraine", trois ans jour pour jour après le début de l'invasion russe. "Nous voulons la paix. Cette paix ne peut pas signifier la capitulation de l'Ukraine", a prévenu le président français, lors d'une conférence de presse...
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24/02 - La députée européenne Rima Hassan refoulée à son arrivée en Israël
L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a été refoulée après avoir tenté d’entrer en Israël dans le cadre d’une visite d’une délégation du Parlement européen, a annoncé le ministère de l’Intérieur israélien a annoncé ce lundi 24 février. "Rima Hassan a décollé vers Bruxelles par un avion de Brussels Airlines, après que son entrée en Israël a été refusée, sur instruction du ministre de l’Intérieur", explique le communiqué.
Un peu plus tôt déjà, le ministère de l’Intérieur avait annoncé que l’eurodéputée de la France insoumise ne serait pas autorisée à entrer en Israël : elle est accusée d’agir "de manière régulière pour promouvoir le boycott contre Israël, en plus de ses nombreuses interventions publiques sur les réseaux sociaux et dans des interviews".Israël "Etat terroriste", selon l’eurodéputée
Rima Hassan, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, est visée par une enquête pour "apologie du terrorisme" en France après avoir estimé dans une interview sur le mode "vrai ou faux", après le 7-Octobre, qu’il était "vrai" que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. Selon elle, l’extrait de l’interview n’est pas fidèle à son propos. Sur le réseau X, elle a qualifié Israël d’Etat "terroriste", accusé l’armée israélienne d’avoir "exécuté froidement des enfants palestiniens" ou écrit que "la communauté internationale somme Israël de quitter la Palestine".
A l’origine, l’eurodéputée se rendait en Israël et dans les Territoires palestiniens aux côtés d’autres députés européens de la Délégation pour les...
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24/02 - Ukraine : ces dispositifs utilisés par la Russie pour mener sa guerre informationnelle
Trois ans de guerre en Ukraine. Trois ans de guerre de la désinformation. Si ce n’est (beaucoup) plus. Depuis le début des années 2000, l’Etat russe est à la tête d’un véritable dispositif d’influence informationnelle. Son objectif : légitimer son "opération militaire spéciale" en Ukraine, en la maquillant en une action défensive. Publié ce lundi 24 février, un rapport du service technique et opérationnel de la France chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum), analyse ces trois années de désinformation.La France au coeur de la propagande
Depuis 2022, la France n’a pas échappé à cette guerre informationnelle. Bien au contraire. "Par son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et sa politique affichée de soutien économique et militaire à l’Ukraine, [elle] fait l’objet d’un ciblage particulièrement agressif et persistant des acteurs de la menace informationnelle russe", peut-on lire dans le rapport. Cette guerre informationnelle se serait même intensifiée depuis le 26 février 2024, date à laquelle Emmanuel Macron a indiqué que l’option éventuelle d’envoi de troupes sur le territoire ukrainien n’était pas exclue.
Pour commencer, l’Hexagone a été ciblé par le dispositif "Reliable Recent News (RRN)", un mode opératoire informationnel, également connu sous le nom de "Doppelgänger" [expression allemande désignant un double maléfique, NDLR]. Comme sa traduction l’indique, cette technique consiste notamment en la création de faux sites Internet...
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24/02 - Philippe Brassac - Lucie Pinson, le débat : "Financer les énergies fossiles n’est ni stratégique, ni rationnel"
D’ordinaire, ils échangent leurs désaccords dans le cadre formel des assemblées générales d’actionnaires. Pour L’Express, Lucie Pinson, la directrice de l’ONG Reclaim Finance, et Philippe Brassac, le directeur général du Crédit agricole, ont accepté de débattre sur la finance dite "verte", et sur les efforts du monde bancaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Timorés, dit l’une. Décisifs, assure l’autre. Les AG n’ont pas fini d’être animées…
L’Express : Presque dix ans après la signature de l’accord de Paris, les engagements des banques en faveur du financement de la transition énergétique sont-ils à la hauteur ?
Lucie Pinson : La transition nécessite d’activer deux leviers : la sortie des énergies fossiles, en commençant par stopper leur expansion, et l’amplification du développement des alternatives soutenables. Dans les deux cas, le compte n’y est pas. Les banques, y compris françaises, continuent d’allouer des milliards à l’expansion du secteur pétrolier et gazier et une étude récente de Bloomberg a montré que les banques mettent moins de 1 euro dans les énergies renouvelables [EnR] pour chaque euro dans les fossiles. Or, si l’on veut s’aligner sur la feuille de route recommandée par l’Agence internationale de l’énergie pour limiter le réchauffement planétaire à +1,5 °C d’ici à 2100, il faudrait investir 6 euros dans les EnR dès qu’on met 1 euro dans les énergies fossiles. Nous n’y sommes pas du tout. L’action du secteur privé reste trop lente, trop limitée et elle ne repose que sur le volontariat....
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24/02 - L’Ukraine, trois ans après l’invasion russe : le bilan vu par la presse anglo-saxonne
Après une année supplémentaire de guerre acharnée sur le territoire ukrainien, Volodymyr Zelensky a salué ce lundi 24 février au matin "trois ans de résistance. Trois ans de gratitude. Trois ans d’héroïsme absolu des Ukrainiens" contre l’invasion russe. Alors qu’une sirène aérienne retentissait en fond, le président ukrainien a espéré publiquement que "cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable", devant une vingtaine de dirigeants étrangers alliés réunis pour lui manifester leur soutien lors de ce funeste anniversaire.
Mais si la guerre pourrait bientôt prendre fin, Kiev est toujours sous pression. L’Ukraine, comme l’Europe, semble acculée par le rapprochement, précipité par l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, de la Russie et des Etats-Unis. Après trois années d’isolement imposées par l’Occident à la Russie, "un monde de nouvelles possibilités s’ouvre à Vladimir Poutine", avance en premier lieu le journal américain le New York Times.Ce que change l’arrivée de Donald Trump
Car si l’avenir de l’Ukraine est au cœur de l’agenda international, Kiev n’est pour l’instant pas conviée aux négociations qui se déroulent en ligne directe entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui doivent se rencontrer prochainement. Avec l’arrivée de Trump au pouvoir en janvier, "fini, les déclarations depuis la Maison-Blanche sur la nécessité de tenir tête aux tyrans, de défendre la démocratie contre l’autocratie et de garantir la victoire de la liberté", remarque le quotidien.
Donald Trump a, d’une part, décidé que son...
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24/02 - Comment Fessenheim a été sacrifiée sur un "coin de table" : enquête sur un sabotage politique
Pour le commun des mortels, le décor évoque l’intérieur bariolé d’une navette spatiale d’un film des années 1980. Au centre : 17 hommes de dos, certains en bleu de travail, d’autres en jean et tee-shirt sombre, font face à un mur de commandes, dont la tranche supérieure recouverte de petits rectangles lumineux donne à l’ensemble ses airs de Star Trek. La plupart des personnages regardent devant eux, sauf un, tête penchée, qui semble se recueillir. Ne serait-ce le décor flashy éclairé au néon, on pourrait croire à des funérailles. "22 FEV – 01 : 46", affiche une horloge à led en haut du mur : quelques secondes plus tard, dans la nuit alsacienne, le premier réacteur de Fessenheim va s’éteindre.
Seule l’équipe de quart est présente dans la centrale cette nuit-là. Les bulletins radio parlent essentiellement du Salon de l’agriculture, où Emmanuel Macron pourrait battre son record de temps passé à la Porte de Versailles, et d’un coronavirus venu de Chine, qui vient de faire deux morts en Italie. La journée qui a précédé, les salariés sont arrivés et repartis, peuplant une dernière fois les 50 hectares de travées vrombissantes, prenant ici un selfie, parlant là avec les collègues. "On n’avait pas grand-chose à se dire, se souvient Arnaud Amiot, ancien ingénieur d’exploitation à Fessenheim. On savait pourquoi on était là, et les mots ne venaient pas." Dans l’après-midi, la prise de la photo collective – plus de 200 salariés, casque blanc sur la tête – dans l’immense salle des machines, allège un peu le spleen ambiant....
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24/02 - Antoine Levy : "Avec la taxe Zucman, les fondateurs de Mistral AI devront vendre des parts"
Une heure tardive, des bancs vides… C’est dans un hémicycle clairsemé que la proposition de loi instaurant un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches a été adoptée jeudi 20 février par les députés. Ce texte, porté par le groupe écologiste à l’occasion de sa niche parlementaire et inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, devra désormais être examiné par le Sénat. Ce dernier étant dominé par la droite, il y a peu de chance que cette taxe entre en vigueur dans les prochains mois.
Reste que le sujet reviendra forcément sur la table, alors que l’Etat est continuellement à la recherche de nouvelles rentrées pour réduire son déficit abyssal. Pour l’économiste Antoine Levy, professeur à l’université de Berkeley, cette contribution aurait de lourdes conséquences sur l’économie française. Quant aux potentielles recettes, elles seraient surestimées.
L’Express : La taxe adoptée hier à l’Assemblée est-elle pertinente d’un point de vue économique ?
Antoine Levy : Il y a deux aspects à analyser : les recettes fiscales potentielles et l’impact sur l’activité économique. Tout d’abord, je pense que les recettes attendues sont surestimées. La valeur des hauts patrimoines est souvent évaluée à partir de classements publics, comme ceux de Challenges, qui surestiment les montants réels. Beaucoup d’entreprises concernées ne sont pas liquides, ce qui signifie qu’elles subiraient une décote de liquidité si elles étaient vendues pour payer l’impôt. Autrement dit, une start-up non cotée ou une entreprise familiale vaut...
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24/02 - Avec Friedrich Merz, un début de révolution pour l’Europe ? Par Marion van Renterghem
"Je n’aurais jamais pensé devoir dire cela à la télévision" a dit Friedrich Merz dimanche 23 février, après les premiers résultats des élections législatives allemandes. Le probable futur chancelier chrétien-démocrate, dont le parti (CDU/CSU) est arrivé en tête avec 28,52 % des voix, a affiché gravement sa conscience de la bascule du monde. Le cap qu’il en déduit pour l’Allemagne est en rupture avec la relation transatlantique qui fonde l’identité du pays depuis 1945. Par ses implications géopolitiques majeures, cet événement dépasse en importance la percée spectaculaire du parti d’extrême-droite AfD (20,8 %), bien que celui-ci ait doublé son score de 2021 et devienne le premier parti d’opposition au Bundestag.
Sur la chaîne ARD, Friedrich Merz évoquait la nécessité pour les Européens de développer une défense autonome, émancipée d’une alliance atlantique cassée par Donald Trump et par des Etats-Unis "largement indifférents au sort de l’Europe". Deux jours plus tôt, il était encore plus disruptif. Sur la chaîne télévisée ZDF, le 21 février, il avait déclaré vouloir "discuter avec les Britanniques et les Français pour savoir si leur protection nucléaire pourrait également s’étendre à nous (l’Allemagne)." Il a souligné que l’Allemagne n’avait jamais répondu à cette question "que le gouvernement français a soulevée à plusieurs reprises auprès du gouvernement allemand". On l’a compris : avec lui, l’Allemagne répondra."Couper le cordon" avec Washington
Pour l’Allemagne et pour l’Europe, c’est une révolution. Ou plutôt un début de...
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24/02 - Budget de la défense : l’irresponsable imposture de Thomas Piketty
Dans un article paru dans Le Monde du 15 février, Thomas Piketty écrit : "Plutôt que de consacrer ses ressources à une escalade sans fin – Trump exige maintenant des budgets militaires atteignant 5 % du PIB – l’Europe doit asseoir son influence sur le droit et la justice. Avec des sanctions financières ciblées et réellement appliquées sur quelques milliers de dirigeants, il est possible de se faire entendre plus efficacement qu’en entassant des chars dans des hangars. L’Europe doit surtout entendre la demande de justice économique, fiscale et climatique venue du Sud. Elle doit renouer avec les investissements sociaux et dépasser définitivement les Etats-Unis en formation et en productivité […]."
De tradition ancienne, le pacifisme bêlant est une maladie assez répandue au sein de la gauche française. On a donc le droit de n’être pas étonné à la lecture de ces inepties proférées au moment où l’Europe décille enfin sur l’ampleur des menaces à ses frontières. Laissons donc cela – sans oublier d’enrager pour autant devant un tel sabotage de l’esprit de défense – et abordons ce monument par une autre face afin de mieux observer ce qui révèle aussi des pathologies fréquentes au sein de la communauté universitaire dite "engagée".
A commencer par la contradiction qu’il y a, pour un savant, à manier le Yaka comme d’autres la massue. Yaka, donc, frapper les dirigeants au portefeuille pour garantir la paix dans le monde et le progrès du droit. Comme si ça avait déjà marché quelque part (en Russie ? en Iran ?), et surtout...
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24/02 - Marseille : ce que l’on sait des explosions au consulat de Russie
"La France condamne toute atteinte à la sécurité des emprises diplomatiques", s’indigne le Quai d’Orsay ce lundi 24 février au matin, quelques heures après une attaque contre le consulat général de Russie de Marseille. "L’inviolabilité, la protection et l’intégrité des emprises diplomatiques et consulaires, ainsi que de leur personnel, sont des principes fondamentaux du droit international" rappelle le gouvernement français.
Que s’est-il passé ce lundi matin dans les jardins du consulat de Russie, situé dans le très cossu 8e arrondissement de Marseille ? Aux alentours de 8 heures, "trois bouteilles de soda en plastique 50 cl ont été envoyées ce matin dans les jardins du consulat. Deux d’entre elles ont éclaté et généré des détonations" selon la préfecture de police. Selon une source policière, ces bouteilles auraient explosé sur la façade du bâtiment, sans toutefois faire de blessés.
Tout autour du bâtiment, le périmètre a rapidement été bouclé. Si la formule utilisée pour provoquer l’explosion n’est pas encore connue, "l’analyse des résidus de produits contenus dans ces bouteilles est en cours", a précisé la préfecture de police. Tout au long de la matinée, marins-pompiers, forces de police mais aussi démineurs étaient présents sur place. Les opérations de déminage se sont terminées à 11h30, a annoncé un des membres de l’équipe technique, et le dispositif a commencé à être allégé.La Russie dénonce "une attaque terroriste"
C’est désormais la police judiciaire qui est chargée de l’enquête. Le parquet de Marseille a quant...
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24/02 - Allemagne : les leçons des législatives en quatre infographies
A chaque élection, certains commentateurs sont bien prompts à critiquer les sondages électoraux. Cette fois-ci pourtant, ils avaient vu juste. L’alliance conservatrice CDU/CSU - le parti de l’ex-chancelière, Angela Merkel - remporte les élections législatives, avec moins de 30 % des voix exprimées tandis que le SPD d’Olaf Scholz, le chef de gouvernement sortant, n’arrive qu’en troisième position. Enfin, le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) fait une percée historique en obtenant environ un cinquième des suffrages.
Ces élections législatives fédérales interviennent moins de quatre ans après le dernier scrutin, organisé à l’automne 2021. Initialement, le renouvellement du Parlement allemand était annoncé pour la fin septembre 2025, mais cet hiver, la coalition gouvernementale a explosé suite à de nombreux désaccords entre les troupes d’Olaf Scholz et celles du ministre des Finances libéral, Christian Lindner. La chute de cet accord de gouvernement imposait l’organisation d’élections anticipées qui se sont donc déroulées ce dimanche 23 février. A la sortie des urnes, les résultats sont sévères pour les trois partis de la coalition sortante qui n’ont reçu que 32 % des suffrages (contre 52 % il y a quatre ans). Le résultat est particulièrement compliqué pour le FDP, le parti de Christian Lindner, qui n’obtient même pas 5 % des voix exprimées.Le nombre de voix reçues par la coalition au pouvoir s'est effondré entre 2021 et 2025.
Avec un score aussi médiocre, le FDP n’aura aucun représentant à la...
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24/02 - Comment l’attentat de Mulhouse ravive les tensions avec l’Algérie
Les tensions avec l'Agérie étaient déjà vives, voilà de quoi les alimenter encore davantage. Deux jours après l'attaque mortelle au couteau à Mulhouse dans le Haut-Rhin, Paris a déjà évoqué plusieurs mesures de rétorsion à l'égard d'Alger, alors que le principal suspect est un Algérien en situation irrégulière en France. Celui-ci était fiché par les services de prévention du terrorisme et faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Très rapidement, Bruno Retailleau a mis en cause la non coopération de l'Algérie. Selon le ministre de l'Intérieur, celle-ci aurait "refusé à dix reprises" de reprendre sur son territoire Brahim A., âgé de 37 ans, soupçonné d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'avoir grièvement blessé au moins trois policiers municipaux samedi 22 février. Il a été interpellé et placé en détention provisoire dès samedi. "Voilà un individu qui aurait dû être accepté par l'Algérie. L'Algérie l'a refusé à dix reprises. À dix reprises, mes services ont relancé le consulat algérien sans jamais que celui-ci n'accepte quelqu'un qui était né en Algérie", a accusé Bruno Retailleau, avant de plaider pour "un rapport de force" avec Alger.
Ce lundi, c'est François Bayrou qui a pointé du doigt ces refus : "L'assassin de Mulhouse, il avait été présenté dix fois aux autorités algériennes pour que son pays d'origine accepte que nous le renvoyions chez lui. Les dix fois la réponse a été non. Est-ce que c'est acceptable? Pour moi c'est parfaitement clair, c'est inacceptable", a déclaré le Premier...
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24/02 - 500 milliards de dollars sur quatre ans : Apple promet un investissement record aux États-Unis
Le groupe Apple a annoncé lundi 24 février vouloir investir plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis durant les quatre prochaines années et promis 20 000 embauches, au moment où Donald Trump pousse les entreprises du pays à rapatrier leur production sur le sol américain.
"Apple a annoncé aujourd'hui son plus important engagement de dépenses jamais réalisé, avec des plans pour dépenser et investir plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années", a déclaré le géant californien dans un communiqué.
Le groupe de Cupertino précise vouloir financer des projets dans les domaines de l'intelligence artificielle, l’ingénierie ou encore la formation. Nouvelle usine à Houston
Il prévoit par ailleurs d'augmenter les capacités de ses sites de production américains existants ainsi que la construction d'ici 2026 d'une nouvelle usine à Houston, dans l'État du Texas, pour produire des serveurs qui étaient jusqu'à présent fabriqués "en dehors des États-Unis", détaille le communiqué, précisant que ce nouveau site va "créer des milliers d'emplois". Au total, l'ensemble de ces projets devrait permettre d'embaucher 20 000 collaborateurs supplémentaires au cours des quatre prochaines années, affirme Apple.
Cette annonce survient après des annonces du président américain Donald Trump, visant à imposer de nouveaux droits de douanes sur une vaste gamme de produits étrangers et plus particulièrement chinois, allant des semi-conducteurs aux voitures en passant par les produits pharmaceutiques....
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24/02 - Percée de l’AfD en Allemagne : ce que Friedrich Merz a compris trop tard, par Rainer Zitelmann
La CDU/CSU de centre-droit de Friedrich Merz est sortie victorieuse des élections législatives allemandes, avec 28,5 % des voix. Il s'agit toutefois d'un faible résultat compte tenu des échecs du précédent gouvernement dirigé par les Verts et les sociaux-démocrates (dans le cadre d'une coalition à trois avec les libéraux du FDP, qui n’ont pas réussi à exercer une quelconque influence). Il s'agit du deuxième plus mauvais résultat électoral de l'histoire des chrétiens-démocrates, avec seulement huit points de pourcentage d'avance sur l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a obtenu 20,8 % des voix.
Friedrich Merz avait promis de réduire de moitié la part de voix de l'AfD. Au lieu de cela, le soutien au parti a doublé par rapport à 2021, passant de 10,4 % à 20,8 %, tandis que le parti de Merz n'a gagné que 4,4 points de pourcentage. Friedrich Merz a payé le prix de ne pas s'être distancié plus tôt et de façon plus décisive de l'héritage d'Angela Merkel, chancelière de l'Allemagne de 2005 à 2021. En termes de politique, Merz a progressivement remodelé la position des chrétiens-démocrates sur une série de questions, en particulier l'immigration.
Mais à chaque fois que la CDU/CSU critiquait la politique migratoire de l'Allemagne, l'AfD pouvait répondre : "Mais c'est la CDU/CSU qui a commencé tout cela sous [Angela] Merkel en 2015". La statistique la plus intéressante de la soirée électorale a révélé que, lorsqu'on leur a demandé qui était responsable de l'arrivée de tant de migrants et de demandeurs d'asile en...
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24/02 - Entre les Etats-Unis et l’Europe, le clap de fin ? Par Jean-François Copé
Il y a trois ans, le déclenchement de la guerre en Ukraine avait sidéré le camp occidental. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un conflit entre deux Etats souverains éclatait en Europe, brisant l’illusion d’un continent définitivement pacifié. Face à la menace russe, l’Union européenne avait alors fait preuve d’une unité remarquable. Sanctions économiques massives, soutien militaire et diplomatique à Kiev : une fermeté que Poutine avait sous-estimée et qui a laissé entrevoir pour la première fois l’affirmation – certes encore balbutiante mais réelle – d’une puissance géopolitique européenne main dans la main avec les Etats-Unis. D’où une Russie en grande difficulté après trois années d’un conflit humainement effroyable et économiquement catastrophique.
Rappelons au passage que les Etats-Unis sont les grands gagnants de cette tragédie : vente massive de leur gaz de schiste et de leurs armes à prix d’or, renforcement du rôle de l’Otan qu’ils dominent… Bénéfice maximal ! Et voilà que Donald Trump, usant d’une pédagogie approximative et devant nos yeux incrédules, a très sérieusement décidé de trahir son alliée historique l’Union européenne pour pactiser avec son ennemi héréditaire Vladimir Poutine en lui abandonnant l’Ukraine sans jamais y associer Volodymyr Zelensky. Alors que la question ukrainienne constitue une menace majeure pour la sécurité du continent européen, Donald Trump annonce vouloir céder à toutes les exigences russes. Avant même d’ouvrir les négociations pour un cessez-le-feu, l’adhésion de...
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24/02 - Allemagne : Friedrich Merz, "l’homme le plus important d’Europe" face à une "montagne de problèmes"
Le résultat des législatives de dimanche va-t-il mettre un terme à la crise politique en Allemagne ? Selon les médias allemands et internationaux, l’incertitude demeure. Si l’alliance des conservateurs allemands du bloc CDU-CSU, menée par Friedrich Merz, a remporté ce 23 février les élections législatives allemandes avec 28,6 % des suffrages, le scrutin est toutefois marqué par un score record du parti de l’extrême droite, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), avec 20,8 %. Tandis que le SPD d’Olaf Scholz réalise son pire score depuis l’après-guerre (16,4 %). "La CDU gagne mais l’AfD s’envole", pointe le journal italien La Stampa."Héros impossible"
Ces résultats, avec une participation de 84 %, font de Friedrich Merz un "héros impossible", annonce Die Zeit, qui souligne que le leader conservateur "se retrouve confronté à une montagne de problèmes aux proportions mythiques, tel Hercule de la mythologie grecque face à une douzaine de problèmes insolubles". Et pour cause : un échec de sa politique conduirait à la victoire certaine de l’extrême droite aux prochaines élections dans quatre ans selon le quotidien, qui ajoute : "Il ne faut pas seulement s’inquiéter du prochain gouvernement, mais encore plus de celui qui viendra après".
Une analyse partagée par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, parmi les plus lus du pays. "L’Union a gagné les élections parce que les Allemands veulent un changement de politique. Il doit y en avoir maintenant. Sinon, l’AfD sera encore plus forte", presse le journal. Pour le...
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24/02 - Recrutement, management... Comment l’hôpital public peut se réinventer pour séduire les candidats
Presque cinq minutes d’applaudissements. Des morceaux de musique aussi. Il y a cinq ans, lors de la phase aiguë de la pandémie de Covid-19, les soignants étaient quotidiennement remerciés. Confrontés à cette crise sanitaire inédite, et eux-mêmes en première ligne, ils ont travaillé sans relâche pour pallier les nombreuses carences du secteur des soins. Surmenage et perte de sens ont conduit nombre d’entre eux à se détourner de leur métier et des établissements de soins. A l’ère post-crise sanitaire, la question de la gestion des ressources humaines et du recrutement dans les hôpitaux se pose avec une acuité nouvelle. 56 % des employés des établissements publics de santé estiment que la crise a fait évoluer leurs attentes vis-à-vis du travail, 49 % ont plus fréquemment ressenti l’envie de se reconvertir professionnellement et 42 % ont davantage envisagé de démissionner (étude OpinionWay/Fédération Hospitalière de France (FHF*)/ Indeed, 25 janvier 2025). La crise de vocation, elle, perdure : "100 000 postes sont à pourvoir chaque année", indique Henri Durand-Delacre, directeur commercial secteur public d’Indeed France. "Il y a aujourd’hui 600 000 infirmières, il en faudra 800 000 d’ici 2035-2040. Le manque d’attractivité est flagrant".
Pourtant, des leviers existent pour endiguer cette pénurie de main-d’œuvre et éviter qu'elle ne devienne structurelle. Ainsi, 49 % des professionnels hospitaliers jugent que le retour à leur vocation passe par une meilleure prise en compte des besoins individuels dans la gestion des...
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24/02 - Chloé Morin : "Cette guerre médiatique qui s’emballe de plus en plus est terrifiante"
La nuance et le débat d’idées, dans un climat apaisé, ont-ils encore leur place dans les médias ? A L’Express et ailleurs, de nombreux journalistes y croient dur comme fer. Mais pour ce qui est du paysage médiatique dans son ensemble, Chloé Morin, elle, a comme un sérieux doute. La Broyeuse (Editions de l’Observatoire), son dernier essai, paru en janvier, passe en revue les multiples dysfonctionnements qui, selon elle, gangrènent certaines rédactions : course au sensationnalisme, hystérisation du débat, manque de pluralisme en interne… "Les dysfonctionnements du système médiatique vont‐ils finir par broyer la démocratie, après avoir écrasé la nuance, déchiqueté la raison et saccagé au passage les réputations de très nombreuses figures publiques ?", interroge l’auteure, exemples à l’appui.
Si l’ancienne chroniqueuse de L’Express se défend de vouloir faire le procès des médias, elle n’en invite pas moins la profession à faire son examen de conscience. Son livre s’appuie en partie sur les témoignages de personnalités bien connues du grand public comme Caroline Roux, Bruno Jeudy, Anne Nivat ou encore Anne Sinclair. Elle s’appuie également sur les récits de journalistes ayant préféré garder l’anonymat. Ce n’est pas le cas du pilier de Libération Jean Quatremer, qui relate, à visage découvert, ses mésaventures au sein d’une rédaction où certains collègues lui semblent trop radicaux à ses yeux ("J’en suis au point où quand je tweete, je me demande ce que cela va encore provoquer comme polémique dans la...
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24/02 - Allemagne : ces dossiers brûlants qui attendent le futur chancelier Friedrich Merz
Quasi assuré de prendre les rênes de l’Allemagne après la confortable victoire de son parti conservateur lors des élections législatives ce dimanche 23 février, Friedrich Merz hérite d’un pays déboussolé par la nouvelle donne économique et géopolitique. Avec une montagne de défis à la clef.Immigration
Sous la direction des chrétiens-démocrates, l’Allemagne, ébranlée par plusieurs attaques meurtrières commises ces derniers mois par des étrangers, se prépare à un tour de vis sur l’immigration.
Rompant nettement avec l’héritage centriste d’Angela Merkel, le parti CDU de Friedrich Merz prévoit le refoulement de tous les étrangers sans papiers à la frontière, y compris les demandeurs d’asile. Les conservateurs veulent restreindre le regroupement familial, durcir l’obtention de la nationalité allemande et verrouiller les 3 900 kilomètres de frontières allemandes.
Quid de la coopération entre Berlin et ses partenaires européens, des règles de libre circulation dans l’espace Schengen, du pacte migratoire adopté l’an dernier par les 27 Etats membres de l’UE ? Le chancelier social-démocrate (SPD) Olaf Scholz a accusé son rival de vouloir "enterrer l’Europe" en prônant un cavalier seul du pays le plus peuplé de l’UE.
Et Friedrich Merz pourrait se heurter aux mêmes obstacles que le dirigeant sortant qui, malgré un discours de fermeté, n’a pu accroître sensiblement les expulsions des étrangers auteurs d’infraction ou de ceux déboutés du droit d’asile.
Les conservateurs ont fait de la lutte contre l’immigration illégale une priorité...
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24/02 - "Le Désert en partage" de Mohed Altrad : le récit d’un homme tiraillé entre ses trois identités
Voici un homme pour le moins atypique, qui connaît le chiffre d’affaires de son entreprise Altrad, 5,452 milliards d’euros pour l’exercice 2023-2024, mais ne saurait dire son âge, entre 74 et 76 ans. S’il ne peut fêter son anniversaire, il célébrera cette année les 40 ans de son groupe mondial de services à l’industrie (maintenance, nucléaire, échafaudages). Si je vous parle ici de Mohed Altrad, c’est que cet entrepreneur de choc est aussi un romancier, qui publie ces jours-ci sa quatrième fiction, Le Désert en partage (Actes Sud).
Mais qu’est-ce qui bien pousser à prendre la plume un milliardaire (appellation qu’il réfute, "ce n’est pas moi, c’est mon groupe qui l’est") à l’emploi du temps bien rempli - il est aussi président du club de rugby montpelliérain ? La réponse, après un long détour par son enfance dans l’extrême désert syrien (par ailleurs relatée dans son premier roman Badawi), s’articule autour de deux idées : la revanche, sur un père mortifère qui répudia sa mère, morte très jeune, et la reconnaissance. "Quand, étudiant boursier, je suis arrivé à Montpellier fin 1969, je ne connaissais pas un mot de français et dans cette région où vivaient nombre de pieds-noirs, j’étais un peu l’Arabe de l’Arabe. Je n’avais pas le choix : c’était, soit le néant, soit la réussite. Il fallait que je maîtrise tout de la France, sa culture, sa langue." Evidemment, l’arrivée fut rude, avec ses douaniers rébarbatifs, et le sentiment d’abandon et de solitude jamais très loin pour l’homme fasciné par la France après avoir lu un...
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24/02 - Plusieurs agences américaines dont le Pentagone et le FBI s’opposent à l’ultimatum d’Elon Musk
C’est un appel clair à la désobéissance face aux effroyables injonctions d’Elon Musk. Dimanche, le Pentagone et d’autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI), ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre au courriel exigeant que les fonctionnaires fédéraux justifient leurs activités.
Sommé par Donald Trump de se montrer "plus agressif" dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, Elon Musk, à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), avait enjoint samedi les fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel en rendant compte de leur travail récent, sous peine d’interrompre leur contrat."Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?"
"Le ministère de la Défense est responsable de l’évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures", a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué publié dimanche sur X. Darin Selnick demande, "pour l’instant", de "suspendre toute réponse" au courriel envoyé samedi par l’OPM, le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé : "Qu’avez-vous fait la semaine dernière".
En outre, selon The New York Times, le FBI, le Département d’Etat ou encore le renseignement national ont également conseillé à leurs employés de ne pas y répondre. "Le FBI, par l’intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d’évaluation", a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump.
Dans un courriel reçu...
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24/02 - Friedrich Merz : face à Donald Trump, la renaissance d’un leadership européen ?
Ce lundi 24 février, Friedrich Merz se réveille avec toutes les chances de devenir le prochain chancelier allemand. Le parti qu’il dirige, la CDU, est arrivé en tête aux élections législatives anticipées ce dimanche 23 février, avec 28,6 % des suffrages. Et si le conservateur doit encore construire sa coalition, son arrivée au pouvoir aura des conséquences sur la scène internationale et européenne. "Depuis sa victoire fin 2021, Olaf Scholz a été critiqué pour avoir échoué à imposer une direction claire à la politique étrangère de son gouvernement. Cela a donné l’impression d’une Allemagne en perte de vitesse à l’international", note François Hublet, rédacteur en chef du Bulletin des élections de l’Union européenne (Blue).
D’aucuns analysent la victoire de Friedrich Merz comme l’opportunité d’une renaissance du leadership européen. Dès le soir de la victoire de son parti, le chef des conservateurs a appelé ses alliés du Vieux Continent à construire une "capacité de défense européenne autonome" comme alternative à l'Otan dans sa forme actuelle." Pour Armin Steinbach, titulaire de la chaire Jean-Monnet à HEC ainsi que professeur invité à la London School of Economics (LSE), "il ne laisse aucun doute sur sa volonté d’apparaître comme un acteur majeur au niveau européen, ce qui pourrait correspondre à la vision d’Emmanuel Macron qui a toujours appelé à une Europe plus forte." Jusqu’à faire de l’ombre à ses homologues français et italiens qui se disputent l’hégémonie européenne ?Meloni, "l’homme fort" de l’Europe ?
Depuis la...
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24/02 - Immobilier : et la station de ski la plus chère de France est...
En dépit des conséquences du réchauffement climatique sur l’enneigement, l’investissement immobilier dans les stations de ski séduit toujours. Selon une étude de la Fnaim, les prix y sont 30 % plus élevés que la moyenne nationale, et même 50 % plus cher si l’on se concentre sur les maisons, qui atteignent en moyenne 3 359 euros du mètre carré.
Ces biens ont profité d’une envolée des prix post-Covid, avec une hausse de 28 % entre juillet 2020 et avril 2023, avant de connaître une légère correction au cours des dix-huit derniers mois. Toutefois, selon les massifs, les chiffres divergent fortement, avec une relation croissante entre altitude et prix du mètre carré. "Les stations de haute altitude consolident leur position dominante, attirant les acheteurs à la recherche de garanties d’enneigement. Depuis dix ans, les prix y ont progressé deux fois plus vite qu’en basse altitude (avec une hausse de 40 % contre 20 %)", souligne l’étude.
En toute logique, les Alpes du Nord demeurent le massif le plus cher de France et le Massif central reste le plus abordable, mentionne un autre rapport de SeLoger. Selon le site d’annonces immobilières, Val-d’Isère, en Savoie, est la station la plus chère avec un prix moyen du mètre carré de 15 605 euros, devant les deux Savoyardes Courchevel et Bessans-Val-d’Arc. A contrario, les trois stations les plus abordables sont les Vosgiennes Saint-Maurice-sur-Moselle et Lac-Blanc et Gourette, dans les Pyrénées-Atlantiques. Vous pouvez y trouver un 45-mètres carrés à moins de 70 000...
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24/02 - Face aux menaces de Donald Trump, la Chine n’hésite plus à défier la tech américaine
Une affaire de quelques minutes. A peine les barrières douanières relevées de 10 % contre la Chine, le 4 février, Pékin répliquait par une série de mesures ciblées. A commencer par l’ouverture d’une enquête anti-monopole à l’encontre de Google. Quelques semaines plus tôt, un scénario semblable s’était joué avec Nvidia. Là aussi, la coïncidence était troublante : une investigation contre le fleuron américain lancée peu après l’annonce de nouvelles restrictions à l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine par l’administration Biden.
Ce n’est peut-être qu’un début. Il y a quelques jours, le Wall Street Journal a révélé que les autorités chinoises concoctaient une liste d’entreprises américaines à mettre sur le gril. Des accusations aussitôt balayées par Pékin. Parmi les cibles potentielles, le nom d’Apple a été évoqué par l’agence Bloomberg. "Le gouvernement chinois fait fuiter ce genre d’informations pour alimenter des rumeurs et montrer qu’il a les moyens de vraiment faire mal", explique Alicia Garcia Herrero, cheffe économiste pour l’Asie-Pacifique chez Natixis.Un levier de négociation
De quoi ces enquêtes sont-elles le nom ? "La Chine charge son pistolet, mais ne tire pas encore", résume Juliana Bouchaud, analyste chez Rhodium Group, un organisme de recherche indépendant. Dans cette guerre commerciale 2.0, pas question de répliquer en miroir. Pékin a retenu les leçons de sa première confrontation avec Donald Trump et opte désormais pour une réponse modérée et calculée. En témoignent les droits de douane, annoncés en...
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24/02 - Législatives en Allemagne : les conservateurs en tête, score historique de l’AfD
Les sondages des dernières semaines ne se sont pas trompés. Les conservateurs de la CDU/CSU ont remporté, ce dimanche 23 février, les élections législatives en Allemagne, avec 28,6 % des suffrages, selon les chiffres officiels, et devancent le parti d’extrême droite AfD, qui réalise ainsi le meilleur score de son histoire, avec 20,8 % des voix. Un résultat inédit pour un parti d’extrême droite à un scrutin fédéral depuis l’après-guerre.
Friedrich Merz, le leader des conservateurs, qui a toutes les chances de remplacer le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, a exclu toute alliance gouvernementale avec l’AfD. Après avoir salué le "résultat historique" de son parti, qui double son résultat d’il y a quatre ans, Alice Weidel, la cheffe de file de la formation d’extrême droite, a tout de même tendu la main aux conservateurs "pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple", a-t-elle indiqué à la chaîne de télévision publique ARD.
Le chancelier sortant Olaf Scholz n’a, lu, pas su convaincre les nombreux indécis de soutenir son parti social-démocrate (SPD), qui récolte seulement 16,4 %, contre 25,7 % en 2021. Il dit assumer "la responsabilité" d’une défaite "amère", sans précédent pour le plus vieux parti d’Allemagne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Autre perdant de ce scrutin : les Verts, alliés au gouvernement Scholz, qui récoltent 11,6 % des voix.
Pour former un gouvernement, qu’il veut "aussi vite que possible", Friedrich Merz va devoir se mettre en quête d’un ou deux...
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24/02 - Les dessous de l’ambition de Sarah Knafo : culot, coups de com’ et réseautage
Le comité des fêtes de Casteljaloux, dans le Lot-et-Garonne, recevait, le samedi 22 février, un invité de marque pour sa sixième édition de la Fête des boeufs gras. Eric Zemmour, en sa qualité de président de parti, était au premier rang du défilé bovin. Si on lui avait posé la question, il y a une dizaine d’années, il se serait sans doute imaginé un autre passe-temps après une candidature à l’élection présidentielle. Bien sûr, il continue ses visites à l’étranger. Dimanche, pour les élections législatives allemandes, il était à Berlin, aux côtés de la leader d’extrême droite Alice Weidel. Mais depuis quelques mois, il apparait moins dans les médias, ou aux côtés personnalités politiques influentes. Moins que Sarah Knafo en tout cas. Qui, au même moment, est sur le chemin retour de Washington, où elle a assisté à la convention des conservateurs (CPAC) en présence des trumpistes et du gratin de l’extrême droite européenne.
Qu’il paraît loin le temps où la trentenaire, tête pensante de la campagne 2022, refusait d’apparaître publiquement, ne jurait que par le "off" et misait tout sur son compagnon et candidat Zemmour. Elue au Parlement européen sur une ligne libérale, souverainiste et identitaire radicale au mois de juin dernier, après une campagne laborieuse, Sarah Knafo s’est rapidement accommodée de son nouveau rôle de personnalité publique, et bénéficie aujourd’hui d’une surexposition médiatique."Vous ne savez pas qui je suis ?"
"Qu’est-ce qu’elle est brillante !" Le compliment est signé Bernard Guetta. L’eurodéputé...
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23/02 - L’armée israélienne relève son "niveau d’alerte opérationnelle" autour de Gaza
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré ce dimanche 23 février que les libérations de prisonniers palestiniens par Israël, conformément à l’accord de trêve à Gaza, seraient reportées tant que le Hamas ne mettra pas fin aux "cérémonies humiliantes" pour les otages libérés. "À la lumière des violations répétées du Hamas, notamment les cérémonies humiliantes qui déshonorent nos otages, et l’utilisation cynique des otages à des fins de propagande, il a été décidé de retarder la libération des terroristes (prisonniers palestiniens, NDLR) qui était prévue (samedi), jusqu’à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes", a ajouté Benyamin Netanyahou dans un communiqué de son bureau.
Les infos à retenir
⇒ Israël retarde la libération de Palestiniens en raison des "cérémonies humiliantes" imposées aux otages
⇒ Israël relève son "niveau d’alerte opérationnelle" autour de Gaza
⇒ Israël : l’autopsie des Bibas n’a révélé "aucune blessure causée par un bombardement"Israël relève son "niveau d’alerte opérationnelle" autour de Gaza
L’armée israélienne a annoncé ce dimanche soir qu’elle relevait son "niveau d’alerte opérationnelle" autour de la bande de Gaza, après les déclarations du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, indiquant que le pays était prêt à reprendre les combats "à tout moment". "Après une évaluation de la situation, il a été décidé de relever le niveau d’alerte opérationnelle dans la zone entourant la bande de Gaza. Il n’y a actuellement aucun changement dans les consignes du...
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23/02 - Génétique, Néandertal, migrations… Thierry Lhermitte - Lluis Quintana-Murci, la surprenante rencontre
Il est arrivé à l’Institut Pasteur avec des questions pointues sur les mitochondries, les mutations génétiques ou l’horloge moléculaire. Parrain de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) et passionné de sciences, Thierry Lhermitte a dévoré Le Peuple des humains (Odile Jacob, 2021) de Lluis Quintana-Murci. L’Express a donc organisé une rencontre entre l’acteur et le biologiste franco-espagnol, directeur de recherche à l’Institut Pasteur et professeur au Collège de France. Pendant deux heures, au laboratoire puis à table, les deux ont échangé avec enthousiasme sur la génétique des populations, l’évolution de notre espèce ou les apports de Néandertal.
Thierry Lhermitte : Une question me taraude depuis longtemps : quand les conquistadors arrivent en Amérique du Sud au XVe et XVIe siècles, les microbes qu’ils importent avec eux déciment 90 % de la population locale. Mais pourquoi les Européens n’ont-ils pas été éliminés par les microbes locaux ? Au regard de vos travaux, j’ai une suggestion, totalement spéculative bien entendu : la population amérindienne est plus "récente" que la population européenne, et elle a été moins métissée. Est-ce que cela a pu influer sur sa capacité d’adaptation aux pathogènes nouveaux ?
Lluis Quintana-Murci : Effectivement, le peuplement de l’Amérique a eu lieu il y a moins de vingt mille ans et ainsi, la diversité génétique des populations d’Amérindiens est plus réduite. Qui dit faible diversité, et cela dans toutes les espèces, dit une moindre capacité à s’adapter à un environnement...
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23/02 - Ukraine : Volodymyr Zelensky prêt à quitter la présidence en échange d’une adhésion à l’Otan
Voilà bientôt trois ans qu’a débuté l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. Ce dernier a affirmé, ce dimanche 23 février, avoir une volonté "inchangée" de renforcer son armée face aux "changements rapides" en cours dans le monde. Une façon, selon lui, de garantir la "souveraineté présente et future" de la Russie. Sur le terrain, les forces du Kremlin ont par ailleurs lancé dans la nuit de samedi à dimanche 267 drones contre l’Ukraine, "un record" depuis le début du conflit, selon l’armée de l’air ukrainienne.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky prêt à quitter la présidence en échange d’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan
⇒ Le Kremlin dit que la Russie ne "vendra jamais" les territoires ukrainiens occupés
⇒ Londres dévoilera lundi un "important train de sanctions" contre la Russie"Dictateur" : Volodymyr Zelensky pas offensé par Donald Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré ne pas être offensé par le fait que son homologue américain Donald Trump l’ait récemment qualifié de "dictateur". "Je ne décrirais certainement pas les mots utilisés par le chef d’Etat américain comme un compliment. Quelqu’un serait offensé par le mot dictateur s’il était un dictateur", a déclaré Volodymyr Zelensky au cours d’une conférence de presse à Kiev. "Je suis un président légitimement élu", a-t-il ajouté, assurant ne pas souhaiter rester "au pouvoir pendant des décennies".Volodymyr Zelensky veut des "garanties de sécurité" de la part des Etats-Unis
"Je souhaite beaucoup de la part de Trump...
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23/02 - Pourquoi Donald Trump veut faire main basse sur le service postal américain
Le président Donald Trump envisage de dissoudre le conseil d’administration qui supervise le service postal américain, et d’absorber l’agence dans son administration. Le locataire de la Maison-Blanche se prépare en effet à publier un décret visant à licencier les membres de l’organe de direction de la Poste et à placer l’agence sous le contrôle direct du département du Commerce, selon deux responsables dont les propos ont été rapportés par le Washington Post, jeudi 20 février. Le fournisseur de courrier a, lui, refusé de commenter.
Le 47e président américain a toutefois tenu à se montrer rassurant sur l’intégration voulue du service postal avec le département du Commerce, sous la houlette d’Howard Lutnick : "Nous envisageons de le faire, et ce sera sous la forme d’une fusion, mais cela restera le service postal […] Je pense que cela fonctionnera bien mieux qu’au fil des ans. Ça a été une énorme perte pour le pays."
À noter que le conseil d’administration du service postal devrait contester cette décision, mais il n’a pas pu être déterminé s’il serait en mesure de s’opposer à ce décret. En effet, ses neuf membres sont nommés par le président américain et confirmés par le Sénat.
Alors que le service postal est vieux de 250 ans, Donald Trump avait déjà dévoilé, en décembre dernier, sa volonté de privatiser l’agence. Une envie "qu’il avait souvent défendu au cours de son premier mandat", précise le Wall Street Journal. Cette mesure permettrait, d’après le milliardaire, de réduire les coûts et de donner à la Poste...
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23/02 - Starlink contre les minerais stratégiques ? La pression des Etats-Unis sur l’Ukraine
L’administration Trump change peu à peu de position concernant l’Ukraine. Les négociateurs américains, qui font pression sur Kiev pour obtenir l’accès aux minerais stratégiques du pays, auraient évoqué la possibilité de couper son accès au système Internet par satellite Starlink d’Elon Musk, ont dévoilé à Reuters trois sources proches du dossier. Samedi 22 février, le multimilliardaire et bras droit du président américain a démenti cette information sur son réseau social X (ex-Twitter). L’article, selon lui, est "faux" et l’agence de presse "ment". Celle-ci a néanmoins maintenu ses informations.
Pour rappel, Starlink, propriété de la société SpaceX, fournit une connexion Internet cruciale à Kiev et à son armée, afin de remplacer les services de communication détruits par la Russie après son invasion lancée en février 2022. Selon The Kyiv Independent, environ 42 000 terminaux Starlink sont opérationnels dans les hôpitaux, les entreprises et l’armée en Ukraine. "Perdre Starlink changerait la donne", a indiqué à Reuters Melinda Haring, chercheuse principale à l’Atlantic Council.
Depuis le coup de téléphone passé entre Donald Trump et Vladimir Poutine, les tensions se sont accrues entre Washington et Kiev, qui se plaint d’être exclu des négociations. En effet, les Etats-Unis et la Russie ont mené des pourparlers de paix, mardi 18 février en Arabie saoudite, sans inviter les principaux...
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23/02 - Virginia Woolf : pourquoi elle n’est pas la grand-mère des néoféministes du XXIe siècle
Le 1er septembre 1929, sous la plume du futur académicien Louis Gillet, on pouvait lire ceci dans la Revue des deux mondes : "Orlando est un ravissant bibelot d’étagère, et jolies choses ou jolies femmes sont à leur place dans un salon." Virginia Woolf avait-elle eu les oreilles qui sifflent ? En ce même mois de septembre 1929, un an après la parution d’Orlando (ce roman étonnant dont le héros change de genre en cours de route pour devenir une héroïne), elle sort l’essai A Room of One’s Own, qui se vend à 10 000 exemplaires en Angleterre les douze premiers mois. Pour la petite histoire, ce livre qui est désormais considéré comme un classique a été relativement long à traverser la Manche, l’éditeur français de Woolf, Stock, n’ayant pas jugé utile de le publier chez nous. Il faut attendre 1951 pour que les éditions Denoël fassent paraître A Room of One’s Own sous le titre Une chambre à soi, dans une traduction de Clara Malraux. Il y a eu d’autres versions depuis, dont Un lieu à soi par Marie Darrieussecq en 2016. Dieu merci, la Pléiade n’a pas gardé celle-là pour le tirage spécial Virginia Woolf qu’elle propose ce mois-ci : sous le titre Une pièce à soi, l’universitaire Laurent Bury propose une traduction inédite, prétexte idéal pour relire ce texte totem.
On sait que la journaliste Lauren Bastide, auteure d’une préface de A Room of One’s Own au Livre de poche, tient Virginia Woolf pour sa "personne préférée dans toute l’histoire du féminisme". On lui conseille de se pencher sur l’appareil critique de cette Pléiade,...
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23/02 - Les derniers secrets d’Urgo, l’empire caché de l’industrie pharmaceutique française
On vient se perdre à Dijon d’abord par gourmandise. Ses restaurants étoilés, ses caves à vin, l’immense cité internationale de la gastronomie. Puis, il y a les pierres blondes du Palais des ducs de Bourgogne, pour d’autres nourritures plus intellectuelles. Mais la ville abrite un autre monument. Alors que la France se désole de la déroute de ses fleurons industriels, Dijon veille jalousement sur un géant mondial méconnu : Urgo, un champion français de la pharmacie. Il faut quitter les rues pavées du cœur de la cité, traverser de vastes zones commerciales et longer l’autoroute qui mène vers la Suisse pour arriver à Chevigny, dans son plus grand site industriel. Un dédale d’usines et d’entrepôts animé par le ballet incessant des semi-remorques, avec en toile de fond les collines plantées de chardonnay et de pinot noir.
Dans la région, Urgo est une institution. Le plus gros employeur privé du coin : quatre sites industriels, deux centres de logistique, toute la recherche et développement du groupe. Des milliers de familles vivent au rythme des carnets de commandes de l’entreprise. Avec un chiffre d’affaires de près de 900 millions d’euros l’an passé, Urgo a la puissance discrète. Une croissance comprise entre 8 et 10 % chaque année. Pas d’annonces fracassantes en Bourse ; elle n’y a jamais mis les pieds. Pas de cession mirobolante à un fonds d’investissement étranger ; elle les a toutes refusées. Le groupe cultive le made in France, là où beaucoup d’autres champions tricolores de la pharma ont préféré...
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23/02 - Marché de l’art : ces néoruraux qui investissent dans la faïence régionale
La crise sanitaire du Covid, l’installation loin des grandes villes et le télétravail auraient-ils une influence sur le marché de l’art ? Il semblerait. A la fin des années 1990, l’engouement pour les résidences secondaires à la campagne s’était tari et le contenu de nombreuses maisons aménagées dans le style de la région s’était retrouvé à la vente. Face à une demande faible, meubles et céramiques anciennes régionales avaient inondé le marché et les prix s’étaient logiquement effondrés. Aujourd’hui, les antiquaires constatent l’arrivée de nouveaux amateurs, néoruraux récemment installés à la campagne ou dans de petites cités, qui n’hésitent pas à acquérir des faïences de qualité. Ils réalisent de beaux achats sans se ruiner, car les prix restent sages et ne devraient pas flamber dans les toutes prochaines années.A chaque région son style
Du XVIIe au XIXe siècle, les fabriques de faïences se sont multipliées dans toute la France. Les céramiques les plus recherchées viennent de Nevers, Rouen ou encore Moustiers. Mais de nombreux autres centres de production méritent l’attention. Citons notamment Apt, Desvres, La Rochelle, Les Islettes, Lille, Lunéville, Lyon, Montpellier, Moulins, Niderviller, Quimper, Saint-Clément, Strasbourg, Vron… Chacun a un style caractéristique, aisément reconnaissable même par des amateurs peu expérimentés. Ainsi les faïenceries de Nevers se reconnaissent par les camaïeux d’un bleu profond, avec des dessins de fleurs et d’oiseaux, des scènes pastorales et des pastiches de porcelaines chinoises....
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23/02 - Pourquoi modifier le génome des embryons est une mauvaise idée, par Alain Fischer
En novembre 2018, le biologiste chinois He Jiankui annonçait de façon retentissante avoir modifié le génome des embryons de deux sœurs jumelles afin d’éviter qu’elles soient contaminées par le VIH dont leur père était porteur. Pour ce faire, il avait utilisé CRISPR-Cas 9, le système de ciseaux moléculaires de l’ADN. Outre le fait que cette stratégie n’avait aucun sens (ces jumelles n’étaient pas à risque d’infection), son action quelque peu transgressive fut unanimement condamnée. Elle lui valut d’ailleurs une condamnation à trois années de prison.
Cela dit, ce fut l’occasion de vifs débats au sein de la communauté scientifique notamment anglo-saxonne sur l’intérêt d’utiliser cette forme d’ingénierie génomique (faussement dénommée édition du génome) pour corriger une anomalie génétique grave d’un embryon, voire de réduire le risque de maladies comme Alzheimer par exemple. Néanmoins, le consensus minimal fut de considérer qu’à ce stade de développement de la technologie, loin d’être complètement maîtrisée, un moratoire s’imposait et donc que ces interventions devaient au moins pour le moment rester interdites.Nature relance le débat
Les années passant, les connaissances et la technologie progressant, voici que le débat est relancé à l’occasion d’un article scientifique accompagné d’éditoriaux, publié récemment dans la revue Nature. Les auteurs envisagent d’utiliser la technique des ciseaux moléculaires pour modifier chez un même embryon plusieurs gènes afin de réduire les risques de maladies coronariennes, psychiatriques ou...
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23/02 - L’ultimatum d’Elon Musk aux fonctionnaires fédéraux : "Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?"
L’étau se resserre encore. Elon Musk a annoncé, ce samedi 22 février, que les fonctionnaires fédéraux devraient rendre compte de leur activité récente sous peine de perdre leur travail, le président américain ayant exhorté, un peu plus tôt, son proche conseiller à être "plus agressif" pour sabrer dans les dépenses publiques. "En accord avec le président Donald Trump, tous les employés fédéraux recevront sous peu un courriel pour comprendre ce qu’ils ont fait la semaine dernière", a indiqué le milliardaire sur son réseau social X. "L’absence de réponse sera considérée comme une démission", a poursuivi l’homme le plus riche de la planète.
"Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?" : c’est l’objet de l’email envoyé à des fonctionnaires américains, et consulté par l’AFP. Dans ce courriel, il est demandé à l’employé de répondre d’ici lundi soir à 23 h 59, heure de la côte est américaine, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en copiant son responsable. Le courriel ne précise en revanche pas qu’en cas d’absence de réponse, l’employé perdrait son travail.
Sollicité par l’AFP, le bureau de gestion du personnel des fonctionnaires (OPM), n’avait pas répondu dans l’immédiat. L’AFGE, le principal syndicat de fonctionnaires fédéraux, a promis de contester toute fin de contrat "illégale". "Une nouvelle fois, Elon Musk et l’administration Trump ont montré leur mépris total pour les employés fédéraux et les services essentiels qu’ils rendent au peuple américain", écrit dans un communiqué Everett Kelley, président...
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23/02 - Au PS, le retour de l’indispensable François Hollande : "C’est le monstre sous le lit"
Mardi 11 février, salle Lamartine, dans les sous-sols de l’Assemblée nationale. Un député ne devrait pas dire ça. Ce jour-là, le groupe socialiste se réunit en conclave, comme chaque semaine, et refait le match. La motion de censure qui visait le projet de loi de finances 2025 a échoué, grâce à un pacte de non-agression entre le Parti socialiste (PS) et le gouvernement de François Bayrou.
Les questions fusent. Ce budget est-il si mauvais ? Faut-il censurer prochainement ? La non-censure ne renvoie-t-elle pas le parti dans les bras d’Emmanuel Macron ? Que faire de ce "49.2", cette motion de censure inopinée, que les socialistes viennent de déposer ? Ils accusent le Premier ministre de "céder aux passions tristes de l’extrême droite" mais veulent-ils vraiment sa chute ? La veille à la télévision, François Hollande a assuré que non. Une balle à blanc, donc ? Autour de la table, ce jour-là, les socialistes, admet l’un, sont "paumés". Laurent Baumel, député d’Indre-et-Loire, ne l’est pas, lui. Il tempête contre Hollande qui a vendu la mèche. "Tu ne parles ni au nom du PS, ni au nom des députés. Tu ne parles qu’en ton nom." Le Corrézien tente de le couper, pour se défendre, en vain. "Tu parleras quand ce sera ton tour", vocifère Baumel. Un ange passe. Parle-t-on ainsi à l’ancien chef d’Etat ?"C’est toi qui veux être candidat ?"
Président hier, et député aujourd’hui, comme tous ceux-là, assis autour de la table. Comme tous les autres ? Peut-être pas vraiment. François Hollande le sait, mais n’en joue pas. Il ne rêvait...
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23/02 - Elon Musk et les entrepreneurs moraux : leur stratégie pour nous manipuler
La transformation récente de X par Elon Musk au nom de la défense de la liberté d’expression, pour finalement y promouvoir des contenus d’extrême droite, est la manifestation d’un mécanisme sempiternel. Celui par lequel des individus s’érigent en figures morales porteuses de valeurs consensuelles telles que l’égalité, la liberté ou la justice, facilitant ensuite l’abus de cette autorité à des fins égoïstes. Des recherches psychologiques récentes suggèrent en effet que les individus ont intuitivement tendance à présenter leurs intérêts personnels comme étant accomplis au nom de valeurs morales universelles, souvent avec sincérité, avec pour effet de baisser la vigilance de leur audience.
Le cas de l’Abbé Pierre, qui jouit dans les années 1950 du statut de personne la plus aimée et respectée de France, illustre très bien ce phénomène. Incarnation du dévouement sous la forme de la lutte contre le mal logement, l’homme était aussi un agresseur sexuel récidiviste (et il en avait conscience). Son aura morale a contribué à baisser la vigilance de ses contemporains vis-à-vis de la possibilité même qu’il puisse mal se conduire. Bénéficiant de surcroît de mécanismes d’auto-censure de la part de ceux qui savaient, mais n’osaient pas payer le coût personnel d’être les premiers dénonciateurs, l’Abbé Pierre a pu bénéficier d’une large impunité jusqu’à sa mort.
Ou considérez les chefs de sectes. Ils exploitent les angoisses existentielles et les superstitions de leurs émules en se présentant comme vecteurs de salut. Cette autorité...
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23/02 - Esa Pulkkinen, général finlandais : "Face à Trump et Poutine, Macron doit être le porte-parole de l’Europe"
"Avec les Russes, il faut toujours prévoir le pire", affirme le général finlandais Esa Pulkkinen dont la nationalité vaut à elle seule brevet d’expertise. Comme le raconte Les Guerriers de l’hiver, best-seller d’Olivier Norek (1) que Pulkkinen lit en ce moment, les Finlandais sont en effet les seuls Européens à avoir infligé une cuisante déculottée à l’armée russe. C’était à l’hiver 1940, sous Staline, mais cela leur vaut aujourd’hui encore l’estime éternelle de leur grand voisin qui ne respecte que la force. La fine connaissance de l’ours russe par les Finlandais s’explique tant par l’histoire que par la géographie. Au XIXe siècle, leur pays fut un grand-duché autonome au sein de l’Empire tsariste. Autre singularité : la Finlande est le pays d’Europe qui, après l’Ukraine, possède la plus longue frontière commune avec la Russie : presque 1400 kilomètres. Lorsqu’un Finlandais parle de la patrie de Poutine, il est donc recommandé de tendre l’oreille.
Secrétaire permanent au ministère de la Défense, Esa Pulkkinen occupe aujourd’hui le poste le plus élevé auprès du ministre des armées, dont il est de facto le conseiller privilégié. Ancien général rendu à la vie civile, le haut fonctionnaire a derrière lui une longue carrière sous l’uniforme. En poste en Afrique centrale, au Mali ou en Somalie, il a aussi commandé la fameuse brigade Jaegger, qui opère au nord du cercle arctique dans des températures extrêmes. Pulkkinen a, de plus, été directeur général de l’Etat-major de l’Union européenne de 2016 à 2020. Personnalité hautement...
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22/02 - "Un acte de terrorisme islamiste" : ce que l’on sait de l’attaque au couteau à Mulhouse
Un homme de 37 ans est suspecté d’avoir tué à l’arme blanche une personne à Mulhouse (Haut-Rhin), ce samedi 22 février, en marge d’une manifestation, et d’avoir grièvement blessé deux policiers municipaux, a indiqué le procureur à l’AFP. Le suspect "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré Nicolas Heitz, qui s’est rendu sur place.
Les deux policiers municipaux ont été blessés pour l’un "à la carotide", pour l’autre "au thorax". Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a-t-il précisé. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu sur place dans la soirée."La solidarité de la nation"
Le parquet national antiterroriste a annoncé s’être saisi de l’enquête. "Une personne civile qui s’est interposée est décédée. Trois policiers municipaux seraient blessés", a précisé dans un communiqué le Pnat, qui a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste.
Les faits se sont déroulés peu avant 16 heures, en marge d’une manifestation de soutien au Congo. Sur place, à proximité du marché du canal couvert, un périmètre de sécurité a été dressé. De source syndicale, l’homme, né en Algérie, est actuellement sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence. Il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
"L’horreur vient de saisir...
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22/02 - Gaza : le Hamas a libéré six otages, Israël retarde l’échange des prisonniers palestiniens
Six otages retenus à Gaza ont été libérés ce samedi 22 février par le Hamas, et récupéré par Israël, dans le cadre d’un septième échange au cours de la trêve en vigueur depuis le 19 janvier. Israël a fait savoir dans l’après-midi que le pays retardait la libération des prisonniers palestiniens, sans préciser pendant combien de temps. La mort de l’otage Shiri Bibas a par ailleurs été confirmée par sa famille, qui a reçu son identification.
Les infos à retenir
⇒ Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas
⇒ Israël retarde la libération des prisonniers palestiniens
⇒ Après une erreur, le corps rendu vendredi par le Hamas a bien été identifié comme celui de Shiri Bibas
17h00Le Hamas dénonce des "mensonges" d’Israël concernant la mort des enfants Bibas
Le Hamas a dénoncé des "mensonges sans fondement" après les affirmations de dirigeants israéliens la veille selon lesquelles les deux petits frères Bibas, enlevés le 7 octobre 2023, avaient été tués à Gaza "par des terroristes à mains nues". "Les fausses allégations que l’occupation criminelle (Israël, NDLR) diffuse au sujet de la mort des enfants Bibas aux mains de leurs ravisseurs ne sont que des mensonges et des falsifications sans fondement", a déclaré Hazem Qassem, porte-parole du mouvement islamiste palestinien, dans un communiqué qui précise que les otages enlevés en Israël ont été traités avec "responsabilité" et selon la "morale islamique".
16h45Donald Trump "recommandera" mais "n’imposera pas" son plan pour Gaza
Le président américain Donald Trump a déclaré...
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22/02 - Donald Trump lance sa grande purge au Pentagone, à commencer par les hauts gradés
Après les réductions budgétaires au Pentagone, place aux réductions de personnel et au renouvellement de ses dirigeants. L’administration Trump a brusquement démis de ses fonctions, dans la soirée du vendredi 21 février, Charles Brown, le président de l’état-major de l’armée américaine, son plus haut gradé, et d’autres officiers supérieurs. Dans le même temps, le Pentagone a annoncé qu’il commencerait à licencier 5 400 agents en période d’essai à partir de la semaine prochaine.
Une autre vague de licenciements est prévue par la suite pour atteindre une réduction d’effectifs civils de 5 à 8 % sur un total de plus de 945 000 employés, selon des chiffres du New York Times. D’après le quotidien, "les chefs d’état-major restent traditionnellement en place lors des changements d’administration, quel que soit le parti politique du président."
C’est par un message posté sur son réseau, Truth social, que le président républicain, de retour à la Maison-Blanche depuis un mois, a mis fin aux fonctions de Charles Brown, connu sous le nom de C.Q., moins d’un an et demi après sa nomination à ce poste clef par Joe Biden. A la fin de son premier mandat, Donald Trump avait pourtant nommé Charles Brown à la tête de l’armée de l’air, faisant de lui le premier Afro-Américain à accéder à cette responsabilité. "J’aimerais remercier le général Charles Brown pour ses plus de quarante ans de service", a écrit le locataire du bureau Ovale, en le qualifiant de "dirigeant hors pair", mais sans expliciter les raisons qui l’ont conduit à le...
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22/02 - Ukraine : Volodymyr Zelensky n’est "pas prêt" à signer un accord sur les minerais avec Washington
Les Etats-Unis ont proposé, vendredi, un projet de résolution à l’Assemblée générale de l'ONU qui réclame "une fin rapide" du conflit en Ukraine, mais sans mention du respect de l’intégrité territoriale du pays, ont indiqué des sources diplomatiques à l’AFP, avant un vote prévu lundi. Alors que le président américain Donald Trump fait pression sur son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le projet de résolution vu par l’AFP "implore pour une fin rapide du conflit et appelle à une paix durable entre l’Ukraine et la Russie", une formulation laconique loin des précédents textes de l’Assemblée clairement en soutien à l’Ukraine.
Les infos à retenir
⇒ Volodymyr Zelensky n’est "pas prêt" à signer un accord sur les minerais avec Washington
⇒ Marco Rubio appelle les membres de l'ONU à adopter une résolution américaine "simple" et "historique"
⇒ Pour Donald Trump, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine doivent "se parler"Keir Starmer et Ursula der Leyen insistent sur "la nécessité d’instaurer une paix juste et durable"
Le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne ont insisté, ce samedi, sur la "nécessité de garantir une paix juste et durable" en Ukraine, a indiqué un porte-parole de Downing Street. Près de trois ans après l’invasion russe en Ukraine, les deux dirigeants, qui ont échangé par téléphone, ont également "convenu que l’Europe devait s’engager pour le bien de la sécurité collective européenne"Volodymyr Zelensky "pas prêt" à signer un accord sur les minerais
Le président ukrainien...
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22/02 - Elections législatives en Allemagne : ce que disent les sondages dans la dernière ligne droite
Les électeurs et électrices allemands se rendent aux urnes, ce dimanche 23 février, pour choisir les nouveaux membres du Bundestag. Ces élections législatives ont été avancées en raison de la chute, le 6 novembre dernier, de la coalition menée par le chancelier Olaf Scholz (SPD, Parti social-démocrate d’Allemagne), composée du SPD, des Verts et des libéraux du FDP.
A la veille du scrutin, les sondages anticipent toujours environ 30 % d’intentions de vote pour la droite démocrate chrétienne et conservatrice CDU/CSU, 20 à 21 % pour le parti d’extrême droite AfD (Alternative pour l’Allemagne), et 15 % pour le SPD. Les partis majoritaires devront ensuite former une coalition pour constituer le gouvernement fédéral et choisir le nouveau chancelier. Le chef du camp CDU/CSU, Friedrich Merz, ancien avocat d’affaires, est très largement favori pour succéder à Olaf Scholz.
Dans le détail des dernières enquêtes d’opinion, l’alliance CSU/CDU devance en effet les autres partis, comme dans la plupart des élections depuis deux ans, avec en moyenne 30 % des voix, selon le compilateur de sondages du journal allemand Der Spiegel, mis à jour ce 22 février. Les trois derniers sondages en date du 21 février (Allensbach, Forsa, Yougov) prévoient respectivement 32 % et 29 % - pour deux d’entre eux - d’intentions de vote pour la droite allemande.
Si le parti arrive effectivement en tête dimanche, ce résultat, loin d’être une victoire, devrait "être interprété comme une confirmation du recul régulier et continu de la démocratie...
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22/02 - "L’Âge fragile" de Donatella Di Pietrantonio : le roman brut d’une adolescence italienne
Est-ce parce qu’elle vient d’une région italienne, les Abruzzes, que les Français savent à peine situer sur une carte ? Parce qu’elle narre le destin de gens de peu d’une écriture d’apparence si simple qu’elle paraît sans effort ? Ou parce qu’elle est d’une rare modestie que Donatella Di Pietrantonio n’a pas encore eu dans l’Hexagone la notoriété que ses écrits méritent ? Rien de tel dans son pays d’origine où, après avoir commencé à écrire à 49 ans, elle est désormais très connue, à l’instar d’une Silvia Avallone ou d’une Giulia Caminito. Son dernier roman, L’Âge fragile, y a remporté les prix Strega et Strega Giovani, soit les équivalents du Goncourt et du Goncourt des lycéens, lui offrant une reconnaissance supplémentaire.
C’est donc par ce texte, le troisième traduit dans notre langue, que le lecteur français a, ces jours-ci, l’occasion de (re)découvrir son travail. Le roman rassemble dans un village de montagne des Abruzzes, trois générations d’une même famille : le père qui tient absolument à léguer un terrain, la Dente de Lupo, à sa fille, Lucia, qui n’en veut pas tant il lui rappelle un événement douloureux de son adolescence ; mais aussi Amanda, la petite-fille qui a quitté Milan où elle étudiait pour rentrer à la maison mais qui reste mutique et bat froid sa mère. Sur tous plane l’ombre d’un fait divers qui a marqué la région trente ans plus tôt. Si le texte s’inspire d’un féminicide qui a eu lieu en Italie en 1997 et s’il est dédié "à toutes les survivantes", il ne se contente pas d’aborder la question des...
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22/02 - La ruée vers l’or des puces dans l’IA : vers un match entre Arm et Nvidia ?
La ruée vers l’or a des similitudes avec la course à l’intelligence artificielle générative. Dans un cas comme dans l’autre, les grands gagnants semblent être les vendeurs de pelles. Pour l’heure, un acteur se détache du lot : Nvidia, un concepteur de puces électroniques servant à entraîner et exécuter les modèles à la base d’applications comme ChatGPT (OpenAI) ou Le Chat (Mistral). La compagnie américaine est récemment devenue l’une des plus valorisées au monde, en Bourse, aux côtés d’Apple ou Microsoft. Mais la compétition se durcit de jour en jour.
La bascule d’Arm en est un signe éloquent. Selon le Financial Times, l’entreprise d’origine britannique de semi-conducteurs voudrait se développer dans les centres de données IA, un secteur en plein boom. Le projet Stargate prévoit l’investissement de 500 milliards de dollars dans ces infrastructures aux Etats-Unis. La firme japonaise SoftBank, qui détient à 90 % Arm, en est partie prenante. L’Europe, elle, va attirer plus de 300 milliards d’euros de capitaux privés, dont une centaine rien qu’en France. Les dépenses dans les puces pourraient compter jusqu’à 50 % de ces montants, estime Pierre Cambou, analyste du marché des semi-conducteurs chez Yole Group.
Dans un premier temps, Arm ne cherche pas l’opposition frontale avec Nvidia. L’objectif, d’après la presse anglo-saxonne, serait la conception d’une puce de type CPU. Un processeur certes essentiel au déploiement de l’IA, mais moins déterminant que les GPU, des "accélérateurs" grâce auxquels est devenu célèbre -...
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22/02 - Sébastien d’Ornano (Yomoni) : "L’ETF est la première brique pour bâtir un patrimoine financier"
Créé fin 2015, Yomoni a évolué d’un service de gestion d’épargne en ligne, en partie automatisé, à une plateforme de gestion privée. Et nourrit d’autres ambitions.
L'Express : Yomoni a démarré comme robo-advisor et se déploie aujourd’hui dans la gestion privée. Quels services proposez-vous ?
Sébastien d’Ornano : Cette évolution répond directement aux demandes de nos clients qui, tout en appréciant les fondamentaux de Yomoni, souhaitent accéder à une gamme élargie de placements via une expérience digitale unique. Le mandat en ETF apparaît comme la première brique pour bâtir un patrimoine financier, avant de se diversifier avec des produits structurés, du private equity ou des ETF thématiques. Notre offre s’enrichit également des 1 500 unités de compte en gestion libre proposées par l’assureur Suravenir. Le succès des récentes campagnes de produits structurés – rendues attractifs par nos frais compétitifs – nous incite à en développer d’autres, sous réserve d’une configuration de marché favorable. Par ailleurs, bien que la demande en cryptos soit forte, nous restons prudents tant que les ETF dans ce domaine ne sont pas disponibles en Europe.
Quel bilan tirez-vous de 2024 ?
En chiffres, nous avons enregistré une collecte brute de 400 millions d’euros, nous permettant d’atteindre 1,5 milliard d’euros d’encours. Depuis deux ans et demi, Yomoni s’est transformé pour monter en gamme. Cette démarche repose sur un recours accru au conseil humain. Le bilan est positif : nous avons su répondre aux attentes d’une clientèle plus...
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22/02 - Salon de l’agriculture : Emmanuel Macron "fera tout pour protéger la souveraineté alimentaire française"
Emmanuel Macron a inauguré, ce samedi 22 février, le 61e Salon de l’agriculture, qui se tient à Paris jusqu’au 2 mars. Après avoir rencontré les principaux syndicats de la profession, le président a appelé au "calme" et au "dialogue respectueux" avec les agriculteurs, lui qui avait connu une visite très chaotique lors de la précédente édition, en pleine crise du secteur.
"Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement du pouvoir d’achat […] ni la variable d’ajustement des accords agricoles. Et c’est aussi pour cela que nous nous sommes opposés au Mercosur tel qu’il a été signé", a déclaré le chef de l’Etat. Destiné à libéraliser les échanges entre l’UE et cinq pays d’Amérique latine, ce traité commercial a été signé le 6 décembre 2024, mais doit encore être ratifié avant d’entrer en application.
"C’est un mauvais texte tel qu’il a été signé. Et donc on fera tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne", a martelé Emmanuel Macron. "Demain, rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme et, donc, notre responsabilité est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir et de nourrir nos enfants", a-t-il ajouté."Les choses n’avancent pas assez vite"
Le chef de l’Etat a assuré continuer de chercher une "minorité de blocage" au sein de l’Union européenne. Pour être ratifié cet accord de libre-échange doit gagner l’approbation d’au moins 15 Etats membres représentant 65 % de la population de l’UE, puis réunir une majorité au...
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22/02 - Salon de l’agriculture : les chiffres fous de la plus grande foire agricole d’Europe
Il y a ceux qui viennent observer les bêtes, venues des quatre coins du territoire français et désormais parquées dans la grande halle… Il y a ceux qui viennent se régaler, découvrir de nouveaux nectars, savourer des escargots bien beurrés ou déguster une part d’aligot fait maison dans un bol en plastique noir… Et puis, il y a ceux qui viennent pour affaires. En tout, pour cette soixante-et-unième édition du salon international de l’agriculture de Paris, ils seront des centaines de milliers à fouler les allées du Parc des expositions de la Porte de Versailles entre le 22 février et le 2 mars.
Certains feront une apparition plus remarquée que les autres : on annonce déjà la venue du président ce samedi. Il sera vraisemblablement précédé de la ministre en fonction, Annie Genevard (LR) et suivi par de nombreuses figures politiques comme Jordan Bardella, Edouard Philippe ou encore Gérard Larcher. Le nouveau commissaire européen à l’Agriculture, le Luxembourgeois Christophe Hansen, fera également une apparition dans les prochains jours, peu après avoir présenté, le 19 février à Bruxelles, la nouvelle feuille de route européenne pour le secteur agroalimentaire.
L’année dernière, le salon avait accueilli environ 603 000 visiteurs (soit 100 000 de moins qu’en 2014, l’année du record de fréquentation) dans un contexte extrêmement tendu. A peine nommé, le gouvernement de Gabriel Attal avait essuyé un mouvement de contestation qui a ensuite essaimé dans toute l’Europe. Les exploitants présents au Parc des expositions...
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22/02 - Quelle expo voir ce week-end ? Le peintre Guillaume Bresson s’installe à Versailles
Quoi de mieux que les corps-à-corps contemporains de Guillaume Bresson* pour entrer en résonance avec les grandes fresques de la conquête coloniale de l’Afrique du Nord installées au château de Versailles sous Louis-Philippe ? Dans les années 1830 et 1840, le monarque fait aménager des espaces consacrés aux "tableaux d’actualité" pour illustrer les faits d’armes en Algérie et au Maroc de ses fils, parmi lesquels se distingue le duc d’Aumale. Le souverain passe commande à son maître favori, Horace Vernet, chantre de la représentation militaire au XIXe siècle. Comme celui de Vernet avant lui, le talent de Guillaume Bresson n’a pas attendu le nombre des années pour éclater en pleine lumière. Révélé au grand public lors de l’exposition Dinasty au palais de Tokyo il y a quinze ans, le jeune quadra, né à Toulouse en 1982, qui vit aujourd’hui à New York, a exposé en France, en Allemagne, au Luxembourg, aux Etats-Unis ou encore au Brésil. Représenté par la galerie Nathalie Obadia, à Paris, depuis ses débuts, il est considéré aujourd’hui comme une figure de proue de la peinture figurative française.
A l’instar des formats historiques de Vernet, les compositions de Guillaume Bresson se caractérisent par un réalisme saisissant. Son processus créatif s’appuie sur un travail préparatoire en atelier avec des modèles amateurs – ses amis d’enfance, d’abord, puis des groupes de jeunes avec lesquels il monte des projets associatifs – qu’il photographie dans des postures théâtralisées proches du baroque. Isolés et détachés, les corps...
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22/02 - Trump-Milei-Meloni, le triangle conservateur : jusqu’où l’émulation ira-t-elle ?
Ce 20 janvier, Washington est enveloppée dans un froid polaire. Les organisateurs de la cérémonie d’investiture du nouveau président organisée depuis 1981 en plein air, devant le Capitole, se retrouvent contraints de la délocaliser à l’intérieur, dans la rotonde du Congrès. Problème : l’espace est limité. Les invités sont donc séparés en deux groupes. À l’intérieur, bien au chaud, les personnalités les plus importantes. À l’extérieur, sous un vent glacial, les seconds couteaux, dont le couple Eric Zemmour-Sarah Knafo.
Elle, en revanche, figure parmi les invités de marque. A la cinquième rangée, se détachent les reflets dorés de sa chevelure blonde. Tailleur marine, chemise blanche oversize, Giorgia Meloni échange avec son voisin de droite : c’est Javier Milei, cheveux en pétard, rouflaquettes abondantes et teint de cire. La Première ministre italienne lui chuchote à l’oreille, le président argentin s’esclaffe. Les deux s’entendent comme larrons en foire.Javier Milei, influent auprès de Donald Trump ?
Meloni, Milei mais aussi Daniel Noboa, président de l’Equateur, sont les seuls dirigeants en fonction présents dans la salle. L’une est, selon Donald Trump, une "femme fantastique". L’autre serait carrément le "président préféré" du nouvel occupant du Bureau ovale. Tous deux font partie des leaders reçus ces dernières semaines à Mar-a-Lago, résidence du milliardaire républicain et annexe de la Maison-Blanche. Entre ces trois-là, les relations sont étroites. A leur sujet, Emmanuel Macron évoque une "internationale...
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22/02 - L’Addam, l’anti-CCIF parrainé par Beauvau pour recenser la haine antimusulmans
Le 13 janvier 2024, au petit matin, un homme aspergeait d’essence la porte d’entrée de la mosquée de Morlaix (Finistère), alors que trois fidèles étaient en train d’y prier. Si les dégâts sont restés très limités, l’auteur des faits – un pépiniériste de 30 ans, ancien légionnaire – a été retrouvé et placé en détention provisoire. Trois mois plus tard, le 8 avril, une mosquée en construction à Lorient (Morbihan) était également l’objet d’une tentative d’incendie, tandis que celle de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) était ciblée, le même jour, par un tir de fusil de chasse sur son portail. Deux semaines plus tard, malgré l’installation de caméras de surveillance, le même édifice religieux était couvert de tags islamophobes.
Au cours de l’année 2024, 173 faits antimusulmans ont ainsi été dénombrés par le ministère de l’Intérieur – 52 % étaient des atteintes aux biens (attaques de lieux de cultes ou de cimetières musulmans, inscriptions, dégradations), et 48 % des atteintes aux personnes (violences physiques, propos ou gestes menaçants, tracts et courriers), selon le Bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur. Si ce chiffre est en baisse de 29 % sur un an – 242 faits avaient été recensés en 2023 –, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a tenu à préciser, le 18 février dernier, que ce recensement était "sans doute en deçà de la réalité". "Car toutes les victimes ne portent pas nécessairement plainte", expliquait-il en clôture de la deuxième session du Forum de l’islam de France (Forif) – lancé en 2022 –, rappelant que...
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22/02 - La folle percée de la Chine dans les médicaments et les biotechnologies
Le Vieux Continent ne s’en rend pas encore compte. Mais la Chine devient une puissance incontournable dans le domaine de l’innovation médicamenteuse et des biotechnologies. Le gouvernement chinois en a fait une priorité stratégique, en commençant par s’attaquer aux principes actifs pharmaceutiques qui entrent dans la composition de médicaments découverts, conçus et développés par des innovateurs occidentaux et japonais.
Désormais, les entreprises chinoises investissent massivement dans la recherche et le développement. En 2013, seuls 3 % des essais cliniques en phase I à III étaient menés par des entreprises basées en Chine. Dix ans plus tard, ce nombre avait bondi à 28 %. Si les Etats-Unis ont dans l’ensemble maintenu leur position passant de 37 % à 34 %, l’Europe a chuté de 38 % à 23 % et le Japon de 11 à 4 %. Les entreprises chinoises sont particulièrement actives dans les essais de phase précoce en oncologie ainsi que dans les thérapies cellulaires et géniques. Lilly, AstraZeneca et GSK ont significativement renforcé leur développement commercial en Chine, notamment dans le parc de haute technologie de Zhangjiang à Shanghai. Et ils n’hésitent plus à acquérir des produits développés en Chine pour les porter sur les marchés occidentaux.
2017 a marqué un tournant important dans l’essor de la Chine sur ce marché. C’est cette année-là que le leader mondial de la santé, l’américain Johnson & Johnson, a acquis la licence du Carvykti auprès de Legend Biotech en Chine, au plus fort de l’engouement pour les...
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22/02 - Sous Trump II, le grand démantèlement de la science : licenciements massifs, censure…
Sur la photo, Donald Trump sourit, heureux comme qui détient un record. Pour son retour au pouvoir, le 47e président des Etats-Unis a signé 42 directives en un seul jour. Jamais personne n’avait paraphé autant de documents officiels d’un coup, à la Maison-Blanche. Ces coups de stylo, dûment immortalisés par les photographes autorisés, devaient servir à couper drastiquement dans les dépenses publiques, tout en purgeant l’Amérique de ses "ennemis de l’intérieur". Ce n’est pas exactement ce qu’il s’est produit.
Le plan "dictatorial" pour restaurer la grandeur du pays - il le qualifie ainsi - n’a pas libéré les institutions. Il les a au contraire grippées. L’appareil d’Etat tout entier a dû s’arrêter pour tenter d’appliquer des dispositions aussi nébuleuses que "mettre fin à la radicalisation des politiques d’inclusivités (DEI)", à "l’idéologie de genre", ou encore à la "justice environnementale" - des concepts jugés dégénérés par la nouvelle administration.
Principales victimes de ces décisions, la plupart des structures de recherche ont suspendu une grande partie de leurs activités. Le National Institute of Health (NIH), la Food and Drug Administration (FDA), les Centers for Disease Control (CDC), la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), même la National Aeronautics and Space Administration (Nasa), se sont ainsi mis en pause, contraints de rétablir en urgence les "vérités" soutenues par le régime, et de ne garder que la science "autorisée".La grande révision des connaissances
Pour éviter d’être...
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21/02 - Ukraine : selon Donald Trump, la présence de Volodymyr Zelensky aux pourparlers n’est pas "très importante"
Donald Trump est reparti à la charge, ce vendredi 21 février, contre le président ukrainien, jugeant que sa présence n'était "pas importante" à des négociations avec la Russie dans lesquelles il n'avait "aucune carte en main", au lendemain d'entretiens à Kiev entre Volodymyr Zelensky et l'envoyé spécial du président américain qui avaient semblé apaiser les tensions.
De son côté, Emmanuel Macron doit se rendre à Washington lundi, une visite qui coïncidera avec le troisième anniversaire du début de l’invasion russe, le 24 février 2022. Jeudi sur ses réseaux sociaux, le président français a assuré qu’il dirait à Donald Trump qu’il ne peut "pas être faible" face au chef de l’Etat russe. "La deuxième chose à dire : 'si tu laisses l’Ukraine prise’ par Poutine, la Russie sera inarrêtable pour les Européens", a-t-il également alerté.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump dit que la présence de Volodymyr Zelensky aux pourparlers sur l’Ukraine n’est pas "très importante"
⇒ Kiev et Washington "poursuivent" les négociations sur les minerais stratégiques ukrainiens
⇒ Elon Musk s’en prend à son tour à Volodymyr Zelensky
20h40Volodymyr Zelensky dit avoir évoqué avec Olaf Scholz les perspectives de "paix juste" et le rôle de l'Europe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué vendredi soir avoir évoqué au téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz les perspectives de "paix juste" en Ukraine et le rôle des Européens dans le règlement de la guerre avec la Russie. "Nous avons eu une discussion détaillée sur notre vision des...
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21/02 - "Geste nazi" de Steve Bannon : Jordan Bardella annule son discours à la grand-messe des conservateurs
C’est un sérieux contretemps pour Jordan Bardella qui comptait mettre en scène son rapprochement avec le trumpisme à Washington. Le président du RN qui devait prendre la parole, ce vendredi 21 février, lors d’un rassemblement des conservateurs, a "pris la décision d’annuler (son) intervention" après "un geste faisant référence à l’idéologie nazie" commis jeudi par Steve Bannon.
Cet ancien conseiller de Donald Trump a tendu ostensiblement le bras au terme d’un discours inaugural de la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC), suivant son mouvement d’un hochement de tête approbateur.
"À cette tribune, (jeudi), alors que je n’étais pas présent dans la salle, l’un des intervenants s’est permis, par provocation, un geste faisant référence à l’idéologie nazie. Par conséquent, j’ai pris la décision immédiate d’annuler mon intervention prévue cet après-midi lors de l’événement", a indiqué Jordan Bardella dans un communiqué.
Son entourage a ensuite précisé auprès de l’AFP que l’eurodéputé visait bien Steve Bannon, qui fut l’invité d’un congrès du Front national - depuis devenu Rassemblement national - en 2018 à Lille.Jordan Bardella est "un petit garçon", selon Steve Bannon
Steve Bannon a estimé que Jordan Bardella était "un petit garçon, pas un homme", dans une interview vidéo diffusée sur le site internet du Point après l’annonce de la décision du leader français. "S’il est si inquiet que ça et qu’il se fait pipi dessus comme un petit garçon, alors il est indigne et ne dirigera jamais la France", a ajouté Steve Bannon, en...
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21/02 - Peter Schroeder, ancien de la CIA : "Les négociations sur l’Ukraine ? Préparez-vous aux montagnes russes..."
L’ère de la "pensée magique" sur l’Ukraine est révolue. Les déclarations du président américain Donald Trump et de son ministre de la Défense Pete Hegseth sur l’Ukraine ces derniers jours ont résonné comme un coup de tonnerre, déroutant alliés et partenaires. Les critiques se sont empressées de fustiger les prétendues concessions américaines. Pourtant, en reconnaissant publiquement qu’il est peu probable que l’Ukraine parvienne à reprendre militairement l’ensemble de son territoire souverain, que les forces militaires américaines ne défendront pas l’Ukraine contre la Russie et que l’Ukraine n’obtiendra pas l’adhésion à l’Otan, Trump et son équipe ne font en réalité que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. L’administration Biden a préféré vivre dans un monde imaginaire. Même à l’automne 2021, alors que les avertissements stratégiques étaient nombreux et les perspectives de guerre à l’horizon bien réelles, elle a préféré s’accrocher à la chimère de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan plutôt que de négocier sur ce point. Près de trois ans de guerre brutale n’ont guère contribué à changer leurs illusions.
Mais aujourd’hui, en acceptant la réalité - volontairement ou par ignorance, on n’en est jamais sûr avec lui - Trump a ouvert la porte à la négociation d’une véritable fin de la guerre en Ukraine. La vérité, c’est que Kiev est en train de perdre la guerre. Bien que les généraux russes restent largement incompétents, incapables de porter un coup fatal, les forces russes avancent progressivement, mais à un coût élevé. Côté...
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21/02 - Gaza : Israël va libérer 602 prisonniers palestiniens en échange de six otages samedi
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a juré ce vendredi 21 février de punir le Hamas palestinien, accusé des "meurtres horribles" des deux enfants otages de la famille Bibas, dont les corps ont été remis à Israël mais sans leur mère.
Malgré ces développements, le Hamas a confirmé qu’il libèrerait comme prévu samedi six otages israéliens, dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice.
Les infos à retenir
⇒ Gaza : le corps de Shiri Bibas pourrait avoir été "mélangé par erreur avec d’autres", selon le Hamas
⇒ Israël accuse le mouvement palestinien d’avoir commis une "violation cruelle" de la trêve
⇒ A Riyad, des dirigeants arabes réunis pour définir un plan de réponse au projet de Donald Trump pour GazaGaza : Israël va libérer 602 prisonniers palestiniens en échange de six otages samedi
La branche armée du Hamas a confirmé qu’elle remettrait samedi à Israël six otages vivants dans la bande de Gaza, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu via des médiateurs et entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre. Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont déclaré dans un communiqué publié vendredi que la libération des otages aurait lieu comme prévu. En Israël, le Forum des familles d’otages avait publié en début de semaine le nom des six otages en question. Il s’agit d’Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7-Octobre, ainsi que de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, captifs à Gaza depuis une dizaine d’années.
Une ONG...
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21/02 - Meilleures ventes : ces écrivains aux profils si différents qui entrent dans notre classement
Ce qui est amusant dans nos palmarès, c’est le grand écart qu’il peut y avoir entre les entrants, aux profils si différents, d’une même semaine, ici celle du 10 au 16 février. Ainsi la première à s’infiltrer, à la 6e place, est Aya Estrela, une jeune Française. Contrairement aux apparences et à la sonorité de son roman, The South Girl (t. II). King’s University (Plume du Web), Aya habite en Seine-Maritime. Pourtant, elle situe sa fiction, mélange d’enquête, de dark romance et de roman sociétal (des addictions aux troubles mentaux), au sein d’une équipe de hockey d’Atlanta. Puis vient, au 10e rang, le philosophe de 76 ans Roger-Pol Droit, avec Alice au pays des idées, dont son éditeur, Albin Michel, dit avoir vendu les droits dans plus de vingt pays depuis la dernière foire de Francfort. En pédagogue averti, l’auteur imagine une jeune Alice qui, inquiète du sort de la planète, bascule au pays des idées, sillonnant les siècles et les civilisations.
Pierre Michon, 79 ans, lui, a choisi Homère comme guide pour entrelacer les siècles. Son roman, J’écris l’Iliade (Gallimard), s’inscrit à la 11e place. Virage à 90 degrés avec la 4e (et dernière) élue de la semaine, Danielle L. Jensen. Canadienne de Calgary, elle enchaîne les succès avec ses séries alliant fantasy épique, intrigues guerrières et romance sensuelle. Le 4e tome du Pont des tempêtes. La guerre sans fin (Bragelonne) s’infiltre ainsi à la 18e place.3843-TABLEAUX-PALMARES
Belle diversité aussi du côté des essais avec, en premier lieu, un habitué de notre palmarès...
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21/02 - Les PFAS et le "pollueur-payeur" : pourquoi la loi ne résout pas tout
Comment quantifier le coût d’une pollution ? Vaste question. Pour les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylés), ces polluants éternels déjà présents un peu partout dans notre environnement et dans nos corps, les députés viennent d’établir une première équivalence financière : 100 euros pour 100 grammes rejetés dans l’eau.
"Pourquoi ce montant et pas un autre, plus élevé ? C’est essentiellement symbolique. Ce n’est pas cela qui va financer de façon significative le coût des PFAS et de la dépollution", pointe Régis Taisne, chef du département "Cycle de l’eau" à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Reste que les symboles, convient-il, sont importants pour avancer dans la bonne direction.
Les grands industriels, tels Arkema ou BASF, devront bientôt s’acquitter de cette redevance après l’adoption définitive, jeudi 20 février à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi (PPL) visant à protéger la population des risques de ces molécules invisibles, associées à de nombreux risques sanitaires. Le député écologiste Nicolas Thierry, à l’origine du texte soutenu par l’exécutif, estime les retombées annuelles à 10 millions d’euros. Cette manne d’argent servira aux Agences de l’eau, qui pourront ainsi subventionner des projets de traitement d’eau potable et aider les communes en difficulté dans cette tache de plus en plus pharaonique, puisque de nouvelles pollutions sont régulièrement détectées.L’exception des ustensiles de cuisine
Mais le chemin est encore long à bien des égards, surtout à l’heure...
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21/02 - Aides à l’Ukraine : les Etats-Unis ont-ils vraiment donné davantage que l’Europe ?
Malheureusement, Donald Trump n’est plus à un mensonge près. Au sujet du montant de l’aide allouée à l’Ukraine ces trois dernières années, le président américain affirme avoir donné au pays envahi 350 milliards de dollars, soit 334 milliards d’euros. Le Kiel Institute for the World Economy chiffre pourtant la totalité de l'aide internationale, tous pays confondus, à hauteur de... 267 milliards d’euros depuis début 2022.
Dans un long message publié le mercredi 19 février sur son réseau social, paradoxalement nommé "Truth Social", Donald Trump s’en est durement pris à Volodymyr Zelensky et à l’Europe. Qualifiant le président ukrainien de "dictateur", il a accusé l'UE d’avoir échoué à amener la paix dans la région en profitant de l’aide américaine, qui prodiguerait selon lui 200 milliards d’euros d’aide en plus que tous les pays d’Europe réunis. De l’argent versé dans une guerre qu’il juge sans issue et moins importante pour les Etats-Unis que pour l’Europe.Les Etats-Unis ne sont pas les premiers donateurs
Mais derrière les chiffres exposés par le président américain, la vérité est tout autre et le montant de l’aide américaine est à revoir à la baisse. Bien en deçà des annonces de Donald Trump et loin des 334 milliards d’euros évoqués, la somme totale de l’aide provenant des Etats-Unis est estimée à 114 milliards d’euros par les données du Kiel Institute.
Quant à l’Europe, elle n’a pas à rougir. Contrairement aux annonces de Donald Trump, les gouvernements européens sont les premiers donateurs pour l’Ukraine, avec un montant...
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21/02 - A Bétharram, ces notables qui ont gardé le silence : "J’imaginais que l’on distribuait des claques, mais…"
En 1998, Mgr Pierre Molères, évêque de Bayonne, téléphone au supérieur provincial de l’ordre de Bétharram. Le prélat vient d’apprendre "par la presse" – assure-t-il aujourd’hui – les accusations contre un prêtre de la congrégation, Pierre Silviet-Carricart, directeur du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). Il est visé par une enquête pour le viol d’un élève de son établissement. "On m’a donné des explications très floues sur ce qu’il s’était passé à Bétharram", se souvient-il. L’évêque entend discuter d’éventuelles sanctions. Emprisonné un temps à Pau, le directeur est rapidement relâché, puis exfiltré au Vatican, où il occupe un poste d’économe.
Malgré la gravité des faits – il aurait imposé des attouchements à l’enfant le matin de l’enterrement de son père –, Molères abandonne tout projet de sanction. "Carricart était déjà parti à Rome, et j’avais tellement de choses à faire… Cette histoire n’a pas pris tout le champ de ma conscience", avance-t-il aujourd’hui, arguant d’une "grande distance entre Bayonne et Pau". 103 kilomètres, mais des frontières alors indépassables, semble-t-il. A la fin de l’année 1999, Carricart se jette dans le Tibre, à Rome. Ses obsèques enterreront l’enquête. "Il y a eu une certaine omerta", admet Pierre Molères."Si tu n’es pas sage, tu vas aller à Bétharram"
Depuis mars 2024 et les premières révélations du Monde, 130 plaintes ont été déposées selon un collectif de victimes. Trois hommes ont été placés en garde à vue mercredi 19 février, suspectés de "viols aggravés, agressions sexuelles...
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21/02 - Décarbonation des bâtiments : les matériaux biosourcés, l’avenir de la construction
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP (avec de nouveaux matériaux), usines : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète.
S’il n’a pas grimpé sur les podiums, le bois fut l’un des grands gagnants des Jeux olympiques de Paris en s’imposant comme le matériau star. Rien que sur les 280 000 mètres carrés de bâtiments sortis de terre au village des athlètes, il a servi pour la fabrication des façades (70 %) et celle de la structure (30 %). Son usage a ainsi contribué à réduire de 43 % l’impact carbone de l’aménagement du site par rapport à une opération classique, selon la Société de livraison des ouvrages olympiques.Une croissance de production de 93 %
Un chantier emblématique qui cache une forêt d’autres projets à travers l’Hexagone, faisant de plus en plus appel à des matériaux biosourcés, comme le chanvre, la paille ou la ouate de cellulose. Ainsi, entre 2015 et...
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21/02 - Face à la menace russe, l’UE dévoile son plan pour renforcer la sécurité des câbles sous-marins
La Commission européenne a présenté, ce vendredi 21 février, un plan pour renforcer la sécurité des câbles sous-marins, après plusieurs incidents en mer Baltique qui ont éveillé des soupçons à l’égard de la Russie.
"Aujourd’hui, nous prenons des mesures pour protéger les câbles, détecter et anticiper les menaces plus rapidement, et réparer les dommages le plus rapidement possible", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, citée dans un communiqué.
Cette annonce survient alors que la Suède a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête après la découverte d’un nouveau câble endommagé en mer Baltique, à l’est de l’île de Gotland. Plusieurs câbles sous-marins pour les télécommunications ou le transport d’électricité ont été endommagés en mer Baltique ces derniers mois. Certains experts et des dirigeants politiques ont accusé la Russie de mener une "guerre hybride", ce que Moscou a démenti. Les câbles de télécommunications assurent 99 % du trafic internet transcontinental, selon la Commission."Des alertes plus rapides et des réponses plus efficaces"
L’UE entend notamment "renforcer les exigences de sécurité et les évaluations des risques des câbles sous-marins", mais aussi appuyer "le financement pour le déploiement de nouveaux câbles intelligents" plus résilients.
Parmi les propositions annoncées vendredi lors d’une conférence de presse à Helsinki : le renforcement des "capacités de surveillance des menaces par bassin maritime", notamment mer Méditerranée et Baltique. "Cela permettra des alertes plus rapides et...
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21/02 - Des exercices militaires chinois de tirs réels au large de ses côtes inquiètent l’Australie
L’Australie a indiqué avoir reçu ce vendredi 21 février en dernière minute un avertissement de la Chine sur des exercices militaires avec de potentiels tirs réels au large de sa côte orientale, qui ont fini par perturber les liaisons aériennes et inquiéter Canberra. L’Australie a dû demander aux avions commerciaux de dévier de la zone, située dans les eaux internationales.
Pékin a assuré de son côté qu’il s’agissait de manœuvres légitimes menées en toute sécurité, sans préciser si des munitions réelles avaient été utilisées. "L’exercice est mené du début à la fin de manière sûre et professionnelle, il est conforme au droit international et aux pratiques internationales", a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Un message capté par des compagnies commerciales
Si Pékin avait bien prévenu Canberra, les conditions du dialogue étaient selon le ministre de la Défense australien Richard Marles très loin d’être optimales. Selon lui, la Chine a prévenu que ses navires avaient l’intention de procéder à des tirs réels alors qu’ils naviguaient déjà à mi-chemin entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, en mer de Tasmanie. "Je veux dire qu’un message a été capté par des compagnies aériennes ou littéralement par des avions commerciaux qui traversaient la mer de Tasmanie", a expliqué le ministre à la chaîne nationale ABC.
Le préavis pour ce type d’exercice est d’habitude selon le ministère de 24 à 48 heures à l’avance. "C’était très déconcertant pour les avions qui volaient, mais ils ont pu se dérouter", a-t-il...
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21/02 - Agriculture : "A Bruxelles, les clauses miroirs sont un miroir aux alouettes", par Jean Luc Demarty
Le dossier des clauses miroirs rebondit de manière inopinée et spectaculaire avec la communication de la Commission européenne "Vision pour l’agriculture et l’alimentation" adoptée le 19 février. Le Commissaire à l’agriculture, le Luxembourgeois Hansen a tenté d’introduire obligatoirement les clauses miroirs pour les importations de tous les produits agricoles dans l’UE. Il a échoué face à l’opposition de ses collègues. Son intention était de soumettre les importations au respect des règles de production de l’UE en matière environnementale et de bien-être animal, en plus du respect des normes sanitaires et phytosanitaires qui sont bien entendu obligatoires.
Il n’est plus question désormais que d’une étude d’impact sur les conséquences pour la compétitivité de l’UE et sur les implications internationales d’une interdiction éventuelle des importations de produits ayant été traités avec des pesticides interdits. Le résultat ne fait pas l’ombre d’un doute dans la mesure où l’imposition de méthodes de production est grossièrement incompatible avec les règles de l’OMC. Ce serait incompatible avec les accords de libre-échange existants, à moins de les renégocier, et avec la conclusion de nouveaux accords, une contrainte probablement impossible à négocier. Ce serait aussi donner des arguments juridiques à Donald Trump contre l’UE alors que pour le moment il n’en a aucun. Seules subsistent les clauses miroirs en matière de bien-être animal qui demeurent hautement problématiques.
Contrairement aux idées reçues, l’OMC a encore...
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21/02 - Contre les violences à l’école, Elisabeth Borne annonce des fouilles inopinées des sacs
Des "fouilles inopinées de sacs" seront mises en place à partir du printemps pour tenter de lutter contre les violences à l’école ou aux abords des établissements scolaires, a annoncé vendredi 21 février la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne. "Je souhaite qu’on puisse, avec le préfet, le procureur, le représentant de l’Education nationale, pouvoir organiser régulièrement des fouilles de sac à l’entrée des établissements" et ce à partir du printemps, a déclaré la ministre, interrogée sur BFMTV/RMC.
Ces fouilles inopinées seraient réalisées avec des "forces de l’ordre puisque ça ne rentre pas dans les prérogatives des personnels de l’Education", a précisé la ministre, inquiète d'"un usage beaucoup plus répandu des armes blanches" chez les jeunes.
Armes blanches chez les jeunes: Élisabeth Borne souhaite pouvoir "organiser des fouilles de sacs (…) avec les forces de l'ordre", à l'entrée des établissements pic.twitter.com/ifuKOpmrpH— RMC (@RMCInfo) February 21, 2025Signalement systématique
A ce titre, elle a redit son intention de modifier le code de l’éducation pour que, si un port d’arme blanche est constaté dans un établissement scolaire, l’élève mis en cause "passe systématiquement devant un conseil de discipline". Jusqu’ici "c’était à l’appréciation du chef d’établissement", a commenté Elisabeth Borne. Cela fera également "systématiquement" l’objet d’un signalement au procureur.
Début février, un lycéen de 17 ans a été grièvement blessé à l’arme blanche dans la cour de son établissement...
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21/02 - De la Suède à l’Afrique du Sud : ces "oui, mais" qui tuent, par Abnousse Shalmani
Salwan Momika, 38 ans, a été assassiné chez lui, dans la banlieue sud de Stockholm, le 29 janvier. Pour rajouter du sordide au tragique, il enregistrait un message sur TikTok lors de son assassinat, c’est le premier policier arrivé sur les lieux qui a stoppé la diffusion. Il n’était pas sous protection policière malgré les menaces de mort qu’il recevait quotidiennement.
Réfugié chrétien irakien, poursuivi pour "incitation à la haine raciale" pour avoir brûlé des corans, il devait connaître le verdict le lendemain. Ce n’est que depuis 2023 que la justice suédoise poursuit pour incitation à la haine raciale quelqu’un qui aurait brûlé un coran - la liberté d’expression l’autorisant jusqu’alors. Mais depuis que des pays arabo-musulmans ont bruyamment manifesté, la justice suédoise considère dorénavant que, si c’est de la liberté d’expression, c’est aussi "une agitation contre un groupe ethnique". Dissonance cognitive. La Suède a capitulé sur ses propres lois devant le bruit et la fureur d’un pays comme l’Irak, où son ambassade avait été attaquée par deux fois. La Suède s’est assise sur ses principes fondamentaux, arrachés à l’Eglise et au pouvoir, après des siècles de lutte, devant la ville de Koufa (Irak), qui offrait 2 millions de dollars et un coran en or de deux kilos à quiconque tuerait Salwan Momika.Le blasphème est un droit protégé
Vous pouvez trouver ça complètement con de brûler un coran, vous pouvez aussi vous cacher derrière les mensonges répétés de Salwan Momika pour obtenir le statut de réfugié politique, vous...
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21/02 - Comment l’Ukraine s’est inspirée d’Israël pour piéger des lunettes de contrôle de drones russes
Nouvel épisode dans la guerre espion contre espion entre la Russie et l’Ukraine. Selon un haut responsable des renseignements ukrainiens s’exprimant sous anonymat auprès du quotidien américain le New York Times, Kiev aurait réussi à tuer des soldats russes pilotes de drones en piégeant leurs lunettes de commandes "Skyzone". C’est l’agence de presse russe TASS qui rapportait ce sabotage plus tôt ce mois-ci, avant que le NYT ne le confirme.
Une tactique directement inspirée d’une opération d’Israël, qui a récemment piégé des bipeurs puis des talkies-walkies utilisés par des militants et des combattants du Hezbollah pour les tuer. Pour cela, l’intelligence ukrainienne aurait fait confectionner des lunettes FPV, utilisées par les soldats russes pour contrôler leurs drones, avant de les équiper de minuscules explosifs. Puis de les faire livrer à la Russie, sous couvert d’une aide humanitaire étrangère. "On ignore le mécanisme exact de déclenchement des explosions, mais selon Igor Potapov, elles se déclenchaient dès l’allumage des lunettes", détaille le journal, qui s’est entretenu avec cet homme d’affaires russe disant travailler pour une entreprise qui développe et fournit des équipements de guerre électronique."Opération toujours en cours" : le nombre de victimes inconnu
Cette attaque a-t-elle fait une, ou plusieurs victimes ? Contrairement au sabotage israélien qui avait tué une vingtaine de militants du Hezbollah et fait près de 2 700 blessés, on ne connaît pas pour l’instant l’ampleur de l’impact de cette...
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21/02 - Royaume-Uni : ce projet de méga ambassade chinoise qui suscite l’inquiétude
La nouvelle ne fait pas que des enthousiastes sur la scène diplomatique : au Royaume-Uni, Pékin pourrait bientôt déplacer son ambassade de Marylebone jusqu’à la Royal Mint Court de Londres, à deux pas des gratte-ciel de la City. Et ainsi créer le plus grand poste diplomatique d’Europe, révèle le New York Times (NYT) dans un article publié le 20 février. L’annonce de la création de cette "méga ambassade" a provoqué une levée de boucliers parmi les parlementaires britanniques critiques de la Chine et les militants pro démocratiques hongkongais. "Ce n’est pas juste un bâtiment, c’est une extension du pouvoir du Parti communiste chinois au Royaume-Uni", pointait ainsi le mois dernier devant un millier de manifestants Chloe Cheung, représentante du Comité pour la liberté à Hong Kong.
Mais elle suscite aussi des inquiétudes concernant les risques d’espionnage que représente cette position stratégique dans la ville, au cœur névralgique de l’activité financière de Londres, alors que le MI5 a redoublé d’attention ces dernières années face aux tactiques d’espionnage chinoises. Les détracteurs du projet craignent ainsi que la Chine "n’utilise l’ambassade, située près des câbles à fibre optique qui traversent le quartier financier, pour espionner des dissidents et des citoyens britanniques ordinaires" rapporte le New York Times.Une ambassade pour une ambassade
D’abord reniée par le conseil municipal de Tower Hamlets (le quartier de Londres en question) sous l’ancienne administration britannique, la Chine a redéposé sa demande...
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21/02 - "Taxe Zucman" : les députés adoptent un impôt plancher sur le patrimoine des "ultra-riches"
Les députés ont adopté dans la soirée du jeudi 20 février une proposition de loi des écologistes qui instaure un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des 0,01% des contribuables les plus riches en France.
Inspirée d'une proposition de l'économiste Gabriel Zucman, elle a été adoptée par 116 voix contre 39. Cette contribution, très décriée par le camp gouvernemental qui y voit une mesure "confiscatoire" et néfaste à l'investissement, a été adoptée à la faveur d'une présence massive des députés de gauche, une très faible mobilisation du "socle commun", mais aussi l'abstention du Rassemblement national, qui a cependant critiqué une proposition "démagogique".
En "cette période particulièrement sombre", le groupe écologiste et social a montré qu'il était "possible dans cette assemblée de pouvoir voter des lois de progrès", s'est félicitée leur cheffe Cyrielle Chatelain dans l'hémicycle. "Il existe une lueur d’espoir", a-t-elle lancé à ses collègues dans l'hémicycle, visiblement émue, tandis que la députée écologiste Eva Sas, rapporteure du texte, s'est félicitée d'un vote qui envoie "le signal" que "l'immunité fiscale des milliardaires, c'est terminé"."Un minimum de justice"
Le texte, défendu également Clémentine Autain, vise à "introduire un minimum de justice" alors que "les ultra-riches" paient en proportion de leurs revenus "presque deux fois moins" d'impôts et de prélèvements que les Français en moyenne, a souligné Eva Sas en introduisant les débats. Avec cette contribution, qui concernerait environ 1 800 personnes, selon...
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21/02 - "François Mauriac, mémoires intimes" : un documentaire qui pourrait inspirer certains politiques
La vie de François Mauriac ? C’est une histoire qu’il faut connaître. Celle d’une liberté mêlée à une puissante indépendance d’esprit qui fit naître l’un des plus grands noms de la littérature tricolore. Poussée par son amie Valérie Solvit, infatigable communicante férue de littérature, la réalisatrice Virginie Linhart la raconte dans François Mauriac, mémoires intimes, diffusé ce vendredi 21 février sur France 5 à 22h55. Un film-documentaire saisissant, où s’entremêlent archives familiales inédites rassemblées par le petit-fils de l’écrivain - Pierre Wiazemsky - anecdotes insolites et témoignages de ceux qui entretiennent sa mémoire, parmi lesquels son arrière-petite-fille, Léa Wiazemsky. Et pour montrer aux plus jeunes qui ne l’ont peut-être pas encore lu l’envergure de l’homme, quelle meilleure façon que de présenter un Mauriac achevé, à l’Everest de sa gloire ? Ainsi, le début du récit s’ouvre par sa fin : ses funérailles à la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence - entre autres - du président de la République d’alors, Georges Pompidou. Une cérémonie qu'un de ses petit-fils alors âgé de 5 ans découvre par hasard sur le téléviseur de sa nourrice, apprend-on. Ses parents avaient décidé de lui cacher la mort de ce grand-père qu’il aimait tant. Pudeur bigote héritée de leurs aïeuls ?
Dans la famille monoparentale de François Mauriac - son père est décédé lorsqu’il avait 18 mois - grande de cinq enfants, le catholicisme est un ciment. Jamais au cours de sa vie l’écrivain ne parviendra à s’en départir. Le Nobel de littérature...
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21/02 - Etats-Unis : le controversé Kash Patel confirmé de justesse à la tête du FBI
Il s’en est fallu de peu. La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a été confirmée jeudi 20 février de justesse par le Sénat à majorité républicaine, malgré les vives critiques du camp démocrate et au-delà. Sur 100 sénateurs, 51 ont voté pour la nomination de Kash Patel à la tête du FBI et 49 contre - dont deux élues républicaines.
Ancien procureur fédéral de 44 ans, Kash Patel est un soutien farouche de Donald Trump, vivement contesté par l’opposition démocrate, notamment pour sa défense des émeutiers du Capitole et son soutien exprimé par le passé à la mouvance complotiste d’extrême droite QAnon. Avant lui, d’autres personnalités choisies par Donald Trump et critiquées en particulier par les démocrates ont vu leur nomination actée par le Sénat, comme le vaccinoseptique Robert F. Kennedy Jr au ministère de la Santé et Tulsi Gabbard à la tête de la CIA, malgré ses positions proches de Moscou.
"Le peuple américain mérite un FBI transparent, responsable, et engagé en faveur de la justice. La politisation de notre système judiciaire a érodé la confiance du public - mais c’est terminé", a martelé Kash Patel sur les réseaux sociaux peu après sa nomination entérinée. "Ma mission en tant que directeur est claire : laissez les bons flics être des flics - et rétablir la confiance dans le FBI", a-t-il encore affirmé."Catastrophe"
Kash Patel est "dangereusement politiquement extrême", l’a attaqué le sénateur démocrate Dick Durbin, après avoir qualifié sa nomination de "catastrophe...
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21/02 - Elections législatives en Allemagne, mode d’emploi
Ce dimanche 23 février, quelque 59,2 millions d’électeurs allemands sont appelés à voter dans le but de déterminer la composition du futur gouvernement fédéral. Ce scrutin anticipé fait suite à la rupture de la précédente coalition menée par Olaf Scholz, en novembre 2024, causée par des désaccords politiques entre les partis qui la composaient (le parti social-démocrate, les libéraux, et les Verts), notamment autour de la dette.
Ces élections vont être déterminantes, tant l’Allemagne doit faire face à plusieurs fronts : la reconstruction de sa défense, son économie en récession, la montée en puissance de l’extrême droite et la bascule géopolitique en cours en Europe de l’est avec la guerre en Ukraine. Mode de scrutin, fonctionnement du Parlement, favoris… L’Express fait le point sur les éléments essentiels à savoir sur ces législatives anticipées.Qu’est-ce que le Bundestag ?
La république d’Allemagne est un Etat fédéral, constitué d’un Parlement bicaméral avec une chambre haute, le Bundesrat, et une chambre basse, le Bundestag. C’est pour la composition de cette dernière chambre que les Allemands sont appelés à voter, dimanche 23 février.
Le Bundestag est le lieu où sont débattues les lois et les grandes orientations politiques à suivre. Les députés y sont élus pour quatre ans. Le Bundestag compte minimum 598 sièges, et peut atteindre jusqu’à 630 sièges au maximum.
L’autre chambre, le Bundesrat, est composée de 69 sièges. Il fait valoir les intérêts des 16 régions, appelées "Länder", auprès de l’Etat fédéral allemand. Les...
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21/02 - Salon de l’agriculture : ces étranges formations ésotériques subventionnées par l’Etat
A entendre les propos de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, aucun doute possible : l’Etat ne soutient pas les pseudosciences. C’est du moins ce qu’elle affirmait, veste rouge et lunettes assorties, en novembre 2024, sur les bancs de l’Assemblée nationale, réagissant à diverses enquêtes de presse, dont une de L’Express. Dans celles-ci, les Chambres d’agriculture, des établissements publics, avaient pourtant reconnu financer des formations ésotériques. Avouant, au passage, salarier certains pseudo-spécialistes.
Etonné par ce décalage de discours, L’Express a poussé l’analyse en amont du Salon de l’agriculture, qui s’ouvre le 22 février à Paris. Plusieurs dizaines de documents émanant d’organismes d’Etat et d’établissements subventionnés ont été épluchées. Ces éléments révèlent une large pénétration de mouvances occultes dans les structures agricoles. Ils témoignent également d’une importante captation de fonds publics, par l’intermédiaire, entre autres, de crédits à la formation professionnelle."Acquérir une vue holistique sur sa ferme"
Pour lutter contre le changement climatique, l’agriculture, deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre du pays, doit bouleverser ses habitudes afin de réduire son impact. Parmi les initiatives allant dans ce sens, un accord-cadre a été signé en 2015 entre l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, et Vivea, un fonds de formation professionnelle subventionné par l’Etat, l’Europe et les régions, pour "favoriser l’appropriation de pratiques alternatives par les chefs...
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20/02 - En Allemagne, les nombreux défis qui attendent Friedrich Merz : "Il pourrait faire du Javier Milei"
Des patrons dans la rue ? En Allemagne ? On n’avait jamais vu cela depuis la naissance de la République fédérale, en 1949. A la porte de Brandebourg, à Berlin, les chefs d’entreprise se sont rassemblés pour la première fois de leur histoire le 29 janvier pour une journée "d’alerte nationale", avec comme slogan "SOS ! L’économie allemande est en danger". Dans la foule, où se mêlent conservateurs et libéraux candidats à la députation, Tim-Alexander Weibel brandit un grand panneau, malgré l’enfant accroché à son cou. Dessus, écrit en grosses lettres : "A quand le retour de la croissance ?" Ce fabricant de stands d’exposition, qui emploie 50 salariés, est venu de Hanovre pour manifester son inquiétude face à une crise conjoncturelle et structurelle qui plonge le milieu des affaires dans le doute. "Il fallait être là ! s’exclame-t-il. Nous avons dépassé la base des 40 % de cotisations sociales. Le prix de l’énergie explose. Entre Hanovre et Hambourg, un transport en poids lourd coûtait 500 euros en 2019. Il faut désormais débourser 4 000 euros !" Certes, reconnaît-il, la situation économique est encore "très bonne". "Mais nous voyons arriver la crise à grands pas. Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard."
Pour la deuxième année consécutive, l’Allemagne est en récession. Les entrepreneurs gèlent leurs investissements à cause des coûts de l’énergie, des cotisations sociales, de la bureaucratie mais aussi de la pénurie de main-d’œuvre. Les PME, colonne vertébrale du made in Germany (99 % des entreprises, 70 % des...
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20/02 - Air Force One : Donald Trump fait monter la pression sur Boeing
Le locataire de la Maison-Blanche s’en prend cette fois-ci au fleuron de l’industrie américaine. Donald Trump a révélé que "des alternatives" étaient à l’étude concernant le futur avion présidentiel, faisant part de son mécontentement face aux retards pris par l’avionneur Boeing. "Je ne suis pas satisfait de Boeing", a martelé, mercredi 19 février, le milliardaire à des journalistes à bord de l’avion présidentiel. "Nous étudions des alternatives car Boeing tarde à livrer". L’administration Trump aurait discuté de la possibilité d’acquérir et de réaménager un avion de luxe en attendant, selon le New York Times. Selon l’entourage de Donald Trump, ce dernier considère Boeing comme une "cause presque perdue".
Le géant américain de l’aéronautique cumule les retards, et les pertes financières, avec ce contrat signé en 2018 portant sur la livraison de deux avions 747-8 spécialement aménagés - qui prennent le nom de code Air Force One lorsque le chef d’Etat américain est à bord - pour 3,9 milliards de dollars. La livraison était initialement prévue avant fin 2024. "Un Trump frustré veut ses nouveaux avions Air Force One pronto", ironise le New York Times. Mais des modifications du projet, notamment réclamées lors du premier mandat de Donald Trump, la faillite d’un sous-traitant ainsi que la pandémie de Covid-19 et les problèmes d’approvisionnement qui ont suivi, ont repoussé le calendrier.
À ce stade, l’entrée en service est prévue en 2027 pour le premier exemplaire et en 2028 pour le second. Kelly Ortberg, patron de Boeing,...
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20/02 - Donald Trump : le mois où le président américain a bousculé le monde
Droits de douane, immigration, plan pour Gaza… Depuis son investiture le 20 janvier 2025, le 47e président des Etats-Unis a signé une cinquantaine de décrets et enchaîné les déclarations chocs sur le plan diplomatique. À tel point que certains experts y voient une stratégie pour submerger et dérouter ses adversaires. "Il se considère comme un disrupteur, c’est sa marque de fabrique. Il a été élu sur l’idée que le système en place ne fonctionnait pas. Presque tout ce qu’il dit et fait a pour but de déstabiliser l’establishment. Une démarche qui le place au centre de l’attention", avançait le 12 février, dans L'Express, Charles Kupchan, professeur à l’université Georgetown et ex-conseiller de Barack Obama. Retour sur les premiers pas de Donald Trump, qui ont déjà marqué au fer rouge son deuxième mandat.L’immigration dans le viseur de l’administration Trump
Fraîchement débarqué à la Maison-Blanche, le milliardaire s’attaque, sans surprise, au sujet de l’immigration. Dès le 29 janvier, il ratifie une loi qui requiert la détention automatique, par les forces de l’ordre fédérales, de personnes migrantes en situation irrégulière qui ont été condamnées ou inculpées pour certains délits. Tant pis si le spectre est large, allant du vol à l’étalage à des violences contre un policier. Donald Trump s’en prend également aux 600 000 Vénézuéliens aux Etats-Unis en annulant la prolongation du statut de protection temporaire qui les protégeait jusque-là de l’expulsion.
Le même jour, Donald Trump assure également vouloir que la prison...
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20/02 - "Donald Trump signe la fin de l’idée de l’Occident" : les sombres prévisions d’Ivan Krastev
Un appel de quatre-vingt-dix minutes aura suffi à profondément modifier la doctrine américaine sur la guerre en Ukraine et à semer le chaos au sein de l’Europe. Alors que Donald Trump a pris le Vieux Continent de court en s’entretenant directement avec Vladimir Poutine pendant plus d’une heure et demie par téléphone, une réunion de crise réunissant une dizaine de dirigeants de pays de l’UE a été organisée en urgence à Paris le 17 février. Bilan : une Europe plus divisée que jamais sur l’envoi de troupes en Ukraine.
Le Vieux Continent, traversé par de multiples crises, est-il en mesure d’inverser la vapeur ? A L’Express, le politologue bulgare Ivan Krastev, président du Centre pour les stratégies libérales de Sofia et membre de l’Institut autrichien des sciences humaines (Vienne), fait le constat d’une Europe aux prises avec une "rupture majeure". "Certains consensus politiques sont en train de mourir sous nos yeux, détaille-t-il. De nouveaux acteurs, avec de nouvelles idées, font leur apparition. Nous sommes loin de mesurer les possibles répercussions que ce moment aura sur le long terme." Au sujet du président américain, l’auteur du très remarqué Destin de l’Europe (Premier parallèle, 2017) se montre inquiet : "Trump pense qu’en montrant et en exerçant sur ses alliés une forte pression commerciale ou sur le plan de la sécurité, il va effrayer ses adversaires […] D’une certaine manière, [il] signe la fin de l’idée de l’Occident." A l’avenir, prédit-il, "la politique intérieure européenne prendra donc la forme...
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20/02 - "Bien vieillir : les promesses de la science" : la première édition du Colloque Sciences et Santé de L’Express aura lieu le 10 mars
Prix Nobel, chercheurs, politiques, démographes, médecins, seront réunis pour un après-midi d’échanges exceptionnels. Les dernières avancées en médecine préventive, les innovations technologiques pour la qualité de vie des aînés, la nutrition, toujours sous le prisme de l’évidence scientifique. Dans un monde saturé d’informations contradictoires sur la santé et les méthodes de "jeunesse éternelle", notre colloque se démarque en se concentrant uniquement sur des données validées par la recherche et des approches rigoureuses.
Profitez d'une offre exceptionnelle et réservez votre place à 10 euros avec le code ABOTRP, cliquez ici.
Au programme, vous retrouverez les interventions suivantes :
Introduction
Avec Eric Chol, directeur de la rédaction de L’Express
Longévité : les vrais espoirs et les fausses promesses Avec Venki Ramakrishnan, Prix Nobel de Chimie, auteur du livre Why we die Reprogammation cellulaire, sénolytiques : la recherche française à la pointe Avec Thierry Lhermitte Parrain de la Fondation pour la Recherche Médicale Et Jean-Marc Lemaitre, Directeur de Recherche à l'INSERM, directeur adjoint de l'Institut de Médecine Régénérative et Biothérapies de Montpellier Le grand test : calculez votre âge biologique Avec Stuart Jay Olshansky, Professeur en santé publique à l'Université de Chicago La révolution de la longévité est-elle finie ? Avec Jean-Marie Robine, Directeur de recherche émérite à l'INSERM Prévention : que peut faire le politique ? Avec Agnès Buzyn, Ancienne ministre des Solidarités et de la...
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20/02 - Guerre en Ukraine : l’ambiguïté stratégique de Jordan Bardella
Question de timing. Ce mercredi 19 février, de l’autre côté l’Atlantique, Donald Trump a passé un nouveau cap dans son approche du conflit ukrainien, qualifiant Volodymyr Zelenski de "dictateur sans élection". La veille, il avait déjà durci le ton, en accusant le président ukrainien d’être à l’origine du conflit armé. Au même moment, Jordan Bardella, qui s’échine pourtant depuis le début de la guerre à tempérer les positions pro-russes de son mouvement, s’est envolé pour la convention des conservateurs américains (CPAC), à Washington. Il y rejoint les figures de l’extrême droite européenne et des Républicains américains. Lui qui réclamait, ce mardi, que la France "prenne l’initiative d’une conférence internationale pour la paix, parce que nous disons que l’issue de ce conflit ne se situera pas dans les armes mais autour d’une table", ne participe donc pas à la réunion des chefs de parti prévue à l’Elysée, ce jeudi, pour évoquer la situation "face à la menace existentielle russe".
Marine Le Pen, en vacances, n’assure pas le remplacement de son poulain. C’est donc Louis Aliot, vice-président du parti et maire de Perpignan qui représente le RN à l’Elysée. "Il suit ces affaires par curiosité personnelle, est travailleur et a une vraie vision des choses", justifie laborieusement le député RN de Moselle Laurent Jacobelli, sur France info, qualifiant au passage la rencontre des dirigeants européens de "réunion tupperware". En interne, la décision de Jordan Bardella suscite l’incompréhension la plus totale. "Il ne faut surtout...
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20/02 - A deux jours du Salon de l’agriculture, le Parlement adopte la loi d’orientation agricole
La loi d’orientation agricole a été définitivement adoptée au Parlement ce jeudi 20 février, point final d’un sprint pour délivrer avant le Salon de l’agriculture ce texte présenté comme une réponse à la grogne du secteur, mais critiqué à gauche pour des "renoncements" environnementaux.
Largement adopté à l’Assemblée mercredi avec les voix macronistes, de la droite et du Rassemblement national, le texte issu d’un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) a été définitivement validé au Sénat, juste à temps pour l’ouverture de l’événement phare du monde agricole samedi à Paris.
La chambre haute dominée par la droite et le centre l’a approuvé à 236 voix contre 103, offrant un atout dans la main de l’exécutif qui se sait attendu au tournant par la profession au "Salon", après les manifestations agricoles des années passées.
C’est ce samedi que le président Emmanuel Macron effectuera sa traditionnelle déambulation dans les allées de la plus grande ferme de France, un an après une visite d’inauguration très chahutée."Une loi du déni de la nature"
Avec ce texte, "nous ré-ancrons les deux pieds de la France dans le socle le plus solide et le plus fidèle de toutes les civilisations humaines : l’agriculture. Le cadre est désormais posé pour la reconquête de notre souveraineté alimentaire et la parole de l’État est tenue", a lancé la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.
L’écologiste Yannick Jadot fait le constat inverse, en dénonçant "une loi du déni de la nature" faisant la part belle à "une forme...
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20/02 - François Bayrou doute d’une idée d’Emmanuel Macron, les lointains voyages de Gabriel Attal
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Premier conseil de défense
C’est la première fois qu’il participe à un conseil de défense : mercredi 19 février, Philippe Tabarot était autour du président, de quelques ministres et des chefs des services français. Il est rare que le ministre des Transports soit autour de la table dans pareille configuration. Mais le thème, le crime organisé, porté notamment par la proposition de loi sur le narcotrafic, justifiait sa présence : les ports sont un lieu important du combat à mener.Les habits neufs d’Attal
Les questions internationales peuvent être l’une des clés de la présidentielle de 2027. Aussi Gabriel Attal a-t-il décidé de beaucoup s’investir sur le sujet. Avec un déplacement à l’étranger par mois : après l’Ukraine (où Emmanuel Macron l’avait empêché d’aller lorsqu’il était à Matignon), l’ancien Premier ministre ira en Israël en mars, puis au Maroc en avril, en Suède et en Italie avant l’été. A l’automne, il devrait effectuer une tournée en Afrique subsaharienne et envisage de se rendre aux Etats-Unis au début de 2026.Référendum : les doutes de Bayrou
François Bayrou s’est montré peu disert sur la question, agitée par Emmanuel Macron, du référendum...
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20/02 - Dans ses "Carnets d’Ukraine", Michel Hazanavicius signe une ode à la résistance
Il est parti sur le front ukrainien, des carnets Moleskine dans les poches, pour "voir la guerre de près". Aller à la rencontre des soldats, les faire témoigner sur cette folie meurtrière qui, depuis trois ans, prive un peuple d’avenir. De ce voyage dans le Donbass, Michel Hazanavicius a rapporté un récit brut, intense, émaillé de portraits graves, parfois cabossés, mais dont l’esprit combatif, toujours intact, force l’admiration. Carnets d’Ukraine, sorti en librairie ce 20 février, est une ode à la résistance.
Ce n’était pas la première fois que le réalisateur, actuellement à l’affiche avec le film d’animation, La Plus Précieuse des Marchandises, se rendait dans ce pays martyr. "Après le 24 février 2022, j’avais organisé une vente aux enchères à Paris dans le milieu du cinéma. Nous avions récolté 250 000 euros, qui ont été versés à United24 [NDLR : la plate-forme ukrainienne officielle de collecte de fonds qui œuvre à la défense et la reconstruction de l’Ukraine]. Après cela, elle m’a nommé ambassadeur, ce qui m’a conduit à y retourner souvent. Un jour, mon ami Kolya, chanteur célèbre engagé dans l’armée, m’a proposé de l’accompagner dans l’est du pays pour voir ‘ceux qui se battent’. En novembre 2023, nous sommes partis à Kramatorsk."
Le livre, dont les bénéfices seront versés à United24, raconte cette plongée dans ce qu’il appelle "le monde parallèle. "C’est terrible à dire, mais le front est un endroit fascinant. Il y a quelque chose de primal dans cet endroit. Tout à coup, on se retrouve face à sa propre mort. Les...
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20/02 - "Bayrou est devenu François l’embrouille" : le Premier ministre face au piège des retraites
L’âge de départ à la retraite, porté à 64 ans par Élisabeth Borne, n’est "plus négociable" : "C’est le cœur de la réforme." Ainsi parlait François Bayrou, le 29 janvier 2023. "Remettre en chantier" la réforme "sans aucun tabou", à condition de respecter l'"exigence" d’équilibre financier. Ainsi parle François Bayrou, lors de sa déclaration de politique générale, le 14 janvier 2025. Entre-temps, le Béarnais est devenu Premier ministre et tente d’amadouer les socialistes.
Ce jour-là, il leur présente son idée de "conclave", qui s’ouvrira le 27 février. "Il faut les enfermer !", dit-il en privé en songeant aux organisations patronales et syndicales qu’il veut contraindre : contraindre à travailler jusqu’à trouver un accord. Avec une promesse : tout compromis, même partiel, sera retranscrit dans un projet de loi. "Le Parlement aura, en tout état de cause, le dernier mot", insiste le Premier ministre dans un courrier adressé le 16 janvier aux dirigeants socialistes. Ce faisant, installe-t-il un piège qui à tout instant menace de se refermer sur lui ? "La cocotte-minute", comme le décrit une ministre, peut exploser à tout moment.La Cour des comptes, un bouclier ?
La Macronie a en tête le "fiasco" de l’audition de l’ancien président du Conseil d’orientation des retraites, Pierre-Louis Bras, par l’Assemblée en janvier 2013. En évoquant des dépenses qui "ne dérapent pas", il avait nourri l’argumentaire des opposants à la réforme. François Bayrou s’est donc forgé un bouclier. Un rapport de l’incontestable Cour des comptes,...
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20/02 - Remise de dépouilles d’otages à Israël : "Nous sommes tous fous de rage", dit Benyamin Netanyahou
Le Hamas a annoncé avoir remis ce jeudi 20 février à Gaza les dépouilles de quatre otages israéliens dont celles, selon le mouvement islamiste palestinien, des deux enfants Bibas et de leur mère, devenus le symbole de l'effroi ayant saisi Israël lors de l'attaque du 7 octobre 2023. Un convoi transportant les cercueil censés contenir les dépouilles est entré peu après en Israël, a constaté un journaliste de l'AFP. Selon l'armée israélienne, qui a annoncé avoir reçu les "corps des otages", ces derniers doivent subir "une procédure d'identification" à l'Institut médico-légal national d'Abou Kabir à Tel-Aviv.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé ce jeudi que son pays était "fou de rage contre les monstres du Hamas". "Agonie. Souffrance. Il n'y a pas de mots", a écrit de son côté sur X le président israélien Isaac Herzog. "Nos coeurs -les coeurs de toute une nation- sont dévastés. Au nom de l'Etat d'Israël (...) je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie."
En début de matinée, des combattants cagoulés et armés du Hamas ont exposé sur une scène montée à Khan Younès quatre cercueils noirs portant chacun la photo d'un des otages. Au dessus du podium, une banderole représentait Benyamin Netanyahou en vampire. A proximité, des centaines de badauds observaient la scène.
D'après le Hamas, les corps restitués sont ceux d'Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de 4 ans et huit mois et demi lors de leur...
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20/02 - Le train, un atout du transport durable de marchandises
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP, usines : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète. L’électricité et son prix jouent un rôle central dans les politiques de décarbonation.
La bataille du rail n’a pas eu lieu. Ni contre le démembrement de Fret SNCF, ni contre la suprématie du transport routier. Depuis le 1er janvier, la compagnie ferroviaire française a scindé ses activités en deux entités : Technis pour la maintenance des locomotives et Hexafret pour l’acheminement des marchandises. Pire, elle doit céder 23 lignes de trains, soit 30 % de son trafic et 20 % de son chiffre d’affaires, à ses concurrents et se contenter de mutualiser des wagons isolés de clients différents ou d’opérer des convois complets non réguliers. Le "train des primeurs" entre Perpignan et Rungis en a fait les frais. Faute de repreneur, il n’existe plus depuis juin 2024.
A...
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20/02 - Ukraine : ce plan franco-britannique pour sécuriser le pays en cas de cessez-le-feu
Et si l’Europe s’activait à l’Est ? Le Royaume-Uni et la France travaillent à la création d’une force européenne destinée à assurer la sécurité de l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de cessez-le-feu. Ce contingent militaire serait composé de "moins de 30 000 militaires", rapportent ce jeudi les médias britanniques. Citant des "responsables occidentaux", plusieurs journaux, dont The Guardian, The Financial Times et The Times, indiquent que cette force serait principalement aérienne et maritime, avec une présence "minimale" sur le terrain, à l’écart de la ligne de front dans l’est du pays.
Objectif : empêcher les attaques russes contre les villes, les ports et les infrastructures ukrainiennes, dans l’éventualité d’un cessez-le-feu conclu sous l’égide des Etats-Unis, écrit The Guardian. Le quotidien britannique précise qu’il faudrait "assurer la réouverture en toute sécurité de l’espace aérien ukrainien aux vols commerciaux et de maintenir la pérennité du commerce maritime au-dessus de la mer Noire, essentiel aux exportations alimentaires et céréalières du pays". Cependant, la taille des armées européennes reste modeste, ce qui signifie que "tout effort de sécurité d’après-guerre devrait se limiter à quelques dizaines de milliers et se concentrer sur les domaines de supériorité technologique", souligne toujours nos confrères.
Les Européens craignent que le leader américain Donald Trump mette fin à la guerre en Ukraine, déclenchée par la Russie il y a trois ans, à des conditions favorables à Moscou sans fournir de...
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20/02 - Donald Trump - Volodymyr Zelensky : "Les Etats-Unis donnent l’impression de vouloir changer de camp"
La volte-face aussi radicale que stupéfiante de la politique étrangère américaine fait réagir, partout dans la presse outre-Atlantique. Après des décennies d’affrontement indirect dans ce qui a souvent été appelé "nouvelle guerre froide" avec le Kremlin, les Etats-Unis de Donald Trump semblent désormais s’adresser à la Russie comme à une nation amie. Mais surtout, à l’Ukraine comme à un pays ennemi. Car du point de vue du nouveau président des Etats-Unis, Volodymyr Zelensky est en réalité un "dictateur sans élections", qui aurait dupé les Etats-Unis, et son pays est responsable de la guerre qui y fait rage.
Subitement, "les Etats-Unis donnent l’impression de vouloir changer de camp" relève le New York Times, deux jours après le lancement de négociations bilatérales et inédites entre Moscou et Washington en Arabie saoudite - les premières discussions directes entre les deux nations depuis le début de la guerre il y a trois ans - où ni l’Europe ni l’Ukraine, première concernée, n’ont été conviées. "Donald Trump est en train d’orchestrer l’une des plus stupéfiantes ruptures dans la politique étrangère américaine, un virage à 180 degrés" poursuit le célèbre quotidien.
Celui-ci remarque que la Russie a "semblé ravie" par les déclarations du président américain, et relève que "comme pour beaucoup de choses, Donald Trump va beaucoup plus loin que ses prédécesseurs en termes de vitriol public contre un allié confronté à une menace existentielle, employant le genre de langage que les présidents utilisent rarement à propos d’un...
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20/02 - La France rétrocède à la Côte d’Ivoire une base militaire historique
La France a rétrocédé jeudi 20 février à la Côte d'Ivoire la grande base militaire qu'elle occupait depuis près de 50 ans près d'Abidjan, un départ concerté contrairement à d'autres pays africains qui ont récemment chassé l'armée française. Le retour dans le giron ivoirien de la base abritant le 43e Bataillon d'infanterie et de marine (43e BIMa) à Port-Bouët a été acté lors d'une cérémonie en présence des ministres de la Défense des deux pays, Téné Birahima Ouattara et Sébastien Lecornu.
Le drapeau national aux couleurs orange, blanche et verte de la Côte d'Ivoire a été hissé sur la place d'armes de cette base stratégique située près de l’aéroport d’Abidjan, et rebaptisée à cette occasion du nom de Thomas d'Aquin Ouattara, premier chef d'Etat-major de l'armée ivoirienne.
"Cet acte marque une nouvelle étape dans les relations d’amitié et de coopération stratégique entre nos deux nations", a déclaré Téné Birahima Ouattara lors de la cérémonie. "Le monde change il est évident que notre relation de défense devait évoluer", a de son côté souligné Sébastien Lecornu, saluant un moment "historique" et la "relation faite d’amitié et d’un très grand professionnalisme" entre les deux pays. "La France transforme sa présence mais ne disparaît pas", a-t-il ajouté. Téné Birahima Ouattara a tenu à "rassurer" la France que la coopération militaire serait à l'avenir "aussi bonne qu’elle a toujours été"."Anticiper" avant la "revendication populaire"
Ces dernières semaines, une petite centaine de parachutistes ivoiriens a déjà pris ses quartiers sur...
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20/02 - Pourquoi l’alliance israélo-américaine est plus solide que jamais, par Frédéric Encel
Un géopolitologue sérieux n’avait pas besoin d’attendre l’actuel soutien inconditionnel de Donald Trump à Israël – caricatural au point de dépasser les attentes de son gouvernement ultranationaliste ! – pour contredire ce vieux credo selon lequel s’achèverait forcément la relation spéciale entre les Etats-Unis et l’Etat juif.
D’abord, après la chute du bloc de l’Est et la fin subséquente de la guerre froide, beaucoup prétendirent que les Etats-Unis n’auraient plus besoin d’un allié-gendarme tel qu’Israël au Moyen-Orient, et que le dégel profiterait plutôt à un nouveau partage d’alliances entre Washington et les capitales arabes ; d’autant que le prometteur processus de pourparlers israélo-palestiniens d’Oslo de 1993-2000 devait créer un nouvel ordre régional apaisé.
Ensuite vint cette prédiction selon laquelle la population américaine – dont la part non européenne augmenterait tendanciellement, et au sein de laquelle la minorité juive pèserait démographiquement de moins en moins – n’accorderait plus à l’avenir autant d’importance à la Shoah, devenant moins sensible, d’une part, à Israël perçu comme Etat refuge des rescapés et protecteur du peuple martyrisé et, d’autre part, à une certaine mauvaise conscience liée à l’indifférence (réelle ?) du président Roosevelt.
Enfin, sous les présidences Obama et Biden, des commentateurs ont cru déceler au sein du parti démocrate une distanciation, sinon une hostilité grandissante vis-à-vis d’Israël, notamment du fait de sa politique sous l’ère Netanyahou quasi ininterrompue depuis 2009 ;...
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20/02 - Donald Trump : le Judas du monde occidental, par Thierry Wolton
Donald Trump aurait-il mauvaise conscience au point d‘user du négationnisme historique pour justifier sa trahison ? Ses accusations portées à l’encontre de l’Ukraine coupable d’avoir commencé la guerre contre la Russie, son jugement méprisant sur Volodymyr Zelensky qui a tenu son pays à bout de bras depuis trois ans, sa leçon électorale donnée à un pays meurtri par un ennemi implacable ressemblent fort à un plaidoyer pro domo pour justifier son rôle de Judas du monde occidental. En bradant une paix avec Poutine sur le dos de l’Ukraine, en ignorant les intérêts de l’Europe menacés par le dictateur russe, en faisant ami-ami avec un pouvoir qui repose sur une montagne de cadavres, Trump se disqualifie et avec lui l’Amérique qui croit encore incarner le "monde libre". Il n’y a rien à attendre d’un tel président enfermé dans son égotisme et obsédé par son rôle historique de sauveur de la toute-puissance étasunienne.
Victime de ce renouveau de l’impérialisme américain, le continent européen n’a d’autre issue que de s’adapter, le couteau sous la gorge ou plutôt les chars russes à ses portes. En premier lieu, il lui faut sortir de sa léthargie guerrière, si un tel oxymore est possible, pour se positionner dans ce futur qu’elle a contribué, il est vrai, à mettre en place. Pour se justifier, Trump reproche à la Communauté européenne de s’être mise à l’abri sous le parapluie américain, d’avoir confondu l’Otan avec une police d’assurance-vie, d’avoir laissé Washington porter l’essentiel du soutien militaire à l’Ukraine face à...
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20/02 - Retraites : le rapport de la Cour des comptes loin des prévisions de François Bayrou
Le déficit du système de retraites en France devrait avoisiner 15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards d'euros en 2045 malgré la réforme de 2023, selon le diagnostic de la Cour des comptes dévoilé ce jeudi 20 février, jugé "préoccupant" mais proche d'estimations déjà connues.
Après 6,6 milliards d'euros en 2025 puis une "stabilisation" jusque vers 2030, "les effets favorables sur l'équilibre du système liés à la réforme de 2023 devraient s'affaiblir", le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels, ndlr) souffrant d'un "déséquilibre croissant" dû au vieillissement de la population.
Le déficit global devrait donc se dégrader "nettement" pour atteindre environ "15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards en 2045", selon l'institution présidée par Pierre Moscovici. "Soyons lucides", la dégradation des finances du système de retraites dans son ensemble sera "nette, rapide, croissante". "Ces chiffres sont préoccupants", a déclaré ce dernier à la presse.
Le régime général "concentrerait l'essentiel du déficit à l'horizon 2045", en raison notamment d'une "forte dégradation du ratio entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités", a détaillé le Premier président de la Cour des comptes.Pas de "déficit caché"
Ces prévisions sont proches de celles du Conseil d'orientation des retraites (COR), institution référente en la matière, et très éloignées des chiffres avancés mi-janvier par le Premier ministre François Bayrou, qui avait évoqué un déficit abyssal de 45 à 55 milliards...
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20/02 - Ukraine : indignation en Europe après les attaques de Donald Trump contre Volodymyr Zelensky
La colère monte en Europe après les dernières déclarations de Donald Trump, qui a qualifié mercredi 19 février de "dictateur sans élections" le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, après avoir lancé sans consulter ni l’Europe ni Kiev des négociations avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et du conflit qui y fait rage. "J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable", a-t-il ajouté.
Il est "tout simplement faux et dangereux de nier au président Zelensky sa légitimité démocratique", a répondu avec vigueur le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est un allié de l’Ukraine. "Le fait que, en pleine guerre, des élections régulières ne puissent pas être organisées correspond aux dispositions de la Constitution ukrainienne et des lois électorales. Personne ne devrait prétendre le contraire", a déclaré le chef de gouvernement allemand au magazine Spiegel.
Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l’Ukraine n’a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et que 20 % du territoire est sous occupation russe.
"Si l'on ne fait pas que tweeter rapidement mais on regarde le monde réel, alors on sait qui, en Europe, doit malheureusement vivre sous des conditions dictatoriales : les habitants de Russie, les habitants du Bélarus", a également répliqué la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock sur la télévision publique ZDF. "Personne d'autre que Poutine n'a déclenché ou voulu...
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20/02 - Emmanuel Macron répond à Donald Trump : "Volodymyr Zelensky est un président élu d’un système libre"
Donald Trump continue d’acculer Kiev et ses partenaires européens, après avoir lancé des négociations bilatérales en direct avec Moscou sur le sort de l’Ukraine depuis l’Arabie saoudite mardi. Il estime désormais que c’est la Russie qui a "les cartes en main" concernant l’issue de l’invasion ukrainienne. Emmanuel Macron, qui a réuni les chefs de partis français ce jeudi pour débattre de la "menace existentielle" que représente la Russie pour les Européens, doit se rendre à Washington dès lundi prochain pour faire entendre la voix de l’Europe à la Maison-Blanche.
Les infos à retenir
⇒ La France ne va pas envoyer des troupes "demain", l’envisage "plutôt" une fois la paix conclue, selon Emmanuel Macron
⇒ Emmanuel Macron sera à Washington lundi, Keir Starmer jeudi
⇒ L’Europe est "sur le point" de parvenir à la paix, clame J.D. Vance
20h15Volodymyr Zelensky est un "président élu d’un système libre", "c’est pas le cas" de Poutine, dit Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a déclaré ce jeudi que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avait été élu par un "système libre", alors que le nouveau locataire de la Maison-Blanche Donald Trump l’a qualifié de "dictateur sans élections".
"C’est un président élu d’un système libre. C’est pas le cas de Vladimir Poutine qui tue ses opposants et qui manipule ses élections depuis longtemps", a-t-il dit lors d’un échange avec les internautes sur ses réseaux sociaux. "On ne peut faire des élections" dans un pays en guerre et sous loi martiale, a-t-il martelé.
20h10La France ne va pas envoyer...
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20/02 - Emmanuel Macron et la diplomatie : pourquoi il préfère Bayrou à Barnier ou Attal
Emmanuel Macron a oublié les vacances. Alors que la situation en Ukraine et le rôle joué par Donald Trump lui donnent l’occasion d’être en première ligne, il voulait que le gouvernement fasse, dès la semaine prochaine, une déclaration donnant lieu à un débat, éventuellement suivi d’un vote, à l’Assemblée nationale sur la politique étrangère, selon l’article 50-1 de la Constitution. Il a dû refreiner ses ardeurs : il lui a été rappelé que les députés ne siégeaient pas pendant la dernière semaine de février. Le débat n'aura lieu qu’au début du mois de mars.
Impatient, le président est aussi loquace. Lors du conseil des ministres ce mercredi 19 février, il est intervenu plus longuement qu’à l’accoutumée pour évoquer les Etats-Unis, ces "alliés imprévisibles", et la Russie, dont la montée en puissance peut inquiéter. "Le Poutine d’aujourd’hui n’est pas celui qui traitait avec Jacques Chirac", a-t-il remarqué. Jeudi 20 février, Emmanuel Macron évoque avec les chefs de partis l’actualité internationale, notamment la question de la sécurité en Europe, dans le format dit des rencontres de Saint-Denis. Il vient d’organiser deux mini-sommets avec des dirigeants internationaux et se sera ainsi entretenu avec l’ensemble des Vingt-Sept de l’Union européenne, précise-t-il dans une interview accordée à la presse quotidienne régionale. "Ne pensez pas que l’impensable ne peut pas arriver, y compris le pire", ajoute le chef de l’Etat à propos de la menace russe. Il sera à Washington au début de la semaine prochaine et rencontrera Donald...
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20/02 - "Si Emmanuel Macron reconnaît la Palestine..." : nos révélations sur le contre-plan français pour Gaza
"Tu sais comment ouvrir Zoom ?" Ofer Bronchtein a une maîtrise perfectible de l’informatique et le tutoiement rapide. C’est ainsi, à l’ancienne, que le chargé de mission d’Emmanuel Macron pour le rapprochement israélo-palestinien tente d’œuvrer à la reconstruction de Gaza. Ce mercredi 12 février après-midi, depuis son appartement parisien du XIe arrondissement, il enchaîne, barbe hirsute et épaisse chevelure blanche à l’écran, une visio en hébreu sur la chaîne parlementaire israélienne, outrée qu’il ait pu, dans un entretien de la veille, révéler que le chef d’Etat français échange avec l’Iran au sujet des otages du Hamas ; puis une vidéo en anglais avec des associations palestiniennes désireuses de parler à l’envoyé de l’Elysée. "Combien ? Je veux proposer au président Macron des projets concrets", presse-t-il ses interlocuteurs qui lui décrivent leurs besoins en caravanes, en tentes et en panneaux solaires à Gaza. Va pour 10 000 panneaux et 60 000 caravanes.
Aux Etats-Unis, on qualifierait Ofer Bronchtein, 67 ans, de "maverick", leur mot pour désigner ces fortes têtes agissant en dehors des structures. Militant pacifiste de toujours, il connaît depuis quarante ans Benyamin Netanyahou, Mahmoud Abbas et les autres. Détenteur d’un triple passeport franco-israélo-palestinien, ce dernier obtenu en remerciement de ses efforts pour la paix, il conseilla Yitzhak Rabin au moment des accords d’Oslo. Fort du soutien d’Emmanuel Macron, qui apprécie ce franc-tireur et l’a nommé en 2020, il agit en marge du Quai d’Orsay,...
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19/02 - François Bayrou échappe à une sixième motion de censure à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale a sans surprise rejeté, ce mercredi 19 février, la motion de censure déposée par les députés PS, qui visait à protester contre un gouvernement ayant "cédé aux passions tristes de l’extrême droite", mais n’a recueilli que 181 votes pour, loin des 289 voix nécessaires pour le renverser.
L’issue du scrutin ne faisait pas de doute, les députés du Rassemblement national ayant par avance fait savoir qu’ils ne soutiendraient pas cette motion. C’est la sixième fois que le Premier ministre François Bayrou échappe à une motion de censure de la gauche. Le texte, qui reproche au gouvernement de "céder aux passions tristes de l’extrême droite", avait été signé par les 66 députés du groupe socialiste."La motion de censure la plus cousue de fil blanc de toute l’histoire parlementaire"
L’examen de la motion de censure a été marqué le départ de l’hémicycle de la majorité des députés du groupe socialiste au moment où le Premier ministre François Bayrou se livrait à la tribune à une charge sévère contre eux. "C’est la première fois que je vois un parti qui dépose une motion de censure, quitter l’Assemblée pendant la discussion de sa motion de censure", a réagi François Bayrou, suscitant des applaudissements à droite et sur les bancs du RN. "Mais bon, l’innovation est la marque des peuples vivants", a-t-il ajouté, amusé.
"C’est la sixième que nous examinons en cinq semaines. Et voilà la motion de censure la plus cousue de fil blanc de toute l’histoire parlementaire", a fustigé François Bayrou, qualifiant également...
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19/02 - Yves Agid, neurologue : "Il y aura bientôt un énorme boom pour soigner les maladies psychiatriques"
Que savons-nous de la conscience, et de l’inconscient ? Les progrès réalisés par les neuroscientifiques peuvent-ils nous aider à mieux nous comprendre nous-mêmes ? Dans L’homme cérébral, Yves Agid, professeur émérite de neurologie, fondateur de l’Institut du cerveau à Paris, répond à toutes ces questions, et bien d’autres encore. Entretien.
L'Express : Qu’est-ce que la conscience selon la science ?
Yves Agid : La plupart des spécialistes s’accordent sur l’idée que c’est la fonction mentale la plus élevée et la plus importante pour Homo Sapiens. En revanche, scientifiques, psychologues et philosophes ne sont toujours pas d’accord pour définir ce qu’on appelle la conscience, l’inconscient et la métaconscience. La conscience, c’est se rapporter à soi, comme une représentation mentale interne de ce que l’on perçoit. Pour bien comprendre ce dont il s’agit, il faut avoir une certaine connaissance de la machine étonnante qu’est un cerveau. Cette machine, évidemment plus complexe qu’une machine à café, présente deux particularités : elle est vivante, biologique et donc adaptable, et elle est capable de produire des pensées et des émotions. Il reste à définir ce qu’on appelle une pensée. Une pensée, c’est une information, mais une information qui est chargée de sens. Ces informations entrent dans le cerveau à l’aide des cinq sens (vision, audition, etc.). Dès lors, elles sont codées en son sein pour produire un comportement, lequel ne s’exprime que par du mouvement.
La conscience peut se définir comme une pensée sur ce que l’on...
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19/02 - Une lune de miel entre Merz et Macron ? Ces sujets de friction à venir entre la France et l’Allemagne
A Saint-Ingbert, grosse bourgade de la Sarre, on vote chrétien-démocrate dès le berceau. Ici, les conservateurs allemands jouent à domicile ; ils y ont fait leur nid. Alors, ce dimanche 9 février, la salle de fêtes de cette ville de 36 000 habitants est pleine à craquer. Sur l’estrade, leur champion, Friedrich Merz, le leader de la CDU, en tête dans les sondages pour les élections du 23 février. Le sexagénaire n’est pas un tribun, mais il sait chauffer la salle quand il le faut.
"L’interdiction du moteur à combustion, les citoyens n’en veulent pas !", s’époumone-t-il. Tonnerre d’applaudissements. Il faut dire que les sous-traitants de la région traversent un hiver glacial et que certains d’entre eux ont dû réduire la voilure. Soudain, Merz tire sur un fil plutôt inattendu pour galvaniser son auditoire. Osé dans une campagne électorale allemande, mais après tout, Saint-Ingbert n’est qu’à une trentaine de kilomètres de la frontière française. Oui, il faut prendre modèle sur la France et le souverainisme économique de son président en disgrâce, plaide le candidat conservateur. "Il fut une époque où l’Allemagne était la pharmacie de la planète. BioNTech est aujourd’hui cotée en Bourse à New York. Ses activités de recherche sont délocalisées au Royaume-Uni. Cela ne serait pas arrivé avec Emmanuel Macron. Ils seraient allés en Bourse à Paris. Une entreprise comme celle-là doit rester ici." Et de poursuivre : "Il faut que l’on s’y prenne autrement avec nos voisins. Quand Emmanuel Macron a tenu ses discours proeuropéens à la...
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19/02 - Les Français sont-ils "satisfaits" de leur vie ? Cette étude qui dévoile les ressorts du bien-être
Une note de 7,2 sur 10. C’est, en 2023, le chiffre que les Français âgés de 16 ans et plus ont attribué à la vie qu’ils mènent, selon une étude publiée ce mercredi 19 février par l’Institut national de la statistique (Insee). La "satisfaction" des Français dans leur vie est quasiment la même qu’il y a dix ans : la note était de 7,1 en 2014. Cette note des Français est très proche de la moyenne européenne, à savoir 7,3. Au niveau européen, la note la plus basse concerne la Bulgarie (5,9). C’est en Finlande (7,8), Belgique, Autriche et Slovénie (7,7) qu’elle est en revanche la plus élevée.
En France, plus de 17 000 ménages, soit environ 38 000 personnes, ont répondu à l’enquête en 2023, selon l’Insee. Les ménages interrogés résident en "logement ordinaire", précise l’institut dans l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie des ménages (SRCV). Ne sont donc pas concernées les personnes résidant en communauté (établissements pour personnes âgées, foyers de travailleurs, etc.), en habitation mobile ou sans-abri.La santé, un paramètre déterminant
La moitié des Français interrogés attribuent une note de 7 ou 8 sur 10 à la vie qu’ils mènent. Près d’un sur cinq (19 %) en est particulièrement satisfait (note 9 ou 10) quand 6 % sont insatisfaits (4 ou moins). Cette mesure du bien-être est stable depuis dix ans en France, à l’exception de l’année 2021, où elle est descendue à 6,8 à la suite de l’épidémie de Covid-19 et des restrictions sanitaires.
Les personnes en mauvaise santé ressentent moins de bien-être (5,6),...
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19/02 - Camille Grand : "Un mauvais deal sur l’Ukraine serait une tache sur le mandat de Donald Trump"
Un cauchemar de soixante-douze heures s’est déroulé du 14 et 16 février à Munich. Le scénario catastrophe pour l’Ukraine et l’Europe se confirme : le lâchage en règle de l’allié américain, prêt à négocier une "paix" dans leur dos… en les reléguant au rôle d’exécutants. L’ancien secrétaire général adjoint de l’Otan Camille Grand, désormais chercheur au Conseil européen pour les relations internationales, a assisté à ce séisme en direct. Très inquiet pour l’avenir du Vieux Continent, il estime toutefois que l’Europe a des cartes à jouer face à Donald Trump et Vladimir Poutine.
L’Express : La conférence de Munich laisse les Européens KO debout. Quels enseignements en tirez-vous ?
Camille Grand : Nous assistons à un double divorce. Idéologique, d’abord : c’est la fin d’une vision partagée de la démocratie libérale entre Américains et Européens. Dans son discours, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance critique les démocraties européennes et s’aligne sur la rhétorique des partis de la droite populiste. La rupture est aussi stratégique, puisque Donald Trump fait cavalier seul dans la négociation avec Vladimir Poutine. Ce faisant, il laisse tomber l’approche transatlantique coordonnée qui a prévalu depuis le début de la guerre. Surtout, Washington cède d’emblée à de nombreuses demandes de Moscou (concessions territoriales, non-entrée dans l’Otan…), aux dépens des vues de la majorité de ses alliés européens, cantonnés à un simple rôle d’exécutant d’un accord négocié dans leur dos.
Vue du Kremlin, la semaine écoulée est une...
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19/02 - Guerre en Ukraine : entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, la rupture est consommée
Rien ne va plus entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Le président américain a lancé, ce mercredi 19 février, une seconde salve d’attaques contre son homologue ukrainien, qui l’accuse de son côté de vivre dans "un espace de désinformation" russe, des invectives qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.
De Floride, le président américain a réitéré mercredi ses violentes critiques de la veille, accusant Volodymyr Zelensky d’être un "dictateur sans élections", reprenant à son compte le discours du Kremlin, l’Ukraine n’ayant pas organisé de scrutin présidentiel en 2024 à cause de la guerre.
Plus tôt, Volodymyr Zelensky avait estimé devant la presse que Donald Trump vivait "dans un espace de désinformation" russe, car celui-ci reprend la rhétorique du Kremlin. Il aussi a accusé l’administration américaine d’aider Vladimir Poutine à "sortir d’années d’isolement", le président russe ayant été traité en paria par les Occidentaux depuis février 2022."Volodymyr Zelensky a fait un boulot épouvantable"
"Un dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. "J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable", a-t-il ajouté.
Et Donald Trump a continué ainsi la joute verbale sur Truth Social. "Réfléchissez-y, un comédien au succès modeste, Volodymyr Zelensky, a persuadé les Etats-Unis d’Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour s’engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée, qui n’aurait...
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19/02 - Ukraine : de McKinsey au Kremlin, l’étonnant parcours de Kirill Dmitriev, le négociateur de Vladimir Poutine
"Un pas important" dans l’optique du "règlement pacifique" du conflit ukrainien a été effectué mardi 18 février. C’est ce qu’a jugé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce mercredi à propos des pourparlers organisés la veille avec les Etats-Unis à Riyad, en Arabie saoudite. Des négociations auxquelles l’Ukraine, qui subit depuis trois ans un assaut russe, n’a pas été conviée, au grand dam de Volodymyr Zelensky.
L’émissaire spécial de Donald Trump pour les affaires internationales sensibles, Steve Witkoff, aussi chargé du Moyen-Orient, a indiqué aux journalistes que son contact en Russie était "un monsieur appelé Kirill", dont le rôle a été "important". Il s’agit de Kirill Dmitriev, le patron du Fonds russe d’investissement direct (RFPI) et un des négociateurs russes dans ces pourparlers russo-américains.
Kirill Dmitriev n’était pas présent dans la salle, mais faisait partie de la délégation russe à Riyad menée par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. L’homme de l’ombre a déclaré aux journalistes qu’il se concentrerait sur les futures relations économiques avec les Etats-Unis, rapporte la BBC : "Nous devons réaliser des projets communs, notamment dans la région arctique et dans d’autres régions." "Il est très important de construire des ponts" entre les deux pays, a affirmé Kirill Dmitriev, rapporte l’AFP, estimant que "les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont très importantes pour la paix".Un grand connaisseur des Etats-Unis
La présence de Kirill Dmitriev au plus haut niveau de ces...
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19/02 - Ukraine : révélations sur ces milliards des entreprises occidentales qui financent la guerre de Poutine
Il y a celles qui ont choisi de rester. Et celles qui ont préféré se séparer d’une filiale. Celles qui ont voulu faire le dos rond comme Lactalis, Sanofi, L’Oréal ou Bonduelle. Et celles qui ont inscrit une grosse dépréciation d’actifs dans leurs comptes en quittant définitivement la Russie dès les premiers mois de la guerre au printemps 2022, comme la Société Générale ou encore Renault. Près de 60 % des multinationales occidentales présentes en Russie au début du conflit ont encore aujourd’hui une activité dans le pays, d’après les derniers relevés réalisés par les experts de la Kyiv School of economics (KSE). Même si une forme de "cordon sanitaire financier" entoure désormais leurs affaires, 1 776 groupes internationaux opèrent toujours en Russie et n’ont pas changé leur plan, 141 ont mis sur pause tous les nouveaux investissements et 364 ont réduit la voilure, en fermant certains magasins par exemple. De l’autre côté, 786 multinationales ont suspendu leur activité et 1 033 ont carrément tiré un trait sur le pays.
Alors que le conflit entre dans sa quatrième année et que des discussions entre les Etats-Unis et la Russie ont débuté sur un possible cessez-le-feu en Ukraine, les arguments moraux avancés par certains groupes l’ont-ils emporté sur les intérêts financiers de long terme ? « Ceux qui ont tardé à partir ou n’ont pas voulu quitter le pays sont clairement les perdants de l’histoire. Non seulement, ils ne peuvent plus rapatrier une très large partie des bénéfices qu’ils réalisent dans le pays mais surtout...
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19/02 - Affaire Bétharram : vers la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les écoles
Les membres de la commission des Affaires culturelles et de l'Education de l'Assemblée nationale ont voté, ce mercredi 19 février, unanimement pour se constituer en commission d'enquête sur le "contrôle par l'Etat" des violences dans les établissements scolaires, une démarche entamée dans le sillage de l'affaire Bétharram.
Plusieurs étapes subsistent encore avant que la création de cette commission d'enquête ne soit officiellement actée, mais elle pourrait commencer ses travaux d'ici deux semaines, selon la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi (PS). L'intitulé retenu porte sur "les modalités du contrôle par l'Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires", y compris dans les établissements publics.
Le député LFI Paul Vannier, à l'origine de cette initiative, a fait part de sa "très grande satisfaction" et estimé qu'il s'agissait d'une "victoire pour les victimes". "Le cas de Bétharram entre dans le périmètre de cette commission d'enquête", a-t-il ajouté devant des journalistes, en souhaitant qu'Alain Esquerre, le porte-parole d'un collectif d'une centaine de plaignants dénonçant des violences, viols et agressions sexuelles subis pendant plusieurs décennies au sein de cet établissement des Pyrénées-Atlantiques, soit le premier à être auditionné. Le mélenchoniste a en outre estimé que l'objet de la commission était "parfaitement distinct" de la procédure judiciaire en cours" contre l'établissement, alors qu’une commission d'enquête parlementaire ne peut porter sur "des...
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19/02 - Voiture électrique : pourquoi le verdissement des flottes marque le pas
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP, usines : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète.
Sans surprise, l’année 2024 s’est achevée sur un recul du marché automobile français avec une énorme déception : la stagnation des ventes des versions électriques. "Les entreprises ne jouent pas le jeu", fustigeait Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, sur RTL, fin décembre.
De fait, alors qu’en 2023 les immatriculations de voitures et de véhicules utilitaires légers fonctionnant uniquement sur batteries avaient bondi de 71,6 % dans les flottes, "le soufflé est nettement retombé avec une hausse de 2,1 %", note l’Observatoire de la mobilité d’Arval, dans son bilan annuel, publié le 6 janvier. Un coup de frein dû essentiellement aux petits fourgons, en recul 6,7 %, contre une progression de 89,1 % un an plus tôt. La fin du bonus de 3 000 euros a...
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19/02 - Dérapage des finances publiques : l’Assemblée menace Alexis Kohler de poursuites pénales
La commission des Finances de l’Assemblée, chargée d’enquêter sur le dérapage des finances publiques, a donné mercredi 19 février son feu vert à son président Eric Coquerel pour qu’il engage une procédure pénale contre le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler s’il refuse à nouveau d’être auditionné, a indiqué Eric Coquerel à la presse.
Par 40 voix contre 21, les députés "ont approuvé ma décision d’écrire une dernière fois à Alexis Kohler pour lui demander de se rendre à la convocation de la commission, en lui rappelant les peines encourues", a déclaré à la presse Eric Coquerel, dans la salle des quatre colonnes à l’Assemblée. "S’il ne répond pas très rapidement, c’est-à-dire début mars, ou répond par la négative, alors j’en appellerai au procureur pour engager un recours pénal", a-t-il ajouté, précisant que, par ce vote, les députés de la commission lui avaient donné leur aval.
La commission des Finances a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur "les causes" de "la variation" et des "écarts des prévisions fiscales et budgétaires" constatés sur les années 2023 et 2024.Alexis Kohler brandit le principe de la séparation des pouvoirs
Alexis Kohler, plus proche collaborateur du président Emmanuel Macron, n’a pas répondu à la convocation de la commission le 11 février, invoquant des problèmes d’agenda, puis "le principe de séparation des pouvoirs", selon deux courriers adressés au président de la commission, consultés par l’AFP. "Des questions destinées à...
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19/02 - Donald Trump : son grand rapprochement avec Vladimir Poutine vu par la presse américaine
"Il semblait que la situation ne pouvait pas être plus sombre pour l’Ukraine. Puis Donald Trump a pris la parole". CNN le résume clairement : la conférence de presse du président américain ce mardi 18 février ne fait que renforcer les inquiétudes pour Kiev à l’amorce du projet du président américain pour mettre fin aux combats en Ukraine.
A la suite d’une réunion entre des représentants de Washington et Moscou à Riyad ce mardi, Donald Trump a ainsi de nouveau tenu des propos très virulents à l’égard de Volodymyr Zelensky et de l’Ukraine. En reprochant à Kiev d’avoir "commencé" le conflit, mais également en se déclarant "très déçu" par les déclarations du président ukrainien qui reprochait à l’administration américaine de vouloir mener des pourparlers "sur l’Ukraine sans l’Ukraine", le locataire de la Maison-Blanche l’assume désormais pleinement : c’est à ses yeux l’Ukraine qui est aujourd’hui un frein à l’arrêt des combats sur son propre sol. CNN décrit ainsi un "signe flagrant de la façon dont la nouvelle administration américaine a inversé la position de Washington, qui soutenait la victime de l’invasion, et récompense désormais l’agresseur". @lexpress
🇺🇦🇷🇺 Entre l'Ukraine et la Russie, un accord de paix représente des défis majeurs. Explications avec le général Nicolas Richoux, ancien commandant de la 7e brigade blindée. #trump #poutine #ukraine #russie #sinformersurtiktok #apprendreavectiktok #newsattiktok ♬ son original - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>"Un...
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19/02 - Conseil constitutionnel : les parlementaires approuvent de justesse la nomination de Richard Ferrand
Richard Ferrand va bien faire son entrée au Conseil constitutionnel. Le Parlement a approuvé de justesse ce mercredi 19 février la nomination de ce proche d’Emmanuel Macron en tant que président de cette institution, à une voix près. Les parlementaires des commissions des deux chambres ont voté à bulletin secret, renforçant l’incertitude autour du scrutin.
A l’issue du vote, 39 parlementaires ont voté pour la nomination de l’ancien président de l’Assemblée nationale et 58 contre, alors que 59 voix auraient été nécessaires pour bloquer la nomination au Conseil constitutionnel. Le Rassemblement national a décidé de ne pas lui faire obstacle en s’abstenant à l’Assemblée nationale. La gauche comme les députés de droite avaient assuré avant le scrutin qu’ils voteraient contre. C’est plutôt au Sénat, où les sénateurs LR n’avaient pas d’intention de vote commune, que se jouait sa nomination. Celle-ci était menacée si une quinzaine de sénateurs de droite votait contre.
Auditionné successivement à l’Assemblée puis au Sénat ce mercredi dans la matinée, Richard Ferrand, fidèle soutien d’Emmanuel Macron qui l’a proposé à ce poste, aurait vu sa route barrée si trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les deux commissions s’opposaient à sa nomination."Un serviteur de la République"
"Je ne suis pas un professionnel du droit c’est vrai, mais comme vous un serviteur de la République", a déclaré ce mercredi matin dans son propos introductif l’ancien député socialiste puis macroniste (2012-2022). Et pour répondre d’emblée aux critiques...
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19/02 - Règles budgétaires européennes : le cavalier seul d’Emmanuel Macron
Le procédé est toujours le même. Le message aussi, à quelques mots près. Une fois de plus, Emmanuel Macron a pris la parole dans un grand média anglo-saxon pour s’en prendre frontalement au pacte de stabilité et de croissance. Créé en 1997, ce mécanisme impose à chaque Etat de la zone euro un double plafonnement de 3 % du PIB pour le déficit public et de 60 % pour la dette publique. Déjà, en 2019, le président de la République déclarait, dans un entretien à The Economist, que ces règles relevaient d'"un débat d’un autre siècle".
Rebelote deux ans plus tard. Il cosignait alors, avec l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi, une tribune dans le Financial Times pour dénoncer des obligations "obscures et excessivement complexes". Le 14 février dernier, Emmanuel Macron, interrogé cette fois directement par le quotidien économique, a remis une pièce dans la machine, affirmant que le "cadre financier et monétaire dans lequel nous vivons est caduc". A cette offensive a succédé le même jour la proposition de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’alléger les règles budgétaires pour permettre aux Etats membres d’investir dans la défense. De l’eau au moulin du chef de l’Etat, qui milite aussi pour le soutien des secteurs d’avenir comme l’intelligence artificielle et la transition énergétique.Une sortie calculée
Cette attaque en règle paraît d’autant plus programmée qu’elle est intervenue au lendemain de la publication par la Cour des comptes d’un sévère rapport dans lequel les magistrats...
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19/02 - Emploi : cette pratique de recrutement encore plus risquée que les tests de personnalité
Les tests de personnalité et autres profils comportementaux ont envahi le management, en particulier les ressources humaines. Proposés comme des béquilles décisionnelles, notamment lors de recrutements, les MBTI, DISC et autres ennéagrammes sont des gadgets ne reposant sur aucun fondement solide, et s’avèrent, de surcroît peu efficaces. Il faut s’en débarrasser au plus vite. Car toutes les méta-études le confirment, ces tests figurent au rang des plus faibles prédicteurs de performance parmi les outils mobilisés dans un processus de recrutement. Non seulement les modèles théoriques qui les sous-tendent sont friables (C.G. Jung pour le MBTI et Marston pour le DISC), voire délirants (Gurdjieff et son ésotérisme pour l’ennéagramme), mais n’étant pas sérieusement calibrés, ils ne disent à peu près rien de sérieux de la personne qui les subit. Décontextualisés, ils reposent sur des biais cognitifs bien connus, notamment l’effet Barnum.
Leurs défenseurs avancent qu’ils ne sont qu’un élément parmi d’autres dans la prise de décision et qu’ils servent avant tout à "entamer une discussion" avec un candidat. Si tel est l’objectif, pourquoi ne pas recourir dans ce cas à l’astrologie, à l'"oomancie" (divination par le blanc d’œuf) ou à la lecture du marc de café ? Pas sûr que l’on obtiendrait de moins bons résultats…
Comme l’explique en détail Marie-Sophie Zambeaux dans son dernier livre (Recrutement sous influence. Libérez-vous des biais cognitifs, Dunod, 2025), le recrutement est déjà suffisamment sous l’influence des biais...
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19/02 - Prix de l’électricité : pourquoi se contenter d’une baisse de 15 % des factures ?
Depuis le 1er février, plus de 20 millions de foyers français ont constaté une baisse moyenne de 15 % sur leur facture d’électricité. Si cette diminution peut sembler significative, elle masque une réalité plus complexe. Après une augmentation de plus de 40 % en deux ans, cette réduction apparaît davantage comme un ajustement que comme une véritable avancée pour le pouvoir d’achat des ménages et la transition énergétique.
Bien que cette baisse soit appréciable, elle aurait pu être plus conséquente sans les hausses concomitantes de taxes et de redevances. Par exemple, au 1er février, deux augmentations notables ont limité l’impact de la réduction du tarif réglementé : le Turpe (Tarif d’utilisation des réseaux publics d'électricité), la redevance finançant le réseau électrique, a augmenté de 7,7% . La CSPE (Contribution au service public de l'électricité), une taxe destinée à soutenir la transition énergétique, a bondi de 57 %.
En conséquence, sur 100 euros dépensés en électricité par un ménage, 65 euros sont constitués de taxes et de redevances. Cette situation réduit considérablement la marge de manœuvre pour proposer des offres véritablement avantageuses. De plus, cette fiscalité alourdie rend le passage au chauffage électrique ou à la voiture électrique moins attractif par rapport aux énergies fossiles, freinant ainsi la transition énergétique.
Face à leurs factures, les ménages avouent leur incompréhension et leur frustration. Une enquête OpinionWay réalisée en novembre 2024 révèle que 73 % des Français estiment payer...
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19/02 - Droits de douane : l’auto, les semi-conducteurs et la pharmacie dans le viseur de Donald Trump
Donald Trump poursuit sa vaste offensive contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Le président américain a annoncé mardi 18 février qu’il pourrait établir dès avril d’importants droits de douanes sur les voitures importées, mais aussi sur les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique, provoquant des premières réactions prudentes en Asie.
Depuis son investiture fin janvier, le président des Etats-Unis a fait des droits de douanes le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain, en les imposant à tous ses partenaires sur l’acier et l’aluminium importé et en annonçant la mise en place de droits de douanes réciproques.
Il s’attaque désormais à trois secteurs manufacturiers stratégiques, pour lesquels il avait déjà dit qu’ils seraient sans doute soumis à des droits de douane. Interrogé mardi lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago (Floride) sur ce qu’il prévoyait pour le secteur automobile, il a répondu : "Je vous dirai probablement cela le 2 avril, mais ce sera d’environ 25 %". Puis interrogé sur les semi-conducteurs et l’industrie pharmaceutique, il a répondu : "Ce sera 25 % et plus, et cela augmentera considérablement au cours d’une année"."Donner une chance" aux partenaires commerciaux
Dans tous les cas, Donald Trump a insisté sur le fait que les partenaires commerciaux de Washington pouvaient éviter de se...
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19/02 - Richard Ferrand : pourquoi sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel est en sursis
Jour J hautement indécis pour Richard Ferrand : proposé par Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel, il devra convaincre les parlementaires de ne pas entraver une candidature fragilisée par l’accueil froid, si ce n’est glacial chez LR.
"Le Conseil constitutionnel doit juger à nouveau en droit et non pas être le bras armé juridique d’une idéologie de gauche […] Ce qu’il serait sans nul doute demain si Richard Ferrand était nommé", a lancé ce mardi 18 février dans l’hémicycle Ian Boucard (député Droite républicaine). Une lourde charge qui augure des heures d’auditions compliquées pour l’ancien président de l’Assemblée. @lexpress
🇫🇷 Le lundi 10 février, Emmanuel Macron a proposé Richard Ferrand pour prendre la présidence du Conseil constitutionnel. Laureline Dupont, directrice ajointe de la rédaction de L'Express, nous plonge dans les coulisses de cette nomination. #politique #france #richardferrand #conseilconstitutionnel #emmanuelmacron #édouardphilippe #news #actualité #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>
Les règles du jeu sont clémentes : il faudrait que trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les commissions des Lois de l’Assemblée et du Sénat s’opposent à sa nomination pour y faire obstacle. Le scrutin, à bulletin secret, ce qui favorise les émancipations, s’annonce pourtant très indécis. En raison de l’incertitude sur le vote des...
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19/02 - Guerre en Ukraine : la nouvelle charge de Donald Trump contre Volodymyr Zelensky
La guerre en Ukraine, provoquée par l’Ukraine ? C’est ce qu’a sous-entendu mardi 18 février Donald Trump, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a lancé plusieurs piques à Volodymyr Zelensky. Depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, le président américain s’est notamment dit "très déçu" des propos tenus par son homologue ukrainien, qui avait dénoncé un peu plus tôt dans la journée les discussions russo-américaines en Arabie saoudite en déplorant des pourparlers "sur l’Ukraine sans l’Ukraine".
"J’entends qu’ils sont fâchés de ne pas avoir de siège (à la table des négociations), alors qu’ils ont eu un siège pendant trois ans, et même bien avant cela", a déclaré Donald Trump. Avant d’ajouter quelques minutes plus tard : "Aujourd’hui j’ai entendu 'oh nous n’étions pas invités'. Et bien, vous avez été là depuis trois ans". "Vous auriez dû y mettre un terme il y a trois ans. Vous n’auriez jamais dû la commencer", a-t-il également lancé à propos de la guerre, déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. @lexpress
🇺🇦 Le Royaume-Unis et la Suède se sont dits prêts à envoyer des soldats en Ukraine. "Pour Poutine et pour sa propagande, ce sera du pain béni de voir des soldats occidentaux sur le terrain", explique Nicolas Richoux. #ukraine #russie #sinformersurtiktok #apprendreavectiktok #newsattiktok ♬ son original - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>"Il est à 4 % d’opinions favorables"
Le milliardaire a aussi accusé...
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19/02 - Ece Kamar (Microsoft) : "Les modèles d’IA génératives ne savent pas faire une addition"
Comment créer des IA plus utiles ? Et plus fiables ? Ces questions sont deux des grands défis de notre siècle. Et celles qu’Ece Kamar, directrice générale du laboratoire AI Frontiers du géant Microsoft, travaille au quotidien avec son équipe. Pour cette experte, la mémoire sera une brique déterminante à ajouter à l’intelligence artificielle pour la faire progresser. Mais il reste aussi beaucoup à apprendre sur la manière dont les récents modèles IA de raisonnement (o3 d’OpenAI, r1 de Deepseek, etc.) fonctionnent. Entretien.
L’Express : En quoi doter les IA de mémoire peut-il les aider à progresser ?
Ece Kamar : Mon laboratoire s’intéresse beaucoup aux pièces du puzzle à ajouter pour créer des IA en mesure de résoudre nos problèmes. Des IA capables de nous comprendre, d’alléger nos tâches quotidiennes de manière fiable. Et il devient évident que la mémoire est une brique importante, car l’une des limites des grands modèles de langage (large langage model ou LLM) est qu’ils n’apprennent pas, ils sont statiques. Même si nous leur signalons leurs erreurs ou leur donnons des détails sur nous, ils n’adaptent pas leurs réponses à notre profil et à nos besoins. Sans mémoire, les LLM ne se souviennent pas de ce qu’on leur dit, ce qui les rend statiques, ennuyeux et bien moins utiles. Donner aux IA de la "mémoire" nous évite d’avoir à leur répéter sans cesse la même chose.
Par définition, la réponse d’une IA générative à une même question varie. Cela fait le sel de l’échange, mais cela ne complique-t-il pas grandement...
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19/02 - Brésil : Jair Bolsonaro inculpé pour un projet présumé de coup d’Etat
L’étau judiciaire s’est encore resserré autour de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, inculpé ce mardi 18 février pour un projet présumé de "coup d’Etat" visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur Lula après le scrutin de 2022. L’annonce est tombée dans la soirée, le parquet ayant détaillé dans un communiqué l’inculpation de l’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) et de 33 autres suspects "accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’Etat de droit démocratique".
L’acte d’accusation justifiant les inculpations a été remis à la Cour suprême, qui doit à présent décider de l’ouverture ou non d’un procès. Il précise que l’ancien chef d’Etat a été inculpé pour projet présumé de "coup d’Etat", "tentative d’abolition violente de l’Etat de droit démocratique" et "organisation criminelle armée". Si un procès est ouvert, Jair Bolsonaro encourra une peine de 12 à 40 ans d’emprisonnement.Un plan de triple assassinat
Selon le parquet, cette conspiration présumée "avait pour leaders le président (Bolsonaro) et son candidat à la vice-présidence (Walter Braga Netto) qui, alliés à d’autres individus, civils et militaires, ont tenté d’empêcher, de façon coordonnée, que le résultat de l’élection présidentielle de 2022 soit appliqué".
"Les investigations ont révélé (que le projet de coup d’Etat) envisageait jusqu’à la mort du président et du vice-président élus, ainsi que (celle) d’un juge de la Cour suprême. Ce plan avait le consentement du président" Bolsonaro, a précisé le parquet. Une...
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19/02 - Ukraine : Donald Trump qualifie Volodymyr Zelensky de "dictateur sans élections"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé, ce mercredi 19 février, que son homologue américain vivait "dans un espace de désinformation" russe, au lendemain de critiques acerbes de Donald Trump reprenant la rhétorique du Kremlin, dans un contexte de rapprochement russo-américain.
Cette joute verbale se déroule alors que l’émissaire du président américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg, est arrivé mercredi à Kiev avec l’intention d'"écouter les préoccupations" des Ukrainiens. Elle fait craindre une rupture entre Kiev et Washington, au moment où les Etats-Unis ont entamé des pourparlers directs avec Moscou, les chefs de la diplomatie des deux puissances s’étant rencontrés mardi pour la première fois depuis le début de la guerre, en Arabie saoudite.
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump qualifie Volodymyr Zelensky de "dictateur sans élections"
⇒ Donald Trump "vit dans un espace de désinformation" russe, estime Volodymyr Zelensky
⇒ Vladimir Poutine dit "évaluer positivement" les pourparlers avec les Américains
20h20Emmanuel Macron attendu à la Maison-Blanche "en début de semaine prochaine"
Emmanuel Macron est attendu à la Maison-Blanche "en début de semaine prochaine", a déclaré mercredi un responsable américain. Le président français avait rencontré Donald Trump à Paris début décembre, avant l'investiture du président américain, lors d'une réunion tripartite au palais de l'Elysée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La guerre en Ukraine devrait de nouveau être au menu des discussions à Washington, au...
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19/02 - Pourquoi il faut voir "Maman déchire", documentaire déjanté et bouleversant
Dix ans après Pauline s’arrache, Emilie Brisavoine réalise Maman déchire. Deux films qui ne méritent pas l’infamante étiquette de "documentaire" et que je définirais comme des CQCD (C’est Quoi Cette Dinguerie) catégorie plus exigeante que celle des films WTF (What The Fuck), dans laquelle s’engouffrent trop de films de genres : science-fiction, gore, etc. Exemple de film labélisé CQCD : Riverboom.
Si vous ne faites pas partie des 9 480 spectateurs (honte à vous, public chéri !) qui sont allés voir Pauline s’arrache en 2015, je vous briefe. Pendant deux ans, Emilie Brisavoine introduit sa caméra pas cachée dans sa propre famille. Pauline, sa demi-sœur, a 15 ans, elle habite encore chez ses parents, deux reines de la nuit sur le retour qui se sont connus dans une boîte gay parisienne où il faisait des numéros de transformiste (Marilyn Monroe, Mylène Farmer, etc.). Il avait 20 ans, elle en avait 28. Elle avait perdu la garde de ses deux premiers enfants, à savoir Emilie (la réalisatrice) et son petit frère. A la suite de quoi, la Maman qui déchire s’était convertie au punk, histoire d’envoyer chier les mecs. Elle a donc flashé sur le trav' : "Celui-là, je le veux et je l’aurai". L’improbable s’est produit, elle l’a eu. Il faut dire qu’elle était encore très jolie sur les images tournées à l’époque. Elle ne l’est plus du tout, quinze ans plus tard, avec trente kilos de plus, ses cheveux rouges et ses dents pourries. Les punks ne vont pas chez le dentiste, ils sont trop douillets. On ne comprend pas bien de quoi...
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19/02 - Hamas, déplacement des Palestiniens, paix avec Israël… Que pensent vraiment les Gazaouis ?
Une Côte d'Azur du Moyen-Orient ou l’enfer sur Terre ? Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le 19 janvier, le sort des 2,1 millions de Palestiniens qui peuplent cette enclave palestinienne agite le monde entier. Chacun avance son plan, des propositions extrêmes de Donald Trump aux promesses en dents de scie des pays arabes. Mais personne, ou presque, ne s’intéresse à l’avis des premiers concernés : les Gazaouis.
Evidemment, recueillir cette opinion ressemble à une mission impossible, puisque la bande de Gaza reste fermée aux journalistes internationaux et que ses habitants vivent dans une précarité absolue, au milieu d’un territoire détruit à plus de 70 % par quinze mois de guerre. Mais début janvier, avant le cessez-le-feu, l’université d’Oxford a réussi à conduire, avec Artis International et l’institut de sondage palestinien PSR, une étude inédite sur l’état d’esprit des Gazaouis.
Au milieu des ruines, les chercheurs ont sondé en tête-à-tête un échantillon représentatif de 500 Gazaouis, pour un exercice riche en enseignements. "Les observateurs extérieurs pourraient penser qu’après autant d’épreuves, les Gazaouis seraient prêts à accepter des compromis sur les questions politiques afin d’avoir accès à leurs besoins humains les plus urgents, écrivent les auteurs de l’étude dans Foreign Affairs. Notre sondage raconte une histoire plus complexe."Le Hamas impopulaire
Trois points se dégagent de cette étude inédite. Un : le Hamas n’incarne plus l’avenir. Après un bond de popularité...
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18/02 - Gaza : le Hamas va rendre quatre corps d’otages à Israël jeudi, dont ceux de la famille Bibas
Le Hamas et Israël ont annoncé, mardi 18 février, un accord pour la libération samedi de six otages israéliens détenus à Gaza après la restitution jeudi des corps de quatre captifs, parmi lesquels figureraient selon le mouvement islamiste, les deux derniers enfants otages.
La famille des deux enfants, Ariel et Kfir, âgés de cinq et deux ans, et de leur mère Shiri Bibas, a déclaré être ébranlée par l'annonce du Hamas mais n'avoir reçu aucune "confirmation officielle" de leur mort. Le mouvement islamiste palestinien a annoncé avoir "décidé de remettre quatre corps jeudi, parmi lesquels (ceux de) la famille Bibas", en échange de la libération samedi par Israël de détenus palestiniens, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a confirmé que quatre corps d’otages seront remis jeudi à Israël, avant la libération de six otages vivants samedi.
Le Forum des familles d’otages a dans la foulée publié ce mardi les noms des six Israéliens qui doivent être libérés samedi de la bande de Gaza. "Le Forum des familles d’otages salue avec une joie profonde le retour d’Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, Hicham al-Sayed et Avera Mengistu ce samedi", indique le collectif dans un communiqué.Dix-neuf otages israéliens déjà libérés
Le cessez-le-feu précaire a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier, après 15 mois d’une guerre dévastatrice déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 contre Israël, lors de laquelle 251 personnes ont...
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18/02 - "La Russie menace toute l’Europe" : le Danemark sur le pied de guerre
La Russie de Vladimir Poutine inquiète au-delà des anciens pays satellites de l’URSS. Les pays scandinaves craignent particulièrement une extension du conflit ukrainien en mer Baltique. C’est notamment le cas de la Suède, ou encore de la Finlande. Face à la menace croissante que représente Moscou, le Danemark va annoncer un plan de réarmement "massif" pour son armée mercredi 19 février, a annoncé ce mardi la Première ministre Mette Frederiksen. "Nous devons nous renforcer massivement pour protéger le Danemark. Et nous devons nous réarmer massivement pour éviter la guerre", a déclaré la cheffe du gouvernement devant le Parlement.
Aucun détail sur la somme n’a été divulgué ce mardi par la Première ministre danoise, en poste depuis juin 2019. Toutefois, selon la chaîne publique danoise DR, le gouvernement devrait annoncer la création d’un fonds de 50 milliards de couronnes (6,8 milliards d’euros) pour des dépenses de défense supplémentaires en 2025-2026. Le gouvernement voulait initialement doubler la taille du fonds, mais il n’existe pas suffisamment d’équipements de défense disponibles permettant d’en acheter pour un montant plus important, selon DR. Des systèmes de défense anti-aériens figurent parmi les besoins de l’armée qui n’en possède pas actuellement, a ajouté la chaîne.
Si le fonds danois annoncé mercredi est bien 50 milliards de couronnes, cela portera à 3 % du PIB l’effort de défense du Danemark, l’un des principaux soutiens de l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, le soutien...
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18/02 - Conseil constitutionnel : la nomination de Richard Ferrand menacée par le blocage de LR
Proche parmi les proches d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand défendra ce mercredi 19 février une candidature critiquée pour présider le Conseil constitutionnel, avant un vote parlementaire au suspense inhabituel. Le scrutin se déroule à bulletin secret, renforçant l’incertitude. D’autant que personne ne sait combien de voix seront nécessaires. Seule certitude à ce stade, les députés du groupe LR à l’Assemblée (Droite républicaine) qui sont membres de la commission des Lois voteront contre la nomination de l’ancien socialiste.
Au cours d’une réunion du groupe ce mardi, les députés "ont décidé à l’unanimité de s’opposer à la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel", a déclaré Laurent Wauquiez à la presse. "C’est une personnalité qui pose un problème d’éthique, qui pose un problème d’impartialité et qui pose un problème parce qu’il n’a pas d’expertise juridique", a-t-il ajouté. "Le risque, c’est qu’avec Richard Ferrand ne se reproduise ce qu’on a connu avec Laurent Fabius, c’est-à-dire un Conseil constitutionnel qui ne juge plus en droit mais avec une dérive idéologique", a accusé Laurent Wauquiez citant la loi sur l’immigration "vidée de sa portée".
Les sénateurs Les Républicains ont aussi évoqué le sujet ce mardi sans arrêter de décision commune, a-t-on appris auprès de leur groupe, mais plusieurs d’entre eux ont annoncé publiquement qu’ils entendaient voter contre la nomination proposée par le chef de l’Etat. La décision des parlementaires LR, notamment au Sénat, sera potentiellement décisive pour...
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18/02 - "Donald Trump normalise Vladimir Poutine" : cette semaine qui risque de faire basculer le destin de l’Ukraine
Moscou, 9 novembre 2016. En pleine séance parlementaire, Viatcheslav Nikonov, député à la Douma, prend soudain la parole et annonce, sourire aux lèvres, la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Tonnerre d’applaudissements. Dans la capitale russe, on le sait depuis longtemps : Donald Trump est le meilleur allié de Vladimir Poutine. Visé par des sanctions occidentales depuis son annexion de la Crimée deux ans plus tôt, le chef du Kremlin, qui a multiplié les ingérences dans l’élection américaine pour faire élire l’ex-roi de l’immobilier new-yorkais, savoure le moment. Qui pourrait mieux servir ses intérêts que ce trublion égomaniaque qui veut dévitaliser l’Otan, affaiblir l’Union européenne… et apaiser les tensions avec Moscou ?
Ce que Poutine ne savait pas à l’époque, c’est qu’il lui faudrait attendre huit ans, et la réélection d’un Trump débarrassé de tout contre-pouvoir, pour que les étoiles s’alignent complètement en sa faveur. Signe des temps : après l’annonce par le 47e président des Etats-Unis de discussions "immédiates" avec son homologue Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, le 12 février, la bourse moscovite bondissait de 5,8 %. Tout le monde l’a bien compris - avec bonheur en Russie, et effroi en Ukraine et dans nombre de capitales européennes : l’agenda de Trump 2 est compatible avec celui de Poutine. "Trump normalise Poutine, et c'est exactement ce que veut ce dernier", soupire Tymofiy Mylovanov, ancien ministre de l’Economie ukrainien (2019-2020), et président de...
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18/02 - Guerre en Ukraine : ce que se sont dit les Russes et les Américains à Riyad
Le rendez-vous était particulièrement attendu. Il vise à engager un processus permettant de mettre fin à la guerre en Ukraine… Mais sans l’Ukraine, qui n’a pas été conviée à cette rencontre. Les pourparlers américano-russes organisés à Riyad, en Arabie saoudite, se sont achevés ce mardi 18 février après environ quatre heures et demie de discussions. Les échanges ont réuni les chefs de la diplomatie américaine Marco Rubio et russe Sergueï Lavrov, ainsi que leurs conseillers.
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio s’est dit à l’issue des pourparlers "convaincu" que la Russie voudrait s’engager dans un "processus sérieux" pour mettre fin à la guerre et affirmé que tout le monde devra avoir une place à la table des négociations sur l’Ukraine, y compris l’Union européenne. "Il y a d’autres parties qui ont des sanctions (contre la Russie), l’Union européenne devra être à la table à un moment donné parce qu’ils ont aussi des sanctions", a-t-il déclaré à la presse.
Marco Rubio a également dit qu’il fallait qu’un accord sur l’Ukraine soit "acceptable" pour tous. Selon Marco Rubio, les Etats-Unis visent une fin "juste et durable" au conflit lancé par l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022. Le chef de la diplomatie américaine a estimé qu'"un important pas en avant" avait été fait, a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, rendant compte des discussions dans un communiqué.Des équipes "de haut niveau" pour négocier
Marco Rubio et Sergueï Lavrov ont décidé à l’issue de leur rencontre à Riyad de nommer des...
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18/02 - Expulsion de l’influenceur algérien Doualemn : cette commission qui fait débat chez les magistrats
Gérald Darmanin aurait-il quelques difficultés à quitter ses habits de ministre de l’Intérieur ? Dans un entretien accordé dimanche 9 février à BFM TV, le garde des Sceaux a expliqué souhaiter la suppression des commissions départementales d’expulsion des étrangers (Comex). Une instance composée de magistrats, certes, mais saisie par le préfet, après une décision prise par le représentant du ministère de l’Intérieur d’expulser un étranger en situation régulière hors du territoire.
Ses observations ont été formulées après l’annulation par le tribunal administratif de l’expulsion de l’influenceur Doualemn. Ce ressortissant algérien qui avait tenu des propos menaçants à l’encontre de la France, avait été renvoyé vers son pays d’origine via une procédure d’urgence. "Quand vous passez par la procédure d’urgence, c’est plus rapide, vous ne passez pas devant la Comex, une commission de magistrats qui décident si vous avez raison ou pas", a-t-il développé, avant de s’interroger à haute voix. "Faut-il supprimer la Comex ? Oui". Selon lui, l’avis "consultatif" de cette commission "prend beaucoup de temps". "Les Français se demandent pourquoi perdre autant de temps" dans le processus d’expulsion, a-t-il poursuivi.
L’existence de cette instance, dont l’avis n’est pas toujours suivi par le préfet, fait débat jusque dans la sphère judiciaire. Quand des avocats des droits de la défense s’inquiètent du risque qu’une telle suppression ferait peser sur le contradictoire, les magistrats semblent divisés. A Beauvau, l’entourage de Bruno...
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18/02 - Affaire Bétharram : François Bayrou affirme que le gouvernement Jospin était au courant des violences
François Bayrou continue d’être empêtré dans l’affaire Bétharram. Le Premier ministre a déclaré, mardi 18 février, devant l’Assemblée nationale n’être "jamais" intervenu, "ni de près ni de loin", auprès des enquêteurs ou de la justice au sujet des violences au sein de l’établissement catholique du Béarn.
Le Premier ministre a par ailleurs affirmé qu’en 1998, le procureur général avait "tenu informé" le ministère de la Justice, dont la titulaire était à l’époque Elisabeth Guigou au sein du gouvernement du socialiste Lionel Jospin. Et il a jugé inimaginable que le ministre de l’Education nationale Claude Allègre et la ministre de l’Enseignement scolaire Ségolène Royal n’aient pas été "avertis" d’un "signalement aussi important". Selon des documents que l'AFP s'est procurés, trois signalements écrits entre 1998 et 2000, adressés à Elisabeth Guigou, prévenaient d'une possible affaire de grande ampleur au sein de Notre-Dame-de-Bétharram.
Affaire Bétharram : "J'affirme que le procureur général a tenu informée la Chancellerie sur ces affaires à quatre reprises dans l'année 1998", déclare François @Bayrou. Le Premier ministre rappelle que le gouvernement était alors socialiste.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/VrNubP5fwm— LCP (@LCP) February 18, 2025"Si je ne savais pas, d’autres savaient"
Le chef du gouvernement, ministre de l’Education jusqu’en 1997, est accusé, notamment par le député de La France insoumise Paul Vannier, d’avoir menti devant l’Assemblée nationale en assurant qu’il "n’était pas au courant" des...
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18/02 - Législatives en Allemagne : qui est en tête dans les sondages ?
Y aura-t-il une majorité au Bundestag allemand ce dimanche ? Rien n’est moins sûr. L’Allemagne organise des élections législatives anticipées ce 23 février, après la chute, le 6 novembre dernier, de la coalition menée par le chancelier Olaf Scholz (SPD, Parti social-démocrate d’Allemagne) qui unissait le SPD aux Verts et aux libéraux du FDP. Ces élections fédérales, qui visent à renouveler les 630 sièges du Bundestag (736 avant une réforme en 2023), sont particulières : elles s’inscrivent dans un contexte de crise économique, d’instabilité politique et de forte polarisation sur la question de l’immigration après plusieurs attaques liées à des suspects étrangers et le soutien affiché de l’administration Trump ainsi que d’Elon Musk à l’extrême droite.La CDU/CSU en tête devant l’AfD et le SPD
A moins d’une semaine du scrutin, les compilations de sondages placent le groupe CDU/CSU (droite démocrate chrétienne et conservatrice) toujours bien en tête devant le parti d’extrême-droite AfD, qui signe une forte progression. Les Verts, eux aussi en progression, et le SPD seraient au coude à coude en troisième position. Des estimations à prendre avec des pincettes car, comme le souligne l’agence de presse Reuters, "les analystes affirment que les sondages peuvent évoluer rapidement, car les électeurs sont moins fidèles aux partis qu’ils ne l’étaient autrefois."
Dans le détail, l’alliance CSU/CDU est devant, comme dans la plupart des élections depuis deux ans, avec 30 % des voix selon le dernier sondage publié par l’institut...
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18/02 - Ces obstacles qui freinent la décarbonation de Dunkerque
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (Ges). Transports, énergie, BTP, sites industriels à l’instar de Dunkerque : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de Ges repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète.
Autour du port, les grues dominent l’horizon. Les projets de constructions se multiplient : logements, HLM, infrastructures de transport. Avec 12 000 emplois prévus d’ici à 2030, la ville doit anticiper l’accueil de nouveaux travailleurs. La réhabilitation de la zone portuaire, amorcée il y a dix ans, a revitalisé un territoire durement marqué par la désindustrialisation. En 2013, la commune enregistrait la plus forte perte démographique du pays, selon les calculs de la mairie. "Il fallait basculer vers l’industrie du XXIe siècle", résume Patrice Vergriete, le maire (DVG) de Dunkerque.Les implantations s’enchaînent
Et les pouvoirs publics ont misé sur la décarbonation. Première étape : deux nouveaux réacteurs nucléaires à...
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18/02 - Elon Musk dirige-t-il officiellement la Doge ? La mise au point de la Maison-Blanche
"Le grand Elon Musk, en lien avec le patriote américain Vivek Ramaswamy, dirigera le Département de l’efficacité gouvernementale". Ces propos de Donald Trump datent du 12 novembre 2024. Plus de trois mois plus tard, ce mardi 18 février, la Maison-Blanche a fait une mise au point : Elon Musk ne dirige pas officiellement la Commission américaine pour l’efficacité gouvernementale mais travaille comme conseiller du président Trump. C’est ce qu’a déclaré Joshua Fisher.
La Doge "est séparée du Bureau de la Maison-Blanche" a indiqué à la justice ce directeur du bureau de l’administration du siège de la présidence américaine. "Elon Musk est employé par le Bureau de la Maison-Blanche. Il n’est pas un employé de Doge" et il "n’est pas l’administrateur de Doge", a précisé Joshua Fisher, alors que le milliardaire semblait jusqu’ici être le principal responsable de la Doge. Comme le précise Politico, Joshua Fisher n’a toutefois pas indiqué qui est réellement l’administrateur.
Créée par un décret présidentiel de Donald Trump le 20 janvier, jour de son investiture, la Doge a pour mission de "moderniser la technologie et les logiciels fédéraux afin de maximiser l’efficacité et la productivité du gouvernement", selon le texte. La Doge est largement considérée comme un projet dirigé par Elon Musk visant à réduire et à démanteler des aspects clés du gouvernement fédéral.Un rôle de "conseiller spécial" du président
Depuis ses débuts, le milliardaire américain a semblé être à l’initiative de toutes les actions de la Doge, dont le nom...
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18/02 - "Crypto-scandale" : visé par plusieurs plaintes, Javier Milei se défend
Le président argentin Javier Milei, visé par plusieurs plaintes après avoir relayé sur X une cryptomonnaie qui s’est ensuite effondrée, a démenti lundi 17 février avoir "promu" quoi que ce soit, assurant avoir "agi de bonne foi". "Je n’ai pas recommandé, je n’ai pas promu, j’ai diffusé" un message sur une devise numérique, a martelé sur la chaîne TN le président argentin. Il a été accusé de "crypto-arnaque" par l’opposition péroniste (centre-gauche) qui entend déposer au Parlement une procédure menant éventuellement à une destitution.
Javier Milei, qui s’est défini sur TN comme "techno-optimiste fanatique", a expliqué avoir voulu donner de la visibilité à un projet susceptible de financer des PME de la tech. Les transactions puis l’effondrement de la cryptomonnaie vendredi soir "sont un problème entre (personnes) privées", a estimé le chef de l’Etat, affirmant "n’avoir rien à cacher", ni craindre une enquête.
Il a affirmé que les opérateurs -pas plus de 5 000 selon lui, mais "beaucoup de bots"-, qui ont réalisé ce soir-là des transactions sur la cryptomonnaie $LIBRA sont "des traders" misant sur des produits spéculatifs, qui "savaient très bien quel était le risque".Plus de 4 milliards de dollars de pertes
L’ultralibéral Milei, au pouvoir depuis 14 mois, affronte depuis trois jours un épisode délicat de sa présidence. Après avoir vendredi soir mis en avant une cryptomonnaie, il s’est rétracté. Entretemps la $LIBRA avait fait l’objet de dizaines de milliers de transactions, avant de s’effondrer, générant pour une...
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18/02 - Mon ancien N-1 est devenu mon nouveau N+1 : comment gérer la douche froide
"Tu quoque mi fili" (Toi aussi, mon fils). Cette phrase, attribuée selon la légende à Jules César peu avant qu'il ne soit poignardé par Brutus résonne en quiconque a déjà vécu une trahison dans le domaine professionnel. Mais cette douleur est ressentie au plus profond de son être lorsque c’est un collègue de travail qui, dans la dernière ligne droite, ravit ce fameux poste tant convoité, là où tel un imperator, on avait déjà posé ses chaussons. La douleur vexatoire, fille de l’orgueil et de la vanité, passe en mode XXL lorsque le nouvel élu est un collaborateur que l’on a soi-même recruté et formé, ou pire, son propre subordonné. Est-ce vraiment être nombriliste que d’y voir une triple peine : digérer l’affront, être dirigé par le félon qui nous a doublé et affronter le regard des autres ? Le coup de grâce est asséné par David Guillocheau, directeur général de Zestmeup (cabinet d’expertise en management et RH) : "On rencontre tous, à un moment de sa carrière, une incompétence, un principe de Peter". Selon cette loi développée par Laurence J. Peter et Raymond Hull dans leur ouvrage The Peter Principle (1969), tout employé trouvera dans sa vie professionnelle un poste qui marquera son incompétence.
Cependant, sans qu’un déclassement hypothétique n’entrave l’action, il faut garder en tête que nul n’est propriétaire de son poste et qu’une telle décision de la part de l’employeur fait aussi partie des aléas d’une carrière et du "pouvoir de direction". C’est brutal, certes. "Il faut regarder la situation, faire son...
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18/02 - Tensions Paris-Alger : Bruno Retailleau accuse l’Algérie d’"enfreindre le droit"
"L'Algérie ne respecte pas le droit" en n'acceptant pas sur son sol un de ses ressortissants expulsés de France, a accusé ce mardi 18 février sur TF1 le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui envisage des sanctions contre la compagnie Air Algérie. Selon des sources judiciaires françaises, Alger a refusé d'admettre sur son sol un de ses ressortissants âgé de 30 ans, condamné en mai par le tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) à six mois de prison et à une interdiction de territoire pour plusieurs faits dont vol, recel et port d'arme blanche.
"Si l'Algérien n'avait pas de carte d'identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu'il faille un laissez-passer consulaire", a expliqué le ministre. "Mais là, le document est reconnu. Il est Algérien. Donc l'Algérie enfreint le droit. J'ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner" la compagnie nationale Air Algérie, a-t-il ajouté. "On est en train de voir toute l'échelle de la riposte possible."
A l'approche du délai maximal de rétention, le ressortissant algérien a été embarqué, escorté par des policiers, à bord d'un vol pour l'Algérie, qui s'est posé à Oran dans la nuit du 10 au 11 février. Bien qu'il ait une carte d'identité en cours de validité, les autorités algériennes ont refusé de l'admettre au motif qu'il n'avait pas de laissez-passer consulaire, et il a été immédiatement renvoyé vers la France, selon ces documents judiciaires.
"On a un accord avec l'Algérie de 1994. L'Algérie ne le...
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18/02 - "La Mesias" sur Arte : pourquoi le phénomène sectaire nous fascine tant
La détresse, la folie, la tristesse, la solitude, la faiblesse, parfois le pur hasard… Quelles sont les raisons qui poussent des hommes et des femmes à intégrer des sectes ? Le prix à payer est souvent lourd : faire une croix sur sa vie passée en s’isolant de ses proches ; vider son compte en banque pour remplir les poches d’un gourou à qui l’on se donne corps et âme ; perdre tous ses repères à la fois physiques et mentaux. Cette mécanique de l’emprise, les réalisateurs espagnols Javier Ambrossi et Javier Calvo la décortiquent dans la série La Mesias, disponible sur plateforme d’Arte.
Dans les montagnes catalanes, un frère et une sœur âgés d’une quarantaine d’années sont chacun rattrapés par leur passé lorsqu’ils tombent sur le clip viral de Stella Maris, un groupe musical de jeunes filles catholiques. Dans leur enfance, ils ont vécu au rythme des excès de leur mère, Montserrat - du nom d’un massif près de Barcelone connu pour sa vierge noire. Son quotidien tourne autour de l’alcool et des drogues pour oublier l’instant présent, et de la prostitution pour survivre, avant qu’elle ne sombre dans le fanatisme religieux. L’extravagance de la jeune femme laisse alors place au délire sectaire. Les épisodes se succèdent en alternant les flash-back sur plusieurs décennies, rythmés par une bande-son pop et rock des années 1980 très réussie. L’ambiance tranche intelligemment avec le sentiment d’abandon vécu par les enfants, dont les vies seront brisées.Attrait pour le complot
Ces dernières années, plusieurs plateformes de...
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18/02 - "Mistral paraît la seule à pouvoir se distinguer dans le monde de l’IA" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Eric Lombard, un article tout en finesse…
Maurice Trap, La Maxe (Moselle)
L’enquête consacrée à Eric Lombard nous permet de découvrir notre ministre des Finances, un homme comme la France en possède encore. Un homme qui pour le public sort de nulle part, côtoie l’extraordinaire et, je l’espère, va nous faire profiter de ses compétences. Un article de dentelle qui nous est proposé par Laureline Dupont et Emilie Lanez. Une description tout en finesse et découverte comme je les aime, et je ne suis probablement pas le seul. Merci aux dentellières de nous avoir livré cet article, et longue vie à celui qui a, pour le moment, la charge de redonner un peu d’air à la France ! (Eric Lombard, les secrets d’un itinéraire, L’Express du 6 février.)… mais à compléter ?
Frédéric Bergero, Bordeaux (Gironde)
Votre article sur le riche socialiste de Bercy oublie de parler de sa politique sociale lorsqu’il était à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, et notamment de la suppression d’avantages dont le personnel bénéficiait depuis quatre-vingts ans. Dans un futur article peut-être ? (Eric Lombard, les secrets d’un itinéraire, L’Express du 6 février.)Thomson hier, Mistral demain ?
Bertrand Caladois, Limas (Rhône)
Serons-nous en mesure de nous faire une place dans l’intelligence artificielle ? En 1985, Laurent Fabius avait lancé un ambitieux plan Informatique pour tous qui aurait pu rendre notre pays pionnier dans ce domaine. Les classes étaient équipées de matériel français Thomson, mais notre entreprise nationale s’est...
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18/02 - Crise politique à New York : pourquoi le maire Eric Adams est dans la tourmente
New York s’enfonce un peu plus dans la crise : le conseil municipal a appelé lundi 17 février à la "démission" du maire de la ville américaine, le démocrate Eric Adams, empêtré depuis plusieurs jours dans une saga politico-judiciaire sur fond de rapprochement avec l’administration Trump au sujet de l’immigration.
Ovni dans son propre camp dont il est issu de l’aile droite, Eric Adams est sous pression sur deux fronts. D’abord, un feuilleton judiciaire avec des poursuites pour corruption qui rebondissent quasi quotidiennement depuis que le gouvernement du président Donald Trump tente de faire classer l’affaire. A cela s’ajoute une crise politique locale, l’aile gauche de la plus grande ville américaine lui reprochant sa connivence avec le nouveau pouvoir sur la question de l’immigration.Des démissions en cascade
Lundi, quatre influents adjoints au maire de New York ont indiqué qu’ils allaient démissionner. "En raison des événements extraordinaires des dernières semaines, et pour rester fidèles aux serments que nous avons prêtés aux New-Yorkais et à nos familles, nous avons pris la décision difficile de démissionner de nos fonctions", ont écrit deux des quatre adjoints démissionnaires dans un courriel à leur équipe, consulté par le New York Times.
"Ces démissions sont l’aboutissement des actions et des décisions du maire, qui ont conduit à des mois d’instabilité et compromettent désormais la souveraineté de la ville", menacée "de chaos", a estimé lundi dans un communiqué la présidente du conseil municipal de...
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18/02 - Airbags défectueux : Citroën lance une vague d’immobilisation massive
Quelque 236 900 propriétaires de Citroën C3 et DS 3 dans le nord de la France ont été appelés lundi 17 février à ne plus rouler le temps que soient changés leurs airbags, dans le cadre d'une nouvelle vague d'immobilisation liée au scandale Takata. Ces airbags sont susceptibles de causer de graves blessures et ont déjà provoqué au moins un décès en métropole et onze en Outre-mer, où le climat dégrade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.
Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd'hui.
Suite à plusieurs accidents mortels, une première campagne d'immobilisation — appelée "stop drive" — avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l'Europe et au Maghreb, immobilisant des milliers d'automobilistes pendant des semaines. En France, elle concernait le sud du pays et surtout l'Outre-mer. La décision de commencer les rappels par ces régions avait été prise "sur la base de critères de chaleur et d'humidité des climats sur le long terme", soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, selon Stellantis, la maison-mère de Citroën et DS.
Toyota et Volkswagen ont d'ailleurs demandé en janvier à des milliers de clients d'outremer de ne plus conduire non plus.Des véhicules immatriculés entre 2008 et 2013
Les véhicules concernés par le rappel de lundi sont situés au nord d'une ligne Lyon-Clermont-Ferrand et ont été immatriculés entre 2008 et...
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18/02 - IA : Grok 3, l’arme d’Elon Musk pour rivaliser avec ChatGPT et DeepSeek
Le multimilliardaire américain Elon Musk, proche conseiller de Donald Trump, a présenté lundi 17 février la troisième version du logiciel Grok 3 de l’entreprise xAI, qu’il possède. Son objectif : rivaliser avec l’Américain ChatGPT et le Chinois DeepSeek.
Ce lancement intervient au moment où Elon Musk, également patron de Tesla, SpaceX et propriétaire du réseau social X, se voit propulsé par le président républicain à la tête d’un vaste chantier de coupes franches dans les dépenses de l’Etat fédéral, qui inquiète démocrates et syndicats notamment. Sa fonction à la tête du Doge, la commission chargée de "l’efficacité" gouvernementale, soulève des interrogations sur les risques de conflits d’intérêts, l’homme le plus riche du monde ayant de très gros contrats publics."L’IA la plus intelligente sur Terre" ?
"Grok, c’est comprendre l’univers", a déclaré le milliardaire américain lors de la présentation de la dernière version de Grok 3. "Nous sommes guidés par la recherche de la nature de l’univers. C’est aussi ce qui nous pousse à être une IA qui recherche au maximum la vérité, même si cette vérité est parfois en désaccord avec ce qui est politiquement correct", a-t-il affirmé.
Grok 3 sera d’abord gratuitement fourni aux abonnés de X Premium +, avant d’être mis à disposition d’autres publics.
En annonçant dimanche la sortie de Grok 3, Elon Musk s’était targué de présenter "l’IA la plus intelligente sur Terre". "Nous pensons qu’il sera meilleur que tout le reste", avait-il dit aussi la semaine dernière, lors d’une intervention vidéo...
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18/02 - Guerre en Ukraine : en finir avec l’esprit munichois, par Eric Chol
"L’Europe, quel numéro de téléphone ?" s’exclamait Henry Kissinger, futur secrétaire d’Etat américain, en 1970. Un demi-siècle plus tard, Donald Trump n’a pas réussi à mettre la main sur le "06" d’Ursula von der Leyen. Mais il lui aura suffi d’un coup de fil d’une heure trente avec son vieux camarade Vladimir Poutine pour sceller le sort de l’Ukraine, renvoyant au passage l’Europe aux abonnés absents. Parmi les 27 dirigeants de l’Union, certains – dont Emmanuel Macron – peuvent aujourd’hui sauter sur leur chaise comme des cabris en disant "L’Europe ! L’Europe ! L'Europe !", rien n’y fait : l’électrochoc tant attendu ne s’est pas produit, et le Vieux Continent, de reculade en renoncement, n’a hélas toujours pas pris la mesure du rouleau compresseur russe, en quête d’une nouvelle sphère d’influence en Europe centrale. "L’objectif, c’est de restaurer nos frontières", clamait Volodymyr Zelensky dans L’Express en août 2022, après six mois de guerre. Téméraire et convaincu, en tenant tête à la Russie, de défendre les couleurs de l’Europe, l’ancien clown métamorphosé en chef de guerre nous avait confié à demi-mot sa crainte principale : voir s’étendre une "fatigue" de l’Occident face à un conflit qui risquait de durer longtemps.
Trois ans plus tard, la fatigue est là, et l’Oncle Sam – ou plutôt l’Oncle Trump – est sur le départ. Le président des Etats-Unis avait prévenu bien avant son élection, en novembre : celui qui rêve de décrocher le prix Nobel de la paix jurait de régler le conflit ukrainien en vingt-quatre heures. Il lui...
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18/02 - Budget de la Sécu : mutuelles, taxe lapin... Ce que contient le texte adopté par le Parlement
Le budget de la Sécu 2025, qui avait fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, a été adopté définitivement par le Parlement lundi 17 février, après un ultime vote du Sénat. Voici les principaux points du texte qui a été approuvé par la chambre haute par 225 voix contre 104, dans les mêmes termes qu'à l'Assemblée nationale, où le Premier ministre François Bayrou a résisté à plusieurs motions de censure.Des dépenses de santé en hausse
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) augmente les dépenses d'Assurance maladie - l'objectif national de dépenses de l'Assurance maladie (Ondam) - de 3,4% en 2025, pour les porter à 265,9 milliards d'euros. C'est plus que la hausse qu'avait prévu l'ex-Premier ministre Michel Barnier (+2,8%), notamment parce que le gouvernement Bayrou a rallongé d'un milliard d'euros l'enveloppe de l'hôpital. Le gouvernement Bayrou a également porté à 300 millions d'euros le fonds d'urgence pour les Ehpad, contre 100 millions d'euros initialement prévus.
Pour parvenir à ne pas dépasser cet objectif de +3,4%, l'Assurance maladie va devoir trouver 4,3 milliards d'euros d'économies.Les cotisations patronales relevées
L'ex-gouvernement Barnier voulait réduire globalement de 4 milliards d'euros les exonérations de cotisations patronales dont bénéficient les entreprises, pour les faire participer à l'effort de redressement des comptes. Le gouvernement Bayrou a finalement décidé que cette réduction ne serait que de 1,6 milliard d'euros.Les mutuelles mises à contribution
Le...
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18/02 - Comment la Chine a fait main basse sur l’industrie de la Hongrie
"Nous naviguons sous pavillon occidental, mais le vent souffle de l’Est dans l’économie mondiale." Peu après les élections qui l’ont porté au pouvoir en 2010, le Premier ministre hongrois Viktor Orban annonçait l’"ouverture à l’Est" de son pays, pour réduire sa dépendance économique avec l’Ouest. Le rapprochement de Budapest avec Pékin a pris naissance fin 2014, avec la signature d’un accord de coopération dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Ce gigantesque plan d’investissements, qui visait à développer l’influence de l’empire du Milieu à travers le monde, s’est alors trouvé un point de chute idéal en Europe.
Au cœur de l’alliance sino-magyare, la modernisation de la ligne ferroviaire Belgrade-Budapest, à l’horizon 2026, permettra d’accélérer l’acheminement en Europe centrale des marchandises arrivant du port grec du Pirée, lui-même sous pavillon chinois. Pékin assume 85 % du projet, estimé à près de 2 milliards d’euros. La Hongrie, de son côté, s’est endettée sur vingt ans auprès de la banque d’import-export de Chine pour financer les 150 kilomètres de portion locale."Un pont entre l’Est et l’Ouest"
"C’est avec l’arrivée de Viktor Orban que la Hongrie a commencé à considérer la Chine comme un partenaire essentiel de son développement économique", souligne Nathan Quentric, économiste au Crédit agricole. Depuis la fin de la pandémie de Covid, les investissements chinois dans le pays ont explosé – le gouvernement évoque 16 milliards d’euros au total. Les échanges sont plus que cordiaux entre les deux dirigeants, le...
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18/02 - Ukraine : Emmanuel Macron assure que "la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol belligérantes"
Russes et Américains sont convenus, ce mardi 18 février, à Riad d’établir un "mécanisme de consultation" pour régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio s’est dit à l’issue des pourparlers "convaincu" que la Russie voudrait s’engager dans un "processus sérieux" pour mettre fin à la guerre et affirmé que les Européens devraient également prendre part aux discussions et qu’il fallait qu’un accord sur l’Ukraine soit "acceptable" pour tous.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron assure que "la France ne s'apprête pas à envoyer des troupes au sol belligérantes"
⇒ Washington et Moscou vont nommer des équipes "de haut niveau" pour négocier la fin du conflit en Ukraine
⇒ Vladimir Poutine est "prêt" à négocier avec Volodymyr Zelensky "si nécessaire", selon le Kremlin
20h10Emmanuel Macron assure que "la France ne s'apprête pas à envoyer des troupes au sol belligérantes"
Emmanuel Macron a assuré que "la France ne s'apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front" en Ukraine, dans un entretien publié mardi soir par la presse quotidienne régionale.
Parmi les solutions pour apporter des garanties de sécurité à Kiev dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec Moscou, il serait en revanche possible d'"envoyer des experts voire des troupes en termes limités, hors de toute zone de conflit, pour conforter les Ukrainiens et signer une solidarité. C'est ce à quoi nous réfléchissons avec les...
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18/02 - Bru, pouacre, smaragdin… Les mots les plus moches de la langue française
Il est des êtres qui, dans la vie, n’ont pas de chance. Eh bien, il en est de même pour les mots. J’entends par là qu’il existe des termes dont la prononciation nous déplaît : pour leur malheur, nous trouvons qu’ils sonnent "mal", sans que l’on puisse toujours justifier notre appréciation. Mais assez théorisé. Passons à la pratique avec ce petit tour de table de nos têtes de Turcs lexicographiques.
Imaginons par exemple que votre fils se marie. Voilà un heureux événement en première approche, à ceci près qu’il va vous falloir qualifier son épouse qui, désormais, est entrée dans votre famille. Or, rares sont ceux qui diront spontanément : "Voici ma bru". Pourquoi ? Parce que "bru", c’est laid, un point c’est tout ! Il est vrai que, pour ce drôle de vocable, les choses se sont mal emmanchées dès le départ. Il a en effet été introduit dans le latin tardif par les Goths, au IIIe siècle après Jésus-Christ, sous la forme brutis (brutis ! quand je vous dis qu’il y a des mots nés sous une mauvaise étoile…) en supplantant le terme latin originel, nurus. Résultat ? "Belle-fille", oui ; mais "bru", non. C’est peut-être injuste, mais c’est comme ça.
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Dans son malheur, notre pauvre "bru" pourra toujours se consoler en constatant qu’elle n’est pas la seule à faire les frais des caprices de nos oreilles. Car il est bien d’autres termes plus ou moins sacrifiés sur l’autel de la "biensonnance", surtout lorsque leur sens nous est mal connu. Au demeurant,...
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18/02 - Guerre en Ukraine : tout savoir sur la rencontre entre Russes et Américains en Arabie saoudite
Son atterrissage à l’aéroport de Riyad a concrétisé le cauchemar des Ukrainiens : être absent des négociations avec la Russie. Ce lundi, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a fait ses premiers pas sur le territoire saoudien, confirmant une réunion avec une délégation russe ce mardi 18 février dans la capitale de l’Arabie saoudite.
Peu après son arrivée, son homologue Fayçal ben Farhane est venu à sa rencontre. Plus tard dans la journée, Marco Rubio s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS). Selon un responsable du département d’Etat, le secrétaire d’Etat a rencontré MBS en début de soirée. Loin de la résolution de la guerre en Ukraine, leur tête-à-tête devait notamment aborder la situation dans la bande de Gaza, après la proposition du président américain d’en prendre le contrôle.Quels membres des délégations russe et américaine seront présents ?
Du côté des Etats-Unis, le chef de la diplomatie assistera donc mardi à la rencontre russo-américaine. En avril 2024, l’actuel secrétaire d’Etat, équivalent du ministre des Affaires étrangères français, avait fait partie des 15 sénateurs républicains à avoir voté contre un programme d’aide militaire de 95 milliards de dollars pour l’Ukraine. Depuis sa nomination au sein de l’administration Trump, Marco Rubio s’est on ne peut plus rapprocher des idées de Donald Trump.
Présent avec lui à Riyad ce mardi : Mike Waltz, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche. Un responsable politique au discours contradictoire. Au début de...
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18/02 - Défense : l’Europe doit acheter du matériel européen ! Par Nicolas Bouzou
L’Islamisme nous agresse, la Russie nous menace, les Etats-Unis nous lâchent. L’Europe est donc seule, ce en quoi elle porte une responsabilité historique, pour elle et pour le monde. Pour le monde, l’Union européenne est désormais le plus grand ensemble politique de la planète fondé sur l’Etat de droit, c’est-à-dire la protection des plus faibles, pratiquant la liberté économique - pas assez malheureusement - et luttant contre le réchauffement climatique. Elle partage ces caractéristiques avec le Royaume-Uni et le Canada, ce qui doit amener ces trois ensembles à approfondir et multiplier leurs coopérations dans tous les domaines.
L’Union européenne porte aussi une responsabilité pour elle-même puisqu’elle est menacée dans son existence même. On ne peut plus exclure que, demain, la Russie mène une incursion dans un pays balte ou nordique, menaçant, non pas simplement un territoire mais une civilisation, une façon de voir le monde et une manière de vivre. Or la civilisation européenne existe. C’est celle du droit, de la justice, de la solidarité, de la distance par rapport aux religions, de la liberté d’expression, de la liberté sexuelle. Il faut lire Stefan Zweig ou Sandor Marai pour s’en convaincre. Pour les autres et pour elle, l’Europe a le devoir impérieux de se protéger.Dépenser plus est possible
La principale façon de le faire est d’opérer un réarmement militaire massif. Les pays de l’Union européenne ont dépensé, en 2024, 1,9 % de leur PIB en équipements militaires. Ce n’est même pas le seuil de 2 %...
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18/02 - Donald Trump, J.-D. Vance et Elon Musk : les Danton, Marat et Robespierre de la Maison-Blanche
A quoi reconnaît-on une révolution ? A l’écroulement d’un ancien régime et à l’avènement de nouveaux dirigeants déterminés à faire table rase du passé en promettant un "New Golden Age", comme dit Donald Trump. Cela, en réduisant à néant les voix discordantes et en écrasant les opposants. Ce genre de mouvement est toujours porté par un orateur charismatique et intransigeant dont la voix puissante électrise les foules. Cette "grammaire" de la révolution est aujourd’hui à l’œuvre aux Etats-Unis, comme elle le fut en Russie (1917), à Cuba (1959) ou au Venezuela (1999).
C’est toujours la même histoire. Les révolutions commencent par une crise de système, comme dans le cas des monarchies finissantes de Louis XVI et de Nicolas II ou encore dans celui de la présidence corrompue du Cubain Batista. La présidence "fin de règne" de l’octogénaire Joe Biden répond au même schéma. Avec Trump 2, nous voici au "point de rupture", généralement porté par une foule mécontente. La populace américaine s’était déjà illustrée le 6 janvier 2021 avec l’assaut du Capitole, dont la ressemblance avec la prise de la Bastille n’est pas exagérée.
La mise en place de nouvelles institutions est une autre figure de style de l’abécédaire révolutionnaire. Hugo Chavez en son temps en avait usé et abusé en remplaçant les ministères par des "missions" censées réinventer la manière de faire de la politique, plus proche du peuple. A Washington, le Doge d’Elon Musk, institution chargée de "l’efficacité", doit "tailler dans les dépenses inutiles". Autre classique du...
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17/02 - John Bolton, ex-stratège de Donald Trump : "Si vous ne lui tenez pas tête, il continuera de vous écraser"
John Bolton a tenu dix-sept mois aux côtés de Donald Trump à la Maison-Blanche avant d’être éjecté, comme tant d’autres, par son patron. 27e conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, il dit aujourd’hui pis que pendre du président américain. Un danger pour les Etats-Unis et pour le monde, affirme-t-il. Et une proie facile pour Vladimir Poutine. "Il n’est pas difficile de mettre fin à une guerre rapidement quand on capitule. Voilà ce que fait Donald Trump : il capitule, au nom de l’Ukraine", estime John Bolton. Entretien.
L'Express : Il est désormais clair que l’administration Trump n’a pas l’intention d’inviter l’Europe à la table des négociations sur la guerre en Ukraine. Êtes-vous surpris ?
John Bolton : Non, car Donald Trump veut négocier directement avec Poutine, qui, lui aussi, rêve de ce tête-à-tête. C’est la façon dont Trump fonctionne. Il préfère traiter avec Xi Jinping ou Vladimir Poutine qu’avec des amis ou des alliés.
Les dirigeants européens s’indignent, mais Trump s’en contrefiche ?
S’indigner ne changera rien, l’Europe et l’Ukraine doivent passer à l’acte. S’il existait une alternative crédible pour l’Ukraine en termes d’assistance militaire et économique, qui permettrait de résister à l’abandon des Etats-Unis, Volodymyr Zelensky n’aurait pas à accepter quoi que ce soit, car les Russes ne pourraient pas l’emporter sur le champ de bataille.
Si vous ne tenez pas tête à Trump, il continuera à vous écraser.
C’est bien ce qui a pêché, dans la gestion de Joe Biden et de l’Otan de l’assistance à l’Ukraine...
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17/02 - Maroc : pourquoi la visite de Rachida Dati au Sahara occidental est "historique"
Un déplacement "historique". Voilà comment la ministre française de la Culture Rachida Dati a qualifié sa visite ce lundi 17 février dans le territoire non autonome et disputé du Sahara occidental. "C’est la première fois qu’un ministre français vient dans les provinces du Sud", a déclaré à l’AFP Rachida Dati peu après son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français. La ministre, en visite officielle au Maroc ce lundi et mardi, a ainsi utilisé la terminologie employée par Rabat pour désigner ce territoire au statut non défini à l'ONU.
Selon Rachida Dati, ce déplacement "démontre que le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine". Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est une ex-colonie espagnole, contrôlée à environ 80 % par le Maroc mais revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
✈️ Arrivée à Rabat pour un déplacement placé sous le signe de la création artistique et des industries culturelles, trois mois après la visite d’État du Président @EmmanuelMacron. L’enjeu est la mise en œuvre de l’ambitieuse feuille de route entre nos deux pays dans le domaine… pic.twitter.com/AMHgdEadj1— Rachida Dati ن (@datirachida) February 17, 2025
Fin juillet 2024, Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d’autonomie du territoire "sous souveraineté marocaine" proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle française favorable au processus de l'ONU, et provoquant une grave crise avec Alger. Lors...
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17/02 - VIDÉO. Législatives en Allemagne : la troublante résurrection de l’extrême droite
Un coup d'oeil sur les sondages outre-Rhin suffit à comprendre l'ampleur de la droitisation politique que semble prendre le pays. A quelques jours des élections fédérales du 23 février, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) se hisse en deuxième force politique, autour de 20 %. Bref rappel : au précédent scrutin de 2021, l'AfD est arrivée 5e, avec 10 % des suffrages. Si ces projections dans les enquêtes d'opinion se confirment, il s'agirait d'une percée historique pour ce parti à la stratégie ultra-radicale. "C'est l'exact opposé de celle adoptée par le Rassemblement national en France, à savoir la normalisation, note l'historienne Elisa Goudin-Steinmann. Et ce qui est terrible, c'est que ça fonctionne".
Mais l'AfD a-t-elle réellement des chances de gouverner ? Et le renvoi aux souvenirs des années 1930 en Allemagne est-il toujours pertinent ? "Je pense qu'il faut garder à l'esprit que l'Allemagne dispose encore d'institutions très solides, contrairement à la République de Weimar", relève Michelle Lynn Kahn, professeure à l'Université de Richmond (Virginie). Les analyses de ces deux expertes sont à retrouver dans notre nouveau long format vidéo, à retrouver sur notre site, et tous nos réseaux...
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17/02 - Envoi de troupes en Ukraine : Royaume-Uni, Allemagne… Qui dit quoi ?
Des pays européens vont-ils déployer des troupes en Ukraine ? Le sujet sensible revient régulièrement dans les débats. Il a sûrement alimenté les discussions à Paris ce lundi après-midi, à l’occasion d’une réunion informelle sur l’Ukraine et la sécurité en Europe présidée par Emmanuel Macron. Une dizaine de dirigeants de pays européens, de l’UE et le chef de l’Otan sont présents à l’Elysée pour cette réunion d’urgence alors que Donald Trump entend négocier directement avec Vladimir Poutine la paix en Ukraine.
La veille, Keir Starmer a lancé les hostilités sur le déploiement des troupes. Le Premier ministre britannique s’est dit prêt à envoyer des soldats en Ukraine si cela s’avérait nécessaire pour assurer la sécurité de la Grande-Bretagne et de l’Europe. Le Royaume-Uni joue un rôle de premier plan en soutenant Kiev dans la guerre contre la Russie, ce qui "signifie également que nous sommes prêts et disposés à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine en envoyant nos propres troupes sur le terrain si nécessaire", a écrit dimanche Keir Starmer dans le quotidien Daily Telegraph.
"Je ne dis pas cela à la légère", a ajouté Keir Starmer. Le Premier ministre a affirmé mesurer "la responsabilité qu’implique le fait de mettre potentiellement en danger" les hommes et femmes de l’armée britannique. Mais "aider à garantir la sécurité de l’Ukraine, c’est aider à garantir la sécurité de notre continent et la sécurité du pays", a-t-il expliqué.Des discussions "prématurées" pour Berlin
Londres paraît pour le moment isolé sur...
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17/02 - Antoine Pellion quitte le secrétariat général à la planification écologique pour rejoindre le privé
L’exécutif perd son éminence verte. Antoine Pellion a décidé de quitter la direction du secrétariat général à la planification écologique (SGPE), organisme rattaché au Premier ministre pour coordonner la politique et les ambitions environnementales du gouvernement, a-t-il annoncé ce lundi 17 février à l’AFP.
"Je vous confirme que j’ai décidé de quitter mes fonctions de secrétaire général à la planification écologique pour rejoindre à partir de la fin mars le groupe Idex en tant que directeur général adjoint chargé du développement", a déclaré Antoine Pellion, après plusieurs informations de presse annonçant son départ.
Nommé à la tête du SGPE à l’été 2022 par l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, Antoine Pellion dirigeait une petite équipe d’une vingtaine de personnes, composée d’ingénieurs, de conseillers techniques, et de communicants. Sa mission ? Construire la feuille de route de la transition écologique et coordonner l’ensemble de la politique gouvernementale sur le sujet.
Ce départ intervient dans un contexte d’inquiétudes autour d’un possible recul de la place de la transition écologique dans la politique gouvernementale. Pour Antoine Pellion, "un certain nombre d’étapes ont été franchies", comme la mise en place d’un plan de transition pour 2030, le recul des émissions de gaz à effet de serre de la France en 2024 ou la déclinaison territoriale des mesures via les COP régionales. "J’estime que sur un certain nombre de sujets, on a été jusqu’au bout. J’ai donc voulu regarder là où j’aurai le plus d’impact" et agir...
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17/02 - Laurent Wauquiez, les vieux démons d’un conquérant : "On a tous vécu un moment dur avec lui"
Laurent Wauquiez ? "Je ne le connais pas." Fin juin 2023, le quotidien Le Parisien pose une colle à Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale peine à décrire le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle ne l’a jamais rencontré. Elle siège au Palais-Bourbon, lui se tient à distance de la vie politique nationale. Il est temps de corriger cette anomalie. Un présidentiable ne saurait être ignoré du quatrième personnage de l’Etat. Quelques heures après la publication de l’article, l’élue des Yvelines reçoit un SMS du mystérieux inconnu. "Votre réponse m’amuse, voyons-nous pour que la prochaine fois, vous répondiez autre chose." Le déjeuner est honoré quelques mois plus tard. Et il se passe… très bien. La macroniste historique devise avec plaisir avec l’opposant irréductible au chef de l’Etat. "Il est fiable", glisse-t-elle à son sujet. "Avec lui, pas de coup de Trafalgar", abonde le patron des députés Ensemble pour la République Gabriel Attal.
Puisqu’on vous dit qu’il a changé. L’éternel "bad boy" de la droite a gagné en sagesse. Sa traversée du désert l’a transformé. Oublié le brutal Wauquiez, qui promettait au milieu des années 2010 de "couler dans du béton armé" sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet. On ne reverra plus cet arrogant jeune loup, capable de lâcher début 2019 à l’élu parisien Pierre-Yves Bournazel : "Tu penses devenir maire de Paris sans passer dans mon bureau ?" Lui-même théorise sa mue en mai 2023 dans Le Point. "Oui, j’ai pris des cicatrices. J’ai appris ce qu’est la solitude de l’échec....
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17/02 - En Chine, le grand come-back du milliardaire Jack Ma
Le message politique adressé par Pékin est fort. Au moment où la tech américaine, de Mark Zuckerberg à Elon Musk, prête allégeance au président Donald Trump, la Chine rassemble elle aussi ses fleurons de la tech. Le président chinois Xi Jinping a tenu ce lundi 17 février une réunion avec plusieurs chefs d’entreprises privées. Les patrons de BYD, Tencent, Huawei, Xiaomi, Geely, Meituan et DeepSeek ont participé à cette réunion. Selon la télévision publique CCTV, la rencontre s’est déroulée au Palais du Peuple, un lieu traditionnel de grandes réunions politiques et diplomatiques situé au cœur de Pékin.
Parmi les participants à ce rendez-vous figure Jack Ma, cofondateur du mastodonte du e-commerce Alibaba. Une vidéo montre Jack Ma debout, en train d’applaudir avec d’autres participants lorsque Xi Jinping entre dans une grande salle.
L’invitation du fondateur d’Alibaba à cette réunion semble indiquer qu’il bénéficie désormais d’une réhabilitation après une longue période durant laquelle il a semblé avoir été contraint par les autorités à faire profil bas. Le milliardaire de 60 ans avait tenu le 24 octobre 2020, en public, des propos critiquant ouvertement les régulateurs financiers. Jack Ma avait mis en doute la santé du système financier chinois, système qu’il jugeait obsolète. Le dirigeant avait comparé les banques chinoises à des "prêteurs sur gages" délivrant des crédits aux grosses entreprises, au détriment des plus petites, rappelle Les Echos. Jack Ma avait également étrillé les régulateurs qui "aiment produire...
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17/02 - Brice Lalonde, ex-ministre de l’Environnement : "Sans électrification, la transition climatique échouera"
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP, usines : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète. L’électricité et son prix jouent un rôle central dans les politiques de décarbonation.
L'Express : En France, l’électricité représente un quart de la consommation finale d’énergie. Quel bilan tirez-vous des orientations en matière de mix énergétique ?
Brice Lalonde : L’orientation prise a été la bonne. Grâce à son parc nucléaire, la France bénéficie d’une ressource décarbonée. L’Etat a joué un rôle clef, dans les années 1970, en développant un réseau fiable avec des réacteurs implantés sur tout le territoire. Je n’étais pas favorable à ce choix au départ, mais aujourd’hui je reconnais qu’il constitue un atout considérable pour réussir la transition énergétique et industrielle. Cependant, force est de constater qu’à l’heure actuelle, l’Etat ne défend plus suffisamment...
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17/02 - Elon Musk et la "Doge" bientôt dans les données du fisc ? La polémique enfle aux Etats-Unis
La commission pour l’efficacité du gouvernement américain (Doge), dirigée par Elon Musk, est en train de se préparer un accès à un système ultra sensible du fisc où se trouvent des données financières détaillées des contribuables et entreprises, affirment lundi 17 février plusieurs médias américains.
Le Washington Post avance avoir eu accès au projet d’accord pour permettre à un employé de la Doge de travailler pendant cent vingt jours à l’Internal Revenue Service (IRS), avec un accès possible aux différents systèmes et bases de données, notamment l’IDRS, particulièrement sécurisé et restreint. Suscitant des inquiétudes au sein de l’administration fiscale américaine, cet accord donnerait la possibilité aux employés d’avoir un "accès visuel instantané à certains dossiers de contribuables", selon un document de l’IRS cité par le média Axios.
Un responsable de l’administration Trump, dont les propos ont été rapportés par le journal, a déclaré que la Doge avait besoin d’accéder à l’IDRS pour "éliminer les gaspillages, fraudes, abus, et améliorer les performances du gouvernement", assurant que cela était fait dans un cadre "légal et avec les accréditation de sécurité appropriées".
Un porte-parole de la Maison-Blanche, Harrison Fields, interrogé par NBC, a également affirmé qu’il fallait "un accès direct au système pour identifier et régler" les problèmes, ajoutant que la Doge continuerait de "mettre en lumière les fraudes qu’ils découvrent, car le peuple américain mérite de savoir à quoi son gouvernement a dépensé l’argent durement...
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17/02 - Guerre en Ukraine : pour la presse étrangère, l’Europe face à une "mission impossible"
Moscou et Washington se rapprochent. L’Ukraine et l’Union européenne les observent. Le temps est compté : les dirigeants européens l’ont compris depuis la Conférence de Munich, organisée du 14 au 16 février. Un sommet qui n’a fait qu’accroître "l’ampleur de l’anxiété en Europe face aux efforts des Etats-Unis pour contrôler le processus et exclure les Européens de toute négociation", selon The Guardian.
Ces inquiétudes se sont notamment intensifiées samedi, lorsque l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, Keith Kellogg, a déclaré qu’il n’était pas réaliste que les dirigeants européens s’impliquent. "C’est comme de la craie sur un tableau noir. Cela peut être un peu désagréable", a-t-il affirmé avant d’ajouter : "Participez au débat, non pas en vous plaignant d’être, oui ou non, à la table [des négociations, NDLR], mais en présentant des propositions concrètes, des idées, en augmentant les dépenses [de défense, NDLR]". Les craintes sont doubles pour l’Europe : ne plus pouvoir compter sur la protection militaire des Etats-Unis et voir Donald Trump signer à la hâte un accord de paix avec son homologue russe, qui compromettrait la sécurité de Kiev et de l’ensemble du continent.
Depuis ces annonces, "les dirigeants européens s’agitent", souligne la BBC. Qui note que "le sommet sur la sécurité organisé à la hâte lundi à Paris en est la preuve". Dimanche, Emmanuel Macron a convoqué une réunion d’urgence de chefs d’Etat européens. Dans leur ligne de mire, deux dates : celle du 20 avril et du 9 mai. "De hauts responsables...
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17/02 - Israël - Hamas : quelles sont les prochaines étapes du cessez-le-feu à Gaza ?
L’accord de cessez-le-feu à Gaza, fruit de laborieuses négociations, a été conclu en janvier avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Il prévoit une trêve dans la bande de Gaza pour une durée initiale de 42 jours, entrée en vigueur le 19
janvier. Ce lundi 17 février, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir pour discuter des modalités de la suite de son application, au moment où le chef de la diplomatie américaine s’entretient en Arabie saoudite du projet de Donald Trump de prendre le contrôle du territoire palestinien.Poursuite de la première phase de l’accord
La première phase se poursuit et s’achèvera le 1er mars. Elle comprend de premières libérations d’otages, un retrait israélien des zones densément peuplées, une augmentation de l’aide humanitaire et des négociations concernant les modalités de la deuxième phase. Israël a annoncé dimanche l’envoi d’une équipe de négociateurs lundi au Caire, afin de discuter de la poursuite de la première phase de l’accord, après 15 mois de guerre.
La trêve a failli voler en éclats la semaine dernière après des menaces du Hamas de suspendre les libérations d’otages et celles d’Israël de reprendre la guerre, les deux camps s’accusant mutuellement de violations de l’accord. Après une médiation menée par le Qatar et l’Egypte, le Hamas a finalement libéré samedi trois otages israéliens et Israël 369 prisonniers palestiniens, lors du sixième échange depuis le début de la trêve.
Ces échanges ont déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1134 Palestiniens. Au...
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17/02 - "Il se faisait passer pour un saint…" : sur LinkedIn, la face cachée des managers toxiques
LinkedIn, un monde enchanté peuplé de cadres brillants, d’autopromotions en tous genres, d'émojis fusée en mode "j’ai explosé les scores" et de conseils inspirants. On like, on applaudit, on félicite. Ici, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Comment deviner que, derrière certaines photos de profil façon premiers de la classe - on sourit un peu, mais pas trop -, et ces posts au vernis bienveillant, se cachent parfois de véritables bourreaux du management. Ceux qui, au quotidien, subissent ou ont subi leur foudre, ne sont pas dupes. Combien de fois ont-ils été tentés, à la lecture de ces publications déconnectées de la réalité, de laisser un émoji Pinocchio en guise de commentaire ? Mais sur le plus grand réseau social professionnel au monde, mieux vaut ranger son indignation dans sa poche.
"LinkedIn, c’est le royaume du positif. Être seul à dénoncer un comportement dans un lieu positif, c’est compliqué", analyse Véronique Reille-Soult, experte en stratégie de réputation et en communication de crise. Car LinkedIn est aussi un lieu hautement réputationnel, le terrain de jeu par excellence des chasseurs de têtes et des recruteurs. Ne jamais insulter l’avenir. "Il est préférable de régler cela en interne", conseille la présidente de Backbone Consulting. Un manager qui tient un double discours sur LinkedIn et en interne, "cela finit un jour ou l’autre par se savoir".
Damien* peut en témoigner. Au sortir de la pandémie de Covid, ce jeune Parisien intègre avec enthousiasme le pôle digital d’une...
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17/02 - L’administration Trump veut réembaucher des experts de la sécurité nucléaire… qu’elle vient juste de renvoyer
Selon plusieurs médias américains, l’administration de Donald Trump tente de réembaucher des employés licenciés massivement jeudi dernier de l’Administration nationale de la sécurité nucléaire (NNSA), l’organisme chargé de la surveillance de la sûreté des installations nucléaires.
Mais l’annulation des licenciements s’annonce laborieuse, selon NBC News, car les personnes licenciées ont été bloquées sur leurs comptes de messagerie fédéraux, et l’administration ne dispose pas de leurs coordonnées personnelles. Un courriel envoyé aux employés de la NNSA vendredi et obtenu par la chaîne de télévision précise que "les lettres de licenciement de certains employés stagiaires de la NNSA sont annulées, mais nous ne disposons pas d’un bon moyen de contacter ces personnes."Des licenciements en masse
Selon des informations de l’agence de presse Reuters et du quotidien américain New York Times, environ 300 personnes travaillant dans le domaine de la sécurité nucléaire à la NNSA ont été licenciées. "Un porte-parole du département de l’énergie a contesté ces chiffres, affirmant que moins de 50 personnes avaient été licenciées", précise le New York Times.
La sénatrice démocrate Patty Murray a alerté sur le licenciement "aléatoire" et irréfléchi", dans l’État de Washington, d’au moins une douzaine de personnes travaillant sur le site nucléaire de Hanford, parmi lesquels "des ingénieurs de sécurité" chargés de nettoyer et de surveiller le site. "L’administration Trump a licencié le personnel nucléaire américain sans se rendre compte qu’ils...
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17/02 - L’appel d’Alain Minc à Emmanuel Macron sur l’Ukraine : "La France doit abattre son atout nucléaire"
Munich est un nom maudit pour les démocraties européennes. Après la capitulation de 1938, voilà le diktat de 2025, énoncé par le vice-président Vance, exégète des pulsions trumpiennes, reformatées suivant les canons de Yale. C’est à nouveau le moment de vérité pour les Européens, et en particulier pour les Français. Pourquoi y a-t-il dans ce contexte une spécificité française ?
Nous nous comportons, en apparence, à l’instar des autres grands pays européens : Allemagne, Pologne, Italie et même s’il n’appartient pas à l’Union européenne, le Royaume-Uni. Nous décomptons nos faibles forces militaires, les additionnons et mesurons que, sans participation américaine, nous sommes hors d’état de donner une garantie crédible à l’Ukraine.La seule puissance nucléaire de l’Union
Mais la France n’est pas une puissance militaire conventionnelle ; c’est la seule puissance nucléaire de l’Union et, qui plus est, totalement autonome vis-à-vis des Etats-Unis. Indépendamment du fait, secondaire en matière stratégique, que le Royaume-Uni n’appartient pas à l’UE, celui-ci dispose certes, lui aussi, d’une force de dissuasion, mais celle-ci, depuis l’époque d’Harold Macmillan, est soumise à une double clé américaine. Nous sommes, donc, sur le plan nucléaire, uniques. Depuis qu’elle existe, notre arme nucléaire est supposée couvrir nos "intérêts vitaux". Du temps du général de Gaulle, ceux-ci se limitaient à notre territoire national. Au fil du temps, ses successeurs ont rendu plus floue la notion des "intérêts vitaux" et ont progressivement affirmé...
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17/02 - "Toutes les vies de Théo" : le regard sagace de Nathalie Azoulai sur le conflit israélo-palestinien
Nous vous avons quittés la semaine dernière en Israël au lendemain du 7 octobre 2023 à l’occasion de la sortie de L’Annonce (Gallimard) de Pierre Assouline. C’est aussi cette date, celle du massacre opéré par le Hamas, qui va ébranler durablement le destin de Théo, l’un des héros du passionnant et subtil roman de Nathalie Azoulai, Toutes les vies de Théo (P.O.L.), riche de bien des thèmes brûlants de l’époque, judéité, guerre israélo-palestinienne, antisémitisme, communautarisme…
Mais il nous faut commencer par le début, qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Théo Ravier, 25 ans, bientôt historien de l’art, s’enflamme pour Léa Woks, côtoyée à une séance de tir initiatrice. Elle est juive, et c’est tant mieux. La mère de Théo, franco-allemande, n’ayant cessé de l’élever dans le "plus jamais ça", voit dans cette bru idéale une façon "d’assainir enfin sa généalogie". Avec Rose, la jeune sœur de Léa et son "mensch" de prétendant breton, Benjamin Le Gallec, ils forment bientôt un joli quatuor, adoubé par le clan, parents, grand-mère, cousins, et tous les morts dans les pogroms ou dans les camps. Une harmonie que vient compléter la naissance de leurs filles respectives, Noémie et Lou. Léa est maintenant avocate, Théo, critique d’art spécialiste de la Shoah…
Arrive l’anniversaire des 50 ans de Théo, un certain 7 octobre 2023, une fête d'anniversaire dont il sera privé pour toujours. Léa qui, en rentrant d’Israël il y a peu déclarait "Si je n’étais pas juive, je serais antisémite", glisse dans un long puits de silence, sauf à...
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17/02 - Intelligence artificielle : ces pays qui interdisent DeepSeek
L’irruption du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise DeepSeek a stupéfié l’industrie de la tech par sa capacité à égaler ses concurrents américains pour un coût moindre, rebattant les cartes de l’intelligence artificielle (IA). Mais ce chatbot à peine lancé, plusieurs gouvernements ont déjà restreint son utilisation, invoquant des menaces pour la sécurité nationale ou de potentielles fuites d’informations sensibles.Qui a interdit DeepSeek ?
L’ talie est le premier pays à avoir ouvert une enquête sur DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données d’utilisateurs italiens. En 2023, l’organisme de surveillance italien avait déjà temporairement bloqué le chatbot d’OpenAI dans le pays, ChatGPT, pour des raisons de confidentialité.
Après l’Italie, les autorités taïwanaises ont interdit à leurs fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour "la sécurité nationale de l’information". Cette décision a été suivie quelques jours plus tard par l’Australie. "Après une analyse des risques et des menaces, j’ai considéré que l’utilisation des produits, des applications et des services internet de DeepSeek représentait un niveau de risque inacceptable en matière de sécurité pour le gouvernement australien", a écrit la ministre de l’Intérieur, Stephanie Foster, dans une directive publiée le 4 février.
En Corée du Sud, plusieurs ministères, dont celui qui supervise les relations avec la Corée du Nord, ont bloqué l’accès à DeepSeek sur leurs...
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17/02 - Les guerres de demain ne se gagneront pas sans IA : pour l’armée française, tout se joue maintenant
La guerre en Ukraine n’est pas qu’une confrontation à base d’obus et de drones. C’est aussi une bataille d’IA. Pour détecter plus vite les cibles russes et les neutraliser, les Ukrainiens ont entraîné des IA sur ce qui s’est révélé être un gisement précieux d’informations : les millions d’heures de séquences filmées par leurs drones. De quoi repérer 12 000 équipements russes par semaine, a revendiqué le ministère ukrainien de la Défense, grâce à ce système baptisé "Avengers", comme les superhéros hollywoodiens de l’univers Marvel.
Les guerres actuelles ne se passent plus d’IA. Celles de demain ne se gagneront pas sans elle. C’est ce qu’il ressort du sommet de Paris sur l’IA, au cours duquel le ministre français des Armées a souligné que cette technologie était une "rupture dans la manière de faire la guerre". Dans la compétition en cours, il serait donc dommageable pour la France d’accumuler du retard, face aux mastodontes américains et chinois. Les succès futurs se jouent maintenant. "Comme l’atome en son temps, la maîtrise de l’IA de défense est un outil indispensable de souveraineté", a insisté Sébastien Lecornu, à l’occasion de la conférence organisée à l’Ecole militaire, en marge de celles du Grand Palais. La même semaine, le ministère a donné accès à sa propre solution d'IA générative, GenIAI, accessible sur son réseau Intradef."Ecosystème très dynamique"
L’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (Amiad), lancée en mai dernier, est à la pointe de cette ambition. Et, bonne nouvelle, elle est...
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17/02 - Volodymyr Zelensky déplore que les Etats-Unis veuillent "faire plaisir à Vladimir Poutine"
Une dizaine de dirigeants de pays de l’Union européenne et de l’Otan se sont réunis ce lundi 17 février à Paris avec l’objectif de définir une réponse commune pour la sécurité du Vieux continent et faire face à l'"accélération" de l’administration américaine sur l’Ukraine.
Cette réunion est intervenue à la veille de pourparlers prévus mardi en Arabie saoudite entre hauts responsables russes et américains. Ils visent au "rétablissement" des relations entre Moscou et Washington et concerneront aussi "de possibles négociations sur l’Ukraine", a fait savoir le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Une rencontre pourrait intervenir "très bientôt" entre Vladimir Poutine et Donald Trump, a affirmé dimanche soir ce dernier, quelques jours après s’être entretenu avec son homologue russe.
Les infos à retenir
⇒ Les principaux dirigeants européens étaient ce lundi à Paris pour une réunion sur l’Ukraine
⇒ L’Arabie saoudite accueillera mardi une réunion américano-russe pour préparer le sommet Trump-Poutine
⇒ Volodymyr Zelensky déplore que les Etats-Unis veuillent "faire plaisir à Poutine"
21h00"La Russie menace toute l’Europe maintenant", dit la cheffe du gouvernement danois après la réunion de Paris
"La Russie menace malheureusement toute l'Europe maintenant", a commenté la Première ministre danoise Mette Frederiksen après la réunion de chefs de gouvernement européens à Paris sur l'Ukraine, convoquée après le changement de stratégie américain vis-à-vis de Moscou. Questionnée sur ce qu'était la plus grosse menace pour le Vieux...
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17/02 - En finir avec "l’effet Thalys" : pourquoi le Medef se renforce à Bruxelles
La faute à "l’effet Thalys" ! Quand vous tentez de comprendre pourquoi, à Bruxelles, les entreprises françaises traînent la réputation d’être peu affûtées en affaires européennes, les doigts se pointent invariablement vers le train à grande vitesse qui relie Paris à la Belgique. "Si vous êtes un cadre supérieur qui vit à 1h20 des institutions communautaires, vous n’avez aucune envie de quitter Paris pour vous installer dans une ville de province", résume crûment un lobbyiste européen en vue. Au risque pourtant de rater l’essentiel. "Avec des allers-retours dans la journée, vous n’aurez que la Pravda, car à Bruxelles, les informations s’obtiennent dans la convivialité, le soir autour d’une bière", reconnaît volontiers Fabrice le Saché, vice-président chargé de l’Europe au Medef.
En ouvrant la "Maison des entreprises de France" ce 17 février, l’organisation patronale entend donc lutter contre les clichés et montrer qu’avec ses membres, elle a saisi l’importance d’avoir pignon sur rue dans le quartier européen afin de s’ancrer davantage. Air liquide, l’Oréal ou encore la Fédération française des banques sont parmi ceux qui regroupent leurs forces dans cet espace de 1 000 mètres carrés, qui proposera aussi des bureaux flexibles à ceux qui envisagent une présence plus légère. "C’est le bon moment parce que l’Europe joue son avenir économique face aux Etats-Unis et à la Chine, plaide Fabrice le Saché. Des décisions cruciales sur la simplification des législations ou les investissements vont arriver, il faut peser sur les...
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17/02 - Chez Amazon, la chaotique fin du télétravail dénoncée par ses salariés
Retour en arrière difficile chez Amazon. Alors que les ingénieurs et employés administratifs ont été sommés de revenir au bureau cinq jours par semaine à partir de janvier 2025, la transition s’effectue dans la douleur. Les employés se heurtent à des difficultés logistiques à cause d’un manque d’espaces et d’infrastructures, raconte le quotidien américain Wall Street Journal. Pas de quoi convaincre ces professionnels qui regagnaient déjà leurs locaux en traînant des pieds. En effet, plus de 90 % d’entre eux se disaient mécontents, selon un sondage du réseau social professionnel Blind en septembre 2024, dans la foulée de l’annonce choc d’Amazon. Au total, ce sont 350 000 employés qui étaient appelés à revenir en présentiel, soit environ un quart de son effectif total, comprenant également les employés d’entrepôt.
Sauf que la mise en œuvre de cette politique chez ce géant du commerce en ligne, qui compte de nombreux sites, s’est heurtée à divers problèmes. Toujours selon le Wall Street Journal, les employés disent peiner à trouver une place de parking, un endroit ou s’asseoir et errent dans les couloirs à la recherche de salles privées pour passer des appels vidéos. Certains se retrouvent également seuls dans leur open space et donc obligés de maintenir des réunions en visio avec leurs collègues. Tant pis s’ils ont parfois avalé plusieurs centaines de kilomètres pour faire acte de présence.
D’autres travailleurs, affectés à certains endroits, attendent toujours de savoir quand ils pourront réellement se rendre au...
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17/02 - "Nos économies vont être bousculées" : les prédictions vertigineuses de McKinsey
On ne mesure pas encore l’ampleur de cette lame de fond, qui va bouleverser nos sociétés et nos économies dans quelques dizaines d’années. D’ici la fin du siècle, certains pays vont voir leur population se contracter de 20 à 50 %. La faiblesse de la natalité dans la plupart des régions du monde va recomposer les équilibres internationaux. Consommation, marché du travail, implantation des sites de production des entreprises, modèle social… Le bureau de recherche McKinsey Global Institute a récemment publié un rapport balayant les répercussions de ce déclin démographique mondial. Clarisse Magnin, directrice générale du cabinet de conseil en stratégie McKinsey en France, en décrypte les grands constats pour L’Express.
L’Express : Quels chiffres vous ont le plus marquée dans ce rapport ?
Clarisse Magnin : Les deux tiers des êtres humains vivent dans des pays où le taux de fécondité est inférieur au seuil de remplacement de 2,1 enfants par femme. Ce phénomène est d’autant plus frappant qu’il ne se cantonne pas aux pays développés, il est universel. Même la France dont la natalité a longtemps été dynamique, se trouve aujourd’hui loin de ce seuil. L’Amérique latine est à 1,8, l’Inde à 2… Ce sont des données dont on n’a pas forcément conscience. En Corée et à Singapour, la situation est davantage connue, mais notons que le taux est particulièrement faible, inférieur à 1. Au total, à l’horizon 2100, certains pays, à l’instar de la Chine du Japon ou de l’Italie, vont connaître une chute de leur population de 20 à 50 %, ce qui est...
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16/02 - Trump, Poutine et la stratégie du "fou" : les secrets d’une arme à double tranchant
Paraître suffisamment fou pour effrayer votre adversaire, mais pas au point de perdre toute crédibilité. Difficile à manier, la théorie du "fou" consiste, dans les relations internationales, à brandir une menace dans l’espoir d’obtenir gain de cause. Une théorie qui a été popularisée par le président américain Richard Nixon, qui en aurait usé lors de la guerre du Vietnam, jouant avec l’arme nucléaire pour contraindre les Nord-Vietnamiens à se rendre – avec le succès que l’on connaît. Car, souligne Roseanne McManus, professeure associée au sein du département de science politique de l’université d’Etat de Pennsylvanie dans un récent article publié dans Foreign Affairs, "la théorie du fou a beau être populaire, elle n’a pas fait grand-chose pour ses adeptes dans l’Histoire". Elle a cependant parfois porté ses fruits.
En la matière, Donald Trump est un fascinant objet d’étude. Moins d’un mois après son accession à la Maison-Blanche, il avait déjà menacé le Mexique, le Canada, le Groenland et le Panama, tout en exerçant des pressions sur Israël pour conclure un accord de paix avec le Hamas. "Trump est, comme le diraient aussi bien ses détracteurs que ses partisans, imprévisible. Il est extrêmement conscient de cette perception et, sans révéler de secrets d’Etat, je suis absolument certain que cette imprévisibilité a profité aux Etats-Unis [lors de son premier mandat]", affirmait en juin dernier dans le New York Times, J.D. Vance, son colistier durant la campagne et actuel vice-président. "Donald Trump est le président...
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16/02 - Javier Milei et le "crypto-scandale" : l’histoire d’une promotion qui tourne à la "tempête politique"
"Une tempête politique", résume le quotidien argentin La Nación. Le président Javier Milei affronte un épisode délicat de son mandat après avoir fait, vendredi 14 février, la promotion d’une cryptomonnaie qui s’est ensuite effondrée, suscitant des accusations "d’escroc", des appels à une commission d’enquête, voire à un procès. Après 24 heures de vives réactions à ce que la presse locale a déjà qualifié de "crypto-scandale", la présidence tente d’éteindre le feu. Elle a annoncé, samedi dans un communiqué, saisir le bureau anticorruption pour identifier une éventuelle "conduite inappropriée d’un membre du gouvernement, y compris le président".
Tout en assurant que Javier Milei "n’a en aucun cas participé au développement" de la cryptomonnaie en question, la présidence a aussi dévoilé "une enquête urgente sur son lancement, et toutes les sociétés ou personnes impliquées", par une unité d’enquête placée "dans l’orbite de la présidence".
L’affaire a donc débuté vendredi soir. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Javier Milei a assuré que la cryptomonnaie en question, appelée $LIBRA, "stimulerait la croissance de l’économie argentine, en finançant les petites entreprises et les entrepreneurs argentins". Le message comportait un lien vers un projet, le tout flanqué d’un des slogans fétiches de l’ultralibéral Milei : "Viva la libertad, carajo !" ("Vive la liberté, bordel !"). "Le monde veut investir en Argentine. $LIBRA", concluait le tweet en nommant la cryptomonnaie, basée sur la technologie blockchain, qui n’est pas...
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16/02 - La révolution sous tension du Musée de l’Homme : "On se croyait dans un parc d’attractions"
C’est un lieu riche d’histoire, qui a vu passer les plus grands spécialistes du genre humain, de Claude Lévi-Strauss à André Leroi-Gourhan, préhistorien ayant bousculé les méthodes des fouilles archéologiques. Le Musée de l’Homme, composante du prestigieux Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), est depuis sa création en 1937 un acteur incontournable de la connaissance et de sa diffusion, qui emploie 150 enseignants-chercheurs en préhistoire, ethnologie ou anthropologie biologique. Alors, quand l’institution scientifique a noué un partenariat avec le magazine féminin ELLE, et a été rebaptisée pour l’occasion "Musée de la femme" les 11, 12 et 13 décembre dernier, plusieurs chercheurs se sont étranglés.
"Ce changement de nom, placardé en grand dès l’entrée du musée, est un contresens. Il donne l’impression que nous faisons un travail genré ou sexiste, alors que l’Homme, avec un grand H, désigne l’ensemble de l’espèce humaine présente et passée étudiée dans ces murs", explique Arnaud Hurel, historien et ingénieur de recherche au MNHN. Mais le plus grave, selon lui, réside dans le contenu de ces trois soirées : aux côtés d’ateliers maquillage et musculation du périnée, le public a assisté à des conférences d’une "coach spirituelle et maître Reiki", une médecine alternative jamais démontrée scientifiquement, ou d’un astrologue, une pseudoscience très prisée par la presse féminine, mais non sans danger.
Très vite, les syndicats du personnel, qui ont découvert la programmation sur le tard, ont condamné cet "événement...
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16/02 - Conférence de Munich, ce qu’il faut en retenir : la leçon de J.D. Vance, l’appel à une armée européenne…
Surnommée "le Davos de la défense", la Conférence de Munich était perçue comme cruciale pour l’avenir de l’Ukraine. Or, ce grand raout de leaders mondiaux, étalé sur deux jours, a surtout été marqué par un discours hostile du vice-président américain J.D. Vance à l’encontre de l’Union européenne et par la confirmation que les Américains envisageaient des négociations sur l’Ukraine sans leurs alliés. Le bras droit de Donald Trump a cependant répété que "seuls les Ukrainiens pouvaient décider d’arrêter de combattre, et nous les soutiendrons tant qu’ils n’auront pas pris cette décision".
Volodymyr Zelensky a, lui, appelé l’Europe à renforcer ses forces armées et l’a exhorté à prendre son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Le président ukrainien aura sûrement l’occasion d’appuyer à nouveau son message, ce lundi 17 février, puisque le marathon diplomatique n’est pas terminé. Le chef d’Etat français Emmanuel Macron réunira en effet à Paris "les principaux pays européens" pour des discussions portant sur "la sécurité européenne", a confirmé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.La démocratie selon J.D. Vance sidère les Européens
Le vice-président américain, J.D. Vance, s’est permis de donner une leçon de démocratie aux Européens, épousant les vues des partis extrémistes et creusant un peu plus le fossé entre Washington et les capitales du Vieux continent. L’ex-sénateur de l’Ohio a prononcé, lors de la Conférence de Munich, un discours à charge contre les alliés historiques de son pays au sein de l’Otan, à propos du...
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16/02 - Industrie : Fos-sur-Mer face à l’immense chantier de la décarbonation
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP, sites industriels à l’instar du bassin de Fos-sur-Mer : largement aidés par l’État, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète.
Leur usine n’a pas encore de client mais sa construction est quasiment actée. Porté par Elyse Energy, NeoCarb, offrira à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) sa première plateforme de production de carburants durables. "Cet outil va contribuer à décarboner localement le transport maritime et aéronautique, explique Jérôme Giraud, directeur territorial délégué de la jeune société, spécialiste des molécules bas-carbone. C’est une tendance de fond qui emporte notre confiance." Et pas que la leur puisque Elyse Energy vient de lever 120 millions d’euros pour affiner son projet.
Le projet (1,5 milliard d’euros) est ambitieux : il prévoit l’implantation d’une puissante électrolyse capable de produire 40 000 tonnes d’hydrogène par an. Ce...
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16/02 - Le Parti socialiste choisira son chef en juin… Et Olivier Faure compte bien garder son poste
La continuité ou le renouveau ? Les socialistes choisiront leur nouveau chef en juin, lors d’un congrès, a annoncé ce dimanche 16 février le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Il sera lui-même candidat à sa succession, après déjà sept ans à la tête de sa formation politique.
"Je souhaite qu’au premier semestre, nous puissions en terminer avec ce congrès et que nous puissions bien trancher la ligne", a-t-il déclaré sur le plateau de France 3, assurant avoir informé les "chefs" des différentes sensibilités du parti que "ce sera en juin"."Aller jusqu’au bout de ce que nous avons entrepris"
"Je serai candidat à ma propre succession parce que je souhaite aller jusqu’au bout de ce que nous avons entrepris et permettre de retrouver la gauche, retrouver les électrices et les électeurs qui nous ont fait défaut", a ajouté celui qui est contesté en interne par une ligne souhaitant la rupture définitive avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Interrogé sur la demande de l’ancien président François Hollande de laisser la place, il a répondu que ce dernier souhaitait "le renouvellement en revenant lui-même, se proposant pour être la nouvelle tête du Parti socialiste", qu’il a déjà dirigé pendant dix ans. "Je crois que ce n’est pas tout à fait ce que nous avons entrepris depuis sept ans et je ne crois pas que ce soit aussi la volonté des socialistes", a ajouté Olivier Faure.
Lors du dernier congrès, à Marseille début 2023, les résultats de son élection comme Premier secrétaire avaient été contestés par son...
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16/02 - IA : ce que la France et l’Europe doivent faire pour rester dans la course
Alors que le président de la République vient d'annoncer 109 milliards d'euros d'investissements privés dans des data centers dédiés à l'intelligence artificielle en France, certaines réactions se sont montrées sceptiques. On entend hélas trop souvent dire que l’Europe devrait éviter de copier la folie des grandeurs américaine et privilégier une logique "small is beautiful" : une intelligence artificielle frugale, exclusivement fondée sur de petits modèles, sans gros investissements.
L'intention est louable, mais la solution nous paraît erronée. Ce n'est pas en abandonnant aux États-Unis et à la Chine les moyens d'entraîner et d'utiliser les modèles d'IA les plus puissants que nous parviendrons à imposer nos propres valeurs. Si nous voulons garder notre indépendance politique et économique pour les décennies à venir, il nous faut un effort d'investissement massif dans les infrastructures de l'IA.
Rappelons quelques chiffres. Les meilleurs des grands modèles de langage (LLM), à la frontière technologique, voient chaque année doubler leur coût d'entraînement. Ce coût implique principalement la mobilisation de grands jeux de données et de processeurs graphiques toujours plus nombreux et puissants. Or, tandis que les Etats-Unis détiennent 70 % de la puissance de calcul mondiale disponible pour l'intelligence artificielle, la part de l'Europe s'élève à seulement... 4 %. D'après nos calculs développés dans la revue Le Grand Continent, se mettre au niveau des capacités américaines, en proportion de nos PIB...
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16/02 - "Brûler un Coran est stupide, mais cela ne doit pas être un crime" : Richard Malka, le grand entretien
Pour L’Express, Richard Malka, infatigable défenseur de la laïcité, évoque la nécessité de débattre sans se laisser intimider par les tabous de la conversation publique, parle des sujets sur lesquels il a lui-même évolué, revient sur l’assassinat de Salwan Momika, en Suède, exécuté parce qu’il avait brûlé le Coran, et pointe les responsabilités de ceux qui, à gauche, sont devenus des "anti-voltairiens primaires", "collaborateurs du fanatisme religieux".
L’Express : Vous faites de ce dialogue imaginaire avec Voltaire un livre de réflexions sur la place de la religion dans la cité. Et l’on sent, dans ces pages, une certaine angoisse - voire une urgence…
Richard Malka : Cette urgence me motive depuis déjà plusieurs années. Notre génération a vécu comme par surprise le retour du fanatisme religieux, qui avait jusque-là largement disparu. Et disons les choses clairement : s’il existe encore quelques chapelles chrétiennes ou juives intégristes - j’en ai affronté devant les tribunaux, avec Charlie –, c’est surtout le fanatisme islamiste qui s’est exprimé, ces dernières années, de manière ô combien violente. Nous avons assisté au retour d’un fait religieux qui exprime chaque jour davantage son ambition politique, qui empiète sur l’espace public, remet en cause la laïcité, veut imposer des dogmes, d’abord à ceux qu’il considère comme ses propres "adhérents", mais aussi au reste de la société. Face à cela, je ressens le besoin de renouveler mon discours, de trouver de nouveaux angles, parce que j’ai le souci, la volonté, la...
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16/02 - "Appartements témoins", le livre qui bouscule l’histoire de la spoliation des juifs
En histoire, il est des assertions populaires entendues dans l’enfance que l’on perpétue devenu adulte sans jamais les interroger. C’est à l’une d’entre elles, et non des moindres, que s’attaque Appartements témoins, fruit d’un travail de recherche de plus de dix ans, publié à La Découverte le 20 février. Qui n’a pas en tête l’image de ces appartements parisiens occupés par des "collaborateurs", que les juifs ne peuvent récupérer à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? L’idée que ces logements ont été investis par des Parisiens compromis avec l’occupant, grâce à la complicité d’une concierge bien informée ? La représentation, enfin, d’une "spoliation" identique à celles ayant frappé les commerces, les meubles ou les œuvres d’art dans le cadre de la politique d’aryanisation menée par les Allemands et le régime de Vichy ? Dans Appartements témoins, Isabelle Backouche, Sarah Gensburger et Eric le Bourhis, tous trois chercheurs, démontent une à une ces croyances. Et relatent dans un raisonnement implacable, fondé sur des documents inédits, une spoliation d’un genre différent : celle des baux locatifs juifs.
Lorsqu’ils quittent la capitale pour la zone libre, la province ou, plus tard, qu’ils sont déportés, la très grande majorité des 200 000 juifs de la région parisienne laissent derrière eux des appartements dont ils sont locataires. Comme la plupart des Parisiens : "En 1941, seulement 7 % des immeubles abritent des propriétaires occupants et eux uniquement. Tous les autres abritent pour l’essentiel des locataires",...
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16/02 - Benyamin Netanyahou promet d’ouvrir les "portes de l’enfer" à Gaza si tous les otages ne sont pas libérés
Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, est arrivé, samedi 15 février en Israël, première étape d’une tournée au Moyen-Orient qui le mènera également en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Il rencontre ce dimanche le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem, au lendemain de l’échange de trois otages du Hamas. L’ex-sénateur de Floride mettra en avant la proposition du président Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza, dévastée par plus de 15 mois de guerre.
Les infos à retenir
⇒ Benyamin Netanyahou promet d’ouvrir les "portes de l’enfer" à Gaza si tous les otages ne sont pas libérés
⇒ Le Hamas doit être "éliminé", dit Marco Rubio
⇒ Une cargaison d’armes lourdes américaines arrivée en Israël dans la nuitLiban : trois frappes israéliennes dans l’est, selon un média officiel
"Des avions de combat ennemis ont mené deux frappes à la périphérie du village de Harbata et une troisième frappe sur le village", situé dans le nord de la Békaa, a indiqué ce dimanche l’agence de presse nationale libanaise, accusant Israël.Trêve à Gaza : Israël envoie une équipe de négociateurs au Caire pour la poursuite des discussions
Benyamin Netanyahou a ordonné l’envoi d’une délégation de négociateurs au Caire lundi pour discuter de "la poursuite de la mise en œuvre de la première phase de l’accord" de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué ce dimanche le bureau du Premier ministre israélien. "Après la réunion du cabinet (de sécurité israélien) prévue demain, l’équipe recevra des instructions pour la...
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16/02 - Comment Donald Trump peut-il rester l’idole des complotistes ? Par Gérald Bronner
Ils sont nombreux à avoir tenté de capitaliser cyniquement ou sincèrement – comment savoir ? – sur la "démocratie des crédules" qui commençait à pointer son nez dans les années 2010. Des candidatures aussi diverses que celle d’un François Asselineau ou d’un Florian Philippot ont lamentablement échoué dès lors qu’elles ont cherché à fédérer les voix du complotisme en France. D’autres figures ont buté de la même manière sur la difficulté de donner un corps électoral à des représentations du monde pourtant courantes sur les réseaux sociaux.
A ce titre, le parcours de Martine Wonner, qui fut d’abord députée La République en marche et sombra à l’occasion de la pandémie de Covid, est exemplaire. Elue facilement, en 2017, de la 4ᵉ circonscription du Bas-Rhin, elle fut balayée avec seulement 5,38 % lors de l’élection suivante dès lors qu’elle fit son coming out complotiste. Le cas d’Olivier Rohaut n’est pas moins inintéressant car il ne put rassembler plus de 4 % des électeurs alors qu’il avait été une des figures historiques des gilets jaunes. Un mouvement social remarqué mais dont l’une des caractéristiques était d’être autophage : tous les leaders qui en émergeaient se trouvaient discrédités presque immédiatement, et parfois de façon violente, par ceux-là même qui les avaient propulsés vers les sommets de la notoriété. Ces gens s’y sont cassé les dents car ces publics sont rétifs – par nature – à l’ambition en général et à ceux qui briguent le pouvoir en particulier.Elite plus ou moins imaginaire
Pourtant, on tirerait une leçon...
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16/02 - Du barbecue texan au "Tesla diner", Elon Musk va-t-il aussi chambouler l’assiette des Américains ?
Sur les réseaux sociaux, cette trumpiste convertie et auteure de best-sellers le défend toujours bec et ongles. Mais qu’a pu penser Maye Musk, diététicienne et mère de l’homme le plus riche de la planète, en ouvrant X, le réseau social de son fils, en novembre dernier ? Elon Musk, hilare, futur patron d’une commission pour l’efficacité gouvernementale, accompagné du prochain ministre de la Santé vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, le patron des républicains de la Chambre des représentants Mike Johnson et Donald Trump, se goinfrant de burgers et de frites à bord de l’avion du président, coutumier des dérapages gastronomiques… La légende de la photo tourne en dérision un engagement de la nouvelle administration : "Rendre l’Amérique saine à nouveau commence DEMAIN".
Make America Healthy Again starts TOMORROW. 🇺🇸🇺🇸🇺🇸 pic.twitter.com/LLzr5S9ugf— Donald Trump Jr. (@DonaldJTrumpJr) November 17, 2024
Cette image d’Elon Musk en 2024 tranche avec celle de son enfance en Afrique du Sud. Sa mère, devenue célèbre mannequin sur le tard, a toujours eu une attention particulière pour l’assiette de ses enfants : "Vous ne verrez jamais de chips et de biscuits chez moi. Quand j’ai divorcé [NDLR : en 1979, du père d’Elon Musk], je n’avais pas les moyens d’acheter de la viande, du poisson ou du poulet. J’ai donc dû nourrir mes enfants avec du ragoût de haricots", allusion à peine voilée à l’un des plats les plus savoureux du pays, le chakalaka, où se côtoient poivrons, tomates, pois chiches, ail, et haricots blancs.
Cette éducation...
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16/02 - Audrey Tang, ambassadrice de Taïwan : "Il ne faut pas laisser les machines gagner la course à l’IA"
Taïwan, que Pékin revendique comme l’une de ses provinces, fait face à une pression permanente de la part de la Chine. En plus des incursions quasi quotidiennes d’avions chinois dans sa zone d’identification aérienne ou de bateaux à proximité de ses côtes, l’île, qui mène de facto une politique autonome, est également l’un des pays au monde les plus ciblés par les cyberattaques.
De passage à Paris à l’occasion du sommet pour l’IA, Audrey Tang, cyber-ambassadrice itinérante de Taïwan et ancienne ministre du Numérique, est en première ligne de ce conflit hybride. Son expérience sur la façon de lutter contre une désinformation accélérée par l’IA est précieuse. L’Express l’a rencontrée.
L'Express : Selon vous, quelle est l’IA la plus dangereuse pour l’avenir : l’IA américaine ou l’IA chinoise ?
Audrey Tang : La plus dangereuse serait une IA guidée par son ego, qui se considère comme une espèce à part, avec un instinct de survie. Cela ressemble à de la science-fiction, mais de nombreuses personnes pensent qu’il y a une possibilité non négligeable pour que quelque chose de ce genre se produise d’ici une dizaine d’années. Bien sûr, le consensus n’est pas à une probabilité très élevée. Mais prendre ce risque revient à jouer à la roulette russe. C’est très dangereux.
Il y a en réalité deux courses différentes à l'IA en cours. La première est verticale : on cherche à augmenter les capacités, à obtenir plus de données et à développer des modèles de langage plus grands, plus performants. Mais il y a aussi une autre course, horizontale,...
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16/02 - Donald Trump nous rappelle avec brutalité la complexité du réel, par Cécile Maisonneuve
Le 9 février, la Suisse a parlé d’une seule voix. Tous les cantons ont refusé d’inscrire dans la Constitution le concept de "limites planétaires", cette classification dynamique qui permet, dans neuf domaines, de quantifier et suivre les impacts environnementaux de l’activité humaine. Une analyse paresseuse du résultat de cette votation y verra la patte d’un trumpisme insidieux : même en Suisse, la lutte contre le changement climatique ne ferait donc plus recette ? L’unanimité suisse nous dit autre chose : et si ce vote était un rejet de la simplification outrancière qui prévaut depuis la signature de l’accord de Paris sur les questions environnementales ? Une simplification, voire un simplisme, qui a transformé un slogan, "Ecoutez la science !", en une injonction à réagir par une solution politique unique, en l’occurrence une potion indigeste faite d’anticapitalisme, de malthusianisme et d’antilibéralisme.Le changement climatique n’est pas l’alpha et l’oméga
"Quand on n’a qu’un marteau, tout ressemble à un clou", dit l’adage. Depuis dix ans, l’écologisation des questions humaines, en postulant que le changement climatique serait l’alpha et l’oméga de nos problèmes et que tout – le droit, nos modes de vie, la politique, les relations internationales, etc. – devrait être réécrit à cette aune, nous a rendus aveugles sur le monde. Daniel Sarewitz, professeur à l’Arizona State University et spécialiste des relations entre science et société, l’avait brillamment exprimé dès 2014 : "Le changement climatique pourrait...
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16/02 - Alissa Ganieva, romancière russe : "Vladimir Poutine a transformé ce pays en un monstre"
D’une auteure russe qui s’affiche sur les réseaux sociaux avec un sweat-shirt sur lequel figure un cœur aux couleurs de l’Ukraine, on peut déduire deux choses : qu’elle est particulièrement courageuse ; et qu’elle ne vit plus en Russie. Alissa Ganieva a pris la route de l’exil au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, certaine qu’elle ne pourrait plus jamais prendre la parole librement dans son pays. Originaire du Daghestan, une région du Caucase, l’écrivaine de 39 ans a travaillé comme journaliste littéraire à Moscou avant de publier plusieurs romans ayant pour décor la région dans laquelle elle a grandi. Ce n’est pas le cas de Sentiments offensés, qui paraît aujourd’hui en France, une satire féroce de la société russe publiée dans le pays de Poutine en 2018. Dans une ville de province, un ministre s’effondre par une nuit de pluie en pleine rue, comme foudroyé. Sa maitresse est aux abois, de même que sa femme et tous les notables de la ville, tandis que chacun spécule sur l’identité du corbeau qui menaçait le potentat d’embarassantes révélations. L’intrigue est le prétexte à un jeu de massacre. Ganieva dissèque avec une ironie ravageuse les turpitudes d’une société phagocytée par la corruption, le népotisme, les dénonciations, le culte du chef jusqu’à l’absurde, l’instrumentalisation de l’histoire, de l’Eglise, et le déni collectif – lequel continue de faire son œuvre aujourd’hui.
Désormais journaliste freelance basée dans un pays d’Asie centrale, la romancière revient sur la genèse, la réception et la...
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15/02 - Etats-Unis : Donald Trump et Elon Musk déplument les agences qui surveillent les épidémies
Aux Etats-Unis, les coupes drastiques de personnels n’en finissent plus. Et les agences sanitaires ne sont pas épargnées. Sur décision de Donald Trump, environ 1 300 employés du Centre de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), l’organisme chargé de répondre aux maladies infectieuses et aux urgences de santé publique comme le Covid, ont été licenciés vendredi 14 février, a indiqué chaîne américaine CBS. Soit environ 10 % des effectifs. Ces licenciements massifs surviennent alors qu’Elon Musk mène avec la bénédiction du président une vaste offensive pour réduire les dépenses publiques.
D’après une source de la National Public Radio (NPR) des Etats-Unis, pas moins de 1 500 employés de l’Institut National de Santé (NIH) ont aussi été licenciés vendredi. "Le budget du CDC était de 9,7 milliards de dollars au cours de l’exercice 2025. Le NIH, le plus grand bailleur de fonds public mondial de la recherche biomédicale, emploie plus de 18 000 travailleurs et finance près de 48 milliards de dollars de recherche scientifique en dehors de l’agence", détaille la radio américaine.
Dans les deux institutions, les licenciements concerneraient principalement "des employés en probation" — "une large catégorie qui comprend les embauches récentes et les membres du personnel de longue date qui ont récemment été transférés à un nouveau poste", précise la NPR.Ces suppressions "auront un impact sur la sécurité nationale"
Parmi les congédiés au sein des CDC, près de la moitié des 140 chercheurs surnommés les "détectives des...
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15/02 - Immobilier : "Dans le neuf, la crise que traverse le secteur est cataclysmique"
Délais de vente, évolution des taux, marges de négociation… Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de Se Loger-Meilleurs Agents, dresse l’état des lieux d’un marché immobilier fortement chahuté l’an dernier. Si le pire semble passé, l’avenir n’est pas encore au beau fixe.Le directeur scientifique de Se Loger-Meilleurs Agents.
L’Express : Comment s’est comporté le marché immobilier en 2024 ?
Thomas Lefebvre : Il est très compliqué de faire un bilan univoque, car la conjoncture immobilière a été mouvante et elle a changé tout au long de l’année. Une chose est sûre : l’année dernière a été la pire depuis longtemps. Le point bas du cycle baissier, en termes de volume et de prix, a été enregistré au premier semestre. Depuis septembre, en revanche, nous constatons un retour des acquéreurs et un léger accroissement du nombre de ventes.
Comme le marché immobilier reprend un peu de vigueur, les prix sont entrés dans une phase de stabilisation. Cette bonne nouvelle est surtout due à une meilleure conjoncture financière, car les particuliers empruntaient autour de 4,30 % sur vingt ans début 2024, contre 3,50 % en moyenne à la fin de l’année. La baisse des taux de crédit leur a permis de retrouver du pouvoir d’achat et, mécaniquement, le nombre de ménages solvables a augmenté. Les banques ont alors distribué davantage de crédits, ce qui a contribué à faire repartir les transactions.
Pour autant, si le marché immobilier se porte mieux au niveau global, il existe une forte hétérogénéité à l’échelon local. Dans les villes où...
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15/02 - "Quand on avait un peu réussi, on venait ici" : le dernier Macumba de France ferme ses portes
Décembre 1982. François Mitterrand est élu depuis un peu plus d’un an et demi, le Minitel vient de débarquer en France, Jean-Jacques Goldman sort son deuxième album. Christine, elle, passe régulièrement ses samedis soirs sur la piste de danse du Macumba d’Englos, dans le Nord. Dans ce vaste complexe de 1 500 mètres carrés, la jeune femme chante sur les tubes d’Indochine, danse sur Michael Jackson, fête ses anniversaires. Le soir de ses 25 ans, elle y rencontre celui qui deviendra son époux. Un quart de siècle plus tard, après son divorce, c’est au même endroit qu’elle retournera danser "quasi toutes les semaines", faisant du club et de ses clients "une deuxième famille". "Quand j’y pense, Le Macumba a rythmé une bonne partie de ma vie, raconte cette ancienne fonctionnaire. C’est le seul endroit où j’arrive seule mais où je sais que je vais retrouver mes repères. C’est un vrai lieu de sociabilité."
Christine devra bientôt faire ses adieux au bâtiment à l’architecture ronde si reconnaissable. Après près de cinquante ans d’existence, le Macumba d’Englos va fermer ses portes le 23 février. Il était le dernier établissement de la chaîne en France. "Ce n’est pas pour des raisons financières, mais parce que notre grand patron souhaite prendre une retraite bien méritée", assure Dimitri Derepas, directeur d’exploitation du club. Agé de 84 ans, Henri Souque, ledit "grand patron", signe ainsi la fin d’une aventure commencée dans les années 1960, à Oran, en Algérie. Avec son beau-frère Jean Calvo, le jeune homme fréquente un...
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15/02 - En Russie, cette unité très secrète qui mène la charge contre les pays occidentaux
On l’appelle le "département des tâches spéciales". Spéciales, les missions de ce département d’espions le sont bel et bien : tentative de meurtre à l’étranger, sabotage logistique ou attaques aux dispositifs incendiaires… Dans une enquête, le Wall Street Journal (WSJ) révèle l’histoire de cette unité secrète des renseignements russes qui mènerait, dans l’ombre, la charge contre l’Occident.
Mis en place en 2023 "en réponse au soutien occidental à l’Ukraine", c’est depuis "l’aquarium", le quartier général du renseignement militaire russe, que ce département opère. Selon les sources européennes et américaines du quotidien, "il comprend des vétérans de certaines des opérations clandestines les plus audacieuses de Russie ces dernières années". Devenu depuis particulièrement puissant au sein des services d’espionnages, ce département, dont l’acronyme russe est SSD, dirige désormais une partie du FSB et aurait complètement absorbé l’Unité 29155, identifiée par les renseignements européens comme responsable de l’empoisonnement en 2018 de l’agent double Sergei Skripal.
Le SSD se concentrerait sur trois grandes tâches : "effectuer des missions de sabotage à l’étranger, infiltrer des entreprises et universités occidentales, et recruter et former des agents étrangers", comme en Ukraine ou encore en Serbie, liste le WSJ.Spécialité : attaques aux dispositifs incendiaires
Cette unité serait ainsi à l’origine d’une série d’attaques contre les pays occidentaux ces deux dernières années. Parmi elles, détaille le journal, "la tentative de...
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15/02 - La difficile décarbonation de l’industrie française
Voilà une décennie, la France s’engageait à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. A commencer par celle des industries qui doivent faire baisser drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Transports, énergie, BTP, usines : largement aidés par l’Etat, tous les grands secteurs de l’économie se sont lancés dans la bataille et la marche en avant semble irréversible dans notre pays. Un volontarisme qui contraste avec ce que l’on observe à l’étranger. Aux Etats-Unis, Donald Trump a regagné la Maison-Blanche et sort des accords de Paris. En Chine, les émissions de GES repartent à la hausse. Même l’Union européenne s’apprête à alléger son Pacte Vert, pourtant adopté en 2019. Autant dire que le mouvement général se ralentit et inquiète.
L’année 2024 s’est achevée sur une bien mauvaise note pour ceux qui croient au verdissement de notre industrie. Le géant sidérurgique ArcelorMittal a décidé de retarder le vaste projet de décarbonation de son site de Dunkerque, dans le Nord, invoquant une demande insuffisante d’acier en Europe. Le groupe franco-indien s’était engagé à remplacer progressivement par des fours électriques ses hauts fourneaux alimentés en coke (charbon). Une transformation XXL qui se chiffre à 1,8 milliard d’euros. En France, les industriels génèrent 17,5 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui fait d’eux le troisième secteur le plus polluant du pays, derrière les transports et l’agriculture. Le gouvernement s’est engagé, dans le cadre de France 2030, à investir 5,6 milliards...
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15/02 - L’exposition à voir : Laia Abril explore avec brio le phénomène de l’"hystérie féminine de masse"
En 2007, à Chalco, au Mexique, dans un pensionnat dirigé par l’Eglise catholique de Corée, 600 jeunes filles – la plupart d’origine indigène – perdirent l’usage de leurs jambes pendant plusieurs mois, sans qu’aucune cause physiologique à cette paralysie ne soit détectée. Quatre siècles plus tôt, en Espagne, 27 religieuses du couvent de San Placido troublaient le silence des lieux par des transes, des cris et des "comportements obscènes" inexpliqués. Au Royaume-Uni, en 1787, et aux Etats-Unis, en 1886, ce furent des crises épileptiques qui frappèrent simultanément une communauté d’ouvrières. Du Moyen Age à nos jours, de la chasse aux sorcières à l’épidémie de tics chez des usagères du réseau social TikTok, ces phénomènes touchant des groupes de femmes abondent partout dans le monde, décrits tour à tour par les médias et les études scientifiques comme une "possession", un "mal mystérieux" ou une "hystérie collective".
Depuis 2016, Laia Abril travaille sur le sujet. Dans sa pratique fondée sur la recherche, l’artiste espagnole explore des thématiques opaques liées au féminisme, au deuil et à la biopolitique par le biais de la photographie, de la vidéo, du son, de la matière textuelle et des archives. Au BAL, le lieu parisien dédié à l’image contemporaine créé en 2010 par l’éditrice Diane Dufour et le photographe Raymond Depardon, la Barcelonaise de 38 ans présente le troisième volet de son vaste projet, Une histoire de la misogynie, dont les deux premiers chapitres étaient consacrés à l’avortement et au viol.Laia Abril,...
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15/02 - Dimitri Minic : "Donald Trump est indifférent au sort de l’Ukraine et de l’Europe"
Quelques jours après l’appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, l’onde de choc continue à se faire ressentir en Ukraine et en Europe. Une crainte ne cesse de grandir : que le nouveau président américain - avide d’un "deal" pour mettre fin à la guerre - ne cède aux exigences de son homologue russe. D’ores et déjà, la nouvelle administration a exclu toute adhésion de l’Ukraine à l’Otan, tout comme un retour du pays à ses frontières de 2014 - deux demandes fondamentales pour Kiev. "Les négociations n’ont même pas encore commencé qu’une partie des objectifs maximalistes russes ont déjà été théoriquement atteints", souligne Dimitri Minic, chercheur au centre Russie-Eurasie de l’Institut français des relations internationales et auteur de Pensée et culture stratégiques russes : du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine (Ed. Maison des sciences de l’homme, 2023). Ce spécialiste insiste aussi sur le fait que de fortes concessions ukrainiennes pourraient entraîner un vif ressentiment envers l’Occident. Avec le risque de l’arrivée au pouvoir à Kiev d’un gouvernement prorusse, voire d’un "coup d’Etat militaire". Entretien.
L'Express : Quels sont les principaux objectifs de Vladimir Poutine dans ces négociations ?
Dimitri Minic : Poutine n’est pas pressé de négocier sur l’Ukraine, à la fois parce que le rapport de force lui est objectivement favorable – d’autant plus avec une administration américaine néo-isolationniste – et parce que la guerre a reconfiguré les équilibres internes en Russie. Or une...
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15/02 - "L’Europe doit agir pour son propre bien" face à la Russie : la nouvelle alerte de Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé, ce samedi 15 février, l’Europe "à agir pour son propre bien" et à avoir "ses propres forces armées" pour se défendre face à la Russie, au moment où l’administration Trump entretient le doute sur l’implication des Etats-Unis dans la sécurité du continent.
"A partir de maintenant, les choses seront différentes et l’Europe a besoin de s’adapter à cela […] Je crois en l’Europe […] et je vous exhorte à agir pour votre propre bien", a-t-il déclaré lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich. "L’Amérique n’offrira pas de garanties (de sécurité) à moins que les propres garanties de l’Europe ne soient solides", a-t-il insisté dans un discours en anglais, avant un échange de questions et de réponses.
Le président ukrainien a aussi enjoint l’Europe à avoir "une politique étrangère unifiée" et "coordonnée" pour que "la fin de la guerre (en Ukraine) soit notre premier succès commun". "Pas de décisions sur l’Ukraine sans l’Ukraine, pas de décisions sur l’Europe sans l’Europe", a poursuivi Volodymyr Zelensky, estimant que "si nous sommes exclus des négociations concernant notre propre avenir, alors nous perdons tous".La Russie "ne veut pas la paix"
Il a de nouveau accusé la Russie d’avoir frappé vendredi avec un drone l’arche de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Une attaque qui montre, selon lui, que la Russie "ne veut pas la paix" et "ne se prépare pas au dialogue". Le président russe Vladimir "Poutine ne peut pas offrir de réelles garanties de sécurité, pas seulement parce que...
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15/02 - "Apartheid", "colonialisme"... Bruno Tertrais met à mal quelques idées reçues sur Israël
Il n’est, dit-il, pas un "supporter inconditionnel" d’Israël, plutôt un "ami inquiet". Dans La Question israélienne, Bruno Tertrais, directeur adjoint à la Fondation pour la recherche stratégique, s’interroge : comment un Etat plus petit que la Bretagne peut-il susciter autant de passions ? Le spécialiste de géopolitique traite le sujet à sa façon, dépassionnée et froide. L’occasion de démentir qu’Israël serait un Etat exceptionnel au niveau international, et de contredire quelques idées reçues.Non, le sionisme n’est pas un "colonialisme"
Inspiré des mouvements d’émancipation nationale du XIXe siècle tout en étant une réaction aux pogroms en Europe de l’Est, le sionisme historique est, selon Bruno Tertrais, à l’opposé du colonialisme traditionnel : "Non pas expansionniste et prédateur, mais défensif et libérateur ; non pas imposé par la force, mais soucieux de respectabilité juridique nationale (l’achat de terres) et internationale (la légitimation par l’ONU ; non pas appliqué à une terra nullius, mais à une entité sous mandat) ; surtout, non pas sur des territoires lointains sans lien avec le peuple concerné, mais sur les terres de leurs ancêtres." L’auteur rejoint l’analyse du professeur de sciences politiques Denis Charbit, qui estime que la création d’Israël en 1948 s’inscrit même dans la vague des décolonisations.Non, il n’y a pas d’ "apartheid" en Israël
Un cinquième des citoyens d’Israël ne sont pas juifs. Sur les papiers, tous ont les mêmes droits, mais pas les mêmes devoirs, les Arabes (mais par les Druzes)...
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15/02 - A Gaza, trois nouveaux otages israéliens libérés par le Hamas
Après des jours de tension qui remettaient en question l’intégrité de la trêve en vigueur depuis le 19 janvier à Gaza, le Hamas a finalement accepté de libérer trois nouveaux otages israéliens binationaux ce samedi 15 février, conformément aux termes du cessez-le-feu. L’enclenchement de la deuxième phase des négociations semble, elle, prendre du retard. Mais pourrait débuter "la semaine prochaine", selon des sources au sein du Hamas.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas a libéré trois nouveaux otages israéliens à Gaza
⇒ La deuxième phase de la trêve pourrait commencer "la semaine prochaine"
⇒ Une voiture de la Finul incendiée au LibanLiban : l’agence de presse officielle rapporte une frappe de drone israélien dans le sud
"Un drone ennemi israélien a effectué ce samedi une frappe" sur les environs de la localité d’Ainata, a indiqué l’Agence nationale d’information (ANI), précisant qu'"aucune victime n’était à déplorer" et que "des drones et des avions de surveillance continuent de survoler la région à basse altitude". Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre ouverte.Trêve à Gaza : le Hamas appelle Washington à "contraindre" Israël à honorer ses engagements
"Les Etats-Unis doivent contraindre l’occupation [Israël, NDLR] à honorer l’accord s’ils se soucient vraiment de la vie des prisonniers", a affirmé Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, dans un communiqué publié ce samedi. Le Hamas a reçu des "garanties sur l’entrée de maisons préfabriquées et d’équipement...
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15/02 - "J’écris l’Iliade" de Pierre Michon : un fourre-tout égotiste et érotique
Il est sans doute l’écrivain vivant le plus vénéré, notamment chez les trentenaires comme François-Henri Désérable, qui le tiennent pour le dieu des lettres. Lauréat du prix Décembre en 2002 pour Corps du roi, puis du Grand prix du roman de l’Académie française en 2009 pour Les Onze, Pierre Michon fait partie de ces rares auteurs que plus personne n’ose critiquer de peur de passer pour un analphabète. Il y a pourtant beaucoup à redire sur sa prose ampoulée et son statut usurpé de grantécrivain national.
Principalement publié chez Verdier, rare en librairie et vivant reclus au fin fond de la Creuse, il était jusque-là notre Julien Gracq contemporain. Une sorte de moine copiste égaré dans la post-modernité. Ce fin stratège avait bien calculé son coup. Avec Corps du roi, où il reprenait la célèbre théorie d’Ernst Kantorowicz pour l’appliquer à quelques écrivains qu’il aime (Dante, Shakespeare et autres), Michon, volontiers mégalomane, ne parlait-il que de sa personne ? Il y aurait en lui un Michon mortel mais surtout un Michon éternel, voué à la postérité. Ainsi a-t-il sculpté sa propre statue, devant laquelle s’inclinent ses disciples, épatés par ses phrases alambiquées dans lesquelles ils croient distinguer un grand style. On plaint ces derniers : comment pourront-ils défendre sérieusement un texte aussi débraillé que J’écris l’Iliade ?Une sorte de labyrinthe composite
Ce livre maintes fois annoncé et repoussé devait être le testament de Michon, qui fête cette année ses 80 ans. Au vrai, c’est une sorte de labyrinthe...
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15/02 - Comment l’Allemagne est passée du modèle à suivre en Europe à pays en proie aux crises
Une coalition impossible qui provoque une crise politique, des élections anticipées, la montée de l’extrême droite, le tout accompagné d’une économie qui patine... Il ne s’agit pas là de la France mais de l’Allemagne ! Alors que notre voisin était vu comme le bon élève de l’Europe, le modèle allemand perd aujourd'hui de sa superbe. A tel point que le pays pourrait ne plus soutenir la comparaison... Les explications d'Eric-André Martin, ancien diplomate, spécialiste de l’Allemagne.Episode 1 : La fin d'un modèle économique
Longtemps première de la classe en matière économique, l’Allemagne serait-elle devenue l’homme malade de l’Europe ? Dans ce premier épisode, on s'interroge sur la fin d'un modèle.Episode 2 : Immigration et montée de l'extrême droite
A l'approche des élections législatives anticipées, l'extrême droite allemande monte dans les sondages. Dans ce deuxième épisode, on décortique le sujet de l'immigration qui s'invite au coeur des débats chez notre voisin.Episode 3 : Nucléaire, la marche arrière ?
Miser sur le renouvelable et abandonner le nucléaire. Dans ce troisième épisode, on s'intéresse à la politique climatique de l’Allemagne qui semble aujourd’hui à bout de souffle.Episode 4 : Une défense fragile
Pendant longtemps, l’Allemagne a peu investi dans l'armée, en misant sur la paix en Europe. Ce dernier épisode explique comment le contexte géopolitique a changé la donne.
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15/02 - Concurrence de la SNCF : le pari prometteur de la start-up Proxima
L’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire est un combat de géants. L’italien Trenitalia, le français Transdev et, prochainement, l’espagnol Renfe ont entrepris de se frotter à la SNCF sur ses propres terres. Mais de jeunes pousses tricolores rêvent aussi de monter sur le ring, et l’une d’elles sort clairement du lot. Financé par le fonds Antin Infrastructure Partners qui a mis au pot la bagatelle d’un milliard d’euros, Proxima se présente comme "la première compagnie française indépendante de train à grande vitesse". L’entreprise, dont le nom - temporaire - fait référence à l’étoile la plus proche du Soleil, se positionne sur l’ouest du territoire. Elle compte relier Bordeaux, Nantes, Rennes et Angers à Paris, "en mettant à disposition des voyageurs plus de 10 millions de nouvelles places par an". Ses premiers trains devraient circuler en 2028.Une commande de 850 millions à Alstom
Le marché du ferroviaire exige de lourds investissements, peu compatibles avec les ressources souvent frugales d’une start-up. Les françaises Midnight Trains et Railcoop peuvent en témoigner. Elles ont jeté l’éponge avant d’avoir pu faire circuler le moindre wagon. La compagnie Le Train a, certes, levé 350 millions d’euros, "mais il faut plutôt un milliard pour se lancer. Seule Proxima est parvenue à collecter une telle somme", observe Patricia Perennes, du cabinet de conseil Trans-Missions.
Sortie du bois en juin dernier, la société a passé une commande de 850 millions d’euros à Alstom pour 12 rames de TGV à deux...
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15/02 - Intelligence artificielle : OpenAI rejette l’offre de rachat d’Elon Musk
"OpenAI n’est pas à vendre et le conseil d’administration a rejeté à l’unanimité la dernière tentative d’Elon Musk de perturber sa concurrence", a déclaré le président du conseil d’administration, Bret Taylor, dans un message publié vendredi 14 février sur le réseau social X, propriété du patron de Tesla et de SpaceX. La décision du conseil d’administration fait écho à la déclaration de Sam Altman, directeur général d’OpenAI, qui a affirmé en début de semaine que la société n’était "pas à vendre".
Elon Musk, qui a proposé de racheter l’entreprise pour 97,4 milliards de dollars, avait déposé mercredi des documents judiciaires spécifiant qu’il retirerait son offre si la start-up gardait un modèle d’organisation à but non lucratif. OpenAI fonctionne actuellement à travers une structure hybride, en tant qu’organisation à but non lucratif avec une branche à but lucratif.
Le passage à un modèle à but lucratif, que Sam Altman considère comme crucial pour le développement de l’entreprise, a exacerbé les tensions avec Elon Musk. Tous les deux faisaient tous les deux partie de l’équipe de 11 personnes qui a fondé OpenAI en 2015, le multimilliardaire ayant apporté un financement initial de 45 millions de dollars.Passage à but lucratif
Trois ans plus tard, il a quitté l’entreprise, OpenAI évoquant "un futur conflit potentiel pour Elon […] alors que Tesla", dont Elon Musk est le patron, "continue à se focaliser sur l’IA." Les coûts considérables liés à la conception, à l’entraînement et au déploiement des modèles d’IA ont contraint...
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15/02 - Loi immigration : mais où sont passés les décrets d’application ?
Ce fut le texte de toutes les tempêtes : une préparation douloureuse de près de quinze mois, un passage au Parlement émaillé d’incidents, jusqu’à l’adoption d’une motion de rejet préalable à l’Assemblée nationale, des ministres qui menacent de démissionner, un recours au Conseil constitutionnel tout aussi tumultueux. Le 26 janvier 2024, au terme de cette bataille homérique, la loi "pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration" est promulguée au Journal officiel.
Fin de l’histoire ? Pas du tout. Un an a passé. Cette loi nécessite 30 mesures d’application, or à ce jour, d’après les informations du gouvernement, 16 décrets seulement ont été publiés, soit 53 %. Certains, par exemple sur "le seuil de rémunération sous réserve duquel un étranger se voit délivrer une carte de séjour pluriannuelle portant la mention 'talent-salarié qualifié' d’une durée maximale de quatre ans", sur "le seuil de rémunération que doit justifier l’étranger qui bénéficie d’une décision d’affectation" ou sur la durée du mandat des membres de la Cour nationale du droit d’asile, devaient être publiés en mai ou en juillet 2024 : on les attend toujours…
Leur nom exact est décret d’exécution : ils sont indispensables pour qu’une loi entre en application réelle et modifie ainsi la vie des gens. Le vote par le Parlement et l’examen de validité par le Conseil constitutionnel ne sont que des étapes intermédiaires. Le gouvernement est, d’après une jurisprudence du Conseil d’Etat, censé prendre ces décrets dans des "délais raisonnables" : six mois en moyenne,...
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15/02 - L’Afrique face à la révolution IA : "Il s’agit probablement de la région la plus laissée-pour-compte"
A l’instar d’autres technologies ascendantes, l’intelligence artificielle cultive l'ambivalence. Celle d’être tout à la fois concentrée autour d’une poignée de pays et d’acteurs privés - Open AI, DeepSeek, Mistral AI - et d’aspirer à devenir universelle. Si la simplicité avec laquelle l’IA se manipule la rapproche de cette ambition, la route n’est toutefois pas dénuée d’obstacles.
Le grand raout organisé par Emmanuel Macron les 10 et 11 février à Paris aura été l’occasion de le rappeler : l’IA incarne une opportunité inédite pour les pays du Sud global, à condition de favoriser l’implantation de cette technologie dans les pays en voie de développement. Depuis bientôt deux ans, la Fondation Gates s’en fait la vigie, en particulier en Afrique, "qui reste aujourd’hui le continent le plus délaissé" alerte Zameer Brey, directeur adjoint de l’organisation philanthropique fondée par le patron de Microsoft. Mais alors, comment s’assurer que certaines régions du monde ne soient pas exclues de cette nouvelle révolution numérique ? Entretien.
L’Express : A l’occasion du Sommet pour l’action sur l’IA, la Fondation Gates s’est engagée aux côtés des gouvernements du Canada et du Royaume-Uni à investir jusqu’à 10 millions de dollars pour soutenir des initiatives visant à rendre les modèles d’intelligence artificielle plus "inclusifs". Qu’entendez-vous par là ?
Zameer Brey : Quand on parle de rendre les modèles d’IA plus inclusifs, il s'agit de s’assurer que ces technologies reflètent la diversité des langues et des cultures à travers le...
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15/02 - Aldebaran et son robot Nao : pourquoi l’ex-star française de la tech est au bord du gouffre
C’est une histoire - hélas - trop française, au scénario presque connu d’avance : une start-up née du génie tricolore, rachetée par des investisseurs étrangers et qui, asphyxiée financièrement, finit par se retrouver à la barre du tribunal. Le 17 février, Aldebaran devrait être placée en redressement judiciaire, première étape avant une possible liquidation. Un curieux télescopage, alors que sous les voûtes du Grand Palais, lors du récent sommet sur l’IA, des milliards d’euros d’investissements ont été annoncés par le président de la République.
Pendant longtemps, l’entreprise a été présentée comme un champion national de la robotique et de l’intelligence artificielle. Nao, le premier robot humanoïde développé par ses équipes à la fin des années 2000, avait tout pour être le porte-étendard d’une réussite bleu, blanc, rouge : 5 kilos, 58 centimètres de haut, deux bras, deux jambes, une bouille sympathique et deux yeux ronds comme des billes. Dès ses premiers pas, on le voit se déhancher sur du Michael Jackson. L’animateur Thierry Ardisson en fait la mascotte de son émission Salut les Terriens sur Canal +. Certains modèles entrent dans les écoles, les Ehpad ou les hôpitaux où des soignants les utilisent pour la prise en charge d’enfants atteints de troubles autistiques. Quelques années plus tard, son cousin Pepper, capable de détecter les émotions sera, lui, surtout vendu au Japon comme "hôtesse d’accueil" dans des magasins.
Sauf que derrière la vitrine, les résultats commerciaux d’Aldebaran ne décollent pas. Quelque 30 000...
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14/02 - Ukraine : ce que l’on sait de l’attaque spectaculaire de la centrale nucléaire de Tchernobyl
S’agit-il d’une nouvelle entrave à de futures négociations. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé, ce vendredi 14 février, la Russie d’avoir endommagé avec un drone explosif l’arche de confinement de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, sans qu’une hausse des radiations soit constatée. Le chef de l’Etat, rejoint sur ce point par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, y a vu une preuve que selon lui le président russe Vladimir Poutine "ne veut pas la paix".
L’incident intervient en pleine effervescence diplomatique autour de la guerre en Ukraine. Le président américain Donald Trump a rompu le statu quo et l’isolement par l’Occident de Vladimir Poutine en l’appelant mercredi et en proclamant le début de négociations de paix, une initiative qui fait craindre un abandon de l’Ukraine par Washington ou du moins un affaiblissement de sa position. Retour sur le déroulé de la nuit.Ce qu’il s’est passé
"La nuit dernière, un drone d’attaque russe équipé d’une ogive hautement explosive a frappé l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a indiqué Volodymyr Zelensky sur X, indiquant qu’un incendie avait été "éteint" et que "le niveau de radiations n’a pas augmenté". L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a indiqué sur X que son équipe sur place avait entendu "une explosion provenant de l’arche de confinement" et avoir été informé qu’il s’agissait d’un drone. Les efforts de surveillance se poursuivent pour évaluer les...
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14/02 - Meilleures ventes : David Foenkinos ou Roberto Saviano sont-ils sur le podium ?
Elle est bien calme cette semaine du 3 au 9 février avec trois arrivants dans le palmarès des fictions et deux seules entrées dans celui des essais -il en est toujours ainsi après la frénésie de janvier. Attaquons-nous dans un premier temps aux romans. A commencer par l’irruption, avec tambour et trompettes, de Tout le monde aime Clara (Gallimard) de David Foenkinos, dûment commenté par la presse.
Le 20e roman du sympathique auteur et réalisateur s’installe derechef au 4e rang, juste derrière le trio gagnant, Pierre Lemaitre, Leïla Slimani et Freida McFadden. Il y entremêle les vies de plusieurs personnages, dont celle de Clara, victime d’un accident à 16 ans et qui se réveille, après huit mois de coma, avec un don de voyance. Il y est aussi question d’un écrivain, auteur d’un premier roman en 1982 et n’a plus rien publié depuis (l’antithèse de Foenkinos), et, plus généralement, de renaissance, de seconde chance, de retour à la vie, autant de thèmes chers à David Foenkinos. A la 5e place, on voit surgir un autre écrivain de la maison Gallimard en la personne du courageux Roberto Saviano, l’auteur italien célébré de Gomorra (2007).3842 palmares v2Gallimard en force aussi dans la catégorie "essai"
Dans Giovanni Falcone, il romance la vie du juge sicilien qui batailla longuement contre la mafia et Cosa nostra et fut assassiné le 23 mai 1992 après avoir organisé le maxi-procès de Palerme. Puis vient, au 10e rang, L’Orpheline d’Auschwitz (City), de l’Américaine Anna Stuart, la fameuse romancière septuagénaire...
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14/02 - Jacob Heilbrunn : "L’Ukraine va subir le même sort que la Tchécoslovaquie en 1938"
Dans un ouvrage prémonitoire paru l’année dernière, America Last (L’Amérique en dernier, non traduit), Jacob Heilbrunn mettait en évidence la fascination de la "Right Wing" américaine pour les dictateurs et homme forts du Vieux Continent, depuis le Kaiser Guillaume II jusqu’à Vladimir Poutine, en passant par Mussolini, Franco et le Premier ministre hongrois Viktor Orban. "Donald Trump considère la démocratie comme fondamentalement faible et corrompue, donc inférieure à l’autoritarisme", y explique l’auteur.
Précision utile : Heilbrunn, qui n’a pas voté Trump, n’a rien d’un militant gauchiste. Au contraire, il dirige, à Washington, la revue de géopolitique The National Interest lancée en 1985 par Irving Kristol, considéré comme le fondateur du néoconservatisme américain. A l’heure où Donald Trump prétend imposer la paix en Ukraine et découper le monde en "sphères d’influence", le géopoliticien estime que seule une récession pourra déciller les supporters du président américain et stopper ce dernier dans sa dérive autoritaire. Entretien.
L’Express : Comment interprétez-vous la position de Donald Trump sur l’Ukraine et son dialogue avec Vladimir Poutine ?
Jacob Heibrunn. Donald Trump veut faire un deal sur le dos des Ukrainiens. Leur pays va subir le même sort que la Tchécoslovaquie à la Conférence de Munich en 1938. Lors de sa rencontre prévue en Arabie saoudite avec Poutine, il va entériner le découpage de l’Ukraine. Au-delà du cas ukrainien, il est en train de dire "Arrivederci" aux Européens – "bye-bye", "auf...
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14/02 - Conférence de Munich : la charge de J.D. Vance contre ses alliés européens
Un discours américain musclé a ouvert la Conférence de Munich sur la sécurité. Le vice-président J.D. Vance a tancé, ce vendredi 14 février, à plusieurs reprises ses alliés européens, déclarant notamment que la liberté d’expression "recule" en Europe. Il a affirmé que l’administration de Donald Trump "se battra" pour "défendre" la liberté d’expression, résumant ainsi son "offre" : "À Washington, il y a un nouveau shérif en ville."
Très attendu sur l’initiative de Donald Trump vis-à-vis du conflit en Ukraine, le vice-président américain a à peine effleuré le sujet, surprenant son auditoire en consacrant l’essentiel de son allocution à critiquer les pays européens sur le "recul" de la "liberté d’expression".
Plus que "la Russie", "la Chine" ou "un autre acteur externe", a-t-il dit, "ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur, le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, valeurs partagées avec les Etats-Unis d’Amérique".
Il a notamment évoqué le cas de la Roumanie, où le premier tour de la présidentielle a été annulé par la Cour constitutionnelle. Le candidat d’extrême droite Calin Georgescu était arrivé contre toute attente en tête du scrutin avec plus de 20 % des voix, en faisant campagne principalement sur la plateforme chinoise TikTok. La décision d’annuler cette élection s’est faite "sur la base des faibles soupçons d’une agence de renseignement", a estimé J.D. Vance, dénonçant "une énorme pression (sur la Roumanie) de ses voisins continentaux". Si "votre démocratie peut être...
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14/02 - Guerre en Ukraine : ces effets collatéraux sur le secteur aérien… et le climat
L’impact de la guerre en Ukraine n’est pas seulement économique et sociétal, il est aussi écologique. Une étude, publiée par Communications Earth & Environment mercredi 12 février a mesuré les conséquences climatiques dues à la modification du trafic aérien engendrée par le conflit. Il en résulte une augmentation, évaluée à 1 %, des émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant du secteur aérien sur l’année 2023.
A la suite de l’invasion russe en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022, les compagnies aériennes n’ont plus eu le droit de survoler l’espace aérien russe, soucieuses de ne pas revivre le sort du vol MH17, abattu au-dessus de l’Ukraine en juillet 2014. Dans ce contexte, les avions ont été contraints d’emprunter des itinéraires plus longs, entre l’Europe ou l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est, les poussant à consommer davantage de carburant. Selon l’étude, "ces détours causés par la guerre en Ukraine ont conduit les avions à consommer en moyenne 13 % de carburant supplémentaire par rapport à leurs itinéraires initiaux".
Une hausse de la consommation de carburant qui, pour autant, diffère selon les itinéraires suivis. Selon les chercheurs de l’Institut Pierre-Simon Laplace (Sorbonne Université/École Polytechnique/UVSQ) l’augmentation de la consommation est estimée à 14,8 % pour les vols entre l’Europe et l’Asie tandis que ceux reliant l’Amérique du Nord à l’Asie ont connu une hausse, certes plus faible, mais toujours significative, de 9,8 %.L’impact des autres zones de conflit dans le monde
Pour...
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14/02 - Calogena, futur champion des mini-réacteurs nucléaires ? "Le meilleur projet en France, c’est nous !"
Et si les difficultés rencontrées par EDF sur le segment des small modular reactor (SMR) mettaient en lumière d’autres acteurs aux perspectives prometteuses ? Alors qu’un rapport récent épingle un manque général de maturité technologique au sein des start-up du nucléaire, Calogena veut incarner l’exception. D’abord parce qu’elle vise à produire de la chaleur basse température et pas de l’électricité. Un secteur dans lequel il existe peu de concurrence. Ensuite parce que ce spin-off du groupe Gorgé pourrait profiter dès l’an prochain d’un appel d’offres important en Finlande. De quoi accélérer fortement son développement. Entretien avec Raphaël Gorgé, le PDG de Calogena.
L’Express : Le projet Nuward a récemment essuyé un revers. Ce réacteur était pourtant développé par un consortium de plusieurs entreprises de premier plan. Qu’est ce qui vous fait dire que votre projet est mieux parti ?
Raphaël Gorgé : Je souhaite bien sûr le meilleur à tous les projets nucléaires innovants en France. Cependant, nous sommes objectivement le meilleur projet que l’on regarde la maturité ou bien les coûts. Ce bon positionnement tient avant tout au segment que nous avons choisi : celui de la production de chaleur basse température pour chauffer la population des grandes villes. Par rapport à la production d’électricité, la concurrence y est beaucoup moins forte. Le développement est aussi plus simple. Car si vous voulez produire des électrons, il vous faut ajouter une turbine et accepter au passage une perte de rendement importante par...
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14/02 - Guerre en Ukraine : pourquoi l’Arabie saoudite pourrait accueillir le sommet Trump - Poutine
L’un à Washington. L’autre à Moscou. Près de 8 000 kilomètres les séparent. Pourtant, ce mercredi 12 février, tout semblait les réunir. Durant une heure et demie, le président américain et son homologue russe se sont entretenus par téléphone pour mettre fin à la guerre en Ukraine. 90 minutes durant lesquelles le monde entier a retenu son souffle. Quels mots Donald Trump et Vladimir Poutine ont-ils bien pu échanger ? Quels accords les deux dirigeants ont-ils conclus ? Peu après l’entretien téléphonique, le président américain a égrainé des éléments de réponse, affirmant qu’ils avaient convenu d’engager "immédiatement" des négociations. Plus encore, Donald Trump a déclaré devant des journalistes à la Maison-Blanche : "Il viendra ici, j’irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie saoudite la première fois."
Mais au Kremlin, la prudence reste de mise. Jeudi, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a tempéré les ardeurs américaines, précisant qu'"aucune décision" n’avait été prise dans l’immédiat quant à la date de la rencontre des deux chefs d’Etat. "Il faudra du temps pour préparer une telle réunion", a-t-il affirmé dans un entretien à la chaîne russe Pervy Kanal. Mais que cela soit dans "quelques semaines", ou "plusieurs mois", la rencontre devrait bel et bien avoir lieu en Arabie saoudite. Un choix loin d’être anodin.Le précieux rôle de médiateur
Ce ne serait pas la première fois que l’Arabie saoudite deviendrait le théâtre de négociations. Le 5 et 6 août 2023 déjà, le port saoudien de Djeddah...
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14/02 - Affaire Le Scouarnec : "Personne n’imaginait qu’un prédateur puisse se cacher derrière une blouse blanche"
"Le journal intime de Le Scouarnec ne se lit pas. Il se subit." Le journaliste indépendant Hugo Lemonier évoque ainsi ses heures passées à étudier les centaines de pages de textes pédophiles écrites par le Dr Joël Le Scouarnec, conservées dans des fichiers informatiques pendant plus de trente ans. Ce chirurgien, arrêté et mis en examen en 2017, y a scrupuleusement relaté les viols et agressions sexuelles qu’il a fait subir à plusieurs membres de son entourage, et à des centaines de patients au cours des années. Selon la justice, plus de 300 personnes auraient ainsi été abusées par ce prédateur, pourtant interpellé dès 2004 pour détention d’images pédopornographiques. Son procès s’ouvre ce 24 février à Vannes (Morbihan).
Durant trois ans, Hugo Lemonier s’est plongé dans cette affaire tentaculaire. Il a disséqué les rapports judiciaires et les nombreux "journaux intimes" du chirurgien, interviewé certaines de ses victimes et de ses proches, pour tenter de comprendre comment cet homme a pu commettre des abus sexuels pendant plusieurs décennies, tout en continuant d’exercer la médecine et sans que les autorités ne soient jamais mises au courant de ses agissements. Dans son livre Piégés. Dans le "journal intime" du Dr Le Scouarnec (Nouveau Monde Editions), à paraître le 19 février, le journaliste dévoile au fil d’un récit méticuleux l’effarante série de dysfonctionnements qui a permis à Joël Le Scouarnec de bénéficier d’une totale impunité. Entretien.
L’Express : Votre livre s’ouvre sur l’histoire de celle que vous...
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14/02 - Conférence de Munich : le "Davos de la défense", événement crucial pour l’avenir de l’Ukraine ?
C’est un événement qui ne pouvait pas tomber à un moment plus critique. La Conférence de Munich sur la Sécurité (MSC) s’ouvre ce vendredi 14 février en Allemagne. Surnommé le "Davos de la défense", ce grand rendez-vous annuel du gotha international de la diplomatie devrait cette année être largement centré autour de la guerre en Ukraine. Les déclarations fracassantes cette semaine de Donald Trump, qui s’est entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine et souhaite mettre un terme au plus vite au conflit - quitte à sacrifier nombre des revendications de Kiev -, plongent en effet l’Ukraine dans un grand flou.
Entre représentants américains venus en nombre, dirigeants ukrainiens chargés de défendre leur position et responsables européens cherchant désespérément à faire entendre leur voix, L’Express fait le point sur ce qu’il faut attendre de ces trois jours de ce sommet.Les Etats-Unis en contrôle
Ils viennent en nombre, comme un signe de leur volonté de montrer qui contrôle la situation. De nombreux membres de la nouvelle administration américaine se déplacent à Munich ce week-end. A commencer par le vice-président américain J.D. Vance, qui sera accompagné par le chef de la diplomatie Marco Rubio, mais également l’envoyé américain de la Maison-Blanche pour l’Ukraine, Keith Kellogg.
Lui-même ouvertement hostile au soutien américain à l’Ukraine, J.D. Vance a tenu à tempérer la position américaine après le coup de tonnerre déclenché par Donald Trump et son appel avec Vladimir Poutine. Dans une interview au Wall Street...
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14/02 - Le suprémacisme hindou de Modi n’émeut visiblement personne, par Abnousse Shalmani
Le raout autour de l’IA qui s’est tenu au Grand palais - et qui a fourni l’occasion à Emmanuel Macron de déployer son rôle préféré de copain tactile des grands de ce monde sur la scène internationale - avait pour coprésident le Premier ministre indien, Narendra Modi. Le pays - dorénavant, le plus peuplé du monde et la cinquième économie mondiale - est passé maître du "multi-alignement", un concept résumé par le ministre des Affaires étrangères, Jaishankar Subrahmanyam : "S’impliquer aux côtés des Etats-Unis, gérer la relation avec la Chine, cultiver les liens avec l’Europe, rassurer la Russie, inclure le Japon et nos voisins dans le jeu diplomatique, tout en élargissant l’espace traditionnel de nos soutiens." Autrement dit l’Inde est partout. G20, Organisation de coopération de Shanghai (OCS), Brics et enfin Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (Quad) avec l’Australie, les Etats-Unis et le Japon.
Et s’il est évident qu’il faut traiter - courtiser, même - l’incontournable géant indien, qui possède l’arme nucléaire depuis 1998, y a-t-il quelqu’un dans la salle pour s’émouvoir de "l’hindutva" appliqué par Narendra Modi et son bras droit Amit Shah ? L’hindutva, c’est le suprémacisme hindou. Dans les faits, c’est la cancel culture, sauce indienne : l’uniformisation par l’indianité, la domination de l’hindouisme. C’est la réécriture des manuels scolaires où l’assassin de Gandhi, Nathuram Godse, n’est plus présenté comme le nationaliste hindou qu’il était, où la période moghole des empereurs musulmans entre le XVIe et le...
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14/02 - Déficit public à 3 % : pour Emmanuel Macron, la règle européenne est "caduque"
Les règles de la zone euro, qui limitent le déficit public d'un pays à 3 % du PIB, sont "caduques" pour une Europe qui doit "accélérer" si elle veut éviter "la sortie d'autoroute", a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien publié vendredi 14 février par le Financial Times.
"Ce cadre financier et monétaire dans lequel nous vivons est caduc", a dit le président français au quotidien des affaires britannique. "L'Europe, c'est son moment d'accélération et d'exécution. Parce qu'il n'y a plus le choix. Parce que c'est le dernier péage. Après, c'est la sortie d'autoroute", a-t-il insisté.
Le Pacte de stabilité et de croissance qui lie les pays qui ont l'euro comme monnaie unique impose aux Etats de limiter le déficit public à 3 %, sauf circonstances exceptionnelles. La France peine chroniquement à le respecter, et fait l'objet d'une procédure pour déficits excessifs, qui peut mener à des sanctions européennes si elle ne revient pas dans les clous dans les délais impartis.Opposition allemande
Dans cet entretien, Emmanuel Macron plaide une fois de plus pour que l'Union européenne se dote de solutions de financement "innovantes", par exemple avec de nouveaux emprunts communs comme durant la pandémie de Covid-19, pour investir dans la défense, l'intelligence artificielle ou la transition énergétique.
Alors que l'Allemagne s'y oppose fermement, le président français dit espérer que cette position évolue après les élections législatives allemandes du 23 février, selon le journal.
Le chef de l'Etat appelle...
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14/02 - Gaza : Israël attend la libération samedi de trois otages
Israël a annoncé, ce vendredi 14 février, avoir reçu les identités de trois otages israéliens, tous binationaux, devant être libérés samedi de la bande de Gaza, conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu, après plusieurs jours d’incertitude quant à la poursuite de la trêve.
Les infos à retenir
⇒ Israël confirme avoir reçu les identités des otages devant être libérés samedi
⇒ Plan de Donald Trump pour Gaza : un sommet arabe prévu à Ryad
⇒ L’armée israélienne se prépare à se retirer du LibanIsraël confirme avoir reçu les identités des otages devant être libérés samedi
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a confirmé que trois otages allaient être libérés, dont l’un aux mains de son allié du Djihad islamique, lors du sixième échange contre des prisonniers palestiniens depuis que les armes se sont tues le 19 janvier. Ces annonces lèvent dans l’immédiat l’hypothèque qui pesait depuis plusieurs jours sur le maintien de la trêve, fragilisée par des échanges de menaces entre le Hamas et Israël et des accusations réciproques de violations de ses termes.
Les trois hommes devant être libérés samedi après 16 mois de détention sont Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Sagui Dekel-Chen, Israélo-Américain de 36 ans, et Yair Horn, Israélo-Argentin de 46 ans, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Tous ont été enlevés au kibboutz Nir Oz lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Sur 251 personnes alors emmenées à Gaza, 73 s’y trouvent toujours, dont au...
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14/02 - Donald Trump : son grand plan de licenciements dans l’administration passe à la vitesse supérieure
Le grand projet de Donald Trump et Elon Musk pour couper dans les effectifs de l’administration fédérale peut démarrer. Le Washington Post a rapporté ce jeudi 13 février que l’administration américaine avait enjoint les directions d’agences gouvernementales à se séparer de la plupart de leurs effectifs en période d’essai. Le département des Anciens combattants des Etats-Unis a été l’un des premiers à confirmer ces licenciements, indiquant dans un communiqué publié jeudi avoir limogé plus de 1 000 employés en période probatoire. "Les licenciements annoncés aujourd’hui font partie d’un effort de l’administration Trump à l’échelle du gouvernement pour rendre les agences plus efficaces", précise le communiqué.
Selon le Washington Post, qui a pu s’entretenir avec plusieurs dizaines d’employés fédéraux et obtenir plusieurs documents, les agences fédérales ont agi très rapidement pour mettre en œuvre la directive. Ainsi, des milliers de travailleurs ont été licenciés dans des messages diffusés par le biais de vidéos préenregistrées et lors d’appels collectifs. Certains ont reçu l’ordre de quitter le bâtiment dans les 30 minutes. D’autres ont été informés qu’ils seraient officiellement licenciés par des courriers électroniques, qui ne sont jamais arrivés.
Une employée du bureau chargé des fonctionnaires fédéraux (OPM) a confirmé à l’AFP - sous condition d’anonymat - avoir été licenciée ce jeudi, après avoir été prévenue au cours d’une visioconférence à laquelle près de 100 personnes avaient été conviées. Cette salariée, ainsi que...
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14/02 - YouTube a 20 ans : quand Jacques Attali découvrait la plateforme dans L’Express
Un an après sa création par trois anciens collaborateurs de Paypal, la plate-forme d'hébergement de vidéos amateurs YouTube est en plein essor. Dans L'Express, Jacques Attali vante ce modèle de partage coopératif en l'opposant au site institutionnel de l'INA qui délivre un savoir que l'Etat détient, contrôle et choisit. Derrière ces deux logiques, deux conceptions radicalement différentes du pouvoir.
Au moment où Google met gratuitement à la disposition des internautes des millions de livres numérisés - ridiculisant ceux qui, dans les bibliothèques de France et d'ailleurs, n'ont pas su prendre les devants - deux autres projets viennent bouleverser ce qui se joue dans l'univers Internet. En France, le magnifique site de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) met en ligne tous les trésors de l'audiovisuel français. Dans le monde anglo-saxon, l'extraordinaire site YouTube permet à chacun de mettre ses vidéos personnelles et tous les spectacles dont il a un enregistrement à la disposition de tous.
Deux logiques s'opposent ainsi clairement, dans le monde virtuel comme dans le monde réel : chez les Anglo-Saxons, des médias coopératifs proposent au public de partager gratuitement des trésors du monde entier ; en France, des médias d'Etat mettent leurs propres trésors à la disposition du public, pour que celui-ci se nourrisse des bienfaits du Prince. Les premiers seront financés par la publicité. Les seconds par l'impôt. Pour faire court, YouTube contre INA. Cela renvoie à deux conceptions radicalement...
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14/02 - Allemagne : ce que l’on sait de l’attentat à la voiture-bélier à Munich
Un jeune Afghan a blessé 36 personnes ce jeudi 13 février lors d’un attentat à la voiture-bélier visant une manifestation à Munich, une attaque au nom de motifs "religieux" et "islamistes", ont annoncé ce vendredi les autorités. Ce drame survient à dix jours d’une élection législative dans le pays, le 23 février, pour laquelle les sondages promettent au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) une spectaculaire percée. L’Express fait le point sur cette attaque.Ce qu’il s’est passé
Ce jeudi matin, un homme a foncé à bord d’une Mini Cooper sur l’arrière du cortège d’une manifestation organisée par le syndicat des services Verdi, fauchant des dizaines de personnes, selon la police. La police a stoppé le véhicule en tirant au moins un coup de feu, avant d’interpeller le jeune homme.
Le syndicat s’est dit "bouleversé et choqué" par cet acte, condamnant aussi un "attentat" contre le cortège de manifestants. Selon le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, l’attaque présumée n’aurait pas de lien avec la conférence de Munich sur la sécurité, qui rassemble le gotha de la diplomatie mondiale de vendredi à dimanche dans la capitale bavaroise. Alexa Graef, une étudiante d’une vingtaine d’années, se trouvait non loin de là, et se dit auprès de l’AFP "en état de choc" au milieu des objets éparpillés sur la chaussée par la course de la voiture. Une poussette gît renversée sur le bitume. "C’est la première fois que je vois quelque chose comme cela et j’espère bien la dernière", ajoute-t-elle.
Le dernier...
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14/02 - "Ghettossori" : loin du phénomène TikTok, la science a de vrais conseils pour éduquer son enfant
"Attention aux écrans, aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux". "Vous êtes trop laxistes, il faut être plus sévère". "Non, ne dites pas non, ne punissez pas vos enfants, soyez attentifs et bienveillants". Sur Internet, à la télévision, dans les libraires ou les réseaux sociaux et même au sein des familles ou des groupes d’amis, les injonctions éducatives, bien souvent contradictoires, pullulent. Une avalanche que certains n’hésitent pas à tourner en dérision.
Ces dernières semaines, une nouvelle tendance a émergé sur les réseaux sociaux après une vidéo humoristique de la tiktokeuse "Jessica French Riviera" : la méthode "Ghettossori". Cette plaisanterie vise à caricaturer les tenants de la méthode Montessori : des mamans supposément aisées qui accueillent avec bienveillance tous les caprices de leurs enfants, préparent toujours des plats bios et n’oublient pas de s’en vanter, tout en propageant les injonctions à l’éducation positive. Derrière la moquerie, la volonté de déculpabiliser les mamans imparfaites qui font "comme elles peuvent". Les vidéos sur le thème se sont rapidement multipliées. Et la quête de vues et likes supplémentaires a conduit à certains dérapages, comme des propos ou des actes banalisant les violences éducatives ordinaires. Ce qui n’a pas manqué de provoquer de nouvelles vidéos anti-Ghettossori.
"Je vois ce phénomène comme un parallèle de la psychanalyste Caroline Goldman [NDLR : dont le 'time-out' et son opposition à l’éducation positive lui ont valu une certaine célébrité], soit un nouveau retour...
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14/02 - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky réclame un plan de règlement du conflit
Volodymyr Zelensky a rencontré, ce vendredi 14 février en Allemagne, la nouvelle administration américaine pressée d’ouvrir des discussions sur un plan de paix en Ukraine dont les contours sont très différents pour Kiev, ses alliés européens et Moscou. Une succession de déclarations fracassantes de Donald Trump a marqué une accélération spectaculaire des initiatives pour mettre un terme au conflit déclenché par la Russie il y a presque trois ans.
Sous pression maximale, le président ukrainien est présent à la Conférence de Munich sur la sécurité, rendez-vous annuel d’une élite diplomatique sonnée par la volonté de Washington de forcer des négociations avec la Russie de Vladimir Poutine. En marge de la conférence, Volodymyr Zelensky a rencontré le vice-président américain J.D. Vance.
Les infos à retenir
⇒ J.D. Vance assure à Volodymyr Zelensky chercher "une paix durable" en Ukraine
⇒ Volodymyr Zelensky n’est "prêt" à rencontrer Poutine que si un "plan commun" est fixé au préalable avec les alliés
⇒ "Tout sera sur la table" lors des négociations, assure le vice-président américainJ.D. Vance assure à Volodymyr Zelensky chercher "une paix durable" en Ukraine
Le vice-président américain J.D. Vance a assuré ce vendredi que Washington cherchait une paix "durable" en Ukraine au cours de sa première rencontre avec Volodymyr Zelensky, qui réclame "un plan" de règlement du conflit avant toute négociation avec la Russie.
Ces discussions entre le chef de l’Etat ukrainien et l’envoyé de Donald Trump étaient très attendues par Kiev...
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14/02 - Budget : après le laxisme, le masochisme, par Nicolas Bouzou
Le budget 2025 possède un seul mérite : celui d’exister. C’est peu, et cela traduit l’immaturité économique de l’Assemblée nationale. L’actualité passe et l’on omet de demander des comptes à celles et ceux qui prennent des décisions délétères pour notre pays. On oublie donc que le gouvernement Barnier a été censuré sur l’autel d’un budget imparfait, mais quand même meilleur pour l’avenir de la France que le budget Bayrou.
Il n’est pas question ici de jeter l’opprobre sur notre nouveau Premier ministre, parfaitement conscient du problème. François Bayrou réussit à rester en selle sur un cheval fou et ne peut guère faire mieux. Sur les questions budgétaires, le RN et le PS sont irresponsables. Le RN avait fait ôter à Michel Barnier une partie des mesures - par exemple, la sous-indexation provisoire des retraites - nécessaires à l’effort urgent de réduction des déficits, avant de le censurer quand même ! Les socialistes, eux, ont fait retirer à François Bayrou tout ce que le budget Barnier contenait de bon - notamment l’instauration de trois jours de carence dans la fonction publique - et cela ne pesait pourtant pas lourd. RN et PS sacrifient les intérêts supérieurs du pays au service de leur clientèle électorale : c’est bon à savoir.
On ne parle évidemment pas des parlementaires insoumis, puisque leur projet est celui du communautarisme, de la division et de la révolution, ce qui les situe non seulement en dehors du cadre de l’intérêt général mais en dehors même du cercle républicain de la démocratie libérale...
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14/02 - L’actu à La Loupe : au sommet sur l’IA, la France vante un nouveau modèle
Cette semaine à La Loupe, une actualité a retenu notre attention : le sommet international sur l’intelligence artificielle organisé à Paris.
Lundi soir, sous la voûte du Grand Palais à Paris, Emmanuel Macron est seul sur scène... Tout autour de lui, des entrepreneurs et des dirigeants du monde entier venus assister au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle. Après quelques mots d’introduction en français, le président poursuit en anglais. Son objectif : montrer que la France compte bien avoir sa place dans la course à l’IA. Il multiplie les formules pour retenir l’attention.
"Nous allons utiliser la stratégie de Notre Dame". La ligne est claire : la France et l’Europe veulent rattraper leur retard. Mais attention, pas de n’importe quelle façon. Emmanuel Macron veut un modèle différent des Américains et des Chinois. Mais quelles valeurs veut-il défendre avec cette IA à la française. Et peut-on vraiment faire le poids ?
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Solène Alifat (écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : France 24, Le Parisien
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Jérémy Cambour
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Sasha Luccioni : "Les géants de l’IA restent silencieux sur leur consommation réelle d’énergie"...
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14/02 - Svetlana Tikhanovskaya : "La Biélorussie ne doit pas servir de lot de consolation pour Poutine"
Près de cinq ans après les grandes manifestations qui ont secoué la Biélorussie en 2020, Alexandre Loukachenko, à la tête du pays depuis plus de trente ans, a été réélu pour un septième mandat fin janvier lors d’un scrutin verrouillé. Cette fois, cependant, sans protestation majeure dans les rues. Et pour cause : depuis ce mouvement de contestation inédit, son régime a impitoyablement étouffé toute dissidence. "Un simulacre d’élection", dénonce la cheffe de l’opposition en exil, Svetlana Tikhanovskaya, qui, à l’heure où les négociations autour de la guerre en Ukraine concentrent l’attention internationale, appelle les Européens à ne pas abandonner les forces démocratiques biélorusses. "Nos deux pays sont confrontés à une problématique commune : l’ambition impérialiste de la Russie. Moscou ne veut pas que la Biélorussie et l’Ukraine soient libres de pouvoir choisir eux-mêmes leur avenir. C’est pourquoi les destins de nos deux pays sont liés", martèle l’ancienne candidate à la présidentielle biélorusse, qui avait revendiqué la victoire en 2020. Aujourd’hui, elle espère que la question de l’avenir de son pays sera intégrée aux pourparlers sur la fin du conflit en Ukraine. Interview.
L’Express : Alexandre Loukachenko a été réélu président de la Biélorussie fin janvier avec 87 % des voix. Quelle a été votre réaction à ce résultat ?
Svetlana Tikhanovskaya : Ce qu’il s’est passé en Biélorussie pendant cet événement n’a rien à voir avec la démocratie. Il ne s’agit pas d’une "élection présidentielle" lors de laquelle Loukachenko...
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13/02 - Ukraine : l’offensive politique de Volodymyr Zelensky contre son rival Petro Porochenko
Trois ans après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les luttes politiques internes connaissent une nouvelle escalade. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adopté, jeudi 13 février, des sanctions contre son prédécesseur et rival politique Petro Porochenko, provoquant une cession houleuse au Parlement où les alliés de ce dernier ont pris d’assaut la tribune.
Ces sanctions interdisent notamment à l’ex-chef d’Etat (de 2014 à 2019), de quitter le pays et d’avoir accès à ses biens. Il lui est également interdit d’apparaître dans des émissions publiques ou d’utiliser internet. "Nous défendons notre pays et rétablissons la justice : tous ceux qui ont détruit la sécurité nationale de l’Ukraine et aidé la Russie doivent être tenus responsables", a justifié Volodymyr Zelensky la veille au soir en annonçant ces mesures qui visent aussi plusieurs autres hauts responsables et hommes d’affaires.
Petro Porochenko a de son côté qualifié ces sanctions de "politiquement motivées" et d'"illégales", accusant son successeur d’avoir "porté un coup énorme à l’unité interne" des élites politiques ukrainiennes. Lors de la session de jeudi au Parlement, les alliés de Petro Porochenko ont pris d’assaut la tribune de la Rada, scandant "honte !" et forçant la fin prématurée des délibérations en signe de protestation, ont rapporté les médias ukrainiens."Accusé de haute trahison"
Ancien comédien et humoriste, Volodymyr Zelensky avait remporté l’élection présidentielle de 2019 face à Petro Porochenko, obtenant 73,22 % des voix contre...
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13/02 - EXCLUSIF. Guerre en Ukraine : le témoignage glaçant d’une ex-prisonnière de l’armée russe
"Je peux te fusiller maintenant si je veux, il ne se passera rien pour moi." Ces mots glaçants résonnent dans le témoignage d'Olena Yahoupova, une Ukrainienne qui a vécu l'enfer de la détention sous l'occupation russe.
Dans sa ville natale de Kamianka Dniprovska, qui borde le Dniepr, la vie d'Olena a basculé le 6 octobre 2022. Ce jour-là, le FSB perquisitionne son domicile, l'accusant d'être une "citoyenne suspecte" en raison du service militaire de son mari. S'ensuivront cinq mois de détention dans des conditions inhumaines : privation de nourriture, absence d'hygiène, tortures systématiques. Les prisonniers, forcés de chanter l'hymne russe pendant des heures, dorment à même le sol glacé, sans chauffage ni lumière.
Le 18 janvier 2023, son histoire prend un tournant surréaliste lorsqu'un soldat se présentant sous le nom de "Batman" organise une mise en scène macabre : une fausse "expulsion" filmée par la propagande russe. Mais au lieu d'être libérée, Olena est envoyée dans un camp de travail forcé où elle et d'autres prisonniers sont contraints de creuser des tranchées sous les bombardements pendant des mois.
Aujourd'hui libre, Olena a mené l'enquête avec des journalistes ukrainiens pour identifier son bourreau. Elle témoigne pour briser le silence sur ces crimes qui continuent dans les 18 % de l’Ukraine occupée, un territoire grand comme deux régions françaises, où des civils disparaissent sans laisser de trace.
Son récit, documenté par des images satellites et des vidéos de propagande russe, lève le...
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13/02 - Jaroslaw Kuisz : "Attendez-vous à ce qu’une vague de ’mini Trump’ déferle bientôt sur l’Europe"
Ne lui parlez pas de pays "postcommunistes", du groupe de Visegrad ("cette alliance est morte") ni même du triangle de Weimar ("un triangle de déception"). Face aux multiples défis auxquels l’Europe est confrontée, et alors que les pays de l’Est "partagent une peur existentielle d’être rayés de la carte par la Russie", "le temps est venu de dépasser les clichés post-guerre froide", plaide Jaroslaw Kuisz, fondateur de l’hebdomadaire polonais Kultura Liberalna, senior fellow au Zentrum Liberale Moderne de Berlin et chercheur associé au CNRS. Si l’arrivée du Premier ministre polonais Donald Tusk à la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne suscite un espoir renouvelé après celle du Hongrois Viktor Orbán, l’auteur de The New Politics of Poland (livre de l’année 2024 selon Foreign Affairs) et du best-seller Post-traumatic Sovereignty explique pourquoi, selon lui, Varsovie "ne peut pas se permettre une politique de confrontation avec Washington". "En cas de besoin, Donald Tusk restera dans l’ombre de Donald Trump, comme les autres pays de petite et moyenne taille", prévient-il.
A L’Express, le politiste décrit une Europe oscillant entre la logique du "sauve-qui-peut" et celle du "plus d’Europe", face à un triangle "néo-impérialiste" composé de la Russie de Vladimir Poutine, de la Chine de Xi Jinping et des Etats-Unis de Donald Trump. Convaincu que "le style et le contenu des politiques de Washington affecteront les démocraties européennes", Jaroslaw Kuisz prédit "une vague de mimétisme...
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13/02 - Droits de douane réciproques : la nouvelle arme commerciale de Donald Trump
Le locataire de la Maison-Blanche monte d’un cran dans sa guerre commerciale. Le président américain Donald Trump a annoncé, jeudi 13 février qu'il allait mettre en place des droits de douane réciproques à l'encontre des alliés comme aux rivaux des Etats-Unis, pour supprimer les disparités dans les échanges commerciaux. "S'ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c'est aussi simple que ça", a martelé Donald Trump depuis la Maison-Blanche, ajoutant que les alliés de la première puissance mondiale se "comportaient souvent pires que nos ennemis" sur le plan commercial.
Les droits de douane réciproques font partie des promesses de campagne de l’ex-milliardaire. En effet, il y avait fait rapidement allusion, en reprenant la loi du Talion pour la réadapter à sa manière : "Œil pour œil, droit de douane pour droit de douane, exactement le même montant." À travers cette croisade économique, Donald Trump souhaite rendre le commerce plus "équitable" et contribuer à mettre un terme à des années d’"escroquerie" des Etats-Unis par des pays étrangers. Interrogé sur CNBC, le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hesset, a confirmé l’idée, soulignant que "si on nous taxe à 20 %, on devrait pouvoir le faire, et si les droits de douane baissent, nous les baissons".
Mais quelle sera l’étendue de cette mesure ? Le président républicain de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Mike Johnson, a insinué qu’il pensait que...
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13/02 - Budget 2025 : le Conseil constitutionnel censure dix articles
Le Conseil constitutionnel a censuré, ce jeudi 13 février, dix articles du budget de l’Etat pour 2025, mais aucun élément clé n’est retoqué dans cette décision qui constituait la dernière étape avant la promulgation du texte.
Les Sages, qui avaient été saisis de recours émanant des députés RN et LFI, ont également estimé que le projet de loi de finances a été adopté selon "une procédure conforme". Le retard de la présentation du texte au Parlement ne portait "pas d’atteinte substantielle aux exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire", ont-ils indiqué dans un communiqué.
Sur les dix articles censurés, neuf sont des "cavaliers budgétaires", c’est-à-dire des dispositions ne relevant pas des lois de finances, a souligné le Conseil constitutionnel dans un communiqué.
L’un d’eux prévoyait la création d'"un établissement public national à caractère industriel et commercial chargé notamment de gérer le patrimoine immobilier de l’État" et d’autres la remise au Parlement, par le gouvernement, d’un rapport sur la politique de l’économie sociale et solidaire ou sur le régime d’assurance-chômage des travailleurs frontaliers.
Le dernier article censuré ne répondait pas à la règle dite de l’entonnoir, qui interdit d’introduire dans un texte des mesures nouvelles sans relation directe avec les dispositions restant en discussion, alors que le gouvernement de François Bayrou a bâti le budget sur la base du projet de loi de son prédécesseur Michel Barnier.Un parcours tumultueux
Présenté au Parlement le 10 octobre, avec 10 jours...
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13/02 - Les retrouvailles entre Emmanuel Macron et Bruno Le Maire, les désagréments de Jordan Bardella
C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Matignon amuse la galerie
François Bayrou appelle cela la refondation démocratique et c’est un sujet qui lui tient à cœur. Matignon y voit aussi un moyen d’occuper les parlementaires. Trois textes devraient donc leur être soumis rapidement: le mode de scrutin pour les municipales à Paris, Marseille et Lyon ; le statut de l’élu ; la parité dans les communes de moins de 1 000 habitants.Les dîners de Michel Barnier
Michel Barnier a dîné avec une dizaine de députés mardi et tous sont arrivés à une conclusion : "Son héritage, c’est le socle commun, qui doit amener à une candidature unique (droite et macronistes) en 2027." L’ancien Premier ministre a prévu d’organiser un autre repas en mars et, dans l’attente, participera à un dîner militant dans la Loire la semaine prochaine - 350 personnes sont déjà inscrites.Jordan Bardella, le choix difficile de la politique
Jordan Bardella, comme nombre de responsables politiques aujourd’hui, le constate : le durcissement de l’opinion à l’encontre du personnel politique rend moins évident le fait de s’engager. "Je le vois dans les dîners avec des chefs d’entreprises auxquels je participe, quand je demande 'Qui...
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13/02 - Dette publique : le dérapage de la France illustré en deux graphiques
"Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France au pied du mur", s’inquiète la Cour des comptes dans son premier rapport de l’année 2025 dédié à l’ensemble des dépenses publiques et rendu public ce jeudi 13 février. Depuis 2022, l’écart entre ces dépenses et les sommes collectées par l’Etat via des prélèvements obligatoires se creuse. Il atteindrait ainsi 6 % en 2024 contre "seulement" 4,8 % deux ans plus tôt.
Plusieurs phénomènes expliquent cette dégradation du solde public. D’abord, la révision à la baisse de la croissance : à chaque fois, le budget voté à l’automne surestimait l’augmentation du PIB et donc le montant des recettes fiscales finales. Par ailleurs, la Cour met en évidence une augmentation "du cœur de la dépense publique" qui progresse "nettement plus rapidement que la croissance".
A l’origine de cette dérive ? Le rapport pointe une explosion des dépenses de protection sociale - le "dépassement de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie", "une dégradation des comptes de l’Unédic due à la détérioration du marché du travail" mais aussi la "revalorisation des retraites" pour compenser une période d’inflation passée. Il met également en cause les collectivités locales, dont les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 2,6 % entre 2023 et 2024.
A elles seules, ces dérives des dépenses par rapport aux prévisions budgétaires seraient à l’origine d’un accroissement du déficit de quasiment 1 % de PIB entre 2022 et 2024, le reste étant en partie provoqué par des dépenses exceptionnelles...
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13/02 - EXCLUSIF. Quand le patron de Google visite l’Institut Curie : "Cela donne du sens à ce que nous faisons"
Berline sombre, gardes du corps, entrée dérobée, organisation millimétrée. Ce mardi 11 février, ce n’est pas un chef d’Etat qui s’apprête à découvrir l’Institut Curie, mais c’est tout comme. De passage à Paris pour le sommet sur l’intelligence artificielle, Sundar Pichai, le grand patron de Google, un des maîtres du monde de la tech, fait un détour par la montagne Sainte-Geneviève, à l’endroit même où Marie Curie créa son institut pour appliquer les résultats de ses recherches scientifiques au traitement des malades du cancer. Il est attendu au troisième étage de l’hôpital, là où arrivent toutes les biopsies et les tumeurs extraites des malades pour être analysées. Avec cette visite, que L’Express a pu suivre en exclusivité, il s’agit de concrétiser un partenariat, inédit en France, entre le géant du numérique et le centre de lutte contre le cancer. L’ambition : accélérer la recherche contre certaines tumeurs difficiles à traiter, pour sauver des malades aujourd’hui souvent condamnés.
L’enjeu est de taille pour les Français comme pour les Américains – et explique la venue de Sundar Pichai lui-même, pour la deuxième fois en quelques mois, malgré un emploi du temps surchargé par l’actualité du sommet. "Nous avons ici des quantités invraisemblables de données, issues de l’analyse des tissus, de l’imagerie, de la médecine nucléaire, de l’analyse génomique et d’autres technologies. L’intelligence artificielle va nous aider à les combiner, afin de mieux comprendre les tumeurs", espère Anne Vincent-Salomon, cheffe du service...
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13/02 - Présidence de LR : Wauquiez annonce sa candidature face à Bruno Retailleau
Les prétendants se mettent sur la ligne de départ. Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a annoncé à son tour, ce jeudi 13 février, sa candidature à la tête des Républicains et taclé son rival Bruno Retailleau en affirmant que "la France a besoin d’un ministre de l’Intérieur à temps plein", dans un entretien au Figaro. "Le parti a besoin de tout sauf d’une guerre de chefs et j’ai tout fait pour l’éviter", assure le président de groupe à l’Assemblée nationale, dont l’entourage a accusé la veille le ministre de l’Intérieur d’avoir pris la "lourde responsabilité" d’un conflit interne en lançant sa propre candidature à la tête du mouvement.
"Je ne dois rien à François Bayrou. J’ai donc la liberté de porter la parole de la droite sans être lié par la solidarité gouvernementale", a ajouté le patron des députés pour se différencier de son adversaire, avant une réunion publique à Valence, sur ses terres d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui prend l’allure d’un premier meeting de campagne. À l’issue d’un conseil stratégique de LR, qui s’est tenu au petit matin au siège du parti, Bruno Retailleau a rejeté les accusations de l’entourage du député de Haute-Loire qui lui reproche de ne pas avoir respecté un accord sur la distribution des rôles passé entre les deux hommes, l’un prenant le parti et l’autre entrant au gouvernement."Une coalition de la droite large"
"Voter ce n’est pas diviser. La démocratie a été inventée pour éviter la guerre, avec des règles", s’est défendu l’ex-sénateur de Vendée à l’issue de la réunion, rappelant que Laurent...
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13/02 - Déficit : la Cour des comptes met en garde contre une dépense publique "en roue libre"
C’est désormais une petite musique que l’on connaît bien. La Cour des comptes a mis, jeudi 13 février, la France en garde face à une dépense publique "en roue libre" : la trajectoire de réduction du déficit public doit être respectée au risque sinon de "durablement décrocher" des autres pays européens. Après deux dérapages du déficit public, à 5,5 % du PIB en 2023 et environ 6 % attendus en 2024, le gouvernement souhaite le ramener à 5,4 % cette année et passer sous le plafond maximal européen de 3 % en 2029, avec deux ans de retard sur les prévisions initiales et bien après les autres pays de la zone euro. "Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France au pied du mur", a martelé la Cour des comptes dans un rapport.
"En dépit de ses faiblesses, il est crucial de respecter cette trajectoire sous peine de voir la France décrocher de ses partenaires européens", a-t-elle ajouté : "Tout retard supplémentaire rendrait les ajustements indispensables encore plus importants et difficiles". La réduction du déficit en 2025 "repose exclusivement sur des prélèvements obligatoires plutôt que sur des efforts globaux d’économies, le cœur de la dépense continuant de progresser à un rythme proche de sa tendance d’avant-crise", a relevé la Cour.
En outre, près de la moitié des hausses de prélèvements prévues dans le budget ont un caractère "temporaire", comme la surtaxe sur les entreprises. En 2024 déjà, la progression de la dépense publique s’est révélée problématique, selon elle.Dépense "en roue libre"
Le dérapage...
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13/02 - Allemagne : une voiture percute la foule à Munich, "probable attentat" selon les autorités
Une voiture a percuté ce jeudi 13 février un groupe de personnes, faisant 28 blessés, dont certains grièvement, à Munich, en Allemagne, où doit s'ouvrir le lendemain la conférence sur la sécurité réunissant le gotha de la diplomatie mondiale. La police de cette ville, dont d'importants effectifs ont été déployés sur place, n'a pu dans l'immédiat dire si le conducteur du véhicule, qui a été interpellé, avait agi de manière volontaire ou non. Mais le gouvernement de Bavière a parlé peu après d'un "probable attentat", la police précisant que le conducteur était un demandeur d'asile afghan de 24 ans.
Cet acte intervient intervient quelques semaines après une attaque meurtrière à la voiture-bélier à Magdebourg, qui a ébranlé l'Allemagne, et en pleine campagne électorale en vue des législatives du 23 février, dans laquelle les questions de sécurité intérieure jouent un rôle de premier plan.Manifestation
"Une enquête est en cours pour déterminer le contexte et la manière dont cela a pu se produire", a déclaré un porte-parole la police présent sur les lieux Thomas Schelshorn. "Le conducteur de la voiture a pu être neutralisé sur place, il n'y a actuellement plus de violences à craindre de sa part", a ajouté la police.
Le chancelier Olaf Scholz a dénoncé un acte "horrible" et promis l'expulsion d'Allemagne du demandeur d'asile afghan.
Selon les forces de l'ordre, une manifestation à l'appel du syndicat des services Verdi se déroulait au moment où le groupe a été percuté Le conducteur était au volant d'une Mini Cooper, ont...
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13/02 - En Belgique, les réformes d’austérité du nouveau Premier ministre provoquent la colère
Les syndicats belges ont promis ce jeudi 13 février une démonstration de force au nouveau gouvernement du conservateur flamand Bart De Wever, accusé de planifier des économies drastiques au détriment des travailleurs en rognant sur les acquis sociaux, notamment les régimes spéciaux de retraite.
Conséquence de l’appel à la grève : les avions seront cloués au sol toute la journée dans le pays, faute de contrôle aérien opérationnel, tandis qu’administrations et transports urbains fonctionneront partout au ralenti. Les cheminots de la SNCB, l’opérateur public du rail, assureront en revanche leur service pour faire converger un maximum de monde vers Bruxelles, où des dizaines de milliers de personnes étaient attendues dans la matinée pour une manifestation nationale.Des accusations de "brutalité sociale"
Ce jeudi marque la première journée de mobilisation syndicale depuis l’entrée en fonction le 3 février du gouvernement De Wever, qui hérite d’un pays ciblé par une procédure de l’UE pour déficit excessif et entend tailler dans les dépenses publiques. "Le voyage qui nous attend n’a rien d’une promenade de santé, il est plutôt de l’ordre d’un col hors catégorie", a lancé la semaine dernière devant les députés un Premier ministre adepte des métaphores sportives.
A la tête d’une coalition avec la droite francophone en principal allié, le Flamand a présenté la situation budgétaire belge commef "la pire du monde occidental". Le déficit public est attendu pour 2024 à 4,6 % du PIB. Il s’est dit convaincu que ses réformes...
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13/02 - "L’Ukraine est foutue" : les négociations entre Donald Trump et Vladimir Poutine vues de l’étranger
Le 12 février 2025 restera certainement l’une des dates marquantes du conflit russo-ukrainien. Comme le jour où Donald Trump a annoncé le début "immédiat" de négociations pour la paix en Ukraine avec la Russie, sans même consulter au préalable l’un des principaux intéressés, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ni ses alliés de l’Otan ou de l’Union européenne. Une déclaration en revanche accueillie chaleureusement par Vladimir Poutine, qui s’est empressé d’inviter son homologue américain à Moscou.
Pourtant, depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, une certaine forme d’optimisme semblait commencer à gagner les capitales européennes quant à l’issue du conflit en Ukraine, que le président américain avait promis de régler "en vingt-quatre heures" durant sa campagne. Cette temporalité était passée à "cent jours" depuis, et les menaces commerciales qu’assenait Donald Trump envers Vladimir Poutine pouvaient laisser croire que le président américain allait forcer le bras de fer contre son homologue russe. Mais c’était avant le "rappel à la réalité" de ce mercredi, affirme Politico. "La nouvelle position publique de Donald Trump à l’égard de Vladimir Poutine semble être tout ce que les partisans de l’Ukraine craignaient : une volte-face brutale de la politique étrangère américaine qui est effectivement à l’opposé de l’approche adoptée par le président Joe Biden", poursuit le média américain. Une vision partagée par The Economist, qui souligne le "changement soudain de cap" par Donald...
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13/02 - Gaza : Israël attend du Hamas qu’il libère samedi trois otages vivants pour sauver la trêve
Alors que mercredi, Israël menaçait d’un retour de la guerre à Gaza si les otages n’étaient pas libérés, le Hamas a annoncé ce jeudi 13 février qu’il était prêt à respecter son accord avec l’Etat hébreu. Cette déclaration survient alors que le mouvement islamiste palestinien avait assuré plus tôt qu’il "n’accepterait pas" les "menaces" d’Israël et des Etats-Unis.
De son côté, Donald Trump n’a, lui, pas changé de position et maintient qu’un déplacement des Palestiniens hors de la bande de Gaza serait "majestueux". De quoi irriter encore davantage les pays arabes, fermement opposés au plan du président américain.
Les infos à retenir
⇒ Israël attend du Hamas qu’il libère samedi trois otages vivants pour sauver la trêve
⇒ Le président américain juge "majestueux" de déplacer les Palestiniens
⇒ Le CICR appelle Israël et le Hamas à "préserver le cessez-le-feu"Israël attend du Hamas qu’il libère samedi trois otages vivants pour sauver la trêve
Israël a déclaré ce jeudi attendre du Hamas qu’il libère trois otages "vivants" samedi pour garantir la poursuite du cessez-le-feu à Gaza, après que le mouvement islamiste palestinien s’est dit prêt à respecter ce calendrier convenu dans l’accord de trêve.
Après plusieurs jours d’incertitude, l’annonce du Hamas disant être prêt à appliquer l’accord de trêve et libérer des otages israéliens "selon le calendrier", laisse présager un nouvel échange d’otages contre des prisonniers palestiniens samedi. Le cadre de l’accord "stipule clairement que trois otages vivants doivent être relâchés samedi par les...
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13/02 - Un plan à 100 milliards : comment RTE compte adapter son réseau électrique au changement climatique
Renouveler, raccorder, renforcer : RTE a dévoilé mercredi 12 février son plan de développement du réseau électrique français à haute tension, un investissement de 100 milliards d'euros d'ici 2040 destiné à accompagner la décarbonation de l'économie et préparer le pays aux défis climatiques de demain.
Le Schéma Directeur de Développement du Réseau (SDDR) constitue la "stratégie opérationnelle pour réussir la sortie des énergies fossiles" de la France d'ici à 2050, explique RTE. Il décrit "comment, où et à quel rythme le réseau doit évoluer pour permettre à la France d'électrifier son économie, de construire de nouvelles industries et de développer son parc de production nucléaire et renouvelable". Ce SDDR, dont le calendrier s'étale jusqu'en 2040, envisage par ailleurs "la réindustrialisation du pays comme une priorité pour le réseau national".
"L'histoire, c'est la grande bascule, la décarbonation par l'électrification", résume Xavier Piechaczyk, le président du directoire du Réseau de Transport d'Electricité, auprès de l'AFP. Ce plan de transformation du réseau est aussi un "plan d'aménagement du territoire" pour "desservir les territoires et permettre leur croissance, mais une croissance décarbonée", remarque-t-il.Redimensionner le réseau français
RTE s'appuie sur les atouts actuels du réseau français, notamment sa capacité à accueillir la production issue des centrales françaises, parmi les plus grosses d'Europe, et le fait qu'il est peu congestionné, contrairement à des pays comme l'Allemagne. Le réseau français...
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13/02 - Guerre en Ukraine : l’erreur fatale de Donald Trump face à Vladimir Poutine
Il n’était alors que sénateur, mais son intervention n’était pas passée inaperçue. "Je ne pense pas que Vladimir Poutine soit une menace existentielle pour l’Europe", avait lâché J.D. Vance, en février 2024, lors de la 60e conférence sur la sécurité de Munich. Aujourd'hui, ce même J.D. Vance revient en fanfare dans ce grand raout diplomatico-militaire, qui a lieu du 14 au 16 février, mais cette fois comme vice-président des Etats-Unis. Autant dire que les Européens l'accueillent avec circonspection - et en premier lieu le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avec qui il devrait s’entretenir ce jeudi 13 février.
Les discussions entre les deux hommes s’annoncent difficiles, alors même que les négociations en vue d’un cessez-le-feu s’accélèrent. Mercredi 12 février, les présidents américain et russe se sont longuement entretenus sur la guerre en Ukraine. Dans le compte rendu qu’il en a fait sur son réseau social Truth, Donald Trump dit souhaiter que les deux dirigeants travaillent de façon "très étroite" sur la résolution du conflit, qui pourrait survenir "dans un avenir pas trop éloigné". Mais les commentaires du secrétaire à la Défense, ce même jour, à Bruxelles, laissent craindre le pire.L'Otan, objectif "irréaliste"
Dans une brève allocution, Pete Hegseth a en effet déjà annoncé la couleur des positions américaines. Il juge ainsi "irréaliste" un retour de l'Ukraine à ses frontières de 2014, une adhésion de Kiev à l’Otan ou encore la présence de troupes américaines en Ukraine. Ce dernier point s’adresse...
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13/02 - Automobile : la fusion Nissan-Honda officiellement abandonnée
Les constructeurs automobiles Honda, géant japonais de l’automobile, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont officialisé jeudi 13 février l’abandon de leurs discussions en vue d’une fusion, entamées en décembre en vue d’unir leurs forces dans l’électrique. S’il avait abouti, leur projet aurait donné naissance au troisième constructeur mondial.
Mais à l’issue de discussions, "les deux groupes ont conclu que, pour privilégier la rapidité des prises de décision et de leur exécution dans un environnement de marché de plus en plus volatil […], il serait plus approprié de cesser les pourparlers et de résilier le protocole d’accord", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.
L’objectif était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière le leader mondial Toyota, et même d’y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, pour mieux négocier le virage coûteux et stratégique de l’électrique. Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les constructeurs nippons, focalisés jusqu’ici sur les hybrides (associant motorisation thermique et électrique), ont pris un retard considérable.Honda voulait faire de Nissan une simple filiale
Un mariage de Nissan et Honda aurait permis de dégager des économies d’échelles pour financer à la fois la recherche et l’évolution de l’outil industriel. La perspective initiale était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique. Mais Honda, en position de force et dont la...
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13/02 - "Nous pouvons devenir un leader en Europe" : les vérités d’un dirigeant du Medef espagnol
Tourisme, économie diversifiée, croissance de la population… L’Espagne dispose de solides atouts. Mais pour maintenir le rythme, elle a besoin d’un secteur privé capable d’investir, ce qui suppose moins de paperasse et d’impôts, plaide Iñigo Fernández de Mesa, le vice-président de la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE), l’équivalent du Medef de l’autre côté des Pyrénées, également président de la banque d’affaires Rothschild & Co à Madrid.
L’Express : Les excellents chiffres de croissance de l’Espagne vous ont-ils surpris ?
Iñigo Fernández de Mesa : A la CEOE et à l’Institut d’études économiques, nous avons toujours été réalistes concernant la croissance de l’Espagne. Nous ne pensons pas que l’économie fonctionne comme une machine parfaitement huilée, mais nous ne croyons pas non plus qu’elle rencontre de graves difficultés. Depuis un certain temps, il est vrai que le secteur extérieur espagnol se porte très bien. Nous enregistrons des chiffres historiques dans le tourisme, avec 95 millions de visiteurs, soit pratiquement deux touristes par habitant. Une tendance qui s’observe depuis la crise du Covid. Les exportations de services non touristiques enregistrent également de bonnes performances. Des domaines comme l’ingénierie, par exemple, ont connu un grand succès. Nous ne pouvons ignorer que les dépenses publiques ont représenté 60 % de la croissance économique de l’Espagne au cours des quatre dernières années. Autre facteur majeur : la croissance de la population, à hauteur de 1,3...
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13/02 - X va verser 10 millions de dollars à Donald Trump pour avoir suspendu son compte en 2021
Le réseau social d’Elon Musk X (ex-Twitter) s’est entendu avec le président américain Donald Trump, qu’il va dédommager de dix millions de dollars pour avoir suspendu son compte en 2021, a rapporté mercredi 12 février le Wall Street Journal.
Twitter avait gelé le compte du milliardaire républicain quelques heures après l’attaque du Capitole à Washington, le 6 janvier, considérant que Donald Trump avait incité les manifestants à passer à l’action. "Après avoir examiné de près les récents tweets du compte @realDonaldTrump et le contexte qui les entoure - en particulier la façon dont ils sont reçus et interprétés sur Twitter et en dehors - nous avons suspendu définitivement le compte en raison du risque d’incitation supplémentaire à la violence", avait justifié alors l’entreprise.
Cette suspension aura duré près de deux ans, avant qu’Elon Musk, devenu actionnaire majoritaire de Twitter, ne la lève, en novembre 2022. Entre-temps, Donald Trump avait assigné en justice Twitter ainsi que son dirigeant de l’époque, Jack Dorsey, qui a depuis quitté le groupe. Débouté en première instance, il avait fait appel en 2022.
Lors de la dernière campagne présidentielle, Elon Musk s’est considérablement rapproché du candidat républicain, consacrant 277 millions de dollars de sa fortune personnelle à soutenir l’ancien promoteur immobilier.Donald Trump aussi dédommagé par Meta
Selon le Wall Street Journal, les avocats de Trump ont initialement envisagé d’abandonner la procédure sans contrepartie, avant de décider finalement de passer un...
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13/02 - Sam Altman vs Elon Musk : comment les deux ex-associés sont devenus ennemis jurés
"Escroc". Sur son réseau social, Elon Musk a le don de savoir flatter ses vieux amis. Surtout lorsque ceux-ci jouent sur le terrain de la provocation. Lundi, le Wall Street Journal et le New York Times ont révélé que le consortium mené par le milliardaire avait proposé 97,4 milliards de dollars pour l’acquisition d’OpenAI. Une offre à laquelle Sam Altman, PDG de la start-up californienne et ancien ami d’Elon Musk, a répondu plein d’ironie sur le réseau social X : "Non merci, mais nous achèterons Twitter pour 9,74 milliards de dollars si vous le souhaitez". Répartie qui lui a valu le qualificatif d'"escroc".
Pourtant, il y a quelques années encore, Sam Altman comptait parmi l’entourage proche d’Elon Musk. Rien ne semblait pouvoir les éloigner. Si ce n’est l’entreprise qu’ils ont co-fondée : OpenAI.La naissance d’une amitié… et d’OpenAI
D’après le Wall Street Journal, les anciens amis se sont rencontrés en 2012, par le biais de Geoff Ralston, associé chez Y Combinator, l’accélérateur de start-ups. Sam Altman a alors la vingtaine et est associé à temps partiel de l’entreprise depuis 2011. Elon Musk ne tarde pas à entrer en contact avec lui. Les deux hommes partagent un centre d’intérêt commun : l’intelligence artificielle (IA). Mieux, tous deux s’inquiètent des dangers de la technologie. En février 2015, Sam Altman, désormais président de l’entreprise, a même écrit que l’IA était "probablement la plus grande menace pour l’existence continue de l’humanité".
Trois mois plus tard, celui-ci envoie un mail à Elon Musk,...
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13/02 - Guerre en Ukraine : pour battre Vladimir Poutine, la Suède mise sur les paris en ligne
En Suède, tout le monde peut aider l’Ukraine en un clic. Comment ? En se connectant à Glimt.nu, une plate-forme de paris en ligne financée par le ministère de la Défense dont l’objectif est d’aider Kiev dans sa prise de décision. Pour battre Poutine, l’intelligence collective de milliers de parieurs suédois (ou français ou anglais…) peut se révéler plus efficace que les meilleures analyses d’experts. D’où l’idée de solliciter les avis de la société civile dans son ensemble. Depuis fin janvier, les Suédois qui le souhaitent peuvent donc répondre à une batterie de questions sur le conflit en cours : "Combien de soldats nord-coréens combattront en juin 2025 ?"; "Combien d’attaques de missiles russes en février 2025 ?"; "Quand la Russie poussera-t-elle l’Ukraine hors de Koursk ?" ou encore : "La Russie sera-t-elle à cours de liquidité d’ici octobre ?" Le site trilingue existe aussi en français et en anglais.
Les résultats exprimés sous forme de pourcentages (77 % de chances que la population russe manifeste dans la rue contre la guerre en 2025) ou de dates (l’année 2026 marquera la fin de l’agression russe pour 35 % des parieurs) permettent de déterminer des probabilités pour que tel ou tel scénario se concrétise. A partir de ces données, qui sont ensuite transmises par les militaires suédois à leurs homologues ukrainiens, les stratèges de Kiev disposent d’éléments qui nourrissent leur réflexion avant leurs prises de décisions.
Selon Försvarets Forskningsinstitut (FOI), le très réputé institut de recherche du...
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13/02 - Volodymyr Zelensky veut un plan pour "arrêter Poutine" avant toute négociation avec Moscou
Rebattant complètement les cartes après trois années de guerre, Donald Trump a convenu avec Vladimir Poutine de lancer des négociations "immédiates" sur l’Ukraine, et promis une rencontre en personne avec son homologue russe. "Il viendra ici, et j’irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie saoudite la première fois", a-t-il affirmé mercredi 12 février lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche, sans donner de date, en prévoyant aussi un cessez-le-feu "dans un futur pas si lointain" en Ukraine.
Donald Trump a par ailleurs jugé qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, voulue par Kiev mais absolument rejetée par Moscou, ne serait "pas réaliste". Il a également dit qu’il "faudrait des élections à un moment ou un autre" en Ukraine.
Les infos à retenir :
⇒ Volodymyr Zelensky veut s’entendre avec Washington sur un plan pour "arrêter Poutine" avant toute négociation avec Moscou
⇒ Tout accord sur l’Ukraine "dans notre dos" sera voué à l’échec, prévient Kaja Kallas
⇒ "Aucune décision" sur la date de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, selon le KremlinVolodymyr Zelensky veut s’entendre avec Washington sur un plan pour "arrêter Poutine" avant toute négociation avec Moscou
Volodymyr Zelensky a jugé jeudi que l’Ukraine et les Etats-Unis devaient convenir d’un plan pour "arrêter Poutine" avant tous pourparlers avec Moscou. "Les réunions entre l’Ukraine et l’Amérique sont la priorité pour nous. Et ce n’est qu’après ces réunions, après l’élaboration d’un plan pour arrêter Poutine, que...
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13/02 - Torture, meurtre, démence : comment démontrer qu’un médicament s’est emparé de notre libre arbitre
Ces derniers mois, de curieuses affaires médicales ont fait l’actualité, suscitant de vives inquiétudes chez les patients. Il faut dire que les récits rapportés sortent de l’ordinaire. Du jour au lendemain, un patient s’est rué sur les jeux d’argent, jusqu’à voler des milliers d’euros à son fils. Un autre malade, plutôt puritain, est devenu d’un coup accro au sexe, insistant auprès de son partenaire plusieurs fois par jour. Un troisième s'est mis, sans plus de raisons que cela, à torturer des chats. Comme ça, pour le plaisir.
Tous accusent le Requip, un médicament prescrit contre Parkinson, de leur avoir déclenché ces pulsions, de s'être emparé de leur libre arbitre. Deux plaintes ont été déposées. Ces cas, révélés par le Canard enchaîné et Radio France, n’ont pas encore été instruits. Mais ils posent une épineuse question : comment démontrer qu’on est victime d’un médicament ? Comment prouver que c’est bien la substance, et uniquement elle, qui cause l’effet que l’on dénonce, lorsqu’il est aussi subtile qu’un changement de comportement ?
La plainte sur le Requip fait penser à d’autres affaires, toutes aussi stupéfiantes. Comme celle de la Paroxétine, toujours d’actualité elle aussi. En 2021, deux proches de malades ont enclenché une procédure judiciaire, là encore contre GSK. Ils accusent le laboratoire de ne pas avoir suffisamment alerté sur les effets indésirables de ce médicament, un antidépresseur. Les plaignants estiment que la molécule a empiré l’état mental de leur enfant, déjà dépressif. Il s’est jeté sous un train...
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13/02 - En Ukraine, les terres rares suffiront-elles pour obtenir le soutien de Donald Trump ?
Le Donbass recèle depuis toujours d’importantes richesses minérales, et le modeste village de Chevtchenko ne fait pas exception. En 1982, lors d’une campagne de cartographie des ressources, les géologues soviétiques y découvrent un gisement de 40 hectares regorgeant de lithium, de césium, de tantale, de niobium, de béryllium et d’autres terres rares. Si ces minerais suscitent alors moins d’engouement que le charbon, véritable or noir de la région, le lithium incarne aujourd’hui un enjeu stratégique crucial. Ce site figure parmi les quatre gisements ukrainiens riches de cet "or blanc", ces minerais devenus essentiels pour les batteries des véhicules électriques et le stockage des énergies renouvelables.
Depuis plusieurs années, Kiev tente de vendre aux enchères en ligne les droits d’exploitation de plusieurs de ces gisements. Mais Chevtchenko, autrefois située à 60 kilomètres de la ligne de front, s’en trouve maintenant à 10 kilomètres. Quant au bassin de Krouta Balka, proche de Marioupol, également exploitable, il est contrôlé depuis 2022 par les Russes.Une approche transactionnelle initiée par Kiev
Les richesses minérales ukrainiennes ont fait irruption dans le débat public lorsque Donald Trump, qui se plaint que les Etats-Unis déversent "des centaines de milliards de dollars" dans le pays, a proposé, le 5 février, un marché à Kiev : un accès aux terres rares contre la poursuite de l’aide militaire américaine.
Si la nature exacte de la proposition reste floue, des sources ukrainiennes évoquent un accord...
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13/02 - Guerre en Ukraine, retour de Donald Trump : comment l’Allemagne a dû changer sa défense
S’il y a bien un sujet de tensions au sein du couple franco-allemand ces derniers temps, c’est l’aide à l’Ukraine. Souvent unis pour soutenir leur allié face à l’invasion russe, les deux pays affichent aussi leurs désaccords.
Quand Emmanuel Macron accepte d'envoyer des chars en Ukraine, Olaf Scholz ne cède pas tout de suite les fameux Leopard 2. Le président français fourni des canons Caesar, le chancelier allemand hésite à envoyer des missiles Taurus. Paris dit être prêt à mobiliser des troupes sur le front, Berlin estime que la guerre ne doit pas être dirigée vers l’Otan.
Deux politiques très différentes en matière de défense. Et l’un des deux acteurs semble faire machine arrière.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : Euronews, Europe 1, France 24, France 5, Youtube SPD
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
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12/02 - François Bayrou et les violences sexuelles à Bétharram : tout comprendre à l’affaire
C’est une affaire portant sur des faits d’il y a plus d’une trentaine d’années dans les Pyrénées-Atlantiques, mais qui est en train de fragiliser jusqu’au sommet de l’Etat. François Bayrou est accusé par la gauche d’avoir menti à propos d’une affaire de violences physiques, d’agressions sexuelles et de viols sur mineurs au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans le Béarn. Alors que le parquet de Pau mène l’enquête depuis près d’un an sur plus d’une centaine de plaintes, le Premier ministre assure n’avoir jamais été mis au courant, à une époque où il occupait les postes de ministre de l’Education nationale ou de député des Pyrénées-Atlantiques. Des affirmations contredites par des révélations de la presse, ainsi que des témoignages de témoins et victimes. L’Express fait le point.Le résumé de l’affaire
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis plus d’un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990. Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cette institution et son épouse y a enseigné le catéchisme. Mais il affirme ne jamais avoir eu connaissance de telles accusations, affirmant auprès du Parisien en mars 2024 que "la rumeur, il y a 25 ans, laissait entendre qu’il y avait eu des claques à l’internat", ajoutant n’avoir "jamais entendu parler […] de risques sexuels".
La semaine dernière, une enquête de Mediapart, corroborée par des...
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12/02 - Meurtre de Louise : la faute aux jeux vidéo, vraiment ?
C’est la faute des jeux vidéo, épisode 150. Dans l’affaire du meurtre de la petite Louise, 11 ans, dont le corps a été retrouvé samedi 8 février dans un bois de l’Essonne, à Longjumeau, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fait une sortie remarquée. "Peut-on tuer un enfant de 11 ans parce qu’on a perdu, été contrarié, frustré à force d’addiction à des jeux vidéo ? Ce qui montre bien que les écrans, les jeux vidéo, il faut y faire très attention", a-t-il déclaré ce mercredi 12 février au micro de France Inter. Le ministre évoquait ainsi une potentielle explication du passage à l’acte du principal suspect, Owen L. Âgé de 23 ans, cet homme qui présente des marques de griffures aux bras et dont l’ADN a été retrouvé sur les mains de la jeune fille, a reconnu les faits, a annoncé le procureur de la République.
Le ministre de l’Intérieur interprète ainsi une piste avancée par les enquêteurs : le jeune homme aurait eu une violente colère à l’issue d’une défaite au jeu en ligne Fortnite et serait sorti pour se calmer, avant de croiser Louise. "Cela repose à ce stade sur des déclarations qu’il faut prendre avec prudence, on ne peut pas s’avancer encore sur le mobile", nuance néanmoins une source proche du dossier auprès du Parisien.Breivik, Merah, émeutes : le bouc émissaire
La rengaine n’est pas nouvelle. A chaque événement violent qui secoue l’actualité, les jeux vidéo finissent tôt ou tard par figurer sur le banc des accusés. Les exemples sont légion : de Breivik à Merah en passant par les attentats du 13 novembre 2015,...
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12/02 - Guerre en Ukraine : vers une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?
Donald Trump et Vladimir Poutine ont convenu de lancer des négociations "immédiates" pour mettre fin au conflit en Ukraine, lors d’un spectaculaire échange téléphonique ce mercredi 12 février qui rebat les cartes après trois années de guerre.
La Russie et les Etats-Unis vont commencer "immédiatement" à négocier sur l’Ukraine, a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant avoir eu une "conversation prolongée et très productive" avec son homologue russe. Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. "La conversation s'est très bien passée. Lui, comme le président Poutine, veut faire la PAIX", a-t-il écrit dans une autre publication, ajoutant que le président ukrainien échangerait vendredi à Munich, en Allemagne, avec son vice-président J.D. Vance et le secrétaire d'Etat Marco Rubio, en marge d'une conférence sur la sécurité. Pour sa part, Volodymyr Zelensky a souligné qu'ils avaient "longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix".
Donald Trump, qui jusque-là a laissé planer une grande incertitude sur ce qu'il comptait faire à propos de l'Ukraine, s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.
"Nous voulons mettre fin aux millions de morts liées à la guerre Russie/Ukraine. Le président Poutine a même utilisé mon très percutant slogan de campagne : 'BON SENS'. Nous y...
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12/02 - "Donald Trump croit vraiment à la loi de la jungle" : les risques géopolitiques à venir analysés par Ian Bremmer
Il est l’un des Cassandre les plus écoutés du moment. Depuis 1998, le politologue Ian Bremmer possède une firme de recherche et de consultation sur le risque politique, Eurasia Group. Avec ses bureaux à New York, Londres, Tokyo ou encore São Paulo, son expertise intéresse aux quatre coins du monde. Reçu en octobre dernier par Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, il était il y a une semaine sur l’une des scènes du Forum économique de Davos. Chaque année, son groupe publie une liste des dangers les plus importants qui guettent notre monde. Et 2025 ne fait pas exception, loin de là. Bremmer ausculte, entre autres, l’impact du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la tension inédite entre les Etats-Unis et la Chine, l’effondrement possible du régime iranien, les risques d’une intelligence artificielle dérégulée, ou encore les conséquences d’une Russie toujours plus agressive. Au milieu de ce chaos, l’Europe semble plus que jamais destinée à endosser le rôle du figurant.
L’Express : La plupart des risques que vous recensez dans l’édition 2025 des grands risques auxquels est confrontée la planète sont relatifs aux Etats-Unis, voire à Donald Trump. Est-ce votre prisme américain qui parle ?
Ian Bremmer : Il est vrai que je suis américain et que notre siège est à New York. Mais nous sommes une entreprise globale, qui emploie plus de 250 personnes dans le monde. La plupart d’entre elles ne sont pas américaines. Et surtout, lorsque j’ai commencé cette entreprise, les Etats-Unis n’étaient absolument...
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12/02 - Bertrand Martinot : "Sur les retraites, seule une dose de capitalisation peut réparer les injustices"
Un conclave de trois mois entre les partenaires sociaux pour accoucher de propositions qui amenderont la réforme des retraites votée au forceps en 2023. Qu’en sortira-t-il réellement ? Des mesures sur les carrières longues et la pénibilité, sans doute, quelques toilettages cosmétiques, aussi. Mais ceux qui rêvent d’un grand soir sur les retraites – une bascule vers un régime à points ou l’injection d’une dose de capitalisation – resteront probablement sur leur faim. L’économiste Bertrand Martinot, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy et auteur d’une étude pour la Fondapol sur le sujet, défend pourtant la création d’un grand fonds de pension à la française au nom de la justice sociale. Un écueil cependant : la durée que prendrait la bascule dans un tel régime… Pas certain que le projet résiste aux alternances politiques.
L'Express : En matière de retraite par capitalisation, la France fait presque figure d’exception. Comment expliquez-vous ce rejet quasi systématique et épidermique des fonds de pension. Le mot est même devenu tabou…
Bertrand Martinot J’y vois deux raisons. La première est idéologique. A la gauche du spectre politique, et je dirai même à l’extrême gauche, l’idée selon laquelle les salariés seraient liés au capital et non pas uniquement aux fruits de leur travail, c’est-à-dire les salaires, pose un problème doctrinal. On trouve même des débats féroces sur le sujet au début du XXᵉ siècle, au moment de la discussion parlementaire sur la mise en place d’un système par capitalisation pour la retraite...
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12/02 - Bruno Retailleau, comment devenir grand : la remarque d’Emmanuel Macron, le conseil de Nicolas Sarkozy
Candidat. Il pourrait être candidat… en Algérie. Il sourit : on lui a fait remonter ces dernières semaines les innombrables Unes des journaux sur lesquelles figure le ministre de l’Intérieur, depuis qu’il multiplie les bras de fer avec Alger.
A star is born. Et le premier surpris s’appelle Bruno Retailleau, ex-mister Nobody lors de la compétition de 2022 pour la présidence de LR - il avait néanmoins atteint le second tour, s’inclinant face à Eric Ciotti. Il ne s’attendait pas à devenir le phénomène d’opinion principal de l’après-dissolution, il veut éviter toute griserie mais "l’adhésion soudaine", selon son expression, ne peut échapper à l’homme le mieux informé de France.
La notoriété peut être un piège. Lundi 10 février, le député de la Loire Antoine Vermorel, qui l’avait déjà soutenu il y a cinq ans, reçoit quatre SMS l’invitant à se mobiliser pour le meeting que Laurent Wauquiez doit tenir jeudi 13 février dans sa région, à Valence. Voilà qui sent fort l’annonce de candidature. Il alerte aussitôt la place Beauvau, les proches de Bruno Retailleau veulent dégainer en premier. Un ministre de l’Intérieur peut s’inviter au journal de 20 Heures quand il veut, mais est-ce le lieu propice pour dévoiler ses ambitions pour la conquête de LR ? Après réflexion, l’ancien sénateur décide d’être "militant parmi les militants" : c’est par un courrier interne envoyé aux militants qu’il se déclare, ce mercredi matin.
Longtemps, dans l’équipe de Bruno Retailleau, on a murmuré qu’un obstacle insurmontable se dresserait sur sa route...
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12/02 - Narendra Modi à Washington : ce que le Premier ministre indien espère obtenir de Donald Trump
Plaire à Donald Trump. C’est avec cette ambition que le Premier ministre indien, Narendra Modi, doit poser ses valises à Washington, mercredi 12 février, à l’occasion d’une rencontre avec le président américain sur fond de tensions commerciales mondiales. Une opportunité, pour les deux pays, de renforcer leur collaboration dans des secteurs stratégiques tels que le commerce, les technologies et la défense, mais aussi pour relancer des liens diplomatiques freinés sous le mandat de Joe Biden.
Selon Olivier Da Lage, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et journaliste spécialiste de l’Inde, "Modi et ses partisans voient plutôt d’un bon œil le retour de Trump aux affaires. La relation avec l’administration Biden était correcte, mais Antony Blinken avait à plusieurs reprises fait des déclarations sur les droits humains en Inde qui n’avaient pas plu aux dirigeants indiens." L’ancien secrétaire d’Etat avait notamment critiqué dès 2021 la politique de l’hindutva, qui vise à assurer la prédominance de l’Hindouisme au détriment des autres minorités religieuses.Une économie en baisse de régime
Une entrevue déterminante pour l’Inde, qui accumule les difficultés économiques. Avec une demande intérieure en berne, le pays devrait voir sa croissance économique ralentir : le Fonds monétaire international l’évalue à 6,5 % cette année, après 7 % l’an dernier et 8,2 % en 2023. Un affaiblissement aussi constaté du côté des investissements étrangers, qui ont chuté de 43 % entre 2022 et 2023,...
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12/02 - Ukraine : un "traître" à la solde de la Russie démasqué par Kiev au coeur des services secrets
"Le chef d’état-major du centre antiterroriste du SBU travaillait pour l’ennemi". C’est par ce communiqué publié ce mercredi 12 février que les services de renseignement ukrainiens, le SBU, ont annoncé avoir arrêté un responsable de haut rang de son administration pour avoir tenté de transmettre des informations confidentielles à la Russie.
L’opération "rat", comme l’ont surnommé les renseignements ukrainiens, a été conduite ce mercredi. Si le SBU n’a pas communiqué le nom de l’agent dans son communiqué, le média ukrainien The Kyiv Independant assure qu’il s’agit du colonel Dmytro Koziura, selon des sources au sein des services secrets ukrainiens. Ces derniers affirment avoir recensé 14 épisodes de l’activité illégale du "traître", qui est poursuivi pour "haute trahison", un crime passible d’une très lourde peine de prison.
"La neutralisation d’un tel traître est, sans exagération, une opération spéciale historique, compte tenu du niveau de l’agent, de sa formation professionnelle et de l’ampleur des dommages qu’il pouvait potentiellement causer à la sécurité de l’Etat pendant la guerre", a déclaré Vassyl Maliouk, chef du SBU. C’est ce dernier en personne qui affirme avoir dirigé l’arrestation du "rat", comme désigné. Dans le communiqué publié ce mercredi, on le voit photographié en treillis militaire en train d’agripper le cou du prévenu, ce dernier ayant les mains attachées dans le dos.Un agent dormant depuis 2018
Selon l’enquête du SBU, Dmytro Koziura aurait été recruté dès 2018 à Vienne par les services secrets...
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12/02 - Droits de douane : l’acier et l’aluminium du Canada et du Mexique pourraient être taxés jusqu’à 50 %
Les droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis annoncés lundi par le président Donald Trump viendront se cumuler aux 25 % déjà imposés, mais actuellement en pause, sur les produits mexicains et canadiens, a confirmé ce mercredi 12 février la Maison-Blanche à l’AFP.
Si les droits de douane imposés au Canada et au Mexique, pour les inciter à mieux contrôler leur frontière avec les Etats-Unis, deviennent effectifs au 1er mars, l’acier et l’aluminium produits par les deux pays, parmi les premiers fournisseurs des entreprises américaines, seront alors taxés à 50 % à compter du 12 mars, date d’entrée en vigueur des droits de douane sur les deux métaux, a-t-on précisé de même source.
Le président américain a signé lundi soir deux décrets instituant des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars prochain, "sans exception ou exemption", utilisant de manière désormais concrète le principal levier de sa politique économique contre ses partenaires commerciaux. Le Canada en est la première victime, en tant que principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.Un "nouvel âge d’or"
Donald Trump s’est fait élire fin 2024 en promettant aux Américains un "nouvel âge d’or" et entend réduire le déficit commercial américain qui s’est creusé de 133 milliards de dollars en 2024 pour atteindre près de 920 milliards de dollars, soit une hausse de 17 % sur un an. Les nouvelles règles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils viennent, y compris de partenaires...
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12/02 - Dyslexie, TDAH... L’Education nationale face aux troubles des apprentissages
De l’avis général, les diagnostics de troubles neurodéveloppementaux (dyslexie, dyspraxie, autisme, TDAH…) ne cessent d’augmenter. Ils mettent en difficulté croissante les enseignants et le système scolaire, tout comme les capacités de prise en charge de la politique du handicap et du système de santé. Alors que certains s’alarment et spéculent sur les causes de cette augmentation vertigineuse, d’autres au contraire ironisent et estiment qu’il s’agit d’un effet de mode, une tentative de "médicaliser l'échec scolaire" de la part des classes aisées qui préféreraient expliquer les difficultés de leur progéniture par un trouble médical que par des aptitudes faibles. Qu’en est-il vraiment ?
Il est incontestable que le nombre de diagnostics de troubles neurodéveloppementaux n’a cessé de progresser au cours des dernières décennies. Mais cela n’implique pas que le nombre d’individus concernés ait réellement augmenté. Les enfants qui n’arrivent pas à apprendre à lire ou à compter ont toujours existé. Simplement, ils étaient considérés comme idiots, incapables ou paresseux, relégués au fond de la classe et vite évacués du système scolaire. Le fait que les classifications médicales internationales aient reconnu l’existence de troubles spécifiques des apprentissages (depuis 1975 pour l’Organisation Mondiale de la Santé) et en aient fourni des critères diagnostiques officiels a conduit à une reconnaissance croissante de ces cas par les professionnels de santé.
La diffusion plus large des connaissances sur ces troubles, aussi bien...
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12/02 - Augmenter les dépenses militaires à 5 % du PIB en Europe ? L’exigence "inatteignable" de Donald Trump
Des dépenses "inatteignables à l’heure actuelle". Si les dépenses militaires des Européens ont augmenté en 2024, la volonté du président américain Donald Trump de les voir être portées à 5 % du PIB serait irréaliste, a estimé ce mercredi 12 février un institut britannique spécialisé.
Selon le rapport annuel de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS), les dépenses militaires en Europe ont ainsi progressé de 11,4 % en 2024, propulsées par le soutien apporté à Kiev. Elles sont "50 % plus élevées qu’il y a dix ans", sans considérer l’inflation. Mais "avec la persistance des pressions budgétaires dans la plupart des pays européens, il sera probablement difficile de maintenir une telle augmentation", estime l’institut basé à Londres dans ce rapport sur "l’équilibre militaire" qui porte sur plus de 170 pays.Faire "beaucoup plus"
Le budget de l’Otan augmenterait de 250 milliards de dollars (241 milliards d’euros) si la contribution des alliés européens était portée à 3 % du PIB, et de 750 milliards de dollars (723 milliards d’euros) si elle grimpait à 5 %. Cette augmentation correspond à celle qui est réclamée par le président américain Donald Trump de la part des membres de l’Otan, soit plus du double de l’objectif annuel de l’Alliance. "Mais de tels chiffres sont inatteignables à l’heure actuelle, certains pays ayant déjà recours à des instruments hors budget" pour investir dans la défense, indique l’IISS.
Les pays européens de l’Otan doivent dépenser "beaucoup plus" pour leur défense, a de nouveau répété...
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12/02 - Aux Etats-Unis, cette "erreur" qui a donné les clés du Trésor à un membre de l’équipe d’Elon Musk
C'est une "erreur technico-légale", qui a permis à Marko Elez, un ancien employé de X âgé de 25 ans, et à Tom Krause, un dirigeant de la Silicon Valley, d'accéder au système de paiement sécurisé (SPS) du département américain du Trésor, chargé de distribuer chaque année plus de 5 000 milliards de dollars de fonds fédéraux. Le bureau du service budgétaire du Trésor (BFS) a annoncé avoir ouvert une enquête pour comprendre comment ces proches d'Elon Musk ont pu accéder à ces fonctionnalités, alors que la Justice américaine bloque l'accès de la commission sur l'efficacité gouvernementale (Doge), au système de paiement sécurisé du Trésor.
Alors que Marko Elez devait recevoir la possibilité d'étudier une base de données sous la supervision du bureau du service budgétaire, il a eu accès par erreur à des fonctionnalités lui permettant de la modifier. Ces données sensibles comprennent notamment les numéros de compte bancaire et de Sécurité sociale de millions d'Américains. "Il a été découvert que l'accès à la base de données du SPS donné le 5 février avait été configuré par erreur avec une permission de lecture/écriture au lieu de lecture uniquement", a déclaré Joseph Gioeli, responsable du BFS, dans sa déclaration sous serment déposée mardi 11 février auprès d'un juge fédéral.Pas d'opérations anormales réalisées
"Une enquête technico-légale a été immédiatement menée concernant l'ensemble des actions réalisées. Les premiers éléments ont permis de conclure que les interactions se sont inscrites dans le cadre de sessions supervisées et...
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12/02 - Immigration : l’Allemagne prolonge de six mois ses contrôles aux frontières
Les contrôles temporaires aux frontières allemandes, mis en place en septembre 2024 pour lutter contre l’immigration illégale, vont être prolongés de six mois, a décidé mercredi 12 février le chancelier Olaf Scholz. Ces contrôles "réduisent efficacement la migration irrégulière", a fait valoir le dirigeant social-démocrate dans cette annonce faite avant les élections législatives du 23 février où l’immigration s’est imposée comme un sujet politique central.
Au nom de la "sécurité intérieure" et de la lutte contre l’immigration clandestine, l’Allemagne avait rétabli des contrôles temporaires à toutes ses frontières le 16 septembre 2024, pour une durée de six mois. La Commission européenne avait alors rappelé que des mesures de ce type "doivent rester strictement exceptionnelles" et plaidé pour qu’elles soient "proportionnées".
En principe, de tels contrôles aux frontières intérieures sont proscrits au sein de l’Espace Schengen, mais en cas de menaces pour l’ordre public ou la sécurité, ils sont possibles pour une durée de six mois, avec prolongation pour une durée totale n’excédant pas deux ans. Berlin a "notifié la Commission européenne" de la reconduction de la mesure de mi-mars à mi-septembre 2025, indique Olaf Scholz, cité dans un court communiqué.47 000 refoulements aux frontières
Le chef de gouvernement met en avant l’efficacité de la mesure avec "47 000 refoulements aux frontières, un tiers de demandes d’asile en moins de 2023 à 2024 et l’arrestation de 1 900 passeurs".
Son rival Friedrich Merz, chef des...
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12/02 - Lila Ibrahim (Google DeepMind) : "L’IA montre désormais la manière dont elle pense"
Une usine à prix Nobel. L’an dernier, pas moins de deux scientifiques du sérail Google DeepMind ont décroché ce prestigieux prix : Demis Hassabis ainsi que John Jumper en chimie. Ce n’est pas le seul fait d’armes de ce laboratoire prestigieux. On lui doit aussi une publication de recherche qui a posé les fondements de l’IA générative (Attention is all you need, 2017). Et l’incroyable AlphaFold qui révolutionne les recherches en biologie moléculaire. Alors que les percées s’accélèrent dans l’IA générative, Lila Ibrahim, directrice de l’exploitation de Google DeepMind, analyse pour L’Express les bouleversements induits.
L’Express : L’IA générative progresse très rapidement. Quelles sont les avancées majeures de ces derniers mois ?
Lila Ibrahim : Les derniers progrès sont incroyables. Notre modèle Gemini 2.0 a été lancé récemment. La capacité de réflexion de l’IA s’est nettement améliorée. Et les grands modèles de langage démontrent chaque jour un peu plus ce dont ils sont capables. Nous travaillons depuis longtemps sur l’IA à destination des scientifiques. Notre outil de prévision météorologique offre par exemple des prévisions très précises. Et nous avons porté AlphaFold à sa troisième version, qui étudie comment les protéines interagissent avec les molécules. Ceci ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension et les découvertes scientifiques.
Quelles méthodes ont permis ses récents progrès ?
Google DeepMind est un laboratoire qui investit toujours beaucoup dans la recherche fondamentale. Cet ancrage est primordial....
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12/02 - La Pologne, nouveau point d’ancrage d’une Europe menacée, par Marion van Renterghem
En feuilletant l’album de famille de l’Union européenne, même les photos récentes ont pris un solide coup de vieux. Prenons 2014, l’année de l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine, prélude à sa guerre d’invasion de 2022. La France et l’Allemagne étaient les piliers évidents de l’UE. Onze ans plus tard, leurs dirigeants respectifs sont à bout de souffle. L’influence française est abîmée par la crise politique et le spectre de son décrochage, l’Allemagne est déstabilisée par la montée des extrêmes et la remise en question de son modèle économique.
La Pologne, elle, gagne en puissance à tous égards. Politiquement, avec un Premier ministre compétent et pro-européen, Donald Tusk, qui a expérience et autorité dans les institutions de Bruxelles. Economiquement, avec une croissance qui dépasse la moyenne européenne depuis plus de vingt ans. Militairement, la Pologne s’apprête à devenir la première puissance militaire conventionnelle du continent.
En 2014, les forces polonaises étaient les neuvièmes de l’Otan. Elles sont aujourd’hui au troisième rang après les Etats-Unis et la Turquie. Leurs effectifs de militaires d’active ont doublé et dépassent 200 000 hommes – autant que la France et plus que l’Allemagne. Le budget de défense a triplé pour atteindre 35 milliards de dollars, devant l’Italie – en Europe, seules la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne dépensent davantage. En pourcentage du PIB, la Pologne est le seul pays de l’Otan à dépasser les 4 % (Tusk annonce 4,7 % pour 2025).
La Pologne, si attachée à la sécurité...
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12/02 - En Allemagne, cette révolution économique qui se prépare, par Eric Chol
Comprendre la paralysie de l’Allemagne en un mot : le terme Schulden, qui signifie dette. Il partage sa racine avec le mot schuldig, qui se traduit par coupable (1). Tout est résumé, et pourtant après plus de deux ans de débats politiques, la chute de la coalition du chancelier Scholz au pouvoir, une économie à l’arrêt, le futur gouvernement allemand qui sortira des urnes le 23 février s’apprête à faire l’impensable : desserrer le fameux frein à l’endettement, inscrit en lettres d’or dans la Constitution.
Longtemps, nos voisins ont juré urbi et orbi qu’il ne fallait pas s’endetter. Car, comme le précise encore aujourd’hui le manifeste électoral de la CDU, le parti largement en tête dans les sondages, "les dettes d’aujourd’hui sont les augmentations d’impôts de demain". Une logique qui se vérifie tous les jours en France, mais côté allemand, l’urgence a changé de camp. Patronat, banquiers, industriels, tous en sont désormais convaincus, il faut desserrer le frein à l’endettement, qui, depuis 2009, plafonne le déficit structurel à 0,35 % du PIB. Plus de 1 Allemand sur 2 est désormais favorable à cet assouplissement. Le très probable futur chancelier, Friedrich Merz, candidat chrétien-démocrate, a lui-même admis du bout des lèvres qu’il était "possible de parler" d’une réforme de cette règle d’airain.
Tant mieux pour l’économie allemande, en pleine récession. Il faut dire que contrairement à Paris, Berlin dispose de marges considérables : son taux d’endettement n’excède pas 62,4 % du PIB, soit la moitié seulement du...
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12/02 - Justice des mineurs : ce que contient le texte de Gabriel Attal, décrié par la gauche
Comparution immédiate, sanction des parents, dérogations à l’excuse de minorité : l’Assemblée nationale examinera à partir de ce mercredi 12 février un texte risqué de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, soutenu par le gouvernement mais honni par la gauche.
Cette proposition de loi visant à "restaurer l’autorité" de la justice à l’égard des "mineurs délinquants" et de "leurs parents" reprend une série de mesures annoncées au printemps par Gabriel Attal, alors Premier ministre. Le texte se veut une réponse aux violences urbaines de l’été 2023 - après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre - selon l’ex-chef du gouvernement qui, après être redevenu député, a décidé de le porter dans l’hémicycle.
"Je propose qu’on soit plus ferme dans la réponse pénale face à un certain nombre d’actes de délinquance, à des délits, à des crimes qui viennent des mineurs", a résumé Gabriel Attal mercredi matin sur RTL. Il bénéficie de l’appui de la coalition de François Bayrou, qui a manifesté son soutien au texte dans la foulée du meurtre d’Elias - un adolescent de 14 ans mortellement poignardé à Paris pour son téléphone portable le 24 janvier.
"Je propose que l'excuse de minorité ne soit plus automatique à partir de 16 ans et pour des faits particulièrement graves"@GabrielAttal dans #RTLMatin avec @ThomasSotto pic.twitter.com/km14cvG9li— RTL France (@RTLFrance) February 12, 2025La gauche vent debout, le RN "plutôt favorable"
Mais son adoption est loin d’être assurée. La gauche est vent debout contre ce...
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12/02 - "Sauver l’Amérique de la faillite" : Elon Musk défend son plan de coupes budgétaires brutal
Il fera des "erreurs", diffusera des informations "fausses", mais sauvera l’Amérique de la "faillite". Elon Musk, son petit garçon sur les épaules, a défendu depuis le Bureau ovale son action visant à tailler dans les dépenses de l’État, mardi 11 février, à l’occasion d’une scène surréaliste devant les journalistes.
Nommés par Donald Trump à la tête d’un "Department of government efficiency" (DOGE), chargé de réduire considérablement les dépenses publiques, Elon Musk et son équipe bouleversent depuis quelques semaines l’appareil fédéral. "Nous avons un déficit de 2 000 milliards de dollars et si nous ne faisons pas quelque chose, le pays ira vers la faillite", a-t-il argumenté.
Coiffé d’une casquette noire avec le slogan "Make America Great Again", un pendentif orné d’une fusée autour du cou, le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire du réseau social X, s’est lancé dans une explication, parfois assez technique, du travail réalisé par cette commission.
Il s’est ainsi défendu des critiques de l’opposition démocrate, qui lui reproche de mener un braquage illégal de l’État fédéral, ou sur les risques de conflits d’intérêts avec ses entreprises. Ses équipes ont notamment eu accès au très sensible système de paiements du ministère américain des Finances, avant qu’un juge fédéral ne leur suspende cet accès samedi.
Depuis la prise de fonction d’Elon Musk, des magistrats contestent en effet la légalité de nombre de mesures prises par le DOGE, et critiquent plus largement l’avarie politique de l’équipe de Donald Trump, qui s’arroge...
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12/02 - Présidence de LR : Bruno Retailleau annonce qu’il est candidat
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé mercredi 12 février sa candidature à la présidence de LR dans un courrier adressé aux militants, un premier pas qui pourrait le propulser dans la course à l'Elysée et déclencher une guerre des chefs à droite. "Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère : parler vrai et agir vite", a indiqué le ministre dans ce courrier dont l'AFP a obtenu une copie, confirmant une information du Figaro.
Bruno Retailleau, dont la cote est montée dans les sondages depuis son arrivée à Beauvau en septembre au sein du gouvernement de l'ex-Premier ministre Michel Barnier, a envoyé son message avant une réunion cruciale lundi du bureau politique de LR qui doit fixer la date du congrès pour désigner son président, poste auquel pourrait aussi se présenter Laurent Wauquiez.
Le patron des députés de droite avait mis en garde il y a une semaine lors d'un dîner en tête à tête avec le ministre de l'Intérieur sur une "guerre des chefs dévastatrice" s'il présentait sa candidature à la présidence du parti, poste qui pourrait lui servir de tremplin pour candidater à la présidentielle. Lors de cet entretien, Laurent Wauquiez, qui vise la tête du parti LR pour se mettre lui aussi sur les rails pour 2027, a demandé au ministre le respect d'un "accord" passé entre eux : "A toi d'incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique", a-t-il souligné."Je ne veux pas de nouvelles déchirures"
Dans son courrier, Bruno Retailleau a...
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12/02 - Donald Trump contre la justice : vers une crise constitutionnelle aux Etats-Unis ?
Trois semaines seulement après son investiture, l’administration de Donald Trump continue de bousculer un peu plus l’équilibre des pouvoirs aux Etats-Unis, en s’attaquant frontalement au pouvoir judiciaire. Mardi 11 février, le président des Etats-Unis a déclaré sur son réseau social Truth Social, qu’il ne se laisserait pas arrêter par des "juges politisés".
Une référence à la quarantaine de décisions de justice émises contre certains de ses décrets et ordonnances, jugés illégaux. Face à cette confrontation accrue entre pouvoir exécutif et judiciaire, certains experts n’hésitent pas à parler de "crise constitutionnelle", comme l’indique le New York Times.
Lundi, un juge fédéral a ainsi dénoncé le refus de la Maison-Blanche d’appliquer son mandat judiciaire demandant le rétablissement de milliards de dollars d’aides fédérales, invalidant ainsi l’ordre présidentiel de geler des milliards en subventions. La décision du juge John J. McConnell Jr., du tribunal fédéral de Rhode Island, exigeait à l’administration de ne pas entraver les financements déjà approuvés par le Congrès pour payer [la couverture santé] Medicaid, des repas scolaires, des subventions au logement pour les personnes à faibles revenus et d’autres services essentiels", détaille le quotidien new-yorkais, dans un autre article. Le juge fédéral s’abstient en revanche de conclure à un outrage de l’administration envers le tribunal, ou de prévoir des sanctions.Mesures bloquées en justice
Comme lui, plusieurs magistrats, ont intenté une quarantaine de poursuites,...
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12/02 - Gaza : Israël menace d’un retour à la guerre si le Hamas ne libère pas les otages
La tension monte au Proche-Orient, où la trêve entre Israël et le Hamas, en vigueur depuis le 19 janvier pour six semaines, est plus fragile que jamais. Après que Donald Trump a promis "l’enfer" au Hamas s’il ne relâchait pas "tous les otages" retenus à Gaza avant samedi "à 12 heures", Israël a menacé ce mercredi d’un retour de la guerre dans la bande de Gaza si les otages n’étaient pas libérés d’ici cette date. Le Hamas, de son côté, affirme rester "attaché" à l’accord de cessez-le-feu, et assuré qu’il "n’acceptera pas" les "menaces" d’Israël et des Etats-Unis.
En toile de fond, le plan de Donald Trump pour un contrôle américain de la bande de Gaza, vidée de ses habitants, n’en finit pas de causer des remous. Reçu à la Maison-Blanche, le roi Abdallah II de Jordanie a de nouveau fait part hier de sa "ferme opposition" à tout déplacement des Palestiniens.
Les infos à retenir
⇒ Israël menace d’un retour à la guerre si le Hamas ne libère pas les otages
⇒ Le Qatar et l’Egypte travaillent à sauver le cessez-le-feu à Gaza
⇒ Le Hamas dit qu’il "n’accepte pas" les "menaces" d’Israël et des Etats-UnisIsraël menace d’un retour à la guerre si le Hamas ne libère pas les otages
Le ministre de la Défense israélien a menacé ce mercredi d’un retour à la guerre si le Hamas ne libérait pas les otages enlevés en Israël et retenus dans la bande de Gaza d’ici à samedi. "Si le Hamas ne libère pas les otages israéliens d’ici à samedi, les portes de l’enfer s’ouvriront […], comme l’a promis le président américain", a déclaré Israël Katz à l’issue...
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12/02 - La chimie en crise : l’inquiétant effet de contagion qui pèse sur l’Europe
A Trosly-Breuil, près de Compiègne (Oise), l’usine de WeylChem Lamotte tourne à la moitié de sa capacité. Ce producteur d’acide glyoxylique – utilisé dans la fabrication d’antibiotiques – est le dernier de son genre en Europe. "Si on tombe, toute notre chaîne de valeur deviendra à 100 % dépendante de la Chine", prévient son patron, Alix Deschamps. Depuis plusieurs mois, l’entreprise souffre de l’offensive chinoise sur son produit phare. Le départ d’un client clé sur un autre composé a accentué ses difficultés. "Nous perdons plus de 40 % de chiffre d’affaires, poursuit le dirigeant. Il n’y a pas d’autre choix que la restructuration pour assurer la pérennité du site."
Le cas de WeylChem Lamotte est symptomatique de la crise que traverse la chimie en Europe. En 2023 et 2024, les capacités de production du continent ont chuté de 11 millions de tonnes. Outre-Rhin, le géant BASF se sépare de plusieurs unités de production à Ludwigshafen, berceau de la chimie allemande. Les belges Solvay et Syensqo réduisent la voilure dans l’Hexagone. Le syndicat France Chimie tire la sonnette d’alarme : la menace plane sur près de 15 000 emplois. Cette filière irrigue de nombreux pans de notre quotidien. Automobile, plastique, textile, médicaments… La "mère de toutes les industries" était le quatrième secteur européen à l’exportation en 2023. Que s’est-il passé ? " On voit aujourd’hui les effets d’un processus à l’œuvre depuis des années, avec la politique industrielle de la Chine, la mise en place de l’Inflation Reduction Act aux...
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12/02 - L’Ukraine prête à "un échange" de territoires avec la Russie, "impossible" répond Moscou
Si le président américain Donald Trump parvient à amener l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, alors "nous échangerons un territoire contre un autre", a déclaré, mardi 11 février, Volodymyr Zelensky au quotidien britannique The Guardian. Il a toutefois précisé qu’il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour. "Je ne sais pas, nous verrons. Mais tous nos territoires sont importants, il n’y a pas de priorité", a-t-il en effet confié.
Le chef de l’État ukrainien a précisé au Guardian qu’il pourrait échanger avec le président russe Vladimir Poutine la partie de la région frontalière russe de Koursk dont l’armée ukrainienne s’est emparée il y a six mois. La Russie revendique pour sa part l’annexion en Ukraine en 2014 de la péninsule de Crimée et en 2022 de quatre régions, celles de Donetsk, de Kherson, de Lougansk et de Zaporijjia, bien qu’elle n’en ait pas le contrôle total.
Moscou, justement, a balayé ce mercredi l'idée d'un échange de territoires occupés. "C'est impossible. La Russie n'a jamais discuté et ne discutera jamais d'un échange impliquant son territoire", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en assurant que les forces ukrainiennes occupant une partie de la région de Koursk seront "anéanties" ou "chassées".Négocier "en position de force"
Le président ukrainien a par ailleurs estimé auprès du Guardian que l’Europe seule ne pourrait garantir la sécurité de son pays. "Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité",...
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12/02 - Donald Trump, une annonce choc par jour : sa méthode montre déjà ses limites
Ceux qui se voulaient rassurants en sont pour leurs frais. En moins de trois semaines, Donald Trump, tel un monarque absolu, a esquissé une feuille de route sidérante : s’emparer du Groenland et du canal de Panama ; faire du Canada le 51e Etat américain ; et prendre possession de la bande de Gaza pour la transformer en "Côte d’Azur" du Moyen-Orient.
Parallèlement, il a retiré les Etats-Unis des accords de Paris sur le climat et de l'Organisation mondiale de la santé, lancé le démantèlement de l’agence d’aide au développement international USAID (plus de 10 000 employés) et laissé son conseiller Elon Musk, chargé de tailler dans les dépenses publiques, prendre le contrôle du système de paiement du Trésor. Le milliardaire a aussi amorcé une guerre commerciale avec la Chine, brandi des droits de douane contre ses voisins canadien et mexicain, et relevé les taxes sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis. A qui le tour ? Chaque jour, le monde se réveille en se demandant ce que Trump lui réserve. Menacés, l’Union européenne et Taïwan tremblent.
Avec des objectifs clairs en politique intérieure - réduire l’Etat fédéral, freiner l’immigration, mettre fin au "wokisme" -, le 47e président, qui a eu quatre ans pour préparer son projet et composer ses équipes, a démarré son second mandat pied au plancher : quelque 80 décrets signés en deux semaines, contre une moyenne annuelle de 55 entre 2017 et 2021, a calculé Bloomberg. A ce rythme, il pourrait dépasser Franklin D. Roosevelt (1933-1945), qui en a paraphé plus...
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12/02 - "Les Damnés" et "Mates" : vivent les hommes au cinéma ! Par Christophe Donner
Si vous en avez marre des films de femmes, avec trop de femmes qui parlent de leurs problèmes de femmes, et, vu le déchaînement des réseaux sociaux contre Toutes pour une, c’est une tendance forte, alors, pour vous laver la tête, vous irez voir deux films avec que des hommes, comme au bon vieux temps. Le premier, Les Damnés, est un film de guerre qui se passe en Amérique pendant la guerre de Sécession (1861-1865), une époque où les femmes n’étaient pas appelées sur les champs de bataille. Réalisé par Roberto Minervini, cinéaste italo-américain "considéré comme un des auteurs de documentaires narratifs les plus importants en activité", le film a été tourné en hiver, sous la neige, donc c’est beau.
Minervini fait partie des cinéastes qui ont compris que les intempéries sont leurs meilleures alliées. Il se passe toujours quelque chose dans un film tourné dans des conditions météo extrêmes. Les philosophes qui ont glosé sur la temporalité dans le 7e art n’ont guère tenu compte du temps qu’il fait sur les tournages. Le beau temps ne sert à rien, au cinéma, mais le vent, le froid, la pluie, et si on a la chance de tourner pendant un tremblement de terre, ma parole, ça ne garantit pas le succès mais l’intérêt du film s’en trouve haussé.
Un principe que Jean-Luc Godard avait théorisé : "Le bon cinéma, disait-il (de mémoire) n’est jamais autre chose qu’un documentaire sur le cinéma." Hollywood l’avait compris bien avant lui (A travers l’orage, David W. Griffith), quitte à reconstituer les intempéries en studio (Chantons...
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12/02 - Nucléaire : l’Allemagne fera-t-elle machine arrière ?
Une coalition impossible qui provoque une crise politique, des élections anticipées, la montée de l’extrême droite, le tout accompagné d’une économie qui patine… Il ne s’agit pas là de la France mais de l’Allemagne !
La relance du nucléaire, c’est l’un des grands objectifs de la France des dernières années. L’exemple majeur étant le réacteur de Flamanville, dont la mise en service a pris plus de temps que prévu mais a débuté en mai dernier. En 2023 était même promulguée une loi relative à l’accélération du nucléaire. Emmanuel Macron lui-même assure régulièrement que de nouveaux réacteurs seront construits dans les prochaines décennies, créant de nombreux emplois dans le secteur.
Outre-Rhin, on nous regarde avec des yeux écarquillés. Car au même moment, en avril 2023, les trois dernières centrales nucléaires allemandes étaient définitivement arrêtées. Alors, sur l’énergie et plus largement les questions climatiques, faut-il prendre exemple sur l’Allemagne ?
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : Euronews, Phoenix
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
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Pour aller plus loin
Le nucléaire, cette réussite française que l’Europe veut miner en 2025, par Arnaud Lacheret
Hans-Werner Sinn : "L’Allemagne...
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11/02 - George Lee (Goldman Sachs) : "Nous sommes très impressionnés par Mistral"
La Chine était sur toutes les lèvres au sommet IA de Paris, ces 10 et 11 février. Il est vrai que la start-up DeepSeek avait habilement choisi sa fenêtre de lancement, quelques semaines avant cet évènement mondial. L’américain OpenAI aussi a multiplié les annonces, tout comme le Français Mistral qui a lancé son chatbot IA baptisé Le Chat. Mais sur l’échiquier mondial de l’IA, qui court réellement en tête ? Et quels pays avancent discrètement mais sûrement ? Réponses avec George Lee, co-directeur du Goldman Sachs Global Institute.
L’Express : Où se situe la Chine dans la course à l’IA ?
George Lee : Tout le monde est impressionné par les avancées de la Chine dans l’IA, en particulier Alibaba avec Qwen et le modèle DeepSeek. Nous disposons d’assez bonnes informations sur l’IA chinoise, mais nous n’avons pas tous les détails. DeepSeek imite des modèles frontières et semble les rattraper plutôt bien. Et ce, malgré les limites de la Chine en matière d’accès aux GPU haute performance. Ils semblent aussi avoir réduit les coûts de la phase d’entraînement. Cela rappelle une leçon importante : la nécessité est mère de l’invention. La Chine, privée de certaines ressources, a été contrainte de se concentrer sur des approches alternatives spécifiques. Les informations disponibles sur DeepSeek sont imparfaites mais néanmoins frappantes. Elles nous rappellent qu’il ne faut jamais sous-estimer la Chine. D’autant plus qu’elle dispose d’énormes ressources et de la volonté de les utiliser pour améliorer sa technologie.
Quel sera l’impact...
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11/02 - Face à Vladimir Poutine, comment l’Otan est redevenue une machine de guerre
Située à une quinzaine de kilomètres de la frontière française, la ville belge de Mons est marquée d’une grosse étoile sur les cartes de l’Otan. C’est ici, en Wallonie, que se trouve le "Shape", le quartier général des opérations de l’Alliance atlantique. Cette base internationale ne se limite pas aux immeubles de bureaux et au grand bunker où travaillent les militaires des 32 pays membres. Elle accueille une vraie petite ville, avec des résidences familiales, une église, une clinique, un bar, un cinéma, un supermarché, des écoles et des installations sportives comprenant un terrain de baseball pour les Américains, un autre, de pétanque, pour les Français ; et un gymnase.
Mais en cette fin d’hiver 2024, les basketteurs s’en voient privés d’accès. Car un autre jeu - de guerre - s’y déroule. Une vaste carte de l’Europe recouvre le sol. Tous les regards pointent vers un général quatre étoiles américain, de petite taille, mais dont la voix résolue porte loin. "Mon objectif est de neutraliser les forces russes qui attaquent l’Otan", tonne Christopher Cavoli, alias "Saceur", le commandant suprême des forces alliées en Europe. Commence alors la mise en œuvre, fictive, des plans de défense du continent, avec des dizaines d’officiers figurant les nombreux états-majors régionaux et spécialisés. Ils décrivent tour à tour leur manœuvre, ce qui permet d’identifier des difficultés face à la Russie.
Pour retrouver un exercice de simulation de cette taille ("rehearsal" dans le jargon militaire), il faut remonter à la guerre...
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11/02 - Aux Etats-Unis, la fermeture par Donald Trump de l’USAID met la recherche scientifique en péril
Ils se préparaient depuis des mois, voire des années. Fin janvier, le Brilliant Consortium, un consortium de chercheurs de huit pays africains aurait dû lancer un essai clinique de deux vaccins expérimentaux contre le VIH. Pour leur expérimentation figurent des volontaires d’Afrique du Sud, du Kenya et d’Ouganda prêts à donner de leur temps, et de leur corps, pour la science. Le projet était lancé. Il était sur le point d’aboutir.
Mais peu après le 20 janvier, un décret signé par Donald Trump, a gelé toute aide internationale de l’agence de développement. Pire, le 3 février dernier, Elon Musk a annoncé la fermeture officielle de l’USAID, mettant définitivement en péril la recherche scientifique internationale et laissant les volontaires de dizaines d’essais cliniques coupés des chercheurs qui les surveillaient. "Il serait contraire à l’éthique de commencer une étude que vous n’êtes pas certain de pouvoir poursuivre", s’est désolée Glenda Gray, médecin sud-africaine qui dirige le Brilliant Consortium, auprès de Science.Plus de 30 essais cliniques gelés
Ce consortium de chercheurs n’est pas le seul à être touché. Bien au contraire. Le quotidien The New York Times a identifié plus de 30 essais cliniques qui ont été gelés, et dont les volontaires avaient déjà été pris en charge par des chercheurs. Parmi eux : le traitement du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans au Mozambique, une méthode de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus au Malawi, ou encore, le traitement du choléra au Bangladesh et...
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11/02 - Intelligence artificielle : les six choses à retenir du sommet de Paris
Le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle de Paris s’est terminé mardi 11 février sous la voûte vitrée du Grand Palais avec une grande photo de famille, réunissant chefs d’Etats et leaders de la tech. Après plusieurs jours de discussion, d’annonces et de négociations, ce sommet a "révélé une chose : nous sommes unis dans notre vision et dans notre ambition", a affirmé Narendra Modi, le Premier ministre indien coprésident du sommet, dans son discours de clôture.
Mais plus que cette ambition planétaire, le sommet sur l’IA a surtout été marqué par plusieurs promesses et annonces phares — ainsi que par des absences remarquées.109 milliards d’euros d’investissements en France
C'est une somme "historique", révélée par Emmanuel Macron la veille de l’ouverture du sommet : un plan d’investissement de 109 milliards d’euros de capitaux étrangers privés en France. Les fonds promis, venant en premier lieu des Emirats arabes unis, du Canada et des Etats-Unis, vont permettre la construction de nombreux data centers et doivent aussi permettre l’amélioration des infrastructures énergétiques françaises.
A ces investissements étrangers se rajoutent des promesses de financements de grands groupes français, tels qu’Iliad et Thalès, ou encore de Mistral, la star française de l’IA pendant le sommet.
La première annonce marquante de cette semaine a également permis de rappeler l’un des atouts majeurs de l’Europe et de la France : la disponibilité d’une énergie bas carbone. Un fait dont Emmanuel Macron n’a pas manqué de se...
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11/02 - Luc Ferry : "Ceux qui maîtriseront l’IA domineront le monde, y compris sur le plan militaire…"
Les philosophes français passionnés de science tout en s’informant sérieusement sur les grandes avancées technologiques ne sont guère nombreux. Dans IA, grand remplacement ou complémentarité*, Luc Ferry résume avec brio les grandes interrogations philosophiques, éthiques et politiques que pose l’intelligence artificielle. L’ancien ministre de l’Education nationale fait entendre une voix modérée, entre d’un côté les intellectuels qui crient à la catastrophe, et de l’autre les techno-optimistes qui assurent que l’IA sauvera le monde.
Alors que Paris accueille un sommet sur le sujet, Luc Ferry explique pourquoi l’IA aura des conséquences majeures sur le marché du travail, mais aussi pourquoi la perspective de télécharger son cerveau quand on sera mort, comme le souhaite Sam Altman, est illusoire.
L’Express : Au sujet de l’intelligence artificielle, les intellectuels français pèchent souvent, dites-vous, par déni ("l’IA ne nous remplacera jamais, nous sommes trop indispensables") ou par progressophobie ("l’IA menace l’humanité, il faut l’arrêter"). Que reprochez-vous à ces deux courants ?
Luc Ferry : Je reproche au premier d’ignorer les progrès fulgurants des IA multimodales, faute d’accéder aux dernières versions, et au second de nager en pleine utopie régulatrice. Dans le premier chapitre de mon livre, j’analyse les performances actuelles des IA génératives. Si on prend la peine de s’abonner aux dernières versions, elles dépassent de très loin les humains dans de nombreux domaines : en médecine, dans l’analyse...
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11/02 - Retraites : ce qu’on ne vous a pas dit résumé en dix chiffres
Pour un conclave, il fallait bien une chapelle Sixtine. C’est non loin de l’Ecole militaire, en plein cœur de Paris, dans un immeuble qui abrita autrefois le ministère des Postes et celui de la Marine marchande, que les représentants du patronat et des principaux syndicats vont plancher pendant plus de trois mois sur l’avenir des retraites. Avec un livret de messe rédigé par François Bayrou : trouver des pistes pour améliorer la réforme de 2023 sans dégrader davantage les comptes du régime.
Rue de Ségur, donc, chacun a son bureau. Jean-Jacques Marette, l’homme nommé par Matignon pour encadrer les débats, sera accompagné de deux hauts fonctionnaires, l’un de l’Inspection générale des affaires sociales et l’autre de l’Inspection générale des finances. Une équipe restreinte, façon commando. "On a eu le village olympique, là c’est le village des retraites", plaisante Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT. Jamais une négociation sociale ne se sera déroulée dans un tel cadre.
La consigne a été donnée à tous les participants : pas de ligne rouge, pas de tabou non plus. Le premier écueil sera de mettre tout le monde d’accord sur la photographie de départ. Le rapport flash, une trentaine de pages tout au plus, commandé par le Premier ministre à la Cour des comptes, doit baliser le terrain. "C’est une étape capitale. On ne peut pas commencer à réparer la machine si on n’est pas au clair sur ce qui cloche", poursuit un autre négociateur. Les termes de l’équation sont connus mais certains responsables ont eu, par le...
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11/02 - "Projet 2025" : quand Donald Trump applique scrupuleusement ce plan ultra-conservateur
S’affranchir de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, abandonner tout organisme de coopération internationale, abolir les droits des LGBT et des personnes migrantes ou encore, mettre fin aux politiques de lutte contre le réchauffement climatique… Voici un aperçu de l’agenda politique que l’extrême droite américaine espère faire appliquer sous Donald Trump, et qui a déjà largement influencé les premières mesures du nouveau président américain.
Derrière les annonces et décrets exécutifs pris dès le début de son mandat, on distingue la patte du "Projet 2025", un programme de 900 pages élaboré par le think tank extrémiste Heritage Fondation. Le club de réflexion décrit lui-même sa mission par "la promotion de politiques publiques fondées sur la libre entreprise, une intervention étatique limitée, les valeurs américaines traditionnelles et une défense nationale forte". Soutenu par une centaine d’organisations conservatrices, il entend "sauver l’Amérique" du "wokisme" et défendre les valeurs chrétiennes nationalistes.Défiance totale envers l’Etat
L’Heritage Fondation prône une réduction drastique de l’Etat providence (tout en renforçant les pouvoirs exécutifs et coercitifs). Parmi les mesures prises par Donald Trump qui s’inspirent largement de leurs idées, on retrouve le "gel" à l’embauche de tout employé civil fédéral. Selon "Projet 2025", une telle mesure "impose une discipline financière" concernant les coûts du personnel des agences administratives, et "réduit la boursouflure" de ces agences.
Le décret...
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11/02 - Le moral des Européens en hausse (sauf en France)
Le moral des Européens "continue à lentement se redresser en 2025, pour la seconde année consécutive", sauf en France où l’incertitude politique et économique pèse sur des consommateurs déjà peu optimistes, selon l’Observatoire Cetelem publié ce mardi 11 février par la banque française BNP Paribas.
Il y a une "tendance historique des Français à être moins optimistes que la moyenne européenne", rappelle l’Observatoire, qui a sondé en ligne 10 792 personnes dans 10 pays, sélectionnés selon la méthode des quotas, du 4 au 14 novembre 2024. Mais il a observé cette fois une "cassure nette" en France quant à la perception de la situation du pays. Alors que cette perception est légèrement plus positive en moyenne dans les autres pays d’Europe, elle l’est beaucoup moins en France qu’un an plus tôt.
Cela peut "s’expliquer par le contexte politique incertain dans lequel le pays a navigué l’an dernier", estime dans un communiqué l’Observatoire, qui réalise cette étude chaque année.Une hausse du taux d’épargne en France
Les dix pays sondés sont la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suède.
Le pessimisme français porte sur la situation du pays plutôt que sur les situations personnelles. "Les Français estiment que leur situation ne s’est pas dégradée par rapport à l’année précédente, ils jugent en revanche que la situation du pays est moins bonne", explique à l’AFP Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem. De manière générale,...
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11/02 - "Le Dry January en France ? Quelle idée !" : quand les médias anglais s’étonnent de notre sobriété
Voici une habitude anglo-saxonne adoptée par les Français, mais qui exaspère les médias britanniques : le Dry January, ou l’absence de consommation d’alcool lors du premier mois de l’année. "L’abstinence peut se comprendre dans la sphère anglo-saxonne, où nous ne sommes jamais loin d’un article de magazine qui nous détaille les bienfaits de la sobriété, écrit un chroniqueur du Daily Telegraph. Mais les Français ? Quelle idée ! Et pourtant, ils sont en train de perdre pied, puisque 4,5 millions d’entre eux ont pratiqué le Dry January en 2024 et encore davantage cette année. Jamais je n’aurais pensé que cette mode atteindrait les héritiers de Rabelais…"
Cette baisse de la consommation dépasse le seul mois de janvier. Le vin rouge français affronte "une crise existentielle", avertit le Financial Times, constatant que chaque génération boit moins que la précédente. "Et le déclin s’accélère, souligne le journal. La génération Z [moins de 30 ans] achète moitié moins de vin que celle des millenials [30-40 ans]." Le Telegraph y voit "un sabotage économique", mais surtout la perte d’un élément clé de notre culture : "le vin a tissé les liens de cette nation et son histoire. Quand vous buvez une gorgée, vous vous connectez à ce qui a toujours fait de la France ce qu’elle est." En toute...
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11/02 - Sommet de Paris : sans les Etats-Unis, 61 pays s’accordent pour une IA "ouverte" et "éthique"
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne figurent pas parmi les 61 premiers pays signataires de la déclaration pour une intelligence artificielle (IA) "ouverte", "inclusive" et "éthique" publiée mardi 11 février à l’issue du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris. Les signataires, qui incluent la Chine, la France et l’Inde (les deux co-organisateurs de l’événement), se sont aussi prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance de l’IA nécessitant un "dialogue mondial" et ont appelé à éviter "une concentration du marché" afin que cette technologie soit plus accessible.
"Rendre l’intelligence artificielle durable pour les populations et la planète" est aussi cité comme l’une de leurs priorités. A cette fin, la création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’intelligence artificielle piloté par l’Agence internationale de l’énergie a été officialisée lors du sommet, comme une coalition pour une IA durable qui entend réunir les entreprises leaders dans le secteur.Divisions
"Nous posons là les bases, à côté de l’innovation et de l’accélération, de ce qui va permettre à l’IA d’advenir et de tenir, c’est-à-dire les clés de la confiance", a commenté le président français Emmanuel Macron, en conclusion du sommet qui se tenait au Grand Palais. "Nous avons besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l’intelligence artificielle", a-t-il lancé. "Celle qui va nous permettre de consolider les éléments de confiance de l’intelligence artificielle, au côté de ce moment d’accélération et d’innovation, et va...
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11/02 - Elon Musk - Xavier Niel : l’affrontement que l’on n’attendait pas
Les noms d’oiseaux se croisent au-dessus de l’Atlantique, entre le directeur du Département de l’efficacité gouvernementale américain Elon Musk et l’homme d’affaires français Xavier Niel. "Je pense que c’est le plus grand entrepreneur du monde, et à côté de ça un garçon qu’on va qualifier au minimum de complexe, et je vais utiliser un mot difficile, peut-être parfois un connard, voilà", a ainsi lâché ce dernier sur Télématin lundi 10 février. L’extrait a été relayé des dizaines de fois sur X, entraînant évidemment une réponse corsée d’Elon Musk."Ce type est un proxénète"
"Ce type a été envoyé en prison pour avoir été un véritable proxénète avec un groupe de prostituées ! Laissez-moi rire", s’est esclaffé virtuellement le patron de Tesla et SpaceX, propriétaire de X et investisseur dans l’intelligence artificielle. Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, fondateur de l’opérateur Free et de Station F (plus grand incubateur de start-up au monde), et fondateur du laboratoire de recherche en IA Kyutai, avait effectivement été mis en examen pour proxénétisme en 2005, et avait passé un mois en détention avant qu’un non-lieu ne soit rendu en sa faveur. Il avait néanmoins été condamné à deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d’amende pour recel d’abus de biens sociaux en 2006.
This guy was sent to prison for being a literal pimp with a cadre of prostitutes! Lmao— Harry Bōlz (@elonmusk) February 10, 2025
La joute verbale ne s’arrête pas là. "On va régler ça au Lidl", a fini par répondre sur le ton de la dérision et de la...
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11/02 - Sasha Luccioni : "Les géants de l’IA restent silencieux sur leur consommation réelle d’énergie"
Sous la nef du Grand Palais, les longs discours se perdent dans un écho infini. Les formules chocs, elles, claquent sous l’immense verrière. "Plug, baby, plug !" - Branche, bébé, branche ! - a lâché Emmanuel Macron, lundi 10 février, à l’occasion de la clôture de la première journée du Sommet sur l’intelligence artificielle (IA). Une référence à Donald Trump et son slogan "Drill, baby, drill !", sur le blanc-seing donné au forage de pétrole. Mais brancher quoi au juste ? Des data centers.
La France, qui mise beaucoup sur l’IA, a besoin de ces infrastructures numériques afin d’entraîner et exécuter les modèles de langage qui alimentent ChatGPT, ou Le Chat de Mistral. Car ces applications sont particulièrement gourmandes en énergie. Cette trajectoire est-elle soutenable et compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ? Sasha Luccioni, chercheuse en IA pour Hugging Face, une entreprise franco-américaine de pointe dans le domaine, en doute. Non seulement les besoins augmentent énormément, mais les grandes compagnies s’avèrent bien peu transparentes sur leur consommation. Cette scientifique de haut vol, qui figure parmi les 100 personnalités les plus influentes dans l’IA selon le magazine Time, livre elle aussi ses formules chocs. Débranche, bébé ?
L’Express : Une grande coalition sur le climat et l’IA a été lancée durant le Sommet. Qu’en attendez-vous ?
Sasha Luccioni : Rassembler ceux qui veulent s’impliquer sur le sujet. Une fois la masse critique atteinte, nous pourrons peut-être exiger des...
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11/02 - Aux Etats-Unis, le Golfe du Mexique officiellement renommé "Golfe d’Amérique" sur Google Maps
Il l'avait promis, il l'a fait. Google Maps affiche désormais "Golfe d'Amérique", à la place de "Golfe du Mexique", pour les usagers situés aux Etats-Unis. Les utilisateurs basés au Mexique ont eux conservés le "Golfo de México", conformément à la volonté de leur gouvernement. Dans d'autres pays, comme en France ou en Colombie, le nom "Golfe du Mexique (Golfe d'Amérique)" apparaît, comme c'est habituellement le cas pour les lieux contestés.Depuis lundi 10 février, les utilisateurs de Google Maps situés en France peuvent lire "Golfe du Mexique (Golfe d'Amérique)".
"GULF OF AMERICA!", s'est exclamé Donald Trump sur son réseau social Truth Social, avec une photo de la carte modifiée de Google Maps et un lien renvoyant vers sa proclamation de dimanche, faisant du 9 février la "journée du Golfe d'Amérique". Le compte officiel de la Maison-Blanche sur X a de son côté publié le message suivant : "GULF of AMERICA on @GoogleMaps".
GULF OF AMERICA on @GoogleMaps 🇺🇸 pic.twitter.com/w6KbXOEh5H— The White House (@WhiteHouse) February 10, 2025
Google avait expliqué fin janvier que les changements de nom étaient appliqués suivant les sources gouvernementales officielles, en l'occurrence le Geographic Names Information System (GNIS) aux Etats-Unis. Sur l'application concurrente d'Apple, "Maps", le nom est resté "Golfe du Mexique".
Quelques heures après son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, le président américain a qualifié le golfe de "partie indélébile de l'Amérique". Il le juge essentiel à la production...
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11/02 - Gaza : pourquoi la trêve entre le Hamas et Israël est menacée
"On annule tout et on déchaîne un enfer" sur Gaza, a promis le président des Etats Unis Donald Trump lundi 10 février, si le Hamas ne libérait pas "d’ici samedi" tous les otages israéliens encore détenus. Ces menaces "ne feront que compliquer les choses", a rapidement réagi ce mardi Sami Abou Zouhri, un chef du mouvement islamiste palestinien. "Donald Trump doit se rappeler qu’il y a un accord qui doit être respecté par les deux parties et que c’est le seul moyen de faire revenir les prisonniers", a-t-il souligné.
Depuis plusieurs jours, la trêve fragile entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur le 19 janvier et dont la première phase est censée se terminer le 1er mars, est rudement mise à l’épreuve. Négocié par le Qatar avec l’aide des Etats-Unis et de l’Egypte, ce cessez-le-feu devait offrir une pause après 15 mois d’affrontements sanglants et meurtriers à Gaza. Il a déjà permis la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités - en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Au total, 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve, dont huit annoncés comme morts.
Mais lundi, le Hamas a annoncé qu’il reportait sine die le prochain échange d’otages devant avoir lieu samedi. La raison de ce blocage : Israël multiplie, selon le groupe palestinien, les violations de la trêve depuis le premier jour. Mais ça n’est pas tout. Les conditions dans lesquelles se déroulent ces opérations attisent les...
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11/02 - "Les relations sociales les épuisent" : comment manager un introverti ?
Tellement discret qu’on en oublie parfois qu’il est là, l’introverti est, par nature, celui qui n’attire l’attention sur lui que pour être comparé aux autres, et parfois même durement dévalorisé. Dans un monde où, comme le soulignait Jean de la Fontaine, "la raison du plus fort est toujours la meilleure", cela rassure d’avoir un collègue effacé, qui n’a pas un avis sur tout. Incapable de se mettre en avant, il ne représente pas de danger pour la carrière des autres. Une déconsidération qui, à l’opposé, n’affecte pas les extravertis, car on les redoute tout en admirant leur aplomb et leur faconde. "Les introvertis comme les extravertis ont des traits de personnalité situés dans un continuum d’énergie, vers l’intérieur pour les premiers, vers l’extérieur pour les seconds. Toutefois, dans le monde de l’entreprise, l’extraversion est très valorisante. Son côté visible et expansif semble exprimer toutes les qualités du leadership. Les extravertis se rechargent au contact des autres et s’épanouissent notamment dans les métiers de commerciaux. A l’inverse, l’introverti, lui, va s’épuiser", analyse Marie-Victoire Chopin, docteure en psychologie.
L’introverti, souvent relégué au rôle de suppléant ou de doublure, est généralement perçu comme la "petite main". A tort. "Une étude menée aux Etats-Unis a démontré que les leaders introvertis obtenaient de meilleurs résultats financiers lorsque leur équipe était proactive", souligne l’experte. "Ces personnalités, ajoute-t-elle, privilégient les petits groupes, les relations...
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11/02 - Droits de douane : pourquoi Donald Trump cible l’acier et l’aluminium
Depuis l’investiture de Donald Trump, c’est devenu une habitude. À chaque nouvelle journée de mandat, son annonce fracassante. À chaque nouvelle journée de mandat aussi, ses sanctions commerciales imposées. Ce lundi 10 février, c’était au tour de l’acier et de l’aluminium d’être pris pour cible par le président américain. "Aujourd’hui je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie", a déclaré Donald Trump à la Maison-Blanche après avoir signé des décrets imposant des droits de douane de 25 % sur ces métaux importés aux Etats-Unis.
À compter du 12 mars, date à laquelle ces droits de douane seront effectifs, seule l’Australie sera épargnée. "Le président américain a accepté qu’une exemption soit envisagée dans l’intérêt de nos deux pays", a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese à la presse. Après l’entrée en vigueur des droits de douane à l’encontre de la Chine (déjà sanctionnés par Pékin), cette décision marque une nouvelle escalade de la politique commerciale de Donald Trump.Résorber le déficit des Etats-Unis
Pourquoi l’acier et l’aluminium sont-ils dans la ligne de mire du président américain ? Tout d’abord parce que la production d’acier aux Etats-Unis est fortement politisée. Certains politiques soutiennent que le pays doit être capable de produire suffisamment d’acier de haute qualité pour approvisionner son armée en cas d’urgence nationale, sans avoir à compter sur les importations. Donald Trump, lui, perçoit ces droits de douane comme une façon de...
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11/02 - "La France est encore une terre d’excellence scientifique" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
La vision court-termiste de Trump
Yannick Girardeau, Marsilly (Charente-Maritime)
A la suite de l’élection de Donald Trump, je m’interroge sur la réflexion pertinente de Marion Van Renterghem concernant l’état de notre Occident, dans "sa définition politico-culturelle". Il me semble que les alliances géopolitiques se font et se défont sur le long terme. Dès lors, est-il pertinent de s’interroger sur la séparation de l’Europe et des Etats-Unis parce que Trump est arrivé au pouvoir il y a quelques jours et cela pour quatre ans seulement ? Ceux qui répondent "oui" pensent qu’une majorité d’Etats-Uniens ne pensent désormais qu’à leur propre sort. Personnellement, je n’en suis pas sûr. A mon sens, Trump est doué d’une vision court-termiste. A quel point son discours n’est-il pas principalement électoraliste ? Comment les stratèges politiques américains pourraient-ils négliger le scénario dressé par Marion Van Renterghem ? En effet, avec 60 % du PIB mondial, l’Occident se situe toujours en position de leader géopolitique mondial face aux Brics. La scission trumpienne pousserait l’Europe à se rapprocher de pays ayant des valeurs et des économies voisines comme le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, le Canada ou l’Australie. Les Etats-Unis perdraient ainsi leur leadership ! (La solitude de l’Europe, dernier pilier de l’Occident et de l’ordre international, par Marion Van Renterghem, L’Express du 30 janvier.)Quand la gauche se fait moralisatrice
Jean-Marie Bourry, Jonzac (Charente)
Le rejet du discours vertueux...
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11/02 - IA : Elon Musk a proposé 97 milliards de dollars pour prendre le contrôle d’OpenAI
Un groupe d’investisseurs dirigé par Elon Musk essaie de racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI, d’après plusieurs médias américains. Selon le Wall Street Journal et le New York Times, le consortium emmené par le patron de Tesla a proposé 97,4 milliards de dollars lundi 10 février au conseil d’administration pour l’acquisition de l’entité. Cette offre non sollicitée arrive alors que Sam Altman, le patron d’OpenAI, essaie de lever des fonds et de transformer sa start-up en société à but lucratif.
Cette offre vient mettre de l’huile sur le feu dans le conflit ouvert qui oppose le bras droit de Donald Trump au créateur de ChatGPT, Sam Altman. "Non merci mais nous rachèterons Twitter pour 9,74 milliards de dollars si tu veux", a donc répondu Sam Altman lundi sur X, anciennement Twitter, le réseau social qu’Elon Musk a ainsi rebaptisé après l’avoir acheté pour 44 milliards. La réaction en interne a aussi été immédiate, rapporte le Wall Street Journal. Dans un message Slack adressé aux employés, Sam Altman a écrit : "Notre structure garantit qu’aucun individu ne peut prendre le contrôle d’OpenAI… Ce sont des tactiques visant à nous affaiblir parce que nous progressons énormément".
"Escroc", lui a répondu sur X l’homme le plus riche du monde. "Il est temps qu’OpenAI redevienne la force du bien axée sur l’open-source et la sécurité qu’elle était autrefois", a-t-il développé dans les colonnes du WSJ. Elon Musk, qui fait partie des cofondateurs d’OpenAI en 2015, s’en prend régulièrement à Sam Altman. Il...
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11/02 - Une "partie significative" de l’Ukraine veut "être russe", dit Moscou après les propos de Donald Trump
Près de trois ans après le début de l’offensive russe en Ukraine, le retour au pouvoir de Donald Trump, qui s’est engagé à mettre fin rapidement au "carnage", a relancé les conjectures autour de pourparlers de paix. Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l’idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille. Mais l’Ukraine est à la peine face à l’armée russe, qui avance dans l’est de son territoire. Et Kiev craint de voir tarir l’aide américaine. Lundi, Donald Trump a de nouveau réclamé une compensation en échange de cette aide, demandant un accès aux terres rares ukrainiennes, face aux incertitudes sur l’issue du conflit. Incertitudes qu’il a lui-même alimentées, en suggérant que l’Ukraine "pourrait être russe un jour".
Les infos à retenir
⇒ Donald Trump a évoqué la possibilité que l’Ukraine devienne russe "un jour"
⇒ Une "partie significative" du pays veut "être russe", a commenté le Kremlin
⇒ L’émissaire américain Keith Kellogg se rendra prochainement en UkraineUne "partie significative" de l’Ukraine veut "être russe", dit le Kremlin après les propos de Donald Trump
Une "partie significative" de l'Ukraine veut "être russe", a affirmé ce mardi matin le Kremlin. "Le fait qu'une partie significative de l'Ukraine veuille devenir russe et soit déjà devenue russe est une réalité", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes, estimant que "cela correspondait largement aux propos du président Trump".
Le président...
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11/02 - Un contrat à 120 000 euros au-dessus de la tête : aux Baumettes, les "coups de pression" des narcotrafiquants
Combien vaut, selon les narcotrafiquants, une vie humaine ? Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux au début du mois de décembre dernier, celle d’un chef de détention adjoint de la prison marseillaise des Baumettes a été mise à prix pour "120 000 euros". Selon plusieurs sources syndicales, le nom de ce surveillant et l’adresse exacte de son domicile y ont été diffusés, à l’attention de tout exécutant susceptible d’honorer ce "contrat". "On monte d’un cran dans la violence. Il y a toujours eu des menaces, mais là, il n’y a plus de limites", soupire Catherine Forzi, surveillante aux Baumettes depuis plus de vingt ans et secrétaire locale pour le syndicat FO Justice.
Dans le huis clos de la prison, les faits semblent s’être enchaînés à une vitesse impressionnante. Tout remonte à la fin du mois de novembre, alors qu’un détenu, soupçonné d’appartenir au "haut du spectre" de la DZ Mafia – l’un des plus importants clans de trafiquants de drogue marseillais – conteste ses conditions de détention au quartier d’isolement, et obtient de s’entretenir avec la cheffe d’établissement, Karine Lagier. "C’était surtout à propos des fouilles et de sa vie en cellule. Il y a eu un échange houleux entre les deux, il lui a tenu des propos désobligeants et déplacés", raconte Jean-Charles Allen, surveillant au centre pénitentiaire et secrétaire local de l’Ufap-Unsa Justice. A la suite de cet échange, la cheffe d’établissement dépose plainte. Le vendredi 29 novembre, le détenu comparaît en commission de discipline, présidée par le...
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11/02 - Benyamin Netanyahou menace le Hamas de "combats intenses" si les otages ne sont pas libérés samedi
Après avoir annoncé un projet pour prendre le contrôle de Gaza et transformer le territoire, Donald Trump menace l’Égypte et la Jordanie de leur couper l’accès aux aides internationales, si les deux pays entravent son plan en refusant de déplacer sur leurs terres la population de la bande de Gaza. L’Égypte tient bon pourtant, et a de nouveau rejeté lundi 10 février "tout compromis" qui porterait atteinte aux droits des Palestiniens et à leur liberté de disposer de leur terre. Dans le même temps, le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est au bord de l’implosion. Alors que le mouvement islamiste a annoncé reporter "jusqu’à nouvel ordre" la prochaine libération de prisonniers israéliens, le président américain vole au secours de son allié et promet de "déchaîner un véritable enfer" sur le Hamas et Gaza "si tous les otages ne sont pas ramenés d’ici samedi midi".
Les infos à retenir
⇒ Benyamin Netanyahou affirme que "si le Hamas ne rend pas [les] otages d’ici samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin"
⇒ Plus de 53 milliards de dollars nécessaires pour reconstruire Gaza, selon l'ONU
⇒ Donald Trump promet un "enfer" si le Hamas ne relâche pas tous les otages israéliens d’ici samediBenyamin Netanyahou affirme que "si le Hamas ne rend pas [les] otages d’ici samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin"
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a menacé ce mardi de reprendre "des combats intenses" dans la bande de Gaza "jusqu’à ce que le Hamas soit définitivement vaincu" s’il ne libère pas "nos otages" d’ici à...
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11/02 - Les néolocuteurs vont-ils sauver les langues régionales ?
Et si, demain ou après-demain, il n’y avait quasiment plus de locuteurs natifs du breton, du corse ou de l’auvergnat ? Et si, néanmoins, ces langues ne disparaissaient pas complètement, mais étaient parlées quasi-exclusivement par des "néolocuteurs", autrement dit des personnes qui les auraient apprises après le français, de manière souvent appauvrie ? C’est là une idée un peu dérangeante, bien sûr, mais, quand on est comme moi viscéralement attaché à les préserver, il convient de l’aborder de front si l’on ne veut pas se bercer d’illusions.
Qu’il existe des écarts entre la langue parlée par ceux qui l’ont connue dès l’enfance et celle des "néo" est en soi inévitable. Ceux d’entre vous qui ont acquis un autre idiome, quel qu’il soit, le savent : il est très difficile, voire impossible, d’accéder au niveau d’un "natif". Et cela est encore plus compliqué lorsqu’il s’agit d’une langue régionale, que l’on n’entend quasiment plus dans les cafés, les commerces et les rues de nos villes – à la notable exception des outre-mer. Vous souhaitez perfectionner votre anglais ? Il vous suffit de passer quelque temps à Londres ou à New York : vous serez aussitôt plongé dans un bain linguistique anglophone. Vous souhaitez apprendre l’alsacien ou le provençal ? Inutile de vous rendre à Strasbourg ou à Marseille : le français est désormais partout.
Cette situation entraîne des conséquences majeures sur la langue des apprenants, comme le montrent ces exemples concrets analysés par l’universitaire Jean Sibille à propos de l’occitan...
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11/02 - Raphaël Doan : "Elon Musk jouera un rôle de premier plan dans l’histoire du XXIe siècle"
Depuis plusieurs mois, une petite musique se joue sur l’échiquier international : les pays du Vieux Continent, empêtrés dans de sempiternelles considérations éthiques, auraient décroché de la course à l’intelligence artificielle (IA). Un sentiment qui se renforce avec le coup d’envoi du projet américain Stargate à 500 milliards de dollars et l'annonce des performances du chinois DeepSeek. A la veille du forum international sur l’IA qui s’est ouvert à Paris ce lundi 10 février, Emmanuel Macron s’est ainsi empressé d’annoncer un investissement de 109 milliards de dollars "dans les prochaines années".
Preuve que les lignes bougent, se réjouit Raphaël Doan, auteur de Si Rome n’avait pas chuté (Humensis), premier livre d’histoire écrit avec l’IA générative. Mais pour le cofondateur de Vestigia - un laboratoire qui explore les potentialités des nouvelles technologies pour l’histoire – les investissements seuls ne suffiront pas. Pour rivaliser avec leurs concurrents, c’est un véritable changement de paradigme que les Européens doivent amorcer. Entretien.
L’Express : Vous l’écriviez sur X, le projet Stargate à 500 milliards de dollars annoncé par Donald Trump est deux fois plus important en termes d’investissements que le programme Apollo des années 1960. Emmanuel Macron a annoncé dimanche un investissement de 109 milliards d’euros. Est-ce suffisant pour rivaliser avec nos concurrents ?
Raphaël Doan : Ces annonces vont dans le bon sens : c’est déjà un pas significatif, même si ce n’est pas encore assez pour se mettre à...
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11/02 - Sanctions de Trump, mandats d’arrêt contre Netanyahou et Poutine… La CPI à un tournant
La Cour pénale internationale, installée à La Haye, aux Pays-Bas, est dans le viseur de Donald Trump. Moins d’un mois après son retour à la Maison-Blanche, le républicain a signé un décret présidentiel dans lequel il annonce des sanctions contre le personnel de la CPI et contre ceux ayant apporté leur aide à ses travaux d’enquêtes. La raison ? L’émission d'un mandat d'arrêt, en novembre 2024, contre Benjamin Netanyahou, un très proche du président américain.
Le Premier ministre israélien n’est pas le seul dirigeant de premier plan à être ainsi visé par la CPI. C’est également le cas, depuis mars 2023, du président russe Vladimir Poutine.
Créée en 2002, la Cour pénale internationale juge les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides. On lui a longtemps reproché de ne s’intéresser qu’aux pays africains. Force est de constater que c’est moins le cas depuis deux ans. La justice internationale, qui joue un rôle géopolitique de plus en plus important, se trouve à un tournant.
Pour en parler, Clément Daniez reçoit Mathilde Philip-Gay. Professeure à l’université Jean-Moulin-Lyon-III, elle est co-directrice du Centre de droit constitutionnel. Elle est l’auteure de Peut-on juger Poutine ? publié aux éditions Albin Michel, en mai 2023.
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11/02 - En Allemagne, l’immigration au cœur de la campagne des législatives
Une coalition impossible qui provoque une crise politique, des élections anticipées, la montée de l’extrême droite, le tout accompagné d’une économie qui patine… Il ne s’agit pas là de la France mais de l’Allemagne !
Depuis longtemps, notre voisin allemand est habitué aux alliances gouvernementales. La coalition à l’allemande semblait être un modèle à suivre pour nos personnalités politiques… Mais ça c’était jusqu’à il y a peu…
Comme en France, les divisions politiques s’installent en Allemagne. Comme en France, l’immigration concentre les tensions. Comme en France, l’extrême droite en profite… Dans dans cet épisode, on décrypte la politique allemande avec Eric-André Martin, ancien diplomate, spécialiste de l’Allemagne.
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Friedrich Merz et l’extrême droite allemande : un pacte fou avec le...
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11/02 - "C’est une mission idéologique" : Russell Vought, le vrai "cost killer" de l’administration Trump
Russell Vought a un petit faible pour le langage guerrier. Il évoque ses "plans de bataille", encourage ses alliés à se montrer "intrépides quand ils attaquent" et entend vaincre "le feu de l’ennemi", en d’autres termes l’opposition politique. Sa bête noire, ce sont les fonctionnaires de carrière qu’il veut "traumatiser", a-t-il clamé dans un discours en 2023. "Quand ils se réveillent le matin, on veut qu’ils n’aient pas envie d’aller travailler parce qu’ils sont de plus en plus vus comme une sale engeance." Ce barbu de 48 ans vient d’être nommé directeur du Bureau de la gestion et du budget (OMB), un département peu connu du grand public mais extrêmement puissant puisqu’il représente le "centre névralgique" de l’administration fédérale. C’est par lui que tout transite, des orientations budgétaires à la supervision des réglementations.
Avec ses montures en écailles et son crâne chauve, Russell Vought ressemble davantage à un chercheur universitaire qu’à un militant trumpiste virulent. Mais ne vous fiez pas aux apparences. Ceux qui l’ont fréquenté le décrivent comme un idéologue extrémiste doublé d’un chrétien nationaliste, farouchement dévoué à la cause Maga (Make America Great Again). "Le Thomas Cromwell de Trump" qui dans l’ombre "aide à réaliser les buts de son maître", selon la formule de Donald Moynihan, professeur à l’université du Michigan. A en juger par ses déclarations, ce serait plutôt Attila. "Il poursuit une mission idéologique : démanteler l’Etat fédéral", résume E.J. Fagan, professeur de Sciences...
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10/02 - Conseil constitutionnel : Richard Ferrand proposé comme futur président par Emmanuel Macron
Un fidèle parmi les fidèles. Emmanuel Macron a proposé ce lundi 10 février de nommer l’ex-président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand comme président du Conseil constitutionnel en remplacement de Laurent Fabius, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.
Le président du Sénat Gérard Larcher a lui désigné le sénateur Les Républicains Philippe Bas comme membre du Conseil, tandis que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a désigné l’ex-députée MoDem et ancienne magistrate Laurence Vichnievsky, selon des communiqués distincts de leurs institutions. Ces trois noms devront être validés, après audition le 19 février, par les commissions des Lois du Parlement.Une nomination très importante
Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, cette délicate épreuve des auditions parlementaires s’annonce cependant bien incertaine dans le contexte politique actuel. Car si les noms de Philippe Bas et Laurence Vichnievsky doivent aussi être approuvés respectivement par le Sénat et l’Assemblée nationale, c’est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d’enjeux. La décision d’Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l’État, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu’en 2034, bien après la fin de son propre bail à l’Élysée.
Cette nomination est d’autant plus sensible que personne dans la classe politique française ne se hasarde plus à exclure la possibilité de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen dans les prochaines années.
Or, le Rassemblement national -...
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10/02 - IA : la stratégie à la "Notre-Dame" voulue par Emmanuel Macron pour combler le retard de l’UE
C’est un événement qui doit lui permettre de replacer la France au centre du jeu sur l’intelligence artificielle. Au premier jour du sommet mondial sur l’IA à Paris ce lundi 10 février, Emmanuel Macron a appelé les Européens à un "sursaut" pour combler leur retard dans l’intelligence artificielle, suggérant d’avoir recours à une stratégie à la "Notre-Dame", en référence à la reconstruction en un temps record de la cathédrale détruite partiellement par un incendie.
"Il est temps de se réveiller et (d’avoir) une stratégie européenne", a-t-il lancé en anglais, depuis une estrade placée sous la coupole du Grand palais. "Nous avons montré au reste du monde qu’avec un calendrier clair, nous pouvons y arriver", a-t-il ajouté en référence à Notre-Dame, en plaidant aussi pour une "rationalisation des procédures" et un pilotage simplifié. Cette "approche Notre-Dame sera adoptée pour les centres de données, les autorisations de mise sur le marché, l’IA et l’attractivité", a-t-il également détaillé devant un parterre de journalistes et d’entrepreneurs du monde de la tech.
"L’IA est avant tout une incroyable révolution technologique et scientifique au service du progrès", a ajouté le chef de l’Etat, affirmant que cette révolution doit se faire "au service de l’humanité, afin de vivre mieux"."Besoin de plus d’Europe"
Emmanuel Macron a également indiqué que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présentera ce mardi 11 février "la Stratégie européenne sur l’IA", qui devrait permettre à l’UE "d’accélérer, de...
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10/02 - Sommet IA : ce qui se cache derrière les 109 milliards d’investissements annoncés par Emmanuel Macron
C’est un montant "historique", se félicite l’Elysée. Les 109 milliards d’euros d’investissements étrangers dans l’IA en France, dont le détail vient d’être dévoilé ce lundi 10 février, pourraient relancer le pays et l’Europe dans la course à l’intelligence artificielle. Alors que Deepseek, le prodige chinois, vient de secouer les géants américains avec son intelligence artificielle ultra-performante et frugale, la France entend bien en faire de même.
Ces investissements confirment l’attractivité de la France se réjouit l’Elysée, et notamment l’intérêt pour son énergie décarbonée. Les investissements sont en effet concentrés dans le domaine des data centers, de plus en plus nombreux en France. Ces centres de calculs sont indispensables au fonctionnement de l’intelligence artificielle.
"On pourrait comparer les data centers aux moteurs de la voiture IA, et les logiciels à son essence, explique Chadi Hantouche, spécialiste de l’intelligence artificielle du cabinet de conseil Wavestone. Les deux sont essentiels pour faire fonctionner les intelligences artificielles". Des moteurs, la France s’apprête à en accueillir beaucoup sous son capot : la grande majorité des 109 milliards de dollars annoncés portent sur la construction de data centers et les infrastructures énergétiques. Il y a déjà les 50 milliards d’euros engagés par les Emirats arabes unis pour la construction d’un "campus IA", qui hébergera un data center de pointe d’1 GW. Il y a ensuite les six milliards d’euros promis par Amazon pour le développement de...
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10/02 - Le grand historien Timothy Snyder : "Elon Musk est le dominant et Donald Trump le soumis"
En 2017, l’historien Timothy Snyder avait écrit le best-seller De la tyrannie en réaction à l’élection de Donald Trump. L’année dernière, le professeur à l’université Yale a publié De la liberté, dans lequel ce grand spécialiste de l’Europe de l’Est analyse une valeur essentielle aux yeux de ses compatriotes américains, mais aujourd’hui selon lui détournée par les Etats-Unis. De passage à Paris, il a accordé un entretien à L’Express pour dénoncer "le coup d’Etat" d’Elon Musk, tout comme la diplomatie erratique d’un Donald Trump qui ne viserait que le prix Nobel de la paix, avant de laisser le champ libre à Vladimir Poutine.
L’Express : Dans De la liberté, vous exposez les concepts de liberté positive et de liberté négative. Comment les distinguez-vous ? Et en quoi Donald Trump serait-il un héros de la liberté négative ?
Timothy Snyder : La liberté doit se concentrer sur les personnes, ce que nous sommes, ce que nous pouvons faire, ce que nous pouvons devenir. La liberté négative, elle, ne se concentre que sur les barrières qui nous limitent, les murs, les barbelés, le gouvernement. Bien sûr, il est parfois nécessaire d’abattre des murs ou de couper des barbelés. Parfois, nous devons nous rebeller contre les gouvernements. Mais si vous perdez de vue la partie humaine et que vous vous concentrez uniquement sur les barrières à abattre, cela peut déboucher sur des choses très sombres. On peut s’opposer non seulement à un gouvernement, mais aussi à d’autres personnes, ou même aux faits et à la science, comme le font...
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10/02 - VIDÉO. Droits de douane : "Les contradictions de Donald Trump ne vont pas tenir longtemps"
Il l’a répété à maintes reprises : "tariffs" est le mot préféré de Donald Trump. Et le 47e président américain semble vouloir dégainer de nouvelles hausses de droits de douane à chaque nouvelle contrariété diplomatique. De quoi créer une certaine confusion. Car pour justifier ces mesures, Washington mêle un peu tout : la lutte contre le trafic de Fentanyl, la sécurisation des frontières pour empêcher l’immigration incontrôlée… mais aussi et surtout les balances commerciales qui lui sont défavorables.
Par ailleurs, après avoir annoncé une hausse de 25 % sur les produits venus du Mexique et du Canada, Donald Trump est revenu sur sa décision en promettant un délai supplémentaire d’un mois. Au risque de dévoiler un peu trop sa tactique de négociation. "Il a promis beaucoup de choses, mais qui sont contradictoires", note Raphaël Gallardo, le chef économiste du fonds d’investissement français Carmignac. Son analyse est à retrouver dans notre long format, à regarder sur notre site, et tous nos réseaux sociaux.
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10/02 - "Elon Musk viendra-t-il ?" : le choix astucieux de l’Elysée face à ce dossier piégé
La question qui fâche revient inlassablement. "Elon Musk viendra-t-il au sommet de l’IA à Paris ?" On ne compte plus le nombre de fois où elle a été posée lors de "briefs off" ou dans la boucle WhatsApp élyséenne dédiée à l’évènement mondial que la France organise ces 10 et 11 février. Le Palais répète la même rengaine : "Oui, Monsieur Musk a été invité" ; "Non, il n’a pour le moment pas confirmé sa venue."
Une visite impromptue semble désormais hautement improbable. L’Elysée avait préparé le terrain, essayant tant bien que mal de faire comprendre aux médias qu’Elon Musk ne serait pas la star du sommet. On pourrait voir là le discours d’un prétendant éconduit par l’homme le plus riche du monde, qui avait été la sensation du sommet mondial de l’IA londonien l’an dernier. On aurait tort.
L’Elysée a en fait habilement géré ce dossier piégé en mettant à l’honneur un homme bien plus utile aux ambitions de la France et de l’Europe dans l’IA : Narendra Modi. Mi-janvier, la France a révélé que le Premier ministre indien coprésiderait la grand-messe à laquelle elle a convié des stars de l’IA tels que Sam Altman (OpenAI), Fei-Fei Li (Stanford) ou le prix Turing Yann LeCun (Meta) ainsi que des politiques de premier plan, du vice-président américain J.D. Vance au vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing. Emmanuel Macron a également fait le choix, dimanche, d’accorder une interview exclusive à un duo de journalistes français et indien : Laurent Delahousse de France 2 et Palki Sharma Upadhyay de First Post.
Une stratégie astucieuse car...
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10/02 - Ukraine : comment Donald Trump mobilise toute son administration pour lancer son plan de paix
Assiste-t-on à une semaine décisive pour l’Ukraine ? Dans un entretien donné au New York Post, Donald Trump a confirmé pour la première fois depuis sa réélection avoir eu un appel téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine concernant l’avenir de la guerre en Ukraine. Le président américain a assuré que son homologue russe "veut que les gens arrêtent de mourir", affirmant que le conflit "n’aurait jamais eu lieu" s’il avait été à la tête des Etats-Unis en 2022. A la suite de ce premier appel officiellement confirmé entre la Maison-Blanche et le Kremlin depuis début 2022, Donald Trump a de nouveau affirmé avoir un plan concret pour mettre un terme à la guerre, disant "espérer que ce soit rapide".
Ce fameux plan, que Trump répète avoir depuis le début du conflit sans en avoir jamais détaillé les contours, pourrait cependant bien être étayé cette semaine. Car se tient du 14 au 16 février la conférence sur la sécurité de Munich, sorte de "Davos de la défense" et plus grand rendez-vous annuel du monde diplomatico-militaire. Un événement où se rendra Volodymyr Zelensky du côté ukrainien.
Mais c’est surtout du côté américain qu’il faut regarder la liste des invités, avec un déplacement en masse de la nouvelle administration Trump. Se trouvera ainsi en Allemagne le vice-président J.D. Vance, fervent critique du soutien américain pour l’Ukraine et qui doit rencontrer le chef d’Etat ukrainien durant le week-end. Mais aussi l’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine Keith Kellogg, le chef du Pentagone Pete Hegseth ou...
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10/02 - Emmanuel Macron : nos révélations sur ces 10 jours où il a imaginé Sébastien Lecornu à Matignon
Heureusement que ces deux-là ont en commun un rythme circadien. Coucher au cœur de la nuit… lever à l’aube. Minuit a-t-il sonné quand Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu interrompent leur conversation, jeudi 12 décembre 2024 ? Qu’importe l’horaire, pourvu qu’on ait un Premier ministre. Le président de la République veut nommer dès le lendemain le remplaçant de Michel Barnier et son choix, enfin, est arrêté. Il l’a d’ailleurs annoncé à son cabinet en fin de journée : ce sera lui, Lecornu, qui prendra la tête du gouvernement. "Et François Bayrou ?" questionne un téméraire. "Je vais le traiter, je le connais, j’ai l’habitude", balaie le président. C’est qui le patron ?
Le ministre de la Défense avec le temps a appris à ne pas dormir, les conflits, les morts, depuis plus de deux ans, le hantent ; mais cette nuit, son monde paraît s’éloigner, Matignon devant lui se dessine et dans ce clair-obscur surgissent des tourments nouveaux. Puis vint le fracas. Vers 7 heures le vendredi 13 décembre, Emmanuel Macron joint de nouveau Sébastien Lecornu. Le président s’adresse à son prochain Premier ministre. Le temps est venu de changer de costume, organiser son cabinet, préparer la passation de pouvoirs… Sa prise de parole, le presque nommé l’a déjà ciselée dans son esprit : elle sera courte, deux phrases, "Merci Michel Barnier, au travail à présent". Pendant que le futur Premier ministre s’affaire, Emmanuel Macron, de son côté, va recevoir François Bayrou, il n’est jamais trop tard pour annoncer les mauvaises nouvelles. L’entrevue...
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10/02 - Budget de la Sécurité sociale : la motion de censure de LFI rejetée à l’Assemblée
Sans surprise, l’Assemblée nationale a rejeté ce lundi 10 février une nouvelle motion de censure, déposée par LFI contre le recours de François Bayrou à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la partie "recettes" du budget de la Sécurité sociale pour 2025. La motion n’a recueilli que 115 voix sur 289 nécessaires, en l’absence du soutien du RN et du groupe PS.
Face à un hémicycle fortement clairsemé, François Bayrou a défendu le besoin d’un budget "adopté dans les plus brefs délais". La vice-présidente LFI de l’Assemblée Nadège Abomangoli ayant appelé à censurer un budget qui "multiplie les trompe-l’oeil" et un gouvernement qui "parle et agit comme le Rassemblement national".
Chahuté par les Insoumis, le socialiste Jérôme Guedj a assumé la non-censure et appelé à "un Grenelle du financement" de la Sécu, mettant notamment sur la table le financement par "les successions", "le patrimoine" ou encore une "participation des retraités".
Dans la foulée le Premier ministre a engagé un autre 49.3, sur la dernière partie du texte, concernant les "dépenses" pour 2025. Les Insoumis répondant par l’annonce d’une nouvelle motion de censure, qui devrait être examinée probablement mercredi.Un déficit de la Sécu autour de 23 milliards d’euros en 2025
Une fois adopté à l’Assemblée, le texte ira au Sénat, où le gouvernement espère une validation sans modification par la chambre haute, a priori les 17 et 18 février, qui vaudrait adoption définitive au Parlement et viendrait clore la séquence budgétaire.
Le...
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10/02 - Chine : les raisons derrière la chute drastique du nombre de mariages
La Chine a connu une chute de plus de 20 % du nombre de mariages en 2024, symptôme du défi démographique qu’affronte le pays, beaucoup de Chinois hésitant à avoir des enfants pour des raisons économiques. Ainsi, un total de 6,1 millions de couples ont convolé l’an passé, contre 7,7 millions en 2023, selon des données du ministère des Affaires civiles.
Cette baisse de 20,5 % a coïncidé avec la troisième année consécutive de déclin de la population chinoise. La Chine a été dépassée en 2023 par l’Inde en tant que nation la plus peuplée du monde. Le géant asiatique comptait 1,408 milliard d’habitants fin 2024, contre 1,410 milliard un an auparavant. Cette tendance est un sérieux problème pour un pays qui s’est longtemps appuyé sur son abondante main-d’œuvre pour assurer sa croissance.De très rares naissances hors mariages
Cette baisse du nombre de mariages intervient malgré diverses campagnes incitatives des autorités chinoises, qui accordent des subventions et encouragent les couples à avoir davantage d’enfants. Mais beaucoup hésitent à avoir des bébés. Parmi les principales raisons figurent le coût élevé de l’éducation, entre les frais de garderie et les cours privés, souvent jugés indispensables pour garantir la réussite scolaire de l’enfant.
Le mariage est un passage quasi-obligé en Chine avant d’avoir un enfant. Les naissances hors mariages sont extrêmement rares car elles sont mal vues et n’offrent pas le même niveau de reconnaissance et de protection.
Sur le réseau social Weibo, la plupart des internautes se...
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10/02 - Comment les Français utilisent ChatGPT : quatre infographies sur la place prise par l’IA dans nos vies
"J’ai vraiment l’impression que ChatGPT a démocratisé le savoir", s’enthousiasme Pierre*, un juriste de 31 ans qui utilise l’application quotidiennement. "Je m’en sers pour des recherches moins précises, plus conceptuelles, commente-t-il, si j’ai besoin de trouver la date de naissance de Beyoncé par exemple, je vais utiliser Google, mais quand j’ai besoin de comprendre quelque chose de plus complexe, c’est vers ChatGPT que je me tourne." En parcourant ses dernières recherches sur l'outil d'intelligence artificielle, le jeune homme évoque un échange sur le fonctionnement d’une pompe à eau, une demande de traduction d’une chanson américaine et même une discussion philosophique sur… "la conscience humaine". Ironique, s’il en est.
Comme lui, de très nombreux utilisateurs ont fait du "chatbot" développé par la start-up OpenAI, un de leurs outils favoris. Début décembre, lors d’une rencontre organisée par le New York Times, son dirigeant Sam Altman a annoncé que ChatGPT comptait désormais plus de 300 millions d’utilisateurs par semaine (soit plus de quatre fois la population d’un pays comme la France).
Pour le moment, c’est dans la sphère privée que ChatGPT s’est inséré avec le plus de réussite. Dans son dernier baromètre sur "les Français et les IA génératives", l’Ifop explique ainsi que 25 % des personnes interrogées avaient recours à ces outils et que parmi elles, plus de 8 sur 10 les utilisent dans le cadre personnel. C’est le cas de Pierre mais aussi d’Alice*, 30 ans, qui lance l’application entre 10 et 20 fois...
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10/02 - Elections agricoles : une nouvelle alerte ! Par Jean-François Copé
Les élections professionnelles aux chambres d’agriculture attirent rarement l’attention des médias. Pourtant, celles qui viennent de se tenir en janvier mériteraient plus d’attention. Pour la première fois, la FNSEA – plutôt proche de la droite de gouvernement – voit son hégémonie contestée. Face à elle, la Coordination rurale, filiale assumée du RN, sans parvenir à devenir le premier syndicat du secteur, s’impose comme une force incontournable en devenant majoritaire dans 14 départements. Des territoires où les crises sanitaire et climatique pèsent lourdement sur les productions et viennent aggraver les nombreux maux auxquels doivent faire face les agriculteurs : faibles revenus, raréfaction des services publics, normes souvent absurdes, contraintes environnementales imposées par la PAC… mais aussi – reconnaissons-le – fortes réticences au changement et à la modernisation de beaucoup d’entre eux !
En réalité, ce scrutin, bien plus qu’un simple rapport de force syndical, est surtout le reflet d’une colère exponentielle qui se focalise sur un seul homme : le président de la République. Ces élections se sont tenues un an après les grandes manifestations agricoles qui avaient paralysé une partie du pays. A l’époque, la FNSEA avait mené les négociations avec le gouvernement, obtenant de premières avancées très concrètes pour la profession. Mais douze mois plus tard, rien ou presque n’a été mis en œuvre.Des initiatives irresponsables du RN
Parmi les principaux responsables de cette situation, les députés du RN qui...
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10/02 - Comment Vladimir Poutine veut contrer sa perte d’influence dans les ex-pays de l’Union soviétique
L’inquiétude grandit à Moscou, qui observe ses liens avec les anciennes nations soviétiques s’affaiblir sous la pression des sanctions occidentales liées à l’invasion de l’Ukraine. Un rapport gouvernemental qui a fuité, rapporté par le quotidien économique britannique le Financial Times, révèle que des hauts responsables russes se préoccupent des effets de la pression économique imposée par l’Europe et les Etats-Unis sur ses relations avec ses alliés, notamment son ancienne sphère soviétique. Les auteurs du rapport craignent aussi que les sanctions l’empêchent de renforcer ses liens avec le Sud Global.
Cette présentation interne, dévoilée lors d’une session stratégique dirigée par le Premier ministre Mikhaïl Michoustine en avril 2024 et consultée par le média, offre un aperçu rare de la manière dont la guerre en Ukraine a nui aux relations entre la Russie et certains de ses alliés les plus proches.Les alliés de la Russie profitent des sanctions
Notamment parce que, selon le rapport, les Etats d’Asie centrale sont contraints de respecter les sanctions grâce à l’approche "du bâton et de la carotte", qui consiste à leur offrir un accès aux marchés mondiaux, aux corridors de transport et aux chaînes d’approvisionnement qui contournent Moscou. Ces derniers en ont profité pour exiger en parallèle auprès de Moscou des commissions supplémentaires pour compenser les risques liés à la violation des sanctions.
Les alliés soviétiques de la Russie ont eux aussi profité des sanctions, au grand dam de la Russie : elles leur ont...
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10/02 - Argent, réussite, grands patrons : cette aigreur bien française, par Julia de Funès
Il est saisissant d’observer l’abîme qui sépare la France, ce vieux théâtre de l’égalitarisme patenté, de l’Amérique triomphante, où l’on érige au rang d’icônes des entrepreneurs tels qu’Elon Musk. Là-bas, le succès est un spectacle permanent, où l’argent se pavane sans honte ; ici, il déclenche convulsions morales et lamentations publiques. Car enfin, chez nous, la réussite est toujours suspecte, la richesse nécessairement frauduleuse, et l’ambition, une faute de goût. D’où vient cette acrimonie typiquement française à l’égard des grands capitaines d’industrie et de tous ceux qui osent encore créer de la valeur et de la richesse ?
Si nous nous hasardons à en faire la généalogie, nous découvrons plusieurs contournements de la pensée ayant perverti notre rapport à la réussite et au succès. Depuis la Révolution, la France a exalté l’égalité, tout en développant une méfiance inflexible envers toute inégalité, supériorité, élite ou hiérarchie. Tocqueville l’avait pressenti : le noble idéal d’égalité s’est mué en un égalitarisme où l’égalité en droits s’est confondue avec une exigence d’équivalence en faits. Parce que nous sommes égaux devant la loi, nous devrions être équivalents en tout, comme si l’indifférenciation juridique devait abolir toute disparité sociale. La Révolution et ses lendemains ont instillé cette idée fallacieuse selon laquelle toute hiérarchie serait une oppression déguisée, et tout ce qui s’élève devrait être ramené au sol. Mais à force de vouloir éradiquer toute inégalité, on en est venu à réprouver toute distinction,...
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10/02 - Taxes de Donald Trump : "L’Europe doit être prête à réagir", prévient Emmanuel Macron
L’Union européenne "doit être prête à défendre ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin" face aux Etats-Unis, a plaidé Emmanuel Macron avec véhémence auprès de Richard Quest, célèbre intervieweur politique de CNN, dans un entretien diffusé par la chaîne américaine dimanche 9 février. Il s’exprimait sur le sujet de l’augmentation spectaculaire des taxes sur l'importation de produits étrangers aux Etats-Unis, annoncée par Donald Trump ces dernières semaines. "Je pense que nous devons être prêts à réagir" et à répondre à ces augmentations, a-t-il affirmé.
Si les deux dirigeants sont en communication directe et régulière, comme le répète Emmanuel Macron, cette interview était tout de même l’occasion pour le président français de s’adresser à son homologue. "Quand je me penche sur la situation, ma première question aux Etats-Unis est la suivante : quel est votre premier problème ? Est-ce l’UE ? Je ne pense pas. Votre premier problème, c’est la Chine", a-t-il souligné, rappelant que l’UE était "l’alliée" des Etats-Unis.25 % sur l’acier et l’aluminium européen
Le nouveau président américain Donald Trump agite depuis plusieurs semaines le spectre de guerres commerciales et a laissé entendre que l’Union européenne devrait être bientôt concernée par des droits de douane. "L’UE nous a très mal traités", a-t-il déclaré à des journalistes fin janvier. S’il a accordé au Canada et au Mexique un sursis d’un mois, il a maintenu l’application de 10 % de droits de douane additionnels sur les importations chinoises aux Etats-Unis et a annoncé...
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10/02 - Dépression : 10 signes clés à ne pas ignorer
La dépression est l’un des troubles psychologiques les plus courants à l’échelle mondiale. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 5% des adultes en souffrent, un chiffre en constante augmentation depuis plusieurs années. En France, près de 12,5% des adultes connaissent un épisode dépressif au cours de leur vie, et ce phénomène touche particulièrement les jeunes adultes. Malgré sa prévalence élevée, il reste souvent difficile de distinguer les signes d'une dépression d’un simple passage à vide. Pour vous aider à repérer ce trouble avant qu'il n'affecte gravement votre quotidien, voici les dix symptômes les plus caractéristiques.1. Une tristesse profonde et persistante
Contrairement à un simple coup de blues, la dépression s'installe durablement. Elle se traduit par une tristesse profonde et omniprésente, qui n'est pas simplement passagère. Cette forme de mal-être finit par envahir chaque aspect de la vie quotidienne et rendre toute activité, même les plus simples, lourdes à accomplir.Dépression : quand la tristesse devient un poids du quotidien.2. Une perte d’intérêt pour les plaisirs quotidiens
Les petites joies de la vie, qui apportaient autrefois satisfaction, semblent désormais insignifiantes. Ce qui était un loisir agréable devient une corvée insipide, et l’incapacité à retrouver du plaisir dans les activités habituellement appréciées est un signe précurseur de la dépression.3. Troubles alimentaires
La dépression impacte également l'alimentation : certains perdent leur appétit, tandis que...
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10/02 - Placements : 2025, l’année de la ruée vers l’argent ?
Malgré une belle progression de 20 % l’an dernier, le cours de l’once d’or ne cesse de grimper. Il a atteint un nouveau record de 2 798 dollars le 3 février, après une hausse de 7 % depuis le début de l’année. "Son cours a été stimulé par les inquiétudes des investisseurs que le président Trump pourrait imposer des droits de douane sur le métal jaune. Par anticipation, d’énormes réserves d’or ont été transférées aux Etats-Unis", analyse la société Cashbee. Les tensions géopolitiques jouent aussi en faveur d’une appréciation.
Selon Benjamin Louvet, directeur des gestions matières premières d’Ofi Invest AM, la "relique barbare" pourrait continuer sa hausse jusqu’à atteindre le niveau des 3 000 dollars l’once. Mais, selon cet expert, un autre métal précieux pourrait encore davantage se valoriser cette année : l’argent. Son marché connaît une évolution profonde depuis quelques années car ce métal est très utilisé dans les technologies bas-carbone, en particulier le solaire et la mobilité électrique.
Les activités industrielles, en croissance, représentent désormais 55 % de la demande totale, selon OFI Invest AM. Or, côté offre, la production est très contrainte et stagne depuis dix ans. "Offre minière limitée, stocks en baisse et demande industrielle qui devrait continuer de croître : tous les ingrédients sont réunis pour que l’argent poursuive sa progression en 2025. Une hausse de l’ordre de 20 %, portant les cours entre 36 et 38 dollars l’once, semble tout à fait plausible", estime Benjamin...
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10/02 - Droit du sol, droit du sang... Comment devient-on Français aujourd’hui ?
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin est revenu dimanche 9 février sur BFMTV sur sa proposition de remettre en question le droit du sol. "Je souhaite qu’un enfant né en France de parents étrangers, lorsqu’il aura 16, 18, 20, 21 ans (on peut discuter de cet âge) puisse exprimer une volonté pour devenir Français", a-t-il affirmé. En d’autres termes : que le droit d’un enfant né sur le sol français de parents étrangers à disposer de la nationalité française à partir de 13 ans — à condition d’avoir résidé dans le pays depuis au moins cinq ans — n’en soit plus un.
"Ce n’est pas une révolution, c’est une évolution radicale, j’assume de la porter", a clamé le ministre. "Il faut vouloir être Français, il faut parler sa langue, connaître son histoire, il ne s’agit pas de distinguer les gens par leur religion, origine ou couleur de peau, il faut que quelqu’un veuille devenir Français", a-t-il insisté, refusant l'"automaticité". Une proposition soutenue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a estimé vendredi lors d’un déplacement en Seine-et-Marne que pour être français il fallait "respecter le mode de vie" et "les principes républicains" du pays. Et de rappeler que "l’accès à la naturalisation, c’est le Code civil", et que "le Code civil, dans les articles 21 notamment, parle d’assimilation".Jus Sanguinis, Jus Soli
Droits issus du Moyen Âge puis des guerres du XIXe siècle, le droit du sol et le droit du sang sont les deux grands principes qui régissent aujourd’hui les différentes manières de jouir de la...
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10/02 - Olaf Groth (Berkeley) : "Elon Musk n’a aucune expérience de Washington, c’est son talon d’Achille"
Elon Musk roule des mécaniques à Washington. Le président Donald Trump a donné à son département de l’Efficacité gouvernementale (Doge) un accès étendu aux données des services de l’Etat. L’homme le plus riche du monde fanfaronne désormais sur X, en laissant planer l’idée qu’il pourrait non seulement scruter mais aussi contrôler les paiements du Trésor américain. Ses méthodes brusques l’ont peut-être aidé à réussir dans le spatial et l’automobile. Mais Washington est un tout autre univers dont il ne connaît guère les codes.
Aux Etats-Unis, la grogne monte autant que l’inquiétude autour des méthodes du Doge. Saisis par des syndicats de fonctionnaires, deux juges fédéraux ont bloqué temporairement les protocoles mis en place par le département d’Elon Musk. Entrepreneurs tech, politiques aguerris… Dans l’ombre, d’autres personnages fortifient leurs positions autour de cette nouvelle administration. Plongée dans ce labyrinthe mouvant avec Olaf Groth, professeur à l’université de Berkeley, spécialiste de l’économie numérique et des politiques publiques associées, fondateur du think tank Cambrian Futures et auteur de The AI Generation (Pegasus, 2021).
L’Express : De nombreux PDG de la tech se rapprochent de Donald Trump. Défendent-ils la même ligne qu’Elon Musk ?
Olaf Groth : Il existe essentiellement deux camps : les Big Tech et les Small Tech. Les Big Tech sont les personnes qui dirigent ou investissent dans les hyperscalers bien connus : Google, Amazon, Microsoft… Les Small Tech gagnent parfois des milliards de dollars,...
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10/02 - Gaza : le Hamas dit reporter "jusqu’à nouvel ordre" le prochain échange de prisonniers avec Israël
Alors que se multiplient les condamnations de dirigeants étrangers du plan de Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a jugé pour sa part dimanche 9 février l’idée "révolutionnaire". Dans le même temps, le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se fragilise déjà : alors que le mouvement islamiste a libéré trois otages israéliens ce week-end, il a annoncé reporter "jusqu'à nouvel ordre" la prochaine libération de captifs. La situation reste par ailleurs très tendue en Cisjordanie, où de nouvelles attaques de l’armée israélienne ont fait trois morts.
Les infos à retenir
⇒ Le Hamas dit reporter "jusqu'à nouvel ordre" le prochain échange de prisonniers avec Israël
⇒ Israël accuse le Hamas de "violation totale" de la trêve
⇒ Donald Trump dit que les Palestiniens n’auraient pas de droit au retour dans le cadre de son plan pour GazaLe Hamas dit reporter "jusqu'à nouvel ordre" le prochain échange de prisonniers avec Israël
La branche armée du Hamas a annoncé reporter "jusqu'à nouvel ordre" la prochaine libération d'otages israéliens captifs à Gaza devant se faire en échange de celle de Palestiniens détenus par Israël dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier.
"La libération des prisonniers qui était prévue pour samedi prochain, 15 février 2025, est reportée jusqu'à nouvel ordre en attendant que l'occupation [Israël, NDLR] s'acquitte de ses obligations", déclare Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, dans un communiqué.Israël accuse le Hamas de...
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10/02 - Invités, programme... Ce qu’il faut savoir du Sommet sur l’IA à Paris
Deux ans après que le grand public a découvert ChatGPT, le robot conversationnel de l’entreprise américaine OpenAI, le président Emmanuel Macron souhaite réaffirmer la place de la France sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle. C’est pour cela qu’il accueille, ce lundi 10 février au Grand Palais, le Sommet de Paris sur cette technologie qui doit réunir dirigeants politiques et chefs d’entreprise. Face à la concurrence accrue des Etats-Unis et de la Chine, à la pointe dans ce secteur, la France et l’UE veulent jouer leur partition.
Pour cet événement organisé par la France et coprésidé par l’Inde, des conférences et de tables-rondes mettant en avant les solutions permises par l’IA sont au programme de la première journée. Une session plénière rassemblera, le lendemain, les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des personnalités internationales. Objectif : débattre de multiples questions relatives aux intelligences artificielles, qu’elles soient diplomatiques, politiques, économiques, éthiques ou encore juridiques.J.D. Vance, Narendra Modi, Sam Altman…
Parmi les hommes et femmes politiques présents, il y aura, par exemple, le Premier ministre indien Narendra Modi, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz. Sur le plan diplomatique, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres ou encore le président de la commission de l’Union...
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10/02 - Allemagne : la fin d’un modèle économique
Une coalition impossible qui provoque une crise politique, des élections anticipées, la montée de l’extrême droite, le tout accompagné d’une économie qui patine… Il ne s’agit pas là de la France mais de l’Allemagne !
Après la crise de 2008, le modèle allemand semble être un bouclier face à la récession. Son taux de chômage baisse, ses exportations augmentent, sa croissance bondit. De quoi faire rêver le reste de l’Europe. Mais depuis quelques années, le doute s’installe…
Comment s’est installée la crise du modèle économique allemand ? Et la France s’en sort-elle mieux ? La réponse dans cet épisode avec Eric-André Martin, ancien diplomate, spécialiste de l’Allemagne.
Pour aller plus loin
"Elon Musk a raison, l’Allemagne a atteint un point critique" : le regard choc de l’historienne Katja Hoyer
Allemagne : les cinq plaies d’un modèle à bout de souffle
Malgré la crise économique, l’Allemagne a un avantage par rapport à la France, par Jean-François Copé
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Solène Alifat (écriture) Jules Krot (montage et réalisation)
Crédits : France 2, France 24, BFMTV, 20 Minutes, BFM Business, Euronews, Europe 1, LCI, Arte,
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Jérémy Cambour
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10/02 - En Turquie, les raisons du soutien prudent de Recep Tayyip Erdogan au Hamas
Mercredi 29 janvier, dans son palais présidentiel aux mille pièces, sur une colline d’Ankara, la capitale, le président islamo-nationaliste turc Recep Tayyip Erdogan reçoit une délégation de représentants du Hamas. Deux personnages clés du pouvoir turc, le chef des services secrets, Ibrahim Kalin, et son prédécesseur et actuel ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, assistent également à la rencontre. Lors de cette première visite en Turquie depuis le récent accord de cessez-le-feu entre l’organisation islamiste palestinienne et Israël, le président turc a à nouveau salué la "résistance" de ceux qu’il qualifie régulièrement de "libérateurs" ou même de "moudjahidine" (combattants pour la foi).
Avec son allié qatari et son voisin et rival iranien, la Turquie est un des rares pays à soutenir ouvertement le groupe terroriste. Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, tué à Téhéran en juillet dernier, avait été filmé le 7 octobre 2023, réagissant à l’attaque de son groupe contre les militaires et les civils israéliens depuis un hôtel de luxe en Turquie, où il vivait une grande partie du temps. Les massacres du 7 octobre ont cependant pris la Turquie de court, alors qu’elle était engagée dans un processus de rapprochement avec Israël.
Inquiète des répercussions, Ankara a discrètement prié la hiérarchie de l’organisation de quitter le territoire. Depuis, les dirigeants de premier plan du Hamas se contentent de venir en visite, seuls certains cadres intermédiaires continuant de vivre dans le pays. Sans bénéficier de...
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09/02 - IA : Emmanuel Macron annonce un investissement de "109 milliards d’euros dans les prochaines années"
Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir des investissements en France dans l'intelligence artificielle de "109 milliards d'euros dans les prochaines années".
"C'est l'équivalent pour la France de ce que les Etats-Unis ont annoncé avec Stargate. C'est le même rapport", a ajouté le chef de l'Etat à la veille de l'ouverture du sommet international sur l'IA de Paris. Mi-janvier, le président américain Donald Trump avait annoncé 500 milliards de dollars d'investissement dans l'IA dans le cadre du plan "Stargate".
Il a précisé que ce sont "des investissements que les Émirats arabes unis vont faire", "des grands fonds d'investissement américains, canadiens", mais aussi "des entreprises françaises", citant les opérateurs télécoms Illiad et Orange, ainsi que le groupe d'électronique Thales. Ce montant inclut plusieurs annonces d'investissements faites ces derniers jours autour des centres de données, de gigantesques bâtiments qui stockent les données et fournissent les énormes capacités de calcul requises par l'IA.Un investissement des Emirats arabes unis
Jeudi, l'Elysée avait annoncé que les Emirats arabes unis allaient investir entre "30 et 50 milliards d'euros" dans la construction d'un data center géant - avec une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à un gigawatt - faisant partie d'un "campus" axé sur l'IA, le plus grand en Europe.
Le fonds canadien Brookfield a également indiqué vendredi vouloir investir 20 milliards d'euros en France d'ici 2030, dont 15 milliards pour de nouveaux centres de données,...
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09/02 - Jusqu’à quel âge vivra-t-on ? Les limites de la longévité humaine analysées par S. Jay Olshansky
Professeur à l’université de l’Illinois, à Chicago, le démographe S. Jay Olshansky est l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la longévité. Le chercheur américain est notamment devenu célèbre pour sa bataille scientifique l’ayant opposé à James Vaupel, fondateur de l’Institut Max Planck de démographie (Allemagne) et longtemps figure de proue de ceux pour qui il serait possible d’étendre la durée de la vie humaine à l’infini. Pour Olshansky, le ralentissement de la croissance de l’espérance de vie dans les pays riches confirme au contraire l’existence d’une limite biologique, qui ne pourra être franchie que grâce à des innovations scientifiques majeures.
Mais S. Jay Olshansky est aussi le cofondateur de Lapetus Solutions, une société qui propose de déterminer l’âge biologique des personnes à travers la reconnaissance faciale. Le scientifique sera l’un des invités vedettes du colloque "Bien vieillir : les promesses de la science" organisé par L’Express le 10 mars au théâtre du Rond-Point (Paris VIIIe). Les participants pourront ainsi mesurer leur âge biologique grâce à l’IA. "Le visage sert de biomarqueur, à partir duquel on peut mesurer un taux de vieillissement. On peut aussi savoir si la personne fume ou est un ancien fumeur, calculer son indice de masse corporelle, etc. Ces informations, complétées par quelques autres, comme les traitements en cours, le niveau d’éducation, le fait de vivre seul ou en couple, surtout pour les hommes, permettent de donner une estimation individuelle de l’espérance de vie",...
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09/02 - Keir Giles : "Le compte à rebours est lancé avant que Vladimir Poutine ne frappe ailleurs en Europe"
Imaginez un pays de l’Otan comme le Royaume-Uni, la France ou même l’Allemagne, soit pris pour cible par Vladimir Poutine, alors que les combats ont cessé en Ukraine. Imaginez maintenant une Alliance tétanisée, ses pays membres pris en tenaille entre leur engagement à aider tout pays allié attaqué et leurs opinions publiques, potentiellement réticentes à s’engager dans un conflit extérieur… D’ici un an, peut-être cinq. Ou même plus tôt encore : dans les mois à venir, une campagne d’assassinats, de sabotages et d’incendies criminels s’intensifiant à travers l’Europe.
Cet alarmant scénario est celui de Keir Giles, chercheur britannique de premier plan sur la défense européenne et la Russie à la prestigieuse Chatham House, et auteur du récent Who will Defend Europe ? An Awakened Russia and a Sleeping Continent (non-traduit), classé par le Financial Times parmi les meilleurs livres politiques de l’année 2024. Auprès de L’Express, ce dernier explique pourquoi, selon lui, la question n’est pas de savoir si, après l’Ukraine, Vladimir Poutine lancera une nouvelle offensive en Europe mais "quand". "Le compte-à-rebours est lancé avant que [Vladimir Poutine] soit prêt à passer à l’acte ailleurs en Europe", prévient-il. Quel pays pourrait-il cibler ? Difficile de le savoir avec précision ; l’équation de ce choix étant fonction de nombreuses variables. Mais à l’heure où le "rapport de force est globalement favorable à la Russie quel que soit le cas de figure", Keir Giles se montre pessimiste : "la plupart des pays européens...
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09/02 - Le budget de 2025 adopté, Eric Lombard prêt à s’attaquer à celui de 2026
"On va commencer à préparer [le budget 2026] dès demain, dès lundi", a affirmé ce dimanche 9 février le ministre de l’Économie Éric Lombard. Le locataire de Bercy souhaite préparer ce budget "avec le temps qui nous a manqué pour le budget 2025", a-t-il souligné lors d’un entretien au Grand Jury, émission organisée par RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat.
Objectif notamment : ajuster des dispositifs qui pèsent sur les entreprises ou les hauts revenus. "Les industriels, par exemple, nous disent que le 1,6 milliard d’augmentation de charges (prévu dans le budget 2025) pèse beaucoup plus sur l’industrie que sur les autres activités. On va y travailler", a déclaré Eric Lombard. "Dans le texte dont nous avons hérité, il y avait aussi une augmentation de ce qu’on appelle la 'flat tax' sur les plus-values et sur les dividendes qui, pour les personnes ayant les revenus les plus élevés, était montée à 37,2 %. Je souhaite la ramener à 30 %", a-t-il aussi indiqué.
Le ministre a par ailleurs confirmé que la surtaxe sur les grandes entreprises instaurée dans le budget 2025, qui a suscité les critiques de nombreux patrons y voyant un trop-plein fiscal, "ne s’appliquerait pas l’année prochaine". L’impôt sur les sociétés en tant que tel "me paraît à un niveau concurrentiel", a-t-il en revanche indiqué.
🗣️🔴"Il n'y aura pas de surtaxe sur les grandes entreprises en 2026."
Le ministre de l'Économie et des Finances @Eric_R_Lombard...
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09/02 - Affamés, battus… Le calvaire vécu par les otages israéliens du Hamas
Après le soulagement, l’inquiétude domine à la vue des visages amaigris des otages israéliens. Sur un écran géant ce samedi 8 février, Ohad Ben-Ami, Eli Sharabi et Or Levy marchent encadrés par des hommes de la branche armée du Hamas vers une estrade. Après 500 jours de captivité, les silhouettes sont décharnées et les traits tirés. Pour la première fois depuis la trêve négociée, les otages relâchés arrivent marqués physiquement, leurs regards traversés par la douleur ou une sorte d’absence. Dans la presse israélienne, des photos d’eux "avant/après" tournent depuis en boucle, comme pour rappeler l’urgence de libérer celles et ceux encore prisonniers des geôles du mouvement islamiste palestinien.
Un peu plus tard, on apprendra qu’Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, est en état de "détresse nutritionnelle", d’après l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv. "Ohad a perdu beaucoup de masse corporelle" mais "son esprit a du ressort et il est source d’inspiration", a voulu rassurer le Pr. Gil Fire, directeur adjoint de l’hôpital.
L’état de santé des deux autres hommes libérés ce week-end est "mauvais", ont aussi indiqué les autorités. Selon la chaîne d’information israélienne N12, Or Levy, âgé de 34 ans, a passé l’essentiel de sa captivité à Gaza dans les tunnels du groupe terroriste. "Il ne prenait une douche que tous les deux mois et il est resté pieds nus pendant 491 jours, portant des chaussures pour la toute première fois ce matin", rapporte le Time of Israël, dont le live est alimenté par les témoignages douloureux...
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09/02 - "Je n’ai pas fait d’offre" : Elon Musk affirme ne pas vouloir racheter TikTok
Donald Trump lui-même avait placé le patron de Tesla et SpaceX sur la liste des entrepreneurs pressentis pour racheter l’application TikTok, en sursis aux Etats-Unis. Mais l’homme le plus riche du monde et propriétaire du réseau social X, Elon Musk, a déclaré fin janvier qu’il n’avait pas fait d’offre. "Je n’ai pas fait d’offre pour TikTok. Et je ne sais même pas ce que je ferais si j’avais TikTok", a-t-il déclaré le 28 janvier, lors d’une intervention à distance à un événement en Allemagne, dont la vidéo a été publiée samedi 8 février par les organisateurs.
Le 21 janvier, Donald Trump avait déclaré qu’il serait favorable à l’opération si son allié "voulait l’acheter". TikTok est sous le coup d’une loi américaine qui lui impose de couper les ponts avec son propriétaire chinois ByteDance, sous peine d’être interdit aux Etats-Unis. Les élus américains avaient justifié ce texte par la nécessité d’empêcher les autorités chinoises d’accéder aux données d’utilisateurs américains ou de manipuler l’opinion aux Etats-Unis. Donald Trump a donné à TikTok jusqu’au début du mois d’avril pour vendre ses activités américaines.Elon Musk préfère partir "de zéro"
Par le passé, Elon Musk s’est prononcé contre l’interdiction de l’application, jugeant qu'"il ne s’agit pas simplement de TikTok mais de la censure et du contrôle gouvernemental". Sa proximité avec Donald Trump a contribué à nourrir les spéculations sur un rachat, mais TikTok a fermement rejeté cette possibilité.
Lors de son intervention fin janvier, Elon Musk a indiqué qu’il n’utilisait pas...
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09/02 - Que lire en attendant le printemps ? Notre sélection à dévorer au chaud pour s’évader
Jean Rolin
Tous passaient sans effroi
C’est qu’il a des fourmis dans les jambes cet écrivain. Après avoir arpenté la banlieue (Zones) et les chemins de France (Traverses, tout juste réédité dans la Petite Vermillon), relaté ses correspondances de guerre (Campagnes) et une bataille oubliée (Peleliu), revisité ses années mao (L’Organisation), poursuivi le traquet kurde dans les montagnes du Kurdistan irakien et sur le mont Nemrut (Le Traquet kurde) ou encore les papillons du genre Morpho, en Guyane (Les Papillons du bagne), le voilà dans les Pyrénées sur la trace des "évadés de France". Il ne se hausse pas du col, Jean Rolin, à son âge, ses franchissements de la chaîne montagneuse ne sont plus si aisés. Mais n’écoutant que son devoir (d’écrivain intrépide), il s’est mis dans les pas de ceux qui, durant la Seconde Guerre mondiale, aviateurs alliés, réfractaires au STO, résistants ou juifs, ont rejoint (ou tenté) l’Espagne par divers cols – ils furent ainsi 30 000 à fuir le joug nazi.
Comme à son habitude, Jean Rolin a longuement enquêté sur les filières d’évasion, ses héros (Philippe Raichlen, Bud Owens, Olof Ballinger, Raymond Couraud, Walter Benjamin, Théodore Fraenkel, Jean-Pierre Grumbach (Melville)) et ses félons, à l’instar de nombre de passeurs à la motivation financière exclusive. Saint-Girons, Suc, Port de Rat, Port de Lers, Port d’Arinsal, Banyuls, col de Rumpissar, passage du Pas-de-Bouc au fil des pages et des pérégrinations de l’homme aux semelles de vent, on se familiarise avec tous ces lieux de passage,...
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09/02 - Les recettes de la réussite économique de l’Espagne : "La mentalité est plus conquérante qu’en France"
Lorsqu’en 2006, Emmanuel Deleau traverse la frontière franco-espagnole pour aller s’installer à Barcelone, le contraste se révèle saisissant. Des routes vétustes, et beaucoup de vieilles guimbardes croisées sur le chemin… "Nous avions l’impression de remonter 30 ans en arrière", se souvient cet investisseur d’origine parisienne, cofondateur des Forces françaises de l’industrie et créateur, dans la ville catalane, de La Peña Business Club, une communauté d’entrepreneurs. Le secteur du BTP est alors en plein boom : les projets de rénovation et de construction se multiplient, tirant la croissance vers le haut. Quand vient la crise des subprimes, deux ans plus tard, la bulle immobilière explose. S’ensuit la crise des dettes souveraines qui étouffera le pays jusqu’en 2015.
Près de 20 ans plus tard, après avoir souffert comme la Grèce ou le Portugal, l’Espagne renaît. Au point que certains la surnomment "la Floride de l’Europe" et Madrid, sa capitale, "le Miami du Vieux Continent". Les liaisons routières sont dans un excellent état et feraient pâlir plus d’une portion française. Le tout avec peu de péages. Des aéroports couvrent tout le territoire, tandis que le pays possède l’un des meilleurs réseaux ferroviaires en Europe. "Il fut un temps où les dirigeants espagnols étaient très critiqués, beaucoup estimant qu’ils dépensaient l’argent de manière inconsidérée. Lorsqu’ils ont rejoint la Communauté européenne, ils ont su parfaitement utiliser les fonds. L’Espagne dispose aujourd’hui de l’une des meilleures...
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09/02 - Un Etat palestinien en territoire saoudien ? Colère des pays arabes après des propos de Netanyahou
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé samedi 8 février l’envoi de négociateurs au Qatar pour discuter de la suite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après la libération de trois otages très éprouvés physiquement. L’un d’eux, Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, se trouve en état de "détresse nutritionnelle", a annoncé samedi soir l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, où il a été admis. L’état de santé des deux autres, Or Levy, 34 ans, et Eli Sharabi, 52 ans, est "mauvais" après 491 jours de captivité. Les trois hommes ont été libérés contre 183 Palestiniens détenus par Israël, lors du cinquième échange prévu par l’accord de cessez-le-feu.
L’avenir de celui-ci reste incertain au-delà de la première phase de six semaines, qui a commencé le 19 janvier et doit s’achever le 1er mars. La deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.
Les infos à retenir
⇒ Des pays arabes dénoncent les propos de Netanyahou sur un Etat palestinien en territoire saoudien
⇒ Netanyahou est prêt à "faire le travail" pour appliquer le plan de Trump pour Gaza
⇒ L’armée israélienne a quitté un important couloir de circulation à GazaDes pays arabes dénoncent les propos de Benyamin Netanyahou sur un Etat palestinien en territoire saoudien
Plusieurs pays arabes, dont l'Arabie saoudite, ont condamné ce dimanche les déclarations du Premier ministre israélien suggérant la création d'un Etat palestinien sur le sol...
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09/02 - Placements : les Français mettent-ils vraiment trop d’argent sur les livrets A ?
Depuis le 1er février, le taux de rémunération du livret A et du livret de développement durable et solidaire est passé de 3 à 2,4 %. Un recul lié à la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne et à celle de l’inflation. Ces deux indicateurs étant appelés à poursuivre leur repli dans les prochains mois, le taux des livrets devrait encore fléchir dans le courant de l’année. Une mauvaise nouvelle alors que ces deux supports ont fait carton plein l’an dernier, avec une collecte cumulée de 21,4 milliards d’euros, pour atteindre un total d’épargne de 603 milliards d’euros.Un manque à gagner ?
Il n’en fallait pas plus pour susciter la convoitise de nombreux acteurs dans l’univers des placements. Selon eux, il y aurait trop d’argent accumulé sur ces produits d’épargne, entraînant un manque à gagner considérable pour les épargnants choisissant la sécurité. La réalité est un peu plus nuancée. Certes, plus de 4 Français sur 5 détiennent un Livret A et plus de 26 millions d’entre eux possèdent un LDDS, nous rappelle le Cercle de l’épargne. Mais l’encours moyen y reste limité : 7 077 euros pour le premier et 5 800 euros pour le second, selon la Banque de France (à fin 2023). Un tiers des livrets A en circulation contiennent 150 euros au plus. Des chiffres qui n’ont rien d’excessif alors que la recommandation usuelle des professionnels du patrimoine consiste à immobiliser l’équivalent de six mois de revenus en épargne de précaution. Pour certains profils (indépendants, intérimaires…), dans la mesure du possible,...
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09/02 - Ukraine : Donald Trump assure avoir un plan pour mettre fin à la guerre
Le président américain ne perd pas de vue son objectif. Vendredi 7 février, Donald Trump a annoncé avoir eu un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine pour discuter de la fin de la guerre en Ukraine, a rapporté le lendemain le New York Post, repris par Reuters. Le milliardaire a assuré qu’il avait "toujours eu de bonnes relations avec Poutine" et qu’il avait un plan concret pour mettre fin au conflit. Mais il n’a pas divulgué plus de détails.
Seule précision, le chef d’Etat veut aller vite. "J’espère que ce sera rapide", a martelé Donald Trump. "Cette guerre est si grave en Ukraine. Je veux mettre fin à cette foutue chose." Ajoutant : "Chaque jour, des gens meurent. De jeunes et beaux soldats sont tués. Des jeunes hommes, comme mes fils. Des deux côtés. Partout sur le champ de bataille."
Dans une interview accordée à bord d’Air Force One, Donald Trump a déclaré au New York Post : "Il (Poutine) veut voir les gens arrêter de mourir." Fin janvier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait indiqué que Vladimir Poutine était prêt à avoir un appel téléphonique avec son homologue américain et que Moscou attendait que Washington lui donne son feu vert.
Selon le New York Post, Donald Trump aurait confié qu'il "ferait mieux de ne pas dire" combien de fois les deux dirigeants se sont parlé. Ce dimanche, le Kremlin a indiqué ne pas pouvoir confirmer ni infirmer cet appel avec le président américain. "Que puis-je dire à propos de cette information ? Au fur et à mesure que l'administration...
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09/02 - Elon Musk et son équipe empêchés d’accéder à des données sensibles du Trésor américain
C’est un nouvel obstacle judiciaire à l’offensive généralisée de Donald Trump contre l’administration fédérale : un juge fédéral américain a décidé samedi 8 février d’empêcher les équipes d’Elon Musk d’accéder aux données personnelles de millions d’Américains conservées par le département du Trésor.
Le juge Paul Engelmayer a suspendu l’accès à ces données personnelles et financières à "toute personne nommée par le pouvoir politique, tous les agents spéciaux du gouvernement" ainsi que "tous les employés gouvernementaux détachés par une agence extérieure au Trésor". Il a également ordonné au milliardaire Elon Musk, grand allié de Donald Trump, et à ses équipes de la commission à l’efficacité gouvernementale (DOGE) de "détruire immédiatement toutes les copies du matériel téléchargé".
Des décisions motivées par le risque de "préjudices irréparables" comme la "divulgation d’informations sensibles et confidentielles" et le "risque accru que les systèmes en question soient plus vulnérables qu’auparavant aux piratages", a-t-il écrit. La suspension vaut jusqu’au 14 février, date à laquelle se tiendra une audience sur le sujet, est-il précisé dans son ordonnance."Plus grande menace"
Cette décision fait suite à l’action en justice intentée par les procureurs généraux de 19 Etats américains pour empêcher les équipes de l’homme le plus riche du monde d’accéder à de telles informations. Selon eux, l’administration Trump a violé la loi en élargissant l’accès aux données sensibles stockées par le Trésor aux membres de cette commission créé récemment de...
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09/02 - Livres : pourquoi est-on de droite (ou de gauche) ?
Pourquoi est-on de gauche ou de droite ? Est-ce un déterminisme social, un héritage parental, une préférence morale, les hasards de la vie ou tout simplement une question d’âge ? A cette vaste question qui occupe sociologues et psychologues, Laetitia Strauch-Bonart apporte avec La Gratitude un éclairage personnel. Essayiste et journaliste férue d’idées, notre ancienne consœur à L’Express est un cas atypique. Elle se définit comme une libérale-conservatrice, soit l’association de deux courants particulièrement mal compris en France.
Elevée seule par une mère musicienne de gauche, Laetitia Strauch-Bonart a grandi près de la place de la Nation à Paris, avant de s’installer à Montpellier. Abandonnée par un père lui aussi de gauche et dont les valeurs de solidarité entraient en contradiction flagrante avec son égoïsme en tant que géniteur, la lycéenne se passionne pour la philosophie. En terminale, elle a pour professeur, et premier mentor, Jean-Claude Michéa, penseur anticapitaliste qui fustige une gauche qu’on n’appelait pas encore "bobo". Devenue normalienne, elle développe une allergie à l’élite des progressistes étudiants. "A les entendre, l’un des pays les plus libres et prospères du monde s’apparentait à l’enfer sur terre, et eux, à ses damnés", écrit-elle. En 2010, elle fait son coming out de droite. Laetitia Strauch-Bonart s’interroge avec honnêteté : ne vote-t-on pas simplement pour défendre ses propres intérêts fluctuants ? On peut être antilibérale quand on vit dans un appartement modeste, puis passer à...
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09/02 - “Imaginez la réaction des Américains…” : comment le Danemark peut faire mal à Trump sur le Groenland
Donald Trump mettra-t-il la main sur le Groenland ? Avant même d’avoir prêté serment le 20 janvier, le 47ᵉ président des Etats-Unis réaffirmait son intention d’acquérir ce territoire autonome danois. En 2019, lors de son premier mandat, ses ambitions concernant l’île la plus grande du monde n’avaient pas été prises tellement au sérieux. Cette fois-ci, la donne semble différente. Son secrétaire d’Etat, Marco Rubio, l’a récemment affirmé : "Ce n’est pas une blague." "Il ne s’agit pas d’acquérir des terres dans le but d’acquérir des terres. Il s’agit de notre intérêt national et le problème doit être résolu", a précisé, le 30 janvier, le chef de la diplomatie de Trump.
Outre son sous-sol riche en métaux rares, le Groenland occupe une position géostratégique majeure : il est la trajectoire la plus courte pour d’éventuels tirs de missiles vers la Russie et de nouvelles routes maritimes sont en train de s’ouvrir avec la fonte des glaces. De quoi attiser les convoitises, non seulement des Etats-Unis, mais aussi de la Chine et de la Russie… sous l’œil médusé des Européens. Si le Danemark a opposé une fin de non-recevoir à son allié historique, le vice-président J.D. Vance a déclaré le 2 février que Donald Trump "se moque des cris d’orfraie des Européens, sa priorité étant de défendre les intérêts des citoyens américains." Donald Trump réussira-t-il là où Andrew Johnson et Harry S. Truman ont échoué avant lui ? Les Européens doivent-ils tenter une médiation avec Trump ou adopter une ligne dure ? Jusqu’où peut aller l’escalade entre...
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08/02 - Expropriation, apartheid... Pourquoi le ton monte entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud
C’est une querelle qui est en train de se transformer en vraie crise diplomatique. Après le Mexique, le Canada, le Panama ou encore le Groenland, les Etats-Unis de Donald Trump s’attaquent désormais frontalement à l’Afrique du Sud. Prenant prétexte d’une loi sur l’expropriation qu’il juge discriminatoire contre la minorité blanche, le président américain a ainsi signé ce vendredi un décret gelant toute aide à Pretoria, suscitant de vives réactions dans le pays et chez ses dirigeants.
Le ministère des Affaires étrangères sud-africain s’est dit dans un communiqué "très préoccupé" par "le postulat de base de ce décret" qui "manque d’exactitude factuelle et ne reconnaît pas l’histoire profonde et douloureuse de l’Afrique du Sud en matière de colonialisme et d’apartheid", alors que la présidence sud-africaine a réfuté ces derniers jours toute intention de "confisquer des terres".
La grande majorité des terres restent détenues en Afrique du Sud par la minorité blanche, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid - qui a pris fin il y a une trentaine d’années - et avant, pendant la colonisation. "Nous sommes préoccupés par ce qui semble être une campagne de désinformation et de propagande visant à déformer notre grande nation", affirme le ministère des Affaires étrangères. "Il est décevant de constater que de tels récits semblent avoir la faveur des décideurs des États-Unis d’Amérique", ajoute-t-il.Washington se dit prêt à accueillir des "victimes innocentes"
Pretoria juge...
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08/02 - "Ça commence à bien faire" : Marine Le Pen veut un référendum sur le droit du sol
Au tour de Marine Le Pen de donner son avis sur la question. La cheffe de file du Rassemblement national a appelé samedi 8 février à un référendum sur la suppression du droit du sol, exhortant à "arrêter de parler, débattre, blablater", alors que François Bayrou s’est dit prêt à "entrer dans un débat" sur l’identité française incluant cette question très sensible.
"Ça fait 25 ans qu’on débat de ça, ça commence à bien faire. Il y a une chose qui est mieux que le débat, c’est le vote", a fait valoir la leader d’extrême droite en marge d’un déplacement à Madrid, enjoignant à François Bayrou de faire un référendum pour changer la loi"."On arrête de blablater"
La question posée aux Français serait : "Est-ce que vous êtes d’accord pour le projet de loi supprimant l’acquisition de la nationalité par le droit du sol ?" a-t-elle précisé. "Il fait le référendum et on arrête de parler, on arrête de débattre, on arrête de blablater, on propose aux Français de donner leur avis et on va le respecter. Moi, il n’y a que ça qui arrivera à me convaincre", a ajouté Marine Le Pen.
Interrogé vendredi sur RMC, le chef du gouvernement a jugé "trop étroit" un débat qui porterait uniquement sur le droit du sol comme suggéré par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. "Il faut un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça", incluant d’autres sujets "qui fermentent depuis des années" autour des notions d’identité et de citoyenneté, a ajouté François Bayrou. Sollicité samedi par l’AFP, le Premier ministre n’a pas souhaité revenir sur le...
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08/02 - Eric Kaufmann : "Ne vous y trompez pas, le wokisme va repartir et frapper encore plus fort"
Le wokisme est mort, vive le wokisme ? Donald Trump de retour à la Maison-Blanche. Elon Musk, patron de X et chantre de l’antiwokisme au gouvernement. Mark Zuckerberg, comme nombre d’enseignes américaines avant lui, à la manœuvre d’un virage à 180 degrés sur les politiques de diversité au sein de Meta. Autant de raisons pour lesquelles une partie du milieu intellectuel américain, mais pas seulement, en arrive à la même conclusion : "woke is dead" ("le wokisme est mort").
Eric Kaufmann n’est pas de ceux-là. Ce professeur de sciences politiques canadien, qui lance un cours dédié au sein de l’université de Buckingham et publie The third awokening : A 12-Point Plan for Rolling Back Progressive Extremism, est formel : "bien que le wokisme ait subi un recul, il pourrait ressurgir fortement dans une génération. Il faudra sans doute attendre vingt ans pour voir s'il a vraiment reculé..."
Auprès de L’Express, le chercheur décrit une "idéologie fonctionn[ant] par vagues" et juge que "la dernière en date, dont le pic a sans doute été atteint aux alentours de 2021, est simplement en train de retomber en intensité. Mais, comme cela s’est vérifié par le passé, elle repartira encore plus fort que les précédentes". A l’heure où l’idée d’un "wokisme de droite" semble gagner du terrain, y compris parmi les cercles conservateurs, Eric Kaufmann explique pourquoi, à la différence de la gauche woke qui "fait tout pour excommunier de la société tout entière celui qui a 'trahi' l’orthodoxie", la droite "ne fait pas campagne pour...
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08/02 - "Un symbole improbable" : ce directeur du FBI nommé par erreur qui résiste à Donald Trump
Il s’agit de l’une des nominations les plus symboliques de la nouvelle administration américaine. Kash Patel, fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, a été choisi pour prendre la tête du FBI, l’agence honnie par le président républicain. Un choix ressemblant en tout point à une vengeance : Kash Patel, proche des thèses conspirationnistes QAnon et convaincu qu’un "Etat profond" de gauche complote pour renverser le camp Trump, n’avait cessé de répéter durant la campagne sa volonté de poursuivre tous ceux qui avaient voulu se mettre en travers du chemin du milliardaire, journalistes et membres de l’administration Biden compris.
Mais Kash Petel n’est pas encore à la tête du FBI. Sa nomination doit encore être approuvée par le Sénat, où il a été auditionné le jeudi 30 janvier dernier. Il fallait donc un dirigeant par intérim de l’agence fédérale, qui devait en principe être Robert Kissane, l’un des plus importants agents antiterroriste de l’agence à New York. Celui-ci devait être secondé par un certain Brian Driscoll, en charge du bureau de Newark, dans le New Jersey, depuis moins d’une semaine seulement. Mais peu après l’investiture de Donald Trump, la Maison-Blanche publie l’inverse sur son site Internet : Brian Driscoll à la tête du FBI, et Robert Kissane directeur adjoint. Une erreur qui n’a pas été corrigée par la Maison-Blanche, comme le raconte le New York Times, et voilà ainsi l’agent Driscoll propulsé à la tête de l’une des institutions les plus influentes du pays.Un refus d’obéir à l’administration Trump...
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08/02 - Au robinet ou en bouteille, quelle eau peut-on boire sans risque ? Deux experts répondent
Les alertes à la pollution dans l’eau du robinet et celle en bouteille se multiplient ces derniers mois. La qualité de cette ressource naturelle, la plus vitale pour l’être humain, inquiète. Peut-on boire de l’eau sans risque en France et si oui, laquelle ? Plusieurs études viennent en effet de démontrer la présence de métabolites de pesticides, de gaz cancérigènes et de polluants éternels, les fameux PFAS – les substances per- et polyfluoroalkylées – dans l’eau du robinet. Plus récemment, des enquêtes journalistiques ont révélé que des marques d’eau en bouteille, dont Contrex et Hépar (Nestlé), censées être de qualité supérieure à l’eau du robinet, appliquent des traitements interdits car leurs eaux présentent des contaminations bactériologiques (comme E. coli). Difficile, dès lors, de savoir à quelle eau se fier.
Interrogés par L’Express, deux scientifiques tentent de répondre aux questions que ces problématiques soulèvent. Rémy Slama est épidémiologiste environnemental, polytechnicien, ingénieur agronome, directeur de recherche à l’Inserm et professeur attaché à l’École normale supérieure de Paris. Il étudie en particulier l’influence des contaminants environnementaux – polluants atmosphériques, perturbateurs endocriniens, exposome. Xavier Coumoul est professeur de toxicologie et de biochimie à Université Paris Cité. l dirige l’unité de recherche Inserm « HealthFex » et codirige l’équipe Metatox. Il est l’un des coauteurs d’une large expertise de l’Inserm sur les pesticides (5 300 études scientifiques passées au peigne...
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08/02 - Guerre en Ukraine : les soldats nord-coréens sont de retour sur le front, selon Kiev
Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi 7 février que des militaires nord-coréens combattaient à nouveau aux côtés du Kremlin dans la région frontalière russe de Koursk en partie occupée par l’Ukraine, Kiev ayant annoncé précédemment que les soldats du Pyongyang en avaient été retirés à cause de lourdes pertes.
"Il y a eu de nouveaux assauts dans les zones d’opération de (la région de) Koursk, l’armée russe et des soldats nord-coréens ont été à nouveau impliqués", a déclaré le président ukrainien dans son allocution quotidienne. Il a assuré qu’un "nombre significatif" de soldats russes et nord-coréens avaient été "détruits".
Le 31 janvier, Kiev avait affirmé que les militaires nord-coréens déployés dans cette zone avaient été "retirés" du fait des pertes. Le 4 février, les services de renseignement sud-coréens avaient également indiqué qu’aucun soldat envoyé par Pyongyang en Russie n’avait été "engagé dans des combats" depuis la mi-janvier. "L’une des raisons pourrait être le nombre élevé de victimes, mais les détails exacts sont encore à l’étude", ajoutait alors Séoul dans un communiqué.
Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l’armée russe. En décembre, Volodymyr Zelensky affirmait que 3 000 soldats nord-coréens avaient été "tués ou blessés" depuis leur engagement aux côtés de Moscou. Des pertes que Séoul chiffre aux alentours de 1 100.Plus de six mois de combats dans la région de Koursk
Les combats dans la région de Koursk font rage depuis plus de six mois, l’armée ukrainienne y ayant...
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08/02 - Placements : nos conseils pour bien diversifier son portefeuille d’actions
L’adage "évitez de mettre tous vos œufs dans le même panier" reste l’un des meilleurs conseils que l’on puisse donner en matière de placement. Pour limiter toute mauvaise surprise, il faut impérativement diversifier ses produits d’épargne. Cela passe par l’ouverture de livrets et de comptes à terme destinés à sécuriser vos économies grâce à des rendements connus à l’avance, tout en garantissant la protection du capital investi. Mais il est aussi pertinent de souscrire en parallèle des enveloppes permettant de loger des produits plus risqués, comme un plan d’épargne en actions (PEA), un compte titres ou une assurance-vie, afin de doper la performance de votre patrimoine sur le long terme.
Si vous faites le choix de gérer vous-même un portefeuille d’actions, il est fondamental d’adopter pareille sagesse de diversification en sélectionnant au minimum une quinzaine d’entreprises avec des profils différents, tant au niveau de leur activité, de leur présence géographique que de leurs caractéristiques boursières.
Pour débuter, il est bon de privilégier quelques valeurs de fonds de portefeuille, dites "de bon père de famille". Des sociétés qui présentent l’avantage d’être de grands groupes dominants dans des secteurs matures et offrent ainsi une certaine visibilité quant à leurs performances. C’est par exemple le cas de L’Oréal, Air Liquide ou encore EssilorLuxottica.
Ensuite, il faut doser ses achats entre des valeurs dites cycliques, défensives, de croissance, de rendement et décotées. Les valeurs cycliques sont par...
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08/02 - Electricité : les pays baltes mettent fin à leur dépendance envers la Russie
C’est une petite révolution dans les pays baltes. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont entamé leur déconnexion du réseau électrique russe ce samedi 8 février afin d’intégrer le système européen, un processus lancé il y a des années et devenu urgent depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Les trois pays baltes, anciennes républiques soviétiques, intégrés à l’Union européenne et à l’Otan depuis 2004, se coupent du réseau russe, auquel ils étaient reliés depuis l’époque de l’URSS, pour empêcher Moscou d’en faire une arme contre eux. "Je peux confirmer que le processus de déconnexion a débuté à 6h" (5h, heure de Paris), a indiqué, pour la partie lituanienne, le porte-parole de l’opérateur public du réseau électrique national Litgrid, Matas Noreika, à l’AFP. "Nous ôtons à la Russie la possibilité d’utiliser le système électrique comme outil de chantage géopolitique", a résumé le ministre de l’Energie lituanien Zygimantas Vaiciunas.
Sur X, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, a salué "une victoire pour la démocratie". Des célébrations officielles sont prévues dans les trois pays. La Lettonie va ainsi physiquement couper ce samedi un câble électrique la reliant à la Russie, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit participer à une cérémonie avec les dirigeants baltes ce dimanche à Vilnius, en Lituanie. "Nous sommes prêts", a affirmé le Premier ministre lituanien Gintautas Paluckas sur X, louant "le début d’une nouvelle ère de (l')indépendance...
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08/02 - Chiharu Shiota au Grand Palais : ce qu’on a pensé de l’exposition événement
Les files d’attente n’en finissent pas de grossir devant les portes du Grand Palais, où Chiharu Shiota crée l’événement avec une rétrospective – à ce jour la plus vaste monographie lui ayant été consacrée. Deux semaines après son ouverture, le 11 décembre dernier, elle affichait déjà plus de 50 000 visiteurs au compteur. Le pari de séduire la capitale est donc largement gagnant pour l’artiste japonaise et la commissaire Mami Kataoka, directrice du Mori Art Museum à Tokyo.
Dès le grand escalier d’accès, l’envoûtement opère avec Where are we going ?, un jeté de barques métalliques tissés de fils blancs, aux allures d’ailes d’anges cotonneuses, en suspension au-dessus de nos têtes. On retrouve ces carcasses de mer, au sol cette fois, dans Uncertain Journey, d’où émergent des arches de fil de laine rouge tendues vers le ciel, qui enveloppent le spectateur dans un immense cocon pourpre. Et puis il y a In Silence.
Enfant, l’artiste japonaise a assisté, impuissante, à l’incendie de la maison de ses voisins, et vu, le lendemain, un piano calciné déposé devant leur résidence. De cette mémoire intime est née un dispositif qui voit un instrument brûlé et des rangs de chaises inoccupées pris dans un enchevêtrement de 200 kilomètres de fils noirs Alcantara, comme les vestiges d’une salle de récital désormais privée de son. Toute l’œuvre de Chiharu Shiota est faite de cette essence-là, à la fois spectaculaire, émotionnelle, onirique et méditative.Chiharu Shiota, "In Silence" (En silence), 2002-2024.
Sous l’intitulé The Soul Trembles...
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08/02 - Gaza : le cessez-le-feu avec Israël est "en danger", prévient le Hamas
Le Hamas a libéré ce samedi 8 février trois nouveaux otages israéliens, contre la libération de 183 prisonniers palestiniens. Il s’agit du cinquième échange depuis l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu entre le mouvement islamiste et Israël après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza. A ce jour, 21 otages israéliens ont été libérés depuis le 19 janvier. Parmi eux figure le Franco-Israélien Ofer Kalderon, relâché le week-end dernier.
Des doutes, finalement dissipés vendredi soir, ont plané sur la tenue de l’opération ce samedi au vu de l’onde de choc provoquée par la proposition du président américain, Donald Trump, d’une prise de contrôle américaine de Gaza. Après avoir insisté jeudi sur ce projet, le président américain a affirmé vendredi qu’il n’était "absolument pas pressé". Flou sur les détails de sa mise en œuvre, son plan n’en éloigne pas moins la perspective, à terme, d’une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis près de 80 ans.
Les infos à retenir
⇒ Le cessez-le-feu avec Israël est "en danger", prévient le Hamas
⇒ Le mouvement palestinien a libéré trois nouveaux otages israéliens
⇒ Israël a libéré 183 prisonniers palestiniensLe cessez-le-feu avec Israël est "en danger", prévient le Hamas
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas "est en danger" et "pourrait s'effondrer", a affirmé ce samedi à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, alors que les négociations sur la deuxième phase de la trêve, censées débuter lundi, ne semblent pas...
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08/02 - L’Algérie d’aujourd’hui : les ressorts d’une crise profonde en quatre épisodes
Depuis plusieurs mois, les tensions entre la France et l’Algérie sont au plus haut. Une illustration de la crise globale que traverse Alger ces dernières années, entre affaiblissement sur la scène diplomatique, difficultés économiques et contestation du pouvoir en place.Episode 1 : Macron et le dossier franco-algérien
Entre sa politique mémorielle impulsée lors de son premier mandat et le renforcement récent de son alliance avec le Maroc, le président de la République est tiraillé. Comment éviter de s’engluer dans ce qui ressemble de plus en plus à une crise sans précédent ?Episode 2 : Le déclin d’un leader diplomatique
Sur le plan régional comme international, l’Algérie n’est plus un acteur de premier plan. Zoom sur la perte d’influence d’Alger, avec Charlotte Lalanne, journaliste au service Monde de L’Express et Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb.Episode 3 : Une puissance fragile
Avec un modèle qui repose essentiellement sur la vente d’hydrocarbures, Alger peine à se diversifier et à offrir des perspectives à sa jeunesse. Mais que disent vraiment les indicateurs de l’économie algérienne ?Episode 4 : Qui gouverne vraiment le pays ?
Depuis la proclamation de l’indépendance en 1962, le régime repose essentiellement sur l’armée. Force est de constater que l’arrivée du président Tebboune n’a pas permis de rebattre les cartes. À tel point que l’on s’interroge sur les véritables détenteurs du pouvoir en Algérie…
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08/02 - IA : choisissons nos combats, par Jacques Pommeraud (Inetum)
À l’heure où le monde entier se réunit à Paris pour échanger sur les enjeux stratégiques, géopolitiques et financiers de l’IA, remettons un instant celle-ci à sa place : celle d’un outil. Et comme pour tout autre outil qui a révolutionné notre façon de produire, voire de vivre, le véritable gagnant n’est pas celui qui l’a inventé, mais celui qui l’a utilisé efficacement le premier.
L'intelligence artificielle est un outil puissant pour transformer les défis économiques et humains des entreprises et administrations en opportunités. Pourtant, en France, l'appropriation de l'IA reste encore timide, et largement l'apanage des grandes entreprises. Nos PME et ETI, qui constituent l’essentiel de notre tissu économique, tardent à se l’approprier : selon Bpifrance, environ 30 à 40 % des entreprises françaises utilisent des IA, contre près de 60 % aux États-Unis. Et alors que les collectivités locales sont prises en tenaille entre pression budgétaire et nécessité de maintenir des services publics de qualité, les débats sont encore trop souvent concentrés sur les risques ou l’usage de technologies "souveraines" alors que le champ de bataille est mondial.
Bien loin de l’affrontement géostratégique entre la Chine et les États-Unis, l'IA offre déjà des solutions très concrètes pour optimiser les dépenses publiques. Montpellier Métropole utilise par exemple une IA générative pour répondre plus rapidement aux questions simples des administrés, libérant ainsi du temps aux employés pour des tâches plus complexes. Voilà concrètement...
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08/02 - Vincent Jarousseau, dix ans sur les terres du RN : "Les électeurs ont le sentiment de revenir à la France d’avant"
C’est long, dix ans. Lorsque Vincent Jarousseau a commencé à sillonner les routes de France en 2014 pour rencontrer les électeurs du Front national (FN), Marine Le Pen venait tout juste d’être élue à Hénin-Beaumont, petite commune du Pas-de-Calais jusqu’alors dirigée par le Parti socialiste (PS). A Hayange, dans le Grand Est, la fermeture des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal secouait la région, devenant le symbole d’une désindustrialisation subie par les habitants – dans la foulée, la ville, socialiste depuis plus de trente ans, tombait aux mains du FN. Tandis qu’à Beaucaire, ville du Gard tenue par la droite républicaine depuis les années 1980 et où le taux de pauvreté s’élevait alors à 29 %, le nouveau maire FN Julien Sanchez séduisait des habitants convaincus par son discours sur l’immigration et l’insécurité.
Pour comprendre l’impact local de ces nouveaux élus frontistes sur des territoires historiquement ancrés à gauche, Vincent Jarousseau a passé dix ans dans ces trois villes et certaines communes voisines, à discuter avec les électeurs, les interrogeant sur leurs peurs, leurs rêves, leurs regrets. Avec eux, le photojournaliste a vécu les attentats de 2015 et 2016, l’élection d’Emmanuel Macron, le mouvement des gilets jaunes, la crise du Covid, la dissolution – mais aussi les longues journées de travail, les petits boulots à la chaîne, les fins de mois difficiles. Et l’ascension, inexorable, du Rassemblement national et de ses idées dans leur vie quotidienne. Dans son livre Dans les âmes et les urnes. Dix...
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08/02 - Derrière le séisme DeepSeek, l’envol de la Chine dans les puces
Près de 600 milliards de dollars. C’est le montant de capitalisation boursière qui s’est évaporé après la publication en open source, par le chinois DeepSeek, d’un modèle d’IA capable de raisonner. Une chute expliquée de manière hâtive. Cette société créée en mai 2023 aurait réussi à entraîner son modèle avec des ressources restreintes. Plus précisément, avec 2,8 millions d’heures d’utilisation de cartes graphiques là où GPT-4 aurait requis 50 millions d’heures, sur des modèles plus puissants. Cette situation a fait paniquer les investisseurs sur les besoins en puissance de calcul réels, liés à la révolution de l’IA, envoyant au tapis toute l’industrie des semi-conducteurs.
La réaction peut sembler disproportionnée. D’une part, cette performance chinoise était attendue. En outre, les chiffres sont à prendre avec des pincettes. Les tests en amont de l’entraînement sont en réalité la phase la plus gourmande en ressources. Enfin, l’écart en nombre absolu de cartes graphiques n’est pas si important. DeepSeek aurait utilisé 2 048 cartes et OpenAI une dizaine de milliers. Une goutte d’eau quand on compare ces chiffres avec les 6,5 millions de cartes graphiques que Nvidia devrait livrer en 2025.DeepSeek a codé lui-même les puces
Il importe de comprendre qu’une fois un modèle entraîné, il entre dans un mode dit d’inférence. Il s’agit de l’étape où le modèle tire des conclusions à partir de nouvelles données – les demandes que les utilisateurs formulent, les documents ou pages Internet qu’il est autorisé à consulter. Plus les...
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07/02 - Gaza : le Hamas prépare la libération de trois otages israéliens ce samedi
Le Hamas a publié, vendredi 7 février, une liste de trois otages israéliens devant être libérés samedi contre des prisonniers palestiniens, levant les doutes qui planaient sur ce nouvel échange après la proposition de Donald Trump d’une prise de contrôle américaine de Gaza.
Israël et le Forum des familles ont confirmé qu’il s’agissait de trois hommes, enlevés lors de l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 : Or Levy, 33 ans au moment de sa capture, Eli Sharabi, 51 ans, et l’Israélo-allemand Ohad Ben Ami, 55 ans. Selon le Club des prisonniers palestiniens, ils doivent être libérés contre 183 prisonniers palestiniens, le cinquième échange de ce type depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le 19 janvier, après 15 mois de guerre.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, "ont décidé de libérer les prisonniers sionistes demain, samedi", a indiqué sur Telegram leur porte-parole, Abou Obeida. Un peu plus tôt, un porte-parole du Hamas avait accusé Israël de retarder l’entrée à Gaza d’engins de déblaiement des décombres, affirmant que cela affectait l’extraction des corps des otages "morts, bombardés par Israël".
Le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a précisé que ce dernier suivrait le processus depuis les Etats-Unis, où il est en visite.
L’accord de trêve a déjà permis quatre séries de libérations, de 18 otages et environ 600 prisonniers Palestiniens. La première phase de l’accord, de six...
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07/02 - INFO L’EXPRESS. Sommet sur l’IA : Current AI, la nouvelle fondation portée par la France
[MAJ 9 février : des précisions ont été ajoutées sur les investisseurs et leurs rôles]. Comment éviter que les progrès de l’intelligence artificielle ne soient accaparés par une poignée d’acteurs ? La question est brûlante, à l’heure du grand Sommet sur l’IA dont le temps fort diplomatique aura lieu les 10 et 11 février, à Paris. L’une des réponses, estime la France, se trouve peut-être dans la création d’une fondation à dimension éthique, "d’intérêt général". Celle-ci a d’ores et déjà été annoncée par "l’envoyée spéciale" de l’Elysée, Anne Bouverot, mais elle ne sera officialisée que dans les prochains jours. D’après les informations de L’Express, la fondation sera baptisée Current AI. Elle recevra dans un premier temps un financement de 400 millions de dollars. Quelque 2,5 milliards de dollars, dans les cinq années à venir, sont espérés.
Les principaux mécènes ? L’Etat français, aux côtés de la fondation MacArthur ou encore de la fondation Patrick J. McGovern, a appris L’Express. Du soutien plus minoritaire de structures philanthropiques américaines est attendu, comme la fondation Ford ou celle de Bill Gates, reconnues pour leurs actions en faveur des droits humains fondamentaux, de l’accès à la santé, ou encore de la lutte contre le réchauffement climatique. Plus surprenant : la participation parmi les financeurs majeurs de deux puissantes compagnies de la tech made in USA, Google et Salesforce. Sundar Pichai, le PDG de la première, sera à Paris en début de semaine. L’apport de Google en matière de recherche dans le domaine...
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07/02 - Intelligence artificielle : Emmanuel Macron appelle au "patriotisme économique"
Utiliser l’intelligence artificielle, c’est bien. Acheter l’IA française, c’est mieux. "Il nous faut plus de patriotisme économique et européen. Il faut y aller à fond, acheter l’intelligence artificielle (IA) française et européenne à chaque fois qu’elle existe !", a exhorté ce vendredi 7 février Emmanuel Macron, dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale, dont Le Parisien.
Trois jours avant un Sommet mondial à Paris auquel doit notamment participer la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chef de l’Etat français s’est interrogé : "Est-ce que l’on est prêt à se battre pour être pleinement autonomes, indépendants, ou est-ce qu’on laisse la compétition se réduire à une bataille entre les Etats-Unis d’Amérique et la Chine ? Si l’Europe se saisit de ce sujet, simplifie, accélère, elle a une carte à jouer."
Le président de la République a en outre estimé que "l’IA va révolutionner la manière de travailler", disant la voir "comme une manière de recréer de la compétitivité et de la productivité pour nos industries, de créer de nouveaux secteurs, de repenser le temps et l’aménagement du travail". "On ne doit pas avoir peur de l’innovation", exhorte-t-il, pointant "un risque que certains ne donnent aucune règle", "mais aussi (celui) qu’à l’inverse, l’Europe se donne trop de règles, se défasse des autres et donc ne puisse plus innover"."Une déclaration ouverte à la signature de tous les pays"
Afin que l’IA ne soit pas "le far-west", Emmanuel Macron a annoncé pour le sommet parisien...
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07/02 - En Russie, ces hauts gradés qui tombent mystérieusement des fenêtres
Un complot ou une simple coïncidence ? Difficile à déterminer. Magnats du pétrole, hommes d’affaires, ou militaires : depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, de nombreuses personnalités russes de premier plan ont trouvé la mort dans de mystérieuses circonstances. Pour plusieurs d’entre eux, un point commun : ils sont décédés en tombant d’une fenêtre. Il y a quelques jours encore, une chute a coûté la vie d’un colonel russe.Un suicide déguisé ?
Il s’appelait Arthur Pryakhin, avait 56 ans et était chef d’une branche régionale du Service fédéral anti-monopole (FAS) russe en République de Carélie. Mardi 4 février, rien ne laissait présager qu’il trouverait la mort. Pourtant, cette même journée, les autorités ont constaté son décès après que celui-ci est tombé d’une fenêtre du cinquième étage d’un immeuble de bureaux, rapporte le magazine américain Newsweek. Si les circonstances du drame sont encore floues, les policiers ont déclaré qu’Arthur Pryakhin avait laissé une lettre de suicide dans son bureau, dans laquelle il s’excuse auprès de sa femme, demande pardon à ses proches et les incite à ne tenir personne responsable de sa mort.
Selon les informations du journal russe Izvestia, la victime était un colonel en début de carrière et avait été nommé à son poste en février 2014. Auparavant, Arthur Pryakhin avait été chef du département des crimes économiques du ministère de l’Intérieur de la République de Carélie de 2010 à 2011.Une série d’accidents
Si le comité d’enquête russe a d’abord confirmé l’identité de la...
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07/02 - Gaza : le plan de Donald Trump provoque des tensions au sein de l’armée israélienne
Le ministre israélien de la Défense a intimé l’ordre aux militaires de ne pas critiquer le projet de Donald Trump, sur l’avenir de Gaza, entraînant des explications embarrassées du chef du renseignement militaire israélien.
"Il est exclu que des officiers de Tsahal s’expriment contre le plan important du président américain Trump concernant Gaza et contre les directives des responsables politiques", a déclaré Israël Katz. Son communiqué précise qu’il a ordonné au chef d’état-major de réprimander le chef du renseignement militaire (AMAN), le général Shlomi Binder, "pour les propos qui lui sont attribués" sur le sujet.
Alors que le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, était à Washington, Donald Trump a stupéfié tout le monde mardi en proposant une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et un déplacement de sa population palestinienne pour pouvoir la reconstruire. Gaza sera "remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats", a-t-il dit. D’ici là, les Palestiniens "auront déjà été réinstallés" ailleurs dans la région, comme l’Egypte ou la Jordanie. Ces deux pays ont rejeté cette option, qui a provoqué un tollé international et des accusations de nettoyage ethnique.
Mais Israël a dit dès jeudi préparer un plan pour un départ "volontaire" des Gazaouis. Israël Katz a précisé avoir "donné instruction" à l’armée "de se préparer à la promotion du plan de réinstallation volontaire des habitants de Gaza qui souhaitent partir vers différents endroits à travers le monde". "C’est ce qu’elle est tenue de...
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07/02 - Ventes de livres : ces essais qui se hissent en haut du classement
Il va falloir s’y habituer, il y peu de chances que le haut du palmarès des fictions bouge avant un certain temps. En effet, Pierre Lemaitre (Un avenir radieux, Calmann-Lévy), Leïla Slimani (J’emporterai le feu, Gallimard) et Freida McFadden, cette dernière, auteure chez l’heureux éditeur City, étant présente avec deux titres, La Femme de ménage (3) et La Psy (7e), semblent devoir mener la danse durablement. C’est ainsi que deux seules entrées sont à noter en cette semaine du 27 janvier au 2 février (selon Edistat) : celle de Wicked Game (4e du classement), signé Anita Rigins, une Française qui a commencé à publier sur Wattpad avant d’être remarquée par l’édition (Hugo Roman puis Addictives) et qui est déjà à la tête de plusieurs séries (Le Jeu, No Rules, Bad for Me, New Romance Magazine) ; et celle de Répondre à la nuit (Albin Michel, 13e) dans lequel Agnès Ledig raconte l’histoire d’une tatoueuse vivant en lisière de forêt vosgienne et se retrouvant mêlée à un meurtre…
Aussi allons-nous nous attarder aujourd’hui sur le palmarès des essais, qui voit surgir pas moins de six titres. A commencer par Les Filles de Birkenau (Les Arènes), en 4e position, du cinéaste David Teboul, avec Isabelle Choko, Judith Elkán-Hervé, Ginette Kolinka, Esther Sénot. Pour un documentaire, diffusé en mai 2024, il avait réuni lors de deux déjeuners ces quatre rescapées, quasi-centenaires, d’Auschwitz-Birkenau, dont il nous livre aujourd’hui la version écrite de ces témoignages à vif. Des témoignages percutants, dont on a beaucoup entendu...
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07/02 - Chine : Lu Shaye, le "faucon" de Pékin qui va négocier avec l’Europe
En poste à Paris de 2019 à début janvier 2025, Lu Shaye a été nommé par la Chine "représentant spécial du gouvernement chinois pour les Affaires européennes", a indiqué jeudi 7 février lors d’un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Il "assistera et coordonnera la gestion" des dossiers relatifs à l’Europe et "mènera des consultations et des échanges avec les pays européens et les institutions de l’Union européenne" (UE), a-t-il précisé.
L’étendue exacte de ses attributions n’a pas été définie dans l’immédiat. A titre de comparaison, son prédécesseur Wu Hongbo s’était exprimé publiquement au nom de la Chine sur les affaires liées à l’Europe. Il avait également effectué de nombreuses visites dans des pays de l’UE, ou il avait par exemple défendu dans les médias les relations sino-russes dans le contexte de la guerre en Ukraine.Des déclarations controversées
Longtemps considéré comme l’une des figures d’une diplomatie chinoise offensive et parfois irrévérencieuse, dite des "loups combattants", son mandat en France a été marqué par plusieurs déclarations controversées émanant de son ambassade, éloignées du langage diplomatique habituel, notamment contre des chercheurs, journalistes et parlementaires français.
En avril 2020, l’ambassade avait critiqué la gestion de la pandémie de Covid-19 en Europe. Elle avait accusé les personnels d'"Ehpad" d’avoir "abandonné leurs postes" et laissé "mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie". L’ambassade avait ensuite expliqué n’avoir...
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07/02 - Au PS, la pénible émancipation de Jean-Luc Mélenchon
Philippe Brun est un député fatigué, et patraque. Le corps a lâché après des jours de négociations avec le gouvernement pour parvenir à un accord de non-censure, deux semaines de discussions à l’Assemblée nationale sur le budget, cette commission mixte paritaire avec les sénateurs pour faire atterrir le texte ou encore ces heures de débats au sein du Parti socialiste sur l’intérêt de ne pas faire tomber le gouvernement Bayrou. Et il y a aussi eu ces dizaines de passages à la télé pour faire le service après-vente du choix socialiste, un désaccord avec les partenaires du Nouveau Front populaire qui ont déposé, sous l'égide de LFI, une motion de censure. Le député de l’Eure ne regrette rien, toujours plus convaincu d’avoir évité, dit-il, "le choix de l’instabilité". Depuis début janvier, il enchaîne aussi les cérémonies de vœux dans sa circonscription. En trente jours, il a assisté à quarante-quatre d’entre elles. Il raconte : "Tous ceux que j’ai rencontrés, les chefs d’entreprise comme les présidents d’associations, m’ont dit la même chose : il faut avancer, avoir un budget, ne pas censurer."
Cela n’a pas empêché les mêmes députés PS de déposer... une motion de censure. Un article 49.2 qui n'a rien à voir avec le budget et permet aux socialistes de lancer une procédure de censure "spontanée". Comprenne qui pourra. Une stratégie qu’on résume ainsi au PS : ne pas faire tomber le budget mais faire tomber le gouvernement. Une "synthèse" pour ne pas fâcher la minorité de députés socialistes qui plaidaient pour sabrer François...
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07/02 - Droit du sol : François Bayrou répond à Gérald Darmanin en proposant un débat "plus large" sur l’immigration
Après Mayotte, la France entière ? Au lendemain d’un vote pour restreindre le droit du sol dans l’archipel, François Bayrou souhaite rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d’un débat "plus large" sur l’identité française, réclamé par la droite mais déjà dénoncé dans son propre gouvernement.
"On peut entrer dans un débat […] on ne va pas tout repousser" : interrogé sur RMC ce vendredi 7 février, le Premier ministre a ouvert la porte à une remise en question du droit du sol, proposée notamment par son ministre de la Justice Gérald Darmanin. Mais pour François Bayrou, "il faut un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça", incluant d’autres sujets "qui fermentent depuis des années" autour des notions d’identité et de citoyenneté.
"Qu’est-ce que c’est qu’être Français ? Qu’est-ce que ça donne comme droits ? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs ? Qu’est-ce que ça procure comme avantages ? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale ? A quoi croit-on quand on est Français ?", a ainsi développé le chef du gouvernement.
Dix jours après sa phrase polémique sur le "sentiment de submersion" migratoire, ces nouveaux propos font aussi écho au vote, la veille, d’une proposition de loi portée par Les Républicains (LR) et soutenue par le gouvernement pour restreindre drastiquement le droit du sol à Mayotte. Quand "il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l’idée que s’ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français, tout ça évidemment mérite d’être reconsidéré", a...
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07/02 - Paul-Loup Sulitzer, le jeune roi du gadget, en 1969 dans L’Express
A seulement 23 ans, Paul-Loup Sulitzer est "un combiné de self-made-man et de fils de famille" qui se présente volontiers comme "le plus jeune PDG d’Europe". Il a exercé plusieurs métiers : garçon de courses, chauffeur de taxi dans le Sinaï, publicitaire, avant de se lancer dans les affaires. Bientôt, il connaîtra la fortune et le succès avant une descente aux enfers entre démêlés judiciaires et divorce ruineux.
Dans L’Express du 24 novembre 1969CH23 contre Nénette
Le pactole dans une éponge. Paul-Loup Sulitzer, le petit jeune homme pâle aux yeux gris qui avait fait - entre autres choses - fortune dans le porte-clefs, a trouvé un nouveau job : il va vendre des éponges aux automobilistes.
Il les appelle CH 23. Le mystérieux sigle bleu et rouge qui est, dès cette semaine, apposé sur des mallettes de représentants ou à l’arrière des voitures apparaît comme un redoutable concurrent de la "Nénette". Et de Swipe.
Solvant, lustrant et protecteur, le détergent que dispense l’éponge grise et jaune de M. Sulitzer entend sauver les automobiles de la crasse : CH 23 assure 35 nettoyages pour le prix modique de 18 F. Et pour le plus grand bénéfice, évidemment, de M. Sulitzer.Paul-Loup Sulitzer dans L'Express du 24 novembre 1969"J’espère gagner 10 millions de francs d’ici à huit mois"
De son salon Louis XVI sur les bords de la Seine, "Paul-Loup", 23 ans, a minutieusement étudié la stratégie du détergent Swipe et évalué les bénéfices de ses promoteurs australiens. "J’espère, dit-il doucement, gagner 10 millions de francs...
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07/02 - Exactions en RDC : "le pire est peut-être encore à venir", s’inquiètent les Nations unies
Alors que les rebelles du M23 et les troupes rwandaises continuent leur offensive dans l’est de la République démocratique du Congo, l'ONU s’inquiète d’exactions commises dans la région. Réuni en session extraordinaire, le Conseil des droits de l'ONU a décidé vendredi 7 février de lancer une mission internationale chargée d’examiner ces faits de violence.
"Si rien n’est fait, le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de l’est, mais aussi au-delà de la RDC", a alerté le chef des droits de l’homme de l'ONU, Volker Türk, devant le Conseil, affirmant que le risque d’escalade de la violence dans la région "n’a jamais été aussi élevé". Kinshasa a demandé cette réunion extraordinaire, avec le soutien de près de 30 des 47 pays membres du Conseil, dont la Belgique et la France, pour examiner la crise dans l’est du pays, où le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par le Rwanda, a pris la semaine dernière le contrôle de la ville de Goma et poursuit son offensive vers la capitale du Sud-Kivu, Bukavu.Progression des rebelles à l’Est
"Aujourd’hui la communauté internationale regrette de ne pas être intervenue en 1994 pour stopper le génocide [NDLR : rwandais]. La RDC voudrait interpeller cette communauté internationale pour dire, attention, le même président Kagame, dont le peuple a été victime d’un génocide, est en train de faire la même chose", a affirmé Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre du Commerce extérieur, lors d’un point avec la presse à Genève jeudi.
Après s’être emparés,...
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07/02 - On ne combat pas Donald Trump en jouant à l’autruche, par Abnousse Shalmani
Le New York Magazine a choisi pour sa couverture du 27 janvier une photo représentant des jeunes conservateurs pro-Trump sous le titre "La table des enfants cruels". Les enfants cruels en question sont blancs, très bien habillés, souriants voire carnassiers, ils sentent le fric et on se croirait dans le visuel d’un roman de Bret Easton Ellis, autrement dit dans les années 1980 à Wall Street version pro-Reagan. Seulement voilà : l’électorat de Donald Trump ne ressemble pas à ce visuel. Pire : le cadrage exclut les personnes noires que l’on retrouve sur la photo non recadrée du reportage et ne sont pourtant pas mentionnés. Le président du mouvement American Conservation Coalition (ACC) Christophe Barnard a vivement réagi sur X : "Le New York Magazine a littéralement effacé toutes les personnes noires de cette photo de couverture et s’est ensuite plaint que "toute la pièce était blanche". CJ Pearson, activiste républicain afro-américain enfonce le clou : "J’ai organisé cet évènement et le New York Magazine m’a volontairement laissé de côté car cela aurait affaibli leur récit selon lequel MAGA est une sorte de secte raciste." On ne combat pas la désinformation par la désinformation, on ne combat pas Donald Trump en jouant à l’autruche, la tête profondément enfoncée dans le sable du déni.
En 2016, Donald Trump avait gagné avec les ouvriers et les employés "petits blancs", déstabilisés économiquement et culturellement. Le narratif démocrate était alors simple, nous y avions tous souscrit : la victoire de Trump est...
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07/02 - Pourquoi il ne faut pas se réjouir trop vite de la baisse du déficit commercial
Du mieux, mais il y a encore du travail. Le déficit commercial français sur les biens s’est réduit à 81 milliards d’euros en 2024, à la faveur d’une diminution plus importante des importations que des exportations et d’un recul des importations d’énergie, selon les douanes. Un déficit qui reste élevé, à l’heure où les risques de guerre commerciale pourraient aggraver la situation. En 2023, la France avait enregistré un déficit de 100 milliards d’euros dans le sillage d’un déficit record de 162,6 milliards d’euros en 2022 dans un contexte de guerre en Ukraine et d’envolée de la facture énergétique.
Dans l’ensemble, la France a bénéficié d’une diminution plus importante des importations que des exportations et d’un recul des importations d’énergie, ont détaillé les douanes dans un bilan annuel publié vendredi. Avec les Etats-Unis, la France affiche un solde commercial déficitaire bien qu’en amélioration, à 4,1 milliards d’euros, à l’inverse de l’Allemagne qui vient de dégager un excédent record, de quoi raviver les tensions avec Donald Trump. "Dans un contexte international peu porteur, notre balance commerciale s’améliore", s’est réjoui le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin dans une déclaration, soulignant "l’excellence et le savoir-faire français reconnus internationalement".
La comparaison avec les deux années précédentes est forcément flatteuse, après le déficit record de 162,6 milliards d’euros enregistré en 2022 sur fond de guerre en Ukraine et d’envolée de la facture énergétique, suivi des 100...
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07/02 - Guerre en Ukraine : les missiles nord-coréens utilisés par la Russie sont de plus en plus précis
La nouvelle est inquiétante. Tout récemment, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir détecté une augmentation de la précision des missiles nord-coréens utilisés par la Russie dans ses attaques contre l’Ukraine depuis la fin du mois de décembre. Selon l’agence britannique Reuters, deux sources ukrainiennes de haut rang ont indiqué que ces missiles frappaient désormais des cibles avec une précision de 50 à 100 mètres, contre 1 à 3 kilomètres au début de la guerre. Soit une amélioration significative par rapport aux attaques précédentes.
Une source militaire ukrainienne a corroboré ces résultats, soulignant la précision notable de plus de 20 missiles balistiques nord-coréens lancés contre l’Ukraine ces dernières semaines. Ces observations ont également été confirmées par un haut fonctionnaire du gouvernement. En outre, si les frappes de missiles russes sont fréquentes et meurtrières, les autorités ukrainiennes ne divulguent pas les cibles ni les dates de celles effectuées par des missiles nord-coréens.Meilleur système de navigation
Comment expliquer de tels changements dans la précision ? Selon les sources militaires contactées par Reuters, les analyses médico-légales menées sur les débris des missiles n’ont pas permis d’identifier des changements dans la conception des missiles, même s’il restait très peu de débris à analyser. Deux explications sont alors possibles. La première serait que les missiles sont désormais équipés de meilleurs systèmes de navigation. La seconde qu’ils soient appareillés d’un mécanisme de...
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07/02 - IA : les Emirats arabes unis vont construire un data center géant en France
Les Emirats arabes unis vont construire en France un data center géant, a annoncé la présidence française jeudi 6 février, au premier jour d'un sommet mondial sur l'intelligence artificielle (IA) à Paris, alors que le pays ambitionne d'en devenir la figure de proue européenne. Ce data center d'une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à un gigawatt fera partie d'un "campus" axé sur l'IA, le plus grand en Europe, selon l'Elysée. Cela représente "de 30 à 50 milliards d'euros" d'investissements, dans le cadre d'un accord de partenariat signé en présence du président français Emmanuel Macron et de son homologue émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane.
Ce campus sera développé par "un consortium de champions franco-émiratis", notamment par le fonds d'investissements MGX, adossé aux Emirats arabes unis. Sa localisation doit encore être décidée.
Par ailleurs, la ministre française chargée de l'IA, Clara Chappaz, a annoncé que 35 sites étaient "prêts à l'emploi" pour accueillir de nouveaux centres de données sur le territoire national. Ils occuperont quelque 1.200 hectares et leur localisation sera dévoilée en début de semaine prochaine.
Le sommet, coprésidé avec l'Inde et qui se tient jusqu'au 11 février, a débuté à l'école d'ingénieurs Polytechnique avec deux journées de tables rondes. Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche, consacrées à l'IA dans la culture. Le chef de l'Etat français donnera une interview à la télévision France 2 et au média indien Firstpost dimanche, "dans la foulée du journal de 20H00"....
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07/02 - Elections agricoles : la Coordination rurale réalise une percée "historique"
L’hégémonie de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) vient de prendre un coup dur. Si le syndicat historiquement majoritaire sort en tête des élections agricoles, avec 80 % des suffrages, la victoire est amère. Les "bonnets jaunes" de la Coordination rurale (CR), tête de pont des récentes manifestations agricoles, sont arrivés en tête dans au moins 14 départements, selon les résultats provisoires communiqués dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 février. Alors que jusqu’à présent, la FNSEA contrôlait 93 des 101 Chambres d’agriculture.
Entre le 15 et le 31 janvier, quelque 2,2 millions d’électeurs - dont près de 400 000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers - étaient appelés à élire leurs représentants par voie électronique ou postale. Organisé tous les six ans, le scrutin a vu s’opposer quatre syndicats agricoles : la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA), la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef)."Victoire sans triomphalisme"
Les "bonnets jaunes" de la CR, qui avaient appelé à un vote dégagiste contre la FNSEA, se sont félicités jeudi dans un communiqué d’une "victoire historique". Selon des résultats provisoires rapportés par les chambres d’agriculture, ils ont remporté une majorité des voix parmi les chefs d’exploitation dans 14 départements, dont le Cher, les Ardennes, la Lozère, la Charente, l’Indre-et-Loire et le Gers. Dans son fief du Lot-et-Garonne, la CR triomphe avec...
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07/02 - Au large du Portugal, cette menace russe qui prend forme
Le système informatique des hôpitaux perturbé, des applications de messagerie qui cessent de recevoir des communications, des entreprises sans Internet et un pays coupé du monde, ou presque. C’est le scénario catastrophique, mais pas tout à fait impensable, redouté par le Portugal, face à l’augmentation de navires russes dans ses eaux, soupçonnés d’espionner des câbles de télécommunications sous-marins.
Ces derniers mois, la marine portugaise a signalé à plusieurs reprises le nombre croissant de bateaux n’étant pas rattachés à des pays de l’Otan, au large de ses côtes. Depuis la guerre en Ukraine, elle a ainsi opéré 133 missions de surveillance, dont 73 en 2024, 46 en 2023 et 14 l’année précédente, la majorité d’entre elles concernant des navires russes.
"Certains transportent des marchandises, cherchant à détourner les sanctions, mais d’autres sont des engins de guerre", précise le Jornal de Notícias, qui mentionne le navire espion Yantar, qui a traversé en novembre la zone maritime portugaise, ou encore de la frégate russe Amiral Gorchkov, "plateforme de tir de missiles hypersoniques", signalée trois fois en un an. Début 2025, la force aérienne portugaise a également photographié le sous-marin Novorossiysk, spécialisé dans les opérations scientifiques et la collecte d’informations.
Um submarino russo da classe Novorossiysk foi monitorizado ontem pela Força Aérea durante uma missão de patrulhamento destinada a proteger o espaço marítimo sob jurisdição nacional.
Saiba mais em: https://t.co/0TJvnfFEmm...
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07/02 - Après le budget, la réforme de l’Etat : l’éternel défi auquel François Bayrou veut s’attaquer
La séquence aura duré d’interminables mois. Emportant au passage tout un gouvernement. Laissant les entreprises et les ménages dans le brouillard total. Provoquant chez les investisseurs un sentiment d’inquiétude quant à la soutenabilité de la dette française. Michel Barnier n’y était pas parvenu. François Bayrou l'a fait, au prix de quelques concessions : la France a un budget pour 2025.
Le plus dur est passé, se disent certains. En réalité, la mission du chef de l’exécutif ne fait que commencer. Car il se trouve devant un chantier à l’abandon. Depuis la dissolution, tous les projets de réforme lancés ou annoncés sont restés en suspens. Décidé à réduire les dépenses publiques, François Bayrou compte d'abord s’attaquer à un vieux serpent de mer : la réforme de l’Etat. Lors de son discours de politique générale, il avait annoncé la création d’un fonds spécial entièrement dédié à cette tâche complexe. Omettant au passage qu’un fonds pour la transformation de l’action publique avait déjà été lancé en 2017, sous l’impulsion d’un certain Emmanuel Macron. Tout un symbole que cet oubli.De multiples tentatives
L’idée n’est clairement pas nouvelle, loin s'en faut. Elle remonte même au début du siècle dernier. "Léon Blum, au lendemain de la Première Guerre mondiale, s’y est intéressé. Plus tard, en 1936, Joseph Caillaux, l’inventeur de l’impôt sur le revenu, a donné une série de conférences sur la réforme de l’État. Le diagnostic qu’il posait à l’époque était, à peu de chose près, le même que celui que l’on pourrait établir...
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07/02 - Donald Trump sanctionne la Cour pénale internationale
Elle est accusée d’avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël". Le président américain Donald Trump a signé jeudi 6 février un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI).
Dans un communiqué publié ce vendredi 7 février, l'institution judiciaire basée à La Haye "condamne" ce décret, qui vise selon elle "à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial". "La Cour soutient fermement son personnel et s'engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d'atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie", ajoute la CPI.
Le texte du décret, diffusé par la Maison-Blanche, interdit l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI. Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes. Les noms des individus visés n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat. De précédentes sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 avaient visé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.
Selon le texte diffusé par la Maison-Blanche, la CPI a "engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël", des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de...
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07/02 - L’actu à La Loupe : la stratégie du bruit permanent de Donald Trump
Cette semaine, La Loupe a suivi de près les premiers jours du nouveau mandat de Donald Trump. De retour à la Maison-Blanche, le président américain multiplie annonces, décrets et déclarations chocs.
Dès le jour de son investiture, le nouveau locataire de la Maison-Blanche a apposé sa signature sur pas moins de 26 décrets présidentiels, dont une partie dans un stade rempli de supporters survoltés… Mais que cache réellement cette stratégie ? La réponse avec Corentin Pennarguear, journaliste au service Monde de L’Express, ancien correspondant aux Etats-Unis.
Pour aller plus loin
Frédéric Encel : "Faire de Gaza une ’Riviera' ? Donald Trump s’adresse en réalité à l’Arabie saoudite"
Etats-Unis : ce vieux manuel de sabotage qui refait surface pour résister à Donald Trump
"Le monde vu par la CIA en 2025" : comment le service secret américain avait (presque) tout prédit
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (réalisation)
Crédits : Firstpost, ABC News, CNN
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Jérémy Cambour
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07/02 - Droits de douane de Donald Trump : au Mexique, la diplomatie sur un fil de Claudia Sheinbaum
En l'espace de quelques jours, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a connu un véritable ascenseur émotionnel. Le 29 janvier, à quelques jours de l'échéance fatidique du 1er février, jour où Donald Trump planifiait d'imposer ses droits de douane, elle affichait encore son optimisme, affirmant ne pas croire à leur mise en oeuvre. Ses espoirs n’étaient pas infondés : après tout, le président américain venait d'opérer un tel virage éclair sur le dossier colombien. En 2019, déjà, ses menaces de "fermer la frontière" si le Mexique ne mettait pas fin à l'immigration illégale ne s’étaient pas concrétisées.
Cette fois, rien ne s'est passé comme prévu. Donald Trump a confirmé la mise en place de son arme protectionniste favorite… avant de faire volte-face deux jours plus tard, le 3 février, après un appel téléphonique, en accordant au Mexique un sursis d’un mois. Les barrières douanières n'ont finalement pas été érigées.
Depuis le retour du président républicain à la Maison-Blanche, le Mexique a activé le mode "gestion de crise". Et face à ses invectives sur les épineux sujets de l’immigration illégale et du trafic de drogue, Claudia Sheinbaum a joué la carte de l’apaisement. "Elle se montre ouverte au dialogue, mais surtout prudente : elle sait que cette relation peut exploser à tout moment", observe Lila Abed, directrice du département mexicain au Wilson Center. Pour autant, pas question de perdre son sang-froid ou de montrer des signes de faiblesse devant ses concitoyens. La présidente l’a martelé à plusieurs reprises :...
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06/02 - Mayotte : l’Assemblée nationale durcit les restrictions au droit du sol à Mayotte
L’Assemblée a adopté, ce jeudi 6 février, en première lecture une proposition de loi visant à renforcer les restrictions au droit du sol à Mayotte, un texte porté par la droite, soutenu par le gouvernement et le Rassemblement national, et qui a été durci à la suite de l’adoption dans la confusion d’un amendement du groupe ciottiste.
Après de multiples suspensions de séance, rappels aux règlements, et invectives, la proposition de loi portée par la droite a finalement été adoptée en début de soirée avec les voix des macronistes et du Rassemblement national. Elle a été âprement combattue par la gauche, qui à défaut d’arriver à bloquer le texte a pu afficher une certaine unité, après de fortes divergences stratégiques sur les textes budgétaires -- censurés par La France insoumise (LFI) mais négociés avec le Parti socialiste (PS).
Au banc toute la journée, le ministre de la Justice Gérald Darmanin s’est réjoui devant la presse que le texte ait pu être adopté face à "l’obstruction parlementaire" de LFI notamment. Se disant à titre personnel pour l’abrogation pure et simple du droit du sol à Mayotte, il a aussi estimé "que le débat public doit s’ouvrir sur le droit du sol dans notre pays", et qu’il faut sur le sujet une réforme de la Constitution, que ce soit via un référendum ou à l’occasion de la présidentielle de 2027.
Le président du groupe LR, Laurent Wauquiez, a lui salué un "premier pas", souhaitant aller plus loin à Mayotte et sur le reste du territoire.Le texte initial durci
Depuis 2018, une dérogation au droit du sol...
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06/02 - En Russie, le chef de l’agence spatiale démis de ses fonctions après une série de scandales
"Un besoin de rotation" : c’est ainsi que le Kremlin a présenté le limogeage, jeudi 6 février, du chef de l’agence spatiale russe Iouri Borissov, en poste depuis juillet 2022. Il est remplacé par Dmitri Bakanov, le nouveau directeur général de Roscosmos, précise le Kremlin dans un communiqué. "Il s’agit d’une rotation. La corporation a besoin de se développer de façon dynamique", a commenté le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.
Dmitri Bakanov, âgé de 39 ans, qui remplace Iouri Borissov, âgé de 68 ans, devient le plus jeune chef de l’agence spatiale russe depuis sa création en 1992. Avant sa nomination, ce spécialiste de l’audit bancaire, occupait depuis 2022 le poste de vice-ministre de Transports et a présidé de 2011 à 2019 une compagnie de communications satellitaires, Gonets, opérateur de Roscosmos.Retard de l’industrie spatiale
Le secteur spatial russe souffre depuis des années d’un sous-financement chronique, de scandales de corruption et d’échecs tels que la perte de la sonde lunaire Luna-25 en août 2023. Même s’il dispose d’une grande expérience remontant à l’époque soviétique, il a désormais un train de retard sur les États-Unis, notamment l’entreprise Space X, et la Chine.
En décembre 2023, le directeur adjoint de Roscosmos, Oleg Frolov, et deux autres accusés avaient été poursuivis en justice dans une affaire portant sur le détournement de plus de 4,3 millions d’euros. Ces problèmes n’ont cependant pas entamé les ambitions de la Russie, qui veut à terme construire sa propre station orbitale...
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06/02 - Eric Neuhoff : "Karl Lagerfeld avait donné une fête qui avait tourné au délire sadomasochiste…"
Eté 1978, sur la Costa Brava. Eric Neuhoff a 22 ans. L’un de ses meilleurs amis, Olivier, doit se marier dans quelques semaines. Pour fêter ça, les deux copains décident d’aller faire la bringue au Rachdingue, la féerique boîte de nuit locale. Ils ne se présenteront jamais devant le physio. Olivier perd le contrôle de sa voiture – son enterrement de vie de garçon portera bien son nom. Pour le rescapé, Eric, c’est le début d’un long chemin de croix : il frôle l’amputation et passe douze mois à l’hôpital, entre opérations et rééducation…
Neuhoff n’avait jamais pris le temps de revenir sur cet accident, pourtant fondateur dans sa vie d’homme – aujourd’hui âgé de 68 ans, il en souffre encore physiquement, bien qu’il ne s’en plaigne pas. Composé sous forme de flashes, il retrouve l’ambiance de l’année 1978 comme celle des cliniques où il passe. Mêlant spleen et humour, comme toujours chez Neuhoff, Penthotal est assurément l’un de ses meilleurs livres, peut-être même son meilleur. Il nous en parle dans cet entretien, où l’on retrouve l’esprit légendaire de l’ancien chroniqueur du Masque et la Plume.
L'Express : Connaissez-vous des grands livres ou des grands films sur l’hospitalisation ?
Eric Neuhoff : Il y avait eu L’Hôpital d’Alphonse Boudard, un bouquin marrant sur la tuberculose. Le même thème que La Montagne magique, qui se passe dans un sanatorium de Davos. A part ça… Au cinéma, je dirais Vol au-dessus d’un nid de coucou, mais il s’agit d’un hôpital psychiatrique. Il y a quand même des infirmières. J’avoue que quand...
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06/02 - Electricité : les exportations n’ont jamais autant rapporté à la France
Il s’agit d’un nouveau record. "La valorisation totale des exportations d’électricité françaises a atteint le niveau inédit de 5 milliards d’euros (contre 1 à 3 milliards d’euros/an depuis 2000)", a indiqué le gestionnaire des lignes à haute tension, RTE, dans une note publiée mercredi soir. Un chiffre qui résulte de volumes en forte hausse malgré le recul des prix.L’Italie, première importatrice
Les exportations brutes d’électricité ont atteint le niveau record de 101,3 Térawattheures (TWh) et le solde net a dépassé le record historique de 2002 (76 TWh), pour atteindre 89 TWh.
Le montant de la balance commerciale, de 5 milliards, est très proche, voire égal au montant brut des exports, car les rares périodes d’imports ont bénéficié d’une production décarbonée abondante et peu chère chez les voisins européens. Parmi les premiers importateurs d’électricité "Made in France", l’Italie est en première position (32 %), suivie de l’Allemagne (18 %) et de la Belgique (15 %).Un gain "très faible par rapport au coût des combustibles"
"Ces records interviennent deux ans seulement après l’année 2022, durant laquelle le pays avait été importateur net pour la première fois depuis 1980", a souligné l’opérateur, filial à 50,1 % d’EDF. Les problèmes de corrosion sous contrainte dans les centrales nucléaires, notamment, avaient fait plonger la production, en raison de vérifications ou réparations à mener dans de nombreux réacteurs.
"En 2024, les prix sur les marchés de gros ont poursuivi leur recul depuis la crise énergétique de 2022",...
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06/02 - L’IA, une révolution pour la santé : "Certaines maladies ne seront plus un problème dans cinq ou dix ans"
Dans le champ de la santé comme dans de nombreux autres domaines, l’intelligence artificielle, et tout particulièrement l’intelligence artificielle générative, promet d’apporter de nombreux bouleversements. Mais dans la santé plus encore que dans d’autres domaines, les questions d’éthique et de régulation se posent avec une grande acuité, tant certaines perspectives sont vertigineuses. Demain, peut-être, des algorithmes poseront des diagnostics, prédiront la survenue de maladies ou l’évolution de la pathologie d’un patient, ajusteront les traitements, donneront des conseils de prévention… Prometteur, ou effrayant, selon les points de vue.
En attendant, nous n’en sommes pas encore là. Pour que le futur devienne réalité, il y a encore beaucoup de travail à mener, de bases de données à construire, d’experts à former, mais aussi de régulations à inventer. C’est tout l’objet du grand sommet de l’IA qui se tient ces jours-ci à Paris. Le Pr Antoine Tesnière, directeur général de PariSanté Campus, qui vient de fêter ses trois ans d’existence, se trouve au cœur de ces enjeux : cet incubateur géant, qui mélange acteurs académiques, start-up et formations, doit contribuer à placer la France parmi les leaders du numérique en santé. Il décrypte pour L’Express les questions auxquelles il va falloir répondre – au cours de ce sommet, mais aussi des années à venir. Entretien.
L’Express : Quels sont les enjeux du sommet de l’IA dans le champ de la santé ?
Pr Antoine Tesnière : Ce sommet de l’IA a plusieurs objectifs : communiquer sur...
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06/02 - Emmanuel Macron tacle Gabriel Attal, Marine Tondelier la joue comme Mélenchon
C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.Fin de vie : Bayrou et l’alibi Larcher
Parce qu’elle avait lu que c’était à la demande de Gérard Larcher que François Bayrou avait choisi de présenter deux textes sur la fin de vie et non un, Yaël Braun-Pivet a voulu en avoir le cœur net. La présidente de l’Assemblée, partisane d’un seul projet de loi sur le sujet, a donc demandé au président du Sénat s’il était bien à l’origine de cette décision. Gérard Larcher lui a assuré que ce n’était pas du tout le cas - même si la démarche lui convient. Le Premier ministre était-il en quête d’un alibi ?Jordan Bardella, son inspiration trumpiste
Contrairement à ses cousins de l’UDR (le parti d’Eric Ciotti) et de Reconquête (le parti d’Eric Zemmour), le Rassemblement national l’a joué sobrement après l’élection de Donald Trump. Les chefs frontistes ont modéré leurs déclarations élogieuses à propos du nouveau président américain. En privé, Jordan Bardella reconnaît toutefois qu’il y a une chose à apprendre de Donald Trump. "Ce qui est très intéressant chez lui, c’est sa capacité à réconcilier le vote populaire avec une forme d’élite économique, assure le président du RN. C’est la stratégie dans laquelle je crois, si on...
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06/02 - "Faire de Gaza une ’Riviera’" : comment Donald Trump a mûri son projet fou
"Les Etats-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza, et nous ferons du bon travail avec elle". Sa déclaration, "tout le monde l’adore", s’est vanté le président américain. Tout le monde sauf les Palestiniens. Les Nations unies. De nombreux alliés et ennemis des Etats-Unis. En réalité, pas grand monde ne "l’adore". Surtout pas la plupart des membres du gouvernement américain, qui, pour certains, ont tenté ce mercredi d’atténuer les annonces de Donald Trump.
Alors que ce dernier s’est demandé pourquoi les Palestiniens voudraient retourner à Gaza après avoir été déplacés et a imaginé que la région pourrait devenir la "Côte d'Azur du Moyen-Orient", la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que le président américain souhaitait simplement que la Jordanie et l’Egypte accueillent "temporairement" des Palestiniens. Dans son élan, la porte-parole a également déclaré que Donald Trump ne s’était pas engagé à envoyer des troupes militaires sur place, bien que celui-ci a déclaré qu’il "ferait ce qui est nécessaire" et que si cela "est nécessaire, nous le ferons". Des propos violents qui auraient pu être évités si son administration avait été mise au courant de ses intentions.Donald Trump, seul décisionnaire
Dans son cercle privé, le magnat de l’immobilier parlait de sa volonté de s’emparer de la bande de Gaza depuis plusieurs semaines, selon les informations du New York Times. Une réflexion qui s’est accélérée, d’après deux responsables de l’administration Trump, à la suite du retour, la semaine...
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06/02 - "Cette nouvelle réglementation représente un danger considérable" : le cri d’alarme du DG de la Macif
Connaissez-vous FIDA ? N’ayez pas honte, les assureurs eux-mêmes en ont découvert l’existence fortuitement… alors qu’ils sont concernés au premier chef. Maintenant que ce projet européen ("Financial Data Access") s’apprête à passer en trilogue, réunion entre la Commission, le Parlement et le Conseil européens, en vue d’une adoption courant 2025, ils tirent la sonnette d’alarme. Car ce texte prévoit que les compagnies se dévoilent comme jamais, en partageant les précieuses données clients dont elles disposent à des utilisateurs tiers, qui pourront à leur tour les exploiter pour proposer des produits d’assurance très personnalisés. Les acteurs traditionnels, en Allemagne comme en France, sont vent debout, pointant les risques de dérive. Explications du directeur général de la Macif, Jean-Philippe Dogneton.
L’Express : Dans quel esprit la Commission européenne a-t-elle élaboré la réglementation FIDA ?
Jean-Philippe Dogneton : Il y a une douzaine d’années, des représentants de la Commission européenne m’avaient auditionné sur le secteur de l’assurance. J’avais été surpris par deux de leurs questions : pourquoi y a-t-il aussi peu de concurrence en matière d’assurance ? Et pourquoi est-il aussi difficile, pour un nouvel acteur, de s’installer sur un territoire comme la France, par exemple ? J’y voyais là une erreur sur l’appréciation de la situation. En réalité, la France est un marché hyperconcurrentiel, où se côtoient assureurs traditionnels, mutualistes, banques, assurtech, acteurs internationaux. Sur le deuxième...
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06/02 - Etats-Unis : ce vieux manuel de sabotage qui refait surface pour résister à Donald Trump
Faut-il y voir un acte de résistance ? Ou bien est-ce la traduction d’une vraie crainte face au déconcertant Donald Trump, réélu pour un second mandat en novembre dernier ? Depuis plusieurs semaines, un vieux manuel de résistance au fascisme, déclassifié par la CIA en 2008, est devenu viral sur Internet. Il s’agit d’un guide gouvernemental très sérieux daté de la Seconde Guerre mondiale.
D’après le site 404media, le guide est devenu le cinquième livre le plus consulté sur Project Gutenberg, la principale plateforme mondiale de téléchargement d’ebook gratuits et de livres de référence. Rien qu’au mois de décembre, il a été consulté près de 60 000 fois, ce qui le place en seconde position des téléchargements, juste derrière Roméo et Juliette. Et pour la seule journée du 2 février, près de 34 000 personnes se sont procuré le petit guide pratique qui compte une vingtaine de pages. Intitulé Simple sabotage field manual ("Manuel de terrain sur le sabotage facile"), le document regorge de techniques pour assister les civils à résister à leur manière contre le fascisme.
Read the CIA’s Simple Sabotage Field Manual.
A Timeless Guide to Subverting Any Organization with "Purposeful Stupidity" (1944) https://t.co/tmlpcU9Yqx pic.twitter.com/P3vlSJLPkb— Open Culture (@openculture) January 3, 2021"Méthode simple pour saboter" la société
"Le sabotage peut prendre la forme d’actes techniques de grande envergure, qui nécessitent une planification minutieuse et l’intervention d’agents spécialement formés, ou bien...
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06/02 - Vapotage de cannabis par les ados : l’alerte des autorités sanitaires
Vapoter du cannabis ou des cannabinoïdes de synthèse tels que les substances interdites PTC ("Pète ton crâne") ou Buddha Blue, populaires auprès des adolescents et sur les réseaux sociaux, fait courir des "risques graves pour la santé", alerte ce jeudi 6 février l’agence du médicament.
Troubles psychiatriques - hallucinations, idées suicidaires, attaques de panique -, mais aussi digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), cardiovasculaires (tachycardie, douleur thoracique), problèmes rénaux, addiction sévère avec syndrome de sevrage ou encore malaises, amnésies, pertes de connaissance, convulsions… la liste des "effets indésirables graves" provoqués par la consommation de ces substances psychoactives est longue.
Loin de réduire les risques liés à l’usage de ces produits illicites, le vapotage - ou cigarette électronique - "peut au contraire les augmenter, l’action des produits étant plus rapide", indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un avis publié jeudi. "On constate la promotion persistante sur les réseaux sociaux de pratiques dangereuses, et on souhaiterait appeler à la vigilance tous les publics, mais particulièrement les plus jeunes", dit à l’AFP Agnès Laforest-Bruneaux, directrice adjointe de la direction de la surveillance de l’ANSM.
Les adolescents inhalent des e-liquides, "obtenus sur internet, dans la rue ou au lycée, auprès de camarades" tels que PTC ("Pète ton crâne"), ou Buddha Blue, "des produits très concentrés", explique-t-elle....
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06/02 - Budget 2025 : le texte définitivement adopté après un dernier vote au Sénat
Le projet de budget de l’État pour 2025 a été définitivement adopté ce jeudi 6 février au Parlement, après un ultime vote du Sénat venu achever le parcours tumultueux de ce texte suspendu en décembre par la censure du gouvernement de Michel Barnier. Repris par le nouveau Premier ministre François Bayrou, qui a résisté mercredi à deux motions de censure des Insoumis, le projet de loi de finances a été définitivement validé jeudi par la chambre haute, dominée par une alliance droite-centristes, à 219 voix contre 107.
Le texte avait fait l’objet vendredi d’un accord entre les deux chambres du Parlement, trouvé lors d’une commission mixte paritaire de quatorze heures, réunissant sept sénateurs et sept députés. C’est cette version de compromis qui a été soumise au Sénat. Une dernière étape sans suspense avant la promulgation du texte.
Si la gauche et le Rassemblement national s’y sont opposés, le choix des députés du Parti socialiste et du RN de ne pas voter la censure a permis au budget d’être adopté, via l’utilisation de l’article 49.3 à l’Assemblée nationale. @lexpress
En moins de cinquante minutes, le Premier ministre a déclenché à deux reprise l'article 49.3 ⬇️ #politique #budget #france #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ son original - L’Express <script async src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>"L'idéal d'aucun parti"
Le ministre de l’Économie Éric Lombard a salué au Sénat l’adoption d’un "texte de redressement financier" qui cherche à ramener le...
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06/02 - A la Sorbonne, Gérald Bronner lance la "contre-offensive rationaliste"
Le "ruissellement" est un concept scientifique intéressant, bien que capricieux. Il voudrait que l’accumulation de richesse finisse par profiter au plus grand nombre. Ce n’est que rarement le cas. Gérald Bronner, sociologue chevronné, est bien placé pour le savoir : sa science n'a de cesse d'étudier ces questions. Et pourtant, "notre ruissellement à nous va devoir se faire, pas le choix", assure-t-il à l’estrade ce mardi, l’inscription "Pacem Summa Tenant", "les choses supérieures, les savoirs, soutiennent la paix", au dessus de lui.
L’adage, gravé sur les murs de l’amphithéâtre Richelieu à l’université de la Sorbonne à Paris, lui va si bien : devant 500 personnes, l’universitaire - également chroniqueur à L’Express - y lançait ce jour-là "Développer son esprit critique", une série de conférences sur la désinformation. Gratuit et retransmis en ligne, le séminaire a pour but de provoquer un "sursaut" collectif. "Faire ruisseler", en somme, "l’esprit critique", son objet d’étude, pour contrer fake news, ingérences, et manipulations.
Il faut lui reconnaître un bon départ. Ses quatre séances, toutes espacées d’un mois, sont déjà complètes. Pour sa première, il harangue, amuse, appelle à prendre les "armes" - mentales uniquement. Le scientifique, que l’on dit libéral, croit profondément aux pouvoirs de "l’individu", du cerveau, face aux périls des fausses informations. En témoignent ses livres, La démocratie des crédules, ou encore le best-seller Apocalypse cognitive. Il suffirait, à l’entendre, d’éduquer les...
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06/02 - Quand les professeurs se tournent vers l’IA : "Un gain de temps énorme pour préparer mes cours"
"Grâce à l’intelligence artificielle générative, je peux créer des petits quizz que je soumets en début de cours à mes élèves pour évaluer leur niveau de vocabulaire. Un gain de temps énorme ! Cela ne me prend plus que quelques minutes de préparation là où autrefois j’aurais pu y passer trois quart d’heure", raconte Jean-Louis Marin-Lamellet, professeur d’anglais au lycée Saint-Exupéry de Bourg-Saint-Maurice. L’enseignant a pu tester la nouvelle fonction IA de la plateforme Pearltrees Education avant son lancement officiel qui a eu lieu ce mardi 4 février. Un outil supplémentaire destiné à enrichir l’offre que cette entreprise proposait déjà à 150 000 utilisateurs, soit un tiers des professeurs du secondaire en France, depuis 2016. Leur vocation initiale ? Permettre à leurs abonnés de regrouper dans un "cloud pédagogique" différents contenus scolaires (pages web, exercices, consignes, conseils d’organisation, extraits de manuels….).
Désormais, l’enseignant installé face à son écran pourra recourir, en plus, à l’IA en appuyant sur le bouton "prolonger", pour l’aider à préparer ses cours. "Dans le cadre d’une leçon sur la période de la Renaissance, par exemple, il pourra ainsi accéder à une version plus "territorialisée" et mettre l’accent sur la ville de Bordeaux si c’est l’endroit où il exerce", explique Patrice Lamothe, le fondateur de Pearltrees. Un professeur de mathématiques pourra aussi demander à la machine de lui fournir quelques exercices sur les fonctions en veillant à ce qu’ils soient adaptés au niveau de ses...
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06/02 - "Emilia Pérez", les dessous du scandale avant les Oscars : "On se doutait que ça allait exploser..."
Les passionnés des Oscars le savent bien - chaque bonne cérémonie doit avoir son grand méchant. Celui de l’édition 2025 a un nom : il s’appelle Emilia Pérez. Le film de Jacques Audiard, parti pourtant grand favori de la compétition avec 13 nominations, est désormais étrillé outre-Atlantique. Dernier épisode en date : l’exhumation d’anciens messages pour le moins virulents de Karla Sofia Gascon, la star du film. L’actrice transgenre s’est défendue ce week-end d’être "raciste" dans une interview à CNN en version espagnole, pour ensuite être écartée de la campagne aux statuettes par Netflix, qui distribue Emilia Pérez aux Etats-Unis. Malgré l’onéreuse campagne menée depuis la fin de l’été par la plateforme de streaming, Emilia Pérez réunissait tous les ingrédients pour attirer les critiques. Depuis l’automne, en coulisses, les contempteurs du film s'activent.
Emilia Pérez est arrivé aux Etats-Unis auréolé de son succès critique à l’international. Le film a été primé deux fois à Cannes - le prix du jury et le prix d’interprétation féminine pour ses trois actrices principales, Karla Sofia Gascon, Zoé Saldana et Selena Gomez. En France, cette reconnaissance s'est accompagnée d’un joli succès en salle - il totalise plus d’un million cent mille entrées - et d’un regard favorable du grand public - il obtient la note 4,2 sur 5 sur Allociné. Entre la fin de l’été et décembre, le film était encore qualifié de "spectaculaire" (l’Américain The Atlantic), "d’immanquable" (par ABC News) et de "divertissement ébouriffant" (le britannique...
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06/02 - Guerre en Ukraine : les premiers Mirage 2000 français ont été livrés à Kiev
Les premiers avions de combat Mirage 2000-5 que Paris a cédé à Kiev ont été livrés à l’Ukraine pour l’aider à défendre son espace aérien contre la Russie, a annoncé jeudi 6 février le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. "Aujourd’hui, après plusieurs mois consacrés à la formation des pilotes ukrainiens en France, les premiers avions sont arrivés en Ukraine", a-t-il affirmé sur X, sans préciser le nombre d’appareils en question. "Avec à leur bord des pilotes ukrainiens, ils participeront désormais à la défense du ciel de l’Ukraine", ajoute-t-il.
Le 6 juin 2024, @EmmanuelMacron avait annoncé la livraison à l’Ukraine de Mirage 2000 français.
Les premiers d’entre eux sont arrivés aujourd’hui en Ukraine.
Avec à leur bord les pilotes ukrainiens formés pendant plusieurs mois en France, ils participeront désormais à défendre…— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) February 6, 2025
"La flotte aérienne de l’Ukraine continue de se développer. Les premiers Mirage 2000 français sont arrivés, renforçant nos capacités de défense aérienne", a confirmé Volodymyr Zelensky. Remerciant son homologue français Emmanuel Macron pour son "leadership et soutien", Volodymyr Zelensky a salué "une nouvelle étape dans le renforcement de la sécurité de l’Ukraine".
Sur les 26 exemplaires de Mirage 2000-5 dont dispose l’armée de l’Air et de l’Espace française, six avions doivent être cédés à l’Ukraine, selon un rapport budgétaire de l’Assemblée nationale publié à l’automne. Un chiffre que n’a ni démenti ni confirmé le ministère des Armées, qui dit...
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06/02 - Google, Meta, McDonald’s… Ces entreprises américaines qui font machine arrière sur la diversité
Google se range à son tour. "Google tue ses programmes de diversité", titre The Wall Street Journal. Après Disney, McDonald’s, Ford ou encore Meta, Alphabet, la maison mère de Google, a déclaré "abandonner certains de ses objectifs de recrutement en matière de diversité, rejoignant ainsi une longue liste d’entreprises américaines qui ont abandonné ou réduit leurs programmes de diversité, d’équité et d’inclusion", souligne le magazine The Time.
Dans son rapport annuel pour les investisseurs publié mercredi 5 février, le géant des technologies a en effet changé de ton, supprimant toute référence à sa politique de diversité menée jusqu’ici. Ainsi, cette phrase, pourtant présente depuis 2021, a disparu : "Chez Alphabet, nous nous engageons à prendre en compte la diversité, l’équité et l’inclusion dans tout ce que nous faisons et à développer une main-d’œuvre représentative des utilisateurs que nous servons". Google a confirmé auprès de l’AFP ne plus avoir d’objectifs d’embauche liés à la représentation de différents groupes de personnes.
Un revers alors que peu de temps après la mort de George Floyd, Sundar Pichai, le PDG de Google, s’était fixé comme objectif d’augmenter de 30 % d’ici 2025 la représentation des groupes sous-représentés dans les rangs de la direction de l’entreprise, rappelle l’agence Associated Press.Pressions anti-DEI de Trump
Cette décision, également expliquée dans un courriel envoyé aux employés de Google mercredi, fait en réalité suite à un décret exécutif signé par le président Donald Trump, dès son...
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06/02 - Gaza : Israël ordonne des préparatifs en vue d’un "départ volontaire" des Palestiniens
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné jeudi 6 février à l’armée de préparer un plan en vue de permettre aux habitants de Gaza de "partir volontairement", après les déclarations de Donald Trump sur un potentiel déplacement des Palestiniens de ce territoire.
"J’ai demandé à l’armée israélienne de préparer un plan pour permettre aux habitants de Gaza de partir volontairement", a-t-il déclaré dans un communiqué. Il s’agit de "permettre à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir". Le plan comprendra "des options de sortie aux points de passage terrestres ainsi que des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne", a-t-il ajouté.
"Je salue le plan audacieux du président Trump. Les habitants de Gaza devraient avoir la liberté de partir et d'émigrer, comme c'est la norme dans le monde", a-t-il aussi dit sur X.Un seul point de sortie
Le seul aéroport de Gaza a été détruit pendant la Seconde Intifada (2000-2005) et la bande de Gaza, dévastée par la guerre entre Israël le Hamas palestinien, ne dispose pas de port pour le transport de passager. Alors qu’Israël interdit aux Palestiniens de Gaza toute sortie du territoire et que le seul point de passage vers l’Egypte n’est ouvert que pour des évacuations médicales au compte-goutte, Israël Katz ne précise pas s’il a l’intention de laisser transiter par Israël les Palestiniens de Gaza qui choisiraient l’exil.
Donald Trump a lancé mardi l'idée d'une prise de...
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06/02 - Tollé sur Gaza : la Maison-Blanche nuance les propos de Donald Trump
C’est sans doute la déclaration de trop. Trop difficile à assumer pour l’administration. Après un déluge de critiques internationales sur le projet de Donald Trump de prise de contrôle américain de Gaza pour en faire la "Côte d'Azur du Moyen-Orient" et déplacer sa population, la Maison-Blanche a tenu à rectifier les propos du président, y apportant de la nuance, voire de la contradiction.
24 heures après la déclaration fracassante du dirigeant américain mardi, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a ainsi affirmé que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Donald Trump veut "reconstruire les bâtiments" afin que "les gens puissent y retourner", a-t-il dit. La Maison-Blanche a quant à elle indiqué que Donald Trump ne s’était pas engagé "pour l’instant" à envoyer des troupes à Gaza."Une offre de reconstruction"
Mardi, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, Donald Trump avait répété que, selon lui, les habitants de la bande de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte. "Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec", a-t-il dit, parlant du territoire palestinien comme d’un "chantier de démolition". "Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes", a-t-il ajouté, en soulignant que les Etats-Unis allaient "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments...
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06/02 - Face à Donald Trump, la France joue à contretemps, par Nicolas Bouzou
Donald Trump nous fait sortir du monde libéral du droit pour revenir dans celui, illibéral, du rapport de force. Ce recul civilisationnel aura une fin et restera comme une honte pour nos amis américains mais, pour l’heure, nous devons gérer le présent, un présent qui était d’ailleurs parfaitement prévisible pour ceux qui avaient écouté Trump pendant sa campagne présidentielle. Les Canadiens, aussi mal préparés que les Européens, ont été pris de court par l’annonce complètement folle du président américain de la mise en place de droits de douane de 25 % sur leurs exportations vers les Etats-Unis, officiellement pour lutter contre les importations de marchandises, de fentanyl et d’immigrants illégaux.
Cette décision est désormais suspendue pour un mois, à l’image de celle menée à l’égard du Mexique. Ce protectionnisme se fait au mépris des traités. Et s’il est mis en pratique, il aura un impact négatif sur l’économie américaine et sur son soft power. Et puis soyons réalistes : après le Canada, viendra le tour de l’Europe. Nous, Européens, sommes désormais seuls. Pour ne pas le rester, nous avons tout intérêt à approfondir toutes nos relations commerciales, scientifiques, environnementales, énergétiques, diplomatiques, militaires… avec les Canadiens et les Britanniques.L’Europe doit privilégier les produits européens
Trump est tout à sa folie protectionniste et nous devons nous préparer au pire : la mise en place effective de ces droits de douane. La bonne réponse à y apporter ne sera pas celle du "œil pour œil, dent pour...
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06/02 - Malgré la fin d’El Niño, le mois de janvier 2025 a été le plus chaud jamais mesuré
Les mois se suivent et, malheureusement, se ressemblent : janvier 2025 a été le mois de janvier le plus chaud jamais mesuré dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus, douchant l’espoir que le phénomène La Niña interrompe près de deux ans de records de températures, avant tout sous l’effet du réchauffement climatique d’origine humaine.
"Janvier 2025 est un autre mois surprenant, poursuivant les températures record observées au cours des deux dernières années, malgré le développement des conditions La Niña dans le Pacifique tropical et leur effet de refroidissement temporaire sur les températures mondiales", a déclaré Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans son bulletin mensuel publié jeudi 6 février.
Avec une température moyenne de 13,23°C selon Copernicus, "janvier 2025 a dépassé de 1,75°C le niveau préindustriel", avant que les humains modifient en profondeur le climat par l’utilisation massive du charbon, du pétrole et du gaz fossile."Surprenant"
Les scientifiques s’attendaient à ce que la série de records des années 2023 et 2024, les deux plus chaudes jamais mesurées, s’interrompe avec la fin du phénomène naturel réchauffant El Niño et l’arrivée de son opposé, La Niña. "C’est ce qui est un peu surprenant… On ne voit pas cet effet de refroidissement, ou du moins de frein temporaire, sur la température mondiale que l’on s’attendait à voir", a déclaré à l’AFP Julien Nicolas, un climatologue de Copernicus. Copernicus relève même des signes "d’un...
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06/02 - Donald Trump omniprésent dans les médias français : ces infographies qui en disent long
Il y a d’abord eu les tarifs douaniers prohibitifs à l’égard de ses principaux alliés : le Mexique et le Canada. Puis, ce fut autour de l’annexion du Groenland, vaste territoire appartenant au Danemark - un pays allié des Etats-Unis - et du canal de Panama. Et ce mercredi 5 février, Donald Trump a promis de transformer la bande de Gaza en "nouvelle Côte d'Azur" sous le regard médusé de Susie Wiles, son ancienne directrice de campagne récemment promue cheffe de cabinet. Chaque jour, l’Europe se réveille avec une nouvelle déclaration choc du président américain. Et à chaque fois, de nombreuses questions se posent : a-t-il vraiment conscience de ce qu’il dit et de la déstabilisation que ces sorties médiatiques impliquent ? Quelles répercussions ces bouleversements géopolitiques pourraient-ils avoir pour nous, de l’autre côté de l’Atlantique ?
Pour les journalistes européens, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche constitue un vivier important de sujets possibles. Ces derniers jours, on ne compte plus les unes de quotidiens ou de magazines dédiées au milliardaire - et à sa nouvelle garde rapprochée. Y compris, chez nous, à L’Express. Notre dossier de Une cette semaine décrypte justement les dessous de la relation Donald Trump - Elon Musk et donne la parole à de nombreux experts qui estiment que leur idylle ne durera pas.
Nul doute que Donald Trump et ses nouveaux conseillers saturent l’espace médiatique français aujourd’hui. Dans son baromètre de l’actualité 2025, l’INA pointe que dans les quatre mois...
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06/02 - Drones : comment l’armée française tire les leçons de la guerre en Ukraine
Sur la place d’arme de la base aérienne de Chaumont-Semoutiers, en Haute-Marne, il est possible d’admirer l’une des plus belles collections de drones militaires de France. Près d’un Sperwer, employé en Afrique et en Afghanistan dans les années 2010 et retiré du service il y a cinq ans, on trouve deux aéronefs en forme de missiles. Le drone R20, inspiré des bombes nazies V1, a été utilisé jusque dans les années 1980 pour faire de la reconnaissance, avant d’être remplacé par le CL-289, capable de voler à plus de 700 km/h, selon un itinéraire préprogrammé, pour prendre des images argentiques.
Mais toutes ces machines appartiennent à une époque révolue. Une nouvelle ère s’est ouverte, dédiée aux aéronefs plus petits et moins chers, alors que la guerre en Ukraine prévoit de produire des millions de drones par an. Les forces françaises cherchent dorénavant à favoriser, pour leurs besoins, une production de masse de ces armes, tout en disposant de logiciels et de matériels performants. Cette ambition se trouvait au cœur de la deuxième édition du Forum Innovation Drone, organisé les 30 et 31 janvier par le 61e régiment d’artillerie – le seul de l’armée de terre entièrement dédié aux drones –, installé sur la base haut-marnaise.
"L’innovation militaire est actuellement portée par les drones et guide aussi bien l’innovation technique que tactique et même stratégique, a rappelé en ouverture le colonel Pierre-Yves Le Viavant, chef de corps du 61e. L’emploi des drones n’est pas nouveau, mais son ampleur actuelle est...
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06/02 - Algérie : entre le président et l’armée, qui gouverne vraiment le pays ?
Depuis plusieurs mois, les tensions entre la France et l’Algérie sont au plus haut. Une illustration de la crise globale que traverse Alger ces dernières années, entre affaiblissement sur la scène diplomatique, difficulté économique et contestation du pouvoir en place.
Nous sommes le 1er novembre 2024, dans les rues d’Alger. Pour célébrer les 70 ans de la guerre d’indépendance contre la France, un impressionnant défilé militaire est organisé. Sous des centaines de drapeaux vert et blanc au croissant de lune rouge, des chars sont alignés. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune, 79 ans, souligne l’importance de cette parade : "un anniversaire mémorable incarnant la gloire, la dignité et la fierté." Le chef de l’Etat passe ensuite les troupes en revue, avec à ses côtés Saïd Chengriha, le chef d’état-major de l’armée, 79 ans lui aussi.
Quelques semaines plus tard, le 29 décembre, lors du traditionnel discours annuel sur l’état de la nation devant le Parlement, c’est le militaire qui est assis juste en face du président. Les liens entre les deux hommes sont indéniables, mais ces deux scènes interrogent toutes les diplomaties du monde : entre l’élu du peuple et le général, qui est le véritable détenteur du pouvoir en Algérie ?
Pour aller plus loin
Algérie : "Tous les ingrédients sont réunis pour que le Hirak reparte"
France - Algérie : "Entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, la rupture est consommée"
Pierre Vermeren : "Les services français redoutent que l’Algérie bascule dans le chaos"
RETROUVEZ TOUS...
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06/02 - Entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, qui sera le diviseur en chef ?
Laurent Wauquiez a de la mémoire. Il en a même fait une arme contre Bruno Retailleau. Ce mardi 4 février, le patron des députés Droite Républicaine dîne avec le ministre de l’Intérieur. Longtemps, il a perçu la conquête de la présidence des Républicains (LR) comme une simple formalité. Son parti ne l’a-t-il pas chargé cet automne d’une œuvre de refondation du parti ? Il en rendait les conclusions mercredi lors d’un Bureau politique du mouvement. La lettre de mission préfigurait d’un triomphe romain. Raté. L’ascension météorique du Vendéen, conjugué à la dégradation brutale de leurs relations, a fait volet en éclats ce scénario. La petite musique d’une candidature de Bruno Retailleau n’en finit pas de monter.
A Beauvau, Laurent Wauquiez met en garde son hôte. Gare à toi Bruno ! Il invoque un supposé "accord" entre les deux hommes. A l’un le parti, à l’autre le gouvernement. "Si tu le romps, tu porteras la responsabilité d’allumer une guerre des chefs qui sera dévastatrice", lui glisse-t-il, selon l’entourage de l’ancien ministre. La "fuite" n’est pas anodine, les propos rapportés sont minutieusement choisis.
Laurent Wauquiez touche une corde sensible. Il sait combien la droite redoute une lutte fratricide, douze ans après le duel sanglant entre François Fillon et Jean-François Copé. Et use d’une rhétorique habile pour disqualifier son concurrent. Bruno Retailleau ne serait que l’agent perturbateur d’un compromis bâti il y a des mois. La candidature de Laurent Wauquiez serait frappée du sceau de l’évidence, celle de...
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05/02 - "Ce n’est pas Bardella qui va m’empêcher de venir" : dans les coulisses du déjeuner des best-sellers de L’Express
Vendredi 31 janvier, les coups de fil pleuvent, les éditeurs s’inquiètent, Jordan Bardella serait invité lui aussi au déjeuner des best-sellers de L’Express organisé au Royal Monceau, avenue Hoche, et, "pire", présent sur "la photo de famille" traditionnelle, celle qui compte, nous disent-ils, aux yeux de leurs auteurs, celle qui vient confirmer la qualité de leur œuvre plébiscitée par le grand public. Oui, Jordan Bardella est bien convié, nous ne trafiquons pas le palmarès de l’année délivré par Edistat (que nous dévoilons toujours le jour du déjeuner), et le livre du président du Rassemblement national, Ce que je cherche (Fayard), publié le 9 novembre, se situe à la 18e place des meilleures ventes de l’année avec près de 190 000 exemplaires à ce jour (175 000 en 2024).
C’est un fait, nous ne censurons aucun best-seller, essai comme fiction. En 2015, Éric Zemmour était bel et bien présent lui aussi à nos agapes de l’édition pour Le Suicide français (Albin Michel) – faut croire qu’à l’époque, alors chroniqueur, il sentait moins le soufre. Tout comme Philippe de Villiers, invité pour Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (Albin Michel) en 2016, Christiane Taubira en 2017 pour Murmures à la jeunesse (Philippe Rey) ou encore François Hollande en 2019 pour Les Leçons du pouvoir (Stock). Etre sur la photo avec Bardella alors que l‘élection présidentielle est dans deux ans, nos auteurs ne vont jamais l’accepter, clament en substance quelques éditeurs.
Lundi 3 février. La nouvelle tombe, le député européen sera bel...
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05/02 - Non-censure du gouvernement Bayrou : LFI prêt à acter la rupture avec le PS
"Une interruption par le Parti socialiste du Nouveau Front populaire" : c’est ainsi que La France Insoumise a qualifié, mercredi 5 février, la décision des socialistes de ne pas voter la motion de censure à l’encontre du Premier ministre François Bayrou, autour du budget 2025. Le projet de loi finances, sur lequel le gouvernement a engagé, lundi, sa responsabilité via l’article 49.3, est qualifié de "budget le plus austéritaire depuis 25 ans", par la formation politique. Face à ce qu’ils considèrent comme une trahison, les Insoumis vont convoquer "une réunion" avec le reste des partis du NFP.
Le NFP "ne peut pas réunir à la fois des forces d’opposition unies contre le gouvernement et l’un de ses soutiens", accuse LFI dans un communiqué, en ciblant par cette formule le PS. "Le mouvement insoumis proposera une rencontre à chaque parti du Nouveau Front populaire qui a voté la censure pour faire le point et poursuivre sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme", poursuit le mouvement de gauche radicale.
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a, quant à lui, répondu à LFI que le Nouveau Front populaire "continuera à exister tant qu’il y aura la volonté de battre l’extrême droite", qualifiant sur BFMTV de "numéro de claquettes" les déclarations du parti de Jean-Luc Mélenchon.
Olivier Faure (PS): "Jean-Luc Mélenchon n'est pas le chef du Nouveau Front populaire" pic.twitter.com/mM2QjQj61V— BFMTV (@BFMTV) February 5, 2025
Seuls 128 députés ont approuvé...
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05/02 - Censurer ou pas le gouvernement Bayrou ? Entre Marine Le Pen et Jordan Bardella, la guerre des lignes au RN
Vous avez du mal à suivre les tergiversations des membres du RN concernant le vote, ou pas, de la censure du gouvernement Bayrou ? Rassurez-vous, eux aussi. Mercredi 5 février, le parti d’extrême droite a finalement tenu sa réunion, initialement prévue lundi après-midi, pour clarifier la stratégie du groupe de Marine Le Pen à l’Assemblée vis-à-vis du budget. C’est décidé : les députés RN ne voteront pas la motion de censure déposée par La France insoumise, ni la motion "spontanée" déposée par le Parti socialiste. Si Jordan Bardella l’avait déjà annoncé dans les grandes lignes, ce mardi, au micro de CNEWS, la décision n’a pas coulé de source.
Reprenons. La semaine dernière encore, le Rassemblement national, qui jurait que ses "lignes rouges" n’avaient pas bougé depuis l’épisode du budget de Michel Barnier, ajoute soudainement plusieurs conditions à sa liste de revendications. Celle, notamment, de ne pas dépasser les 5 % de déficit, alors que le budget est construit sur une hypothèse de 5,4 %. Ou encore celle, plus floue, d’une absence de "vision politique". Vendredi, lors de la commission mixte paritaire (CMP), c’est Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme chargé de la question du budget au RN, qui sort de son chapeau une nouvelle "ligne rouge" : le maintien de l’article 4 du projet de loi, qui réforme la tarification de l’électricité. "A ce moment-là, Marine Le Pen l’a adoubé, en assurant qu’il avait bien fait de mettre la pression au gouvernement", commente un député RN. Le ton semble donc se durcir à l’égard...
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05/02 - Guerre en Ukraine : "Vladimir Poutine souhaite que son seul interlocuteur soit Donald Trump"
Bientôt trois ans. Trois ans que les chars de l’armée du Kremlin ont envahi l’Ukraine en pleine nuit, le 24 février 2022. Vers 4 heures du matin, Vladimir Poutine annonçait le début d’une opération militaire pour "défendre les séparatistes dans l’est du pays", appelant les militaires ukrainiens à "déposer les armes". Quelques heures plus tard, des explosions retentissaient dans le pays. Depuis, les espoirs de paix n’ont cessé de s’éloigner… jusqu’à ce mardi 4 février 2025.
Interrogé par présentateur britannique Piers Morgan sur la possibilité de négocier avec son homologue russe, Volodymyr Zelensky a répondu qu'il le ferait "si c’est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux citoyens de l’Ukraine et ne plus perdre de gens". Si le président ukrainien "veut participer à des négociations", il souhaite entre autres "choisir les personnes" qui les mèneront. L’Union européenne, les Etats-Unis, ainsi que les principaux intéressés, l’Ukraine et la Russie, seraient ainsi conviés à la table des négociations. Mais pour le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, le maître du Kremlin ne s’assiéra à cette table qu’a une seule condition : la capitulation de son ennemi.
L’Express : Volodymyr Zelensky a longtemps refusé les pourparlers avec Vladimir Poutine. En octobre 2022, il avait même interdit par décret toute négociation tant que son homologue russe serait au pouvoir. Comment expliquer aujourd’hui un tel revirement de situation ?
Jérôme Pellistrandi : Il n’a pas le...
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05/02 - Frédéric Encel : "Faire de Gaza une ’Riviera’ ? Donald Trump s’adresse en réalité à l’Arabie saoudite"
Faire de la bande de Gaza une "Riviera" ? Voilà un plan de résolution du conflit israélo-palestinen auquel personne ne s’attendait. Sous l’œil des caméras mardi 4 février, le Premier ministre israélien lui-même semblait décontenancé face à l’idée de Donald Trump de contraindre à l’exode quelque 2 millions de Palestiniens pour construire de "jolies maisons". Si la proposition a fait bondir les chancelleries occidentales qui, cahin-caha, tentent de réagir aux fulgurances du nouveau locataire de la Maison-Blanche, ce pourrait bien être à un autre acteur que Donald Trump s’adresse. Décryptage avec Frédéric Encel, essayiste et géopolitologue spécialiste du Moyen-Orient, également chroniqueur à L’Express.
Faut-il prendre au sérieux les propositions de Donald Trump sur la bande de Gaza ?
Frédéric Encel Le problème avec une personnalité imprévisible, c’est que par définition, on ne sait jamais exactement lorsqu’elle est sérieuse ou si elle dit vrai. Un point important en géopolitique : l’imprévisibilité, soit organisée, soit caractérielle, peut constituer un instrument intéressant de type dissuasif face aux adversaires ou aux alliés qui, ne sachant pas si c’est du lard ou du cochon, pourraient avoir tendance à infléchir leur position sur un certain nombre de dossiers. En l’espèce, Donald Trump n’avait jamais lancé cette proposition proprement hallucinante visant à faire de Gaza une "Riviera" et, ainsi, à déplacer l’essentiel de la population palestinienne - soit environ 2 millions de personnes. Donc là, on a vraiment quelque...
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05/02 - CIA : le grand ménage de Donald Trump pour réformer le service secret américain
C’est l’agence que l’on pensait à l’abri des licenciements massifs d’employés fédéraux voulus par Donald Trump, au vu de son importance pour la sécurité américaine. Et pourtant : mardi 4 février, l’ensemble des fonctionnaires de la Central Intelligence Agency (CIA), chargés des renseignements extérieurs américains, ont reçu l’annonce d’un plan de départs volontaires, annonce le Wall Street Journal. Une mesure vue comme une stratégie du nouveau président américain pour refonder le service secret américain pour l’adapter à sa nouvelle politique étrangère, axée sur la guerre commerciale avec la Chine.
Les employés qui accepteraient de partir maintiendraient leur salaire et avantages sociaux pendant huit mois. Les embauches en cours ont, quant à elles, été gelées. L’annonce intervient alors que Donald Trump entreprend de réduire les effectifs du gouvernement fédéral. Plus tôt, des milliers de fonctionnaires de l’Usaid, chargée de l’aide au développement à l’étranger, ont été informés qu’ils seraient mis à la porte dès vendredi."Une purge"
"Des responsables de l’administration Trump ont déclaré que ce plan de départs avait également pour but de signaler à ceux qui s’opposent à son programme qu’ils devraient chercher du travail ailleurs", rapporte le WSJ. Une opération qualifiée de "purge" par les opposants au président républicain, visant à remodeler l’agence pour l’adapter à ses priorités extérieures : la lutte contre les cartels de drogue et la guerre commerciale agressive envers la Chine.
Quitte à cibler des pays qui n’étaient pas,...
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05/02 - Louis XI, le stratège qui a fait basculer la France dans la modernité
Il fait partie des rois de France à la réputation la plus mauvaise. Tyrannique, vil, cruel, bigot, lâche et inculte, d'épouvantables qualificatifs pleuvent sur Louis XI, aujourd'hui encore décrit dans les manuels scolaires comme un emblème de l'obscurantisme médiéval. Doté, si l'on en croit son portrait le plus célèbre, d'un grand nez épais, d'une bouche tombante et de petits yeux enfoncés, Louis XI ne fait pas honneur à l'"élégance à la française". Pourtant, derrière cette image peu flatteuse, se cache un roi visionnaire, surnommé « l’Universelle Aragne » pour sa capacité à tisser des stratégies complexes.
Tous les historiens s'accordent à dire que "le Prudent" a été un grand roi, avec ses zones d'ombre et ses énigmes, mais un stratège qui a réussi l'impensable: réunir un royaume de France éclaté et accélérer le passage du Moyen Age à la modernité.Il achète le départ des Anglais
Quand il monte sur le trône en 1461, à 38 ans, la France sort tout juste de la guerre de Cent Ans. Le royaume est morcelé, affaibli par des conflits internes et la présence anglaise. Louis XI, lui, est prêt. Depuis des années, il rêve de succéder à son père, Charles VII, avec lequel il entretient une relation conflictuelle. À peine couronné, il se fixe un objectif clair : reconstruire l’unité du royaume et affermir le pouvoir royal.
Plutôt que de prolonger des guerres coûteuses, il préfère acheter le départ des Anglais en 1475. Pour affaiblir les grands seigneurs féodaux, il organise des procès pour crime de lèse-majesté et manipule les...
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05/02 - Compléments alimentaires : arnaque ou réel intérêt pour la santé ?
Être en meilleure forme, avoir de beaux cheveux, améliorer les défenses naturelles… Véritable allié pour combler certaines carences ou simple tendance à la mode ? Les compléments alimentaires suscitent autant d’espoirs que de débats. Quels sont leurs bienfaits réels, leurs risques potentiels, et comment bien les choisir ? L'Express fait le point.
Les compléments alimentaires connaissent un succès grandissant : en France, près d’une personne sur quatre y a recours. Entre promesses d’énergie retrouvée, de beauté sublimée ou d’immunité renforcée, ces produits sont omniprésents dans les rayons des pharmacies et sur Internet. Mais que faut-il vraiment en penser ? Sont-ils nécessaires, voire sans danger ?Qu'est-ce qu'un complément alimentaire ?
Selon la définition légale, il s'agit de "denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés". Vendus sans ordonnance, sous la forme de gélules, pastilles, comprimés, ampoules ou encore sachets de poudre, les compléments alimentaires se prennent par voie orale.Les compléments alimentaires, une source concentrée de nutriments pour compléter l’alimentation, mais sans effet thérapeutique.
Malgré certaines ressemblances - commercialisation sous forme de doses, à la pharmacie-, ces produits ne sont pas des médicaments, et ne peuvent pas revendiquer d'effet thérapeutique. D'ailleurs, ils dépendent du code de la...
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05/02 - Gaza : le projet de Donald Trump provoque un tollé international
Les projets de Donald Trump d’une prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis et du déplacement des Palestiniens qui y vivent relèvent pour l’heure d’un fantasme assez irréalisable, tant ils soulèvent une avalanche d’oppositions. Le président américain a fait cette annonce, mardi 4 février, après avoir reçu à la Maison-Blanche le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, selon qui cette proposition pourrait "changer l’Histoire".
Le Hamas a accusé Donald Trump de "jeter de l’huile sur le feu" et affirmé que ses déclarations ne "contribueront pas à la stabilité" du Moyen-Orient. Le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, ainsi que l’Egypte et plusieurs capitales occidentales ont dénoncé les déclarations américaines, "dangereuses pour la stabilité" et "le processus de paix" selon Paris. "En réponse aux appels américains au déplacement" des Palestiniens de Gaza, "nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple", a affirmé Mahmoud Abbas, qui s’est rendu en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II.
Donald Trump a répété mardi que les habitants de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes. "Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza", a-t-il dit au côté de Benyamin Netanyahou, parlant du territoire palestinien comme d’un "chantier de démolition". Le président américain a affirmé que les Etats-Unis allaient "aplanir la zone et se débarrasser des...
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05/02 - Alimentation : le pain, ami ou ennemi de votre santé ?
Pas mal d'idées reçues circulent autour de nos baguettes: le pain ferait grossir, la mie serait indigeste, la biscotte alliée des régimes, etc. Faut-il vraiment se méfier du pain ou, au contraire, est-il indispensable d'en manger tous les jours? L’Express répond à toutes vos interrogations.Le pain fait grossir
Vrai et faux. Il faut garder en tête que le pain est une source de sucre, essentielle à notre énergie quotidienne. Une baguette de pain contient l'équivalent de 25 carrés de sucre. On doit absorber 50% de glucides par jour (pour une personne ayant besoin de 2000 calories quotidiennes), le pain est donc un apport de sucres qui peut être intéressant, surtout le matin, lorsque l'on est à jeun. Il n'est cependant pas recommandé le soir, lorsque nos dépenses énergétiques baissent. La baguette classique peut faire grossir car elle est faite de farines blanches qui ont un index glycémique haut, ce qui signifie que les sucres passent très rapidement dans le sang. Le corps va devoir stocker cette surcharge de sucres sous forme de graisse.
A l'inverse, plus les sucres contenus dans le pain sont complexes, meilleur il est pour la santé. Pour cela, il faut choisir des farines contenant des fibres qui ralentissent l'absorption de sucres et évitent la prise de poids, comme le pain complet.
Ce que l'on met dessus (confiture, beurre, miel ou fromage) a bien sûr une incidence. Cela change les apports caloriques. Dans le cadre d'une alimentation minceur, on choisira du fromage de chèvre au petit déjeuner,...
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05/02 - Le plan de Donald Trump pour supprimer le ministère de l’Education
Pendant des mois, au cours de sa campagne, Donald Trump a menacé et juré de réformer, une fois réélu, la politique éducative américaine, notamment en supprimant le département de l’Education. "Je veux que les Etats gèrent les écoles", a-t-il répété mardi 4 février depuis le Bureau ovale, où il a signé une nouvelle salve de décrets dans l’après-midi.
Selon plusieurs articles de la presse américaine, dont The Washington Post, "ce travail est déjà en cours". Si à long terme, Donald Trump semble vouloir fermer définitivement le ministère de l’Education, à court terme, en attendant le feu vert du Congrès notamment, il est déjà en train de le démanteler. Plus précisément, selon le site Politico, un décret que s’apprêterait à signer Donald Trump ordonnerait au département d’élaborer un plan pour réduire ses fonctions. Ce décret devrait également lui demander de répertorier un ensemble de lois nécessaires pour déléguer ses pouvoirs à d’autres agences étatiques, en vue d'une fermeture. Un responsable de la Maison-Blanche a confirmé au Washington Post que Donald Trump "se prépare à prendre des mesures plus tard ce mois-ci qui permettront de respecter l’engagement de campagne de démanteler le ministère".Pas de suppression sans l’accord du Congrès
Interrogé mardi sur la manière dont il comptait procéder, le président américain a répondu qu'"il faudrait travailler avec le syndicat des enseignants, parce que c’est le seul à s’y opposer". Mais surtout qu’il pensait "travailler avec le Congrès". Et pour cause : sans l'accord de ce dernier, le...
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05/02 - Attaque à Örebro : au lendemain de la pire tuerie de son histoire, la Suède attend des réponses
"Le cauchemar est devenu réalité", écrivait ce mercredi 5 février le quotidien Dagens Nyheter. La Suède est sous le choc. Au lendemain de la pire tuerie de l’histoire du pays nordique, qui a fait dix morts dans un centre d’enseignement pour adultes à Örebro (à 200 km à l’ouest de Stockholm), de nombreuses questions restent en suspens.
Le drame s’est déroulé en milieu de journée dans ce centre de formation réservé aux adultes préparant l’équivalent du bac. "Je me tenais [en face du centre de formation] quand j’ai vu quelques corps allongés sur le sol. Je ne savais pas s’ils étaient morts ou blessés", a témoigné mardi soir auprès l’AFP Linn M., 16 ans, scolarisée dans une école à proximité du lieu de la tuerie. "Il y avait du sang partout, des gens paniquaient et pleuraient, des parents étaient inquiets […] c’était le chaos", a-t-elle raconté, la voix tremblante.Un homme de 35 ans au casier judiciaire vierge
Le roi Carl XVI Gustav et son épouse Sylvia sont attendus sur place, tout comme le Premier ministre Ulf Kristersson. Mercredi matin, le dernier bilan communiqué par la police d’Örebro faisait état de onze morts, dont l’assaillant qui se serait "très probablement" suicidé. Six personnes, toutes adultes, ont également été prises en charge à l’hôpital pour des blessures par balles. Cinq d’entre elles, trois femmes et deux hommes, ont été opérées. "Leur état est sérieux mais stable", ont indiqué les services de santé de la région. La sixième victime est, quant à elle, légèrement blessée.
Si l’état des blessés se précise...
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05/02 - Volodymyr Zelensky prêt à négocier avec Vladimir Poutine : la réponse du Kremlin
Le Kremlin a jugé mercredi 5 février "vides de sens" les déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était dit prêt la veille à des négociations directes avec son homologue russe Vladimir Poutine et d’autres dirigeants pour mettre fin au conflit. "Le fait d’être prêt doit reposer sur quelque chose […] Jusqu’à présent, cela ne peut être perçu que comme des paroles vides de sens", a déclaré à des journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Il a une nouvelle fois souligné que Volodymyr Zelensky a interdit par décret en octobre 2022 toute négociation tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir en Russie, une réplique à la décision du Kremlin de revendiquer l’annexion de quatre régions ukrainiennes. "Malgré tout, nous restons ouverts aux négociations", a poursuivi Dmitri Peskov, estimant que "la réalité sur le terrain" devrait convaincre Kiev de "faire preuve d’ouverture et d’intérêt pour de telles négociations".
Volodymyr Zelensky a longtemps été catégoriquement opposé à tout compromis avec la Russie, mais a revu certains points de sa position ces derniers mois face aux difficultés rencontrées par son armée sur le front et surtout depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, qui affirme vouloir mettre fin rapidement au conflit."Un compromis pour l’Ukraine"
Interrogé sur la possibilité de négocier avec Vladimir Poutine dans un entretien diffusé mardi, Volodymyr Zelensky a assuré qu’il le ferait "si c’est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux...
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05/02 - Nos six astuces pour améliorer sa répartie au travail
La répartie, c’est ce talent qui semble inné chez certains, mais qui est en réalité une compétence que tout un chacun peut cultiver. Au travail, mieux vaut avoir une vue constructive des propos échangés et rester dans la bienveillance afin de ne pas dégrader les relations. Mais attention : l’objectif n’est pas de briller aux dépens des autres, mais de nourrir des interactions enrichissantes et respectueuses. Laissez-vous instruire par nos six astuces pour améliorer votre répartie au travail.1. Construisez votre répertoire de répliques
Inspirez-vous des dialogues célèbres, des échanges percutants entendus dans des films, des livres ou lors de discussions. Les œuvres de Michel Audiard, par exemple, regorgent de phrases mordantes. Notez ces répliques dans un carnet ou une application mobile. Deux types de formules se démarquent :Les phrases universelles : Elles permettent de répondre sans effort tout en surprenant. Par exemple : « Intéressant point de vue… ou pas », « Préviens-moi quand je dois rire » ou encore « Moi aussi, je t’aime ». Ces expressions, employées avec un sourire, désarment souvent l’interlocuteur.Les gimmicks : Ce sont des phrases répétitives et humoristiques, tirées de l’actualité ou des réseaux sociaux. « Ça passe crème ! » ou encore « La poudre de perlimpinpin », popularisée par Emmanuel Macron, en sont des exemples parfaits.2. Entraînez-vous sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, comme X (ex Twitter), offrent un terrain d’entraînement idéal pour aiguiser vos réparties. Prenez le temps de...
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05/02 - Automobile : la fusion Nissan-Honda ne devrait finalement pas avoir lieu
Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a décidé de mettre fin aux négociations sur un projet de fusion avec son compatriote plus robuste Honda, a affirmé ce mercredi 5 février le quotidien financier japonais Nikkei, des informations qui ont entraîné un effondrement du titre Nissan à la Bourse de Tokyo.
Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, avaient ouvert en décembre ces discussions en vue d’une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial. La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique, avec une seule cotation en Bourse. Des détails étaient attendus courant février.Une filiale plutôt qu’une fusion ?
Mais plusieurs médias japonais ont rapporté dès mardi que Honda envisageait finalement d’acquérir les actions de Nissan pour le transformer en simple filiale. Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie et qui a préféré interrompre les discussions, a rapporté mercredi le quotidien financier Nikkei.
"Les deux entreprises avaient discuté d’une structure de holding, mais n’ont pas pu se mettre d’accord sur des conditions telles que le ratio d’intégration", a indiqué le Nikkei. "Honda a (ensuite) approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale : Nissan a décidé de mettre fin aux négociations, en raison d’une forte opposition au sein de l’entreprise", a-t-il ajouté.Nissan s’effondre en Bourse
La publication de ces...
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05/02 - Budget 2025 : les deux motions de censure rejetées par l’Assemblée nationale
François Bayrou a engrangé, ce mercredi 5 février, un premier succès, avec le vote par l’Assemblée du budget de l’Etat, puis de la première partie de celui de la Sécurité sociale pour 2025, grâce à la neutralité des socialistes et du RN qui ont décidé de ne pas voter les deux motions de censure contre son gouvernement.
En fin de journée, le Premier ministre a engagé de nouveau, par l'article 49.3 de la Constitution, la responsabilité de son gouvernement sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, auquel LFI promet de répondre par une nouvelle motion de censure.
Les infos à retenir
⇒ L’Assemblée rejette les deux motions de censure déposées par LFI
⇒ LFI dénonce "l’interruption par le PS du Nouveau Front populaire"
⇒ "Le dialogue et le compromis fonctionnent", selon Eric Lombard
20h20Budget de la Sécurité sociale : l’Assemblée rejette une nouvelle motion de censure contre François Bayrou
L’Assemblée nationale a rejeté sans surprise une deuxième motion de censure ce mercredi soir, en réponse au 49.3 utilisé par François Bayrou pour faire passer sans vote la première partie du budget de la Sécurité sociale pour 2025.
La motion n’a recueilli que 122 voix, en l’absence du soutien des socialistes et du RN, loin des 289 suffrages nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Cette première partie du budget de la Sécu est donc adoptée.
Dans la foulée le Premier ministre a engagé de nouveau, par l’article 49.3 de la Constitution, la responsabilité de son gouvernement sur la partie recettes du budget de la Sécurité...
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05/02 - Intelligence artificielle : Mistral, le dernier espoir de l’Europe face à OpenAI et DeepSeek
Un vent frais a saisi les équipes de la start-up française Mistral, fin janvier. Ce n’était pas la météo. Un nouveau concurrent chinois jusqu’ici méconnu a mis en ligne des modèles de langage dont les performances égalent ceux du leader, l’américain OpenAI, le père de ChatGPT. DeepSeek, c’est son nom, a surtout accompli cette prouesse à un coût minime. La découverte a déclenché une petite tempête dans la tech américaine, qui a effacé environ 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière en une journée, le 27 janvier. Elle a aussi suscité l’interrogation autour de l’Europe et de son champion Mistral. Car ce "moment DeepSeek" aurait pu être le sien.
Cette brise stimulante, la pépite française la connaît bien pour l’avoir soufflé lors de sa création, il y a dix-huit mois. Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix ont lancé Mistral AI avec l’objectif de concurrencer le leadership américain sur la taille et l’efficacité des modèles, la course à la performance pure étant plus risquée en raison d’un déficit de financement et d’accès aux meilleures puces IA.
Un pari remarqué dans le monde entier. "L’avantage initial de Mistral est de combiner de solides performances dans un modèle plus petit, ce qui permet de le déployer pour de nombreux usages", explique Daniel Castro, vice-président de l’Itif, un groupe de réflexion basé aux Etats-Unis. Mais DeepSeek est allé un cran plus loin dans l’optimisation des coûts. Un tournant majeur pour le déploiement de l’IA.
Mistral n’est plus le meilleur joueur non américain....
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05/02 - Donald Trump veut prendre possession de Gaza pour en faire la "Côte d’Azur du Moyen-Orient"
Parmi les déclarations fracassantes de Donald Trump, quotidiennes depuis son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, celle-ci est sans doute l’une des plus stupéfiantes. Mardi 4 février, le président américain a proposé que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza et que tous les Palestiniens qui y vivent — environ deux millions de personnes — quittent la zone, décrivant une relocalisation permanente vers un ou plusieurs sites financés par des "pays d’intérêt avec des cœurs humanitaires".
"Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec", a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au côté de Benyamin Netanyahou, parlant du territoire palestinien comme d’un "chantier de démolition". "Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes", a-t-il ajouté, en soulignant que les Etats-Unis allaient "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits", afin de développer économiquement le territoire palestinien.
Sans s’épancher sur la manière dont il comptait le mener à bien, le républicain a parlé d’un projet "à long terme", et a dit en avoir parlé à d’autres pays dans la région qui auraient, selon lui, "adoré" l’idée.
Sa suggestion ajoute Gaza à la liste croissante des endroits que Donald Trump veut saisir dans le monde, avec le Groenland, le Canada et le canal de Panama. Le président a déclaré que ce serait une "position de propriété à...
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05/02 - "L’Attachement", "Le Mohican" : de l’importance des méchants au cinéma
Dès les premières minutes de L’Attachement, c’est le drame. Alors que Sandra (Valeria Bruni Tedeschi) est chez elle, tranquille, les voisins sonnent à la porte, affolés : ils doivent aller à l’hôpital de toute urgence pour accoucher, et comme ils ne savent pas quoi faire de leur petit Elliot (César Botti) : "Tu avais dit que tu pouvais le garder… – J’ai dit ça, moi ?" Et voilà comment Sandra se retrouve avec un môme sur les bras, obligée de l’emmener au boulot (elle est libraire), car les parents ne sont toujours pas rentrés de l’hôpital. Et pour cause, elle est morte. Sans doute pris par l’émotion, je n’ai pas bien compris si c’était le bébé ou la maman qui était morte. Mais c’est peut-être la réalisatrice, Carine Tardieu, qui l’a fait exprès, pour le suspense. Quand on voit revenir Alex (Pio Marmaï) tenant le bébé dans ses bras, le doute n’est plus permis. Scènes déchirantes après scènes déchirantes, la vie reprend ses droits, une famille se reconstitue. L’orphelin s’est attaché à Sandra, c’est réciproque, et son père en pince aussi pour elle. Mais Sandra refuse de consoler le veuf dans ce qui ressemblerait par trop à une (in) version de La Fessée de Brassens… Il n’y aura donc pas de caresse au troisième coup. Dommage, on aurait vu enfin les fesses de Pio, alors que là, on le voit seulement faire l’excellent acteur qu’il est, crédible en larmes, et faire le poids en face de l’inégalable Valeria dans la chambre de qui personne n’est jamais entré.
La surprise, le deus ex machina de ce mélo de bonne facture, c’est l’arrivée...
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05/02 - Taïwan, monnaie d’échange entre Donald Trump et la Chine ? Pourquoi l’île peut s’inquiéter
Il a fini par suspendre, pour un mois, les 25 % de taxes douanières qu’il avait imposés sur les produits canadiens et mexicains. Mais le mal est fait. En ciblant des alliés de longue date de l'Oncle Sam – il dit aussi vouloir faire du Canada le "51e Etat" américain et s'emparer du Groenland aux dépens du Danemark –, Donald Trump facilite les desseins de son principal rival stratégique : la Chine.
Pékin aura beau jeu, désormais, de dénoncer "l’impérialisme américain" pour avancer ses pions dans les pays du Sud global et les organisations internationales ; et se rapprocher d’Européens paniqués par les coups de boutoir du républicain. Avec comme unique boussole la loi du plus fort et leurs seuls intérêts nationaux, au mépris du droit international, les Etats-Unis risquent de perdre le crédit moral qu’il leur restait.L'île au coeur d'un vaste "deal" avec Pékin ?
Les conséquences sont potentiellement dramatiques. Au nom de quelles "valeurs universelles" pourront-ils s’opposer demain à une attaque de la Chine contre Taïwan ? Reprenant les mots de Trump concernant le Groenland, son homologue Xi Jinping rétorquera qu’il a besoin de l’île (qu'il considère comme l'une de ses provinces) pour sa "sécurité nationale". Il n'est pas certain que l'homme d'affaires new-yorkais, qui semble peu sensible à la survie de la démocratie taïwanaise, déciderait de faire intervenir l'armée américaine, en cas d'invasion chinoise. Il pourrait aussi chercher à négocier avec l’autocrate chinois un vaste "deal" économique et géopolitique,...
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05/02 - Algérie : économie, inégalités, répression… La fragile situation intérieure du pays
Depuis plusieurs mois, les tensions entre la France et l’Algérie sont au plus haut. Une illustration de la crise globale que traverse Alger ces dernières années, entre affaiblissement sur la scène diplomatique, difficultés économiques et contestation du pouvoir en place.
Les données sur l’économie algérienne peuvent surprendre. Le pays figure dans le top 3 des puissances économiques d’Afrique en 2024, quand on regarde le produit intérieur brut. En première position, il y a l’Afrique du Sud, suivie de l’Egypte. Et l’Algérie est sur la troisième marche.
Elle est également un important producteur de pétrole, membre de l’Opep : c’est le 3e producteur en Afrique derrière le Nigeria et l’Angola, et le 11e exportateur à l’échelle mondiale On peut ajouter que l’Algérie est à la 4e place des économies les plus fortes des pays arabes en 2024, son PIB a connu une croissance de plus de 4 % en 2023, c’est aussi le premier producteur africain de gaz.
Bref les chiffres sont alléchants… mais ils cachent une réalité économique plus complexe, et surtout dans un pays où la démocratie est très fragile…
Pour aller plus loin
Qui gouverne réellement en Algérie ? Entre le président Tebboune et l’armée, enquête sur une entente instable
Pierre Vermeren : "Les services français redoutent que l’Algérie bascule dans le chaos"
Affaire Boualem Sansal : la France dans l’impasse face aux "ultras" du régime algérien
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05/02 - Guerre en Ukraine : "En 2035, les Polonais auront la première armée d’Europe et de loin"
Six divisions terrestres et près de 300 000 militaires : dans une décennie, la Pologne compte disposer d’un outil de défense sans équivalent sur le continent européen et dissuasif vis-à-vis de ses voisins russe et biélorusse. Cette ambition est auscultée avec précision dans un rapport de l’Institut français des relations internationales, dont L’Express a eu la primeur. Ses auteurs, Léo Péria-Peigné et Amélie Zima, tous deux chercheurs au Centre des études de sécurité de l’Ifri, expliquent comme les Polonais se donnent les moyens d’y arriver, mais également les écueils auxquels ils font face.
"Pour Trump, a priori, les Polonais sont l’exemple de ce qu’il faut faire en Europe", précise Léo Péria-Peigné, auteur d’une Géopolitique de l’armement (Le Cavalier Bleu). "L’inquiétude est plutôt pour le moyen et le long terme avec la perspective d’une déseuropéanisation des Etats-Unis", souligne Amélie Zima, autrice de L’Otan, dans la collection Que Sais-Je.
L'Express : Durant deux mandatures, la Pologne a été dirigée par les ultraconservateurs du PiS. Depuis deux ans, une coalition antipopuliste est au pouvoir. Leur approche de la politique de défense est-elle différente ?
Amélie Zima : Le gouvernement actuel, une coalition qui va des libéraux de la Plateforme civique (PO) du Premier ministre Donald Tusk aux sociaux-démocrates, partage certains points communs avec le PiS. La loi sur la Défense de la Nation, qui est la base du réarmement, est le résultat d’un travail transpartisan et l’un des rares cas où les deux frères...
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04/02 - Guerre en Ukraine : Zelensky dit être prêt à des négociations directes avec Poutine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi 4 février être prêt à des négociations directes avec son homologue russe Vladimir Poutine et d'autres dirigeants pour mettre fin à la guerre lancée par le Kremlin il y a bientôt trois ans. Interrogé sur la possibilité de négocier avec Vladimir Poutine par le présentateur britannique Piers Morgan, Volodymyr Zelensky a répondu qu'il le ferait "si c'est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux citoyens de l'Ukraine et ne plus perdre de gens".
Dans ce cas, "nous accepterons cette configuration, cette réunion avec quatre participants", a-t-il dit dans cet entretien diffusé mardi sur la chaîne YouTube "Piers Morgan Uncensored". Il n'a pas précisé qui seraient les autres participants mais, un peu plus tôt, Piers Morgan avait évoqué l'hypothèse de négociations entre l'Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier a relancé les conjectures autour de pourparlers de paix pour mettre fin à l'invasion russe débutée en février 2022. Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l'idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille.
Un décret, daté d'octobre 2022, avait même exclu toute négociation tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir. Mais l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe, qui avance dans l'est du pays. Et Kiev craint de voir tarir l'aide américaine, Donald Trump ayant critiqué ces dépenses durant sa campagne. Les pourparlers...
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04/02 - Impôt sur le revenu : qui sera concerné par le nouveau barème ?
La France s’apprête à avoir un budget… et les contribuables à être enfin fixés sur leur sort pour cette année 2025. L’annonce de la non-censure du gouvernement de François Bayrou par les groupes du Parti socialiste, lundi 3 février, et du Rassemblement national, mardi, devrait ainsi confirmer l’adoption du projet de loi de finances 2025. La version probablement entérinée sera donc celle issue de la Commission mixte paritaire (CMP), qui a vu 7 députés et 7 sénateurs plancher sur un texte budgétaire fin janvier.
Un budget remanié par rapport à la copie initiale du gouvernement, notamment au sujet de l’impôt sur le revenu. En effet, la CMP a abaissé à 1,8 % la revalorisation des tranches du barème de l’impôt sur le revenu pour l’année 2025. L’objectif ? Prendre compte de l’inflation, qui a progressé en moyenne à hauteur de cette valeur en 2024 - hors prix du tabac. Les différents seuils de l’impôt sur le revenu, qui permettent de déterminer dans quelle proportion imposer les différents foyers fiscaux, voient donc leurs montants augmenter pour la prochaine déclaration.
Tant que le budget n’avait pas été adopté, cette indexation sur l’inflation n’était pas possible. La loi spéciale, votée en décembre pour assurer la continuité budgétaire de l’Etat et lui permettre de prélever des impôts, n’avait pas permis de modifier ce barème. À l’époque, une partie de la gauche réclamait de voir cette mesure figurer dans ce texte exceptionnel, mais le Conseil d’Etat avait tranché en faveur de la décision inverse.619 000 contribuables non...
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04/02 - Donald Trump - Elon Musk : ces dossiers qui peuvent les mener au clash
Une couleuvre de plus à avaler. Le 30 janvier, Elon Musk entend encore plastronner son ennemi juré. Sam Altman, le patron d’OpenAI, vient de toper avec les laboratoires nationaux des Etats-Unis pour faire avancer la recherche du pays, notamment dans le nucléaire. Un superbe cadeau et une vraie marque de confiance de Washington. Dans son message, le prodige de l’intelligence artificielle chante d’ailleurs les louanges du gouvernement.
Mi-janvier déjà, Elon Musk écoutait, vert de rage, son cher ami Donald Trump faire l’article de Stargate, un colossal projet d’infrastructures IA auquel participent Oracle, SoftBank et OpenAI. "Ils n’ont pas l’argent", finit-il par lâcher sur X, au grand dam de la Maison-Blanche qui ne s’attendait pas à le voir débiner en public une des annonces phare de l’investiture.
Elon Musk a Sam Altman dans le collimateur depuis longtemps. Silhouette de colosse, amateur de punchlines, le premier avance comme un éléphant charge. Yeux clairs, ton posé, le second est un fin tacticien. Quand le patron de Tesla et de SpaceX a tenté d’étendre son influence sur OpenAI, en 2018, il s’est cassé les dents. Voir son rival si bien traité par Donald Trump a de bonnes raisons de mettre Musk en colère. N’est-ce pas lui le premier à avoir soutenu le républicain quand toute la Silicon Valley se bouchait le nez ? Si, bien sûr. Il a trop bien réussi : les autres magnats de la tech lui disputent désormais l’attention du président.
Jeff Bezos, longtemps en froid avec le résident de Mar-a-Lago (Trump le...
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04/02 - Cancer et obésité : comment la graisse en excès fait naître des tumeurs
Pendant longtemps, la France s’est crue épargnée par l’épidémie d’obésité. Immunisée, grâce à sa gastronomie, ses repas à heure fixe, ou encore un certain goût pour la marche. C’est loin d’être le cas : entre 1990 et 2020, le nombre de personnes atteintes d’obésité a doublé, passant de 8,5 à 17 %, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). La France ne veut pas le voir, mais elle a, à n’en pas douter, un important problème de poids.
De cette crise, qui s’aggrave d’année en année, pourrait en découler une autre. A cause du surpoids, les cas de cancer risquent eux aussi de s’envoler. Car l’obésité est un important facteur de risque de tumeur : les personnes avec un fort excès pondéral développent en moyenne beaucoup plus souvent cette pathologie que le reste de la population. D’après le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC/OMS), pas moins de 16 types de cancers différents sont concernés (prostate, sein, pancréas…).
Le sujet fait l’objet d’une attention de plus en plus vive de la part des scientifiques : avec environ une personne sur huit atteinte d’obésité dans le monde d’après l’OMS, le surpoids est désormais considéré comme la troisième cause de cancers dits "évitables", derrière l’alcool et le tabagisme. Environ 19 000 cancers dépistés chaque année sont liés à un excès de gras, selon l’Institut national du cancer.
Pendant longtemps, des facteurs connexes ont été cités - les personnes en surpoids sont souvent plus sédentaires, plus enclines à boire et à fumer, par...
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04/02 - Etats-Unis : l’Agence pour le développement international, dernière victime d’Elon Musk
Soutenue par Joe Biden. Fermée par Donald Trump et Elon Musk. Ce lundi 3 février, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a tiré sa révérence. Une fin imposée par le patron de Tesla et SpaceX ce week-end, après que ce dernier a ordonné aux fonctionnaires gérant les programmes d’aide de ne pas se rendre à leur bureau lundi. Le lendemain, le site Internet de l’agence ne répondait plus. Le quartier général était désert. La fermeture de l’entité indépendante était officiellement annoncée par Elon Musk. Une mesure jugée illégale par les démocrates et d’anciens membres de l’USAID, qui déclarent que le Congrès a créé l’agence en tant qu’organisme indépendant et qu’il continue de financer ses opérations.
L’annonce était tout de même attendue. Ce dimanche, le directeur du département de l’Efficacité gouvernementale s’est montré virulent à de nombreuses reprises à l’égard de l’agence américaine sur son réseau social X. Après l’avoir qualifiée d'"organisation criminelle", qui mène "les basses œuvres de la CIA" et se livre à de la "censure sur Internet", Elon Musk a affirmé sans preuve : "Saviez-vous qu’avec l’argent du contribuable, l’USAID a financé des recherches sur les armes biologiques, dont le Covid-19, qui a tué des millions de personnes ?" Des propos incisifs, soutenus par l’actuel président des Etats-Unis qui dénonçait dimanche une agence "dirigée par une bande de fous extrémistes".Traquer les programmes favorisant la diversité ou l’avortement
Crée en 1961, sous la présidence de John Fitzgerald Kennedy,...
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04/02 - Roger L. Martin, conseiller de grands PDG : "Les dirigeants control freak s’entourent de gens médiocres"
Procter & Gamble, Lego, Ford, BHP et Verizon… Au cours des quarante dernières années, Roger Martin a conseillé quelque deux cents dirigeants de grandes entreprises internationales. Considéré comme le penseur en management le plus influent au niveau mondial par Thinkers50 en 2017, cet ancien doyen de la Rotman School of Management de Toronto, au Canada, est également l’auteur de nombreux ouvrages à succès dont Un nouveau système de pensée - Petites leçons de stratégie et management (Pearson, 2022), classé par le Financial Times parmi les ouvrages incontournables de sa catégorie. Dans sa dernière analyse publiée début 2025 dans la Harvard Business Review et co-écrite avec A.G. Lafley, ancien PDG de Procter & Gamble, Roger Martin explique comment les dirigeants sans cesse "sous l’eau" peuvent gérer leurs journées de manière plus efficace.
Les deux experts s’appuient notamment sur la théorie de l’avantage comparatif élaborée il y a deux siècles par le Britannique David Ricardo, l’un des économistes libéraux les plus influents de son époque. Selon cette théorie fondatrice du commerce international, chaque pays peut participer au commerce international en se concentrant sur le secteur ou l'activité dans lequel il possède l'avantage concurrentiel le plus significatif par rapport à ses concurrents. Et en management ? "Les dirigeants ne doivent pas consacrer le peu de temps dont ils disposent à des activités simplement parce qu’elles sont très importantes. Ils ne doivent faire que les choses que personne...
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04/02 - En Allemagne, l’erreur historique du futur chancelier Friedrich Merz
Mais quelle mouche a piqué Friedrich Merz ? Favori des prochaines élections législatives, le 23 février, le chef du parti conservateur (CDU) aurait pu se contenter de gérer sa confortable avance dans les sondages. Mais en faisant voter, le 29 janvier, une motion visant à limiter l’immigration, ce député de 69 ans a provoqué un séisme politique qui pourrait le fragiliser avant même son arrivée à la Chancellerie. Rejetées par ses adversaires politiques, ses propositions (contrôles permanents aux frontières, refoulement des demandeurs d’asile sans papier) n’ont été adoptées qu’avec les voix de l’AfD (Alternative für Deutschland). Un choc absolu. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un texte a été voté outre-Rhin grâce à l’extrême droite. Jusqu’à présent, aucun parti n’avait encore rompu le "cordon sanitaire".
Pourquoi prendre un tel risque, à trois semaines du scrutin ? "Merz voulait reprendre la main sur la campagne, notamment sur la question migratoire, juge Paul Maurice, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes. Le meurtre de deux Allemands par un Afghan, la semaine dernière, à Aschaffenbourg, en Bavière, a certainement joué un rôle déclencheur." En outre, Merz connaît ses électeurs, 2 sur 3 estiment qu’il ne faut pas laisser l’AfD labourer seule le terrain migratoire. En même temps, il n’ignore pas que 72 % d’entre eux veulent conserver le cordon sanitaire. Il a donc - sciemment - joué avec le feu.Un précédent fâcheux
Mais en voulant "gratter" des voix à l’extrême droite,...
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04/02 - Fonds souverain de Donald Trump : ce que le président américain a en tête
Une grande première aux Etats-Unis. Entre quelques saillies sur l’imposition de nouveaux tarifs douaniers à ses partenaires commerciaux, Donald Trump a trouvé le temps de faire une autre annonce choc. Lundi 3 février, le nouveau président américain a signé un décret permettant à Washington de lancer dans les prochains mois un fonds souverain. Ce dispositif, pour le moment surtout utilisé par des pays émergents ou dotés d’importantes ressources naturelles, pourrait participer au rachat de TikTok outre-Atlantique.
L’idée n’est pas nouvelle : l’administration Biden réfléchissait d’ailleurs déjà à mettre en place un tel fonds souverain avant la victoire de Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle. Mais cette fois, le milliardaire semble bel et bien décidé à concrétiser l’initiative, qui pourrait selon lui financer "de grands projets nationaux" dans le pays. Quels sont les enjeux d’une telle mesure ? Pourquoi une nation peut-elle avoir recours à un fonds souverain ? Décryptage.Qu’est-ce qu’un fonds souverain ?
Ce type de système n’est pas forcément très connu en Europe. Pourtant, le fonctionnement d’un fonds souverain est assez simple. Il s’agit en fait d’un fonds d’investissement directement lié à un Etat. L’objectif ? Profiter des excédents de l’économie du pays pour placer cet argent dans divers intérêts - puis faire fructifier cet argent. Cela peut passer par des placements boursiers, des investissements dans des entreprises - y compris étrangères - ou encore via des achats intéressants dans...
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04/02 - "Nous nous dirigeons vers une période périlleuse" : les sombres prédictions du géopolitologue Hal Brands
En 1904, Halford Mackinder, fondateur de la géopolitique, annonçait une nouvelle ère succédant aux grandes conquêtes. Celle-ci serait selon lui marquée par la confrontation entre des puissances de la terre et de la mer pour le contrôle de l’Eurasie. Dans The Eurasian Century (W.W. Norton & Company), qui vient de paraître en anglais, Hal Brands met à jour cette théorie et montre comment la lutte pour la domination sur ce super-continent a marqué le XXe siècle, avec des chocs entre des puissances autoritaires expansionnistes, comme l’Allemagne, et une coalition de pays en partie démocratiques autour des Etats-Unis. "La lutte pour la masse continentale eurasienne et les mers qui l’entourent est le trait caractéristique des relations internationales dans l’ère moderne. C’est le creuset dans lequel s’est forgé le monde contemporain. Et cette lutte fait rage, une fois de plus, aujourd’hui", écrit-il. Pour le professeur à la Johns Hopkins School of advanced international studies et chercheur à l’American Enterprise Institute, les Etats-Unis et l’Europe peuvent aujourd’hui tirer de précieux enseignements du XXe siècle pour faire face à la "forteresse eurasienne" constituée par des régimes autoritaires comme la Chine, la Russie ou l’Iran.
Dans un grand entretien accordé à L’Express, il explique pourquoi les démocraties doivent se préparer à une période de confrontations extrêmement "périlleuse" face aux ambitions de Xi Jinping et Vladimir Poutine. Il analyse aussi les premiers pas tonitruants de Donald Trump et...
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04/02 - "L’Annonce" de Pierre Assouline : un récit poignant sur Israël, d’un octobre à l’autre
Il en est ainsi des biographes, prompts à fouiller le moindre détail de la vie de leur sujet, tout en restant fort discrets sur la leur. Pierre Assouline, grand spécialiste de Gaston Gallimard, Serge Dassault, Simenon, Hergé, Cartier-Bresson, etc. ne déroge pas à la règle. Aussi est-on particulièrement attiré et séduit à la lecture de L’Annonce (Gallimard), qui lève un voile sur son parcours. C’était il y a un peu plus de deux ans, le juré Goncourt s’est décidé à évoquer un pan marquant de sa jeunesse, sous les traits de son narrateur, Raphaël, 20 ans en octobre 1973.
Le 6 octobre, la guerre du Kippour éclate, l’étudiant en histoire de Nanterre, membre du Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes, se porte volontaire pour aller aider les Israéliens, histoire de mettre en accord ses actes et ses idées. Et quitte à désoler ses parents, déjà meurtris par la mort d’un fils. Le voilà dans un village (mochav) à s’occuper des dindons d’une ferme, dont le père de famille est sur le front – une gageure pour cet urbain intellectuel, qui rêve d’aller écouter son "Dieu", Leonard Cohen, qui multiplie les concerts sauvages pour les soldats au front. Tandis qu’au sein de son groupe de volontaires, à la mentalité de frères d’armes (même désarmés), les discussions vont bon train sur le fameux hubris, "ce satané orgueil israélien" qui a poussé les Israéliens à payer cash "leur triomphalisme de la guerre des Six-Jours". Il ne rencontrera jamais Leonard, mais Esther, devant un jeu d’échecs. Esther, d’origine juive marocaine...
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04/02 - Pollution : les cours d’eau dans un état "critique" en Europe
Lacs, rivières, fleuves, sources… Les eaux de surface en Europe sont dans un état sanitaire "critique", avertit ce mardi 4 février, un rapport de la Commission européenne. "Seulement 39,5 % des masses d’eau de surface de l’UE sont en bon état écologique et 26,8 % en bon état chimique" en 2021 contre 33,5 % en 2015. Une pollution "principalement due à une large contamination par le mercure et d’autres polluants toxiques", explique la Commission.
Le rapport souligne également que les Etats membres ne parviendront pas à atteindre les objectifs européens sur la qualité de l’eau en 2027. La France figure parmi les mauvais élèves. Dans l’hexagone, "31 % des masses d’eau souterraines sont polluées par des pesticides et des nitrates", indique le rapport.
En juillet, la Commission européenne avait engagé une procédure contre la France devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect de la directive sur l’eau potable, en raison de concentrations trop élevées de nitrates."Stratégie sur la résilience de l’eau"
Chargée de l’environnement, la commissaire européenne Jessika Roswall doit dévoiler dans les mois qui viennent une "stratégie sur la résilience de l’eau". Tout en appelant à être plus innovant pour l’environnement en matière de financement, la commissaire promet également, en fin d’année, une proposition pour réviser la loi qui encadre les substances chimiques en Europe (Reach) et mieux lutter contre les PFAS, ces "polluants éternels" synthétiques quasi indestructibles et qui contaminent les eaux.
Parmi...
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04/02 - Aide à l’Ukraine : que sont les terres rares, convoitées par Donald Trump ?
Dysprosium, néodyme, cérium… Ces métaux seront-ils la prochaine monnaie d’échange pour Kiev, afin de s’assurer de l’aide militaire américaine face à Moscou ? Donald Trump a dit, lundi 3 février, vouloir négocier un "accord" avec l’Ukraine de manière à ce qu’elle offre aux États-Unis une "garantie" sur ses "terres rares". Une solution à laquelle ne s’est pas dit opposé Volodymyr Zelensky, tendant la main à son homologue américain. "Je voudrais que les entreprises américaines […] développent ce secteur ici", a assuré mardi le dirigeant ukrainien lors d’une conférence de presse.
"Nous sommes ouverts au fait que cela puisse être développé avec nos partenaires qui nous aident à protéger notre territoire", a-t-il ajouté, jugeant cela "équitable". Selon lui, l’Ukraine a "assez" de terres rares. Mais le responsable a aussi souligné toutefois qu'"une partie de nos ressources minérales" se trouvait en zone occupée par les troupes du Kremlin. La Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien. Que sont ces métaux, désormais stratégiques pour le développement de plusieurs technologies, et en quoi ont-ils leur importance dans le conflit ukrainien ?Une demande mondiale en pleine croissance
Les terres rares sont composées de 17 matières premières, découvertes à la fin du XVIIIe siècle en Suède, et possédant chacune des propriétés différentes. Ces éléments ont été regroupés sous une même appellation, car ils sont souvent présents dans les mêmes sols. Une fois le minerai récupéré dans la terre, il fait l’objet d’un traitement de...
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04/02 - Hausse des expulsions et des premiers titres de séjour : les chiffres de l’immigration en France en 2024
Un nombre d’expulsions en hausse… tout comme celui des premiers titres de séjour délivrés. Dans un rapport annuel publié sur son site, le ministère de l’Intérieur a dévoilé ce mardi 4 février les chiffres de l’immigration en France sur l’année 2024. Premier enseignement : la place Beauvau indique que les reconduites à la frontière ont été bien plus nombreuses l’an dernier, avec une augmentation de 26,7 % du nombre d’expulsions par rapport à 2023. Un résultat qui représente un total de 21 601 étrangers sur l’année, dont 12 856 personnes soumises à un éloignement forcé (+ 9,7 %).
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, nommé à ce poste par Michel Barnier en septembre dernier puis reconduit par François Bayrou cet hiver, a annoncé il y a quelques jours un durcissement de la circulaire Valls, qui encadre les conditions de régularisation de personnes sans-papiers en France. Avant même l’instauration de ces nouvelles règles, le nombre de procédures ayant abouti à une régularisation est en baisse de 10 % en 2024, d’après les mêmes données. C’est d’ailleurs la première fois depuis 2020 que la tendance diminue pour cette "admission exceptionnelle au séjour" diminue. Le nombre de demandes d’asile s’est également réduit de 5,5 % l’an dernier et atteint désormais 157 947 dossiers.+ 1,8 % des premiers titres de séjour
Ces chiffres sont à regarder en miroir avec une autre donnée : celle de l’accès à des titres de séjour. 336 700 primo-délivrances de ce document ont été délivrées en 2024, soit une hausse de 1,8 % par rapport à...
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04/02 - L’échec, la clé du succès de la tech américaine : pourquoi l’Europe doit s’en inspirer, par Eric Chol
En Europe, on sait bien faire de la science avec de l’argent, mais on ne sait pas bien faire de l’argent avec la science. Ce constat, formulé par l’un des meilleurs observateurs de l’Europe, explique bien le fossé qui ne cesse de se creuser entre les deux rives de l’Atlantique en matière d’innovation. L’iPhone, ChatGPT, WhatsApp portent le drapeau américain. Et pourtant, nous susurre-t-on, l’Europe s’y connaît en matière d’intelligence artificielle. Mais que fait-elle de son gisement de talents, sinon le laisser partir dans les grandes écuries de la Silicon Valley ? Faudrait-il les retenir ? Multiplier les soutiens publics aux start-up ? Accélérer les cursus de formation dans la tech ? Trouver des nouveaux milliards d’euros pour la recherche ? Sans doute, mais ces mesures ne résolvent pas le constat d’échec rappelé plus haut : en Europe, on ne sait pas bien faire de l’argent avec la science.
Comment font donc les Etats-Unis ? Deux Français, l’entrepreneur Olivier Coste et l’économiste Yann Coatanlem, apportent une réponse, via leur étude publiée fin 2024 par l’université de Bocconi. "Aux Etats-Unis, souligne Olivier Coste, le taux d’échec des projets lancés dans les grandes boîtes de tech américaine approche les 80 %. Quatre projets sur cinq se plantent, mais de temps en temps, il y en a un profondément disruptif qui va rencontrer le succès tant sur le plan technologique que du côté des consommateurs." L’échec, la clé du succès de la tech américaine ? Oui, à condition de se le permettre. "Quand vous faites...
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04/02 - Accueillir des prisonniers détenus aux Etats-Unis : la surprenante proposition du Salvador
Le président salvadorien Nayib Bukele a proposé lundi 3 février de recevoir dans son pays des prisonniers détenus aux Etats-Unis, une démarche saluée par le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio en visite sur place.
"Nous avons proposé aux Etats-Unis de délocaliser une partie de leur système carcéral", a indiqué sur X le chef d’Etat, réputé pour sa fermeté dans sa lutte anti-criminalité. "Le tarif serait assez modeste pour les Etats-Unis mais serait significatif pour nous et nous permettrait de financer tout notre système carcéral", a-t-il ajouté.
We have offered the United States of America the opportunity to outsource part of its prison system.
We are willing to take in only convicted criminals (including convicted U.S. citizens) into our mega-prison (CECOT) in exchange for a fee.
The fee would be relatively low for… pic.twitter.com/HTNwtp35Aq— Nayib Bukele (@nayibbukele) February 4, 2025
Selon Marco Rubio, l’offre salvadorienne est sans précédent et vaut "y compris (pour les) citoyens américains et ceux avec un permis de résidence". "Aucun pays n’a jamais fait de telle offre amicale", a souligné le chef de la diplomatie américaine après un entretien à San Salvador avec Nayib Bukele. "Nous lui en sommes profondément reconnaissants. J’en ai parlé au président Trump", a-t-il ajouté, citant notamment les gangs latino-américains MS-13 du Salvador ou Tren de Aragua du Venezuela, qui opèrent aussi aux Etat-Unis, et dont certains des membres ont la nationalité.
Selon le New York Times, en 2019, le Salvador...
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04/02 - "Goma a été un test terrible..." : en RDC, la revanche de Paul Kagame
Dans le Donbass de 2014, on les appelait les "petits hommes verts". Des "gens polis", disaient les médias russes pour qualifier ces soldats masqués de Poutine à l’assaut de l’est de l’Ukraine, riche en fer, charbon et lithium. Une décennie plus tard, une flopée d’autres "petits hommes verts" sévit en République démocratique du Congo, un Etat grand comme quatre fois la France, qui abrite 60 à 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones. Des combattants sponsorisés par un Etat voisin qui nie tout, exactement comme la Russie avant lui. Toutes les preuves de l’implication du Rwanda auprès des rebelles du "M23" sont pourtant là, documentées par six rapports de l'ONU : "La conquête de nouveaux territoires n’aurait pas pu se faire sans l’appui de la RDF [NDLR : l’armée rwandaise], qui a dirigé des opérations ciblées et utilisé des armes de haute technologie", précise le dernier en date, publié fin décembre 2024.
C’était avant que le M23 ne prenne Goma, la plus grande ville de l’est de la République démocratique du Congo. Depuis des mois, les rebelles grignotent le territoire de la province du Nord-Kivu, épaulés par 3 000 à 4 000 soldats rwandais, venus avec leurs missiles sol-air et des dispositifs de brouillage capables de neutraliser les moyens aériens de l’ennemi. Face à eux, une armée congolaise en déroute, incapable de reprendre le moindre centimètre carré de terre.Sphère d'influence
26 janvier 2025 : après des semaines d’encerclement, les guérilleros entrent...
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04/02 - "Elon Musk ne roule que pour Elon Musk" : nos lecteurs réagissent à l’actualité
Musk ne roule que pour Musk
Denis Malgrange, Limay (Yvelines)
On sent souvent pointer, chez des personnes dont les convictions démocratiques et laïques ne font pourtant pas de doute, une certaine admiration pour Elon Musk. Elle est due, bien sûr, à son image de visionnaire et à son extraordinaire réussite, mais aussi à sa volonté affichée de dégraisser radicalement le mammouth étatique. C’est ce dernier point que je souhaiterais aborder. Il ne faut pas se bercer d’illusions : malgré son étymologie, l’idéologie "libertarienne" dont il se réclame se résume en peu de mots : pas d’impôts, pas d’Etat, le moins possible de lois, chacun seul maître chez soi. Dans le monde tel qu’il est, un tel programme se résume, pour reprendre la formule célèbre, à "la liberté du renard libre dans le poulailler libre", c’est-à-dire au droit du plus fort. Et donc, très largement, au droit du plus riche. Ne soyons pas naïfs : Elon Musk ne roule que pour Elon Musk. (Larry Diamond : "Il y aura rupture entre Elon Musk et Donald Trump lorsque…", L’Express du 23 janvier.)Ne parlons pas de "génocide" à Gaza
Louis Causero, Essey-Lès-Nancy (Meurthe et Moselle)
Avec un groupe d’élus, j’ai visité voilà quelques années le site d’Auschwitz-Birkenau dont nous venons de célébrer le 80e anniversaire de la libération. Moi qui ne suis pas de culture juive, je crois alors avoir compris ce qu’est un génocide. J’avais été impressionné -et bouleversé- par cette visite : l’étendue du site, le système perfectionné et mécanique de l’extermination ; en d’autres...
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04/02 - Communication, marketing, commerce : les profils les plus recherchés en 2025 (et leurs salaires)
Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité inscrits à France Travail a augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, soit une hausse de 3,5 % sur un an. Il s’agit de la plus forte progression du chômage en France (hors Mayotte) depuis une décennie, en dehors de la crise du Covid. L’Ile-de-France est la région la plus touchée avec une hausse de 2,7 % du nombre de chômeurs (Dares, 27 janvier 2025). Contrairement aux années 2021 et 2022, où l’emploi était dynamique, on pourrait assister à nouveau à des pénuries sectorielles, limitant les marges de négociation et les exigences des candidats. Catastrophe en vue ? Pas dans tous les domaines.
"Le début de l’année 2025 est bon, il y a beaucoup de postes à pouvoir en CDI, CDD et intérim", analyse Victor Gacon, consultant coach chez Fed Business, l’entité de Fed Group spécialisée dans le recrutement en commercial, marketing et communication. "En revanche, le secteur de la communication connaît un vrai ralentissement. En temps de crise, ce secteur parfois considéré comme 'fourre-tout', subit des coupes budgétaires". Certaines agences de conseil connaissent des baisses drastiques de budget.
Qu’en est-il des fonctions commerciales et marketing ? Pour ce professionnel qui scrute en direct les évolutions du marché, "les fonctions marketing sont elles aussi affectées par le ralentissement. Néanmoins, les profils marketing plus techniques, tels que les traffic managers et les growth managers, tirent leur épingle du jeu". Dans ces...
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04/02 - Censure du gouvernement : qu’est-ce que l’article 49.2, que le PS va utiliser ?
Le PS l’a annoncé : ses députés ne voteront pas la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI) à l’encontre du Premier ministre, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité, lundi 3 février, sur les projets de loi finance (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les socialistes, qui ont promis de ne pas faire tomber le gouvernement autour de la procédure budgétaire, vont néanmoins présenter leur propre motion de censure "spontanée" (article 49.2), condamnant les propos de François Bayrou sur la "submersion migratoire".
"Ce que nous disons, c’est : oui à un budget pour les Français, mais non à ce gouvernement", a expliqué dans une interview à Libération le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. En quoi cette procédure diffère-t-elle, et a-t-elle des chances d’aboutir ?Exprimer un désaccord
L’article 49.2 de la Constitution permet aux députés de déposer une motion de censure "spontanée", à savoir, en dehors de l’adoption de tout texte, à condition d’être signée par au moins un dixième des députés (58 sur 577). C’est la principale différence avec les motions "provoquées" par l’article 49.3, qui permettent à l’Assemblée de censurer un gouvernement, après l’adoption par ce dernier d’un texte sans vote.
Une motion spontanée a ainsi surtout pour objectif d’exprimer un désaccord des parlementaires avec la politique du gouvernement. Le bureau du Parti socialiste a indiqué qu’il s’agissait, plus précisément, d’une censure sur les "valeurs de la République", après les propos de François Bayrou sur...
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04/02 - "A l’amour, à la mort" : une comédie romantique hispanisante pour la Saint-Valentin
Décrire un scénario de comédie romantique ressemble souvent à la loterie d’un générateur automatique. Coup de foudre à Notting Hill ? L’histoire d’un libraire qui tombe amoureux d’une star de cinéma. Pretty Woman ? Celle d’un homme d’affaires qui tombe amoureux d’une prostituée. La Proposition ? Une éditrice se fiance avec son assistant pour ne pas être expulsée des Etats-Unis (Oui, elle en tombe amoureuse). A l’amour, à la mort, la nouvelle série espagnole d’Apple TV +, ne déroge pas à la règle. Cette fois, un jeune homme venant d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer du cœur rencontre sa dulcinée, enceinte, lors d’un enterrement. Déprimant ? Détrompez-vous : cette série espagnole est un bijou de drôlerie et de légèreté. L’objet ne révolutionne pas le genre, tant les ingrédients habituels d’une bonne "romcom" sont là. Un personnage principal prudent et mal dégrossi, sorte de Hugh Grant à la sauce espagnole ; sa partenaire de jeu, indomptable mais charmée malgré elle ; pour décor, la chaleur du soleil espagnol. Mais l’alchimie entre les deux acteurs fonctionne, appuyée par de solides rôles secondaires et un humour décalé.
Au cinéma, la comédie romantique a atteint son zénith au début des années 2000. Ce n’est pas une affirmation péremptoire, mais la réalité des chiffres. Mariage à la grecque, sorti en 2002, est le plus grand succès au box-office accompli par le genre (241 millions de dollars de recettes) suivi par Ce que veulent les femmes (183 millions de dollars), en 2000. Une seule comédie sortie après 2010, Crazy Rich...
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04/02 - Budget : le RN ne devrait pas voter la censure, selon Jordan Bardella
La France aura bien un budget et un gouvernement mercredi soir : après le PS, le RN a définitivement mis fin au suspense en laissant entendre qu’il ne votera pas la censure, donnant à François Bayrou la possibilité de se projeter, un peu, dans l’avenir.
Faute de majorité à l’Assemblée, le Premier ministre a dégainé lundi ses deux premiers 49.3 pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat et une partie de celui de la Sécurité sociale. En retour, les Insoumis ont déposé deux motions de censure qui seront défendues mercredi après-midi mais ne seront soutenues que par les écologistes et les communistes.
Les infos à retenir
⇒ Le Rassemblement national ne devrait pas voter la censure
⇒ Olivier Faure défend le choix du PS de ne pas censurer
⇒ LFI dénonce la "trahison" des socialistesLa CGT dénonce un "passage en force"
Au lendemain du recours au 49.3 par François Bayrou pour faire adopter le budget, la CGT dénonce dans un communiqué "un passage en force pour contourner la démocratie". "La remise en cause des cadeaux exorbitants aux entreprises n’est toujours pas à l’ordre du jour : pas question de toucher aux 100 milliards de dividendes versés en 2024", déplore le syndicat. @lexpress
En moins de cinquante minutes, le Premier ministre a déclenché à deux reprise l'article 49.3 ⬇️ #politique #budget #france #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ son original - L’Express <script async...
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04/02 - Bruno Bonnell : "L’Europe doit soutenir Mistral, ce n’est même pas un débat"
Il répète à l’envi qu’il a un des meilleurs postes au sein de la République. Bruno Bonnell a la responsabilité d’un maxi-portefeuille de 54 milliards d’euros réservé à l’innovation. Le secrétaire général dédié à l’investissement en charge du plan "France 2030" traverse également depuis janvier 2022 les législatures et les gouvernements sans trembler. Mais tout n’est pas si rose. Le déficit budgétaire l’oblige en ce moment à jouer les équilibristes dans ses comptes. Les critiques sont enfin nombreuses sur ses choix d’avenir : seront-ils efficaces ? Saupoudre-t-il trop l’argent à disposition ? Ses résultats à lui ne feront peut-être effet que dans plusieurs années. Et il faut sans cesse ajuster la mire. Dans l’intelligence artificielle, le "moment DeepSeek" - du nom de cette start-up chinoise qui bouleverse actuellement le marché - vient remettre en question la politique d’investissement. Bruno Bonnell doit donner le cap. Entretien.
L'Express : Dans la course à l’intelligence artificielle, le cas de la start-up chinoise DeepSeek semble indiquer que l’argent est peut-être moins déterminant qu’on ne l’imaginait pour être compétitif. Quelles leçons en tirez-vous ?
Bruno Bonnell : Un enseignement, c’est que la réponse stratégique pour la France et l’Europe est probablement d’accélérer sur l’open source. Ce socle ouvert est une bonne stratégie de réponse aux licences payantes américaines, afin de contrer leur domination. Le numérique moderne est d’ailleurs basé sur une multitude de logiciels open source, comme Linux. Il faut,...
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04/02 - Droits de douane : la réalité des chiffres derrière les menaces de Donald Trump contre l’Europe
Chacune de ses déclarations a de quoi inquiéter les Européens. Le président américain Donald Trump, lancé dans sa guerre commerciale après l’imposition de nouveaux droits de douane contre le Canada, le Mexique (finalement annoncés comme suspendus pour "un mois" par la Maison-Blanche ce lundi 3 février) et la Chine, ne compte pas épargner l’Union européenne. Fidèle à sa doctrine protectionniste et à son slogan de campagne - America first -, il compte enclencher dans les prochaines semaines une nouvelle offensive tarifaire dans les prochaines semaines contre les 27.
Dimanche, en déplacement dans le Maryland, il a en tout cas répété cette volonté, qualifiant d’"atrocité" la position de l’UE à l’égard de Washington. "Ils ne prennent pas nos voitures, ils ne prennent pas nos produits agroalimentaires, ils ne nous prennent presque rien, alors que nous prenons tout d’eux. Des millions de voitures, d’énormes quantités de nourriture et de produits alimentaires…" Le milliardaire dit "ne pas avoir" de calendrier quant à la mise en place de droits de douane envers l’UE, mais a assuré réservé des annonces sur le sujet pour "très bientôt".Excédent commercial favorable à l’UE
Concrètement, à quoi peut s’attendre l’Union européenne ? Difficile de le savoir, les mouvements de Donald Trump étant parfois imprévisibles. L’ampleur de l’augmentation de ces taxes sera aussi à surveiller pour se faire une idée plus précise de leurs conséquences sur l’économie européenne. Dans tous les cas, de telles mesures pourraient produire une nouvelle...
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04/02 - Taxe sur les hydrocarbures, enquête contre Google... La riposte de la Chine face à Donald Trump
La Chine a annoncé mardi 4 février qu’elle allait imposer des droits de douane de 15 % sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, durcissant sa position dans le bras de fer commercial engagé par Donald Trump.
Par ailleurs, des taxes douanières de 10 % seront infligées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis : machines agricoles, véhicules de sports de grosse cylindrée et camionnettes, a ajouté le ministère des Finances. Les nouveaux droits de douane doivent entrer en vigueur le 10 février, a-t-il annoncé.
Ces annonces de Pékin sont une réplique immédiate à l’entrée en vigueur, ce mardi à 03h00 heure française, d’une augmentation de 10 % par les Etats-Unis des droits de douane américains sur l’ensemble des produits importés de Chine. Ces taxes américaines promulguées par Donald Trump "violent gravement les règles de l’Organisation mondiale du commerce, ne font rien pour résoudre les propres problèmes (des Etats-Unis) et perturbe la coopération économique et commerciale normale" entre les deux pays, a insisté le ministère chinois.
Dans un communiqué, le ministère chinois du Commerce a pour sa part annoncé qu’une plainte avait été déposée auprès de l’OMC : "La Chine, pour défendre ses droits légitimes, a déposé une plainte sur les droits de douane américains devant le mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce".
Ces annonces chinoises interviennent par ailleurs en amont d’une possible discussion...
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04/02 - Bleu, blanc, rouge… D’où viennent les noms de nos couleurs ?
C’est peu dire que notre honneur national l’a échappé belle. Il s’en est fallu de peu en effet que les trois couleurs de notre drapeau n'eussent pour origine... l'actuelle Allemagne, qui fut longtemps notre ennemi héréditaire ! Et pour cause. Lorsque les amis de Clovis, qui parlaient francique, se sont installés dans le territoire qui allait devenir la France (d’ailleurs, francique, Franc et France, hein, cela a un petit air de famille…), ils ont très fortement influencé le latin tardif que pratiquaient les "Gaulois" de l’époque. Voyez plutôt.
Commençons par bleu, qui nous vient d’un mot de ce fameux francique, blao – on le retrouve d’ailleurs presque tel quel dans l’allemand moderne blau. Il en va de même pour blanc, issu de blank. Tous deux se sont substitués aux anciens adjectifs alors en usage, venus du latin, qui ne subsistent généralement que dans le registre soutenu. Cæruleus ("bleu ciel") nous a fourni le poétique céruléen (de la couleur du ciel). Albus ("blanc") a donné albâtre et albumine et transparaît dans certains noms de lieux comme Montauban (étymologiquement : la montagne blanche). Quant à l’ancien candidus ("d’un blanc éclatant"), devenu candide, il a trouvé refuge dans le domaine moral, au sens de "pur", "probe", avant de désigner à partir du XVIIe siècle une personne naïve. Et, bien sûr, il est également en lien direct avec "candidat". Dans la Rome impériale en effet, celui qui briguait une fonction devait impérativement revêtir une toge blanche…
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04/02 - Droits de douane : les Etats-Unis accordent un sursis au Canada
Après le Mexique, au tour du Canada de bénéficier d'un répit. Les États-Unis ont suspendu, lundi 3 février, l’imposition de droits de douane à l’encontre du Canada pour 30 jours, a annoncé le Premier ministre canadien Justin Trudeau, après un appel avec le président Donald Trump. "Le Canada prend de nouveaux engagements. On va nommer un Tsar responsable de la question du fentanyl, ajouter les cartels mexicains à la liste des entités terroristes […] et lancer, avec les États-Unis, une force de frappe conjointe sur le crime organisé, le trafic de fentanyl et le blanchiment d’argent", a indiqué sur X le chef du gouvernement canadien.
Cela représente un nouvel investissement de 200 millions de dollars canadien, précise-t-il. Il a par ailleurs rappelé que le Canada avait déjà annoncé ces dernières semaines un plan pour la frontière de 1,3 milliard de dollars canadiens qui comprend la mise en place "de nouveaux hélicoptères, de nouvelles technologies et plus de personnel". Finalement, "près de 10 000 agents sont et seront sur le terrain pour protéger notre frontière", a ajouté le chef du gouvernement.Donald Trump "très satisfait"
"Le Canada a accepté de garantir que nous avons une frontière nord sécurisée et de mettre enfin fin au fléau mortel de drogues comme le fentanyl, qui se déversent dans notre pays", a peu après déclaré sur sa plateforme Truth Social le président américain Donald Trump, se disant "très satisfait". Selon les chiffres officiels des services frontaliers américains, moins de 1 % du fentanyl...
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04/02 - Cancers : ces régions de France où le taux de dépistage est parmi les plus faibles
Détecté à temps, un cancer du sein, du colon ou du col de l’utérus peut être traité avant qu’il ne s’aggrave et ne devienne mortel. Voilà le message qu’essaient de faire passer les institutions de santé en ce mardi 4 février, journée mondiale de lutte contre le cancer. A elles trois, ces maladies sont responsables d’environ 30 000 décès chaque année ; décès qui bien souvent auraient pu être évités s’ils avaient fait l’objet d’un dépistage et d’une prise en charge rapide.
Plusieurs études tout juste diffusées par Santé publique France permettent de dresser un panorama du dépistage de ces trois cancers par région. Certaines inégalités sautent aux yeux immédiatement.
Dans certaines régions comme les Hauts-de-France ou la Corse, le taux de couverture du dépistage de ces trois cancers est systématiquement inférieur à la moyenne nationale. "Les facteurs d’explication sont multiples et différents d’une maladie à l’autre, observe Stéphanie Barre-Pierrel, coordinatrice Evaluation des dépistages chez Santé publique France, parfois, elles sont dues à des inégalités territoriales dans l’offre de soins, d’autres fois, elles sont le fruit d’inégalités socio-économiques." C’est notamment le cas du dépistage du cancer du col de l’utérus, une maladie "très marquée socialement" note la spécialiste, puisqu’elle touche essentiellement des femmes qui n’ont pas de suivi gynécologique régulier.
L’Organisation mondiale de la santé a fixé un objectif de 70 % de femmes dépistées avant l’âge de 35 ans et de nouveau avant l’âge de 45 ans. Le taux de...
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04/02 - D’un leader des non-alignés à l’isolement, le déclin diplomatique de l’Algérie
Depuis plusieurs mois, les tensions entre la France et l’Algérie sont au plus haut. Une illustration de la crise globale que traverse Alger ces dernières années, entre affaiblissement sur la scène diplomatique, difficulté économique et contestation du pouvoir en place.
Tout le monde connait le G7, ce groupe de sept pays parmi les plus puissants dans le monde : l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Pour rivaliser et peser face à ce septuor, certains pays ont décidé de s’allier en 2009 : les BRICS. Ils réunissent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Le groupe s’est élargi en 2023, devenant les BRICS+. Ils sont désormais dix, avec l’Iran, l’Egypte, les Emirats arabes Unis, l’Indonésie et l’Ethiopie.
Si on vous en parle, c’est parce que l’Algérie s’était vu rejoindre, elle aussi, l’organisation. Mais en août 2023, au sommet de Johannesburg, Alger n’est finalement pas invitée à rejoindre ce cercle. On reproche au pays de ne pas avoir une économie assez diversifiée et de trop dépendre des hydrocarbures. Pourtant en bonne position pour l’intégration, le dossier algérien est retiré à la dernière minute...
Un camouflet qui illustre l’isolement de l’Algérie sur la scène diplomatique. Au niveau local comme international, son poids décline petit à petit.
Pour aller plus loin
Qui gouverne réellement en Algérie ? Entre le président Tebboune et l’armée, enquête sur une entente instable
Jamel Debbouze, pâte à tartiner… Dans les médias algériens, la France en...
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04/02 - Benyamin Netanyahou à Washington : ce que Donald Trump veut obtenir au Moyen-Orient
L’avion de Benyamin Netanyahou s’est-il perdu sur la route de la Maison-Blanche ? Dimanche, le Premier ministre israélien a mis treize heures et trente minutes pour se rendre de Tel-Aviv à Washington, "soit un temps de vol significativement plus long qu’un vol commercial lambda", note la journaliste israélienne Noga Tarnopolsky sur X. Prudent, "Bibi" a sans doute voulu éviter les espaces aériens des pays susceptibles d’exécuter le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale émis contre lui. Peut-être a-t-il aussi pris le temps de réfléchir aux dilemmes historiques qu’il doit résoudre dans les heures à venir…
Mardi 4 février, Benyamin Netanyahou sera le premier dirigeant étranger reçu par Donald Trump lors de son second mandat. Un signe d’amitié selon Bibi, une convocation par le patron selon ses opposants. Depuis sa réélection en novembre, le milliardaire républicain a une obsession géopolitique : la trêve à tout prix au Moyen-Orient, pour faire avancer ses grands plans dans la région. Il a tordu le bras de Netanyahou pour obtenir le cessez-le-feu au Liban, puis à Gaza, avant même son entrée en fonction. Prochaines étapes : un "deal" Arabie saoudite-Israël et un accord avec l’Iran. De quoi faire murmurer par ses proches ses ambitions pour le prochain prix Nobel de la paix.
Désormais aux manettes, le magnat new-yorkais entend bien maintenir le calme. "Les objectifs de Trump sont limpides et pragmatiques, souligne Ksenia Svetlova, spécialiste du Moyen-Orient, dans une note pour la Chatham House. Sa vision...
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04/02 - Alzheimer : comment les fraudes et la cupidité ont entravé la recherche
Charles Piller est un homme pointilleux. Du genre à ne rien laisser passer. Donnez-lui rendez-vous, et vous verrez. Quatre petites minutes de retard, et il relance. Exactement ce que l’on attend du personnage. Ce journaliste américain, passionné par les "histoires complexes" - vraiment complexes - est une figure de l’investigation scientifique. Son credo : les aventures pharmaceutiques qui déraillent, celles où des millions de dollars et la vie des malades sont en jeu.
L’enquêteur indépendant est à l’origine d’importantes révélations de fraudes dans la recherche contre la maladie d’Alzheimer. Les méconduites qu’il a mises au jour vont jusqu’à des résultats totalement inventés. Elles ont conduit à la chute de plusieurs pontes du domaine, et à la disparition d’entreprises à très forte valorisation. De quoi, dit-il, provoquer un important retard dans la lutte contre cette pathologie, qui touche chaque année plus de 50 millions de personnes dans le monde, et pour laquelle il n’existe aucun remède.
Plongé dans ses enquêtes - publiées dans la prestigieuse revue scientifique Science – Charles Piller s’est forgé une conviction : la recherche sur Alzheimer est "minée par la fraude, la cupidité et l’arrogance". Au point d’affaiblir la crédibilité de certaines certitudes scientifiques, et des priorités thérapeutiques qui en découlent. Une thèse qu’il défend dans son dernier livre Doctored. Fraud, Arrogance, and Tragedy in the Quest to Cure Alzheimer’s, paru le 4 février aux Etats-Unis*.Une étude "embellie"
Son récit...
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03/02 - Raphaël Enthoven : "Le désaveu de Louis Boyard est celui d’une stratégie sotte et sans avenir"
Cela devait être "le laboratoire" de la stratégie de la France insoumise pour conquérir des communes populaires en 2026. Mais au second tour des élections municipales anticipées à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, le très médiatique Louis Boyard a échoué de manière spectaculaire - 39 % des voix - contre la candidate LR Kristell Niasme.
Pour le philosophe Raphaël Enthoven, cette défaite sanctionne "la courte échelle à l’islam politique" faite selon lui par LFI dans une commune pourtant très favorable à la gauche. Il critique aussi la réaction de Louis Boyard qui a imputé la responsabilité de sa défaite au "système" et à une "fascisation de la France". Mais pour Raphaël Enthoven, les actuelles dissensions entre Insoumis et socialistes ne signifient pas la fin de leur alliance électorale. "On n’arrête pas d’enterrer le Nouveau Front populaire, mais, tant que les élections législatives auront lieu au scrutin majoritaire, l’alliance contre-nature du hérisson insoumis et de la carpe socialiste ressuscitera chaque fois que la survie de leur groupe parlementaire sera en jeu. C’est la tragédie des socialistes". Entretien.
L’Express : Comment analysez-vous la large défaite de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges ? A-t-il notamment payé la présence sur sa liste d’un homme, Mohammed Ben Yakhlef, qui avait pris des positions pro-Hamas sur les réseaux sociaux ?
Raphaël Enthoven : Pas seulement. Vous avez raison de citer le sympathique Mohammed Ben Yakhlef, soutien de l’imam salafiste et antisémite de...
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03/02 - François Bayrou face à la censure : le Premier ministre bien parti pour sauver sa peau à Matignon
Il sauve son poste à la tête du gouvernement. Le Premier ministre François Bayrou devrait échapper à une censure immédiate. Le locataire de Matignon a eu recours, ce lundi 3 février, à ses deux premiers articles 49.3 : l’un sur le texte issu de la commission mixte paritaire sur le budget de l’Etat (PLF), l’autre sur une partie du budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Une opération politique qui ne devrait pas lui coûter sa place à Matignon. La raison ? Le Parti socialiste, réuni en bureau national plus tôt dans la journée, a finalement choisi de voter pour la non-censure du gouvernement.
"Le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite", a déclaré le groupe PS dans un communiqué. Dans ce texte, les socialistes invoquent l'"esprit de responsabilité" et "l’intérêt du pays" pour "ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget". Les députés du groupe déposeront toutefois une motion de censure spontanée, via l’article 49.2, en réaction aux propos de François Bayrou sur le "sentiment de submersion" migratoire. Mais, selon les dires de plusieurs participants au bureau national, celle-ci n’a "aucune chance" de recueillir les voix du RN et de faire tomber le gouvernement.
Voilà donc François Bayrou sauvé… pour le moment ? La France insoumise, qui a d’emblée critiqué le choix du PS, son partenaire au sein du Nouveau Front populaire, a déposé une motion de censure après l’usage du 49-3 sur le budget de l’Etat. Mais ses chances d’aboutir sont impossibles sans le...
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03/02 - Gabriel Attal et François Bayrou contre Edouard Philippe : un avant-goût de 2027
Haro sur Edouard Philippe. François Bayrou et Gabriel Attal ont tous deux ciblé dimanche 2 février l’ancien Premier ministre, coupable de crime de lèse-Parlement. Sa faute ? Lors d’un meeting à Bordeaux le 26 janvier, il épinglait l’impossibilité d’engager des réformes structurelles d’ici à 2027 dans cette Assemblée morcelée. "Nous ne ferons rien de décisif dans les deux ans qui viennent", lançait le candidat déclaré à la prochaine présidentielle.
Ses deux "amis" du bloc central lui ont répondu avec vigueur. "Je ne partage pas ce point de vue, assure Gabriel Attal au JDD. Je vois évidemment les obstacles, notamment parlementaires, mais je ne veux pas m’y résoudre. La clé, c’est le peuple. Le président a ouvert la voie à des référendums, alors allons-y." François Bayrou s’est laissé aller à une réplique plus virulente. "L’idée que nous sommes condamnés à l’impuissance est pour moi antinationale", glisse le Premier ministre à La Tribune Dimanche, convoquant la mémoire du Général de Gaulle et de Pierre Mendès France."Il faut que Bayrou dégonfle"
Deux rhétoriques aussi jumelles qu’habiles. Le chef du gouvernement et son prédécesseur s’érigent avec emphase en adversaires de la résignation. Qu’on se le dise : Gabriel Attal et François Bayrou ne sont pas du genre à baisser les bras. "Se payer le luxe de deux ans d’immobilisme serait criminel pour les Français", s’alarme le premier. Le second oppose ceux qui se "lamentent" à ceux qui "saisissent à bras-le-corps la réalité avec la volonté et l’espoir de la changer". Edouard Philippe...
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03/02 - Droits de douane : Donald Trump pénalise les Américains, mais l’Europe peut rafler la mise
Comme promis, Donald Trump a signé samedi une série de décrets visant à taxer les importations des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis – Canada, Chine et Mexique [NDLR : les Etats-Unis ont finalement suspendu les droits de douane de 25% contre le Mexique et le Canada pour un mois]. Au motif, largement fallacieux, de lutter contre le narcotrafic, il entend limiter les importations pour contraindre le reste du monde à davantage acheter les exportations américaines. Voilà la vieille idée mercantiliste qui fait son retour : la richesse d’un pays tient tout entier dans sa capacité à vendre aux autres sans rien leur acheter. Produire tout, tout seul.
Et l’idée s’exporte avec une étonnante viralité. Déjà Justin Trudeau a annoncé une augmentation des taxes douanières sur les importations américaines. La Chine s’y prépare (NDLR : Pékin va taxer les importations d'hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis, ont annoncé les autorités ce mardi 4 février). Tandis que l’Europe s’interroge. Partout, on réfléchit aux mesures de représailles. "C’est de bonne guerre" serait-on tenté de se dire. Après tout, on ne va pas se laisser punir sans rien dire. La course aux barrières douanières, c’est "l’œil pour œil dent pour dent" du commerce international. Face au protectionnisme des autres, il faut bien se protéger.Relation entre libre-échange et prospérité
Sauf qu’il y a un hic. Le libre-échange est un élément clé de la prospérité. C’est ce qu’a démontré Arvind Panagariya dans Free...
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03/02 - Derrière la "génération Musk", comment la Big Tech américaine s’est mise sur orbite
La Big Tech était dans le viseur de l’administration Biden. Elle a paré tous les coups de Lina Khan, la présidente de l’Autorité de la concurrence, la FTC. Le terme techlash, le retour de bâton contre la tech, entré dans le dictionnaire en 2019 à propos des ravages des réseaux sociaux et des accusations de surveillance massive, a disparu des conversations. Qui se souvient de la tribune dans le New York Times intitulée "Il est temps de démanteler Facebook" et signée de la main même de Chris Hughes, l’un des cofondateurs de la plateforme ?
Sous l’impulsion d’Elon Musk et de l’investisseur Peter Thiel, le secteur est devenu l’un des plus puissants groupes d’influence du second mandat Trump, faisant nommer J.D. Vance vice-président et David Sacks ministre de l’Intelligence artificielle et des cryptomonnaies. Les champions nationaux de la tech jouent désormais un rôle clé dans la stratégie America First. Même Meta, némésis de Trump pour son supposé soutien aux démocrates en 2020, a été réhabilité après que Mark Zuckerberg a annoncé la fin de ses politiques internes centrées sur la diversité et l’inclusion. S’opposer à ces géants, c’est désormais s’opposer à l’Amérique.Ces mentors ont éveillé une génération d’entrepreneurs
Il est rassurant de diaboliser ces entreprises ou leurs dirigeants en ignorant qu’ils représentent une industrie dotée de millions de talents, américains comme étrangers, et une culture entrepreneuriale façonnée depuis des décennies. En 2005, l’ex-collègue d’Elon Musk chez PayPal, Peter Thiel, lance son...
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03/02 - Vacances scolaires : les élèves français sont-ils vraiment bien lotis, comme le prétend Emmanuel Macron ?
Les élèves français verront-ils prochainement leurs vacances scolaires diminuer ? C’est en tout cas ce qu’a laissé (une nouvelle fois) sous-entendre le président de la République, Emmanuel Macron ce dimanche 2 février. Questionné sur le sujet par un enfant lors d’un déplacement pour la commémoration des 80 ans de la libération de Colmar dans le Haut-Rhin, le chef de l’Etat a annoncé vouloir "rouvrir la question du temps scolaire" pour permettre aux élèves de "mieux apprendre". "Pourquoi les emplois du temps sont-ils très chargés ? [Parce] que la France a des vacances plus longues que dans beaucoup de pays. La question que l’on peut se poser pour nos enfants est : est-ce qu’il ne faut pas revoir les vacances pour pouvoir décontraindre les semaines ?", a demandé Emmanuel Macron.
Le 15 janvier dernier, c’est Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, qui s’emparait du sujet dans un entretien accordé au Parisien, jugeant que les "coupures longues [lors des vacances d’été] se traduisent par des pertes de niveau pour les élèves les plus fragiles". Mais les élèves français ont-ils réellement plus de congés que leurs voisins ? L’Express fait le point.Vacances d’été vs les autres congés
Avec près de 17 semaines par an, la France fait effectivement partie des pays où les jeunes ont le plus de vacances. Sur l’année 2023-2024, les élèves français des cycles primaires et secondaires ont bénéficié de 121 jours de congé selon Eurydice. Si certains Etats frontaliers sont loin derrière ce total avec 91 jours pour...
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03/02 - Etats-Unis - Mexique : le recul de Donald Trump sur les tarifs douaniers
C’est confirmé. Donald Trump a annoncé, ce lundi 3 février, sur son réseau Truth Social l’entrée en vigueur "immédiate" d’une "pause" d’un mois sur les droits de douane de 25 % contre le Mexique, qui devaient entrer en vigueur mardi. Le président américain a fait état d’une "conversation très cordiale avec la présidente Claudia Sheinbaum", et précisé que pendant cette pause d’un mois se dérouleraient des négociations en vue de trouver un "accord" avec le Mexique."Travailler sur la sécurité et le commerce"
Plus tôt dans la journée, la présidente de gauche nationaliste avait communiqué la nouvelle. "Le Mexique va renforcer immédiatement la frontière nord avec 10 000 membres de la Garde nationale, afin d’empêcher le trafic de drogue du Mexique vers les Etats-Unis, en particulier le fentanyl. Les Etats-Unis s’engagent à travailler pour empêcher le trafic d’armes de grande puissance vers le Mexique. Nos équipes commenceront à travailler dès aujourd’hui dans deux domaines : la sécurité et le commerce. Les tarifs douaniers sont suspendus pour un mois à partir de maintenant", a-t-elle énuméré sur son compte X.
Le président américain avait déclaré samedi 1er février imposer 25 % de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique, ainsi que du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord, désormais taxés à 10 %. Interrogé le lendemain par la presse au sujet des droits de douane imposés aux deux pays, Donald Trump avait assuré qu’il allait "discuter avec le Premier ministre Trudeau demain matin"....
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03/02 - IA : l’Inesia, le nouvel instrument de surveillance de la France
La France a annoncé, vendredi 31 janvier, se doter d’un institut public de surveillance de l’intelligence artificielle (IA) chargé de "l’anticipation des possibles risques inhérents à cette nouvelle technologie".
Baptisé "Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle (Inesia)", il est "piloté par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale au nom du Premier ministre et par la Direction générale des entreprises du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique", a précisé le gouvernement dans un communiqué publié ce lundi. Il ajoute que cet institut permettra de "fédérer un écosystème d’acteurs nationaux".
Sans créer une nouvelle structure juridique, l’Inesia fédère l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, le Laboratoire national de métrologie et d’essais et le Pôle d’expertise de la régulation numérique. Il ne sera pas doté des pouvoirs d’un régulateur mais doit "étudier scientifiquement l’ensemble des effets de cette technologie, y compris en termes de sécurité", a expliqué le gouvernement.
Le gouvernement a affirmé créer cet institut "conformément aux priorités établies en mai 2024 par la Déclaration de Séoul pour une IA sûre, novatrice et inclusive". Celle-ci a été adoptée par l’Union européenne, trois de ses membres dont la France, et sept autres pays en pointe dans les nouvelles technologies (Australie, Canada, Corée du Sud, Etats-Unis,...
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03/02 - Des attentats libyens à l’affaire Sarkozy : "Les services secrets ont fait du hors-procédure"
170 morts, dont 54 Français. L’explosion du McDonnell Douglas DC-10 reliant Brazzaville à Paris, le 19 septembre 1989, était au cœur du procès dit libyen de Nicolas Sarkozy, vendredi 24 janvier. "Imaginez-vous devant un cercueil quasi vide, et on vous dit, 'c’est papa, chéri'. Monsieur Sarkozy, ce jour-là, j’avais l’âge qu’a votre fille aujourd’hui", a déclaré Christophe Raveneau, fils d’une des victimes. En réponse, l’ancien président de la République a tenu à clamer son innocence auprès de tous les témoins : "Quatre mots me viennent à l’esprit, a-t-il dit. La dignité, dans les témoignages, et ce n’était pas facile. La douleur, je la respecte, je la comprends. La colère, comment ne pas la comprendre ? Et le doute. Je suis là pour lever le doute, je n’ai jamais trahi les victimes".
Depuis 2012, les juges se demandent ce qu’a fait la Libye en faveur de la réhabilitation d’Abdallah Senoussi, ex-directeur du renseignement militaire libyen et beau-frère du colonel Kadhafi, condamné à la prison à perpétuité en 1999 pour avoir commandité cet attentat dit du "DC-10". Le sort judiciaire de l’officiel libyen aurait pu constituer une contrepartie majeure en échange du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. L’Assassin qu’il fallait sauver (Robert Laffont), le livre-enquête de Karl Laske, journaliste à Mediapart, et de Vincent Nouzilles, ex-grand reporter à l’Express, explore justement cette piste. L’assassin, c’est Senoussi, des documents inédits obtenus par les auteurs auprès d’un intermédiaire...
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03/02 - Donald Trump et les droits de douane : les Etats-Unis non plus n’en sortiront pas indemnes
Il l’avait dit, il l’a fait. En instaurant des droits de douane additionnels de 10 % sur les importations en provenance de Chine, et de 25 % sur celles venues du Canada et du Mexique (bien que mis "sur pause" dans les deux pays pendant un mois), Donald Trump a mis sa menace à exécution. Le prétexte de cette guerre commerciale – punir trois pays qui ne lutteraient pas assez contre l’introduction de drogues aux Etats-Unis – ne trompe personne. L’Europe va connaître le même sort : elle n’a rien à voir avec les ravages que cause le fentanyl à New York ou Los Angeles.
Sous couvert d'"urgence nationale", le président américain revisite en fait sa propre conception du protectionnisme. Lors de son premier mandat, les taxes se voulaient défensives, pour protéger l’économie nationale de produits subventionnés dans d’autres pays, notamment en Chine. Sous Trump II, elles prennent un tour délibérément offensif : les centaines de milliards de dollars de recettes qu’en attend la Maison-Blanche sont censées tout à la fois compenser les baisses d’impôts promises par le républicain et obliger les gouvernements qui ont quoi que ce soit à négocier avec lui – autant dire, toute la planète… – à se plier à ses desiderata. Après le bouclier, le glaive. Sauf que l’arme des "tarifs" est à double tranchant.Au Mexique, cette chute atteindrait 16 %
Dans une note instructive, Eric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg School of Management, fait l’inventaire des dommages potentiels. La Banque du Canada estime que les droits de...
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03/02 - En Syrie, ces constructions militaires israéliennes qui préoccupent les habitants du Golan
Niché dans les hauteurs du plateau du Golan, le village de Jubata al-Khashab (près de Kuneitra, au sud-ouest de la Syrie), comptait 4 000 habitants avant la guerre civile. Située dans la zone tampon administrée par les Nations unies pour maintenir le cessez-le-feu entre la Syrie et Israël, sa population a vécu des décennies d’instabilité au gré des affrontements entre les forces rebelles opposées au régime de Bachar el-Assad, et ses alliés du Hezbollah libanais. Désormais, ses habitants craignent une occupation par les forces israéliennes, qui établissent plusieurs bases militaires dans la zone tampon du Golan, comme l’attestent des images satellite analysées par le Washington Post et la BBC.
Israël a en effet envahi une série de villages syriens dans la foulée de la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024, invoquant la nécessité de protéger les habitants du nord d’Israël et de sécuriser sa frontière, en saisissant les armes en circulation. Ses forces ont ainsi franchi "la ligne Alpha" (établie par l’accord de désengagement de 1974, à la suite de la Guerre du Kippour), pénétrant la zone contrôlée par les forces onusiennes de la FNUOD et au-delà, en territoire syrien. Israël a également déclaré qu’il considérait l’accord avec la Syrie comme nul et non avenu, au vu de l’effondrement du régime d’Assad.Plusieurs bases fortifiées
"Les images satellite examinées par le Washington Post montrent plus d’une demi-douzaine de structures et de véhicules" dans une première base israélienne fortifiée, "avec une...
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03/02 - Guerre en Ukraine : la Russie a progressé de 430 km² sur le mois de janvier
L’armée russe poursuit sa progression sur le territoire ukrainien. Les troupes de Moscou ont encore avancé de plusieurs centaines de kilomètres carrés sur la ligne de front, rien que sur le mois de janvier 2025. Bien que moins importante que lors des deux précédents mois, cette évolution montre que la tendance sur le terrain est à l’avantage de la Russie ces derniers mois. D’autre part, Kiev tente de réagir, espérant toujours pouvoir compter après l’élection de Donald Trump à Washington sur le soutien militaire américain, indispensable à ses forces armées.
En plus de l’offensive dans la région russe de Koursk, les forces ukrainiennes mènent régulièrement d’autres opérations sur des sites sensibles russes. Ce lundi 3 février, Kiev a ainsi confirmé avoir touché des installations énergétiques dans l’ouest de la Russie. Dans le détail, ces tirs de drones "ont frappé la raffinerie de pétrole de Volgograd […] et l’usine de traitement de gaz d’Astrakhan".
Les infos à retenir
⇒ La Russie a progressé de 430 km² sur le champ de bataille ukrainien en janvier
⇒ Kiev a frappé plusieurs sites liés au gaz et au pétrole dans l’ouest de la Russie
⇒ Un séparatiste ukrainien tué dans une explosion à MoscouDes installations énergétiques frappées par Kiev en Russie
Kiev a confirmé lundi avoir mené des frappes de drone contre plusieurs installations énergétiques du sud-ouest de la Russie. Les forces armées et les services de sécurité ukrainiens "ont frappé la raffinerie de pétrole de Volgograd […] et l’usine de traitement de gaz d’Astrakhan",...
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03/02 - Droits de douane : face à Donald Trump, l’UE prête à montrer les muscles
Les dirigeants de l’Union européenne ont affiché lundi 3 février unité et fermeté face aux menaces de droits de douane de Donald Trump, tout en appelant le président américain à la raison pour éviter une guerre commerciale qui ne ferait que des perdants. "Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir", a déclaré le président français Emmanuel Macron, en ouverture d’une réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à Bruxelles.
L’Allemagne, traditionnellement plus prudente sur la relation transatlantique et les questions commerciales, a assuré que l’Europe saurait répliquer si nécessaire à d’éventuels droits de douane américains visant ses produits. "Les États-Unis et l’Europe bénéficient des échanges de marchandises, des échanges de services. Si maintenant la politique tarifaire complique cela, ce serait mauvais pour les États-Unis, mauvais pour l’Europe", a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz. "Il est clair qu’en tant que grande zone économique, nous pouvons […] réagir aux politiques douanières avec des politiques douanières. Nous devons le faire et nous le ferons". "Mais l’objectif doit être de privilégier la coopération", a-t-il nuancé.Ouverture au dialogue
Cette ligne de fermeté et d’ouverture au dialogue était également incarnée par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. "Nous avons besoin de l’Amérique et l’Amérique a besoin de nous aussi", a-t-elle déclaré. "Les droits de douane...
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03/02 - L’IA en entreprise : comment s’éviter un fiasco, par Pascal Demurger
L’intelligence artificielle a-t-elle le temps de la démocratie ? Difficile de faire de la place pour ce processus si humain, lent et tâtonnant, au sein d’une révolution technologique aussi fulgurante que puissante. Comment prendre le temps de la délibération quand, en quelques jours, l’application chinoise DeepSeek, aussi performante que ChatGPT pour un coût dérisoire, provoque une tempête boursière et ébranle une hégémonie américaine que l’on pensait acquise ? Et pourtant, pour des raisons autant éthiques que pratiques, il faut réserver une place à la démocratie dans le déploiement de l’IA.
Entendons-nous : pour une entreprise, la question de l’opportunité ne se pose pas. L’IA est un tournant qui s’impose. Au-delà des gains d’efficacité et de confort attendus, l’IA, en particulier générative, établit un nouveau standard expérientiel qu’il est impossible d’ignorer. La question du comment reste néanmoins entière. D’un côté, les technologies ne sont pas matures et l’état de l’art évolue constamment, le rebondissement DeepSeek l’illustre parfaitement. De mauvais choix d’investissements peuvent entraîner de gigantesques gaspillages de ressources. De l’autre, le succès du déploiement de l’IA dépendra pour beaucoup de la capacité du corps social de l’entreprise à s’en saisir. Résistance, désintérêt ou frénésie brouillonne : comment éviter les réactions contre-productives et mener efficacement cette transformation globale ?Mettre en place des garde-fous
C’est là que la démocratie intervient. Sans ralentir des expérimentations...
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03/02 - Français détenus en Iran : la réponse de Téhéran à Emmanuel Macron
L’Iran a fustigé lundi 3 février des propos "non constructifs" du président français sur la détention de deux Français depuis plus de 1 000 jours et d’un troisième depuis plus de deux ans en Iran. Vendredi, Emmanuel Macron a dénoncé la "détention indigne et arbitraire" des trois ressortissants français, les qualifiant d'"otages", et exigé leur libération.
Lundi, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Emsaïl Baghaï, a critiqué le chef d’Etat français pour cette déclaration, affirmant : "Les décisions prises dans notre système (judiciaire) étaient conformes à la loi". "Nous ne pensons pas que de tels commentaires soient utiles ou constructifs […] et ils ne contribuent pas à apaiser les relations entre les deux pays", a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.
Cécile Kohler, 40 ans, a été arrêtée le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran, où les autorités l’accusent d’espionnage. Jacques Paris, le compagnon de Cécile Kohler, a été arrêté en même temps qu’elle, tandis qu’Olivier Grondeau, détenu depuis plus de deux ans, est sorti de l’anonymat début janvier.Cécile Kohler "extrêmement affaiblie"
Un autre Français, Louis Arnaud, consultant âgé aujourd’hui de 36 ans, avait été arrêté en septembre 2022 à Téhéran, au moment où débutaient les manifestations de l’automne 2022, déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes. Il a été libéré en juin 2024.
La famille de Cécile Kohler a demandé vendredi au...
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03/02 - Placements : un nouveau fonds de private equity destiné au grand public
Les particuliers suscitent la convoitise des gérants d’actifs privés. Flexstone Partners, un affilié de Natixis IM (groupe BPCE), vient de sortir son premier fonds à destination de cette clientèle, pensé pour l’assurance-vie et les plans d’épargne retraite. Dénommé Flexstone Private Equity Opportunities FCPR, ce produit est un fonds de fonds "evergreen", c’est-à-dire qu’il est sans durée limitée et semi-liquide grâce une porte de sortie trimestrielle.
La stratégie d’investissement consiste à sélectionner des fonds de pur private equity, sur le marché primaire et secondaire, complétés par des co-investissements, avec une cible de 70 % sur l’Europe et 30 % sur les Etats-Unis. Cette approche lui offre une large diversification, avec une exposition à plus de 300 sociétés sous-jacentes à travers le monde. "Au démarrage, nous privilégions les opérations de secondaire qui vont permettre aux investisseurs de bénéficier immédiatement d’un portefeuille déjà constitué", explique Benoît de Kerleau, managing partner de Flexstone Partners.
Autre particularité : le véhicule a réduit la poche de trésorerie afin de ne pas éroder la performance. "C’est permis par notre stratégie de fonds de fonds car il est plus facile et rapide de vendre des parts de fonds que des participations en direct", poursuit Benoît de Kerleau. Le portefeuille comportera néanmoins 15 à 20 % de cash pour faire face aux demandes de sortie. L’objectif de performance est fixé à 12 % par an, un niveau ambitieux alors que l’Autorité des marchés financiers indique que...
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03/02 - Budget 2025 : que contient le texte présenté devant l’Assemblée nationale ?
Coupes dans le budget de plusieurs ministères, effort demandé aux collectivités locales, taxes revues à la hausse : voici les principales mesures du projet de budget de l’État, dans sa version de compromis adoptée vendredi en commission mixte paritaire et examinée ce lundi 3 février à l’Assemblée nationale. Le texte commun, validé à l’initiative de la coalition gouvernementale majoritaire au sein de cette CMP, doit être soumis aux députés dans l’après-midi, avec l’utilisation du 49.3 par le Premier ministre François Bayrou comme annoncé samedi, qui peut toujours l’amender jusqu’à la dernière minute.Impôt sur le revenu et les grandes entreprises en 2025
Le budget ayant été rejeté à l’automne par l’Assemblée nationale, la CMP a confirmé en grande partie la copie adoptée le 23 janvier au Sénat, une version globalement fidèle aux propositions initiales de l’ex-Premier ministre Michel Barnier, reprises par François Bayrou, en particulier sur les recettes.
Y figurent donc des mesures annoncées à l’automne, comme l’effort temporaire sur l’impôt sur le revenu des ménages les plus aisés (2 milliards d’euros espérés) et la "contribution exceptionnelle" sur les bénéfices des grandes entreprises (8 milliards). Cet effort a été limité à la seule année 2025, contre 2026 dans la "mouture Barnier". Le relèvement à 0,4 % de la taxe sur les transactions financières, jugé insuffisant par le Parti socialiste ces derniers jours a, lui aussi, été confirmé.Taxes sur les voitures thermiques et l’avion
Autres dispositions retenues : un malus...
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03/02 - Belgique : le conservateur Bart De Wever devient Premier ministre
Le chef des conservateurs flamands, Bart De Wever, est devenu lundi 3 février officiellement le nouveau Premier ministre belge, en prêtant serment devant le roi Philippe au palais royal avec les 14 membres de son gouvernement, a rapporté un journaliste de l’AFP. Le dirigeant de 54 ans, dont 12 ans comme maire d’Anvers (nord), est le premier indépendantiste flamand à prendre la tête du gouvernement fédéral en Belgique.
Près de huit mois après les élections législatives, marquées par la victoire de son parti (N-VA) en Flandre, il va ancrer le pays davantage à droite avec les quatre partis partenaires de sa coalition. Bart De Wever a promis d’être plus strict sur la politique de l’asile, la sécurité et de "récompenser le travail" en limitant à deux ans le droit aux allocations chômage.
Peu après 9h00, il a été le premier membre du gouvernement à s’avancer vers le roi Philippe pour prêter serment devant le souverain, l’étape institutionnelle qui marque l’entrée en fonction du nouveau gouvernement. Côté casting, cette équipe ignore le principe de la parité. Elle compte au total 11 hommes pour quatre femmes. "Je suis surpris, c’est dommage", a dit dimanche Bart De Wever, en rappelant que la désignation des ministres était la responsabilité des chefs des partis engagés dans la coalition.Un accord de coalition trouvé après sept mois
Le nouvel attelage succède à celui du libéral Alexander De Croo en place depuis octobre 2020. Il signe le retour au pouvoir de l’Alliance néoflamande (N-VA), déjà associée à un gouvernement...
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03/02 - Petro Porochenko : "Face à Poutine, Donald Trump est capable d’obtenir la paix par la force"
Après Bruxelles, Londres, Paris et Berlin, il rencontre, ce lundi 3 février à Washington, la nouvelle administration américaine. En marge de la diplomatie ukrainienne officielle, Petro Porochenko, président de l’Ukraine de 2014 à 2019, aujourd’hui député et chef du parti d’opposition Solidarité européenne, veut "renforcer la position de l’Ukraine dans les négociations", alors que Donald Trump a fixé "cent jours" à son émissaire, le général Keith Kellogg, pour mettre les belligérants autour d’une table.
Mais à quel prix ? "Pas de compromis sur la sécurité et sur notre intégrité territoriale", clame l’ancien président. Et que pense-t-il de l’idée d’organiser des élections cette année, comme l’a suggéré, ce 1er février, le général Kellogg ? Mauvaise idée ! tonne Porochenko. "Il n’y aurait qu’un seul vainqueur et il s’appelle Poutine, car il aura réussi à casser notre unité." Entretien.
L'Express : Pourquoi avoir organisé cette tournée européenne ?
Petro Porochenko : Aujourd’hui, l’essentiel de mon activité consiste, via mon organisation et mes donations, à porter assistance aux soldats. La semaine dernière, nous avons par exemple livré dix drones de nuit, à 4 000 dollars pièce, aux forces spéciales qui ont capturé des soldats nord-coréens, pour les récompenser de cet exploit. Mais en tant que parlementaire, je veux contribuer à renforcer la position ukrainienne dans les futures négociations. C’est pourquoi je suis allé à Varsovie pour rencontrer le ministre des affaires étrangères, puis à Bruxelles pour parler, notamment, à Kaja...
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03/02 - Budget 2025 : François Bayrou déclenche deux fois le 49.3, les socialistes écartent la censure
En l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou a engagé, ce lundi 3 février, la responsabilité du gouvernement en dégainant deux fois l’article 49.3, d’abord sur le budget de l’Etat, puis sur celui de la Sécurité sociale. Conséquence : la France insoumise a déposé des motions de censure sur les deux textes. Si la position du Rassemblement national n’est pas encore connue, les socialistes ont eux décidé de ne pas voter la censure. François Bayrou semble donc en mesure d’assurer sa survie à Matignon.
Les infos à retenir
⇒ François Bayrou déclenche deux fois le 49.3 : sur le budget de l’Etat et sur celui de la sécurité sociale
⇒ La France insoumise va déposer des motions de censure
⇒ Le PS ne votera pas la censure
20h00François Bayrou bien parti pour sauver sa place à Matignon
Le Premier ministre a eu recours par deux fois à l’article 49.3 ce lundi. Une motion de censure, déposée par LFI, ne sera pas approuvée par le groupe socialiste, sauvant de facto le gouvernement. Retour sur la journée où François Bayrou a réussi à sauver sa place à Matignon.François Bayrou à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 février 2025.
18h25Non-censure du PS : "Il faut un budget"
Le PS, qui assure être dans l’opposition, reste hostile au budget du gouvernement, en dépit des concessions obtenues. Mais il a décidé de ne pas censurer "par seul esprit de responsabilité et dans l’intérêt du pays", qui attend de disposer d’un budget, précise-t-il dans un communiqué.
"Ce n’est pas un bon budget pour autant il faut...
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03/02 - François Gemenne : "La Chine rit quand elle voit Donald Trump miser sur les énergies fossiles"
Donald Trump tient ses promesses, et ce n'est pas une bonne nouvelle pour la planète. Au cours de sa première semaine de retour à la Maison-Blanche, le président américain a acté, pour la seconde fois, la sortie de son pays de l’accord de Paris sur le climat. Bien que prévisible, cette décision du deuxième pollueur mondial derrière la Chine, et premier pollueur historique, va porter un coup dur aux efforts visant à infléchir la trajectoire de réchauffement climatique.
François Gemenne, professeur à HEC et président du Conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), identifie au moins trois risques découlant de ce retrait. Surtout, le membre du GIEC estime que "suivre la même voie que Donald Trump serait une très grave erreur". L’Europe doit tracer son propre chemin et profiter de ce vide pour "négocier des partenariats avec les pays émergents".
L’Express : Les Etats-Unis ont confirmé auprès de l'ONU qu’ils se retireraient à nouveau de l’accord de Paris, une décision effective le 27 janvier 2026. Quelles peuvent être les conséquences pour la lutte mondiale contre le changement climatique ?
François Gemenne : Si on regarde l’aspect de la coopération internationale, j’identifie trois risques immédiats, que je vais ranger par ordre d’importance. Le premier : celui de l’effet "domino". On en avait déjà parlé lorsque les États-Unis étaient sortis une première fois de l’accord de Paris, en 2017. Le Brésil avait voulu leur emboîter le pas mais Jair Bolsonaro, alors président, avait été retenu...
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03/02 - Tensions avec Paris : les conditions d’Abdelmadjid Tebboune pour une reprise du dialogue
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune dénonce le "climat délétère" entre l’Algérie et la France et juge que les deux pays doivent reprendre le dialogue, une fois qu’Emmanuel Macron en aura clairement exprimé le souhait, dans un entretien au journal L’Opinion. "Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron", affirme le chef d’Etat, disant vouloir éviter une "séparation qui deviendrait irréparable", dans cette interview publiée en ligne dimanche. "Plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu", ajoute-t-il, regrettant des "déclarations hostiles tous les jours" de responsables politiques.
Les deux pays sont plongés dans une profonde crise diplomatique depuis l’annonce fin juillet par Paris d’un soutien au plan d’autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU et théâtre d’un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Les contentieux entre les deux pays ne cessent depuis de ressortir."La République française, c’est d’abord son président"
Face à la dégradation des relations, le président algérien se dit "totalement d’accord" avec le besoin de reprendre le dialogue, évoqué notamment par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Avec des conditions : encore faudrait-il en effet selon lui des déclarations politiques fortes en ce sens, "que le président français, les intellectuels, les partisans de la relation...
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03/02 - Serge Weinberg : "En matière de défense, l’Europe ne peut plus se permettre de dépendre des Etats-Unis"
Le pari était pour le moins risqué. En 2023, Weinberg Capital Partners, la société de gestion fondée il y a 20 ans par l’ancien président du conseil d’administration de Sanofi, Serge Weinberg, lançait un fonds dédié aux PME et ETI de la défense. Un secteur en pleine mutation, mais qui peinait à convaincre les investisseurs, principalement en raison de son incompatibilité avec les objectifs ESG - environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Un an et demi plus tard, Weinberg Capital Partners est parvenu à lever 215 millions d’euros, a révélé Les Echos. Un montant supérieur aux attentes et qui pourrait convaincre d’autres acteurs jusqu’ici frileux. Pour L’Express, Serge Weinberg analyse la portée de cette opération compte tenu des besoins des entreprises françaises et européennes. Il appelle notamment à poursuivre la dynamique enclenchée, à l’heure où l’industrie sur le Vieux continent doit se structurer pour gagner en indépendance vis-à-vis des Etats-Unis.
L’Express : Pensez-vous que votre récente levée de fonds pourrait permettre de débloquer les investissements dans le secteur de la défense ? Les banques ont été assez frileuses ces dernières années…
Serge Weinberg : Il y a eu une évolution depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Avant cette date, la défense et la sécurité étaient perçues comme des thématiques assez lointaines, parfois déconnectées des préoccupations immédiates. Mais ce conflit a matérialisé les enjeux et les risques.
Nous avons ressenti ce changement lors de notre...
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03/02 - Enrico Letta : "Face à Donald Trump, nous devons être prêts à nous rapprocher de Pékin"
A l’heure où l’Union européenne cherche sa boussole, Enrico Letta est une figure très écoutée. Pendant plusieurs mois, l’ancien président du Conseil italien a sillonné l’Europe, de capitale en capitale, à la rencontre des responsables politiques et entrepreneurs du Vieux Continent. Avec un objectif : trouver les clés pour réinventer le modèle européen. En avril 2024, il a remis à la Commission européenne son rapport sur le marché intérieur.
De ses pérégrinations, l’ex-eurodéputé a sorti un livre, Des idées nouvelles pour l’Europe, publié aux éditions Odile Jacob. Et reprend son tour d’Europe pour présenter ses solutions et défendre ses idées, d’Athènes à Berlin en passant par Dublin. L’élection de Donald Trump, la réponse attendue de Bruxelles, la stratégie à adopter vis-à-vis de la Chine, le bouleversement de l’intelligence artificielle… Pour L’Express, Enrico Letta analyse les grands sujets de préoccupation du moment et expose ses solutions. Offensives.
Donald Trump vient d’annoncer qu’il imposerait des droits de douane de 25 % à ses voisins, le Mexique et le Canada. Il compte aussi relever de 10 % ceux appliqués à la Chine. L’Union européenne attend de connaître son sort… Comment doit-elle réagir pour défendre son marché et éviter un affaiblissement de ses entreprises face aux velléités protectionnistes du président américain ?
Enrico Letta Il faut entrer tout de suite dans cette nouvelle réalité, celle d’une situation d’affrontement avec les Etats-Unis en matière commerciale et industrielle, ainsi que sur les questions...
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03/02 - France-Algérie : un défi de taille pour Emmanuel Macron
Depuis plusieurs mois, les tensions entre la France et l’Algérie sont au plus haut. Une illustration de la crise globale que traverse Alger ces dernières années, entre affaiblissement sur la scène diplomatique, difficultés économiques et contestation du pouvoir en place. Dans cette série, on vous raconte les défis de l’Algérie d’aujourd’hui.
En septembre dernier, nombreux étaient ceux à la recherche d'un mystérieux produit. Ici 19€ les 700 grammes, 55€ en ligne, contre quelques euros seulement en temps normal. Mais partout, c'est la rupture de stock. Certains font même des dizaines de kilomètres pour en trouver... Un étrange buzz venu tout droit des réseaux sociaux.
Ce produit s’appelle El Mordjene. C’est une pâte à tartiner au goût de noisette fabriqué een Algérie. Et alors que la chasse pour trouver un petit pot est intense, les containers sont soudainement bloqués au port de Marseille et à l’aéroport de Roissy. Son importation vient d’être interdite en France : El Mordjene ne respecterait pas la législation européenne.
Une banale histoire commerciale me direz-vous ? Ça aurait pu le rester... Mais en Algérie, on s’insurge, pointant du doigt l’UE et surtout la France. D’autant que depuis plusieurs mois, la tension entre Paris et Alger ne fait que monter... Et pour la presse algérienne, toutes les occasions sont bonnes pour critiquer le pouvoir français.
Pour aller plus loin
EXCLUSIF. Bruno Retailleau : "Rien ne donne à l’Algérie le droit d'offenser la France"
Qui gouverne réellement en Algérie ? Entre le...
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02/02 - Dans la course à l’intelligence artificielle, le mystérieux retard de l’Inde
"Est-ce que trois ingénieurs indiens avec 10 millions de dollars pourraient bâtir quelque chose de similaire à OpenAI ?" La séquence vidéo connaît, ce mois-ci, un regain de popularité sur les réseaux sociaux. On y voit Sam Altman questionné par un parterre de chefs d’entreprise et d’investisseurs à New Delhi en 2023. Sa réponse est cinglante : "Aucun espoir de rivaliser avec nous dans l’entraînement de modèles de fondation, vous ne devriez même pas essayer."
La scène avait suscité un certain émoi dans la communauté tech du pays. "Cher Sam, d’un chef d’entreprise à l’autre… Challenge accepté", avait aussitôt rétorqué CP Gurnani, le dirigeant de Tech Mahindra, l’un des plus grands groupes de services informatiques, dans un post diffusé sur X. Et pourtant, dix-huit mois plus tard, c’est la publication d’un modèle en open source par le chinois DeepSeek qui vient titiller la domination américaine dans le secteur, jusque-là jugée absolue. La société a été créée en mai 2023 à Hangzhou et elle affirme n’avoir consacré que 5 millions de dollars en puissance de calcul pour l’entraînement de son modèle, là où OpenAI a dépensé 100 millions pour GPT-4.
Pourquoi l’Inde n’a-t-elle pas été capable de réaliser cette prouesse ? La question anime depuis quelques semaines le pays qui copréside le AI Action Summit organisé à Paris du 6 au 11 février. Exactement comme celui de DeepSeek, le modèle Sutra Dual2L de TwoAI, la start-up indienne la plus avancée du secteur, repose sur un modèle open source mis à la disposition de tous par le groupe Meta de...
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02/02 - Robert Kaplan : "La Russie post-Poutine sera sans doute la première grande puissance à s’effondrer"
"Grâce aux communications numériques, aux missiles intercontinentaux, aux voyages en avion, aux satellites spatiaux, et bien d’autres technologies, les différentes parties du globe s’influencent désormais aussi intimement que les différentes régions de l’Allemagne dans les années 1920 et 1930. […] Ce nouveau Weimar mondial connaîtra-t-il le même destin cataclysmique que l’ancien Weimar allemand ?". Le dernier ouvrage du reporter américain Robert Kaplan, Wasteland : A World in Permanent Crisis (non traduit), paru outre-Atlantique en janvier dernier, se lit comme un thriller. Il ne s’agit pourtant en rien d’une fiction. Géopolitologue et auteur de nombreux ouvrages à succès, Kaplan juge "troublantes" les similitudes entre notre époque et celle qui précipita l’Allemagne, puis le monde entier, dans le chaos des années 1930.
Selon lui, le monde est devenu une immense République de Weimar. "Ainsi, au lieu d’une Allemagne fragmentée en Länder interconnectés où une crise dans l’un pouvait rapidement se propager aux autres, nous vivons aujourd’hui dans un monde où chaque pays est lié aux autres de manière si profonde qu’une crise en un seul endroit peut déclencher un effet domino aux conséquences presque universelles", écrit l’auteur, qui n’anticipe pas l’arrivée d’un Hitler 2.0 - "le monde reste encore trop diversifié" et "chaque tyran est unique".
Autres facteurs d’instabilité : "les démons technologiques qui pulluleront" ainsi que le déclin des grandes puissances comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis, qui...
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02/02 - La justice iranienne, cette machine à broyer : nos révélations sur l’affaire des Six d’Ekbatan
Téhéran, 3 novembre 2022. "C’est parce que c’était un bassidji qu’il devait être tué ? Pourquoi l’avez-vous poursuivi ?" La question, lancée par le chef de la police de la capitale, Hossein Rahimi, s’adresse à un jeune homme en bleu de prisonnier, les yeux bandés par un masque chirurgical. "Je ne l’ai pas poursuivi", lâche-t-il en direction des micros de la presse du régime tendus au ras de son visage. "Quand vous voyez trente personnes frapper un individu seul […] ne devriez-vous pas prendre sa défense ? Vous deviez vous aussi vous joindre à eux…", s’impatiente l’autre. "Mais je ne me suis pas joint à eux. Je n’ai pas participé !". "Eh bien vous voyez ici l’un des principaux protagonistes [du meurtre d’Arman Aliverdi]", l’interrompt le policier en s’adressant aux caméras. La version du suspect ? Pour les autorités, là n’est pas la question.
Car en cet automne 2022, depuis que la jeune Iranienne Mahsa Jina Amini a été tuée par des forces de police deux mois plus tôt, Téhéran est une poudrière. Ici, mais aussi à Machhad ou au Kurdistan iranien, des femmes retirent leur hijab publiquement. Des manifestations au cri de "mort au dictateur" essaiment à une vitesse éclair. C’est le début du mouvement Femme, Vie, Liberté, dont le quartier d’Ekbatan, situé dans l’ouest de la capitale, est l’un des principaux poumons. Chaque soir, les balcons de cette mégastructure des années 70 crachent de la musique interdite, tandis que bouillonne au pied des barres d’immeubles l’une des plus grandes failles du régime : des jeunes de la...
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02/02 - Ukraine : pourquoi l’administration Trump pousse pour de nouvelles élections
Un message clair envoyé par les Etats-Unis. L’envoyé spécial du président américain Donald Trump en Ukraine, Keith Kellogg, a indiqué souhaiter l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle et de législatives d’ici à la fin de l’année dans le pays, surtout si Kiev parvient à trouver un accord de trêve avec la Russie. Cette proposition, rapportée en exclusivité par l’agence Reuters samedi 1er février, pourrait même participer à trouver un accord de cessez-le-feu avec Moscou, estime Washington. "La plupart des pays démocratiques ont des élections en temps de guerre. Je pense que c’est important qu’elles aient lieu. Je pense que cela est bon pour la démocratie", a justifié Keith Kellogg dans ce même entretien.
Pourquoi une telle annonce ? Le président américain Donald Trump, hyperactif sur le plan international depuis le début de son nouveau mandat, espère trouver une solution rapide au conflit ukrainien. Lors de sa campagne présidentielle, il avait maintes fois répété qu’il réglerait la guerre "en 24 heures" une fois au pouvoir, fort de sa "très bonne relation" avec le président russe, Vladimir Poutine.
S’il n’est manifestement pas parvenu à mettre en œuvre cette promesse audacieuse, le milliardaire se dit préparé à faciliter vers des négociations de paix. "Je pense, d’après ce que j’entends, que Poutine veut me rencontrer, on se rencontrera dès que possible. Je le rencontrerai immédiatement", a ainsi lancé Donald Trump le 23 janvier dernier, face à des journalistes.Une condition pour faire accepter une trêve à...
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02/02 - Cisjordanie : Israël dit avoir tué "plusieurs terroristes" lors de raids aériens
Israël mène d’importantes opérations militaires en Cisjordanie. L’État hébreu a confirmé avoir mené, samedi 1er février, plusieurs raids aériens sur la région palestinienne, tuant plusieurs "terroristes". Ce dimanche, Tsahal a poursuivi son intervention et fait état d’une "opération antiterroriste" dans la zone. Selon les autorités palestiniennes, un homme a été tué par balles dans le camp de réfugiés de Jénine, dans une région considérée comme un des bastions de la lutte palestinienne et dans lequel des groupes armés sont présents.
Cette nouvelle opération intervient en plein accord de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. 33 otages doivent être échangés durant cette première phase du cessez-le-feu, contre des centaines de détenus palestiniens. Pour le moment, dix Israéliens et cinq Thaïlandais ont été libérés par les mouvements islamistes du Hamas et du Djihad islamique. Le prochain échange pourrait avoir lieu samedi 8 février, selon des sources du Hamas citées par l’AFP. Ce dimanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se déplace par ailleurs à Washington pour rencontrer Donald Trump. Il sera le premier dirigeant étranger reçu à la Maison-Blanche depuis l’investiture du républicain.
Les infos à retenir
⇒ Plusieurs morts dans des opérations militaires israéliennes en Cisjordanie ce week-end
⇒ Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou va rencontrer Donald Trump à Washington
⇒ Vers un nouvel échange entre otages et prisonniers le 8 février ?Cisjordanie : Israël dit avoir éliminé 50...
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02/02 - Livres : avec "Alice au pays des idées", Roger-Pol Droit signe-t-il déjà l’un des succès de l’année ?
Ce fut un des événements de la dernière Foire du livre de Francfort, au mois d’octobre : Albin Michel a cédé les droits d’Alice au pays des idées de Roger-Pol Droit dans une vingtaine de pays. Un an après Les Yeux de Mona de Thomas Schlesser, vendu à plus de 300 000 exemplaires, l’éditeur va-t-il connaître le même succès en remplaçant l’histoire de l’art par celle de la philo ? Déjà auteur de La Philosophie expliquée à ma fille et L’Ethique expliquée à tout le monde, ce pédagogue reconnu présente ainsi l’héroïne de son premier roman : "C’est une jeune fille d’aujourd’hui, anxieuse du sort de la planète, de la survie des espèces animales, des bruits de guerre. Elle se demande comment vivre dans ce monde, quoi faire de son existence. Elle cherche une phrase à se faire tatouer sur le bras, comme boussole de vie." Et il précise ainsi son projet : "Depuis toujours, je suis convaincu que les questions les plus graves peuvent être abordées avec allégresse. S’ennuyer n’est pas nécessaire pour réfléchir."
Croisant Alice au pays des merveilles et Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder, Roger-Pol Droit confronte son Alice à quelques personnages facétieux (la Fée Objection, la Souris Sage, la Souris Folle et un drôle de kangourou) qui l’embarquent dans un monde parallèle nommé le Pays des Idées, où elle va interviewer tour à tour les plus grands philosophes de l’histoire mondiale – et c’est une des qualités du livre que de ne pas être bêtement européo-centré et de nous emmener aussi en Inde, en Chine et en Perse.
Comme Les Yeux de...
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02/02 - Droits de douane de Donald Trump : la riposte du Canada, les menaces de la Chine et du Mexique
Donald Trump a tenu parole. Le président américain a signé, ce samedi 1er février, les décrets imposant de nouveaux droits de douane à plusieurs pays, en plus des taxes déjà existantes. Comme annoncé ces derniers jours, le Canada verra ses produits exportés vers les États-Unis taxés à hauteur de 25 % (sauf pour les hydrocarbures, avec un tarif limité à 10 %), tout comme ceux originaires du Mexique. Les importations chinoises seront soumises à 10 % de droits de douane supplémentaires.
"TARIFFS !", a épinglé Donald Trump sur son profil du réseau Truth Social, comme pour présager du succès de sa nouvelle politique commerciale agressive, y compris contre des nations historiquement partenaires économiques des États-Unis. "L’annonce des droits de douane ce jour est absolument nécessaire pour faire tenir à la Chine, au Mexique et au Canada leurs promesses d’arrêter le flot du poison des drogues aux États-Unis", a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué.
Depuis sa prise de mandat le 20 janvier dernier, Donald Trump pointe du doigt le rôle des trois États dans la crise des opioïdes qui frappe durement l’Amérique. Mexico est ainsi accusé d’avoir une "alliance" avec les cartels pour laisser circuler des stupéfiants de l’autre côté de la frontière. Des produits essentiellement fabriqués, toujours selon lui, grâce à des substances fournies directement… par la Chine. Ce récit est ainsi utilisé par le milliardaire pour justifier ses mesures douanières.La riposte douanière canadienne
Le Canada et le Mexique ont tous deux...
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02/02 - "L’Internet des zombies" ? Une théorie du complot… pas si infondée que ça, par Gérald Bronner
Ce 6 février s’ouvre à Paris, et durant une semaine, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui a pour but de mettre cette innovation technologique au service de l’intérêt général. Ce domaine est présenté comme la matrice essentielle du développement présent et futur de nos sociétés. A ce titre, il donne lieu à toutes sortes de rêveries ou des cauchemars qui ne sont pas tous fondés. Ainsi, on redoute le moment de la "singularité" que l’Américain Vernor Vinge, un professeur d’informatique et auteur de science-fiction, caractérisait par l’apparition d’une intelligence supérieure qui dépassera l’humanité et lui échappera. Des films comme Matrix ou Terminator en sont des expressions populaires.
Parmi ces fantasmes angoissés, l’un a été diffusé sous la forme d’une théorie du complot. Kaitlyn Tiffany, une journaliste de The Atlantic, s’y est intéressé et l’a repéré sous la plume d’un internaute, au pseudonyme assez révélateur : IlluminatiPirate. Pour lui, et sa communauté, passionnée par ailleurs par la magie, l’Internet serait mort en 2016 ! Il serait désormais un univers stérile proposant des contenus produits officiellement par des humains mais en réalité propagés par des IA et quelques influenceurs payés grassement pour tromper les citoyens par des entreprises malveillantes et le gouvernement. Comme souvent, avec les théories du complot, le but ultime serait de faire de nous des moutons et de contrôler nos pensées.
Cette théorie est loufoque parce qu’elle imagine une intention unifiée et malveillante derrière...
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02/02 - Assurance-vie : les fonds en euros sont-ils toujours attrayants ?
Alors que le taux du livret A a baissé à 2,4 % au 1er février, la rémunération 2024 des fonds en euros était attendue avec impatience. A ce stade, les assureurs sont au rendez-vous, avec des rémunérations stables. C’est Ampli Mutuelle qui a ouvert le bal avec un généreux 3,75 %. Mais la concurrence n’a pas tardé à se réveiller. Parmi les supports les plus rentables, on retrouve sans surprise celui de Garance, à 3,5 %, qui lui permet d’afficher une performance de 23,58 % sur sept ans.
Mais l’acteur qui domine actuellement le classement, c’est sans conteste le nouveau venu sur le marché de l’assurance-vie, Corum L’Epargne. Connu pour ses fonds immobiliers et sa gestion obligataire, la société a lancé un contrat d’assurance-vie sans frais de gestion en 2020, et un fonds en euros en 2023. Celui-ci a rapporté 4,65 % à ses détenteurs. A la différence des deux mutuelles, il n’est toutefois accessible que pour 25 % des sommes investies dans le contrat. A noter également la bonne performance de La France mutualiste, qui sert 3,60 % à ses adhérents, ainsi que celles de la Carac et de la MIF, à 3,50 % et 3,35 % respectivement sur leurs contrats multisupports, ou encore de la MACSF, à 3,10 %.3840 Infog patrimoineLes réserves sollicitées
Les bancassureurs ne sont pas en reste. Après une véritable remontada au cours des deux dernières années, leurs fonds en euros se maintiennent à des niveaux élevés. Société Générale Assurances et Crédit Agricole Assurances ont fait le choix de la stabilité avec des taux inchangés par...
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02/02 - Marietje Schaake : "Sous Donald Trump, il y aura des mélodrames dans la tech américaine"
Donald Trump renomme le golfe du Mexique en golfe des Etats-Unis ? La nouvelle peut paraître loufoque. Mais un puissant acteur va, docilement, afficher cette modification sur sa carte consultée par des dizaines de millions d’internautes chaque jour pour se déplacer aux quatre coins du monde. Son nom : Google. C’est l’un des derniers effets en date du rapprochement entre la Big Tech américaine et Donald Trump. Il y en a plusieurs par semaine actuellement, depuis son élection en novembre dernier. Et des plus importants, encore.
Du fact-checking abandonné par Meta sur ses réseaux sociaux pour être en phase avec le républicain, à l’annonce par la nouvelle administration du méga projet industriel Stargate sur l’IA, doté de plus de 500 milliards de dollars. Cette histoire d’amour avait commencé bien avant l’élection. Marietje Schaake l’avait vu venir. Dans son livre, The Tech Coup : How to Save Democracy from Silicon Valley, l’ex-députée européenne qui officie désormais au Cyber Policy Center de Stanford, a décrit comment les entreprises technologiques prenaient le pouvoir politique aux Etats-Unis. Ses inquiétudes, formulées à L’Express avant l’élection, se confirment aujourd’hui. Et elles ont des conséquences bien au-delà du pays de l’Oncle Sam. L’Europe est en première ligne. Entretien.
L’Express : L’alliance de la tech américaine avec l’administration Trump est presque complète. Des personnalités que l’on imaginait plus discrètes dans leur soutien comme Mark Zuckerberg sont finalement très démonstratives dans...
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02/02 - Marco Rubio et Donald Trump : leur plan pour redessiner l’Amérique latine
Ces deux-là n’ont pas toujours été amis. En 2016, lors du débat des primaires républicaines, le sénateur de Floride Marco Rubio et le businessman Donald Trump se balançaient des insultes à la figure en direct. A l’époque, le premier, très offensif, traite le second d’arnaqueur, critique ses faillites en série, l’accuse d’employer des travailleurs clandestins, moque ses fautes d’orthographe sur Twitter. Et affirme que, si "Donald n’était pas un héritier, il serait en train de vendre des montres à la sauvette dans les rues de Manhattan". En tête dans les sondages, Trump contre-attaque : il diminue son adversaire en l’appelant "Little Marco", en le qualifiant de "poids plume", de "menteur invétéré" et en déclarant qu’il transpire. "Cela l’oblige, en coulisses, à se maquiller à la truelle, y compris pour cacher ses grandes oreilles", raille-t-il.
A un autre moment, Rubio suggère que Donald Trump a… un petit pénis ! "Regarder la taille de ses mains, et vous savez ce qu’on dit sur les hommes qui ont des petites mains", se gausse-t-il. Trump, très premier degré, montre ses mains à la caméra : "Vous appelez ça des petites mains ? Je vous assure que je n’ai aucun problème de ce côté-là…"Les deux candidats du "Grand Old Party" lors d'un débat le 25 février 2016 à l'université à Houston, au Texas
Et voici que, neuf ans plus tard, "Little Marco" est devenu le secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères) de Trump. C’est lui que le président a chargé de conduire la politique étrangère, laquelle s’inspire de la doctrine...
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02/02 - L’obésité est-elle une maladie ? Ce débat scientifique qui n’en finit pas
Arnold Schwarzenegger et Teddy Riner ont un point commun inattendu : ils sont tous deux considérés comme obèses. A n’en pas douter, les 142 kilos du judoka français sont plutôt constitués de muscles que de graisse. Mais l’indice de masse corporelle (IMC), la référence mondiale depuis des décennies pour mesurer l’obésité, ne fait pas cette distinction. Une aberration que 58 experts internationaux proposent de corriger en donnant une nouvelle définition de l’obésité.
Dans un rapport publié mi-janvier par la prestigieuse revue médicale The Lancet, ces scientifiques estiment que l’IMC est aujourd’hui un critère insuffisant. A la place, ils recommandent un diagnostic plus précis, tenant compte notamment du tour de taille et distinguant deux formes d’obésité, selon leurs effets sur la santé. D’un côté, l’obésité préclinique, qui n’altère pas encore la santé du patient et n’est pas considérée comme une maladie. De l’autre, l’obésité clinique, un "état de maladie qui résulte directement de l’effet de l’excès d’adiposité sur la fonction des organes et des tissus".
Si cette nouvelle classification était largement adoptée, les implications seraient massives. Sur le regard de la société, mais aussi des médecins sur l’excès de poids. Sur leur façon de décider quels patients doivent être traités. Et sur les industriels de la pharmacie qui commercialisent les médicaments antiobésité comme Wegovy ou Mounjaro. La distinction entre obésité clinique et préclinique permettrait d’adapter la réponse médicale à chaque patient : soins urgents quand...
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02/02 - Immigration : derrière le budget, l’autre menace qui pèse sur François Bayrou
Le lundi 27 janvier, le ciel est encore dégagé. Rien ne semble faire obstacle à la conclusion d’un accord de non-censure entre le gouvernement et les socialistes autour du budget 2025. La paix armée est dans l’intérêt de tous. Attablé dans un café parisien, un cadre de l’ex-majorité présidentielle affiche un optimisme teinté de prudence. "Des éléments peuvent percuter la bienveillance qui semble se dessiner entre le PS et nous. Un Retailleau qui ferait trop de Retailleau par exemple…" Prophétique. Enfin, presque. Le ministre de l’Intérieur n’est pour rien dans la colère socialiste. En théorisant l’existence d’un "sentiment de submersion migratoire", François Bayrou a lui-même réveillé les envies de censure de la formation à la rose. Le budget est la première menace pesant sur l’exécutif : dans La Tribune Dimanche, le Premier ministre annonce qu’il recourra lundi au 49.3 et dit son "espoir" de voir le projet de loi de finances enfin adopté. Mais un train peut en cacher un autre.
Le thème de l’immigration est à double tranchant dans cette Assemblée morcelée. L’interrogation est lancinante. Le gouvernement doit-il s’en emparer avec vigueur pour se prémunir du risque de censure ? Ou bien embrasser le sujet l’expose-t-il aux assauts simultanés de la gauche et du Rassemblement national ? L’interrogation souffre d’un biais idéologique évident.Sujet à double tranchant
A son arrivée à Beauvau, Bruno Retailleau penche sans surprise pour la première option. Le Vendéen espère que son discours et ses projets législatifs auront...
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02/02 - Budget : François Bayrou annonce qu’il va recourir au 49.3
Le 49.3 pour une "sortie de crise" : François Bayrou abrégera dès ce lundi 3 février les débats à l’Assemblée nationale pour "passer à l’adoption" du budget de l’Etat et, rapidement, de celui de la Sécurité sociale. Dans un entretien à La Tribune Dimanche, le Premier ministre annonce qu’il fera usage de cette arme constitutionnelle, qui engage la responsabilité de son gouvernement, sur les conclusions de la Commission mixte paritaire sur le projet de budget de l’État pour 2025. Un texte toujours pas adopté au début du mois février, deux mois après la chute du gouvernement Barnier.
Après ce compromis élaboré par la coalition gouvernementale, assorti de concessions au Parti socialiste dans le but d’éviter une censure, "il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut rester sans budget", insiste François Bayrou. Le gouvernement devrait conserver "le texte issu de la CMP", selon Amélie de Montchalin, la ministre du Budget.
L’utilisation du 49.3 - également annoncé rapidement pour le Budget de la Sécu, dont l’examen reprend aussi ce lundi au Palais Bourbon - devrait immanquablement déboucher sur une motion de censure, promise par La France insoumise et que devraient voter, sans doute mercredi, les communistes et les écologistes.
Après avoir évité la chute de son gouvernement sur sa déclaration de politique générale, François Bayrou doit la déjouer sur ces textes budgétaires pour espérer durer à Matignon. Le RN et le PS n’ont pas encore fait connaître leurs intentions. Les regards sont...
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01/02 - Des moteurs d’avion pour produire de l’électricité : la surprenante stratégie de la Belgique
Cela ressemble à une blague. Et pourtant. Pour produire suffisamment d’électricité en période de forte tension sur son réseau, notre voisin belge compte parfois sur… de vieux moteurs d’avions Boeing fonctionnant au kérosène ! Selon la presse bruxelloise, le gestionnaire national Elia aurait déjà utilisé cette solution à plusieurs reprises depuis le début de l’année.
Les défenseurs de l’environnement crient au scandale. Sauf qu’une précision s’impose. "Il s’agit d’un système utilisé en dernier recours. Lorsqu’Elia constate un écart trop important entre l’offre et la demande, les fameux turboréacteurs entrent en action. Concrètement, du gaz ou du kérosène modifié entraînent une turbine couplée à un générateur d’électricité.
Ces installations ont la capacité de pouvoir monter rapidement en régime. Elles permettent donc de faire l’appoint en période critique", explique Damien Ernst, professeur à l’Université de Liège et Télécom Paris.
Or, justement, le réseau belge a traversé plusieurs zones de turbulences ces dernières semaines en raison de facteurs exceptionnels. A commencer par le "Dunkelflaute". "Cette période prolongée sans vent et sans soleil dans plusieurs pays européens s’est traduite par une production d’énergies renouvelables nettement en dessous des moyennes attendues", observe Stéphane Bocqué, porte-parole de la Fédération belge des entreprises électriques et gazières (FEBEG). Elia a dû également faire face à un incident technique sur un réacteur de la centrale nucléaire Tihange 1. Celui-ci a entraîné une perte de...
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31/01 - Mexique, Canada, Brics... Donald Trump prêt à lancer ses guerres commerciales
Donald Trump mettra-t-il à exécution sa menace d’imposer le 1er février des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains ? La question est ce vendredi dans tous les esprits, alors que les conséquences pourraient être sévères pour les trois pays nord-américains.
A peine revenu à la Maison-Blanche, le républicain a annoncé qu’il voulait imposer dès le 1er février 25 % de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l’accord de libre-échange qu’il avait signé durant son premier mandat. "Je vais mettre des droits de douane de 25 % sur le Canada et séparément, de 25 % sur le Mexique. Nous devons vraiment le faire, parce que nous avons de très grands déficits commerciaux avec ces pays", a confirmé jeudi le président américain.
Celui-ci a par ailleurs affirmé qu’il déciderait dans la nuit s’il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays. La question est loin d’être un détail : selon un rapport du Congrès américain, le Canada et le Mexique comptent pour 71 % des importations de pétrole brut des Etats-Unis, le Canada représentant 60 % à lui seul. Les Etats-Unis sont toutefois eux-mêmes un gros producteur.Des droits de douane "à 100 %" pour les Brics ?
Les produits chinois pourraient également être frappés par des droits de douane de 10 %, menace également Donald Trump, qui a aussi réitéré jeudi ses menaces d’imposer des droits de douane "à 100 %" aux Brics si ce bloc de 10 pays (dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine...
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30/01 - EXCLUSIF. Eric Lombard, secrets et confidences : le coup fil d’Emmanuel Macron, sa fortune familiale...
Calme, Eric Lombard est calme. "Je ne suis pas submergé, je prends les choses dans l’ordre", dit-il, voix égale, torse immobile et téléphone anesthésié. En arrivant ici, au sixième étage de la tour de contrôle, cernée par les flammes budgétaires de nos finances publiques, le nouveau maître de Bercy estime n’avoir "pas eu de surprises". "Comme je comprends un peu la finance" - sourire furtif derrière les cercles d’acier entourant ses yeux -, "je ne suis pas inquiet, mais il faut s’en occuper". Si La Bruyère revenait écrire ses Caractères, on se permettrait de lui suggérer de décrire le sexagénaire en écharpe marine pour personnifier l’art de la litote.
Le pince-sans-rire confesse n’avoir eu "vraiment peur" dans sa vie qu’une seule fois, en mars 2009, quand "l’économie mondiale a frôlé le collapse". A ce propos, il regrette qu’on ne rende pas assez hommage à l’action de Nicolas Sarkozy qui alors "prit le leadership européen". Oser saluer de nos jours le travail de l’ancien président de la République, comparaissant dans l’affaire de soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, ne manque pas de fraîcheur.En route pour Matignon ?
Sur le même ton, équanime, il poursuit par le récit de cette drôle d’après-midi d’août dernier. Navigation en compagnie de sa femme Françoise à bord de leur – "petit" – voilier au large des côtes bretonnes, soudain sur son portable le numéro d’Emmanuel Macron. Il prie son épouse de prendre la barre, elle fronce les sourcils, il lui montre l’écran, elle s’exécute. La scène est mimée. Suit...
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30/01 - Vivre sous l’occupation : en Ukraine, les exactions russes au quotidien
Propagande, éducation, institutions, tortures... Que se passe-t-il dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie depuis l’invasion de février 2022 ? Accompagnée de l’analyse de la sociologue Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques, Clara Marchaud, correspondante de L’Express, nous embarque dans ses reportages au cœur d’une Ukraine inquiète de possible négociations.
Dans ce dernier épisode de la série, des sujets difficiles sont abordés : travail forcé, torture, viol... Ces témoignages peuvent être choquants mais sont nécessaires pour comprendre à quoi ressemble le quotidien des Ukrainiens sous occupation. Pour des raisons de sécurité, certaines voix et prénoms ont été changés.
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L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture) Jules Krot (montage et réalisation)
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
Logo : Benjamin Chazal - Getty images - FFeller (Sketchfab)
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Pour aller plus loin :
Dmitry Glukhovsky : "Vladimir Poutine souffre du syndrome de l’imposteur"
200 000 soldats européens en Ukraine ? Ce scénario vertigineux qui ressemble à un casse-tête
Anne Applebaum : "S’il arrive quelque chose à Poutine...
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29/01 - Au cœur de l’Ukraine occupée, la conquête russe se fait aussi dans les esprits
Que se passe-t-il dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie depuis l’invasion de février 2022 ? Propagande, éducation, institutions, tortures… Accompagnée de l’analyse de la sociologue Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques, Clara Marchand, correspondante de L’Express en Ukraine nous embarque dans ses reportages au cœur d’une Ukraine inquiète de possibles négociations.
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Charlotte Baris : Depuis février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on parle régulièrement de ce qu’il se passe sur le front. Mais il est difficile de savoir ce que devient la population restée dans les régions annexées. Cette semaine, nous vous faisons donc entendre les voix de ces habitants dont la vie a basculé.
Désormais, nous avons une vision plus précise de ce à quoi ressemble la vie dans les territoires ukrainiens annexés par la Russie. Mais vous allez l’entendre la conquête ne semble pas avoir de limites…
Pour aller plus loin :
Dmitry Glukhovsky : "Vladimir Poutine souffre du syndrome de l’imposteur"
Pierre Bentata : "Emmanuel Todd fait passer sa haine des Etats-Unis comme un fait scientifique"...
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28/01 - L’œuvre de Colette tombée dans le domaine public : la grande course des éditeurs
La course est lancée ! Depuis le 1er janvier 2025, date à laquelle l’œuvre de Colette est entrée dans le domaine public, soit soixante-dix ans après la mort de la "bonne dame du Palais Royal" (1873-1954), les éditeurs de poche publient à tout-va les romans de Sidonie-Gabrielle Colette. C’est que, après avoir été malmenée par le Nouveau Roman et connu le "purgatoire" durant quelques décennies jusqu’à la publication de son œuvre dans la Pléiade en 1984, la modernité de "la femme la plus libre du monde", selon Pierre Mac Orlan, s’est imposée. Mais c’est aussi parce que Sido et Les Vrilles de la vigne sont inscrits au programme du bac de français, tandis que Claudine à l’école, Le Blé en herbe, Chéri ou encore La Maison de Claudine sont souvent évoqués en classe. On ne s’étonnera donc pas de voir ces derniers titres publiés en premier par les différents éditeurs, emboîtant en cela le pas au Livre de poche, maison du groupe Hachette qui a acquis en 1966 le fonds de Ferenczi, éditeur historique de La Maison de Claudine (1922) et de Sido (1930).
Rappelons à ce propos que Colette, tout en ayant été une vraie vagabonde éditoriale – elle a publié chez Ollendorff, au Mercure de France, chez Fayard ou encore chez Flammarion - s’est beaucoup appuyée, entre 1920 et 1930, sur Henri Ferenczi, spécialisé dans la littérature populaire et de ce fait pouvant toucher un large public. "En outre, ce dernier cédait à tous ses caprices, comme lui verser systématiquement des avances sur un premier tirage de 40 000 exemplaires", nous confie...
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27/01 - Comment les Russes effacent l’Ukraine dans les territoires occupés
Que se passe-t-il dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie depuis l’invasion de février 2022 ? Propagande, éducation, institutions, tortures… Pendant des mois, la correspondante de L’Express dans la région, Clara Marchaud, a récolté les témoignages d’Ukrainiens traumatisés. Accompagnée de l’analyse de la sociologue Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques, elle nous emmène dans ses reportages au cœur d’une Ukraine inquiète de possibles négociations.
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Crédits : ZaTV, Fridrih Show
Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio Torrent
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Charlotte Baris : Depuis février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on parle régulièrement de ce qu’il se passe sur le front. Il est toutefois difficile de savoir ce que devient la population restée dans les régions annexées. Cette semaine, nous vous faisons donc entendre les voix de ces habitants dont la vie a basculé.
Le 24 février 2022, Clara Marchaud, la correspondante de L’Express en Ukraine, est sur place lorsque l’invasion russe commence. Pendant ses premiers reportages, elle rencontre des Ukrainiens qui fuient l’occupation de leurs régions. Des exilés avec lesquels elle échange durant ces...